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KPT DTjÍ AI A
voii. m
Tiré à 135 exemplaires numérotés
Na 55.
KPYI1TÁAIA
RECUEIL DE DOCUMENTS POUR SERVIR
k L'ÉTUDE
DES TRADITIONS POPULAIRES
vol. m
5 heilbronn
henninger frères, éditeurs
1886
Tous droits réservés
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MAR 4 188/
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Imprimerie de G. Otto à Darmstadt,
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS.*
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* La plupart des chansons du XVI«, du XVII«
et du
XVIII« siècles qui se trouvent dans la présente col-
lection sont empruntées à des ouvrages imprimés raris-
simes dont on connaît à peine deux ou trois exemplaires.
KftmrciSia. HL
I
2 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
HN revenant d'Avignon,
Branlons dessus le jon ;
Trouvay un bon compagnon
Branlons dessus le jon;
Ha ! le gentil joli com,
Le joli compagnon !
Qui m'assit sur son geron,
Branlons dessus le jon,
Mit la main sur mon téton,
Branlons dessus le jon ;
Ha! le gentil joli com,
Le joli compagnon !
Puis troussa mon cotillon,
Branlons dessus le jon;
Et fit ce que d'autres font.
Branlons dessus le fon;
Ha! le gentil joli com,
Le foli compagnon !
Recueil des chansons de L. M. P.,
Paris, Pierre Ballard, 1639.
LB GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 3
ii
e long d'un village j'allois m'ébattant;
Je vis une bergere son troupeau gar-
dant,
Son troupeau gardant, Claudine,
Son troupeau gardant.
Je vis une bergere son troupeau gardant.
D'elle je m'approche sans perdre de temps
Sans perdre de temps, Claudine,
Sans perdre de temps.
D'elle je m'approche sans perdre de temps,
De son pucelage j'allay la priant,
J'allay la priant, Claudine,
J'allay la priant.
De son pucelage j'allay la priant,
Puis ma main j'avance dessus son devant,
Dessus son devant, Claudine,
Dessus son devant.
Puis ma main j'avance dessus son devant;
Faisant la honteuse, dit en sousriant
Dit en sousriant, Claudine,
Dit en sousriant.
f*
.4 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Faisant la honteuse dit en sousriant:
— Laissez là, folastre, ce morceau friant,
Ce morceau friant, Claudine,
Ce morceau friant.
Laissez là, folastre, ce morceau friant;
La piece est promise à un brave g a land,
A un brave galand, Claudine,
A un brave galand.
La pièce est promise à un brave galand,
Qui a la mine d'estre en amour sçavant,
En amour sçavant, Claudine,
En amour sçavant.
Qui a la mine d'estre en amour sçavant.
Mais mois qui suis habille autant comme
autant
Autant comme autant, Claudine,
Autant comme autant.
Mais moi qui suis habille, autant comme
autant,
Entre ses deux cuisses je mis mon bringant,
Je mis mon bringant, Claudine,
Je mis mon bringant.
le gai chansonnier français $
Entre ses deux cuisses, je mis mon bringant;
Bien qu'elle de refuse il fut logé pourtant.
Il fut logé pourtant, Claudine,
Il fut logé pourtant.
Bien qu'elle le refuse il fut logé pourtant
En sa cage amoureuse où il pris passetemps
Où il pris passetemps, Claudine,
Où il pris passetemps.
Le Parnasse des muses, Paris,
1637, p. 34.
III
a.
In revenant
De Saint Denis en France
Je rencontray
Jeanneton la Normande.
Mon cœur, ma vie,
Ma mignonne et ma belie,
Je ne fou, je ne t'ou
Je ne t'oublierai jamais.
Je rencontray
Jeanneton la Normande.
6 le GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
— D'où venez vous,
Belle, je luy demande, Mon cœur etc.
D'où venez vous.
Belle, je luy demande?
— Mon bel ami,
Je retourne de Nantes, Mon cœur etc.
Mon bel ami
Je retourne de Nantes.
Puis je la pris
Par sa belle main blanche, Mon cœur etc.
Puis je le pris
Par sa belle main blanche
Et la may
Sur l'herbe verdoyante. Mon cœur etc.
Et la may
Sur l'herbe verdoyante.
Puis la baisay
Sur sa bouche riante. Mon cœur etc.
Puis la baisay
Sur sa bouche riante
Et bras à bras
Nous joignant par ensemble Mon cœur etc.
Et bras à bras
Nous joignant par ensemble,
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 7
Deux ou trois fois
Nous dansasmes le branle. Mon cœur etc.
Deux ou trois fois
Nous dansasmes le branle,
Le branle gay
Qui fait que le corps tremble. Àfow cœur etc.
Le branle gay
Qui fait que le corps tremble
Et si vous dis
Qu'elle alloit fort bien Pamble. Mon cœur etc.
Et si vous dis
Qu'elle alloit fort bien Pamble
Et entendoit
Assez bien la cadence. Mon cœur etc.
Et entendoit
Assez bien la cadence.
Vive l'amour
Et Saint Denis en France!
Mon cœur, ma vie,
Ma mignonne et ma belle,
Je ne fou, je ne fou
Je ne f oublierai jamais.
La ßeur de toutes les pins chansons
Paris, 16x4.
9 le gai chansonnier français
b.
En revenant d'un bourg
Près de Marmande,
Je rencontray
Janneton l'allemande,
Mon cœur, mamour,
Ma mignonne, ma belle,
Je ne fou, je ne fou
Je ne foublieray jamais.
Où allez vous, belle ?
Je luy demande.
Elle m'y dit:
Je m'en vay à Marmande. Mon cœur etc.
Je la priay
D'un joli tour de dance;
Elle m'y répond
N'entendre la cadence. Mon cœur etc.
Lors je la pris
Par sa jolie main blanche;
Je luy monstray
Le remuement des hanches. Mon cœur etc.
Par deux ou trois fois
Tant quelle fut recrande.
LE G-VI CHANSONNIER FRANÇAIS 9
BOI Comme un tabourin de Suisse
Rencontray une nourrisse
Bedibedou, bedibedou
Comme un tabourin de Suisse
Qui s'en va droict en Poictou.
Rencontray une nourrisse
Comme etc.
h la pousse et elle glisse
Bedibedou etc.
Je la pousse et elle glisse,
Je lui levai la chemise..
iv
w m'en revenant de Guyse
Je lui levai la chemise
J'apperceus son ecrevisse.
— C'est asses faict
Retournons à Marmande. Mon cœur etc.
La fleur ou Vestite de toutes les
chansons
IO LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
J'apperceus son ecrevisse,
Je lui offris mon service.
Je lui offris mon service
Croyant lui estre propice.
Croyant lui estre propice
Comme un tabourin de Suisse
Bref nous fìsmes la malice.
Bedibedou, bedibedou
Comme un tabourin de Suisse
Qui s'en va droict en Poictou.
Le Parnasse des Muses, Paris,
Edition de 1633, P* **•
Qui s'en vont au Tresport, dSbe dot,
Recontrèrent un homme
Qui chevauchoit le trot, dite dot,
Voire, ma commere, n'en dites dues,
Voire, ma commere, nen dites mot»
V
ont les fìlles de Somme
Leur demanda: les belles.
Où allez vous si tost ? dibe dot,
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS II
— Nous allons à Courcellcs
Pour achapter des pots, éiïbe dot etc.
— Si vous voulez compagnie
Je n'iray pas si fort, dite dot etc.
Parle à la plus jolie
Et l'accoste aussitost, dibe dot etc.
Il l'empoigne, il l'embrasse
La jetta sur le dos; dibe dot etc.
Elle s'est escriée:
— A l'aide, sœur Margot! dibe dot etc.
Je suis deshonorée
Si ne venez bien tost, dibe dot.
Ayant sa charge preste
Il amorça bien tost, dibe dot etc.
Et l'amorce ayant prinse
Tira tout aussi tost ? dibe dot,
Voyant la compagnie
Si la quitta bien tost, dibe dot etc.
Voyant la compagnie
Si la quitta bientôt, dibe dot,
Et sans adieu luy dire
S'enfuit au grand galop, dibe dot,
12 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Voire, ma commere, rúen dites dites
Voire, ma commere, rien dites mot.
La flhtr et Vestite des chansons
amoureuses,
Rouen, 160», p. 335.
et Trésor des plus excellentes chansons,
Rouen,
x«x4, p. 395.
VI
___J___J_=
ne pe - ti - te fes - te, J'ai-
|
|
II' |
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1 m . |
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|
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|
lay cueil-lir des choux, C'é • tait pour
al-1er
J J J Ü3
ven-dre, Et
fai • re quel-ques sous ;
Pier-re, Pier-re, Te -
net-moy Jrès de vous.
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 13
ne petite feste
Y^^l J'allois cueillir
des choux
Cestoit pour aller vendre
Et faire quelque souz*
Pierre, Pierre, tene\ moy près de vous*
Cestoit pour aller vendre
Et faire quelques souz.
Passant par my la plaine
J'ay aperçeu le loup, Pierre, etc.
Passant parmy la plaine
Pay aperçeu le loup.
Hé! mon Dieu, que feray-je?
Mourray-je sans secours? Pierre, etc.
Hé! mon Dieu» que feray-je?
Mourray-je sans secours?
Et voicy venir Pierre
Le valet de chez vous. Pierre, etc.
Et voicy venir Pierre
Le valet de chez nous.
* Voici une variante de ce vers qui se
trouve dans
le Trésor des plus excellentes chansons amoureuses,
Rouen-, 16x4, p. 185 : «au marchi à Marlous».
14 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
— Où allez-vous, maistresse,
Quel chemin tenez-vous? Pierre, etc.
Où allez-vous, maitresse,
Quel chemin tenez-vous?
Je fuis devant la beste
Qui court tant après nous. Pierre, etc.
Je fuis devant la beste
Qui court tant après nous.
— Haussez vostre jaquette
Et me mettez dessous. Pierre, etc.
Haussez vostre jaquette
Et me mettez dessous.
— Bandez vostre arbaleste
Et tirez à ce loup. Pierre, etc.
Bandez vostre arbaleste
Et tirez à ce loup.
Bandit son arbaleste
Et tira quatre coups. Pierre etc.
Bandit son arbaleste
Et tira quatre coups,
— Or, levez vous, maitresse,
La victoire est à nous. Pierre etc.
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
15
Or levez-vous, maitresse,
La victoire est à nous;
Vous pouvez aller vendre
Vos herbes et vos choux. Pierre etc.
Airs et villanelles mises en musique à
quatre et à cinq
Parties par Pierre Bonnet, Paris, Veuve Bal-
lard, 1600, feuillet 7.
VII
m'en revenant de Caen
Rencontray un courtisan.
Ho, ma commere, ho ho qu'il est bon
Lanfin lanfa lanfaridondon.
Rencontray un courtisan
Qui me disoit en allant, Ho etc.
Qui me disoit en allant
Que l'exercice des champs, Ho etc.
Que l'exercice des champs
Estoit de tirer au blanc, Ho etc.
î6 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Estoit de tirer au blanc
Et de fait qu'incontinent, ffo etc.
Et de fait qu'incontinent,
Je le recogneus sçavant, ho etc.
Je le recogneus sçavant;
Sur l'herbette me jetant, Ho etc.
Sur l'herbette me jetant
Il me troussa mon devant, Ho etc.
Le Parnasse des Muses, Paris,
Edition de 1633»
p. 13a.
vni
H'ay trouvé à la feugere
Une dame qui fagottoit;
Je lui dis: ma belle dame,
Vostre fagot est-il fait?
N'allé^ plus à la feugere
Seullette comme fay fait.
Je luy dis: ma belle dame,
Vostre fagot est-il fait?
le gai chansonnier français
»7
S'il n'est fait, allons le faire,
Nous le ferons vous et moy. N'allef plus etc.
S'il n'est fait, allons le faire,
Nous le ferons vous et moy.
— Helas! mon Dieu! ce dit elle,
Que vous avez de caquet! N'allef plus etc.
Helas! mon Dieu, ce dit elle,
Que vous avez de caquet!
Je la pris et je l'embrasse
La jettay sur le muguet; N'allef plus etc.
Je la pris et je l'embrasse
La jettay sur le muguet;
Elle s'escrie en colere:
—Ha ! méchant, que m'as-tu fait? N'allef etc.
Elle s'escrie en colere:
— Ha! méchant, que m'as-tu fait?
Je m'en plaindray à ma mere
Et à mon frère Jacquet, N'allef plus etc.
Je m'en plaindray à ma mere
Et à mon frère Jacquet.
— Il est bien temps de s'en plaindre
Apres qu'on vous l'a fait. N'allé^ plus etc.
Le Parnasse des muses, Paris.
1637, p. 36.
--#-
KçvnTOSux. m. 2
l8 LE gai chansonnier
français
IX
Je fis ren-contre «n ma-
3
tin
De la ber -
ge
jh^J J I
±=à
re Pâ • quet • te qui
cu eil-
3=1
2
loit de dans
un bois
3=5
du beau mu . . . guet la
fleu-
:-—^ i
ret - te. Hal
Pà . . . quet
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
is:
J i ¿ n-J
te, n'ai - le*
pirns,
n'ai -
Ut
E fis rencontre un matin
De la bergere Pâquette
Qui cueilloit dedans un bois
Du beau muguet la fleurette.
Ha! Pâquette, n'allé^ plus,
N'allef plus au bois seuletie.
Qui cueilloit dedans un bois
Du beau muguet la fleurette.
Je la voulus aborder
Pour lui parler d'amourette;
Ha! Pâquette, etc.
Je la voulus aborder
Pour luis parler d'amourette;
Mais mon ombre lui fit peur
A l'écart elle se jette.
Ha! Pâquette, etc.
2*
20 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Mais mon ombre lui fit peur
A l'écart elle se jette.
Son pied faisant faux pas
Elle cheut dessus l'herbette
Ha! Pâquette, etc.
Son pied faisant faux pas
Elle cheut dessus l'herbette.
La cotte verte elle en eut
Par dessous sa chemisette.*
^Hal Pâquette, etc.
La cotte verte elle en eut
Par dessous sa chemisette.
* Donner la cotte verte à une femme c'est
la baiser sur l'herbe. L'herbe verte remplace alors
sa cotte blanche,
La même locution signifie aussi s'asseoir
sur
l'herbe en parlant d'une femme :
[Elle] Dormoit, jouoit. mangeoit, buvoit,
Dedans ce ruisseau s'étuvoit
Et puis à fesse découverte
S'alloit donner la cotte verte
Elle mesme sur le gazon.
L. Richer, L'Ovide bouffon,
1662, p. 433,
Marin dans son Diet, /ranfois-hollandois (XVlIl*
siècle) donne pour cette phrase, entre autre sens, celui
de fouetter avec une poignée d'herbes.
Voyez encore sur cette locution G. Paris,
chan-
sons du XV* siècle, p. 8a.
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 21
Si bien que d'ore en ayant
Elle en parut plus grossette.
Ha! Pâquette. etc.
Si bien que d'ore en avant
Elle en parut plus grossette.
Sa mere s'en aperçeut
Qui teint la chose secrette
Ha! Pâquette, etc.
Sa mere s'en aperçeut
Qui teint la chose secrette.
Seulement elle lui dit
D'une colere discrette:
Ha! Pâquette, n'allé^ plus
N'allef plus au bois seulette.
Recueil des chansons de L. M, P.,
Paris, Pierre Ballard,
1639. p. 19»
L. Richer, dans L'Ovide bouffon,
1663, p. 187 fait allusion
à cette chanson :
.... Et Caliste est sur le tapis ;
L'une luy dit comme à Pâquette:
Hal n'allez plus au bois seulette;
L'autre luy chante la chanson:
Marotte a fait élargir son
Ouyda, ouyda, son corps de cotte.
La Comédie des chantons, 1640,
cite les deux yers du
refrain*
2* LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
X
a.
nH'AüTfeE jour revenois
£g De la foire de Reims,
Je rencontray trois nonnes
Qui dânsoient main à main.
Faut-il que je vous ayme
Moy qui ne vous cognois point
Je rencontray, etc.
La plus jeune des trois
Elle ne dançoit point. Faut-il etc.
Je la prié de mé dire
Quelle douleur la point
— Si vous êtes malade
Ne me le celez point.
Je vous donnerai d'une herbe
Qui croist dedans la main;
Si en preñez le soit
Guarirez le matin.
— Vrayement, ce dit la fille,
Voila bon médecin
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 23
Qui guarit ces fillettes
Et ne les blesse point!
Le Parnasse des muses, 1627, p.
159.
b.
recite r es
En re - re-nani des Vêpres, Trois dam's
j'ai
rire ces
ren - con-trées. Y en a - vait deux qui
JLtlCli fit
chan - tint l'autr' qui ne chan-tait point.
Vous voyez
il f C G E g:
5^
/ /«s*/ - // cus f vous ai-me moi qui
n'vous
r7TT~n
eon-nais Point/
24 le gai chansonnier français
En revenant des vêpres
Trois dam's j'ai rencontrées;
Yen avait deux qui chantint,
L'autr' qui ne chantait point
Vous vqyef bien,
Oh! faut-il que je vous aime
Moi qui n'vous connais point !
Chantez, chantez, mesdames,
Vous que chantez si bien.
— Que veux-tu que je chante,
J'ai z*un mal qui me tient. Vous...
J'ai z'un grand mal de tête
Je crois que c'est ma fin.
— Que m'donn'rez vous, dames,
Je vous guérirai bien. Vous...
— J'vous donn'rai d'Fherbe
Qui cret dedans la main.
Vous en prendrez ce soir
Guérie vous s'rez l'matin. Vous.. .
Puis vous direz, mesdames,
Que je suis bon médecin
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 25
De guérir une dame
Du soir au lendemain. Vous...
Ronde des Ardennes, recueillie vers
1856. Poésies pop*
de la France» Ms s. de la Bibl. nat. de Paris, Tome VL
Comparez Bujeaud, Chants de l'Ouest,
II, 390.
L'herbe qui croît dans la main, c'est le
membre
viril. Voyez Leroux, Dictionnaire comique,Paris,
1787.
N. Duez dans son Dictionnaire italien
/rangois, 1678,
donne les synonymes italiens: San Cr esc' in mano,
San Cresci i» valle, San Crescentio.
IJQf Qu'avez-vous à pleurer tant?
Je n'ai pas sujet de rire
Je me meurs du mal de dents,
Le long de cy, le long de là.
Montez là haut dans ma chambre
Je vous donneray de l'onguent.
Et quand elle y fut montée
Il la jetta sur un lit blanc. Le long etc.
1
XI
26 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
*
— Ah! mon brave capitaine,
Que vous avez de bon onguent!
J'ay là bas une voisine
Luy en donnerez vous autant ? Le long etc.
— Ne m'en amenez pas une
Amenez m'en un demi cent;
J'ai pour ce mal dans ma poche
Toujours provision d'onguent Le long etc.
Extrait d'un cahier manuscrit du X Ville
siècle.
xn
Pourtant bonne à marier
Un garçon de cette ville
S'en vint d'amour me prier;
Adieu mon pucelage
Ha! tu vas me quitter.
Un garçon de cette ville
S'en vint d'amour me prier,
le GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 27
J'estois encore trop jeunette,
Je ne l'osay refuser.
Adieu mon pucelage
Ha! tu vas me quitter.
J'estois encore trop jeunette
Je ne l'osay refuser;
Me coucha dessus l'herbette
Puis il me voulut baiser.
Adieu, mon pucelage,
Ha! tu vas me quitter.
Me coucha dessus l'herbette
Puis il me voulut baiser.
Et quand il m'eut bien baisée
Je demöüray sani parler;
Adieu mon pucelage
Ha! tu vas me quitter.
Et quand il m'eut bien baisée
Je demeutáy sanfi parler.
Ma mere y est arrivée
Qui s'est fort prise à crier;
Adieu mon pucelage
Ha! tu vas me quitter.
Ma mêré y èst arrivée
Qui s'est fort prise à crier:
28 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
— Que faites-vous à ma fille ?
La voulez vous étouffer?
Adieu mon pucelage
Ha! tu va me quitter.
Que faites-vous à ma fille?
Le voulez vous étouffer?
— Nanny da, dit-il, madame,
Je luy apprends à dancer;
Adieu mon pucelage
Ha! tu va me quitter.
— Nanny da, dit-il, madame,
Je luy apprends à dancer
La dance que vous appristes
Aprenans le jeu d'aimer;
Adieu mon pucelage
Ha! tu va me quitter.
La danse que vous appristes
Aprenans le jeu d'aimer.
Et quand elle sceut l'affaire
Elle les laissa achever.
Adieu mon pucelage
Ha ! tu vas me quitter.
Le Parnasse des Muses, Paris,
1637, p. 146.
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 29
Et ma mère une hotte.
Tousiours je fagotte, gotte, gone
Et tousiours je fagotte.
M'ont laissée en la maison
Petite pucelotte;
Je fermay mon huis de devant
D'une grosse buschotte.
Tousiours je fagotte, etc.
Mon amy est venu
Qui a rompu la porte;
Il me print et m'embrassa,
Me jetta sur un coffre.
Tousiours je fagotte, etc.
Lors je me prins à crier
Comme une souris morte;
Ma mère vint arriver
Qui s'escrie en la sorte:
Tousiours je jagotte, etc.
XIII
a.
30 LE CAI CHANSONNIER FRANÇAIS
— Que fays-tu là, meschant garson,
Voilà ma fille morte.
— Non suis, ma mère, non suis,
Car je remue encore.
Tousiours je fagotte, etc.
C'est un brave cousturier
Qui m'y taille des chausses;
Si me taille bien ceux là
Il m'en fera bien d'autres.
Tousiours je fagotte, gotte, gotte
Tousiours je fagotte.
La fleur ou Vestite de toutes les
chansons amoureuses
et airs de court, Rouen. 1602, p 240.
Comparez Rolland, Ree. de chans. ¿o/.,
t. I p. 106.
b.
Mon pere va au moulin
Ma mere va aux nopees.
Ils m'ont laissée au logis
Petite pucelotte.
Et tant je fagotte, gotte, gotte, gotte
Et tant je fagotte.
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 3l
Je fermay nostre huis devant
Avec la chevillotte.
Voici venir mon ami
Qui a rompu la porte.
Il m'a pris et m'a jettée
Dessus nostre couchotte.
M'a levé le cotillon
Aussi ma chemisote.
Ma mere va revenir
Criant comme une sotte:
— Que fais-tu, meschant garçon,
Ma poure fille est morte!
— Non suis, ma mere, non suis,
Car je remue encore.
C'est un gentil couturier
Qui me taille une cotte.
S'il me taille ceste ci
Il m'en taillera d'autres.
(Sur le chant de J'endure un fâscheux
ennui.) — La
fleur de toutes les plus belles chansons, Paris, 16x4,
in 32.
3* le gai chansonnier français
Hous estions trois dames
Vestues de damas,
Nous allions sur Marne
Prendre nos ébats.
Hé! voye\ comment il trotte,
A son pas comment il va.
Nous allions sur Marne
Prendre nos ébats.
Pas là passe un poste
Qui nous salua. Hé! voyef etc.
Par là passe un poste
Qui nous salua.
A la plus accorte
Si luy demanda: Hé! voye\ etc.
A la plus accorte
Si luy demanda:
— Sera-ce vous, belle,
Qui m'amie sera? Hé! voye\ etc.
XIV
Sera-ce vous, belle,
Qui m'amie sera?
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
33
Dans mon escarcelle
J'ay bien cent ducats. Hé! voyeç etc.
Dans mon escarcelle
J'ay bien cent ducats.
Avec ma monteure*
Qui est bon traquenart** Hé! voy etc.
Avec ma monteure
Qui est bon traquenart
— De ce je n'ay cure,
Mais bien des ducats. Hé ! voye\ etc.
De ce je n'ay cure
Mais bien des ducats.
— Luy dit à l'oreille:
Allons à I'escart. Hé! voyef etc.
Luy dit a l'oreille :
— Allons à I'escart
Vous aurez la bille
Avec le billart Hé! vvyeç etc.
Vous aurez la bille
Avec le billart. ***
* Le membre viril est souvent assimilée a
un b i d e t.
** Traquenart .= cheval qui a une allure par-
ticulière qui n'est ni le pas ni le trot.
**♦ Autrefois le mot billart signifiait le
bâton
qui sert à jouer au billard. On comprend fa-
cilement l'équivoque.
Kùvnrctôta. TEL, 3
34 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Quoy oyant la fille
Monta à cheval.
Hé! vqyef comment ü trotte,
A son pas comment il va.
La fteur ou F eslite des chansons
amoureuses et airs
de court, Rouen, 1602, p. 343 et Trésor des
plus ex-
cellentes chansons amoureuses, Rouen, 1614, p.
66.
(SI Mon chemin droict à Vaugirard;
Je rencontray trois damoiselles
Qui estoient toutes trois à cheval;
Elles croyoient que je leur deu faire
Mais pourtant je ne leur fis pas.
Je rencontray trois damoiselles
Qui estoient toutes trois à cheval
La plus jeune m'a demandé:
— O! dy moi quel métier tu as?
Elles croyoient etc.
— En bonne foy, madamoiselle,
Je suis racoutreur de bas.
Elles croyoient etc.
XIV
on chemin je cheminois
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 35
— Entrons dans cette prairie
Et me racoustre celui-là.
Elles croyoient etc.
Je pris mon fil et mon aiguille
Et je luy racontray son bas.
Elles croyoient etc.
Les autres y sont accourues
Disant: racoustrez nous nos bas.
Elles croyoient etc.
— Excusez moi, mesdemoiselles,
Car en bonne foy je suis las.
Elles croyoient etc.
Excusez moi, mesdamoiselles,
Car en bonne foy je suis las,
Mon aiguille est toute émoussée,
Mon filet n'y serviroit pas.
Elles croyoient que je leur deu faire
Mais pourtant je ne leur fis pas.
Le Parnasse de Muses, 1637,
p. 161.
j6 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
XV
a.
all. moderato
De Pa - ris à Saint - De - nis,
J'ai en • tré dans une au-
3
berge Pour y boir' du vin nou • veau.
íjmj ma • ri- chai, mes - dames,
\-)Hr-lh-t\+-£&Fm
Je suis bon gar - con ma - ri - chau.
LE GAI CHNSONNIER FRANÇAIS 37
E Paris à Saint-Denis, (bis)
ESA S'3* entré dans une auberge
Pour y boire du vin nouveau.
Je suis maréchal, mesdames,
Je suis bon garçon maréchau.
J'ai entré dans une auberge
Pour y boire du vin nouveau;
J'ai bien bu cinq à six coups
Sans demander mon écot.
Quand ce fut pour y payer,
Je n'avais qu'un écu faux.
La bourgeoise me déshabille;
La servante prit mon manteau.
Ma chemise était si courte.
Qu'on y voyait mon marteau.
La bourgeoise me fait signe
De monter tout en haut
Pour frapper sur son enclume
Cinq à six coups de marteau
38 UE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Et autant sur la servante
Pour avoir eu mon manteau.
Cest ici qu'il est l'Hôtel,
L'Hôtel du Blanc-Chevau
Où Pon boit à son loisir,
Que l'on paie à coups d'marteau.
Je suis maréchal, mesdames.
Je suis bon garçon maréchau.
Chanson recueillie en 1883 dans le
département de
la Somme.
b.
Nous é - tions cinq a
six bou - gres
y J' J
A ^
Re - ve - nant de Lon
- ju -
J . h h
K s.
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y—*
* J1 J1
meau; Nous en - tram's dans un' ta-
LB GAI CHANSONNIER FRANÇAI8 39
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—Ifs- —3—^ |
|
veau. Je
suis ma - ri • chai, mes -
dam's, Cam - /« - for
- ge ron.
2a_
y<fr - - ron.
aous étions cinq à six bougres
Revenant de Lonjumeau;
Nous entrâm's dans un' taverne
Pour y boir' du vin nouveau;*
Je suis maréchal, mesdames,
Compagnon forgeron.
Variante :
y suis entré dans un' auberge
Tout près de Fontainebleau
Où l'on vend de la bière
Et aussi du vin nouveau.
4° LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Nous en demandâmes un litre.
L'on nous en apporte un broc.
Quand nous fûm's pour payer
Nous n'avions qu'un écu faux.*
La mattress' nous déshabille
Et la bonn' prend nos manteaux.
Nos chemises étaient si courtes
Que l'on voyait nos marteaux.**
La maîtress' en eut envie,
Ell' me fit monter en haut.
Je lui mis dans son comptoir
Cinq à six coups d'mon marteau
Et autant à la servante
Pour qu'ell' me rende mon manteau.
Variante :
J'ai bu les cinq ou six litres
Sans y payer mon écot. -
Variante:
Ma chemise était si courte
Qu'on voyait mes deux marteaux.
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 41
Alors j'ouvre ma fenêtre
Et je me mets à crier:
C'est ici qu'on boit, qu'on mange
Et qu'on paye à coups d'marteau.
Je suis maréchal, mesdames,
Compagnon forgeron.
Chanson de régiment recueilli* en
xSS6.
C.
Nous é tions cinq à six
i j ï
j j j1
bou - gres Re • ve • nant de Lon - ju -
i j- j j i * j
j==:^
meau, Nous en - tram's
dans un' ta-
-J j11
j j'
vern' Poar y boir'
du vin «ou
42 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
/9\
3ee
veau C?A /
Cesi à
boire, à boire, à
J-l~El j*
- r* qu'il nous faut, C'est à
¿ 11 » J J
boire, à boire, à
- re qu'il nous faut.
Nous étions cinq à six bougres
Revenant de Lonjumeau;
Nous entrâmes dans un'taverne
Pour y boir* du vin nouveau. Oh!
Gest à boire, à boire, à boir\
C'est à boire qu'il nous faut
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 43
Nous en demandâmes un litre
L'on nous en apporte un broc.
Quand nous fûm's pour payer
Nous n'avions qu'un écu faux.
Sacrédié! nous dit l'hôtesse,
Faut laisser vest' et capiaux.
Quand nous fûmes deshabillés
Nous montâm's sur les tonneaux.
Nos cbémises étaient si courtes
Qu'on voyait nos aloyaux.
Sacrédié! nous dis l'hôtesse,
Moi, je choisis le plus gros.
Nom de Dieu! dit la servante,
Tous les quatr' il me les faut. Oh!
C'est à boire, à boire, à boir9,
Cest à boire qu'il nous faut
Chanson de régiment recueillie en 18S6.
44 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
d.
Nous es - tions trois com - pai -
gnons Nous es - tions trois com - pai -
gnons Qui al - lions de la les
! N |
1 1 |
|
-- |
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—J—J-- |
|
|
|
— —-0—+ |
é |
—' |
monts Qui al - lions de la les
J J J I i=±É=È=j
moas. Nous vou - lions fai • re grand
che - re, Sens de - vant der.-
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 45
—1--1— |
1 J J J J=l |
1 j V J -¿J |
B B b b |
rie - re, Sy nous n'a - vions pas un
soulz, Sens des - sus des - soubz.
Nous estions trois compaignons
Qui allions delà les mons
Nous voulions faire grand chère,
Sens devant derrière
Sy nous n'avions pas un soulç
Sens dessus dessoubf*
Quand on vous vit arriver
On nous pria de souper
Avec la chamberiere ;
Nous mangeâmes notre soul
Sens dessus dessoubç
Et sy nous n'avions pas un soulf
Sens dessus dessoubf.
Vingt et neuf chansons musicales,
Paris, Attaingnant,
«530.
46 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
e.
Marcato.
Tout en re * ve - nant de Ly -
on Tout en re - ve - ant de Ly •
on Nous é - tions cinq à six bons gar-
çons Nous é - tions cinq à six bon gar-
-A-K-K-s-1 |
h-1 |
s— |
S-1 |
S-h— |
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*=ê |
j- # |
s— |
s—
f |
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çons. Pour de l'ar - gent nous n'en a •
vions
gué-res Sens des-sus dessous» sens de -
vani der-
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 47
fi >
ï I
rière En - tre nous tous nous n'a-
vions qu'un
sou 5w« <fc - vaut
der- riè - r/, sens des • sus des - sens.
ê
Tout en revenant de Lyon (bis)
Nous étions cinq à six bon garçons, (bis)
Pour de l'argent nous n'en avions guères
Sens dessus dessous, sens devant derrière
Entre nous tous nous n'avions qu'un sou
Sens devant derrière, sens dessus dessous.
Nous arrivâm's dans un logis: (bis)
— Madam' Phôtess' qu'avez-vous de cuit ? (bis)
— Nous avons du lapin, du lièvre,
De la salade et du ragoût.*
Quand le repas fut à demi fait: (bis)
—Madam1 l'hôtess*,voulez-vous compter? (b.)
— Mangez bien, faites bonne chère,
Buvez, mangez et cassez tout.
* Variante trouvée dans un ancien recueil
manuscrit :
Il y a des pigeons 4 la cuillère
Et des jambonneaux aussi.
48 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Lorsque le repas fut fini: (bis)
— Madam' l'hôtess', avez vous bon lit ? (bis)
— Chambre devant, chambre derrière,
Vous coucherez tous avec nous.
Mais quand ce fut sur les minuit (bis)
L'hôtesse poussa un grand cri: (bis)
— Vous déchirez ma jarretière,
Allez y donc un peu plus doux.
La servante entendant ces mots (bis)
Eli' voulut être de l'écot; (bis)
Elle vit la belle hôtesse
Qui remuait du cul, qui remuait des fesses,
Et la servante remuait tout.
Quand vous repass'rez par ici : (bis)
N'oubliez pas ce bon logis, (£is)
Le logis de la belle hôtesse
Sens dessus dessous, sens devant derrière
Qui remue du cul, qui remue des fesses,
Et d'ia servante qui remue tout
Sens devant derrière, sens dessus dessous.
Chanson .de régiment recueillie en
x886»
le CAI CHANSONNIER FRANÇAIS
49
XVI
Bon chemin je cheminois
Mon chemin vers Saint-Michaut;
J'y rencontray trois fillettes
Qui mangeoient des patez chaux.
Mordonbille, sont ces filles
Qui font ces garçons ribaux.
Je m'assieutiy auprès d'elles
Pour leur tailler leurs morceaux.
Je donne à Tune et à l'autre
Je mangeois tous les plus gros.
Lors ce levay la plus jeme
Qui m'arrachi men chapiau.
Je la pris et je la gitte
Tout droit sur le revarguiau. *
Tout soudain elle s'écrie:
Velée un bon garsongniau!
* «ur la verdure?
KçtmraSta. HL
4
50 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Qu'on lui donne un coup à boire
Et qu'on lui rende son chapiau.
Mordonbüle etc.
Le Parnasse des Muses, Paris, Edit,
de 1633, p. txft.
XVII
IEueuvons, mes voisines,
Bfl Nous n'y beuvons point;
Nos maris sont aux vignes
Tous tous tous nuds en pourpoint.
Nos maris sont aux vignes
Tous nuds en pourpoint.
Les mouches les picquent,
Leur leur leur bourdon leur point
Les mouches les picquent,
Leur bourdon leur point
Vint arriver un frère
Qu'on qu'on qu'on ne cognoist point
Vint arriver un frère
Qu'on ne cognoist point,
Qui m'y dit: ma commere,
Je je je viens de fort loin.
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
9
Qui m'y dit: ma commere,
Je je je viens de fort loin.
J'ai tant envie de boire,
Vous vous ne m'en donnez point.
J'ay tant envie de boire,
Vous ne m'en donnez point;
J'ay dans ma pennetière
Un un un pasté de coin.
J'ay dans ma pennetière
Un pasté de coin
Et encore autre chose
Qu'on qu'on qu'on vous ne sçavez point
Et encore autre chose
Qu'on ne sçavez point,
Que vous dire je n'ose
Qui tend et me point.
Que vous dire je n'ose
Qui tend et me point.
Montez haut à la chambre
Vous le verrez au moins.
Montez haut à la chambre
Vous le verrez au moins.
Quand ils furent ensemble
De de de venir aux mains.
4*
5» LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Quand ils furent ensemble
De venir aux mains-
— Je vous prie, ce dît-elle,
Re re revenes demain.
Je vous prie, ce dk-elk,
Revenez demain,
Nous aurons la bouteille
Tout tout tout pleine de vin.
La Jîeur ou V eslite de tontos les
chansons amoureuses etc.
Rouen, 1603, p. 364
et Trésor des plus excellentes
chansons amoureuses» Rouen, 16x4, p. 401«
^ous estions trois jeunes filles
Toutes dansaas dans un pré;
Vint arriver de Ja voie, icâcL,
Un bon droUe d'escolier, latirœtf*.
Qui nous dit: mes jeunes dames,
Pourrois je avec vous dancer ?
Il despouilla sa soutane, loia,
Et vint avec nous bransler, lalironfa*
XVIII
l*& GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
53
Quand la dance fut faillie,
A rire il sous demands.
— Quelle, dis nous, je te prie, lala,
Voodrois-nr pour tes esbats? htlirvnfa.
— Je n'en voudrois pas pour une,
Mais trop bien toutes vous trois.
L'une feroit ma cuisine lalay
L'autre seroit pour mon choix; lalironfa.
Pour celle qui est plus jeune
Coucheroit estre oies bras.
— Tes Sortes fiebres» cartaines»* loia,
Tu peux bien prendre celai lalironfa.
Tout honteux il s'en retourne
Sa quille** pendante en bas,
* Ces paroles équivalent k : p* té
primmer.
** Un des inaombrabU» notas d* membre
viril.
Il y a dans le Recueil des plus belles chansons des
comédiens francai; Caen» Mangeant [Vera tóso} «n pot
pourri où se ûrouve le fragmentée chanson
suivant:
Des quilles
Pour les fìlles;
Des cons
Pour le» garfeas.
54 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Retrouver sa compagnie, leda,
Où il ne s'en vanta pas, latironfa.
La ßsur ou V eslite de toutes Us
chansons amoureuses,
Rouen, 1602, p. 369.
XIX
De m'y levay par un matin
Sur la gaye verdure,
J'e m'en entray dans nos jardins,
Sur la gaye verdure.
Ha ! le mal que j'endure, Catín,
Ha! le mal que fendure!
Je m'en entray dans nos jardins;
Je rencontray un baladin.
Je rencontray un baladin
Qui chatouiiloit une Catin
Qui chatouiiloit une Catin.
— Beau baladin, beau baladin,
Beau baladin, beau baladin
Recorde moi bien ce latin
le gai chansonnier français
Recorde moi bien ce latin ;
Toutes les femmes l'entendent bien
Toutes les femmes l'entendent bien
Sur ¡a gaye verdure,
Et ces fìlles m'en sçavent rien
Sur la gaye verdure,
Ha ! le mal que f endure, Catín,
Hal le mal que f endure l
Le Parnasse des muses, Paris,
1627, p. 61
XX
Bn jour une damoiselle
Dans un jardin s'en alla;
Amour Ta rencontrée,
De son firuict lui demanda.
Ha ! que ces filles sont sottes
De refuser celai
Luy demanda des pommes,
Elle luy refusa.
Amour tout en colère
De son dard lui tira.
$6 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Et se sentant blessée
S'ecria ça et la.
Un gentilhomme passe:
— Belle, qui vous fak mal?
— Amour, pour une pomme,
M'a blesse de son dard.*
— Le sien vous a blessée,
Le mien vous guarirà.
Entre vous, les jeunes filles,
Qui portez de ce fruit là
Si Amour vous en demande
Ne luy en refusez pas.
Ha! que ces filles sont sottes
De refuser cela!
Lé Parnass* dss nmset» Paris,
Edition de 1633, p. 157.
* C'est encore aujourd'hui un des noms du
membre
viril.
le gai chansonnier français 57
XXI
iflU Jiff
Ma me • re mal
ha-
J j i j ^
i Ja
bille Veut tou - siours que je fil
J j i j
j j
É3
le, y<y -
me ce lai Ma -
r* • ez • vous, ma fil 'le, le
1
ternes s'en va.
VI
A mere mal habille
Veut tousiours que je fille
Que fay me cela!
Mariez-vous, ma fille, le temps s'en va.
58 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Veut tousiours que je fille
Pour gaigner de la bille.*
Et moy qui suis gentille
Jayme un jeu qui frétille.
Aussi quoiqu'on babille
Un beau galant de ville
Dont l'humeur toujours brille
Remplira ma coquille.**
Que fayme cela!
Mariez-vous, ma fille, le temps s'en va*
M
Le recueil des plus belles chansons de
dances de ce
temps. Caen, Mangeant, 1615.
* De l'argent.
** Un des noms du con. — En parlant d'une
fille
qui désire le mâle on dit que la coquille lui démangé
(Voyes Due*, Diet, français-italien, 1678).
LB GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 59
XXII
uis-jE pas bell' et d'assez bonne prise ?
Bon, pourquoy ne seray-je donc
De ce beau garçon Vamye?
Pourquoy ne seray-je donc
L'amye de ce beau garçon?
Il y a jà longtemps qu'on m'use de remise;
J'aymerois mieux cent fois venir aux prises
Que de tenir si cher ma marchandise;
A mon amy j'en feray courtoisie;
Et le vieilllard sera le sieur de conardise,
Nous luy ferons porter les armes de Moyse.*
S'il a mal à la teste, qu'il mette sa chemise.
Bon pourquoy ne seray-je donc
De ce beau garçon Vamye?
Pourquoy ne seray-je donc
L'amye de ce beau garçon?
La fleur ou Vestite de toutes les chansons amou-
reuses et airs de court. Rouen,
1602, p. 36I.
des cornes.
cœur pour combattre en
chemise ?
Ut gai chansonnier français
jg| A la Saint Jean d'Esté,
A un vieillard bon homme
Qui n'a point un denier,
La tourehureäe,
Ii est à qui laura
La toureloura.
La premiere miictée
Qu'avecques moy coucha:
— Or, venez ça, m'amiev
De tout faut-il parler;
De votre pucelage
Me l'aver-vous gardé Ì
- Hé! de mon puceiâge
Il n'en faut plus parler.
Nostre valet Guillaume
Si me Fa demandé.
J'avois peur de le perdre
Et je luy ai baillé.
Et le vieillard bon homme
Si s'est prins à plorer.
XXIII
on pere m'y marie
LE GAI chansonnier
FRANÇAIS 6l
— Plores, plores, boa homme,
Las! tu as bean plorer.
Pendant que je suis jeune
Je m'y feray valoir
Et mais que je sois vieille
Je m'y retireray
Avec quelque bon frère
Ou quelque bon censier,
Qui aye du vin en sa cave
Du lard à son cellier
De l'argent à sa bourse
Pour mieux nous estrader.
Trésor des plue excellentes chansons,
Rouen,
16x4, p. 375.
Ion pere n'a fille que moy.
II a juré la sienne foy, Gxtoy,
Trépigne^ vous, trépigne^
Trépigne^ vous comme moy.
xxrv
62 LE CAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Que nonette il fera de moy.
— Et non feray, pas ne voudray. Guoy...
J'aimerois mieux mary avoir
Qui m'y baisast la nuit trois fois, Guoy...
L'une au matin et l'autre au soir
L'autre à minuict, ce sont les trois. Guoy...
La fleur ou Veslite de toutes les chansons amoureuses,
Rouen, xooa, p. 391.
Comp. L. Jouve, Chansons
en patois vosgien, p. 106.
XXV
De m'en vais à la chasse
C'est pour passer le temps;
J'y trouvay m'amie
Soubs un pré dormant.
Baise-moy, ma mignonne,
Baise-moy vistement.
M'assis auprès d'elle
En la contemplant;
J'y levay sa cotte,
Son petit frison blanc.
le gai chansonnier français 63
J'aperçeu sa chose
Qui me plaisoit tant;
Je ne vous l'oserois dire
Si ce n'est en riant
De peur de ces fìlles
Qui en riront tant
Et si toutesfois
Ell's en ont autant.
Le doux entretien dee bonnes compagnies eu le re-
cueil des plus beaux airs à danser.
Paris, 1634,
in 13.
XXVI
wK* haut sur ces montagnes
boi Grand Dieu! qu'il y tait chaud!
Les filles sont en chemise
Verse à boire, à boire, à bohre.
Et les garçons en caneçons
Et buvons donc.
La plus jeun' se mit à dire;
— Garçons, si vous étiez lurons,
64 le gai chansonnier français
Vous lèveriez nos chemises
Et aussi nos blancs jupons.
Par dessous y a une grosse bète
Qui est comme un hérisson;
Elle a le poil un peu moins revêche,
Mais il est beaucoup phis long.
Si ce n'était qn' Y bonnear des dames
Je vous en dirais le nom;
On ne dk pas n - o - c, noe,
Mais bien c-o-n, con.
Chanson du Loiret recueillie en 1886.
xxvn
PfflQBPt et Marion s'en vont
mi Caeillir de la porrée.
Marion se met à mont,
Robin à la vallée.
Vaugue ia gaUée, Rotin,
Vaugue la gallée.
Robin avisa le con
De Marion qui bée.
1 *
— Viens ça, dis-moi, Mañoñ,
Qui t'a ainsi bfccée? Vaûgue...;
Est-ce mofséure de loup
Ou si c'est coup (Tespêé?'
— Ce n'est morseure, ni coup,
J'ay esté ainsi; née. Vauguè...
Ma mere en avoit autant
Et ma grand sœur aînée. Vaugue....
La fleur ou eslite de toutes les chansons amou-
reuses", Rouen, iôoa,
p, 405.
XXVIII
Hh'en venant de métive
Mon Dieu que j'étais' laid!
Ma Ion darirette
Mon Dieu que j'étais last
Ma Ion darira.
Trouvit une bergère
Assite dans un pas.*
* passage, brèche dans une haie.
Kqxmradia* DX
S
66 lb gai chansonnier français
Me suis assis contre eile
Pre li tâter siau gâs.*
Ma culotte était crujaie,**
Mon bit touchait à bas.
— Qu'éto, qu'éto, dit-elle,
Qu'éto qui vouet là bas?
— Belle, ol é ma charrue,
Et nos deux petits viâs.
— Mettons les dans la raie
Pre veure quem ol ira.
Quand l'sirian*** dans la raïe
Marchian tout à plien pas:
— Pique, labourou, pique,
Pre qu'ol entre pu bas.
— Ohi non, ohi non, la belle,
I frais crever mes viâs.
Demain y a une faire
I en ach'trons daus pu biâs,
* son gars, cid. son con.
** percée.
"* quand ils furent
lb gaí chansonnier français 67
Qui aran la couille nègre
Quem' daus bus gâtinâs,*
Chanson de département des Deux Sèvres»
recueillie
en X&86.
§H Qui sont parfaites à mon goût
Ell's portent des chemisettes
Qui n'dépassent pas leurs genoux.
Le tailleur qui les a faites
A regardé par dessous.
On y voit une chapelle,
La chapelle de Saint-Cloud.
Pour entrer dans cette chapelle
Il faut se mettre à genoux;
11 faut prendre une chandelle
Qui n'ait pas de mèche au bout;
XXIX
'est les filles de la Rochelle
• comme des bœufs gitinais.
6& lb QAl chansonnier francais
Car ça brûl'rait la chapelle
La chapelle de Saiot-Cloud.
On rf pourrait plus dir* la messe
Dans la chapelle de Saint-Cloud.
In y revenant de Montmartre
gQ| De Montmartre à Paris,
J'ai rencontré trois filles
Trois filles de mon pays.
Ahl ah! tr alad ala Ißlere
Ah! ah! tralalala.
N'ai point fait la choisie
La plus belle je pris.
Aussitôt je L'embrasse
Et sur mes genoux je l'assis.
Je regarde entre ses jambes,
J'aperçois le paradis;
Je regarde entre les miennes,
J'aperçois Jésus-Christ.
Chanson recueillie en xS86.
XXX
LE oai
CHANSONNIER français $9
Jésus-Christ dresse la tête,
Dans le paradis se fount
Et s'y fourit si vite
Que sa cervelle crevit.
Toutes les dames de la ville
Accoururent à son cri;
L'une apportant du linge
Et l'autre dû charpi.
Chanson recueillie en Poitou èà
1886.
WM Les moutons j'allois garder.
Estant dedans la prairie
J'ay advisé mon berger
Colin, Colas,
Tu ri trouvras plus mon front*
Il est trop bas.
Qui en parole doucette
Me disoit le doux hélas.
Euphémisme pour com.
XXXI
UAND j'étais petite fille
70 ls gai chansonnier français
Il m'empoigne et si m'embrasse
Sur l'herbette me jetta.
Colin, Colas,
Tu ritrouvras plus mon front
Il est trop bas.
M'y leva ma chemisette
Et cherchoit mon pauvre cas ;
Par la porte de derrière
Vouloit rembourrer mon bas.
Colin, Colas,
Tu ri trouvras plus mon front
Jl est trop bas.
Et je lui dis: grosse beste!
Hal vrayment, tu n'y es pas,
Nostre gros valet Guillaume
Ne me farfouille pas par là.
Colin, Colas,
Tu ri trouvras plus mon front
H est trop bas.
Il me met entre les jambes
Son petit poinçon gaillard.
Colin remettant ses chausses
Tout honteux s'en retourna.
Colin, Colas,
Tu ri trouvras plus mon front
Il est trop bas.
le GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
71
Et moy me voyant seulette
Je luy escriay: hélas 1
Colin, Colas,
Tu n' trouvras plus non front
Jl est trop bas*
Le Parnass* des muses, Paris
1633, p. 143.
BouN pero me marido
Me marido tan loun;
Me dono un orne
Qui s'apelo Ramoun,
Ramounet, la doundeno
Ramounet, la doundoun.
Lou sé de mas noucetos
Lou me cercado al froun.
— N'es pas tan en amoun
Où lou casses, Ramoun.
Es abal, à la prado,
Entremet dous balouns ;
Al met d'aquelo prado,
Praqui y a uno foun.
xxxn
Traduction: Mon père me marie, il me marie
si
loin; il me donne à un homme qui s'appelle Raymond»
72 i$ ßj# GrWfto#m&
jw&çw
Raymond, la dofufaine, Rajmonet la
dondfn, -s- Le soir
de mes nocettes, il me le cherchait au front. — II n'est
pas où tu le cherches, Raymond. Il est là bas a U
prairie, entre deux vallons ; au milieu de cette prairie»
par là il y a ua* frnjajae.
Chanson recueillie en 1883 dans le
département
du Lot
XXXIII
En re - ye - nant 4e
Pa
ris De Pa - ris à la Ro - chel - le,
En mon che - min rat-eon - tris Ma bel-
le di-gue
f "J1 J
'di Ma bel-le di-gue don La fil
1 j j * f'\ |
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le d'un ca - pi -
1—1-N-N-1- |
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1 |
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don Di - gus den den den.
IN revenant de Paris
De Paris à la Rochelle,
En mon chemin rencontris
Ma beile digue di
Afa belle algue don.
La fille d'un capitaine
Ma belle digue don
Digue donatine
Ma belle digue don
Digue don don don.
Je luy ai d'mandé son nom.
Elle répond: Madeleine.
Je la pris et la baisay
Et la jettay sur l'avoine;
74 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Je troussay son cotillon
Et son jupon de futaine;
En montant un peu plus haut
J'aperçus une fontaine.
La fontaine que c'estoit
Ell'estoit bordée de laine.
Je détachay mon bidet:
— Va t'en boir* à la fontaine.
Il en but cinq ou six fois
Sans reprendre son haleine.
— Tout beau, tout beau, mon bidet,
Vous tarirez la fontaine.
Quand vous viendrez par icy
N'oubliée pas Madelaine;
Vous aurez du pain, du vin,
Et le bidet de l'avoine.
Fin du XVII« siècle (Bibliothèque de
l'Arsenal à Paris,
Mss. 3387, feuillet 1x9).
LE gai chansonnier français
75
-*
b.
Des - sur le pont de Ly - on
J1 / J1 I ^
I ¿j
J'ai ren • con «tré Ma - de - lei — ne;
Ma - de - leine est un
beau nom
* f ï ají
I «L f
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Pour la fili' d'un ca - pi - tai - ne.
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>|j p J| j J j> j
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la la lè
— re.
76 tJS. >GAI CHAW80NNÏER
FRANÇAIS
Dessur le pont de Lyon
J'ai rencontré Madelaine;
Madelaine est un beau nom
Pour la fill' d'un capitaine.
Tra la la la la la la ieratta
La 4a la la la 1ère.
J'ai levé son blanc jupon
Sa chemis' était d'futaine.
J'ai monté z'ua peu plus haut
Et j'aperçus t'une fontaine.
La fontaine que c'était
AU' était bordée de laine,
Et la laine que c'était
Les cardeux n'en cardent guère*
' J'ai détaché mon bidet
J'l'envoie boire à la fontaine.
Il a bien bu cinq à six coups
Sans reprendre son haleine.
Et tout beau, tout beau, mon bidet,
Et tu tarirais la fontaine.
— Ah! n'ayez pas peur, monsieur,
Les sources a' sont toujours pleines.
LB GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
77
Et quand vous pass'rez par cheux nous.
N'oubliez paa Madeleine;
Y a du pain, dis vin pour vous,
Pour le bidet de l'avoine.
Tra la la la la la la deralla
La la la la la 1ère»
Chanson des environs de Bourges (Cher)
recueillie
en x886.
XXXIV
B'est la saison des foins
Et U faut les faucher.
Toutes les filles viennent
C'est pour les faucheter.
On les prend, les boul'verse
Et on les fait jouer.
Je pris Lise par sa main blanche
Au bal je l'ai menée
Boires une chopinette
Et manger un paie.
De trois pas en trois pa*:
— La bell', faut s'embrassa*.
78 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
— Ah! mais laissez moi donc
Car vous me chiffonnez.
— Bell', si je te chiffonne
Je te repasserai
Avec un petit fer
Qu'y a longtemps que j'ai.
Je l'ai si bien r'passée
Que l'ventre lui a enflé.
Au bout de trente six semaines
La belle est accouchée,
Est accouchée d'un fils
Qu'on appelle Dieudonné.
■'est le curé de Saint-Laurent
Qui nous défend d'être galants
Dondaine, ma dondame,
Ah! le curé défend
Ce qu'il fait bien lui-même.
Chanson du Loiret, x8S6.
XXXV
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 70
L'autre jour je le vis pourtant
Derrière la porte du couvent
Avec une jeun' fili' de quinze ans.
La mère arrive au même instant:
— Que faites-vous à mon enfant?
— Madam', je lui compte les dents.
Il lui en manque une par devant,
Je vais la lui poser à l'instant
Avec six pouces de boudin blanc.
Chanson recueillie en x886.
XXXVI
D'atre jour je cheminoie
Mon chemin devers Bordeaux,
Rencontray bergeronette
Qui aloit quérir de l'eau.
A re la berre maison
Si a des pots à moigno. *
* Le refrain est un proverbe :
voy tu la bills maison
s'il y avait dst pots à moineaux.
8« LE OA! CHANSONNIER" ÍTtANCAIS
Je lui <tatt*tiäa?: bergere,
Veus tuf loger mon itìoigno?*
— Ouy dea, monsieur eé At-effé,
S'i a le plumage beau.
— f * la teste bien faite
Et a le rouge Mureau.**
I plore atassi tendrement
Que fait L'enfant au berceau.
I chante aussi doucement
Que feroif le rossignol.
Le concert des enfants de Bacchus,
Paris 1633, t. a,
p. 10.
* moineau. c'est
encore aujourd'hui trh ifocft eh-
fantin du membre viril.
** museau, bec.
LE GAI CHANSONNIER FRANf¿Alá 8t
XXXVII
Í'ay un syron* sur la motte,
Je cróy qu'il m'y rendra mòrte
Si jé ne le fais* oSter.
Mon pere m'apelle folle
E* m'a dit que j* le #oW
Et que je y boutte* du séfc
Je le frotte et si le galle,
Encore suis-je plus malade,
Je ne le-sçaurôir oster.
On m'a dit en ceste ville
Qu'il y faut de la chair vive
Un tronson pour y bouter.
Mon amy a une chose
Que je disse, mais je n'ose,
Qui me le porroit oster.
Je m'y en allai tout en l'heure,
Le trouvay disant ses heures
Je lui allay dettìàndér.'
* Un ciron, petit insecte."
KovTtrádia. IH.
6
82 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
— Mon amy je suis malade,
N'avez vous chose qu'il me faille
Pour moy remettre en santé.
— Oui bien, ma doulce amie,
Faictes ce que je veulx dire,
Vous en serez allégée.
Entrez tost dedans ma chambre,
Fermés l'huis qui nous esvente
Car c'est le droit du mestier.
Quand je fus dedans entrée
Mon ami m'a embrassée,
Dessus son lict m'a gettée.
Quand je y fus couchée
Mon ami m'a rebrassée
Jusques dessus les costés.
Il a prins une lancette,
Je ne sais qui lui a faicte
Et n'est de fer ne d'acier.
Le taillandier qui l'a forgée
Fit une bonne journée
Car il estoit bon ouvrier.
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 83
Et quant il la m'eust monstrée
A peu que je fus pâmée,
Tant estoit bien affilée.
Incontinent sans plus attendre
Me la mist dedans la ventre;
J'aimasse mieux qu'il l'y eust laissée.
Entre vous, jeunes fillettes,
Quand les sirons si vous blessent
Faictes les ainsi oster.
Il n'v a cizeaux ne forces
m
Ni esguille d'acier si forte
Que le sceut avoir osté.
Le Recueil de toutes les sortes de
chansons nouvelles,
b2U Toute noire que je suis
A un villain m'a donnée
Hon voire ion d'est mon
Mon père dit que je suis noire
Ce suis mon.
Lyon, in 18, 1555.
XXXTIII
$4 LE CAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Qui (Je rien ne m'a douée
Que d'une brebis, pelée;
Et le loup si l'a mengée.
La queue m'en est demeurée.
J'-en fis une fricassée;
Le monnier si l'a mengéç.
Et la sienne il m'a, 4pnnée
Dont je m'en suis bien trouvée.
Ma sœur me l'a demandée
Et je la luy ay prestée;
EU' me l'a du tout usée
Dont j'en ay esté fâchée,
Je m'en fuss' encore jouée.
La fleur ou Vestite de toutes les chansons amoureuses
et airs de court, Rouen, 1602,
p. 189.
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 8$
lU Deux sont à luy et l'autre à moy,
Je suis musniere, may,
Je suis musniere.
Et le ÄTOSriier qui les ténoit
Une si belle fille avoit.
Je hift dis; beltey b*i&* lëkty-,
De vos deux yeux regardez moy,
De vos* cfeú* brás ëoibràsséi ntòy,
De mon manteau vous couvriray,
Et àè mon pic vous fouifay
Tant que je vous contenteray.
La fleur ou Veslite de toutes les chansons amoureuses ,
XXXDC
a.
moulins avoit
Roues, i6oa, p.* 3%.
86 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
b.
Mon pere a trois moulins à bras
Deux sont à lui et l'autre à moy.
Je suis musniere, moi,
Je suis musniere.
Et le musnier qui le tenoit
Une si belle fille avoit.
Je lui dis: belle, baisez-moi.
Sa couleur blanche lui changea.
Je lui dis: belle, avez-vous froid?
— Si vous voyez que j*aye froid
Descouvrez-vous et couvrez-moi,
Jetez vostre manteau sur moi,
De vostre bouche baisez-moi,
De vos deux bras embrassez-moi,
De vostre vit embrochez-moi.
Il ne l'aura pas qui voudra.
Celui qui avoir le pourra
Tout roide en paradis ira.
La fleur de tentes les plus belles chansons,
Paris, 16x4,
in 33.
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 87
C.
Derrière chez nous l'y a un p'tit bois
Pingo, logo, pingo les noix
J'en gaulai deux, j'en mangeai trois
Bibilin, bibilo, pingui, pingo,
Pingo logo, logo, pingo les noix.
J'en fus malade au lit trois mois;
Tout le monde venait me voir.
N'y a qu' mon amant qui n'y v'nait pas.
Un jour il est venu me voir.
Il mit la main dans mon estomac.
Je lui ai dit: mettez la plus bas.
Vous trouverez Saint Nicolas
Qui rit toujours, qui ne pleur* pas.
Berceuse recueillie à Paris en 1883*
8$ LJ£ <^4*
SONNl^t fMWAL9
4r
M§n PITS *vait un champ de pois.
Pour un b$#u jour utt'y envoya voir.
Trouvit un soula de pigeons,;
Prends un fusii, en tuit trois.
Mettit au lit majade neuf ihqís^
Le médecin qui venait m'y voir
M'a mis la main sur l'esjQmaç.
— Ça n'est pas là mon plus grand mal
Mettez la main un peu plus bas,
Vous trouverez Compère Nicolas;
Le bade la goule* et le n'mord pas.
Chanson du Poitou recueillie en xl66.
Il ouvre la bouche.
LE cai CHANSttram
français 89
XL
a.
PH Andely«*ur*Scine
Kl Trois moulins avoit, moulinet,
Le meunier qui les meine
Tant brave il estoit, momtínei,
Moulinet, engraioe, engrmne,
Moulinet, engrame moy.
Des jartiers de soye
Ses chausses lioit
Et par icy passe
La fille d'un roy:
— Hé! meunier, beau meunier,
Jure moy ta foy;
Hé! quelle mousture
Prendras-tu de moy?
Ou de mon avoine
Ou de mon franc blé ?
Ou de ma chambrière
Qui marche après moy ?
— Vostre chambrière
C'est pour mon varlet
go LE GAI CHANSONNIER
FRANÇAIS
Et vostre gent corps, belle,
Pour moy, s'il vous piaist.
Il Pempoigne, il l'embrasse
La jeta sur son blé.
— Hé! meunier, beau meunier,
Vous m'enfarinez.
— Si je vous enfariné
Je vous esterdray,
De ma gente vergette
Je vous escoudray.
La fleur ou eslite de toutes les chansons amoureuses
Ronen, 1602, p. 399 et
Tresor des plus excellentes
chansons, Rouen, 16x4, P«
349*
b.
I'ay tant battu, j'ay tant vané
Tournej ce moulin, tourne j,
Et si n'ay qu'un boisseau de blé
Tousiours
Tousiours tourne ce moulin
D'amour.
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS QI
Et au moulin m'en suis allée:
— Musnier, y moudras-tu mon grain?
— Hé! ouy, dame, si vous voulez.
— Quelle mouture prendrez
De mon avoine et de mon blé
Ou de ma servante et de moy?
Le musnier fut fin assez
A prins mousture à deux costez.
La fletti* ou F eslite de toutes les chansons
amoureuses,
Rouen, 1602, p. 371 et
Tresor des plus excellentes
chansons amoureuses, Rouen, 16x4,
p. 371.
XLI
I î
Qaund je pense à cest Aile -
J:ll J J J
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mand Qui di - soit es - tre mon a
02 LE CAI CHANSONNIER FRANÇAIS
tuant, Nous on a vom
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ÜAND je pense à cest Allemand (bis)
Qui disoit estre mon amanti
Nous en avons tant ris,
Allons tout beau, tout bellement,
Récréant nos esprits.
Il a voit un doigt* si tres grand
Et n'avoit point d'ongle pourtant
* Le membre viril. On lit dans
Le recueil det fïki
¿sites chansons des comédiens franeois,
Caen, Mangeant*
in xa, s. d. [Vers 1620] :
— Tires vous de là,
Vous me blessez.
— û* ouoy?
— Du doigt qui n'a point d'ongle
Ët qui n'en aura jamais.
Ol GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 99
Ö s'est assis sur nostre banc
Çt de ce long doigt qui luj pend
Nostre chat alloit s'escrimant
Et le mordit jusques au sang.
Et s'escria si hautement
Que les femmes Falloient suivant
Qui toutes s'en fascherent tant
Qu'elles disoient en murmurant:
Maudit soit- ce chat meschant !
Le recueil des flus belles ckensom de
dances de ce
temps. Caen, Maogeant, 16x5.
XUI
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Flan-dre, 7fcr - tfA- jwmries,
94 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Di - ver • tis - sons - nous, Bran • Ions nous
les ge - noux.
9N revenant
De Lille en Flandre
Tortillons des jambes,
Divertissons nous,
Branlons nous les genoux.
J'ai rencontré
Une jolie Flamande.
Je lui demande:
— Veux-tu être ma servante?
e1p me répond
Qu'eli'en serait contente.
J'la fis monter
Dans ma plus haute chambre.
Je lui fis faire
Une poupée qui chante
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 95
Et je la mis
Sur mon beau lit qui branle.
Je lui passai
Cinq ou six fois la jambe.
Elle me dit:
— Cher ami, recommence.
Je lui réponds:
— Y a plus d'huile dans la lampe.
Elle me dit:
— J'en ferai bien descendre.
Je lui ai dit:
— Laissons ça pour dimanche.
Chanson recueillie à Paris en 1886.
XLHI
E m'y levay par un matin,
vremen,
Je m'en entray dans nos jardins,
Vremen, vremen, le bon vremen.
96 EST gai chansonnier francai?
Je regarday par un pertas,
J'avisay dem ads flout nuda.
— Musnier, musnier, que f*i$-tu¿
— Je pilone le verj«
Le pillon estoit pelu,
Le mortier estoit fendue
Le verjus s'est respandu;
L!um dessoub* l'autre estoit dessus.
La fleur ou r eslite de toutes les
cbamons amoureuses,
Comparez dans Rolland,
Ree. de ch. pop., tome I, p. m,
une version du XVIII« siècle arree: la mélodie notée.
oc, toc, ouvrez,.s'il vous plaît,
|jg Manon, ma bien aimée;
Je vous apporte un bouquet
De~ belle: giroflée;
Q maiì ù maii
O lejotimam de mail
Roue», x6ot, p. 379.
XLIV
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 97
Un bouquet cueilli tout frais
Et tout plein de rosée.
— Appuyez sur le loquet
La clef n'est point tournée.
J'ouvris, j'entrai, j'embrassai
Et tout d'une volée.
Quand Manon sentit l'bouquet
Oh! dam M la voilà pâmée.
La fontaine était tout près
Et j'eus bonne avisée;
Je tournis le robinet.
J'li en baili' un' bonne ondée.
Colin, mon cœur, qu'as-tu fait?
Je suis toute mouillée!
Hélas! si maman venait
EU' serait fâchée.
Quand mon linge n'est pas net
Je suis toujours grondée.
Le Chansonnier de soditi,
Paris 18x2.
KfimTttSia. m.
7
9& LE CAI CHANSONNIER FRANÇAIS
XLV
I'autre jour je m'endormis
Au pied d'une coudrette,
Mon giron plein de boutons,
Mon sein de violettes.
Foulons, foulons, me dit mon amant,
Foulons la molle herbem.
Par la passa mon berger
Qui me trouvant seulette
Me toucha légèrement
Du bout de sa musette.
Ahí luis fis-je, en m'éveillant,
Qu'est-ce donc que vous faites?
Me gâter mon bavolet,
Froisser ma collerette!
Ecraser toutes mes fleurs,
Rompre ma quenouilktte !
Ah! berger, vous me blessez,
Las! je me meurs, pauvrette!
Est-ce là ce que nommez
Le doux jeu d'amourette?
Soyez fier d'avoir réduit
Naïve bergerette!
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 99
Mais on sait bien qu'un garçon
Est plus fort que fillette.
Tenez au moins prudemment
Cette affaire secrette.
Le Chansonnier de soditi,
Paris, x8ia.
xlv1
B'rencontris Colin
L'autre jour sous la coudrette;
V là-t-i pas qu'soudain,
Pour danser i' m'prend la main.
Je ri saurais danser.
Ma pantoufle est trop étroite,
Je ri saurais danser
Ça m'fait trop grand mal au pied.
— Ah ! m' dit-i, j'sais bien
Où ça fiait mal, ma Suzette;
Laiss' moi fair', n' crains rien,
Qu'j'y mett'un p'th brin la main.
Je ne saurais....
J' n'y mettrai que l'doigt,
Il faudra ben qu'aile prête;
7*
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
J'n'y mettrai que 1* doigt,
Pisqu' tu dis qu' c'est trop étroit.
Je ri saurois ....
Tiens, si tu n' veux pas
Que parsonne te l'y mette,
All'rest'ra comm\ça,
Et jamais n' s'élargira.
Je ri saurois ...
J'résistai long-temps;
Mais enfin j'perdis la tête.
En vain l'on s'défend
Quand c'est contre son amant:
P rrifallut danser.
Avec ma pantoufle étroite,
I'm'fallut danser,
Quoiqu' ça m'fît grand mal au pied.
Ça m'fit bien souffrir
Puis après ça m' fit plaisir ;
A force de danser
Faut bien qu'une pantoufle prête,
A force de danser
Ça ri fait pas tant d1 mai au pied.
Depuis ce jour là
J'aime à danser sur l'herbette;
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS IOI
Colin qui sait ça
Ne manque pas de,venir là;
DaniJaut m* voir danser,
Depuis que ma pantoufle prête;
Dam\ faut m1 voir danser,
D'puis que f n' ai plus mal au pied.
Faut et* juste en tout,
C'est un garçon bien honnête;
Faut êf juste en tout,
Il est charmant quand il coud.
r m'fait tant danser
Qu'ma pantoufln'est plus étroite;
r m?fait tant danser
Que f n'ai plus de mal au pied.
Filles de quinze ans,
Dont la pantoufle est étroite,
Prenez des amans
Pour braver ce contretemps;
/ vous front danser,
Tant qu1 faudra ben qu'elle prête.
Et si bien danser
Qu1 vous n'aurej plus mal au pied.
Lo Chansonnier do Société,
París, x8xa, in is.
I02 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
\B¿ A un jeune advocat.
La première nuitée
Qu'avec moy il coucha, lala,
Courage, courage, ma fille,
Non, tu rien mourras pas.
H me vint sans parler
Frapper de son matelats.
Je me prins à crier:
— Venez à mon trespas, lala, etc.
Ma mère oyant ma plainte
Vint qui me consola,
Me disant: n'ayez crainte,
Non tu n'en mourras pas, lala, etc.
Car j'estois de ta sorte
Quand l'on me fit cela,
Et si j'en fusse morte
Tu ne serois pas là; lala, etc.
Au fort, si tu y meurs,
Enterrée tu seras,
XLVII
a.
Lfî GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 103
Et avec force pleurs
Las! on te portera; loia, etc.
Au plus haut de la ville
Ton sepulchre sera
Et par un homme habille
Ces mots l'on gravera: ¡ala etc.
«Cy gist la jeune fille
Q;ii mourut de cela;
Ça esté la première
La dernière sera»; lala,
Courage, courage, ma fille,
Non tu n'en mourras pas.
La fleur ou Veslite de toutes les chansons amoureuses,
Romea, xéoa, p* 367.
b.
Mòn pèr' m'a mariée
Au fils d'un avocat;
La premier' nuitée
Qu'avec moi se coucha;
Ahi ahi ahi ahi ça riva guhres>
Ahl ahi ahi ahi ça ri va pas.
IO4 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Il me démit l'épaule
Et me cassa le bras.
Rappelai ma servante:
— Jeannette, êtes-vous là?
Alles dir* à ma mère
Qu'dl* vienn' à mon trépas.
Ma bonn' mèr* arrive
Bien vite à petits pas.
— Courage, courage, ma fille,
Ah! vous n'en mourrez pas,
Car si j'en étais morte
Vous ne seriez pas là.
Si vous en mourez, ma fille,
L'on vous enterrera
Et dessus votre tombe
En écrit l'on mettra:
— «Ci gît la seule en France
Qui soit morte de ça.»
Le Chansonnier de tec tété,
181*, p. X67.
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
io5
C.
Un jour la p'tit Jean • net • te En
re - ve - nani
bois Sur
son che • min ren - con - tre Le
fils d'un Au • ver • gnat.
Trou • la
la, ça n'va gutr*, Trou - la -
¿s, «'ra /«i.
k>6 le gai chansonnier français
Un jour la p'tite Jeannette
En revenant du bois
Sur son chemin rencontre
Le fils d'un Auvergnat.
Troulala, ça riva guères.
Troulala, ça riva pas.
Il la prend, il la jette
Sur du foin qu'était là.
Le foin était si sec
Qu'il en faisait cric crac.
Vint à passer sa mère
Qui dit en voyant ça:
— Ça n'va pas mal, ma fille,
Va, tu n'en mourras pas.
Car si j'en étais morte
Tu ne serais pas là,
Ni toi, ni ta sœur Anne,
Ni ton frère Nicolas,
Non plus qu' ton autre frère
Que ton pèr' n' connaît pas.
Et si t'en meurs, ma fill',
Sur ta tombe on mettra:
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
IO7
«Ci gît la p'tit' Jeannette
Qu'est morte en faisant ça,
En faisant son affaire
Avec un Auvergnat,
En faisant sa prière
Au grand Saint Nicolas.
Passants, prions pour elle,
Et ne l'oubliez pas.»
Chanson de régiment recueillie en x$8d.
XLvm
a.
En revenant de la fête
Ion ton tondtrontaine
De la fête à Charenton
Tondirontaine, tondtronton.
J'aperçus trois jeune filles
Et leur demandai leur nom.
— Je me nomme Belle Rose,
Fleur d'aubépine, c'est mon nom.
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Je relève sa jupe verte
J'aperçois son blanc jupon.
Sa chemise était si fine
Q'on y voyait Barbançon.
Je fouillai dans ma giberne
J'en fis sortir Jean Luroa
Jean Luron se met en colère
Crache au nez de Barbançon.
Barbançon plus en colère
Avala mon Jean Luron.
Les valets sont à la porte
Qui pincent un rigodon.
Vient à passer la patrouille:
— Que faites-vous, tas de couvons?
— Nous attendons notre maître
Qui est entré chez Barbançon.
Il y est entré la tête haute
Il en sortira couyon.
Il a le nez qui lui dégoutte
Comme un chat qu'a bu l'bouillon,
Pari«, I863.
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS IOg
b.
En m'en rendant de Bayonne
I passit par Bagnolet
I ren contrit une dame
Qui vendait dau vin clliairet.
Vous qui ave? vu Thorloge
Save %-vous quelle heure ü est?
II lui demandit à foutre;
A disit qu'a lau vêlait.
I pêchit dans ma culotte
I sortit mon pistolet.
I li foutit entre les jambes
Mé à l'endret voure a pissait.
Les deux couillans étiant à la porte
Qui dansiant la marmouset.
Le crû* du cul lou demande:
— Que fasez-vous là, valets?
— Nous attendons notre maître
Qui est entré au cabaret;
II est entré en tête rouge,
II sortira en blanc bonnet,
* le trou.
HO LS GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Et après ça le nez lui goutte
Comm' à un chat que boit du lait
Chanson recueillie dans le département des
Deux Sèvres
en xS86.
XLIX
a.
Bl était un grenadier
Rev'nant de Lille en Flandre
Il était si mal vêtu
Qu'on lui voyait le membre.
Qu'on verse à boire à mes dragons (bis)
Tambours, batte? la générale,
Jusqu'au point du jour. *
Une dam' par charité
L' fit monter dans sa chambre,
Mit trois fagots au feu
Pour réchauffer son membre.
Quand le membre fut chaud
Il commence à s'étendre**
* Cette chanson se chante sur différents
airs et avec
des refrains très variés.
** Var. Il balayait la chambre.
X.E GAI CHANSONNIER FRANÇAIS Iti
De la longueur du bras
D'la grosseur de la jambe.
— Dis-moi, beau grenadier,
Que fais-tu de ce membre?
— Madame, c'est pour pisser,*
Quand Penvie veut m'en prendre.
— Dis moi, beau grenadier,
Mets-moi ça dans le ventre.
— Madam', je n'oserais
De peur de vous le fendre.
— Fendrait-il jusqu'au cul**
Il faut que tout y entre;
S'il en reste un petit bout
Ce sVa pour la servante.
S'il n'en reste pas du tout
£11' s'en brossera le ventre.
EU' ira dir' partout :
Madam' est une gourmande.
Quand il y a d'la viande chez nous
S'ia fourre toute dans le ventre.
Chanson de régiment recueillie en 1886.
* Var. Pour piner.
*• V*r. fendu ou non fendu.
112 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
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i—j—^— bouri Tam • |
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• ere co • chon d'tam- |
LE QAl CHANSONNIER FRANÇAIS
W$
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1 • j ■ ' - bour,
- f f |
-1- Toi |
-y— qui |
-r-— eau - sais
rñ~9—f~* |
|
-rï-V—t?—*-
peine à ' mes a-i |
mours |
Co-chon d' tam |
-Ml - bour! |
Pour les paroles voyez la chanson
précédente.
C.
ife-k fi—I-N— |
n ? j - h |
y 8 ii—j— n é
—s?—^—■ |
—«—«—«—j— tait un
gre - na -
■Jl| J Í *> j |
a 7 dier Qui re -
A .
■yy m j—j— |
ve - nait de Flan - i
r } j-ji |
_i—:-/ ■ -_h_ |
i -—*m --»- i « |
dre, I! é - tait si Court vë-
114 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
to Que l'on voy - ait son mem -
bre; Voi - là
1'ra
2
ta,
Ij j j jij J1^^
Ah I I' ra • ta, 1* ra - ta, mes dames, Mes
dam's, voi - là 1' ra - ta.
Poor les paroles voyez la version
a.
d.
C'é - tait un gre - na - dier Qui
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS IIS
|
|
r« - ve - naît de Flan - dre, |
L'é - |
tait si mal vé - tu
Qu'on lui voy • ait son i
ÍJ j /1
JJ-Jrz-éj-fTTl |
W W f
w mem * bre ,* Tarn -
bours, sol - c
|j j.|j' n j*| JL |
lats, m |
ca • po - ral, Ne m'en-ten • dez - vous pas
ì
Pour les paroles voyez la version a«
8*
llß UE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
L
Bous marchez du bout du pied,
Marion Marionette
Vous marchez du bout du pied,
Marion Marion.
Marion s'en va à Rome,
Marion Marionette,
C'est pour acquérir pardon,
Marion* Marion.
EIP a renconstré le prestre,
Marion Marionette
Demanda confession,
Marion, Marion.
Se voulez que vous confesse,
Marion Marionette
Mettez vous à genoullon
Marion Marion.
— Le plus grand péché que sache
Marion Marionette
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
II7
C'est (fôVéir presté mon coa
Marion, Mafien.
Cinçuiesme livre de chansons composi à troys parties
par M. Adrian Vüillart, Paris, z¿6o«
Il est difficile de tirer quelque chose de
la notation
musicale qui accompagne cette chanson.
b.
Madelein' a-t-une robe
Une robe de coton;
Le tailleur qui la lui fît
La baisa pour la façon.
Tiens donc bon, Marie Madeleine
Tiens donc bon, Marie Madelon**
Madeleitf s'en va-t-à Rome
Cest pouf demander sott pardon.
* Cette chanson se chante sur différents
airs et avec
différents refrains. —
Variante du premier couplet:
La petite Madeleine
Se fit faire un cotillon
El le tailleur de la reine
La baisa potar la façoa.
Il8 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Le pape n'était pas à Rome
Il était en Avignon.
N'y avait que P grand vicaire
Qui se chauffait les roustons.
— Dites-moi, belle Madeleine,
Quel péché avez-vous donc?
— Le péché que j'ai, mon père,
C'est d'avoir prêté mon con.*
— Si tu Pas prêté à d'autres
A moi aussi prête le donc.
Madeleine se couche par terre
Met son con à l'abandon.
Le grand vicaire se déboutonne
Lui en fout six pouces de long.
— Retire-toi, vilain bougre,
Tu as le vit d'un cochon.
— Et toi, vénérable garce
Tu as le con si profond
Qu'il y entrerait le diable
Et ses cornes tout du long
* Variante: J'ai prité mon
cé, ô, enne
A un bien joli garçon.
LE GÀI CHANSONNIER FRANÇAIS tig
Et la tour de Babylone
Et les maçons qui la font.
Quand cette chanson est chantée par des
soldats
elle est généralement enrichie d'une interminable série
de couplets dans le goût suivant:
Et le . .. ième de ligne,
Ses tambours et ses clairons;
Le colonel en tête,
Son plumet et son plumón;
Et l'adjudant de semaine
Avec son registre de punitions;
Et le sergent de semaine,
Son calepin et ses crayons;
Le caporal d'ordinaire,
Ses carottes et ses oignons ;
Et la cantinière,
Ses marmites et ses coquebons;
Et les salles de police,
Les cellules et les prisons ;
La ville de Marseille,
Avec tous ses escadrons,
La colonne Vendôme
Et le petit Napoléon.
iso UE OAÌ CHANSONNIER FRANÇAIS
Ma - de - loa s'en Cut à Rb - cae
21 - gue don - dai - tie c'est
pour ob-
te - nir sott ¿lar • don 2) - gue don
don C'est soar
ob • te • nir
son par - don C'est
pour ob - te-
i j. ij j11
h
nir son par - don.
Ici le premier couplet manque comme dans la
plu-
part des versions.
LE GAI CHANSONNIER fRANÇAIS ttl
u
\pres
souppé m'egayant
Le long d'urie riviere,
A mon chemin rencontray
Une gaye bergere, dòn,
Lore lire lire lirón
Lirón ta bergere dòn.
Qui vouloir, cacher sòn front *
De l'oreille d'un lièvre.
Maintenant il faudroit bien
La peau toute entière.
Encdfés ed verròit oñ
Un tarite* piar derrière.
Le Pareaste
des mas
is, Paris,
16J3, p\ zaa.
* Dans les ouvrages imprimés du XVU ei du
XVU*
siècle on trouve souvent
front substitué par euphé-
misme à eon.
122 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Bftl A un petit frais ponnu;
Dès la première nuictée
Que son chose j'apperçeu:
— Il est trop menu, il est trop menu,
Regardez, je vous jure,
. Regardez mon petit doigt,
En voilà la mesure.
Las! je suis mal mariée!
ü n'est plus gros qu'un festu,
Il est trop menu, il est trop menu,
Ma mère, il est trop menu,
Que voulez-vous que j'en face?
Ma mère, il est trop menu,
Ostez-le moy, je n'en veux plus.
Nostre varlet Elisée
En a bien seize fois plus.
Un jour estant à la chambre
Il me le monstra tout nud,
Me le mit dedans mon antre
Dequoy tresaise je fus,
LU
on père m'a mariée
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
£13
Deux fois, trois fois, voire quatre
Tant que je ne le voulus plus.
La Jteur ou r eslite de toutes les
chansons amoureuses,
Rouen, 1602, p. 406.
PHIuand Colinet faisoit l'amour
ES Avec sa toque de velours
Et sa belle jaquette
Qui ria faict, qui ria dit
Colinet mon amy
Et sa belle jaquette
Vray Dieu! qu'il est joly!
Hélas l Guillaume,
Sur le vert, sur le gris, sur le jaune,
Hélas7 Guillaume, fy loinas-tu mourir?
Colinet s'en va pour mener
Avec sa maîtresse à du cler, [?]
Pour se donner carrière
Est-il pas bien joly?
LIJI
Quand Colinet revient des champs
ü veut qu'on frotte son galand;
f*4 GAI
CHANSONNIER r*RANÇA*S
Cest £òur afin qu'il entre
Dedans le pèttuis.
Quatta Còlinet veuf s'approchef
Sa femme ne faict que gronder
Luy disant que son membre
Est trop mol et petit.
— Par la marguoy! sera vendu
Et coupé rasibus du eu,
En dépit de ma femme
Qui dit qyil èst trop f>etit!
— Vendons brebis, vendons moutons,
Vendons ce que nous avons,
N'y vendons pas ce iimiibr<
Qui fait la paix au lit.*
La fleur ou Veslite de toutes le* chantons amoureuses,
Rouen, z6oa, p. 407.
. .1 T~-----. '
* Selon Duez, Diet. ital.
frangois, 1678, le coït est
appelé en français la paix de la maison
et eu italien
la pace di Marcene.
LE GAI CHANSONNIER fRAJjiÇAiS
oj
SM II a le nez long de deux pans
JDonfamet aprnfaine,
Ahi quii est long, dando*,
Le ne\ du moine!
Trois nones le vont marchandant:
— Combien le vendes vous le pan?
— Je le vends cinq cens francs le pan.
— Cinq cens francs c'est bien d'l'argent.
C'est pour l'abbesse du couvent,
EU' vous le payera largement.
Eli' a pour payer du comptant.
Pour nous qui n'en avons pas jant,
Donnés nous en pour notre argent.
— Vous n'en ttterez nullement.
La plus jeune dit ^ l'instant j
— J'auçay çeluy du Frère Jean ;
LIV
n moine de notre couvant
»6 le gai chansonnier français
Il est vray qu'il n'est pas si grand,
Mais il se mouche plus souvent,
Dondaine, dondame.
Ah! qu'il est long, dondon,
Le nef du moine!
Recuttl de chantont satyriquex et autres,
Mss. de la
Bibl. nat. Fonds français, xa66x, T. I, page 630.
XV
a.
Bml était un bon homme
Qui vendait des Via vets:
Il les vendait si gros
Si longs et si bien faits.
Çsont des navets!
Çsont des navets au sucre!
Qu'il y vint une femme
Qui les lui marchandait.
Elle prit le plus gros
• Le mit dans son corpset. Ç sont...
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS I27
Le corpset était large
Le navet descendait.
En son chemin rencontre
Un petit cabinet. Ç sont...
Il en poussa la porte
Et leva son bonnet.
Ho! quand il fut entré
Dame! comme il allait ! Çsont...
De chambre en antichambre
Partout il fourgonnait.
Passant par la cuisine
Renversa le brouè't. Çsont...
Le cuisinier lui det:
— Monsieur, qu'avez-vous fait?
Vous renversez la sauce
Dans ce beau cabinet. Çsont...
— Ami, c'est mon usage
Et je vous dis tout net: Çsont...
Hönde de la Bourgogne. Restii de la
Bretonne,
Monsieur Nicolas, 1794,
t. II, p. 760.
1*8 LH GAI
CHANSONNIER FRANÇAIS
11 é - taie un p'tit horn - me
\ni
ven-dait des na - vets ii
les yen-çLait si
i r jî
i j,; *
• j w*^i
gros, si gros et si bien faits
La - ï
tou, foi bien mal au . ven - tre La
- t
éé
t
tour fai bien mal par - tout. La - i i
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS Iwft
/W bien mal far - tout.
Il était un p'tit homme
Qui vendait des navets;
Il les vendait si gros
Et si bien faits
Laitou, fai bien mal au venire \
LattoUy fai bien mal partout. í
Il était une dame'
Qui les lui marchandait.
e1p prit le plus gros'
Le mit dans son corset.
Le corset était, la^g^
Le navet descendait.
De chambre à Pariuchambn&
Arrive au cabinet
JCpunrdSux. HL
9
iy> LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Il frappa à la porte;
On lui permit d'entrer.
Il fit trois révérences
Et 6ta son bonnet
Quand il fut dans la chambre
De joie il tressautait
Chanson recueillie en 1886.
C.
Il était un p'tit homme
Qui vendait des navets,
Il les vendait si gros,
Si gros et si bien faits!
Passe une jeune fille
Qui allait au marché;
Elle prend le plus gros,
Le met dans son corset
Le corset était large,
Le navet descendait
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 13I
A force de descendre
Il trouve un trou, s'y met;
Il entre en bonnet rouge.
Il sort en blanc bonnet;
Pleurez, Messieurs, Mesdames,
La perte du navet.
Chanson recueillie en x886.
d.
Il était un p'tit homme
Qui vendait des navets,
Il les vendait si longs,
Si longs et si bien laits!
Vint à passer trois dames,
Qui les ont marchandés;
La plus jeune en prend un,
Le met dans son corset.
Le corset était large,
Le navet a glissé;
IJ2 Uij GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
En ch'min rencontra un trou,
Il y Ycailut entrer;
Avant que d'y entrer,
Il ôta son bonnet;
Quand il y fut entré,
Il se mit à valser;
Quand il fallut sortir.
Il se mit à pleurer;
Il en versa des larmes
Aussi blanch' que du lait.
Chanson recueillie en 1886.
LVI
artin dans sa vigne
Son vit lui gela;
Il prit sa serpette
Et se le coupa.
Ah! ahi qjd.#wqgtí
Quel dommfigfaMPWl
Martín, quel dommage
I
Ah! quel dommßgßl Marmi
Martín, quel dommage!
it GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
$3
Puis au pied d'un chêne
Il le planta là.
Trois religieuses
Sont passées par là. Ah ! ah !...
La plus jeune des nonnes
Dit : qu'est-ce que cela ?
— C'est le bout du monde*
Qu'on a planté là. Ah! khi .:.
— Prenons le, ma mère,
Ça nous servira,
Et des unes aux autres
On se le passera. Ah ! ah !...
N'y a qu'la Mèr' Abbesse
Qui n'en aura pías.
Monsieur lè Vicàfre
Lui en fournira; Ah 1 ññ! .
.*.
Long comme la jambe
Gros comme le bras. Ah! ah! ...
Chanson recueillie en i8ofc.
* Selon Dues, Diet, franc,
ital., 1678, le vit est
appelé le bout de Vhomme,
et selon I?an 1 e 1 Martin,
Le parlement nouveau,
1660, p. 168 cm appelle te Bout
lè vit te entants.
134 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
IH Je Tai prise, je l'ai foutue,
Je l'ai foutue dans un panier;
Du cul lui a sorti un balai
Et cinq ou six badines;
Et saute? donc les filles!
I la prenit, i la foutît,
I la foutit dans un bouéssan;
Du cul lui sortit un lapin
Et cinq ou six lapines;
Et saute? donc les filles!
I la prenit, i la foutit,
I la foutit dans un oumiâ;*
Du cul lui sortit un écoupiâ**
Et cinq ou six grand ripes;***
& saute? donc les filles!
I la prenit, i la foutit,
I la foutit dessus un pan;
* ormaille, boisson d'orme.
** copeau, éclat de bois.
*** ripes =- rubans qui sortent de la varlope du
menuisier.
LVÏÏ
ers chez nous y a une fille,
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
q5
Du cul lui sortit un étran
Et cinq ou six crottines;
& sauter donc les filles!
I la prenit, i la foutit,
I la foutit sur un lavou ;
Du cul lui sortit un battou
Et cinq ou six guenilles;
Et sauter donc les fittesi
I la prenit, i la foutit,
I la foutit sur un geneuillan;*
Du cul lui sortit un pouéssan**
Et cinq ou six anguilles;
Et sauter donc les filles!
I la prenit, i la foutit,
I la foutit dessur un pain;
Du cul lui sortit un boudin
Et cinq ou six boudinés
Et sauter donc les filles l
Chanson do département de Deux-Sèvres,
recueillie en i8S6.
* Petite caisse dans laquelle la laveuse
s'agenouill*
pour laver.
*• poisson.
J$6 LS O AI CHANSONKHCR FRA9CÇAI6
i'était une boulangère
¡B| En chauffant son four
Ell' aperçoit son chose
Vous ne m'entende? guères
Qui était tout poilu
Vous ne m'entende? plus.
Ell'lui 4k: Vilain chose,
Tu seras totodiL
En voulant se le tondre
EU' se l'est fend*,
Depuis la pissotifre
Jusqu'au trou àa -cui
Les médecin? de la vit!*
Au bruit sum accounts.
Se disaient Tun à l'autre:
— Eocor un con de foutu!
Il n'y a qu* son ami Pierre
Qui lui a recousu
LVffl
Avec sa grande aiguille
Qui lui pend au cul,
LÊ feÀI CHANSONNIER rTÜCtfCÄlS
#7
Depuis la pissotière
Jusqu'au trou du cul.
Poitou «t Saintonge, Chanson recueillie eh
1S86.
2JH En carrosse et en litière;
Y en avait de si longs
Qu'ils passaient par la portière.
Bon bon de la Bretonmere*
Bon bon de la barbe au con.
Une dame du bon ton
Envoya sa chambrière.
— Prends-en, lui a-t-elle dit,
Une bonne et grosse paire,
Longs et pointus par devant
^fate et doduá par derrière.
La servante qui tfvâit de Pésfjrit
S'en est servie là première.
* Variante: bon bon de la
BomSànn^Î^e.
LIX
l est arrivé des vits
138 LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Ell' s'en est tant foutu
Qu' ell' s'est rompu la charnière
De sorte que du con au cul
Ça ne fait plus qu'une gouttière.
On croit la foutre par devant,
Pas du tout, c'est pas derrière.
On croit lui faire un enfant.
Pas du tout, c'est un clystère.
On croit la gamahucher
On lui lèche le derrière •..
Les enfants de nos enfants
Auront de fichus grand pères !
H S'en allant au marché, vover, vcyer,
Portant dessur sa tête
Des œufs à plein panier, voyej;
Les œufs s'en vont
Rouli roulant;
Chanson recueilli» en x886*
LX
'était une boiteuse
LB GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 139
Boiteuse derrière,
Boiteuse devant.
Non, maman, ne pleurer pas tant.
Nous allons branler la pine à Bertrand;
Avant de la lui branler
Il faut bien lui attacher
Avec un beau ruban blanc;
Nous allons frotter la pine à Bertrand.
C'était une boiteuse,
S'en allant au marché, voyez, voyez,
Portant dessur sa tête
Des poules à plein panier, voyez.
Les poules s'en vont
Pondi pondant;
Les œufs s'en vont
Rouli roulant;
Boiteuse derrière,
Boiteuse devant. Non, maman, etc etc.
C'était une boiteuse
S'en allant au marche, voyez, voyez,
Portant dessur sa tête
Des coqs à plein panier, voyez.
Les coqs s'en vont
Chanti chantant;
Les poules s'en vont
Pondi pondant;
14° LÊ GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Les œufs s'en vont
Rouli roulant;
Boiteuse derrière,
Boiteuse devant Non, maman, etc.
C'était une boiteuse
S'en allant au marché, voyez, voyez
'Portant dessur sa tête
Des cons à plein panier, voyez.
Les cons s'en vont
Bâilfi bâillant ;
Les coqs s'en vont
Chanti, chantant;
Les poules s'en vont
Pondi pondant;
Les œufs s'en vont
Rouli roulant;
Boiteuse derrière,
Boiteuse devant Non, mamith, etc. 2&.
C'était une boiteuse
S'eri allant m* marche, voyez, voyez
Portant dessur sa tête
Des bits* à plein fAnièr, voyez.
* Le poitevin oit
signifie membre viril.
Compares
vit anc et nouv.
français ; la vite
français du XVHe
xiècle, Dues, Diet, fr.-ital. ; viteteÛe
(mémU-e dtó petits
LE GAI CHANSOÎWÎÇR FRANÇAIS
Les bits s'en vont
Bandi bandant;
Les cons s'en vont*
Bailli bâillant;
Les coqs s'en vont
Chanti chantant;
Les poules s'en vont
Pondi pondant;
Les œufs s'en vont
Rouli roulant;
Boiteuse derrière
Boiteuse devant Non, m#fnm* etc. ejc*
Cétait une boiteuse
S'en allant au marché, voye^, ycpef,
garçons) idem, ibidem ;
vet, piémontais, Z a 11 i t
Dit.
piem.; la bitte,
environs de Paris; la bibite
au la bite,
(Vit des petits garçons) Valenciennes,
Hécart, Diet,
rauchi\ la bibitte
(vit des petits garçons), Pays messin;
bibich, breton de
Tréguier, KotmráSta,
H, aoo ; bi-
tousen, breton, Idem,
ibid. ; bidenn, gallois.
Ces mots sont en partie» %u moins ceux
commençant
par b, dérivés du latin bestia.
Bibite et
bibite sont les re4oubton¿ents
da langage,
enfantin. — Le. vit a doqc éjté appelé «la b#t,e». Cf.
uc-
cello, uccellino (oiseau, et vit, en
italien); osiau, oselot
(membre des petits garçons),
Valenciennes, Hécart,
Diet, ronchi,' o*elt
Brescia, M e le hi or i, Vac
aboi,
bresciana; la sourie (en parlasi: dftf
petits enfants), en-
virons de Paris.
14* LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS
Portant dessur sa tête
Des couilles à plein panier, voyez.
Les couilles s'en vont
Pendi pendant;
Les bits s'en vont
Bandi bandant;
Les cons s'en vont
Bâilli bâillant:
Les coqs s'en vont
Chanti chantant;
Les poules s'en vont
Pondi pondant;
Les œufs s'en vont
Rouli roulant;
Boiteuse derrière,
Boiteuse devant. Non, maman, etc. etc.
Randonnée du Département des Deux Serres
recueillie
en z886.
LXI
bel oiseau, c'est la linotte l
HI Une fille qui se dit dévote
Qui toujours se branle la motte
Mettant son con à l'abandon.
Buvons, camarades, buvons,
Buvons, chers camarades.
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS 143
Le bel oiseau, c'est la pépue ! *
Une fille qui fout toute nue,
N'est-elle pas plutôt foutue
Que celle qui a son jupon ? Buvons..,
Le bel oiseau c'est la bécasse!
Un soldat qui fout sur la paille,
Ses deux couilles sont en bataille
Et son vit est en garnison. Buvons...
Le bel oiseau, c'est la sarcelle!
Une fille qui se dit pucelle,
Qui se fait baiser en levrette
Pour ne pas faire voir son con. Buvons...
Ronde du Poitou recueillie en x886.
* huppe.
TABLE.
LE GAI CHANSONNIER FRANÇAIS.
pages.
I. En revenant
d'Avignon ...... z
II. Le long
d'un village j*aIlois m'ébattant 3
III. a. En
revenant de Saint»Denis ea France 5
b. En revenant d'.un bpurg près de ftfajr-
mande........... 8
IV. En m'en
revenant de Guyse .... 9
V. Sont les
filles de Somme...... za
VI. Une
petite, feste j'allais cueillir des chous za
VII. En m'en revenant de Caes..... 15
Vili. J'ai trouvé a la feigere...... 16
IX. Je fis rencontre un matin....... zft
X. a. L'autre jour revenois de la foire de
Reims........... sa
b» En revenant de vêpres..... 33
XI. Qu'avez-vous, la jeune fille ...... 35
XII. Quand
j'estois petite fille...... 36
XIII. a. Mon
père s'en va au bois .... 39
b. Mon père va au moulin ...... 30-
XIV. Nous
estions trois dames...... 3»
— Mon chemin je cheminois, mon chemin
droict à Vaugirard ....... 34
XV. Sw
De Paris a Saint. Denis j'ai entré
dans upe auberge...... 36
b. Nous étions cinq à six bougres . . 38*
6. Nous étions cinq a six bougres .
. 4z
d. Nous estions trois compaignons . 44
6. Tout en revenant de Lyon ... 46-
XVI. Mon chemin je cheminois, mon chemin
vers Saint-Michaut ...... 49
TABLE
H5
XVIT. Bcuvons, mes voisines...... 50
XVIII, Nous estions trois jeunes filles . ,
. 53
XIX, Je m'y levay par Un
matin . . , • 54
XX, Un jour
une demoiselle...... 55
XXI. Ma mere
mal habille ...... 57
XXII« Suis-je pas bell1 et
d'assez bonne prise 59
XXIII. Mon
pere m'y marie à la Saint Jean
d'esté ........... 60
XXIV. Mon père
n'a fille que moi .... 61
XXV. Je m'en vois à la chasse..... 62
XXVI. Là haut sur ces montagnes .... 63
XXVII. Robin et Marion s'en vont .... 64
XXVIII. M'en revenant de métive ..... 65
XXIX. C'est les filles de la Róchele ... 67
XXX. En y revenant de Montmartre ... 68
XXXI. Quand j'étais petite fille..... 69
XXXII. Moun pero me marido...... 71
XXXIII. a. En
revenant de Paris .... 72
b. Dessur le pont de Lyon .... 75
XXXIV. C'est
la saison des foins ..... 77
XXXV. C'est le curé de Saint-Laurent ... 78
XXXVI. L'atre
jour je cheminoie ..... 79
XXXVII. J'ay
un syron sur la motte .... 81
XXXVIII. Mon
père m'a mariée ...... 83
XXXIX. a.
Mon père trois moulins avoit . . 85
b. Mon père a trois moulins à bras 86
C Derrière chez nous l'y a un p'tit
bois........... 87
d« Mon père avait un champ de pois 88
XL. a-
A Andely-sur-Seine ..... 89
b. J'ay tant battu, j'ay tant vané 90
XLI. Quand je pense à cest Allemand 91
XLII. En revenant de Lille en Flandre . . 94
XLin. Je m'y levay par un matin . , . , 95
XLIV. Toc, toc, ouvrez, s'il vous plaît . . 96
KûvnrâSict. lu. 10
i46
table
XLV. L'autre jour je m'endormis . . . 98
XLVI. J'rencontris Colin........ 99*
XL VII. a- Mon père m'a donnée à un jeune
avocat..........• 102
b. Mon per' m'a mariée au fils d'un
avocat........... X03
C. Un jour la p'tit Jeannette . • . 105
XLV11I. a. En revenant de la fise .... 107
b. En m'en rendant de Bayonne . . X09
XL1X. a. C'était un grenadier ..... no
b. Un pauvre grenadier revenant de
Lille........... 112
e. Il était un grenadier qui revenait
de Flandre........ 1x3
d. C'était un grenadier qui revenait
de Flandre........ 114
a. Vous
marchez du bout du pied xx6
b« Madelein' a«t-une robe .... 1x7
C. Madelon s'en fut à Rome 120
Apres souppé m'égayant..... xax
Mon pére m'a mariée a un petit frais
ponnu ........... 122
Quand Co lin et faisait l'amour . . . 123
Un moine de notre couvent .... xas
a» U était un bon homme .... 125
b. U était
p'tit homme ..... 128
C. U était un p'tit homme .... 130
d* H était un p'tit homme .... 13t
LVL Martin dans sa vigne ...... 132
LVII. Vers chez nous y a une fille . . . 134
LVHL C'était une boulangère..... 137
LIX. U est arrivé des vits *....... 137
LX. C'était une boiteuse...... 138
LXI. Le bel oiseau, c'est la linotte . . . 142
L.
li.
lu.
lui.
liv.
lv.
WELSH FOLK-RHYMES etc.
(gERDDI A DTWEMADAtr GWERIN CYMRU).
HWÍAN GERDDI (FOLK-RHYMES).
Ufifl Dyma daenu 'r dillad drosti
Dyma orwcdd wrth ei hochor
Dyma roddi Gwen mewn or dor.
(2) 'Throi hi i vywy a*i throi i waered
Ei throi a*i hwyaeb at y pared
Os na vydd yn voddlon veüy
Dyma' i throi hi afi thor i vyny.
(3) Mae Gweno 'r lana vu erioed
O ben ei gun i vawd et throed,
I
0)
yma roddi Gwen 'n ei gwely
10*
I4& WELSH
FOLK-RHYME S
Ond o ben ei glín i vyny
Vel y fordd i fair Ysbytty.
(4) Gwyn vy myd na va'i na v*ase
Gwasg vy mhais i o wydr gole
Vel y gallai 'r llancie weled
Bod vy nghont yn gilagored
(5) Mae gan i gal gryn gywled
Ond bychan y gwyr y merched
Mi rois ei benthyg i Dwm o'r Nant
I ddysgu 'r plant i gerdded.
(6) Hen wraig bach ar ben y garreg olchi
Davlodd ei chont i ganol y cenili
Hen wraig arali yn curo i dwylo
O lawenydd ei gweled yn novio.
(7) Tri pheth sy'n wrthun, wrthun
Gwraig yn veichiog yn noethlymun
Hwrdd ar ben y bwrdd yn pobi
A bastard mul yn twymno'r popty
(8) Gwyn vy myd |>e bawn yn walch
Neu ryw dderyn bychan balch
WELSH F OLK-RHYMES l4o_
Gwnawn vy nyth yn nhraed y gwely
Lie mae 'm cariad bach yn cyscu.
{9) Tri pheth a synodd y diawl
Gwel'd cont yn dal dw'r à'i hwyneb i
iawr
Tin yn crychu heb un llinyn
A chai yn codi heb ddim burym.
<io) Cadi coden bòi yn codi
Yn curo 'r gwr a'r rholbren bobi.
(11) Crys croes ar y llawr
Gweno'r Bryn yn veichiog vawr
Y plentyn cyntav ddaw i'r byd
Morgan y saer yn sigio 'r cryd
(or — — — a'i piau i gyd).
(13) Dacw 'nghariad i 'n myn' d heibio,
A chefyl glas ei veistr dano
A'i ddwy law ar ben ei lîn
Vel pe b'ai ar ei varch ei hun
Spoken by the maid.
The young man's reply: —
Ni vuasai raid i verch voneddig
I$0 WE 1.3H
FOLK-RHYME«
Ddannod Imi 'm cefyl benthyg
Of gwir a glywai$ yn y pentre'
Mi allswn gael ei benthyg hithe.
(13) Hen wraig o Bentre 'r veto
Yn ymyl Nant yr odyn
Gynnygiodd imi sawdl car (ar goroo gron)
Am beidio cam 'r Yorwyn
'Pheidiais i ddim!
Mi tevlais hi ar yr aelwyd
Rhag iddi gael yr anwyd
Rhois gwd o bowdr dan ei thin
A chun ym mon ei morddwyd,
'Chysgais i ddim I
(14) Mi welais ïr peth rhyvedda'rioed
Hen wraig yn priodi yn bedwarugain o%d
Heb vlewyn o gedor, na dant yn ei gen
Mae 'n rhyvedd vod y merched yn priodi
m or hen*
(15) Blewyn glas ar greigfyn Dyvi
Dynodd lawer twwch i vod di
Bachgen glan am denodd ttinau
O'm hunion fyrdd 'im ceimlon Iwjbrau-
WELSH FOLK-RHYMES
(f6) Hen wraig o Bentre'r velin,
A <iavlodd boker poeth
Ar ol ei gwr ei hunan,
A hwnw a*i dm y» noeth
Ve losgodd ei arenau
A seriodd vlaen ei gal
Bu 'n golled 'ir wraig hono
Am jr hen fai di raL
(17) «A oes cont dan dy vontin di verch?»
«Mae agen yn nhalcen vy nhin,
Lie hagar i hogyn ro'i 'i bidia
Gali un ieuanc anghynevin
Dyllu 'n hawdd i dwll vy nhin.»
BA9 And spread the clothes over her
And lie by her side
Und set Gwen in order.
(Translation^
now put Gwen to bed
02
WELSH FOLK.RHYMES
(2) Turn her upwards and turn her down-
wards.
Turn her with her face towards the wall
If she be not pleased with that position
She is turned with her belly up.
(3) Gweno is the fairest that ever was
From her knee to her big toe
But from her knee upwards
Like the road to Yspytty fair.
(4) O how happy would I be
If the waist-band of my skirt were of
transparent glass
To enable the young men to see
That my cunt is partly open.
(5) I have quite an armful of a penis
But little do the women know
I have lent it to Twm or Nant
To teach the children to walk.
(6) A little old woman on the top of a
washing-stone.
Threw her cunt in the midst of the flood
WELSH FOLK.RHYMES
Another old woman clapping her hands
Out of delight at seeing it float.
(7) Three things are very unseemly :
A pregnant woman stark naked.
A ram upon the table baking,
And a mule heating the oven.
(8) How happy would 1 be if I were a hawk
Or any proud little bird,
I would make my nest in the foot of
the bed
Where my little darling sleeps.
(9) Three things surprised the devil:
* To see a vagina holding water with its
face downwards,
The rectum puckering without a string,
And a penis standing erect (lit. rising)
without barm.
(10) Cadi coden with belly
enlarging
Beating the husband with the baking
rolling pin.
154 WELSH FOLK-RHYMES
(il) A shirt cross-wise oa the floor (with the
sleeves stretched oat).
Gweno VBryn far advanced in pregnancy
The first child that will come to the
world
Morgan the joiner rocking the cradle-
or: — — owns it entirety.
The 11th is very common in Wales;
for Gweno and Morgan other names are
sub-
stituted to suit the occasion.
(12) Spoken by the maid,
Behold my sweetheart passes by
With his master's roan horse under him,
His two hands on his knees,
As if he were on his own horse.
The young man's reply: —
There was no need for the gentle lady
To taunt me regarding my borrowed
horse;
If what I heard in the village is true
I might have had the loan of her as well.
WELSH FOLK-RHYMES 155
(13) An old wofloan from Pentre 'r relia near
Nam yr odyn
Offered me a round âve shilling piece
For ceasing to court the servant
I ceased not!
I threw her on the hearth
Lest she should get a cold
I placed a bag of powder under her
arse
And a wedge in the root of her thigh
I slept not at all I
(14) I saw the most wonderful thing that
was ever seen,
An old woman marrying when 80 years
old
Without a single hair of pubes, nor a
tooth in her head.
It is a wonder the women marry so old.
(15) A green blade upon the rock encom-
passing Dyvi pool
Caused many a cow to be drowned,
It was a fair lad that allured me
From my straight paths to my crooked
ones.
156 WELSH FOLK-RHYMES
(16) An old woman from Pentre' r velin
Threw a hot poker
At her own husband
And he with his backside naked;
It burnt his testicles
And seared the point of his penis
That old woman had the loss of
The old fail dirai!
(17) «Is there a cunt under thy buttock lass ?»
There is an opening in the front of my
arse,
A terrible place for a lad to put his
penis in,
A young inexperienced (fellow)
May easily push into my rectum.
WELSH FOLKLORE
157
II
WELSH FOLKLORE.
fowDER of can tharides given to a woman
causes her to be almost beside her-
self in her desire for sexual pleasure, Alum
powdered has the opposite effect
Men and women with red hair are be-
lieved to be more passionate in every respect
«coch cythreulig» is a common Welsh term,
also «dau goch a wna gythraul».
Sexual intercourse with a redhaired wo-
man is believed to be more exhaustive to
the male, as she is accredited with «sugno yn
waeth* during coition,
Thick lipped women and men are be-
lieved to be more sexual than thin lipped
mea
158
WELSH FOLKLORE
The mouth of a female correspounds in
size with her vagina,
To know the size of a penis when erect.
Let a man close his hand, stretching the
fingers as for as possible on the extremity
of the pahn, then stretch the index fìnger,
afterwards open the other fingers, first
placing a mark at the farthest point reached
by the middle finger, the distance from
that to the tip of the middle fìnger when
fully stretched will give the length of the
penis.
To ascertain the size of a girl's vagina.
Take a piece of string, place an end on the
very tip o£ the girl's middle fìnger and the
other on the first furrow formed in the wrist
when the hand is slightly bent inwards, the
string formed into a loop will give the sue
of the girl's vagina.
IE a woman immediately after coition lies
on the left side, she will conceive a male
child, if on the right, a female; the reason
WELSH FOLKLORE 159
assigned for this belief is that greater heat is
requisite to conceive a male, and that the
left side is the seat of greater heat than the
righe _
If a woman blinks during the act of
coition the child conceived runs the risk of
being crosseyed; if she closes her eyes
closely, the child runs the risk of being born
blind.
To procure abortion, in country places
when unmarried girls find themselves with
child, in order to procure abortion they boil
savin wood and drink the tea, this is con-
sidered very effective, but is very injurious
to the general health of those who take it.
To boil old iron chains or any rusty ffon
and drink the water in which the iron has
been boiled will procure abortion.
The tea of raspberry leaves is often used
for the same purpose; and also to regulate
the menses.
IDO WELSH
FOLKLORE
Spirits of turpentine when taken in large
quantities will invariably procure abortion
but no woman can take it with impunity
(i. e. without imperiling her own life) except
during the stages of pregnancy.
Charm. — Take a piece of gingerbread,
place in the armpit till quite saturated with
sweat, give piece of same to a girl, and she
cannot resist you whatever you desire.
«Haul ar y vodrwy» is considered very
fortunate at weddings.
Sun freckles, «brychni haul» on a person
is believed to be due to his having been
conceived at the time his or her mother had
the catamenia.
Piso iV un pott a term used in many
parts of Wales, and is equivalent to saying
«They are courting*. The phrase owes its
origin to the custom still prevalent in parts
of Wales of courting in bed, hence using
the same chamber utensil.
WELSH FOLKLORE l6í
«Pawb a gnith gedor ynvyd.»
Every body will tickle the pubes of Sie
simple onè.
«Y vuwch a vreva vwyav ar 01 ei llô a
vydd y gyntav i ovyn tarw».
The cow that will low die most after-
losing her calf will be die first to take a
bull.
Applied to extra sorrowful widows.
Mab perth a llwyn (a son of bush and
brake) = a bastard child.
Y cyw wedi myned ir coed (the foetus
gone to the wood) = a miscarriage.
When the sweetheart of a young woman
or a young man gets married to another,
it is the custom in many parts of Wales to
send him or her a sprig of «Collen» (tautel).
When a young man or woman is ousted
in courtship by another, he or she is said
to be «Wedi cael ei redeg»«
KotmraSta. HL
II
IÓ2
WELSH FOLKLORE
When a young man goes in the night-
time to visit his sweetheart («caru'r nos, a
«charu yn y gwely» is very common in
Wales even yet) and is not admitted to the
house the expression used is «Wedi cael
cawell». Can these expressions refer to some
long forgotten customs once prevalent
amongst the Cymry ?
«Y glaua' ei davod, y butrav ei din», which
freely translated means
«The more prudish, the more unchaste.*
O chelir naw nos, ni chelir naw mis.
If nine nights can be hid, nine months
cannot be hid.
Hwsmonaeth planta geneth yn gynta!
Good husbandry in childbearing to have
a daughter first _
Caill gwr yn ei vol, caill gellym alian.
The testicle of a man in his belly, the
testicle of a gellym out. —
This is applied to newly born children
(what is the meaning of gellym ?)
WELSH FOLKLORE IÖ3
Nid gwely heb wraig.
No bed without a wife.
Gwaith nos dydd a'i dengys
Night work, day will reveal.
A gafo gont y verch a gaif galon y vam.
«Whoever succeeds in getting the vagina
of the daughter will obtain the affection oi
the mother. » This means that anyone who
gets a maiden with child will receive the
consent of her mother to marry her.
SPIGOLATURE SICILIANE.
CANZONI, SATIRE, PARODIE, EPIGRAMMI,
MOTTI SPIRITOSI E GIUOCHI DI PAROLE.
I. Enftuttu pilusu mi la
prumittisti
Etffl Ora ti lu rradisti, micidara,
Aju ddu tistimoni beddhi 'nvisti
Chi ti vindisti 'na pisa di lana:
Dimmi di la lana, chi facisti?
— Nni fìci un cuscineddhu a la rrumana.
2. Mi pigghiu li cimeddhi e vaju a piscari
Li pisci chi jo pigghiu portu a tia,
Sa chi ti dieu, bella, e tu lu sai
Di unni pisci mi nn' ha' dari a mia.
GLANURES SICILIENNES.
CHANSONNETTES, SATYRES, PARODIES, ÉPI-
GRAMMES, POINTES, JEUX DE MOTS.
i. |HH|OÏ« tu me Tas promis tout velu
(ËL9I Et maintenant tu t'es tait raser, mé-
chante,
J'ai deux témoins devant moi
Que tu as vendu 12 livres de laine:
De la laine, dis moi, qu'en as-tu fait?
— J'en ai fait un petit coussin à la romaine.
2. Je prends des lignes à pêcher et je vais
à la pêche
Et je t'apporte tous les poissons que je
prends ;
O ma belle, tu-sais bien ce que je veux
te dire,
D'où tu pisses il faut m'en donner.
l66 SPIGOLATURE SICILIANE
3. — Missina, cassalora dì biddhlzza,
Vinni ire Carni e cci fici la chiazza
E teni lu guanti senza pizza.
— Palermu, cassalora di biddhizza
Dintra e di fora china di curnazza;
Lu guanti di Missina è senza pizza
Pirchi andau a Palermo a fari rrazza.
4. Salvagu, mi dicisti cocciularu,
Cocciuli nn'àju e su' du coccia d'oru,
Li cocciuli li tegnu nf on panaru
Cci li fazzu assaggiari a vostra soni.
Doppu cu bon sapuri cci arristaru
Si li manciau cu sta broccia d'oru.
GLANURES SICILIENNES 167
3. — Messine, casserole de beauté.
Le roi Charles1 vint et te donna la place
Et tu as le géant sans pine.
— Palerme, casserole de beauté
En dedans et en dehors pleine de grandes
cornes.
Le géant de Messine est sans pine
Parce qu'il est allé multiplier à Palerme.
4. Salvagu,2 tu m'as dit: vendeur de coquilles;
Des coquilles j'en ai et elles sont comme
de Por;
Je tiens mes coquilles dans un panier
Pour les faire goûter à vos soeurs;
Il lui en est resté le gout dans la bouche
Car elles les ont mangées avec cette broche
d'or.
1 Charles II
d'Espagne, après la revolution de Mes-
sine de 1672, fit mettre sur la place du Dôme sa statue
2ui le représentait à cheval tenant
la ville sous ses pieds,
ta attribue les derniers quatre vers de cet épigramme
populaire à D. Placido Arenaprimo, Baron de Monte-
chiaro, historien messin ois qui vivait dans la première
moitié de ce siècle.
2 Cette chanson est la réponse qu'un
poète popu-
laire a donnée à un autre poète populaire appelé Salvago.
Celui-ci, prenant l'occasion de la ressemblance de la
couleur blanche des cheveux, avait donné le nom de
cocciularu à son
adversaire dans un espèce de défi
poétique. — Cela donna lieu à la réponse qu'on va lire.
l68 SPIGOLATURE SICILIANE
5. Cumpari si pi corna imi parrati
Vui vardativi mesta chi tiniti
Sunnu tanti li corna chi portati
Chi cu li punti li celi sburditi.
Cerbi, muntuni e tauri armati,
Curina di li corna vui siti,
Sunnu tanti li corna chi purtati
Ch'unni passati lu munnu sburditi.
6. Mi dissim ch'a Burdunaru c'è curnujti
E cu li corna so' turciniati.
— Non sacciu otru si no a to niputi
E puru a ddha bagascia di to ma tri.
7. Stanotti m'arrubbaru ddu' cucuzzi
Mi dissiru chi fu un mancia favazzi,
No, non ha iddhu, fu Turi Stracuzzi
Quannu n'a vi mi mancia, mancia cazzi.
8, — Sugnu pueta e pueta mi tegnu
Dì la to' pyisia non mi allagnu,
GLANURES SICILIENNES 169
5. Compère, si vous parlez de cornes
Regardez bien ce que vous avez en tête ;
Les cornes que vous portez sont si nom-
breuses
Que vous défoncez les cieux de leurs
pointes.
Cerfs, moutons, taureaux tout armés,
Vous êtes le fin coeur des cornes;
Les cornes que vous portez sont si nom-
breuses
Que vous ruinez la terre même par où
vous passez.
6. On m'a dit qu'à Bordonaro1 il est des
cocus
Avec leur cornes entortillés.
— Je ne connais autre que ton neveu
E cette catin là de ta mère.
7. Cette nuit on m'a volé deux citrouilles
On dit que le voleur était un mangeur
de fèves
Ah, ce n'était pas lui, mais Turi Stracuzzi,
Quand il n'a rien à manger qu?il mange
des vita,
8. — Je suis poete et je me crois tel,
Je ne me plains pas de ta poésie
1 Un village près de Messine.
I70 SPIGOLATURE SICILIANE
Quanta pueta ce 'esti nta stu rregnu
Mpicciati mi li portu a lu carcagnu.
— Si jo cadu nta lTacqua non m'abbagnu
E passu passu non fazzu rrumuru,
Si tu li porti mpicciati a lu carcagnu
Jo puru ti tegnu fìttu nta lu culu.
9. N' ha navicatu cchiù la tò fìlùca
Non fa cchiù ddhi viaggi chi facia,
Ci la spizzaru la vila e la prua
Cu tanti cannunati di cursia:
Ora cu passa cci dici la sua
E jo videmma ti dieu la mia:
Cacciatimi a sta porca di sta rrua
China di mal franasi e camurria.
10. Naviga, barca mia, naviga fora
Arrassu di sta cani traditura,
Non la canusci quant* esti facciòla
Pirchi non dici la palora allura ;
Mannatila di ccàni a Barcilona
Chi a li figghi di mamma li consuma:
GLANURES SICILIENNES I7I
Tous les poetes qu'il y a dans ce royaume
Je les tiens tous sous mon talon.
— Si je tombe dans Peau je ne me mouille
pas
Je vais tout doucement sans faire de bruit;
Si tu tiens les poè'tes sous ton talon
Moi aussi je te tiens bien serré dans mes
_ fesses.
Ta felouque n'a plus navigué
Elle ne fait plus les voyages qu'elle faisait,
On lui a cassé la voile et la proue
A force de canonnades;
Et maintenant chacun qui passe dit son
mot
Et moi aussi je te dis le mien;
Chassez-moi cette cochonne de cette rue
Car elle est toute pleine du mal français.
O ma barque, va naviguer, va naviguer
au large
Bien loin de cette chienne, de cette traî-
tresse ;
Ne la connais-tu pas combien elle est feinte
Parce qu'elle ne se déclare pas tout de suite.
Envoyez-la d'ici à Barcelone1
Car elle consume les pauvres garçons:
1 Ville en Sicile près de Milazzo.
*72 SPIGOLATURE SICILIANE
Sutta ci curri comu 'na fontana
Si poti fari 'na mbiviratura.
il — Vascellu d'oro, sgragganata navi,
Ogni ventu chi veni a tia ti smovi,
£ la tò porta la japri ogni chiavi
E lu tò lettu si curca cu voli.
Nta stu paisi li pigghiasti pari,
Giuvini, picculini e minzanoli:
E chi ti serbi a tia lu tò 'mmucciari
Chi pirdisti Panuri e nuddhu foli?
12. Curnutu e* hai li corna longhi tanti
Finu alP ultimi celi sunnu junti,
Pi putiricci sediri li santi
Bisogna di serraricci li punti.
Ora chi sP curnutu ti la vanti
A cu t' aurta pi strata cci lu cuntí
Ha' prigari a Diu e utura a li santi
Cu corchi morbu tutti cosi scuriti.
GLANURES SICILIENNES 173
Elle est dessous comme une fontaine
On pourrait faire un abreuvoir.
il O vaisseau d'or, navire gâté,
Chaque vent qui arrive te secoue,
Ta porte est ouverte par toutes les clefs
Et dans ton lit chacun se couche.
Tu les as tous pris dans ce pays
Jeunes hommes, enfants et adolescents,
A quoi bon donc te cacher
Puisque tu as perdu l'honneur et personne
ne te veut plus?
12. O cocu, que tes cornes
sont longues 1
Elles sont arrivées jusqu'au dernier des
firmaments ;
De telle sorte qu'il faut leur couper les
pointes
Pour que les saints y puissent rester.
Etant devenu cocu, tu vas te vanter
Tu vas le dire à tous ceux qui te ren-
contrent par le chemin;
Mais il faut que tu pries le bon Dieu et
les saints par tes voeux
Autrement quelque infection te punira de
tout.
174 SPIGOLATURE SICILIANE
13. Figghiola cu sta vesta pizzi pizzi
Firriateddha di testi di cazzi,
A carnaluvari ti manci li sosizzi
E a la pasca li paddhi sfilazzi,
Ammatula ti pettini e ti ntrizzi
Tu sempri si' buttana e manci cazzi.
14. Natali Jatta di Roccamaturi
Lu vardianu di tutti li frutti
La notti ô sirinu, lu jornu a lu suli,
E no li potti cuntintari a tuttu;
Annai unni 'u priuri pi ddinari
Mi dissi e'avi un cazzu mi vi futti.
16. Arsirà me' marini notti vinni
Vinni mbrìacu comu un barbajanni,
A menza notti mi tuccò li minni
S'addunava a lu libbru di l'affanni,
E jo ci dissi: mbriacu vatinnf
Non hai stuppa e vò filari mannt
GLANÜRES SICILIENNES I75
13. O jeune fille avec cette robe à pointes
Toute contournée de têtes de vits,
Au Carnaval tu manges des saucisses
Et à Pâques les petites boules de viande1
En vain tu te peignes et fais tes tresses
Tu es toujours une putain et avales des
vits.
14. Natali Jatta de Roccamaturi*
Le gardien de tous les fruits,
Restant la nuit à la rosée, le jour au soleil
Il n'a pu tous les contenter;
Je suis allé chez le prieur pour de l'argent
D m'a répondu qu'il a un vit pour vous
foutre.
Hier soir mon mari est rentré trop tard
Il était ivre comme un hibou;
A minuit il me toucha les seins
Il voulait aussi regarder dans le livre des
inquiétudes ;
Mais je lui dis: va-t-en, ivrogne,
Tu n'a pas d'étoupe et pourtant tu pré-
tends filer.
1 Sorte de
mets.
2 Une contrée
de campagne, près de Messine
176 SPIGOLATURE SICILIANE
16. — Dissi la pizza a lì cugghhini frati;
— Facitimi ddu'forti cumpagnurri ;
Quannu jo dintra e vu* fora arristati
Faciti forza manen ddu liunl
17. — O zitiddhuzzi c' amati la 'resta,
Viniti quannu è fatta la racina
Vi dugnu un rrappu di la me prunesta^
Vi fazzu andari cu la panza china.
18. Li poviri schittuliddhi nn' hannu pena
Chi lu so' mulineddhu non macina,
Mpristatimmillu a mia 'na simana,
Tempu tri ghiorna lu mentu 'nfarina..
Bancarella e tuttu pani
E lu pani é di majorca
Tutti li mastri hannu la nnocca ;
E la 'nnocca è di zareddha
Tutti li mastri a la dtateddha;
A la citateddha d e cannuni
Tiritappiti e maccarruni.
GLANURES SICILIENNES
177
16. La pine dit à ses frères les couillons:
— Soyez mes compagnons et mes soutiens,
Lorsque je suis dedans et que vous restez
dehors
Montrez votre force ainsi que deux lions.
17. — O jeunes filles qui aimez le verjus
Venez lorsque les raisins sont mûrs
Je vous donnerai une grappe de ma p r u-
nesta*
Et vous vous en irez avec le ventre rempli.
19. — Les pauvres filles ont de la peine
Parce que leur petit moulin ne travaille
pas;
Empruntez-le-moi une semaine
Dans trois jours vous aurez de la farine;
Un petit bureau et tout le pain
Et le pain est de la majorca2,
Tous les maîtres ont la cocarde;
Et la cocarde est de ruban,
Tous les maîtres vont à la citadelle;
A la citadelle il y a les canons
Tiritappiti8 et des macaronis.
1 Espèce de raisins. — 2 Siligine,
sorte de blé,
provenant de l'île de Majorque. 3
Mot intraduisible et
d'aucune signification.
KçvnraSia. m* 12
SPJQQLATVRE SICILIANE
19. -r- Chi hai betta gumna, chi hai
Chi adduri s* bella htm»?
■r- Megghiu 'dareasi u» aainu
Chi non 'durassi a tía.
Avi rafiími vosa»,
Aviti ragiuni vui
Pirchi l'omu nn'avi un, parmu
E Pasmu nn* avi dduü
20. La prima sira chi mi maritai
Pigghiai a çhiddjha chi sapitì yui,
Appressu sira qu¿nnu mi çwcai
ê Ci dissi: Beddha,
schetta eru vui?
Icfdha mi 4issi: chi parreri fat?
Si era schetta ncm. piggbjava a vui?
Sa chi t'ainmança di e$$£ri boi
Lu pilu rruasu. chi U coma thai.,
2L Sûrtfâ chi successi
a ta Licata
Nta lu cummentu di li cappuccini
Çc* çça 'm donna bona maritata
Cetera 'na casa china (JB padrini.
GLANUHLES SICILIENNES I79
19. — Qu'avczrvous, belle fille, qu'avec vous
Qui flair «a ce beau citron?
— Mkux c'est: flairer un âne
Que v4us>
— Vous avez bien raison,
Oui, vous avez raison
Pasce que Thomm* n'e* a qu'un palme
Et q/Ht Fane ea a deux.
30. Le premier soir de ma noce
J'ai pris celle que vous savez
Le soir (faprês lorsque je me couchai
Je lui demandai: O ma belle, éties-vous
fille?
Elle répondit: Queue demande!
Si j'étais fille j'en aurais pris un autre;
Sais-tu ce qm te manque pour êtsre. mn
boeuf?
Le poil rouge puisque tu en a les cornes.
ai. Ecoutez ce qui est arrivé à la Licata
Dans le couvent des Capucins:
Il y avait une femme bien mariée
Il y avait là une maison pleine de prêtres.
12*
l8o SPIGOLATURE SICILIANE
Cincu nn' avia sutta la farzata
E cincu ca pinnavanu jaddhini
Lu curatulu a cavaddhu a la crapa
Java circannu pisci a la marina.
22. Persi l'aceddhu miu mmenzu la chiazza
Chi quattru jorna stesi a lu sirinu
Ddu* picciuteddhi c'annavanu all'acqua
— Cu lu pirdiu stf aceddhu mischimi?
Una di chiddhi si lu misi 'mbrazza
Iddhu l'aceddhu si misi 'ncaminu,
Quannu 'arrivoi vicinu la chiazza
Saluta e si scippoi lu coppulinu.
23. Figghiu di 'na randissima valenti
To' matri si curcò cu lu gilanti,
La prima sira non ci fici nenti
Appressu sira cci la pusau davanti.
24. Me mamma mi nzignò lu carcararu
E notti e ghiornu carcari vulia
GLANURES SICILIENNES l8l
Elle en avait cinq sous sa robe
Et cinq autres plumaient des poules;
Le fermier à califourchon sur la chèvre
Allait à la mer chercher des poissons.
22. J'ai perdu l'oiseau au milieu de la place
Il est resté quatre jours à Pair frais;
Deux jeunes fìlles qui allaient prendre de
l'eau:
— Qui Ta perdu ce malheureux oiseau ?
Une d'elles Ta pris dans ses bras
Lui, l'oiseau prit alors son chemin
Et lorsqu'il arriva dans la place
Il salua en ôtant son petit capuchon.
23. O fils d'une célèbre putain
Ta mère s'est couchée avec le géant;
Le premier soir il ne l'a pas touchée
Le soir d'après il la lui mit par devant.
24. Ma mère m'apprit V art de calciner les
pierres.
Et nuit et jour je voulais presser1
1 Ici il y a un jeu de mot intraduisible;
entre
IÖÄ SPIGOLATURE
SICILIANE
Ed era amami di hi baccalà™
Cchiù imi mandava cchiù mi piada.
25. E la mè 'manti disiau un pisci
Calai a la marina e lu 'ccattai
Cri, dissi: cca ti dugnu lu me pisci
ÎÎ (Trmni pisci a mia mi ïPhà dari.
26. Poviru cazza mài, quant* eri araatu !
Ti nrittivi a la dritta e stayì sulu,
Ora pirdisti lu spassu e lu shiatu,
Ti facisti vardianu di lu culu.
27. — Poviru cazzu miu, cazzu di cani
Cazzu chi m'ha' purtatu a hi rruina>
Cottu, pi dari gusto a li buttani,
Caacu chi ti la desini la strina!
IS 4 A NU RE 5
SICILIENNES
Et j'aiAMtis fort 4a ftnfcr«e sèthe»
Plus. j'eft mangeais, pèns <cda me plaisait.
25. Ma belle a désiré un poisson
Je suis descendu au bord de la mer, je
lè lui echetai;
Je lui dis : vSilà mon poisson, fe te le
dttnite
Mais tfoû ta pisses, il faut le donner à
Aéi.
26. O ma pauvre pine que tu étais aimée!
Tu te mettais droite et restais là toute
seule
Et maintenant tu as perdu ton plaisir,
tön artfeur>
Tu t'es faite gardienne du $u.
27. O ma pauvre pine, pine de chien,
Pine qui m'a conduit à la destruction,
Pine, pour donner du goût aux putains,
Pine, on r*a bien donné les étrennes 1
1 baccalari! en sicilien a un sens obscène.
i84
SPIGOLATURE SICILIANE
28. O bella, bella di lu pipiruddhu,
To' maritu ti manna salutannu
Voli sapiri s'è bonu lu chiddhu
E s'iddhu è bonu a diri ti lu mannu.
29. Lu cazzu si partiu di ll'annu santu
E tuttu chimi di divozioni
Quannu arruvau a porta Capuana
Vitti a la fìssa chi vindia muluni,
La cazzu ci spiau a quantu a grana
La fìssa cci mmiscau un timpulunl
30. Lu povir' omu di me patri
Chi di futuri rraggiava
Si scialava e si spassava
Cu ddha minchia quantu un mulu
E a chiddhu chi fuma cci arresta nto
culu.
31. Cazzu e m'arricazzu
E m'arragiamu a testa d' u cazzu,
GLANURES SICILIENNES 185
28. O la belle, belle du pipiriddhu1
Ton mari t'envoie ses salutations,
Il veut savoir si ce que tu sais va bien
Et s'il va bien je te l'enverrai dire.
29. Le vit se mit en chemin, dans l'année
du jubilé,
Tout rempli de dévotion:
Lorsqu'il arriva à la porte Capuana
Il rencontra le con qui vendait des me-
lons;
Le vit lui demanda à quel prix
Le con lui a répondu par une taloche.
30. — Le pauvre homme de mon père
Qui enrageait de foutre
Se récréait et s'amusait
Avec son vit, aussi gros que celui d'un
mulet,
Qu'il reste dans le eu à celui qui fume.
3i. Vit et.......(le verbe qui suit est in-
traduisible)
Et nous enrageons par la tête du vit ;
1 Mot intraduisible — qui n'a proprement
aucun
sens; ici en sens obscène.
l86 SPIGOLATURE SICILIANE
Cacai e cafceoriu
Searpri oct arresta ¿a ariu pi meeoOriu.
32. Cummari Santa, chi succhili c'a viti!
Ch' à tantu tempu chi non v* u pettinati
Ogni centu pila un ruppu fochi.
33. Várda chi dissi lu frati Nnacchiu:
— L/omu si persi pi lu nicchiti,
Cu non ratti ora tran ratti latta ;
Nnunca rattitivi e strafuttitivi
Dunca sariti futtuti vu.
34. — Me mamma mi nzignò lu picuraru
Mi cci munciu li minni a vostra som.
35. — Quanta i bella la tò testa
Na tannerà prima e Tasta
Quannu è ura di la to ietta
Nni facemu 'na bella sarsa.
GLANURES SICILIENNES l%f
Vit et.......(iatraduisábte)
Il lid reste toufours daos le Cu p&ur
souvenir.
32. O commère Santa, quel con vous avez!
Il y a si longtemps que vous ne le peignez
pas
A chaque cent poils vous faites unnofeud.
33. Ecoute* ce qu'a dit frère Nacchiu:
— L'homme s'est perdu pour le ton,
Qui ne fout pas maintenant, ne foutra
plus;
Foutez donc et continuez à taure
Autrement vous seree foetus votis-memes.
34. Ma mère m'a appris à faire le berger
Pour traire les mamelles à votre soeur.
35. — Oh! que ta tête est belle!
C'est comme une bannière sur son bâton
Lorsque viendra ta fête
Nous y ferons une bonne sauce.
l88 SPIGOLATURE SICILIANE
Quantu è bellu stu tò frunti
Chi è un specchiu di brillanti,
Cci vurria un cavarcanti
Mi ti prova stu ddomanti.
Quantu è bellu stu tò nasu
E lu miu cchiu curiusu
Quannu senti shiauru i casa
Si fa tisu comu un fusu.
Quantu è bella sta to ula
Ch'è chiù ghianca di na eira,
Ti vurria 'na sira sula
Senza lustru di cannila.
Quantu è bella la tò panza
Chi la mia si vasta e conza,
La mittemu nta la bilanza
Pisa un rotulu mancu uh unza.
Quantu è bella sta tò manu
Sapi scrivili a latinu
Ci vurria un capitami,
La figura d'un signurinu.
GLANURES SICILIENNES 189
Oh! que ton front est beau I
Cest un miroir en brillant,
Il faudrait un chevaucheur
Pour te prouver ce diamant.
Ohl que ton nez est beau !
Mais le mien est encore mieux,
Lorsqu'il sent l'odeur de la maison
Il se fait droit comme un fuseau.
Oh! que ta gorge est jolie!
Elle est plus blanche qu'une cire ;
Je te voudrais un soie seulement
Sans chandelle.
Oh! qu'il est beau ton ventre!
Par lequel le mien se gâte et se raccom-
mode;
Nous le mettrons dans une balance,
Il manque une once pour un rotolo.1
Oh ! que ta main est jolie !
Elle sait écrire en latin,
Il te faudrait un capitaine
Un joli petit monsieur.
1 sorte de poids.
•90
SPIGOLATURE SICILIANE
36. Ora, bimana, cht hi sannu tutti
Ora ch'¿ frutta kt capucanftM
Fu jo lu primu chi spircià la butti,
Scalu fea mata a vindu a trtdinari.
37. —. Ti maëdku, campa,
Lu sticchiu ti tò soni jetta focu e bampa
Vegnu jo* cu sta cape di cazjru>
Tutti li campi cci atnmaaz*.
38. — Tutta la mala sorti fu la mia
Pigghifti a me mariai chi non sapi;
La» prima sira chi U'appi cu mia
Ditti: mugghieri mia, com'eju a fari?
~~ Tu chi. si orbu, chi sbagghi la via ?
Chkta »' è via chi la pò sbagghiari.
39. La morti di bi pruppu è la cipuddha,
La morti di lu 'mbriacu e la taverna,
La morti di la donna è la sosizza
Quannu cu l'ornu si striaci e s'abbrazza.
aLANUHES SICILIENNES IQl
3& Et mMtqttam, a putain, qaç Mut iß
meads te sait
Maintenons que te premier canal est cassé,
Mai qua l»& le premier qui perça le
Je rabaisse le pris tí Je vends à un
centime.
37. Je te maudis, chenille!
Le con de ta sœur jette feu et flamme
Moi, je viens avec la tête de mon vit
Et je tue toutes les chenilles.
38. Quel grand malheur a, été le oneri!
J'ai pris, un mari qui, n& sait, riea faire;
Le, premier soir qu'il resta a,ve£inoi:
— O ma femme*, dit-U* çcamm, dois-je
faire ?
— Est-ce que tu es aveugle qui ne vois
pas le chemin?
Sur ce chemin H tu ne pew te tromper.
39. La mort de ht pfeurre est l'oignon,
La mort de l'ivrogne est le cabaret;
La mort de la femme est la saucisse
Lorsqu'elle s'enlace à l'homme et l'em-
brasse.
IÇ2 SPIGOLATURE SICILIANE
40. Bagascia c' ha' lu culu quantu un mari
Ddha intra cci pò fari massaria
E centu sarmi ci pò siminari
Sparti di la majorca e di strinia.
E nta lu menzu 'na funtana fari
Pi ghiri all' acqua a la vitiddharia,
Dha intra cci pò munciri e sguazzari
Li vacchi di Rannazzu e Nicucia.
41. Oh chi si'brutta, sciccazza mureddha,
Jo fu lu primu chi ti cavarcai,
Jo ti misi la barda e pò la seddha,
Ducentu spirunati ti chiamai;
Ora eh' è rutta la tò pignateddha
Cucina cu cci voli cucinari.
42. — Cummari d'unni siti? — Trapanisa
Di ddha beddha cita bbundanziusa
Unni stannu li fìmmini 'ncammishia
Cu lu barbu di fora e n'autra cosa.
glanures siciliennes k£
40. O putain qui a ton eu large eomme la
mer
Tu pourrais là dedans bâtir une ferme
Et y semer cent s a 1 m e s (mesure de blé)
A part delamajorcaedela stri ni a
(deux espèces de blés)
Et faire une fontaine au milieu
Pour abreuver les troupeaux de veaux;
Tu pourrais là dedans faire gogaille
Aux vaches de Randazzo e Nicosie, et
les traire toutes.
41. Oh! que tu es laide, vieille ânesse noire
Je fus le premier qui t* enfourchai
Je fai mis le caparaçon et même la selle
Deux cents coups d'éperons je t'ai donnés,
Maintenant que ta petite marmite est
cassée
Qu'y fasse la cuisine qui voudra.
42. O commère, d'où êtes-vous? —Trapa-
nese?
De cette belle ville pleine d'abondance
Ou les femmes vont en chemise
Avec leur cons dehors et une autre
chose encore.
Kqvnrádía, m.
13
194 SPIGOLATURE SICILIANE
43. Anna a la festa e vitti cosi ranni
Vitti palazzi e turri comu zimmi
E 'na picciotta di quattordici anni
Cavia deci rrotula di minni;
Di sutta cci paria lu barbajanni
Appi lu cori a manu e si lu tinni;
Maritatila vui, Don Giuvanni,
Jammi di cucuzzeddhi e pedi tunni.
44. Lu pulici è lu primu 'nnamuratu
Si curca cu li schetti e n'è vidutu
Cci muzzica li cosci d'ogni latu
E comu s'amena, lu curnutu!
45. Beddha fìgghiola cu stu pettu lisciu
Ti IP hà fattu maniari d'un bardasela,
Ti carricu ddu' botti d'unni pisciu
Ti fazzu fari un fìgghiu mastrudascia.
46. A nomu di lu Patri e di lu Figghiu
Di lu sticchiu di lu cum vi nesci un
brigghiu
GLANURES SICILIENNES K)5
43. Je suis allé à la fête et j'ai vu de grandes
choses
J'ai vu des palais et des tours pareilles
aux chaumières
Et j'ai vu une fille de quatorze ans
Qui avait huit kilos de tétons.
Elle laissait voir dessous son con,
Elle eut mon cœur dans ses mains, elle
l'a retenu chez elle.
Mariez-la, vous, Monsieur Jean,
Aux jambes de citrouille et aux pieds
ronds.
44. La puce est le premier des aimants
Il se couche avec les jeunes filles sans
être vu,
Il lui mord les cuisses tout autour.
Oh! comme il se rejouit, le cocu!
45. O belle fille avec ce sein plat
Tu l'as fait toucher par un gamin,
Je te donne deux coups d'où je pisse
Et je te ferai faire un fils menuisier.
46. Au nom du Père et du Fils,
De l'anus il vous sort une quille
»3*
ig6
SPIGOLATURE SICILIANE
Longu cincu parmi
Mi vi spezza tutti i ddu jammi,
Ogni simpicuni m'aviti,
Mi 'Uampati e mi ri-ugniti!
Si no è avannnu, è avannu chi veni
Tutti i tò parenti mi nescinu preni!
Pi midicamentí
Carrubbi e nipiteddhi mi pigghiati
M'i pigghiati d'à bucea e du culu i ca
catL
47. Iddha era amabuli e minnitterar
Sapia ruttiti d'ogni manera,
A pascipecura, a ngrassa spitu
A furti capriu, a stanca zitu;
Ci imi vulianu funci di mulu
Pi sazziarisi di fìssa e culu!
48. E la vecchia nt* on cannitu
Cu Tanchi aperti e l'ariddhu tirata,
Annava mi cci arrancu cu nu spitu
Iddha mi dissi: porcu marchiata i
glanures siciliennes 197
Longue de cinq palmes;
Qu'elle vous casse les deux jambes
Que vous ayez toute sorte de pâmoison
Que la foudre vous frappe et la gale
vous couvre
Que ce soit dans l'année prochaine si ce
n'est pas dans celle-ci.
Que tous vos parents engrossissent I
Que vous preniez pour médecine
Des caroubes et de la melisse
Que vous les preniez par la bouche pour
les rendre par l'anus.
47. Elle était aimable et gaillarde,
Sachant foutre en toutes les façons,
A paisse?-brebis, engraisse? êpieux,
A foute?, chevreux a lasse?-vous,
amou-
reux,
Il en fallait des groins de mulet
Pour rassassier son con et son eu!
48. Et la vieille qui était dans un champ de
roseaux
Avec ses hanches ouvertes et la detente
prête à faire feu
Quand j'allais me lancer sur elle avec
un épieu
Elle me.dit: va-t-en porc, mal elevé!
198
SPIGOLATURE SICILIANE
Vidi chi ci lu dieu a me maritu
Ti {azza stari se
misi cunnannatu.
49. Varda chi mala sorti eh' àppi iu
Figghiola schetta mala maritata
Pigghià un picciottu comu un ciurruvivu
Cu l'anchi storti e la panza usciata.
Non dugna nenti^ di lu cuntu miu
E mancu si non frissi maritata,
Ma si m'arranca lu pirripimpiu
Nterra lu jettu cu na pisciazzata.
50. Passò ddhu tempu di ddhi piditteddhi
Ova munnati e buttuna di jaddhi,
Nni manciai vintruzzi e ficateddhi
Ora unni ti viju votu li spaddhi.
Ora di lu cazzu miu rristò la peddhi
E li cugghiuna arrivaru a li spaddhi,
Quantu mi nn' ancuntrati brutti e beddhi
Tutti vi tegnu nta li fiddhi faddhi.
51. Cu tira tira, tira pi d'iddhu,
Comu trasisti ti mittisti a cavaddhu;
Chi IF hai rossa tuni, mbiatiddhul
GLANURES SICILIENNES I99
Prends garde, si-je le dis à mon mari
Je te ferai condamner pour six mois.
49. — Quel malheur a été le mien!
Jeune fille mal mariée
J'ai pris un garçon comme un pluvier
Avec les jambes tortes et le ventre gonflé ;
Il ne me donne rien de mon compte
Comme si je n'étais pas mariée,
Mais s'il me prend le caprice
Je le jetterai par terre en pissant.
50. — Il est passé le temps des friandises
Des œufs ecorcés et des rognons de
poulets;
J'en ai mangé des entrailles et des petits
foies.
A présent si je les vois je tourne le dos.
Maintenant de ma pine n'est resté que
la peau
Et les couillons ont réjoint les épaules ;
Laides et jolies, autant que vous êtes,
Je vous tiens toutes dans mon derrière.
51. Chacun qui tire, tire pour lui,
Aussitôt entré tu t'es mis à cheval;
Oh bienheureux toi, que tu l'as grosse !
200 SPIGOLATURE SICILIANE
Chi 11' ha' cchiù dura d'un casicavaddhu ;
Ora a lu cazzu miu ci òli un puntiddhu;
Mi nrí aju passatu ddhu casteddhi e un
baddhu,
Chi mi fa a mia stu vecchiu nfariddhu
Veni la sera a farimi lu jaddhu.
52. Nni manciù, nni mandai di la tò pasta
Nni mancia tanta chi mi sazziai,
Di la fustana ti pigghia' la mmasta,
Di la cammishia comu tu lu sai.
Lu bàlacu chi e' era ntra la rasta
Jo fu lu primu chi lu shiaurai;
Sta palora ti dieu e tantu abbasta
Si su'leggiu o gravusu tu lu sai.
53. — E ntra sta strata ci abita un scursuni
Nesci la notti, lu jornu non pari
E nesci quannu sonanu ddu' uri
'Rredi li porti si metti a scutari,
Figghiola beddha, varditi Ponuri
Chi lu scursuni t* oli muzzicari,
GLANURES SICILIENNES 20I
Tu Tas plus dure qu'un casicavaddhu;1
Maintenant ma pine a besoin d'un appui,
J'ai pris dans le monde tous les caprices;
Voyez ce que me fait ce vieillard hardi
Il vient le soir pour faire le coq.
52. J'en mange, j'en ai mangé de ta pâte
J'en ai tant mangée que je me suis soulé !
J'ai soulevé le bord de ta robe
Et de ta chemise, comme tu sais bien.
Le baia eu2 qui était dans ton pot à
fleur
J'ai été le premier qui Ta flairé.
Je te dis un seul mot, et cela te suffit,
Tu sais bien si je suis léger ou lourd.
53. Un serpent demeure dans cette rue
Il sort la nuit, le jour on ne le voit pas,
U sort lorsque deux heures1 sonnent
Il va écouter derrière les portes.
O belle fille, prends garde à ton honneur
Car le serpent veut te mordre;
1 Sorte de
fromage fort dur.
2 Espèce de
fleur jaune, rouge ou violet — Ma*
thiol a incana. —
3 C'est à
dire: deux heures après l'angelus.
202 SPIGOLATURE SICILIANE
È tantu forti lu so' muzzicuni
Chi novi misi prena ti fa stari.
54. Hannu lu beccu longu li marbizzi,
Fetinu di bistinu l'aciddhazzi,
Di Natali si fannu li sosizzi
Cu lardimi di porcu e frittulazzi,
Non mi 'ncuru si su' nta li to rrizzi
Basta chi mi cunnii li mustazzi.
La donna eh' ha manciata tanti pizzi
Si nni va a lu spitali pi sfìlazzi.
55. Quant* era beddhu lu primu marita
Quanta bashiati mi dava a picca e a pocu
E chiddhu di la notti no lu dieu
Pi dudici viaggi dieu pocu.
Chista eh' àju ora non vali un ficu
Di quandu in quandu s'adduna 'na pocu
E bisogna m'abbuscu n' autru amicu
Si no mi stappa lu passu e vaju pocu.
GLANURES SICILIENNES 203
Sa morsure est si forte
Qu'elle te fait rester grosse neuf mois.
54. Les grives ont le bec long,
Les grand oiseaux sentent le sauvage,
A la Noël on fait les saucisses
Avec du lard de cochon et frittulazzi.1
Peu m'importe si je suis pris dans tes filets
lime suffit de m'avoir frotté les moustaches ;
La femme qui a mangé beaucoup de pines
A la fin s'en va à l'hôpital pour servir
de filaments.
55. Oh qu'il était beau mon premier maril
Que de baisers il me donnait l'un après
l'autre,
Sans rien dire du travail de la nuit,
Douze voyages serait trop peu dire.
Celui que j'ai maintenant ne vaut rien,
Seulement de temps en temps il me
cherche un peu;
Il faudra bien me procurer quelque autre
ami
Autrement le passage se ferme et je perds
mon passe-temps.
1 Du lard et du maigre de cochon bouilli
dans la
graisse.
204 SPIGOLATURE SICILIANE
56. — O donna cara tu troppu ti fai,
T' àppi a miu piacili e tantu basta ;
Si jo su longu o curtu tu lu sai,
Sai quant' iddha è fina la rae pasta,
E jo cu tia non mi misurai?
Tuni si lu stinnardu ed iu su l'asta;
Non mi ni 'ncuru chi non fappi assai
Chi a l'omu ci suvecchia quantu 'u tasta.
57. Varda, maritu m eu, zo chi mi abbinni
Ora mi 'ssettu e ti la cuntirò,
Mi vitti spuntari lu latti di li minni,
Niscìa preña di Y amicu tò ;
Mbrazza mi 'mbrazzòi, forti mi tarmi
.Mi parsi afFruntu mi ci dieu no;
Ora chi sunnu fatti li disinni
Ognunu si nni va p' affari sò.
59. O cori di 'na petra, cori 'ngrati,
Comu la cantati non faciti?
Jo non vi cercu ducentu ducati
E mancu quarçhi cosa chi n'aviti;
GLANURES SICILIENNES 205
56. — O ma chère, tu es trop fière,
Je me suis rassasié de toi, cela me suffît ;
Tu sais bien si je suis long ou court,
Tu sais combien ma pâte est fine.
Ne me suis-je pas mesuré avec toi?
Tu es l'étendard et moi je suis le bâton ;
Peu m'importe si je ne fai pas possédé
longtemps,
Il suffit à l'homme d'en goûter un peu.
57. O mon mari, voilà ce qui m'est arrivé,
Je vais m'asseoir pour te le raconter,
J'ai vu le lait jaillir de mes tétons
Et je suis devenue grosse par l'oeuvre de
ton ami.
Il me prit dans ses bras, il me tint for-
tement.
J'ai eu honte de lui dire: non;
Maintenant que l'aflaire est commencée
Chacun s'en va sa route.
58. O coeurs de pierre, cœurs ingrats
Comment ne faites-vous pas la charité?
Je ne vous demande pas deux cent ducats
Paagnême quelque chose que vous n'avez
pas;
ao6
SPIGOLATURE SICILIANE
E jo vi cercu na misiritati
Chiddhu chi b' avanza d' i vostri mariti.
Veni la stati e vi lu caliati
Vi lu cacanu li muschi e lu pirditi.
59. Amici cari mei di stu curtigghiu
Nzignatimi unni sta lu cappillanu,
Stanotti parturia e fíci un fìgghiu
Nasciu senza brazza e senza manu ;
Supra la testa so* n' avi un capiddhu,
Di natura nasciu accussì spanu,
Battiatilu si vi pari picciriddhu
'Nnacatilu chi vi crisci nta li manu.
60. Sugnu unni vui, signur duca d'Arsuni
Pri accusari sta donna assai trista.
Mi fici stari 'na notti abbuccuni
'Mpriculu di perdili la vista.
Lu murtaru iddha misi, jo lu pistuni,
Cu travagghia di cchiù? certu cu pista.
Panza cu panza lo gustu è cumuni,
Ora pagari iu, chi liggi è chista?
GLANURES SICILIENNES 207
Je ne vous demande qu'une misère
Ce que laissent vos maris;
L'été vient et il va se dessécher,
Les mouches le salissent et vous le perdez.
59. — O mes bon amis de cette ruelle,
Apprenez-moi où demeure le chapelain,
Cette nuit j'ai accouché d'un enfant
Qui est né sans bras et sans mains;
Sur sa tête il n'a pas un cheveu,
Il est né naturellement chauve;
Baptisez-le s'il vous semble petit,
Bercez-le et il vous croîtra dans les mains.
60. — Je viens chez vous, Monsieur le duc
d'Arsuni,
Pour accuser cette femme bien méchante;
Elle m'a fait rester une nuit
Dans le danger de perdre la vue.
Elle a été le mortier, moi le pilon;
Qui travaille le plus? certes, celui qui
pile.
Ventre sur ventre ,4e plaisir est commun,
Pourquoi faut-il donc que je paye, quelle
loi est celle-ci?
208
SPIGOLATURE SICILIANE
6i. Tu ti lu po' cardali nta na sciara
Ti po dari la testa pi li mura,
Cu prattica cu tia mai non sana
Presta po 'ndari a la midi catara,
Livatila di ccà chista buttana
Chi a li fìgghi di mamma h cunsuma
Chi di sutta cci curri 'na fontana
Cci la pò fari 'na biviratura.
62. — Arsirà cci passai di lu Castra,
Scanciai se tari, non àppi rresta;
Na piciutteddha mi chiamò : su Mastra,
S'aviti stagnu stagnatimi un testa.
—Non su picciotta chi mi chiamu mastra,
Mancu àju stagnu pi lu vostra testa,
Datimminni 'na nticchia mi lu tasta,
Si mi piaci giru pi lu rrestu.
GLANURES SICILIENNES 2O9
61. Tu pourras te gratter ton con sur une
pierre (de lave)
Tu pourras battre la tête contre les mu-
railles
Celui qui s'unit avec toi ne guérit jamais.
Il peut aller bien vite pour la médecine.
Otez-la d'ici cette putain
Qui consume les pauvres garçons.
Elle a sous elle une fontaine
On pourrait en faire un abreuvoir.
62. — Hier au soir je suis passé du Castro*1
J'ai changé six tari,2 sans avoir de reste;
Une jeune fille m'appella: maître,
Si vous avez de l'étain raccomodez-moi
cette casserole.
— Je ne suis pas un jeune homme qui
s'appelle maître,
Je n'ai non plus d'étain pour votre casse-
role ;
Donnez-en moi un petit peu pour le
goûter,
S'il me plaît je reviendrai pour le reste.
1 P^Hdans la
province de Messine.
2 Ancienne monnaie de la valeur de a
ft. 55 centimes.
Kçv7tTaSia. ni. 14
2io
SPIGOLATURE SICILIANE
63. — Facci di 'na fica quannu è fatta
Pizzuliata di merri e marvizzi,
Tò mamma ti nfasciò nta na bisazza
Pi fasciaturi ti misi munnizza;
Ora ti pò chiamali cajurdazza,
Unni camini strascini munnizza;
Laida, cu ti bashia sta funciazza
Megghiu mi bashia a lu sceccu la pizza.
64. Li fìmmini divintaru trizzi e paddhi
E pi pariri a stu munnu chiù beddhi;
Non sunnu muli e mancu su' cavaddhì
E supra lu culu portami li seddhi.
Non sunnu puddhi e mancu sunnu jaddhi
Comu li scecchi cu li ciancianeddhi,
Mi 'nnacanu u culu e mi cernunu i
spaddhi
E nu' ci 'a mittemu ntê so' fìssiceddhi.
65. Tutti li sticchi tinniru cunsi^Mu
Si n' annaru 'n Palermu a lineari,
GLANURES SICILIENNES 211
63. — O visage d'une figue lorsqu'elle est
mûre
Becquetée par les merles et les grives.
Ta mère t'emmaillota dans une besace,
Pour maillot elle te mit du fumier;
Maintenant tu pourras t'appeler vraiment
salope,
Partout où tu marches tu apportes du
fumier ;
Laide, celui qui te baise ce vilain mufle
Mieux lui vaudrait de baiser la pine à
l'àne.
64. Les femmes sont devenues tout tresses
et boules
Pour paraître plus belles dans ce monde ;
Elles ne sont pas des mulets, ni des
chevaux
Et néanmoins elles portent des selles sur
leur eu.
Elles ne sont pas des poules ni des coqs,
Elles ressemblent aux ânes avec les clo-
chettes ;
Elles remuent leur cul et leurs épaules
Et nous la lui plaçons dans leurs petites
fesses.
65. Tous les cons ont tenu conseil,
Ils sont allés à Palerme pour plaider;
212
SPIGOLATURE SICILIANE
Rispunniu lu judici di lu cunzigghiu;
— Vuatri sticchi chi vinistu a fari ?
— Nu* vinnimu pi teniri cunzigghiu.
Chi li cazzi no ni lassanu abbintari -
Sa1 chi bi dieu, pi miu cunzigghiu,
Apriticci i cosci e lassatili buttari.
66. Buttana cu la fìssa nvilinata
E ddhocu dintra ci teni lu focu,
Ci teni un cani corsu ncatinatu
Chi muzzica li cazzi a pocu a pocu.
M'ha muzzicatu a mia, lu sfurtunatu,
M'ha muzzicatu a parti unni haju locu;
Diri ci 11' haju a ogni 'nnamuratu
Cu futti a sta buttana campa pocu.
67. Beddhu maritu meu, beddhu mi pari,
Beddhu mi pari senza mancamentu;
Tu pigghi li terri d'otru a siminari
Non bidi chi li to'perdimi tempu:
Jo nn' aju un pezzu mmenzu ddu shiu-
£ mari
Vonn'essiri mmaisati d'ogni tempu
ÜLANURES SICILIENNES 213
Le juge du conseil leur a répondu:
— Vous autres cons que venez-vous faire ?
— Nous sommes venus pour tenir conseil
Car les pines ne nous donnent point
de repos.
— Voulez-vous écouter mon conseil?
Ouvrez-leur les cuisses et laissez-les se
rassasier.
66. Putain au con empoisonné,
Là dedans tu gardes le feu,
Tu gardes un chien de Corse enchaîné
Qui mord les pines peu à peu.
Il m'a mordu moi aussi, pauvre mal-
heureux,
Il m'a mordu à un endroit délicat;
Je le dirai à tous les amoureux,
Celui qui fout avec cette putain, vivra peu.
67. O mon mari, tu me parais bien beau,
Bien
be.au en vérité et sans aucune faute:
Tu prends les terres d'autrui pour semer
Et tu ne t'aperçois pas que les tiennes
perdent leur temps.
J'en $i un morceau entre deux rivières,
Il voudrait être cultivé en toute saison ;
214 SPIGOLATURE SICILIANE
S' addunca li dugnu ad otru a siminari
E pi suspettu tò pavi lu cenzu.
68. Muzzica forti Paspiru sirpenti
E quannu jsa la testa e la cuda;
Ha muzzicatu la me dia 'ccillenti
L'ha muzzicatu sutta la natura.
Lu sangu ci ha unchiatu cu la ventri
E ci ha unchiatu tutta la pirsuna,
Di novi misi smoviri si senti
Quannu fìci Tamara criatura.
69. Sennu picciottu, sennu picciuttazzu
Fici un purtusu cu la me firrina,
Ddhà intra ci chiantai un magghiulazzu
Nta tempu un annu mandai rracina;
E la vitami la ccatta' à Milazzu,
La megghiu porti la ccattà a Missina,
E cu nni tasta di lu me vinazzu
Sta novi misi cu la panza china.
GLANURES SICILIENNES
215
Autrement je le donnerai à ensemencer
à autrui
Et tu payeras Pimp o t pour mieux te
faire enrager.
68. Le cruel serpent mord bien fortement
Lorsqu'il relève la tête et la queue;
Il a mordu mon excellente déesse.
Il l'a mordu dans la nature.
Le sang lui a fait gonfler le ventre.
Il lui a gonflé tout le corps;
De neuf mois elle se sentit tressaillir
Lorsqu'elle est accouchée d'une pauvre
créature.
69. Étant garçon, garçon sans pensée,
J'ai fait un trou avec ma vrille;
J'ai planté dedans une grosse marcotte
Et au bout de l'année j'ai mangé des
raisins;
Les ceps je les ai achetés à Milazzo,
La plus grande partie je l'ai achetée à
Messine;
Qui goûte un peu de mon gros vin
Reste neuf mois avec le ventre plein.
2l6 SPIGOLATURE SICILIANE
70« Signara, mi dicistivu vavusu,
E su pigghiatu di malincunia,
Vavusu non su jp ma stu carusu
A li cumanni di vossignuria.
Nasciu senza capiddhi ed è tignusu,
Sempri pinzannu a vui si va vìa;
Vaviari vi vurria lu purtusu
Unni pisciati vui, signura mia.
71. Supra la terra la donna è chiù mala,
La chiù vili simenza traditura
E l'omu è fattu di la stissa rrama
E apposta ci la bulla nta natura.
Non varda chi la morti si lu chiama
. E sempri cu la donna si 'nvicina;
Fòcunu dintra comu 'na careara,
Supra la fìssa soi vilenu addhuma.
72. La donna e vili, puzzulenti e vana
Chi all' occhi mei ci dugna piacili
Non tantu un omu divirissi amari
A'na carni chi ci dà tanti martiri,
G L AN U RE S SICILIENNES 217
70. Madame, vous m'avez appelé: baveux,
Et je suis, pris de mélancolie;
Ce n'est pas moi qui suis baveux, mais
cet enfant
Qui est aux ordres de votre Excellence.
Il est né sans cheveux, il est chauve;
En songeant toujours à vous, il bave;
U voudrait baver dans le trou
D'où vous pissez, ô madame.
71. C'est la femme qui est sur la terre la
plus mauvaise,
La plus vile semence de trahison;
L'homme est aussi fait du même rameau
Et c'est pour cela qu'il la lui met dans
la nature.
Il ne voit pas que la mort l'appelle
Mais il s'approche toujours des femmes ;
Elles allument dedans ainsi qu'une four-
naise
Et sur leur con c'est du poison allumé.
72. — La femme est vile, fétide et vaniteuse
Elle qui donne du plaisir à mes yeux.
Un homme ne devrait pas aimer tant
Une chair qui lui donne tant de martyre ;
SPIGOLATURE SICILIANE
Ma F amuri di la donna è 'na fìrrina
Chi all'omu d'ogni parti lu trapana;
Amaru cu cu li donni si'nvicina
E megghiu nta stu munnu mi si sana.
GLANURES SICILIENNES 219
Mais l'amour de la femme c'est une vrille
Qui perce l'homme de tous cotés,
Malheureux celui qui s'approche des
femmes,
Pour lui dans ce monde mieux vaudrait
se châtrer.
VOLKSÜBERLIEFERUNGEN
KEGELN UND KEGELN LASSEN.
n einem Dorfe starb einst der Seelen
HO hü"* der Gemeinde. Der Bischof be-
traute mit diesem Amte einen Kaplan aus
der Stadt, wo der Bischof seinen Sitz hatte.
Nachdem der neuernannte Pfarrer sein Amt
angetreten, gieng sein ganzes Sinnen und
Trachten dahin, dass er die seiner Obhut
anvertrauten Seelen genauer kennen lerne.
Zu diesem Behufe ordnete er zwei Busstage
an: Samstag sollten sich die Männer ihrer
Sünden entledigen, Mittwoch darauf das
Weibervolk.
Als am Samstage die Reihe an die jungen
Burschen kam, fiel dem Pfarrer auf, dass sie
AUS
ÖSTERREICH.
I
VOLKSÜBERLIEFERUNGEN 22t
äusserst wenig Sünden zu bekennen wussten
y
deshalb sprach er ihnen freundlich zu, doch
alles zu sagen und nichts zu verschweigen.
Da sagte nun freilich der eine, er habe am
Pfingstsonntag gekegelt, der andere am
Pfingstmontag, der dritte am Dreifaltigkeits-
sonntag und am Frohnleichnamstag. Das
ist ja keine Sünde, meinte der Pfarrer, das
thue ich ja auch; sagt euere schwererert
Vergehen I
Dem Seelenhirten, der aus der Bischofs--
Stadt in dieses Dorf gekommen ist, und da-
her die tiefere Bedeutung des Wortes ke-
geln nicht kannte, gieng freilich ein Licht
auf, als am kommenden Mittwoch die Jung-
frauen, die auch vom Pfarrer eindringlich
ermahnt wurden, die schweren Sünden zu
gestehen, schüchtern und verschämt sagten:
Ich habe am Pfingstsonntag kegeln lassen,
ich am Pfingstmontag, ich am Dreifaltigkeits-
sonntag und am Frohnleichnamstag.
(Aus Wien.)
Anmerkunng. Im Kegel steckt erotische Be-
ziehung. Die Redensart emit Kind und Kegel kommen»
heisst, mit den Kindern der legitimen Frau und mit denen
des Kebsweibes, resp. der Kebsweiber kommen. ^ Heut-
zutage versteht man unter der Redensart «mit Kind und
Kegel kommen» mit der ganzen Familie, oder mit dei>
ganzen Verwandtschaft kommen.
222 VOLKSÜBERLIEFERUNGEN
DER GEBILDETE HAUSKNECHT.
m die Flitterwochen auf das beste zu
MSB gemessen, trat ein neuvermähltes Ehe-
paar eine weite Hochzeitsreise an. Da ge-
schah es, dass das Paar in eine Stadt kam,
wo gerade grosse Festlichkeiten gefeiert
wurden. Da gab es denn so viele Fremde
und Gäste in dieser Stadt, dass es schwer
war ein gutes Unterkommen zu finden.
Nach langem Umherirren in allen Gassen
und Strassen der Stadt, kamen die jungen
Eheleute in einen ganz entlegenen Stadttheil
und fragten auch da in einem Wirtshause
an, ob Herberge zu haben sei. Der Haus-
knecht erklärte, die schönen Zimmer und
schöneren Räumlichkeiten des Gasthofes
seien schon alle besetzt, nur eine Kammer
mit einem einzigen Bette sei noch übrig.
Wenn auch das Logis einer schönen Lage
und freundlichen Aussicht entbehre, so werde
die Herrschaft für die Noth doch zufrieden
sein, denn für Reinlichkeit und gute Be-
dienung sei bestens gesorgt. — In der Noth
II
AUS ÖSTERREICH
223
frisst der Teufel Fliegen, dachte der junge
Ehegemahl, und miethete die Kammer.
Als sich die beiden ermüdeten Ehegatten
zu Bette begeben wollten, entdeckten sie zu
ihrer grössten Überraschung, dass in der
Kammer kein Nachttopf war, und dass die
Retira de des Gasthofes in einem ganz fern-
liegenden Theile des Hauses angebracht war.
Der Ehegemahl klingelt. — Der Haus-
knecht erscheint und fragt, was die Herr-
schaft wünsche. — Einen Nachttopf brauchen
wir doch! — Nicht ein einziger sei mehr im
ganzen Hause aufzutreiben, erklärte der Haus-
knecht, aber er wolle schon diesem Um-
stände abhelfen und lief davon. — Nach
einigen Augenblicken kehrt er zurück, und
reicht bei der Thür eine grosse leere Essig-
flasche mit der rechten Hand hinein und
meinte, für die Noth werde dieses Gefäss
genügen. — «Freilich», sagte der Ehegemahl,
«aber die Frau!» — O dafür habe ich auch
gesorgt, erwidert der Hausknecht, und über-
gibt einen Trichter, den er in der linken
Hand bereits in Bereitschaft gehalten hat.
(Aus Karlsbad in Böhmen.)
224 VOLKSÜBERLIEFERUNGEN
m
DIE BAUERNDIRNE UND DER KAMINFEGER.
Hjin Bauer und eine Bäuerin hatten eine
I Tochter, die war jung und hübsch,
nur ein wenig dumm, was den Bauersleuten
Sorge machte* Als Mirzl 16 Jahre alt war,
sagte die Mutter zu ihr. «Sei vor dem
Mannervolk auf der Hut, denn die Männer
sind schreckliche Menschen; jeder hat den
Teufel im Leib. Wenn du nur von feme
einen Mann siehst, so mach' das Kreuz wie
vor dem Teufel selber! Hör* nicht auf das,
was dir die Männer sagen, glaube ihnen
nichts, denn sie sind voll Falschheit und
Tücke und geh' ihnen aus dem Weg, wo
du nur kannst, sonst kommst du in Schaden!»
Eines Tages schickte der Bauer die
Mirzl auf die Hochwiese, die fern von dem
Dorfe lag. Sie sollte ein Bündel Heu «ach
Hause bringen und zugleich nachsehen, ob
der Wind nicht etwa das in Haufen liegende
Heu in Unordnung gebracht habe.
Mirzl gieng auf die Hochwiese, band das
Bündel Heu zusammen und brachte die in
225
Unordnung gerathenen Heuhaufen in Ord-
nung.
Als sie so in der besten Arbeit war, sah
sie plötzlich in einiger Entfernung eine kohl-
schwarze Gestalt auf sich zukommen. Da
geriet h sie in Angst und Schrecken, denn
sie hielt dieses Wesen für den leibhaftigen
Teufel selbst. Nun fangt sie an zu laufen,
dass es eine Art hatte, doch der Schwarze
war ihr bald auf den Fersen. Als sie sah,
dass ihre Flucht vergeblich war, bezeichnete
sie sich schnell mit dem Zeichen des heiligen
Kreuzes und steckte den Kopf in einen der
Heuschober.
Der junge rüstige Kaminfegergeselle aber
hob ihr die Röcklein und das Hemdchen in
die Hohe, zog seinen Teufel aus dem Hosen-
thürchen und fröhnte so seinen Lüsten.
Mirzl ergab sich mit Geduld in ihr Schick-
sal und schrie in einem fort:
«Stoss nur zua, stoss nur zua, mein Seel
kriagst do net!»
(Aus Wien.)
IS
22Ô VOLKSÜBERLIEFERUNGEN
IV
DER PFARRER UND SEIN HUND.
Hn einem Dorfe lebte einmal ein Pfarrer,
xler hatte einen Hund, den er über
alles liebte. Nur eins berührte den Pfarrer
schmerzlich, dass sein Bello —- so hiess der
vielgeliebte Hund — nicht reden konnte.
Wenn er das gekonnt hätte, dann hätte das
Herz des Pfarrers, wie er selbst sagte, auf
dieser Welt nichts mehr zu wünschen ge-
habt.
Eines Tages las der Herr Pfarrer in der
Zeitung, in Wien sei aus Amerika ein Mann
angekommen, der die seltene Kunst ver-
stehe, Hunde das Reden zu lehren. Das
wäre etwas für mich und meinen Bello,
meinte der Pfarrer. — Schnell schickte er die
Köchin zum Mesner, dass dieser in den Pfarr-
hof komme. Mit freudestrahlenden Augen
wies, ihm der Pfarrer das Zeitungsblatt vor
und fragte ihn, was er von dieser Sache
halte.
Ei ei, die Amerikaner sind Füchse von
Haus, meinte der Mesner, und ich für meinen
Theil mochte einem solchen Manne den Bello
AUS ÖSTERREICH
227
nicht so mir nichts dir nichts anvertrauen.
Wer weiss, was hinter der Sache steckt? Das
Beste und Sicherste ist, in die Stadt fahren,
um mit dem Mann zuerst reden zu können.
Mesner, sagte der Pfarrer, das thust du. Da
hast du ein gutes Stück Reisegeld, geh in
die Stadt und forsche aus, ob das, was in
der Zeitung steht, auch seine Richtigkeit habe.
Der Mesner machte sich auf den Weg.
Als er nach einigen Tagen wieder zurück-
kam, sagte er zu dem Pfarrer: es ist richtig
so, der Mann versteht 's, Hunde das Reden
zu lehren Drei Monate müsste Bello bei
diesem Sprachmeister bleiben, 100 Gulden
sind im Voraus bei der Übergabe des Hundes
zu entrichten und 200 Gulden dann, wenn
der Hund reden kann.
«Das geht an, das ist massig«, bemerkte
der Pfarrer.
So gieng denn bald darauf der Mesner
mit dem Bello, den hundert Gulden und
einem guten Zehrpfennig zur Stadt. Der
Weg führte ihn auch ein Stück das Donau-
ufer entlang. Hart am Rande des Stromes
machte er halt, um mit Bello zu rasten.
Plötzlich, mit einem Male, drehte er dem
Hunde den Hals um und warf den armen
Bello in die Fluten der Donau. Dann trabte
*5*
228 VOLKSÜBERLIEFERUNGEN
er fürbass der Stadt Wien zu und that sich
da einige Tage gütlich.
«Ich musste länger in der Stadt ver-
weilen, denn der Bello wollte anfänglich
nicht bei dem Sprachmeister bleiben,» sagte
der Mesner zum Pfarrer, als er wieder
zurückgekommen war.
Als die drei Monate um waren, gieng der
Mesner mit gutem Zehrpfennig und den
zweihundert Gulden wieder nach Wien.
Der Pfarrer zählt Stunden und Minuten,
bis der Mesner mit dem Bello kommt. —
Endlich kam er, aber — ohne Bello.
«Was ist's mit dem Bello? Wo ist er?
Wie geht's ihm ?» —
Stellen Sie sich vor, Herr Pfarrer, wie
mich der Hund erblickt hat, springt er auf
mich zu und sagt: «Grüss dich Gott, Mesner!
Wie gehts, wie stehts? Was macht dein
Weib? was machen deine Kinder?»
«Ich dank dir, Bello, es geht uns gut»
«Was macht denn der Pfarrer und die
Jungfer Köchin? Ist sie noch böse, dass er
immer zu deinem Weibe geht, wenn du im
Wirthshaus bist ?» fragt der Bello weiter. *
* variante : Wie gehts dem Herrn
Pfarrer ? Isst
er viel Braten und geht er noch täglich zu der Jungfer
Köchin ?
AUS ÖSTERREICH
229
«Der Hund redet zu viel», dachte ich,
«und am Ende könnte er noch mehr reden.
Deshalb zahlte ich schnell die zweihundert
Gulden und machte mich eilig aus dem
Staube. Bei der Donau angelangt, warf
ich den kecken Hund in das Wasser.»
«Recht hast du gethan, Mesner», sagte
der Pfarrer.
(Aas Horn in Nieder-Österreich.)
V
KRAMMETSVÖGEL ANSTATT DES BEICHT-
HUHNES.
iE Heanzen* bringen zur Zeit der
Beichte dem Pfarrer ein Huhn als
Geschenk mit.
Von einer armen Familie sollte die älteste
Tochter auch zur Beichte gehen, aber sie
jammerte der Mutter vor, dass sie dem
* Die Bewohner um Wr. Neustadt
(Nieder-Öster.
reich) und Ödenburg (Ungarn).
230 VOLKSÜBERLIEFERUNGEN
Pfarrer nicht das übliche Geschenk bringen
könne. Die Mutter tröstete sie und sagte:
«Nimm einige Krammetsvögel, binde sie
unter den Kleidern um den Leib, und nach
der Beichte gibst du sie dem Pfarrer; er
wird sie schon annehmen.
Das Mädchen war damit zufrieden und
gieng zur Beichte.
Als diese beendet war, fragte der Pfarrer:
«Ja, Annerl, bringst du mir denn gar nichts ?»
Das Mädchen war nicht verlegen, hob
die Röcke (Kleider) in die Höhe und sagte :
«Herr Pfarrer wollend vielleicht Vögeln ?»
VI
RÄTHSEL.
Welcher Vater und welche Mutter sollen
nicht mit einander in Berührung kommen?
Antwort: Der Beichtvater und die Gebär-
mutter.
(Aus Wien.)
CONTES POITEVINS.
I
LE FRÈRE PEINTRE
vant la Révolution, il y avait des moines
à l'abbaye des Alleuds. Dans les der-
nières années, il n'en resta qu'un seul, et
comme le temps lui paraissait bien long,
il se livrait à la peinture.
Il y avait aux environs une jeune fille
qui lui plaisait bien et qui allait tout les
dimanches à la messe à l'église de l'abbaye.
Mais le frère n'osait rien lui dire.
La jeune fille se maria et le moine fut
l'ami du mari; il alla souvent le voir, mais
ne dit jamais rien à la femme, parce qu'il
n'osait pas.
Un jour, il lui vint une idée; il prit de
23a CONTES POITEVINS
la peinture et peignit la tête de son vit en
noir, le milieu en violet, et l'autre bout en
rouge; et un dimanche, après la messe, il
courut pisser à côté d'un des noyers qui
bordent l'avenue de la chapelle, juste au
moment où la jeune femme passait.
Celle-ci, par décence mit sa main devant
ses yeux, mais elle eut soin de les écarter
un peu pour voir si un frère était bien fait
comme les autres hommes.
En arrivant chez elle, elle raconta l'affaire
à son mari et lui dit: «Tu me croiras si tu
veux, mais jamais je n'en ai vu d'autres
comme cela; il doit y avoir quelque chose
là-dessous.»
Le mari voulut savoir à quoi s'en tenir et
il invita le frère à souper. — Au dessert,
la femme se retira et alors il lui raconta
ce que s'était passé le dimanche.
«Comment, lui dit le frère, >otre femme
m'a vu! N'abusez pas de cette découverte,
je vous prie.»
Le mari promit de garder le secret à con-
dition que l'explication lui serait donnée.
Le frère lui dit alors: «Je suis de la race
de Lévi, de cette famille choisie pour donner
des prêtres au Seigneur. Quand je vais avec
les femmes, si je ne mets que le bout noir,
CONTES POITEVINS »33
je crée un prêtre; si je vais jusqu'au violet,
ce sera un évêque; enfin, si la Providence
veut que j'arrive jusqu'au rouge, il naîtra un
cardinal.»
Le mari observa que se serait un grand
honneur pour lui d'avoir pour fils un car-
dinal, même un évêqué; mais qu'un simple
prêtre lui rendrait de grands services dans
sa vieillesse; et il le pria de faire au moins
un prêtre à sa.femme.
«Y pensez-vous, mon frère, répondit le
moine, moi qui ai fait voeu de chasteté, je
ne pourrais, sans me damner, y consentir.»
— «Il le faut cependant», dit le mari,
«je vous promets de n'en point parler.»
— «Si seulement j'avais de l'argent pour
racheter mon péché, dit le frère...»
— «Et quelle somme vous faudrait-il?»
— «C'est mille francs pour un cardinal,
cinq cents pour un évêque et cent francs
pour un curé.»
— «Nous ne sommes point riches, mais
un curé rend bien des services dans sa fa-
mille I — Tenez, voilà cent francs, faites un
prêtre à ma femme!»
Le frère passa dans la chambre à côté
et se mit en devoir d'introduire le bout noir,
mais le mari l'avait suivi sans bruit, et le
234 CONTES POITEVINS
prenant par derrière, une main au col et
l'autre au cul, il poussa violemment en
disant:
«Tiens bon, ma femme, nous aurons un
cardinal pour cent francs!»
II
LE TABAC
jeune soldat, nouvellement arrivé de
l'armée, alla voir une fille des en-
virons. — Il avait une belle moustache et
une jolie pipe qui ne chômait guères.
Comme il était déluré, il plut à la jeune
fille, laquelle dit à sa mère qu'elle voulait
l'épouser.
La mère lui dit: «Que veux-tu faire de
ce gars? — Il fume sans cesse et il a, sous
le nez, des poils qui ne me vont rien.»
La fille raconta l'affaire à son amant, qui
lui répondit: «S'il n'y a que cet obstacle,
ce ne sera rien. Je ne fumerai plus et je
vais couper ma barbe»
CONTES POITEVINS 235
Il coupa sa barbe et ne fuma plus.
Le mariage eut lieu.
Le lendemain des noces, la vieille alla au
lit de sa fille, quand le marié fut levé, et
elle lui dit: «Eh bien! comment cela a-t-il
été?» — «Rien, répondit la fille, il ne m'a
même pas touché!» — «C'est sans doute
qu'il était las; cela ira mieux une autre fois.»
Le lendemain matin, la vieille revint au
lit de sa fille:
«Eh bien! Comment cela a-t-il été?»
— «Il ne m'a pas touché encore?»
— «Attends, je vais lui parler, moi, à ce
gars !»
La vieille alla trouver son gendre et lui
dit:
«Mauvais garnement, prenez-vous ma
fille pour un chien gâté (enragé), que vous
ne la touchez pas?»
— «Hélas! non; mais depuis que j'ai
coupé ma barbe et que je ne fume plus, je
n'ai pas plus de force qu'un a c h e t (lombric),
et je ne peux plus rien faire!»
La vieille alla trouver sa fille et lui donna
un sou pour acheter du tabac à son mari.
Le lendemain matin, elle dit à sa fille:
— «Hé bien! Comment cela a-t-il été!
— «Il me l'a fait une fois!»
236 CONTES POITEVINS
— «Tiens, te voilà dix sous ; tu achèteras
cinq sous de tabac pour lui et cinq sous
pour ton père.»
m
LE PAU (PAL, PIQUET)
HMne fermière avait un domestique et une
BI3 servante qui étaient si bien ensemble
qu'ils ne pouvaient longtemps souffrir la
société des autres; il leur fallait être seuls.
Un jour, pendant qu'on battait le grain
dans l'atre, ils allèrent plusieurs fois se cacher
derrière le pailler (tas de paille); le do-
mestique se couchait sous la paille, le ventre
au haut, et la servante venait s'asseoir dessus.
— Personne ne se doutait de rien.
L'impatience saisit la fermière, qui tra-
vaillait tandis que sa servante étais assise à
côté. Elle courut à elle pour la frapper; la
servante se sauva. En la poursuivant, la
fermière saisit le vit de son domestique, qui
dépassait la paille, pour le lancer sur la ser-
CONTE S POITEVINS t$J
vante, et elle lui dit: «Bougresse, si ce pau
ne m'avais ripé (glissé) de la main, je te
l'aurais passé à travers le corps.»
IV
POURQUOI LES FEMMES ONT DU POIL AU
CUL
ans un petit village de la Charente, il
y avait une femme qui devint telle-
ment grosse qu'elle fut obligée de garder
le lit. Les voisines s'assemblèrent autour
d'elle et on alla chercher le médecin. Celui-ci
la visita et conseilla de lui donner des lave-
ments, puis il partit.
Celles-ci essayèrent vainement ; la femme
étais tellement grosse qu'elles ne purent ré-
ussir.
On retourna chercher le médecin.
Celui-ci ht coucher la femme sur le ventre,
ht mettre une femme de chaque côté du lit
pour tirer une fesse, et lui-même se mit à
genoux sur le lit pour introduire la canule.
238
CONTES POITEVINS
Comme il ne ne voyait pas très-clair, il ap-
prochait sa [figure très-près de sa besogne,
et sa longue barbe chatouillait le patiente
qui fit un mouvement Les deux voisines
lâchèrent en même temps les fesses qu'elle
tenaient, et la barbe du docteur fut tellement
prise qu'il fallut la lui couper. — C'est depuis
cette époque, que les femmes, ont du poil
au cul.
V
LA CONFESSION
N enfant de chœur, en essuyant la
chaire de l'église, y avait par mé-
garde frotté de la merde.
Le curé monta en chaire, le dimanche,
et fit un magnifique sermon sur la con-
fession.
De temps à autre, sa main frottait la ma-
tière gluante; il la porta à son nez instinc-
tivement à plusieurs reprises, et comme cette
diversion l'absorbait il dit:
CONTES POITEVINS 239
«La confession, mes frères____et il sen-
tait .... La confession, mes frères.... c'est
de la merde!»
VI
LA CHEMISE
jeune fille enceinte avait appelé son
séducteur devant le juge. Elle l'ac-
cusait de l'avoir eue par force; lui soutenait
le contraire.
Chacun prétendait avoir raison, et le juge
ne savait que décider. Bien entendu, il n'y
avait pas de témoins.
Enfin, il leur dit:
«Lequel de vous deux a levé la chemise ?»
— «Ah! Monsieur, répondit la fille, c'est
bien moi, mais nous sommes si pauvres de
linge! J'avais peur qu'il la déchirât.»
CONTES
DB LA
HAUTE-BRETAGNE.
SECONDE SÉRIE.
I
POURQUOI LES FEMMES NE VONT PAS A LA
GUERRE
u temps jadis, où les coqs raccommo-
daient les bassins, la France fut at-
taquée par deux autres nations, et, comme
elle n'avait pas assez d'hommes pour la dé-
fendre, le roi appela les femmes sous les
drapeaux, et tout le monde partit pour la
guerre.
Quand le général qui commandait l'armée
arriva à l'endroit où l'on devait se battre,
DE LA HAUTE-BRETAGNE 24t
il donna ordre aux hommes et aux femmes
de se reposer en attendant les ennemis.
Ceux-ci se présentèrent le lendemain; le
général français rangea son armée en ba-
taille et ordonna de faire feu.
En entendant ce commandement, toutes
les femmes se mirent à pisser, et l'inondation
fut si grande, que presque tous les soldats
français furent noyés. Les ennemis, qui se
trouvaient sur une hauteur, évitèrent ce dé-
luge, et voyant les Français qui essayaient
d'échapper à cette mer de pisse, ils se
précipitèrent sur eux et les massacrèrent
presque tous.
C'est depuis ce temps que les femmes ne
vont plus à la guerre, car au lieu de faire
plaisir à leurs amis, elles leur nuisent.
II
LA CANE
UHl y avait une fois un garçon qui était
U9 aussi simple que Jean le Diot. Pour-
tant sa ni ère aurait bien voulu le marier, et
elle rengageait à aller voir les filles. IF se
KcimraSia. iii. 16
CONTES
rendit à plusieurs veillées; mais comme il
ne savait rien leur dire, il n'y était pas des
mieux venus. Il vint se plaindre à sa mère,
et celle-ci lui dit:
— Pour te faire bien venir, il faut prendre
une cane, et tu l'offriras à la fille qui te
plaira le mieux.
— Oui, mais comment la porter?
— Dans ta culotte.
—- Et que faudra-t-il dire?
— J'apporte une cane, une jolie cane,
pour ma maîtresse.
Jean le Sot mit une cane dans sa culotte,
et tout le long du chemin, il répétait:
— Une cane, une jolie cane, dans ma cu-
lotte, pour ma maîtresse.
Il contìnua à répéter cela tout en mar-
chant; mais il s'arrêta à regarder quelque
chose, et quand il se remit en route, il ne
se rappelait plus comment s'appelait l'animal
qui était dans sa culotte. Comme il cher-
chait à se le rappeler, il rencontra une bonne
sœur et lui dit:
— Bonne sœur, dites-moi donc le nom
de ce que je porte dans ma culotte pour ma
maîtresse ?
La bonne sœur ne répondit rien, elle se
DE LA HA UT E-BRETAGNE 243
mit à rougir et à faire de grands signes de
croix.
— Bonne sœur, si vous ne savez pas, je
vois vous montrer sa tête.
Et il attira la tête de la cane; quand la
bonne sœur la vit, elle lui dit:
— Mon pauvre diot, c'est une cane.
Et Jean le Sot se remit en route en ré-
pétant :
— Une cane, une jolie cane, dans ma
culotte, pour ma maîtresse.
Sur son chemin il rencontra des gens
qui étaient à lutter, il s'amusa à les regarder,
et oublia comment se nommait l'objet qu'il
portait à sa bonne amie. Il se remit en route,
et dit à la première personne qu'il trouva:
— Dites-moi ce que je porte dans ma
culotte pour ma maîtresse?
— Un vit de sot, couyon, lui répondit-on.
Et Jean le Sot se remit en route en ré-
pétant:
— Un vit de sot, couyon! un vit de sot,
couyon! dans ma culotte, pour ma maîtresse.
Mais il eut encore une distraction et
oublia son mot. Il arrêta le premier passant
qu'il vit et lui demanda:
— Dites-moi donc ce que je porte dans
ma culotte pour ma maîtresse?
16*
244
CONTES
L'homme le regarda étonné.
— Si vous ne le savez pas, dit Jean le
Sot, je vais vous montrer sa tête.
— C'est une cane, mon pauvre diot, lui
répondit-on.
Et Jean le Sot s'en alla en répétant:
— Une cane, une jolie cane, dans ma
culotte, pour ma maîtresse!
Il finit par arriver à la ferme où il y avait
une veillée, et il y entra en disant:
— Une cane, une jolie cane, dans ma
culotte, pour ma maîtresse!
Et il s'approcha de l'endroit où se tenaient
les jeunes filles.
— Que dis-tu, Jean le Sot? lui deman-
dèrent-elles.
— Une cane, une jolie cane, dans ma
culotte, pour ma maîtresse. Tenez, regardez-
la, voici sa tête.
Mais Jean le Sot se trompa et au lieu
de monter la tête de son oiseau, il montra
celle de son vit.
— Ah ! le crassous (crasseux) I s'écrièrent
les jeunes filles en se bouchant à moitié les
yeux! cutez (cachez) cela! Ciel adorable!
vit-on jamais un cochon pareil!
Les garçons mirent Jean le Sot à la porte ;
DE LA HAUTE-BRETAGNE 245
j'étais à la veillée, mais je ne sais ce qu'il
est devenu depuis.
(Loire Inférieure 1884.)
m
LA FEMME DE GARGANTUA ET LE GRAND
CHASSE-FOUTRE
u temps jadis, Gargantua s'embarqua
avec sa femme à bord du Grand-
Chasse-Foutre, qu'il avait construit, comme
chacun sait, en déracinant la forêt de Scissey.
Un jour, le Grand-thasse-Foutre manœuvra
mal et se laissa surprendre par la marée
qui baissait, de sorte qu'une partie de sa
coque était à flot, alors que l'autre touchait
sur le sable. Gargantua était bien embarrassé,
mais sa femme qui était fine comme une
mouche, bien que plus haute qu'un clocher,
descendit à terre, et se mit à pisser. Son
jet fut si copieux, et si fort, qu'avant même
qu'elle eût fini, le Grand-Chasse-Foutre se
remit à flotter.
246
CONTES
On raconte aussi sur les bords de la
Manche, qu'un capitaine qui partait pour un
voyage pressé, se laissa aussi surprendre
par la morte-eau. Comme la femme de
Gargantua, sa femme qui voyageait avec lui,
se mit à pisser et remit son navire à flot.
Sur le voyage de Gargantua en bateau cf.
Sébillot,
Gargantua dans les traditions populaires
p. 49. Dans ce même ouvrage on voit que Gargantua
en pissant, donna naissance à plusieurs rivières.
IV
LES GACHETTES ET LA FÉE
u temps jadis, les paysans faisaient de
petites gâches (pains) en farine de blé
noir, et le soir lorsque la veillée avait été
longue, et que le foyer, dans lequel les glènes
(fagots d'ajonc) avaient brûlé toute la soirée,
était bien chaud, ils nettoyaient avec soin
l'endroit où avait été lafouée, et ils mettaient
la gâchettes à cuire sur les pierres du foyer.
Il y avait une fois une maison où chacun
de la haute-bretagne 247
mettait sa petite gâche à cuire pour le dé-
jeûner du lendemain matin; mais souvent
les Margot la Fée, qui en ce temps là se
plaisaient à jouer des tours aux gens de
la campagne, descendaient la nuit par la
cheminée, et enlevaient les petits pains. Les
fermiers en étaient bien marris, et ils se
mirent à chercher entre eux comment ils
pourraient bien attraper les Margot la Fée.
— Ma foi, dit l'un d'eux qui était le plus
fin de la bande et savait toujours se tirer
d'embarras, si vous voulez me croire, au
lieu de mettre à cuire nos petites gâchettes,
nous placerons des étrons dans le foyer.
Cela plut aux autres, et quand la veillée
fut terminée et que tous les m u s o u s * se
furent retirés, les gens de la maison au lieu
de pâte de blé noir placèrent des étrons sur
la pierre chaude.
Justement cette nuit-là, la Margot la Fée
avait amené avec elle sa fille pour voir si
elle était adroite. La fille descendit par la
cheminée et se mit à fureter dans le foyer ;
mais comme au lieu de gâchettes, elle ne
trouvait que des étrons, sa mère impatientée
lui cria:
* coureurs de veillées.
248
CONTES
— Goûte, ma fille, goûte!
— Goûter quoi! répondit la petite Mar-
got, il n'y a que de la merde.
I^a fée descendit, et quand elle vit que
c'était vrai, elle fut si courroucée, qu'à l'in-
stant elle colla les gens aux draps de leurs lits
de manière qu'ils ne pouvaient plus bouger,
et en même temps, elle leur donna une envie
à laquelle ils ne purent résister, et ils firent
dans leur lit pendant toute la nuit ce qu'ils
avaient fait dans le foyer le soir.
V
LES ENFANTS DANS LE PARC
OU LA DESTINÉE
Ddl y avait une fois un
seigneur dont
BQ la femme accoucha de deux jumeaux,
un garçon et une fille. Les fées qui assistèrent
à leur repas de baptême leur firent toutes
sortes de dons ; mais elles prédirent au père
que sa fille perdrait son pucelage avant d'être
DE LA HAUTE-BRETAGNE 24o,
mariée, et qu'elle ne pourrait épouser celui
qui le lui aurait enlevé.
Le seigneur était bien marri de cette pré-
diction, car il songeait que ce serait un dés-
honneur pour la famille si sa fille perdait
son pucelage et accouchait d'un bâtard.
Aussi il essaya d'empêcher la parole des fées
de s'accomplir. Il fit entourer de murs très
élevés un parc d'une grande étendue, au
milieu duquel était construit un château, et
il y mit son fils et sa fille. Ils étaient servis
par des femmes dans lesquelles il avait toute
confiance, et nul homme ne pouvait pénétrer
dans le parc dont les murs étaient en outre
entourés d'un fossé profond. Il avait même,
pour que ses enfants n'eussent aucune oc-
casion de voir des accouplements, défendu
de garder dans le parc aucun animal s'ac-
couplant, et la défense s'étendait jusqu'aux
poules et aux coqs.
Les deux enfants grandirent, et ils
croyaient être seuls de leur espèce, parceque
les femmes qui les servaient étaient vieilles,
de même que leur père et leur mère qui
venaient parfois les voir. Ils arrivèrent ainsi
à l'âge de quinze ans, aussi innocents que
l'enfant qui vient de naître.
C'était l'époque vers laquelle les fées
250
CONTES
avaient prédit que la fille serait en danger
de perdre son pucelage. Un jour de prin-
temps, ils virent deux pigeons venir se poser
sur le gazon à peu de distance de l'endroit
où ils se trouvaient, se bécoter, voleter ça
et là, puis le mâle monter sur la femelle.
En se jouant, ils s'amusèrent à faire comme
les pigeons, à approcher leur bouche l'une
contre l'autre, et à se mettre l'un à l'autre
la langue dans la bouche. Malgré leur inno-
cence, cela leur fit plaisir, et ils sentirent
une sorte de chaleur qu'ils ne connaissaient
pas auparavant Ils voulurent imiter jusqu'au
bout les pigeons; le garçon se mit à quatre
pattes, et sa sœur monta sur son dos comme
elle avait vu faire aux pigeons; mais elle
avait beau se remuer comme ils l'avaient
fait, ils n'éprouvaient pas à cela autant de
plaisir qu'à se passer la langue dans la
bouche, et après s'être fatigués, ils renon-
cèrent à essayer de les imiter.
Le lendemain, comme ils se promenaient
encore en pensant aux pigeons et en parlant
d'eux, ils virent deux lapins qui avaient
trouvé moyen de passer par dessous les murs
du parc, et qui se poursuivaient dans l'herbe ;
c'étaient un mâle et une femelle. Le mâle
finit par atteindre celle-ci, et ils le virent
DE LA HAUTE-BRETAGNE 251
tenir sa femelle entre ses cuisses et lui
fourrer dans le derrière un petit boyau: le
lapin et la lapine frémissaient tous les deux
et poussaient de petits cris de joie.
Quand ils eurent fini, le garçon et sa
sœur se mirent de nouveau à se passer des
langues, puis le garçon dit à sa sœur:
— J'ai vu comment faisaient le lapin et
la lapine pour se donner tant de plaisir: il
y en a un qui a attiré de dessous son ventre
un petit boyau, qui est devenu tout raide, et
qui Ta mis dans le derrière de l'autre. J'en
ai un aussi qui me sert à pisser: montre-
moi le tien, ma sœur, pour voir si tu pourrais
me faire comme ces petites bêtes qui ont eu
tant de plaisir.
La jeune fille lui dit:
— Moi, je n'ai point de boyau si long;
peut-être qu'il est caché dans mon ventre
comme était celui du lapin avant qu'il l'eût
attiré.
Elle releva sa robe et son frère lui re-
garda entre les jambes. Quand il vit la fente
de son petit con qui baillait un peu, il lui dit:
• — Ah! ma sœur, on t'a coupé ton petit
boyau, et on voit encore la fente de la
blessure qui est toute rouge; jamais tu ne
pourras me faire comme ce petit animal a
252
CONTES
fait à l'autre. Mais mets-toi à quatre pattes,
je vais monter sur toi, et essayer de faire -
comme lui
Quand la sœur fut en position, il monta
sur elle, mais comme il essayait par derrière
il ne put arriver à ses fins; pourtant cela
leur faisait plaisir à tous deux, surtout au
garçon qui fit si bien que bientôt il mouilla
sa sœur.
— Ah! dit elle-ci, c'est assez pour au-
jourd'hui, tu as tant travaillé que ton boyau
en est tout en sueur.
Le lendemain, comme ils se promenaient
encore dans le parc, ils virent deux hérissons
qui se poursuivaient, s'agaçaient, enfin, l'un
d'eux — c'était la femelle, — se mit sur le
dos, et le mâle monta dessus en poussant
de petits grognements de joie.
Alors le garçon dit à sœur:
— Nous avons essayé la manière des pigeons
qui se mettaient la langue dans le bec, celle
des lapins qui s'introduisaient le boyau par
derrière; voyons maintenant celle de ces petits
animaux qui peut-être est la bonne.
La fille se coucha sur le dos, et ils se
mirent la langue dans la bouche ; la pinne du
garçon ne tarda pas à grossir, et il la mit
entre les jambes de sa sœur, poussa de son
DE LA HAUTE-BRETAGNE 253
mieux, et bien que cela lui fît un peu mal,
celle-ci écarta les jambes, son frère entra,
et ils purent savoir ce qui faisait tant de
plaisir aux pigeons, aux lapins et aux héris-
sons.
A partir de ce moment dès qu'ils se trou-
vaient le jour dans un coin du parc ils se
hâtaient de faire comme les bêtes qu'il avaient
vues. Au bout de quelque temps le ventre
de la fille enfla si bien que son cotillon
était trop court par devant, et son père et
sa mère étant venus, s'aperçurent que leur
fille était enceinte, et que nul ne peut éviter
sa destinée.
Ce petit conte rapelle par certains
épisodes, mais
d'une manière grossière, la dernière partie de
Daphnis
et Chloé.
CUL VU N'EST PAS PERDU.
CONTE DU DÉPARTEMENT DES DEUX-SÈVRES.
N amoureux emmène avec lui son père
pour faire la demande d'une fille en
mariage. Au moment où ils arrivent à la
maison de la prétendue, celle-ci fait un pet
par inadvertance en se baissant près du
foyer; un instant après en montant au pre-
mier étage elle laisse voir son cul. L'amou-
reux indigné s'en va sans faire sa demande,
entraînant son père. Chemin faisant il ré-
fléchit et dit à son père: mon père, nous
avons en tort de nous en aller car après
tout:
CUL VU N'EST PAS PERDU 255
Cul VU
N'est pas perdu;
Des pets
Tout le monde en tait*
Retournons voir la fille. Ils retournèrent sur
leurs pas et grâce à cette réflexion le mariage
eut lieu.
* On dit aussi proverbialement en Poitou en
parlant
d'une fille:
Cul vu
N'est pas perdu;
Cul tâté
Est bien avancé, (avancé
= compromis)
L'ENTONNOIR.
CONTE.
Un jeune mari voulait au commencement
de son mariage montrer à sa jeune femme
qu'il saurait maintenir son autorité et pour
l'éprouver lui jouait certains tours. En voici
un entre autres:
«Un soir que tous deux furent couchez,
il prit le pot de chambre et pj^sa si copieuse-
ment qu'il ne resta pas de place pour y
mettre une coquille de noix de liqueur;
quand la femme dans la nuit voulut lâcher
de l'eau, elle prit le pot de chambre, mais
elle trouva la place prise; force lui fut,
quoiqu'en hiver, de se lever et d'aller vider
le pot par la fenêtre... Mais le lendemain
elle se saisit la première du pot de chambre
et le remplit si bien que quand le mari
voulut pisser, il dut faire le même manège
que sa femme le soir d'auparavant. Cela la
L'ENTONNOIR
257
le fâcha, car il vouloit garder son autorité ;
il inventa un moyen par lequel il pût la
bien punir. Le lendemain il donna ordre
en particulier à sa servante de ne porter
plus de pot de chambre dessous son lit,
mais d'y porter une bouteille et toute la nuit
il urina à son aise à «diverses reprises, sa
femme le regardant faire comme le renard
la cigogne de la fable. Elle résolut d'y remé-
dier, craignant que si dans les commence-
ments elle se laissoit mettre le pied sur la
gorge, elle ne fût malheureuse tout le reste
de sa vie. Sachant donc que son mari devait
encore faire porter au lieu de pot de chambre,
la bouteille de l'autre soir, elle se nantit d'un
entonnoir et quand ils furent couchez, se sai-
sissant la premiere de la bouteille, avec son
entonnoir, zest il ne restoit pas de place ; il
vit bien alors que son opiniâtreté lui ferait
faire un mauvais ménage et il prit le parti
de la paix. Depuis ce temps ils ont vécu
dans la plus parfaite union.»
Ce oonte se trouve imprimé à la mite de N
+**,
Voyages aux ç$Ux dé Guinée,
Amsterdam, 17x9, p. 414.
MOHAMMED BEN HABIB
CONTE ARABE.
Recueilli oralement à Blidah*.
VHIohammed ben Habib était
beau comme
BU une femme et plus rusé que Djoha.*
Un jour, il revêtit un costume féminin, s'en
alla chez le qadhi et lui dit : «Je suis orphe-
line, je n'ai personne pour me nourrir et je
suis venue te demanda ta protection.» Le
qadhi tomba amoureux de sa prétendue visi-
teuse et l'emmena chez lui. Il avait sept
fìlles, plus belle l'une, plus belle l'autre: elles
se prirent d'affection pour Mohammed lors-
qu'il entra chez elles. Quelques jours après)
la fausse orpheline leur dit: «Pourquoi votre
père ne vous marie-t-ii pas ?» — Elles se
plaignirent de la conduite du qadhi. — «Par
* Djoha, le Giufa des Napolitains, le Hodja
des
Turks, est la type de la ruse et de U malice sous l'ap-
parence de la naïveté.
MOHAMMED BEN HABIB 259
Dieu, dit Mohammed, prions pendant trois
jours et demandons au Maître des mondes
de nous donner un mari à chacune». — Elles
prièrent pendant trois jours: au bout de ce
temps, il se glissa la nuit auprès d'elles et
coucha avec chacune l'une après l'autre. Un
jour, elles racontèrent à leur mère ce qu'elles
avaient demandé à Dieu et ce que leur avait
fait l'orpheline. Leur mère alla trouver Mo-
hammed ben Habib, le fit entrer dans sa
chambre et il passa la nuit avec elle. En-
suite arriva le qadhi qui emmena Mohammed
et voulut le déshabiller, mais celui-ci était
le plus fort, il le dépouilla de ses vêtements,
lui lia les mains, l'enfila, jeta ses propres
habits dans un puits, revêtit ceux du qadhi
et s'enfuit en disant aux gens qu'il rencon-
trait dans la rue : «Si le qadhi vous demande
après quelqu'un qui est sorti de chez lui,
dites lui: «Nous n'avons vu qu'un tel, fils
d'un tel, qui a enfilé le qadhi, sa femme et
ses filles.» Quand le qadhi sortit pour courir
après Mohammed, il aperçut, près de la porte
de maison, un individu à qu'il demanda s'il
avait vu le fugitif. L'homme lui fit la ré-
ponse indiquée; en l'entendant, le qadhi
couvert de honte, s'en retourna chez lui.
BLASON EROTIQUE
DE LA FRAiïCE.
I.
Avoir volitante «de compagnie françoise.
Avoir-besoin d*homme. Cette expression
est appliquée à une femme dans la vieille
traduction française de Pogge par G. Tardif,
{Ed. Montaiglon, p. 182). Le texte latin dit
simplement coitu mdxgere.
Cul de Paris.
Qui Teut belle femme querré,
iVenne visage d'Angleterre,
Qui n'ait mamraelles Normandes,
Mais bien un beau corps de Flandres,
Enté sur un cul de Paris,
Il aura femme à son devis.
Noël du Fail, Contes d'Eutrapel, t II,
p. 36, éd. Assézat.
3-
Rue Saint-Honoré,
Plus de putains que de pavés.
Locution qui s/est conservée dans les for-
mules initiales dea. contes* des, marins. Cf.
■K^imTflâtat t
U» p. 107.
4.
Angevin
Sac à vin;
Angevine
Sac à pinne.
Dicton ancien, fondé sur la facilité de
mœurs de l'Anjou, et sur le goût des Ange-
vins pour la bonne chère. Andocavi molles.
2Ó2 BLASON
EROTIQUE
5-
Aller à Pontichose.
Aller à Pontivy. Facétie usitée en Bre-
tagne; sous prétexte de ne pas dire un mot
malpropre, on a changé la dernière syllabe
du nom de la ville.
6.
Couilles de Lorraine,
Couillons de Lorraine.
Mous comme couilles de Lorraine; ce
mot a été attribué à St Mégrin. (Méry, Pro-
verbes, TU, 139). _
7-
A beau con le vit monte.
Cette facétie se trouve dans Rabelais:
elle désigne Beaumont-le-Vicomte, petite
ville de Normandie.
8.
Aller au Chapeau Rouge.
Pour les marins de Toulon, cela veut
«dire aller au bordel, ces établissements étant
DE LA FRANCE
26J
situés dans le quartier de ce nom. On dit
de même au Mans : Aller dans les Pans de
Goron; à Paris: Aller aux Quatre-z FFFF
(xéphirs), l'un des bordels de la rive gauche
étant situé rue des Quatre-Vents.
9-
La populace de Languedoc dit en jaserie :
elle est de Rhodais (qui est la principale ville
du pats de Rouèrgue) pour signifier que la
femme a ce perdement...., parceque le
terroir d'alentour de la dite ville est com-
munément rouge.
L. Joubert, Erreurs populaires, p. 155.
io.
a) Large comme une Allemande.
b) Grand con d'Allemagne..
Dictons fondés sur la dimension réelle
ou supposée des pertuis d'amour des Alle-
mandes. A Paris et en Bretagne existe une
sorte de jeu où les dimensions respectives
de trois nationalités sont exprimées de la
manière suivante: On dit à celui à qui on
veut l'apprendre : Place tes doigts comme
964 BLASON EROTIQUE
moi. Chacun joint le» pouces, met les vetén
perpendiculaires au pouc#, « lersqpe lea»
deux mains s* rejoignant de mutiere à te-
mer un carré long, 0a dit:.Um Allenente.
Le carré est atora déíáit et chacun fût ara»
les doigts un triangle, qui touche par le bout
à celui de son voisin: — Deux Anglaises;
les doigts se séparent alors, et chacun ar-
range le pouce et l'index comme pour
prendre une prise de tabac; on dit alors;
Quatre Françaises. Dans cette dernière figure
les quatre index se touchent par le dessus à
un angle formé entre la première et la
deuxième phalange.
u.
Va te faire pinner par les Grecs.
Va te faire foutre; va te promener. Ex-
pression qui peut être uñ péjoratif de se
faire tromper par les Grecs.
Couilles de Hongrie.
Bkm sire, a vos me suis dawét
De cect vilain, qui m'a home
PS LA FRANCE 20£
'3*
Baiser à.la mode d'Italie (Despériers);
c'est a dire en mettant la langue dans la
bouche. Dans le langage erotique moderne
des filles publiques, ce terme esprime la pé-
dérastie exercée sur les femmes.
i*
Baiser k la Florentine.
Ce mot faprim* Faction de deux per-
sonne» qui en se donnant l'une à Vinto* des
bwaers sur la bouche» se tancenttwr «tour
<k petit» coupe 4». langue* pour servir comte
(tfa^ülonaemeat au plaisir. Cene aorte d»
Ax s* graat cotf/e i? Hongrie
Qui sanable sac a charbonnier.
Ueraressim. se ntnoantre dans une fabèe
e» vers *à une tonne se pdañK à l'éstfque
^uë sor* mari ait caxht rit et noire* coütó*
FWt de Marie de Fraaoe, BibHobhàffue
Mattende, Mes, franc. 2a 7y, fable CUI.
Publiée dans Horvieux, Let fabuliste* frumaj
T. I, p. 623. — «Mêlé indûment aux Fables
de Marie de France» (G. P.). Voyez le recueil
des Fabliaux, de Montaiglon et Raynaud.
266 BLASON EROTIQUE
baiser est aussi appelé en France : Baiser la
langue en bouche etc. On prétend qu'il est
de l'invention des italiens qui enrichissent
par dessus tontes les autres nations en mar
tières de folies d'amour. (Leroux. DkL
comique.) On trouve dans Despériers «Bai*
ser à la mode d'Italie la langue dans la
bouche». (Éd. Jacob). Nouvelle LXXVUI).
15.
Danser la danse trevisane avec sa femme
= coiter.
Despériers, Nouvelles Récréations
et Joyeux Devis.
On trouve dans Boccace «la dansa tri-
vigiana».
16.
Li blanc h court li dur,
Li negué li long li mou.
• Dicton que les marins mettent dans la
bouche des nègres; il exprime, paraît-il, une
vérité physiologique, s'il en faut croire les
voyageurs-qui prétendent <me Férection ches
DE LA FRANCE 267
les noirs est moins facile que chez les blancs.
Cf. sur ce sujet une communication du Dr.
Foley: la Coquette néo-Calédonienne. Bull,
de la Société (fAnthropologie, 1879.
Les longs cigares des Antilles appelés
«Bout de nègres» doivent peut-être ce nom
à la longueur du membre des noirs.
Notons avant de terminer qu'un certain
nombre de dictons de blason merdeux re-
latifs à plusieurs provinces de France se
trouvent à la fin du livre intitulé : Bibliotheca
Scatologica, Paris, i85o, in 18.
ADDITIONS ET CORRECTIONS-
AU
GLOSSAIRE CRYPTOLOGIQUE
DU BRETOtf.
Beek (loup), membre viril, en argot de La
Roche (Quellien).
Bòrnio (outils) organes sexuels, ibid., cf.
*Revue celtique1 VII, 42; voy. oustiUo.
Botes 1er (soulier), femme de mauvaise vie,
Trég.; botès-lerr, P. Grig.
Bouchon. Pour le sens scabreux du mot,
cf. Molière, 'L'École de maris* II, 14;
'L'École des femmes* V, 4.
Boufon. Cf. en dialecte de Vannes en hoa-
rieu dourne,... er bouffonnereaheu di-
gampen, «les jeux de main, les attouche-
ments impudiques», Buhé er somt Vannes
1839» P- 495.
ADDITIONS ET CORRECTIONS
¡Brammet Gweüoc'h e — en eur goUpagno-
wer vod Ewit mòtti da voehrem m eur
c'korn bennak. «Mieux vaut péter en
bonne compagnie. — Que d'aller crever
>däm quelque coin», Trég.
Tremevems
An toulo gwis
E ha da vramet d'o ilis;
Pen arri 'person da zon ar c'hloc'h
E xaait gattt-he c'houez ar c'hoCh.
«Les habitants de Tréméven, trous de
truie, vont péter à leur église; quand
le recteur vient sonner la cloche, il sent
avec eux l'odeur de la merde.
Kac'hères, f., envie de chier, Trég.
4Zalch veretrum = irl. caig épée.
C'est ainsi
qu'en vieux français braquemart avait les
ideux sens de «courte épée» et de «membre
viril». La même synonymie devait avoir
lieu dans une des nombreuses langues
que connaissait Mithridate, d'après l'anec-
dote que raconte Justin (L XXXVÏÏI, c. i):
MtQunm ierrum occultatum* inter fasciai
gereret, scrutatori ab Ariarathe regio
move misso curiosius imum ventremper-
tractanti, ait caverei, ne aliud téhtm in-
venèrei, quam çueererei» Cette plaisait-
270 ADDITIONS ET CORRECTIONS
tene arrêta les recherches de l'officier
d'Ariarathe, et Mithridate put ainsi poi-
gnarder le roi de Cappadoce. On voit
que la cryptologie touche quelquefois à
l'histoire. Les Latins employaient dans
ce sens erotique telum (Martial XI, lxxdc),
hasta, gladius etc.
Kan (gouttière), membre viril, en argot de
La Roche (Quellien).
Kamel, f. (bobine). Rez e 'gahnel «la
bobine
va bien», se dit à un péteur, Trég.
Keñtañ (premier). Mab ar c'heñtañ
«fils du
premier» est une injure ; on sous-entend,
et quelquefois on ajoute pez fall «mau-
vaise pièce», mot qui est du masculin en
breton, mais qui s'entend d'une femme.
Clidênn f., testicule, 'Dictionnaire françois-
breton ... du dialecte de Vannes', par
Monsieur L'A***, 1744; cf. clidd, germe
ibid., qellid, id. P. Grégoire.
Kiez-kignez, t. d'injure à une femme de
mauvaise vie, Troude; (litt, «chienne de
guignes»).
Külorii amour ardent et passionné jusqu'à
la fureur, Pel.
Kok (robinet), membre viril, en argot de La
Roche (Quellien).
. Kokanan, «pudendum muliebre», ibid. .
DU GLOSSAIRE CRYPTOLOGIQUE 271
Koc'h an dut, «excrément des gens», terme de
tendresse à un enfant; {Hen a hen) zou
pot mad, A lar köc'h dhi vom ha voér
ahi dal, (Un tel) est un bon garçon : Il
dit merde! à sa mère et foire! à son
père ; Trég. Cauh gué, gomme, litt,
«merde des arbres»; cauh-scoàrn suif de
oreilles, L'A. O chohjal kouéañ 'n eur
varikenad vil, oa kouet 'bar unan goc'h,
il pensait tomber dans un tonneau de
miel, et il est tombé dans un tonneau de
merde; se dit de quelqu'un à qui une
affaire ne réussit pas comme il l'espérait,
Trég. Kaoc'h torn en deus na ve toullgo-
fet il a grand peur (litt, «merde chaude»)
d'être tué (cAr born Gambetta', Morlaix
1881, p. 3).
Komi, koñt, m., «cunnus», Trég., du fr. Cf.
gall, conu II est possible que la ressem-
blance de ce mot breton ait été pour
quelque chose dans la désuétude qui a
atteint plus ou moins complètement les
termes con «chiens» et coun
«mémoire».
On sait qu'en latin cunnus faisait éviter
certains emplois de la préposition cum.
Le mot breton coftt «compte», prête aussi
quelquefois & des. rapprochements avec
Jeonn, koM «cünnus»; par exemple dans
/
272 ADDITIONS ET CORRECTIONS
cette phrase iamHiere: Peno? hrum de
gond? «Comment vas-tu ?» littéralement
«Gommentest ton compte»; on y répond
parfois: Pfad ha rond, Ha derc*hei dë y oñd
«(Il est) plat et-rond, et il va toujours».
Korf : gobérr qg i gorff (faire de son corps),
aller à la selle, L'A.; gober àg er horff
(faire du corps) id., s. v. lâcher.
JÇorn, plur. kemio, mase, pipe ^qui a
un petit
appendice sous le récipient; komit?, fem.,
pipe lisse, Traf.
cocu, oornard, Trég.
Cour?, cunnus, peut n'être pas d'origine cel-
tique et n'avoir rien à faire avec la racine
de Kcimr¿Sia; il
s'expliquerait par une
contraction de *ca?our? = latin cadurda,
«labra pudendi mulieris», 'Gloss. Isid.'.
JC#? charogn, ko? c'hast, ko? kriminal, ko?
poé?oni ko? vus/, termes d'injure à une
femme ; des mots franc, charogne, .crtmt*-
nelle, poison; voy, .gast. Le mot
vust
est pour fust, bâton, manche. Trçg.
Kraben: ober*-* da, toucher, manier in-
•discrètement, Trég.
"Kraoutn. Terri tur graouen (casser une
noix), cofre, iwgot de La'Rothe (Quefiien).
AU GLOSSAIRE CRYPTOLOGIQUE 273
Krochen (peau). Eur piad h en eux nâ
groc'hen-kbf «une fille a neuf peaux au
ventre», se dit pour plaisanterie pour ex-
pliquer comment le ventre n'éclate pas
dans la grossesse, Trég.
Daladur. Eur c'hrouadur Gred gafid eun
daladur, (C'est) un enfant, fait avec une
doloire. Trég.
Daouliarded. Plac*h ann —, «la fille aux
deux liards» (fille de mauvaise vie), 'Gwer-
ziou Breiz Izel' I, 202. On peut voir un
autre tarif, 'Barzaz Beiz' p. 324 («L'orphe-
line de Lannion») ; en voici un troisième
d'après une chansonnette trécoroise:
N'am euz nemed eur gwennek,
Eur plac'h refikafi da gawet;
Ha pe lakin me arc'hafit, me arc'hafit,
me arc'hafit,
Ha pe lakin me arc'hant,
E refikafi kad unan goafit
«Je n'ai qu'un sou, il faut que j'aie une
fille; et puisque j'y mets mon argent,
mon argent, mon argent, et puisque j'y
mets mon argent, il faut que j'en aie
une jolie.»
Didoulrèrou, «il en perdra le trou de son
cul» se dit de quelqu'un qui a une ar-
KovTiTÔdia. m. l8
»74 ADDITIONS ET CORRECTIONS
dente convoitise, Trég.; cf. KQtmi¿9**, H,
297, s. v. direoret.
Disfadrasein, accoucher, se dit par plaisan-
terie; le mot simplement familier est
dispakan, Trég.
Divergondadeêll (effrontée), L'A., s. v.
sou-
dart.
Enguehentaff, coire, Cath.
Faillansetn, fienter, se dit des animaux, Trég.
Feusa, coïre, argot de La Roche (Quellien).
Fleuka, id., à Louargat (Quellien).
{Fluterik am douar). Coz-fluterm «carogne»,
P. Grég— L'expression c'hoariflût, sorte
de .jeu de cartes, se trouve dans le livre
intitulé *Breiz-Izel, ou vie des Bretons de
l'Armorique ... par Al. Bouët, 2e édition,
1844, t. IL, p. 16. Flut n'a rien à faire
ici avec le français flûte, et les Trécorois
ont raison de prononcer dhoari flu, car
ce mot vient du français «le flux, le jeu
de flux», sur lequel on peut voir 'Aca-
démie universelle des jeux', nouv. édit.
Paris 1739, p. 267, 268 ; Littré en cite un
exemple du XV« siècle. — En Tréguier
rein eur flu veut dire «donner une volée
de coups».
Fouture, le derrière, Trég.
ADDITIONS ET CORRECTIONS 275
Gad dioar c'hat James ne rat «lièvre venant
de lièvre jamais ne manque», c'est-à-dire
«bon chien chasse de race», se dit d'une
fille naturelle qui a un bâtard. En breton
gad «lièvre», est du féminin. Trég.
Gouel lana (la Saint Jean), le derrière, Trég.
Gouigour: reor —, (cul qui grince), péteur,
Troude.
Gour-c'haign, prostituée, Troude.
Gour-c'hast, id., ibid.
Gour spaouein, bistourner, L'A. (suppl.)
Guichedou (guichets): gradh an —,
sage-
femme, expression burlesque, P. Greg.
Had, semence, sperme, P. Grég.; gall,
had,
Lhuyd.
Hanck. Honnef i deu? kollet hi hauch, ou
hi ?ou bet dihaüchet, elle a perdu sa hanche
= elle a eu un enfant (naturel),; hi ?ou
bet dihanched lie? a wech, elle en a eu
plusieurs, Trég.
Heskemat (scier) coìre, Trég.
lourc'hès (biche), injure atroce à une femme,
D. Le Pel. Cf. ioulc% fille un peu légère,
argot de La Roche; iréc.y%êlc% fiancée.
Tlev. Celt: VII, 250.
Jañneik. Taped e hi — dei (son ja&neik
a
été attrapé), elle est enceinte, Trég.
18*
276 ADDITIONS ET CORRECTIONS
Jeuio (jeux); dispàk taud hi —, ayant
ses
parties naturelles découvertes, Trég.
Laeres (vol, ou voleuse), colique, Trég.
Laeraff, clunagitare, *Cath.'
Lai quentrat (veau hâtif), enfant conçu avant
le mariage, van. Diet ms. de Châlons,
s. v. bastard.
Lourd, enceinte, pleine, Trég., du français
lourde.
Merc'h. On dit d'un couteau qui «fait la
bonne femme», c'est-à-dire dont la lame
se renverse: Homer ra vel ar merdhed
koaftt, «il fait comme les jolies filles», ou
vel ar merc'hed iaouank, comme les jeunes
filles, cf. Shakespeare, *Roméo et Juliette',
acte I, scène 3 : «Thou wilt fall backward,
when thou hast more wit*.
Merd, merda ; kakare, id. ;
postergom, anus.
Mots d'un emploi personnel en breton;
*Rev. celt.' VII, 38, 39.
Mm (pierre). Koued rou min e puns!
«il
est tombé une pierre dans le puits» se
dit en entendant quelqu'un péter, Trég.
Mis. Han de rein dit eun toi skubelen, eunan
iadhy hag a vou deut dhi nâ mis! «je
vais te donner un coup de balai, qui se
portera bien, et qui sera venu à ses neuf
mois»! Trég.
AU GLOSSAI BE CRYPTOLOGIQUE 277
Mouäenn, cunnus, vient du français motte,
qui a le même sens en argot, cf. Fran-
cisque Michel, 'Etudes de philologie com-
parée sur l'argot*, Paris, 1856, p. 92.
Naple?, mal vénérien (Le Gonîdec). On pro-
nonce en Tréguier ñafies. Du nom de
ville de Naples. Naplesennecq, celui qui
a le mal vénérien, P. Grég. «Autrefois
on nommait ce mal Naples par toute la
France», D. Le Pel., s. v. naplés.
Natur, sperme, Cath. Lhuyd donne comme
suranné en ce sens le gallois antan, propre-
ment «nature».
OustUlo, par / mouillée (outils), organe sexuel
de l'homme, Trég. Cf. binwio.
Peter: toul peter (trou péteur), le derrière,
Trég.
Petifeu, m., colique, Trég., des mots fran-
çais petit feu.
Peul, membre viril Cf. l'emploi analogue
du lat palus, Horace Sat. i, VIII, 5.
Piero vihan (petit Pierrot), membre viril, Trég.
Piss-e-pilleik (pisse-à-la-poêle) se dit d'une
nourrice qui a ses règles. 'A? nini c'hoari
gond an tan a bis 'n hi wele, «celui qui
joue avec le feu pisse au lit». Quand une
femme urine près de la porte, on dit
278 ADDITIONS ET CORRECTIONS
quelquefois encore la formulette suivante,
qui passe pour très ancienne:
Ari e 'r mor
En toul ma dor
Hag ar pesket zec^h
A grap ë kroec'h
Ha ma groeg a zo marvet
Gafit ar c'hoafit da besket.
«La mer est arrivée Au seuil de ma porte
Et les poissons à sec Grimpent en haut;
Et ma femme est morte D'une envie de
poissons» (Tréguier). — 'jkfaa 'n ilepiset
(les anges pissent), il fait de la pluie,
Trég.
PftouUl, débauché, Trég. Troude traduit ce
mot par «friand», et le P. Grégoire donne
pitmàlh dans ce sens. Pour l'association
des idées, cf. lichezr (débauché^ *Cath.',
friand, P. Greg. = franc, Ikheur; et le
vers des Plaideurs, où il s'agit de galan-
terie:
Vous avez l'appétit ouvert de bon
matin.
On dit de même en Tréguier: «¿er ra
rad chafvch zméen, «oela fait du bien de
changer de soupe», pour excuser les in-
fidentes d'un mari»
Plmc'h. Voici une variante trécoroise plus
AU GLOSSAIRE CRYPTOLOGIQUE 27O
étendue du proverbe donné par M. Sauvé,
'Proverbes et dictons de la Basse-Bre-
. tagne', Paris 1878, p. 60, No. 382:
Zalver ar bet,
Nag a blac'h koafit a da vroek!
Choaz 'hache ouspenn kafit
Ma 'haje tout neb 'n eus c'hoafit;
Choaz eh ache ouspenn mil
Ma 'h ache tout, koafit ha vil ;
Choaz eh ache ouspenn eur milion
Ma hache tout pez 'n eus èom.
«Sauveur du monde, Que de jolies fille!
deviennent femmes ! 11 y en aurait en-
core plus de cent qui le deviendraient
Si toutes celles qui en ont envie le fai-
saient; U y en aurait encore plus de
mille, Si elles le faisaient toutes, belles
et laides, H y en aurait encore plus d'un
million, Si cela arrivait à toutes celles
qui en ont besoin.»
Pa-ha-plac'h (garçon-et-fille), hermaphro-
dite; on dit de même pour les animaux
houc'h-ha-gwis, cochon-et-truie, etc. Trég.
Praticien, débauché, c£ argot français pra-
tique, id., (Lorédan Larchey, 'Dictionnaire
-.. de l'argot parisien').
Prunênn, f. (prune), testicule, vana ('Diction-
naire. ..' de Monsieur L'A***). La même
29p ADDITIONS ET CORRECTIONS
figure se trouve dans le gallois eirinen
gûr, Lhuyd, 'Archeologia Britannica',
1707, p, 163) et dans l'argot français ba-
loche (beloce), Francisque Michel 'op.
laud.' p. 30.
Rutène, pL puténézétt «garce», 'L'A/, du
fr.
putain. On dit quelquefois en trécorois,
ré-mê zou bugole diwar garz piten Judas,
litt, «ce sont des enfants de la garce-
putain de Judas».
jtazour (rasoir), membre viril; tremened 'n
' eux hi —, ou hi razour zou bet lemmet
dhan (il a repassé son rasoir)=coiit, Trég.
Rebeutenn. Ce mot vient peut-être du fran-
çais ribaude.
Rer. 'N hini ne ket baili 'n hi dal zou
baili
'n hi rer, celui qui n'a pas de tache au
front en a une au derrière, = chacun a
son défaut. Bean vri-rer (être nez à cul),
être amis; eun devez rerek, une journée
de tailleur (par plaisanterie) ; krigin a rei
ar c'hi utu '» es rer, «le chien de blé-
noir mordra dans ton derrière», = vous
allez avoir mal au dos, quand vous aurez
fini de couper le blé-noir. Hemtez 'man
hi vri baz rer toud en dut, il a son nez
dans le derrière de toute le monde, =
il a beaucoup de dettes ; tennañ hi vri
AU GLOSSAIRE CRYPTOLOGIQUE
a8l
deuf rer unan bemak, tirer «on nez du
derrière de quelqu'un, = lui payer ce
qu'on lui doit. Eur rerad ?ou gant-han,
ou hen 'neu? lam hi rer, il en a plein le
cul, = il est très chargé. Eun dxme?el
" Grouiet hi rer gond 'w ntgngel, une de-
moiselle, dont le derrière est cousu avec
un ligneul. — Quand on est lassé d'en-
tendre dire Sort? «Quoi?» on répond:
Kochon Lopin zou tort;
Sko oar hi dort ha' didortou,
Sko oar hi rer hag e zofinou,
Sko oar hi c'houistel hag e pisou.
'Le cochon de Lopin est bossu: frappe
sur sa bosse, et elle débossera, frappe sur
son derrière et il sonnera, frappe sur son
membre et il pissera.» Birvein a ra ar
ç'hoc'h '* hi rer, la merde bout dans son
cul, il a grand hâte, Trég.
Reus. Bean en —, être en rut, en parlant
des vaches, Trég.; cf. rut, ruch, P. Orég.
On dit d'une chatte, en pareil cas : Many
e, elle est malade.
Rugan kaliko, parchemin, ou perkal,
(dé-
chirer du calicot, ou du parchemin, ou
de la percale), péter, Trég.; cf. en argot
français «déchirer la toile», en parlant
du bruit d'une fusillade (Lorédan Lar-
*8i ADDITIONS ET CORRECTIONS
ckey). Bora rog Ae rear, «paia qui dé-
chire son cul (à celui qui le mange)*» ou
simplement bara rear «pain de cul», pain
fait avec de U farine dont on n'a pas
extrait le son, Troude. On dit quand
quelqu'un vient de péter ; Pemp Jkwene-
gad lipet diwar rer ar medisin / «Cinq
sous de léchés de sur le derrière du mé-
decin» (c'est-à-dire cinq sous de moins
à lui donner), Trég.
Spêr, semence, génération, D. Le Pel
Stoubinenn, femme de mauvaise vie, en ar-
got de La Roche (Quellien).
Straketllo, parties sexuelles de Phomme,Trég.
Tarn. Lakai eun tant da yiw*t (mettre un
morceau à froidir), cacare; Trég.
Tem{. An dem? dare ?w gan-id, tu as la
foire, Trég.; littéralement «terapus ma-
turami Le P. Grégoire donne ar red,
ar buan% ar buankq^ la courante, le flux
de ventre.
Trakeçenn, cunnus, à Treméven, L'idée que
«the mouth of a female correspouads in
size with her vagina», notée plus haut
dans le Folklore gallois, existe aussi à
Paris. Elle se retrouve dans ua distique
latin cité par Rambach, au mot nasatus,
AU GLOSSAIRE CRYPTOLOGIQUE 283
dans son 'Thesaurus eroticus linguae la-
tinas' (Stuttgartiae 1833):
Noscitur ex labris quantum sit virginis
antrum ;
Noscitur ex naso quanta sit hasta viro.
Turiat (fouir), patiner, manier indiscrète-
ment, Trég.
Vovoau vient peut-être du français enfantin
bobo.
NB. L'indication: (Quellien) renvoie à
l'article de
M. N. Quellien, Un argot de Basse«Bretagne,
dans Ja
'Revue de Linguistique* de Janvier 1885; l'auteur en a
donné une rédaction plus développée, dans sa brochure
L*argot des nomades en Basse - Bretagne
(Paris, chez
Maisonneuve, 1886, in-8, 69 p.). Cf. 'Revue celtique',
VII, 41 et 250.
VASCONICAE LINGUAE
EROTICI GLOSSARI! TENTAMEN.
Amare — matta-ire, v. ex matta,
n. adj.,
car us, dilectas.
Amplecti — musu seu pot eman; potikeia.
Vid. Baaium.
Anus seu Podez — ipurdi-chüo (culi-caverna).
Baaium — musu, pot. Secunda vox bear-
nensis est et proprie usurpatur pro la-
bium; ex ea derivatum est v. potikeia:
cf. proverbium ab Oihenarto collectum:
eure gelaria er potikeia «ne baisotte pas
ta chambrière».
Caceare — kaka-tze.
Castrare — chikira-tre, inen-tre, osa-ire.
Tertia vox «integrare» significare videtur;
primae vero proprius sensus est «resecare,
abbreviare» et formatur a chiki «parvus,
VASCONICAE LINGUAE
285
brevis» ex qua simul deducitur chikiro
«vervex».
Catulitio, vid. Subatio.
Clunea seu nates — atzeko-alde (posterions
latus), iphurdi-mainel y
epur-maxel (culi
gena), uzki-alderdi (culi lateralis pars).
Coire — yokha-tfe (jocare),
chikoka-tfe (gal-
lum imitari ?), isora-tfe (gravidare ?),
tmke-
tean vel chintiatean-ari (in tactum
inire?).
Crepitus — Mf ker% phufker, pusker.
Cuius — ipurdiy iphurdi, epurdi; osteko; ufki
(ex i/tf «vacuum, cavum»). —- Uf Ai non
multum differì ab ilufki «sol»; narratur
autem episcopum quemdam Bayonensem,
virum certe disertissiraum ac vasconicae
rei studiosum, semel in vico rurali prae-
dicantem vasconice, culum pro solem
dixisse, baud sine multo audientium risu.
Cunnus — alut potchor, alu-motça.
Equitio, vid. Subatio.
Femur — ichter, tentar ; ftfpi (pars
inferior).
Flatus — phoker.
Futuere, vid. Coire*
Inguen — istaloki (ab ichtar
«femur»).
Mamma — bular, bulhar (pectus);
{intfur
(guttur) ; papo ( jugulum), páparo,
papar da.-
Mammilla — dithi, iithi, titi (ex gall, et
beam.).
286 VASCONICAE LINGUAE
Menstruae — Uekoak, illekoak ; ilhabetheak
(menses); illodolak (sanguines menstrui);
ilberak (novationes menstruae); gorriak
(rubra).
Méntula — pila, pucha, pitckil, piüiliñ ;
bustan
(cauda). — De asini et tauri membris di-
cuntur sakil et killa (ex gali
«quille»). —
Exclamatio astopuual (sunt qui dicunt
astokilla) correspondet bearnensi viedaze !
Mingere — pkha-gUe; ur-egite (aquam facerej;
ur-ichurtze (aquam libare); chiste.
Midier — emazte, emakume. Ultima vox
formatur ex eman «donare, poneré» et
hume «catulus, infans».
Ñatea, vid. Chines.
Obstetrix — emaina (ex eman,
dare, donare,
poneré).
Oaculum — musu, pot ; vid. Basium.
Parere, vid. Partus.
Partes verendae — Vhi, potzuak (plur.);
mulieris, moteo, motza (sing.)
Partus; parere — erdi-tze (ex er di
«pimi-
dium»).
Pellex — ohaide (propr. «socia cubilis», ex
ohe
«cubile, lectus»),
Pilus — bilot ile, ule.
Podex, vid. Anus.
Pudenda, vid. Partes verendae.
VASCÒNJCAE LINGUAE 287
Rigescere — chuti-tze (erigi, surgere) ;
arma-
tze (armatum iri).
Semen — limbore.
Subatio, catulitío, etc. — Gallice exprimun-
tur hac paraphrasi: «en chaleur, en rut»
cum loquitur de feminabus animalium,
Vasconice, similiter ac latine, varus ex-
pressioni bus utitur: de equa dicitur giri ;
de cane femina, ohara, ogara, ohora ; de
sue, ihaus, ihausi, ikhausi; de ove,
arkara,
arkhara; de capella, azkara, azkhara ; de
vacca, susaya, susara.
Testiculus - barabil, barambii, koskoita,
arautza (ovum).
Titillare — phurtztka-tze, zirri-tze.
Umbilicus — chilko, chilla, chilbor, silbar
(ex
zilo «fovea, caverna»).
Urina — pacha (ex gali et bearn.); chisi;
germi; ur-churi (alba seu albescens aqua).
Venter — Säbel.
Vir — gizon. Pro mare animaiium, dicitur
rezenúc tauro, garaño de equo
aámissario,
ahart de ariete, ordotch de verre.
AMULETTES ANTIQUES.
I
No. i. Partie d'un bras dont la section
faite au-dessus du coude est dissimulée par
une coquille (i bis) munie d'un anneau de
suspension. Autour du bras est enroulé un
serpent qui semble saisir par la nuque un
buste de femme placé à la saignée; la main
tient un phallus entre le pouce et l'index.
(Bronze).
No. a. Phallus double avec bélière.
(Bronze).
No. 3* Phallus en forme de lampe,
(évidé dans sa partie supérieure), muni à
son extrémité d'une anse aplatie, et pré-
sentant au-dessous une petite plaque ou
bélière retenant deux anneaux.
(Bronze).
No. 4« Plaque en forme de coeur, dont
la partie centrale est occupée par un phallus
en relief; cette plaque est munie d'une bé-
lière. Un spécimen identique trouvé au
Mont Beuvray et offrant une inscription,
qui n'a pu jusqu'à ce jour être expliquée,
AMULETTES ANTIQUES 289
a été publié dans le Bulletin de la Société
de Antiquaires de France, année 1885, p. 102,
(Bronze),
No. 5. Plaque en forme de poire, avec
bélière, présentant un phallus en relief.
XçvnTaSia. III. 19
AMULETTES ANTIQUES
291
No. 6. Phallus accouplés dans leur
longueur et présentant, entre eux, une ouver-
ture qui parait être intentionnelle.
No. 7. Fragment d'un phallus en ivoire
fossile.
Ces objets (1—7) appartiennent à un an-
tiquaire de Paris qui en ignore la provenance.
No. 8. Tête rasée
reposant sur un socle
hémisphérique; sur le sommet du crâne
on remarque un phallus orné d'une crinière
tressée.
No. 9. Objet en bronze trouvé dans
le département de l'Aisne,' avec des médailles
romaines percées, des phallus, des anneaux
et autres objets, au milieu de grains de col-
liers recueillis dans des sépulture. (Collection
Pilloy).
(Ivoire).
(Bronze, Musée de Lille). ,
19*
LE MUSÉE SECRET
DE
M. J. GRÉAU.
Pendant Tété de 1885 a eu lieu à Paris la
vente
d'une importante collection de bronzes antiques formée
par un amateur, M* Julien Gréau. Un certain nombre
d'antiques de genre erotique faisaient partie de cette
collection et ont été vendus en même temps. Comme
le catalogue en a été imprimé à part et tiré seulement
à petit nombre, on a cru utile de le réimprimer ici, à
titre de document archéologique.
PIERRE CALCAIRE
1^24 — L'enfant Horiis assis et muni d'un
phallus gigantesque.
H 0,071. L o,ii.
LE MUSÉE SECRET
203
1325 — Variante du même sujet, la téte
brisée. La figurine allonge les deux
bras.
H 0,09. L 0,23.
BRONZES
1326 — Terme ithyphallique de Bacchus
barbu (style sévère). La main
gauche abaissée saisit le phallus,
le bras droit est brisé.
H 0,10. — Base cylindrique en brèche.
1327 — Figurine de Priape, la barbe longue
et inculte, les cheveux dissimulés
sous une espèce de chaperon. Le
bras droit relève la chlamyde qui
laisse les jambes nues, la main
gauche tient une grappu de raisin.
— Travail très fin.
h 0,061. — Base antique circulaire.
1328 — Priape barbu et ithyphallique, por-
tant des fruits dans les plis de son
manteau. Ses cheveux sont en
partie cachés sous un tissu.
H 0,062. — Base en saphirine.
2*4 LE MUSÉE SECRET
1329 — Autre, coiffé d'un turban et portant
une guirlande de fruits.
H 0,06. — Base en jaune de Sienne.
* 1330 — Nain membru, au visage souriant,
une syrinx à la main gauche levée,
la chlamyde enroulée autour des
reins. Le bras droits semble bran*
dir un pedum. — Alexandrie.
h o,h8.
1331 — Nain dansant, coiffé d'un bonnet
pointu, muni d'un phallus énorme
et portant sa chlamyde en echarpe
autour des reins. Bras droit levé,
l'antre appuyé sur la hanche.
Bronze alexandrin.
h 0,102.
1332 — Pygmée chauve, en tunique suc-
cincte, courant à grands pas vers
la gauche. Il est muni d'un phallus
de grande dimension, et sa maà»
droite levée a dû tenir me lance.
— Bélière et double anneau à sus*
pension.
H 0,087.
LE MUSÉE SECRET
*95
1333 — Petit Terme phallique d'hpmme bar-
bu, drapé et voilé. *- Basse époque.
H 0,044. — Socle en jaune de Sienne.
1334 — Enfant en tunique courte, portant
la main droite à la tête penchée
sur l'épaule. Phallus très accentua,
prunelles incrustées d'argent
H 0,08. — Base ronde antique.
1335 — Lampe en bronze, représentant un
Égyptien vêtu d'un pagne, accroupi
et teuant des deux mains un énormp
phallus qui sert de bec à la lampe.
L'anse est décorée d'un croissant
et munie d'une chaînette.
L o,io.
1336 — Phallus courant vers la droite, muni
de deux jambes humaines, d'une
queue de quadrupède terminée en
phallus, et portant un coq sur son
dos. Lui-même est ithyphallique,
et autour de son corps s'enlacent
des rinceaux à fruits phalliques.
Anneau à suspension sur le dos du
coq, et quatre oreillettes (Jestinées
à supporter des clochettos.
Belle patine verte. L 0,135.
296
LE MUSÉE SECRET
i337 — Phallus ailé et marchant sur l'arrière-
train d'un griffon. Queue terminée
en phallus. Anneau sur le dos.
L o,n. — L'une des ailes est brisée.
133g — Deux petits phallus surmontés chacun
d'une tête grotesque, dont Pune
porte une crête de coq. — Anneaux
à suspension.
H 0,045 et °»43-
r339 — Deux doubles phallus, avec bélière
à leur point de jonction.
H 0,055 et 0,051.
1340 — Amulette formé de trois phallus.
Revers plat
L 0,051.
1341 — Une collection de petits phallus ayant
servi de talismans.
1342 — Buste de coq posé sur un phallus;
applique.
H o,o3.
Ó43 — Patte d'oiseau (échassier), terminée
par deux phallus.
L 0,22.
i
LE MUSÉE SECRET 297
1344 — Sept coquilles (xr*lç)
en bronze, pen-
dentifs de collier. *
OR ET ARGENT
1345 — Petit phallus en or; amulette.
L 0,025.
1346 — Deux petits phallus, Tun en or,
l'autre en argent.
L 0,011 et 0,12.
MATIÈRES DIVERSES
1347 — Phallus en os, avec trou à suspension
L o,o5.
1348 — Grand collier, formé de perles
d'ambre, de perles et de barillets
en bronze. Des deux pièces cen-
trales, l'une représente la mlç en
ambre, l'autre un croissant en os,
terminé par un phallus et une
main faisant la fica. Au-dessus du
croissant, un masque à oreilles de
chèvre, chauve, grimaçant et tirant
la langue ; dans le bas, un phallus.
Deux autres petits phallus sont sus-
pendus aux cornes du croissant
L 1,28.
29$ LE If USÉE SECRET
T£RRE8 CUIT&8
1349 — Femme nue et accroupie, les jambes
écartées syn^tT^ienient.
— Terre
cuite de la Basse-Égypte.
h 0,10.
1350 — Grand phallus, trouvé à Vienne (Isère).
L 0,15.
1351 — Vase à vernis rouge-orange, orné d'un
médaillon à sujet erotique qui porte
la légale TV $ptA NÇA. Gou-
lot et revers brisés.
Ce vase a été trouvé dans un
tombeau à Xanten, hors de la porte
de Cleves, et pubiie par Fiedler,
Erotische Bildwerke, pi V; mais
il a certainement è\ç fabriqué dans
la vallée du Rh^ne et s'ajoute aux
poteries réunies par proehner, Mu-
sées 4e France, pL ¡XIV^-XVI.
h 0,145.
135a Trois médaillons en
veHef, fragments
de vases trouvés d#ns la vallée du
Rhene. L'un d'eux représente une
lemme et un âne. »- Vernis rouge
et vernis bran.
D 0,05—0,66.
LE MUSÉE SECRET
299
1353 — Six moules de médaillons vasculaires,
provenant de Vienne (Isère). Sur
l'un deux, la scène erotique se
passe dans un navire; un autre
semble représenter Mars et Vénus.
Terre grise et terre rouge-pâle.
I354 — Quatre lampes et trois dessus de
lampes à sujets erotiques. — Terre
vernissée.
D o,o85 — 0,097.
BIBLIOGRAPHIE
DES
DICTIONNAIRES EROTIQUES.
L nous parait utile, au point
de vue
K0 des études linguistiques, de dresser
la bibliographie des dictionnaire erotiques
spéciaux qui ont été publiés dans les di-
verses langues. Nous donnons ci-dessous les
titres que nous avons relevés en dépouillant
des catalogues de libraires. Nous publierons
dans un prochain volume les additions que
nos lecteurs voudront bien nous faire par-
venir.
I
LATIN.
Glossarium Eroticum lingua; latina?, sive
theogoniae, legum et morum nuptialium
BIBLIOGRAPHIE
3oi
apud Romanos explanati o nova, etc. auc-
tore P. P. [Pierrugues]. Parisiis, Dondey-
Dupre, 1826, in-8.
Rambach (C.) Thesaurus eroticus linguae la-
tina;, sive theogoniae, legum et morum
nuptialium apud Romanos explanatio
nova... VI—312 p. in-8. Stuttgartiae, apud
Paulum Neñ. 1833.
FRANCAIS.
Le Dictionnaire Comique de Leroux, dont
il y a en plusieurs éditions au XVIIIe siècle,
n'est pas un dictionnaire erotique au sens
spécial du mot, mais il contient, à l'ordre
alphabétique, un grand nombre d'expressions
de ce genre.
Lande* (Louis de). Glossaire erotique de
langue française, depuis son origine jus-
qu'à nos jours, contenant l'explication
de tous les mots consacrés à l'amour.
Bruxelles, 1861, 1 vol. in 12.1
1 Feu Scheler, bibliothécaire du roi des
Belges, a
protesté, dans le feuilleton de la
bibliographie de Bel-
gique, contre l'attribution qui lui
était faite par diffé-
rents catalogues de ce Dictionnaire.
902
BIBLIOGRAPHIE
Dictionnaire erotique moderne, par deux pro-
fesseurs de langue verte (A. D. *** et
A, G. ***). Troisième édition, Freetown,
imprimerie de la Bibliomaniac Company,
volume grand in-8, à deux colonnes.
Curieux recueil du à la plume d'Alfred
Delvau. (Note d'un catalogue de libraire).
Le petit Citateur. Notes erotiques et porno-
graphiques. Recueil de mots et d'ex-
pressions anciennes et modernes sur les
choses de Pamour etc. pour servir de
complément au dictionnaire erotique du
professeur de langue verte. Par J. Ch. X.,
Bachelier ès-mauvaises langues, in-8.
Paphos, 1869.
Macrobe (A.) — Le flore pornographique.
Glossaire de l'école naturaliste, in-12.
Paris, i883.
ALLEMAND.
Nous ne connaissons l'ouvrage suivant
que par son titre; mais il paraît bien être
un dictionnaire erotique de la langue alle-
mande:
Eros, oder Worterbuch über die Physiologie
und über die Natur- und Culturgeschichte
BIBLIOGRAPHIE 303
des Menschen in Hinsicht auf seine
Sexualität. 2 vol. in-12. Stuttgart 1848.
On pourra sans doute trouver des ren-
seignements de lexicographie dans un ouvrage
de bibliographie important pour l'histoire des
Schwanke et des contes obscènes:
Nay (H.) Bibliotheca germanorum erotica.
Verzeichniss der gesammten deutschen
erotischen Literatur mit Einschluss der
Uebersetzungen. Leipzig 1875. in-8. 152 p.
Le catalogue auquel nous empruntons
ce titre ajoute cette note:
Dieser Catalog enthält fiait nor kostbare,
seltene
und wirklich erotische Schriften. Das zahlreiche Ma-
terial ist aus öffentlichen Bibliotheken, gxösieren Privat-
sammlungen etc. geschöpft. Am reichhaltigsten ist er
an erotischen Schwanke - Sammlungen seit Mitte des
16. Jahrhunderts, Gedichten und Romanea aus der
Periode der a. schlesische* Schule, Von hohem Interesse
ist das Verzeichniss auch dadurch, weil es simmtliche
deutsche Erotica der Berliner Bibliothek enthält.
PIOSENKI POLSKIE
PO NAJWIEKSZEJ CZESCI Z OKOUC
WARSZAWY.
|j| Dziewka krowy doi;
Dala mi sie mleka napic,
Teraz mi chuj stoi.
2. Jechalem z Krakowa,
Kowal babe stali:
Poïozyï ja¿ na kowadle,
Mlotem w picç wali.
3. Ej dobrze ojcu byïo,
Da póki matka zyla;
Bo, jak wlazl pod pierzynç,
echalem z Warszawy,
Stanala mu ¿yía.
CHANSONNETTES POLONAISES
POUR LA PLUPART DES ENVIRONS
DE VARSOVIE.
H'allais de Varsovie, —
Voici une fille qui trait les vaches;
Elle me donna à boire du lait,
Et maintenant ma pine se tient debout.
2. J'allais de Cracovie, —
Un forgeron trempe une femme:
Il Ta mise sur une enclume
Et frappe avec le marteau sur le con.
3. Ehi le père était à son aise,
Tant que la mène vivait;
Car, lorsqu'il s'était glissé sous la couette
(le lit de dessus),
La veine (-- lapine) lui devenaitroide.
Kovnrádta. HL 20
3o6
PIOSENKI POLSKIE
4. Kaéka za piec, Maciek za ma,,
Spuácil portki, skoczyï [= chlusnal] na
nia. (Cf. 49).
5. Placze Kasia, placze,
I ma czego plakac:
Poszla za starego —
Nie chce J4 pokochac.
6. ««Ej ty, Jasiu podufaly!
Nie bçda, ciç panny chcialy.»»
«Oj, bQda¿, b^da,, bcda¿,
Bo lataja; za mn^ grzçd$:
Jedna boczkiem,
Druga toczkiem,
Trzecia na mnie mruga oczkiem;
A czwarta mnie szpilka. kole —
«Pódzno, Jasiu, ku stodole.»»
7. «Oj rezu, rezu, rezu,
Jak mi nie dasz, to wyreèu*:
* La forme enpruntée du russe.
CHANSONNETTES POLONAISES 3O7
4. Catherine [fuit] derrière le poêle (four),
Matthieu la suit,
Il abaissa ses chausses et sauta sur elle.
5. Elle pleure, Cathi, elle pleure,
Et elle a raison de pleurer:
Elle s'est mariée à un vieux —
Il ne veut pas faire l'amour avec elle.
6. ««Ah, toi, Jeannot (petit Jean) présomp-
tueux (arrogant)!
Les demoiselles ne voudront pas t'aimer.»»
«Oh, elles voudront, voudront, voudront,
Car elles me poursuivent en foule:
Une me regarde en coulisse, *
L'autre m'aborde en roulant,
La troisième me lance des oeillades;
Et la quatrième me pique avec une
épingle —
«Viens, Jeannot, vers la grange.»»
(c-à-d, pour y faire l'amour).
7. «Oh, réfou, réfoiiy réfou,*
Si tu ne me la** donnes, je te la châtre-
_ rai (trancherai);
* Un mot sans signification.
** C.-à-d. pica, pizda
(con), féminin.
20*
3o8
PIOSENKI POLSKIE
Jak mi nie dasz dzisiaj wieczór,
To jui wiecej me obiecuj.»
— ««Obiecaïam, ale nie dam,
Az sie pude wyspowiadam:
Opowiem sie kaplanowi,
Czy pozwoli dworakowi.»»
Albo tale:
— ««Obiecaïam, to i dám,
Tylko chodz, Jasiu, do dorn.»»
8. Oj, oli, oli, oli,
Dziad babç pierdoli
Na lipowej desee,
- A baba krzyczy jeszcze.
9. Czarna moja, czarna,
Nie ma takiej zadna,
Oj, czarna sznuróweczka,
Bo ja sieroteczka.
chansonnettes polonaises 3OO
Si tu ne me donnes aujourd'hui soir,
Ne me promets plus.»
— ««Je t'ai promis, mais je te ne donnerai
pas,
Jusqu'à ce que j'irai me confesser:
Je préviendrai le prêtre —
S'il permet de donner à un cour-
tisan.»»
Ou une autre réponse :
— ««Je fai promis, alors je te donnerai,
Mais viens, Jeannot, chez moi.»»
8. Oh ! oli, oli, oit, *
Un vieux fout une vieille
Sur une planche de tilleul,
Et malgré ça la vieille pousse des cris.
9. Il est noir le mien, il est noir,
Aucune n'en a un pareil;
Oh! il est noir, mon corsage,
Parce que je suis une orpheline.
Sans signification.
310
PIOSENKI POLSKIE
io. Sztunderewa, sztunderewa,
Czem ze my sie odziejewa?
Czy kozuszkiem? czy fartuszkiem?
Obróc ze sie do mnie brzuszkiem.
u. üj, czy to my chlopcy nie ojcoskie syny,
Co byéwa se dali potargac czuprynyl
Bo nasza czupryna po talarze wlosek,
A ktoby ja; potargal, do kajdan by poszedl.
12. Jade ja z Warszawy,
Stoi panna w sadzie;
Ja jej mówic «pochwalony»,
Ona mi sic kladzie.
13. Szla dziewczyna miedz^,
Chlopiec ja; prowadzil,
CHANSONNETTES POLONAISES 3II
10. Chtoundéréva, chtoundéréva,*
Avec quoi nous nous habillerons?
Est-ce avec une petite pelisse? ou avec
un tablier?
Tourne donc vers moi ton petit ventre.
n. Oh, est-ce que nous autres garçons ne
sommes pas les fils de nos pères,
Pour que nous laissions nous tirer notre
toupet !
Car notre toupet coûte un thaler chaque
petit cheveu,
Et qui l'aurait tiré, serait mis aux fers.
12. Je vais de Varsovie,
Et voici une demoiselle debout dans le
jardin;
Je la salue en lui disant «loué»,**
Et elle me se couche [C.-à-d.: pour faire
_ l'amour],
13, Une fille allait (marchait) par une lisière
(un sillon entre deux champs),
Un garçon l'accompagnait,
* Saos signification.
** C-à-d. : «loué soit Jésus-Christ.»
PIOSENKI POLSKIE
WlazT jej miçdzy nogí,
Jeszcze sic z nia} wadzil.
i4. Draty draty, chuj kosmaty;
Pieza gola chuja woïa.
15. Ej, z konia, z konia do raej,
Sa; tam jabïka na jabloni,
S$ tarn duze, sa; tam male,
Na DziectoTach dztewki stare.
16. E) tv, Jasiu balamucie,
Pastea wolki w mojej rucie;
Moja ruta nie po temu,
Kazdy krzaczek po zlotemu.
CHANSONNETTES POLONAISES 313
Il se lui glissa entre les jambes,
Et pour comble il se disputait avec elle.
14. Draû drati*!, la pine velue;
Un con ras appelle la pine.
15. Ehi de cheval, de cheval [<x-à-d.: sautez
(descendez) de cheval en bas]
vers elle [c-à-d.: et dirigez vos
pas vers la fille] :
Il y a des pommes sur le pommier,
Il y en a des grandes, il y en a des
petites.
Il y a à Dzientsioli des vieilles fìlles.
16. Eh! toi, Jeannot embrouilleur (étourdi),
Tu as mené paître des petits boeufs dans
ma rue** (c-à-d. : dans le jar-
dinet de rue);
Ma rue n'est pas à cela,
Chaque petit buisson y coûte un florin.
* Sans signification.
** Une plante, de beaucoup d'importance
dans les
chansons amoureuses des Polonais.
3i4
PIOSENKI POLSKIE
17. Dziewczyno, daj mi piczki,
Dam ci rubia na trzewiczki;
Bo ci piczki nie ubçdzie,
A w trzewiczkach ci Iadnie bedzie.
18. Patrzajcie no, gospodyni,
Co parobek z dziewka; czyni:
Polozyl ja; koTo pieca
I wycia^a do niej miecza.
19. Miala baba syna, wielkiego chlopaka,
Uszyal mu czapke ze swego pitaka.
20. Miala baba szczygla,
Zaraz go ostrzygla,
. Tç welnç sprzedala,
Pieniadze na podatek dala.
CHANSONNETTES POLONAISES 3l5
17. Fille 1 donne-moi de ton petit con,
Je te donnerai un rouble pour des sou-
liers;
Car le con ne te manquera pas (ton con
ne diminuera pas),
Tandis que les souliers firont bien.
18. Regardez donc, ménagère (maîtresse),
Qu'est-ce que le valet fait avec la ser-
vante :
Il la plaça (mit) auprès de poêle
Et il tire pour elle son épée [c.-à-d. : son
instrument].
19. Une femme avait un fils, un gros gars,
Elle lui a cousu un bonnet de son propre
con.
20. Une femme avait un chardonneret
[c.-à-d.: con],
Elle lui a sur-le-champ coupé les
cheveux,
Cette laine (toison) elle l'a vendue,
Avec cet argent elle a payé l'impôt (la
taxe).
3*
2i. Ej-, chlopcy, moje
chïopcy, ja wasza
dztewczyna,
A jak mi sie co stanie, to wasza przyczyna.
22* Doina; do pszeniczki,
doin% do zyta;
Jak jej nie nie pomoze, to z
nú* do byka.
2$* Upilem sie, upilem, nie
mogç se rady
dac;
Musisz mnie, dziewczyno, da domu pro-
_ wadzié.
24. Ej, bracie rodzony,
Mieniaj, sie. na zony:
Twoja zona bogata,
A moja wlochata.
25. Dziewczyno z Zamierica»
Nie wychodz za Niemca;
Bo Niemiec goracy,
Swiergoli stojacy.
CHANSONNETTES POLONAISES 317
21. Eh ! garçons, mes garçons, je suis votre
fille,
Et si quelque chose m'arriverà, c'est à
cause de vous (c'est vous qui -
en êtes responsables).
22. On achèvera la moisson jusqu'au fro-
ment, on l'achèvera jusqu'au seigle;
Si rien (nul) ne la soulagera, menez-la
au taureau.
23. Je me suis grisé, je me suis grisé, je ne
sais quel parti prendre;
Tu dois, fille! me conduire à la maison.
24. Eh! mon frère germain,
Changeons (troquons) nos femmes:
Ta femme est riche,
La mienne est poilue.
25. Fille de Zamiemec,
Ne te marie à un Allemand :
Car l'Allemand est fougueux (chaud),
Il fout debout.
3i8
a6. «Matuleriku, byl tu Maciek,
Chcial doniczki wiercic maczek.»
««Moja córuá, dâc by byIot
Przeciec by jej nie ubyîo.»»
27. Ej, daña moja daña,
Coz mi za przygana?
Oczki jak ciareczki,
Buzia jak émietana.
28. E ciuch, nie dala,
Pakulami zatkala
I gwoz*dzikiem przybiTa,
¿eby jej sie, nie gzila.
29. Matuleñku, byl tu mlynarz,
Spuécil portki, chuj mu wylazl.
CHANSONNETTES POLONAISES 319
26. «Petite mère! il y a été Matthieu,
Il a voulu de la jatte (terrine) pour y
broyer le pavot.»
««Ma fille (fillette) ! tu devais la lui donner
(pourquoi donc ne pas lui donner?),
Elle ne te manquerait (diminuerait) donc
_ pas.
27. Eh! dona ma dona*
Quel reproche peut-on me faire?
Mes yeux sont comme des prunelles,
Ma bouche comme la crème.
28. É tckoukh**, elle n'a pas donné [c-à-d.:
à faire l'amour],
Elle l'a étoupé (bouché avec de l'étoupe)
[c.-à-d.: son con]
Et bondonné avec un petit clou,
Pour qu'il [c-à-d.: le con] ne se pique
pas (ne soit pas furieux, ne s'agace
pas, ne démange pas).
29. Chère mère! il y a été le meunier,
Il abaissa ses chausses, la pine lui sortit.
* Sans signification. V. le renvoi au Nr.
47.
** Sans signification.
3*0
PIOSENKI POLSKIE
30. Odradajca, odradajca —
Ogolili panu jajca;
Dohrze i tak, dobrze i tak —
Ogolili dziéwoe pitak.
31. Zalecal mi sic mlynarski éwiniarz:
Jak byîa pogoda, to éwiaáe pesai;
A jak deszcz padal, to xe ton* basal.
32. Pytala sie oórka ojea,
Czy on goti swoje jajca. —
«Moja córus, ja ci zyeze,
Wei nozycaki, ogól pico*.»
33. I zesziy sie trzy Marysie .{= szly se trzy
panny] i gadaly o tena,
Czemu kowal dupa; rucha, kiedy bije
mlotem.
CHANSONNETTES POLONAISES 321
3o. Odradaïtsa, odraddttsa* —
On a rasé les testicules à monsieur;
C'est bien même ainsi (même ainsi c'est
ê bien), c'est bien même ainsi —
On a rasé le con à la fille.
31. Il me faisait la cour, le porcher du meu-
nier:
Quand il faisait beau, il menait paître
des cochons;
Et quand il pleuvait, il dansait avec moi.
32. La fille a demandé à son père,
S'il rase ses testicules (couilles). —
«Ma fille, je te souhaite,
Que tu prennes des ciseaux et te rases
ton coa»
33, Et elles se sont rassemblées, trois Maries
[= elles marchaient, trois demoiselles],
et elles parlaient (devisaient) de ça,
Pourquoi le forgeron remue son cul,
quand il bat avec le marteau?
* Sans signification.
KfvnTaâia. DX
21
^giMll i li ■ iti
-pf----r-**-r--~ T ' ' - -
34. Z tarnte) strony Bugu panny sie, ka¿paly,
Na olszowym kierzku pichny powieszaly.
f*rzyszedî sttrry d jafoef, zbiera je da kupy, —
KaBda panna lap za swojq, przyszywa
do dupy.
35. Z taattej strony Bugu
Siedzi chlop aft dr^gu:
Jajca mu $¡4 biel*^
A panay sie émieja¿.
36, Z tarntej strony Bu&u t= Hdu]
S le d zi [= jeckal] cbu} na dr*gur
Pizda na lopacie :
«Jak sic masz, mój [= macie,] brade.»
A Jasiek [= chlopak] hn odpwwiedziàf,
stojai za chalupa :
*¿adtn ttajstcr «c füe zrobi, jak nie
rusza dupa;.»
cHANaofrtíErrfes polonaises 323
Et Jeannot [fe garçon] teuf rebondît, re-
stant debout (caché) derrière la cabane :
«Auctitì maîfré he Fera frfodtiîra) rien,
s'il ftë cernile pàk soh cul.»
34. De l'autre côté du Boug les demoiselles
se baignaient,
Elles ont pendu (attaché) leurs cons à
üh petit buisson d'aune.
Il est vetìu un vieux diable, il lés (les
cons) hiét èriSëiftblë (amassé), —
Chaque demoiselle attrape le sten (con)
et l'attache (le coud) au cul.
35. De l'autre coté du Boug
Est assis un homme (manant) sur une
barre:
Les testicules lui reluisent de blancheur,
Et les demoiselles en rient.
36. De l'autre côté du Boug [= de la terre
férniè, dù continent]
ɧt assisi
Allait] le vif (est assise la
pfne7 Sur une barre,
Le con s*tir une pelte:
«Comment te portes-tu, mon frère?»
21*
324
PIOSENKI POLSKIE
37. Czy moja, czy nie moja,
Pedzi wolki do jeziora;
Jeszcze wolków nie przygnala,
A juz mi sic spodobala.
38. Matulenku, brzuch miç boli, —
Zaprowadzcie miç do stodoly,
Polózcie mie, kolo snopa,
Przyprowadzcie do mnie chlopa.
39. Matulenku, daj mnie za ma¿>
Albo mi jaj nitka; zawia¿,
Albo nitka;, albo lyczkiem,
Albo z portek kasalyczkiem.
Warjani :
Matule'ku, daj mnie za mai,
Abo mi ja; nitka; [= kuékaj zawiai,
Abo mi )dt zalep
gun*, —
Bo, dalibóg, nie wytrzymam.
CHANSONNETTES POLONAISES 325
37. La mienne ou pas la mienne,
Elle chasse (pousse devant soi) des bou-
villons (petits boeufs) au lac;
Elle n'a pas encore mené (chassé) les
bouvillons jusqu'au bout,
Quelle parvint déjà à me plaire.
38. Petite mère! le ventre me fait mal, —
Conduisez-moi dans la grange,
Mettez-moi près d'une gerbe,
Amenez-moi un homme.
39. Chère mère! marie-moi,
Ou me le (c.-à-d.: le con) lie (noue)
avec un fil,
Ou avec un fil, ou avec une écorce,
Ou avec un bandeau (une ficelle) de
chausses (de pantalon).
Variante:
Chère mère! marie-moi,
Ou me le lie avec un fil [= avec une
pine],
Ou me le bouche avec de l'argile (avec
de la glaise), —
Car, ma foi! je ne pourrai pas y tenir
plus longtemps.
3^6 PIOSENKI POLS£I$
40. Ojcu grycon, njatçe grycqn,,
A çj6runj 2 p^tek gjçon.
41. Przeskoczyla bez koryto,
Sikla, piardla — dobre i tot
Zsuneja sic bez fòrcipe^
Ai jej wlazïa drzazga w pjup^
42. A día moje} caarnej siuéki
Trzeba tçgiej chlopskiej kuékL
43. Wojtek z Kaékom sie uwijol
í zlápofjo za specyjol,
A ona go za épàroga,
Ze az krzyknon «olà. boga!»
Wqrjant (cf. 47):
Ksiadz dobrodziej prowincyjal
ZÌapal Kaakç za s^ecyja^
Ona jego za éparoga, '
Az ksiadz krzyknaì bçça !»
CHANSONNETTES POLONAISES 3*7
40. Pour le père us pain de recoupe, pour
1* mère un pain an recoupe,
Et pour la fille l'instrument des chausses
(c.-à-d.: la pine).
4V SU* snuift par-dessuft une
auge,
Elie pissa* elle péta — aséete ça est boni
Elle glissa par «a ais (une planche),
Tant qu'une éefcard* kit pénétra le con.
42. Et pour ma pisseuse noire (mon con noir)
Il faut une solide pine de paysan.
43. Albert a couru çà et là (a dansé) avtc
fiatheriiy
Et l'attrapa par la friandise (cv-à-4.: le
con)*
Et elle le [attrappa] par l'asperge (c.-à-d.:
la pine),
Tant qu'il cria: «grand Dieu!»
Variante (cf. 47):
Monsieur l'abbé provincial
Attrapa Catherine par la friandise,
Elle l'attrapa par l'asperge,
Tant que le prêtre cria: «grand Dieu!»
328
PIOSENKI POLSKIE
44. Ja myélalam, fe pan chybil,
A pan trafil, jeszcze przybil.
45. Poszla dfiewka doic [= baba w pole],
Trafila na byka [= Napotkala byka] :
«Coz to za bestyja [= psia jucha],
Co nie chce dac mléka?»
Pce, pce byka w jaje,
Niechaj mléka daje, —
Hej, kolenda, kolenda!
46. Poszla baba srac w konopie
I znalazla gówno chlopie:
«Byl tu mój, byl tu mój,
Bom poznala jego gnójh
CHANSONNETTES POLONAISES 329
44. Je pensais (croyais) que monsieur avait
manqué (donné a côté),
Et monsieur a atteint (touché), et par-
dessus (encore) bourré.
45. La servante est allée traire [= Une vieille
femme s'est rendu en campagne],
Elle rencontra un taureau:
«Qu'est ce que cette brute [= ce co-
quin],
Qui ne veut pas donner du lait?»
Frappe, frappe (bats, bats) le taureau
sur les couilles,
Pour qu'il donne du lait, —
Hé! kolenda, kolendal*
46. Une femme est allée chier dans la chè-
nevière
Et elle y trouva la merde d'un homme:
«Le mien (mon mari) y a été, le mien
y a été,
Car j'ai reconnu sa fiente h
* Le mot Molenda
(pron.: colinda) provient du latin
calendae et veut dire
maintenant en polonais: z) chan-
son de noël, s) étrennes, 3) tour
fait aux jours de noël
par des garçons chez les habitants de localité pour y
chanter les chansons de noël et recevoir les étrennes.
Dans une de ces chansons les mots Hej, kolenda,
kolenda /
se répètent après chaque strophe en
sorte de refrain.
Notre chanson étant chantée sur le même air que la
chanson de noël sérieuse, que nous venons de mention-
ner, lui a emprunté aussi le même refrain.
Î30
PIOSSNitl PQJtSfc»
Poszïa bafea ¿y*/ w konopie
I analgia tort?» chltpi+s
«Byl fu- mój, by! tu mój,
Bom znalazla jego strój!
47 (cf. 43, Variante}:
Wlazla Kaáka na drabinç —
Oj ta daña moja daña,
Pokazüla odrobin*
Oj ta daña moja daña.
Ksiadz dobrodzie^ prowtnçyjal «•
Oj ta daña.. ..
Zlapal Kaákc za specyjal —
O* ta ¿ana-*,...
QfgWefcta zdolu wola: —
O ji ta .. s, *
«DQbre4zi*ju, biadar gela 1%
Oj ta____
Ksiadz dobr$4»e¿ glow* kim* —
Oj ta.....
«t,ep$za gola, oiíli siva.»
Oj ta daña moja danai
CHANSONNETTES POLONAISES 3J|
Variante décente {emvmabl*, bienséante):
Une femme est allée dormir dans la chè-
nevtère
Et elle y trouva les bottes d'un homme.
Le mien y a été, le mien y a été,
Car j'ai trouvé sa parure (son vêtement) !»
47. Catherine a monté â une échelle —
Oï' ta dona ma dona, *
Elle a montré un petit peu (une parcelle,
Oî ta dana ma dona.
Monsieur l*abbé provincial —
Oî ta dona.....
Attrapa Catherine par la friandise —
Oî ta dana.....
L'organiste crie d'en bas: —
or ta_____,
«Monsieur le curé,, mais elle est donc, nue
(rase,pelée) [c.-à-d.: eUe a un con nu]!»
Oîta.....
Monsieur Pabbé hoche la tête: —
Oï ta.....
«La nue est meilleure que la grise.» —
OY ta dana ma danai
* Un très-fréquent refrain dans les
chansons popu*
laires polonaises, et n'ayant du reste aucune significa-
tion particulière.
332
PIOSENKI POLSKIE
48. Chalupeczka nìzka —
Ojciec matke écíska;
I my tak bçdziemy,
Jak [== gdy] sie pobierzemy.
49. (cf. 4). Kaáka za piec, Maciek za nia,,
Spuácil portki, dalej na ni^!
««Ej, Macieju, co robita!
Chyba mnie tarn zadusita.»»
«Nie, Kasiuniu, nie zaduszç:
Jakem zaczal, skonczyc muszç »
50. STuchaj, Kaáka, co ci powiem:
* Wysmaruj se psiuchç Iojem;
Bo jak wlézie cialo w cialo,
Zeby dupsko nie skzypialo.
CHANSONNETTES POLONAISES 333
48. Cabane (maisonnette) basse —
Le père embrasse (serre) la mère;
Et nous aussi ferons le même, i
Quand nous nous serons mariés.
49. Catherine derrière le poêle, Matthieu la
suit,
Il abaissa ses chausses, en avant sur elle !
««Eh! Matthieu, que faites-vous*
Vous risquer de m'étouffer là-bas.»»
«Non, Cathi, je n'étoufferai pas:
Comme j'ai commencé, je dois finir.»
50. Écoute, Catherine, qu'est-ce que je te
dirai :
Graisse-toi le con avec du suif;
Pour que — quand le corps pénétrera
dans le corps —
Le culon (le cul) * ne craque (crie) pas.
* Le mot polonais dupa,
le cul, avec ses dérivés,
dimin. dupka, dupcia, dupina, dupinka
(petit col) ....
et grossier duptko
(gros col), est employé aussi souvent
pour le mots désignant le con: pica, piena,
pitia, pi eh**,
pisda i psiocha, psiucha ; pitak; tiuska.......
»4
WQSENKI POLSKîE
51. Mamulemfcm^ kkfca»>
Wk»Io Ali cól W pichas:
O], cy k&nar, cr macha,
Cy káwal cybttcha.
X
52. Wészfy baby -w M*. *éznicç :
«Wsadz* nan% Cmija áaraz Vr |>iû^F
Bo ci jajca 4*t*z ¿dtíszém (¿düáftm)
I go sobie same wétózem (wdasíta).»
Dusz* baby, kiejby zmory;
A tu drugie hajd z komory.
I im takze tei w to graj:
«Dalej ze go nam tu daj!»
CHANS30KNBTT1S POLONAISES 33$
51. Petite mère! j'éternaerai* **■
Quelque chose m'est entrât (tf* pénétré)
deus »oft petit cdn:
Oh! seit un cousin, séit «riè mòuche,
Soit un morceau de la chibouque (du
tuyau de pipe).
52. Plusieurs teifimes sont entrées dans ma
chambre à coucher:
«Mets-nous sur-le-champ (tout de suite)
ta pine dans le con!
Car autrement nous t'étranglerons tout
de suite tes couilles
Et nous nous y la (c-à-d.: la pine) ferons
entrer de force nous-mêmes.»
Les femmes étranglent (suffoquent), à
l'égal de cauchemars;
Et voilà tout (Tun Coup les autres ap-
paraissent du garde-manger (de la
chambre).
À elles aussi voilà ce qu'il plait:
«En avant avec elle (c-à-d.: avec la
pine), donne nous la ici!»
336 PIOSENKI POLSKIE
53. Oj, oda oda oda, —
Mój kurasek niby woda;
Bo i Kaéka staroácina
Z mym kuraskiem sie wycina.
54. Jechalem se bez Zelechów,
Dalem pannie garéé orzechów.
Panna chrupie [= ïupie] kiej wiewiórka,
A ja sukam, kçdy dziurka.
CHANSONNETTES POLONAISES 337
54. Oh! oda oda oda* —
Ma pine est presque comme l'eau;
Car même Catherine du staroste (? ma-
rieuse, courtière de mariage)
Se joue avec ma pine.
55. Je passais (traversais) Zelechow (Jélé-
J'ai donné à une demoiselle une poignée
La demoiselle croque comme un écu-
Et moi je cherche, où est le petit trou.
* Sans signification.
khove),
de noix.
reuil,
Kovnraòta, m.
22
VARIA.
I. LE PIGEON ET LA PIGEONNE.
Le pigeon : Veux-tu que je le poûsssse, veux-
tu que je le poûsssse?
La pigeonne: Comment est-il grrrôs? com-
ment est-il grrrôs?
Le pigeon: Grrrôs comme le pouce, grrrôs
comme le pouce.
La pigeonne: Il est trop grrrôs! il est trop
grrrôs !
(Lorraine).
2. PLUIE ET SOLEIL EN MEME TEMPS»
C'est le diable
Qui prend sa fille
Pour une aiguille
Et son garçon
Pour un étron.
(Formulette du département de la Marne.)
VARIA
339
3. BÉBÉ, MONTRE TA QUÉQUETTE.
Quand un petit garçon de 2 à 4 ans se
trouve au milieu d'un cénacle de femmes
(aucun homme ne se trouvant présent), elles
s'en amusent de la façon suivante:
— Bébé, embrasse ta main. (Et bébé
obéit).
— Bébé, embrasse ton pied. (Ce qu'il
fait facilement.)
— Bébé, embrasse ta quéquette.*
Et Bébé croit que cela sera lui aussi fa-
cile que le reste. Mais impossible! Et les
efforts, accompagnés de petits gestes d'im-
patience qu'il fait pour y arriver produisent
l'effet le plus comique ; ce qui fait pâmer de
rire l'entourage féminin.
Quant à Penfant il oublie bien vite son
insuccès, ce qui permettra de renouveler
l'expérience à la prochaine occasion.
(Paris.)
* Un des innombrables noms du membre des enfants.
22*
340
VARIA
4. DEVINETTES DIVERSES.
— Pourquoy ont les femmes plus de pulces
que les hommes?
— Pour ce qu'elles trouvent aux femmes
la rivière d'un costé et le vent de l'autre.
Questions enigmatiques (Dans UHetro-
politain, 'Solon de VogeO XVIe siècle.
— De quoy a le cotmin plus gram peur ?
— C'est d'un homme a grise barbe.
Adevineaux amoureux (XVe siècle) Ré-
impression Techener, i83i.
— Qui est ht plus douce plume du monde ?
— C'est celle d'un estroni musy.*
Adevineaux amoureux.
— Qui est-ce qui a le eu chaud, la queue
raide et qui fait trembler les femmes?
— La poêle où Ton fait les crêpes.
(Loiret)
— Monsieur et madame sont au lit, ma-
dame ne peut dormir sans que ce soit de-
* moitL
VARIA
341
dans. Monsieur se lève et le met dedans.
«Dormez, madame, c'est dedans».
Madame ne peut dormir sans que le
— Madame tend son trou, 1 uv
Monsieur y met son p'tit bout:
«Tenez, madame, en v'ià pour vos
— Femme qui va acheter du vin pour
— Quand est-ce qu'il y a le plus de trous
en l'air ?
— Le dimanche des Rameaux, au moment
où tout le monde baise la terre.
— De quoy sert un pet à la cour?
w»'— Il sert de huissier, de trompette et de
sergent a son maistre. Car il va sonnant
derrière son maistre et si ose bien prendre
le plus hardy homme par le nez.
Adevineaux amoureux (XVe siècle.)
le verrou soit poussé.
(Loiret.)
quatre sous.
quatre sous.
(Loiret.)
342
VARIA
— Un pet espousa une vesse,
Tous deux furent nez d'une fesse
Et tant ensemble esté ont
Qu'ilz ont engendré un estront
Or sont le pet et Pestront mors,
A devinez en quel repaire
La vesse prendra son douaire?
— En vostre nez tant qu'elle dure.
Adevineaux amoureux (XVe siècle).
5. PROVERBES LANGUEDOCIENS.
(Dépt du Gard.)
Davan que passa la cablhio eau regarda
lou traue. (Avant d'introduire la cheville
il faut regarder le trou.)
Se perdounavo pas lou pecat de las bra-
hios, Di eus en soun paradis auriè pas que
de pahios. (S'il ne pardonnait pas le péché
des haut-de-chausses, Dieu dans son paradis
n'aurait que de la paille, c-à-d. rien qui
vaille).
VARIA
343
Tristo pourtaduro
Que la merdo quand es maduro.
(Triste fardeau, c.-à-d. chose difficile à
retenir, que la merde quand elle est mûre.)
Aimo la viando cruzo ou aimo mai lous
iôus al kiou qu'a la padelo. (Elle aime la
viande crue ou elle aime mieux les œufs au
cul qu'à la poêle; se dit d'une femme ar-
dente en amour.)
Es coumo dono Viano. (Elle est comme
dame Viane qui concevait sans avoir besoin
d'homme.).
Que vei pissà et noun pisso
Crèbo de malisso.
(Qui voit pisser et ne pisse, — crève de
malice).
Al bouc! al bouc! (au bouc! au bouc!
c'est ce que l'on crie aux femmes qui re-
cherchent les hommes.)
344
VARIA
6. PROVERBES DIVERS.
Très-grans envies dire os:
Si sont de II kiens à I os
Et de n povres a 1 huis
Et de plus dire je ne puis
Ne plus grandes nuls hon ne vit
Fors de II femmes à I vit.
Boucherie, 'Fragments d'une anthologie pi-
carde' (XIII« siècle), (Dans 'Revue
des langues romanes' 1872).
Le sepulchre, la vulve, la terre seiche,
la mer et le feu ne disent jamais: c'est assez.
L. Joubert, *Erreurs pop.' 1600.
Un homme ne sçauroit porter deux
femmes et une femme portera six hommes
sans se fatiguer.
Théâtre des boulevards1, 1756, I, p.
176.
Il n'y a trou qui ne veuille sa cheville,
lardoire son lardon et guaine qui ne souhaite
son couteau. Idem, p. 117,
C'est grand pitié quand beauté
Faut à eu de bonne volonté.
'Ducatiana', Amsterdam, 1738, p. 490.
VARIA
345
Il se fait mauvais fier (comme on dit en
commun proverbe) de la bête qui a deux
trous sous la queue.
L. Joubert, 'Erreurs pop/ 1578, p. 498.
Convienele ala moça baratear su virgo
porque no tiene sino uno. (Il faut que la
fille marchande bien son pucelage pour ce
qu'elle n'en a qu'un.)
Prov. espagnol. 'Miroir pour savoir la
langue espagnole', Rouen, 1623, p. 392.
Wer trinkt ohne Durst,
Küsst ohne Lust,
Isst ohne Hunger
Stirbt sieben Jahre junger.
(Celui qui boit sans soif, baise sans plaisir,
mange sans faim, meurt sept ans plus tôt.)
Oberharz. Lohrengel, 'Altes Gold.
Deutsche Sprichw. und Redens-
arten', Clausthal, i860. § 860.
Qui joue des reins en jeunesse
Il tremble des mains en vieillesse.
Béroalde de VervUle, 'Le moyen de par-
venir* (vers 1610). Edit. Jacob, p. 307.
346
VARIA
Depuis que la couille passe le vit,
Adieu vous dis.
Idem, p. 3i5.
Fille à qui la bouche pleure, le c... lui rit.
Idem, p. 17.
.....mais c'est un entre cent, ainsi que
tout le monde ne peult avoir les couillons
d'acier.
Noel du Fail. (XVI« siècle) 'œuvres facé-
tieuses', Édit. Assézat 1, 105.
Il faudrait chier bien droit pour qu'il soit
content.
(Se dit de quelqu'un qui n'est jamais con-
tent de rien.)
Proverbe des environs de Paris.
Ine jône feie qu'a l'hite ni sâreu fer on
pet. (Une jeune fille qui a la foire ne saurait
lâcher un vent. Se dit à propos de choses
incompatibles).
Prov. wallon, Dejar din, actionnaire des
spots ou prov. wallons.
VARIA
347
I faut renvoyer Y nonette*
Via r malade qui pète.
Valenciennes, Hécart, 'Diet, rouchi'.
Que peut le parfumeur avec le péteur?
Prov. arabe, Berggren, 'Guide fran-
çais-arabe' 1844.
Il est plus peureux que celui qui ne peut
plus lâcher de pets. (Il est très poltron.)
Prov, arabe, Kazimtrski, 'Diet, arabe-
français*.
Femme qui empres son mari poit**
De quatre choses le conforte:
Il sent, il oyt et si en boit
Et si scet qu'elle n'est point morte.
Adevineaux amoureux (XVe siècle).
Amore, merda e Venere
Son tre cose tenere.
Proverbe de Florence, 'Archivio per le
tradiz. pop.' 1883. p. 443.
* La religieuse, la garde-malade.
** pète.
VARIA
I n' fat nin rnoî s' cou po n' vesse. (Il
ne faut pas renier son cul pour une vesse.)
Prov. wallon, Dejar dirt, Diet, des spots.
I n' fat nin horbi s' cou d'vant de chîr.
(Il ne faut pas s'essuyer le cul avant de chier).
Idem.
Vorsicht ist besser als Nachsicht hat das
Maclle g'sagt, hat de Arsch vor em Scheissa
putzt.
Schwaben. — Edm. Hbf er, 'Wie das
Volk spricht', 1876, § 1279.
ü est trop tard de resserrer les fesses
quand on a chié dans son lit.
Pr. wallon, Dejardm, cDict des
spots*.
Far la teriaca senza licenza. (Chier dans
ses chausses ou dans son lit sans le vouloir).
Prov. italien, Due?, 'Diet. ital. françois',
1678.
Più antigh che el cagar a brazz. (C'est
plus vieux que l'action de chier dans ses
culottes. Cela remonte loin.)
Prov. de Parme, Malaspina, 'Voc.
parmigiano-ital.', 1859.
VARIA
349
On disait au XVIIIe siècle d'un enfant
qui ne taisait plus caca au lit, qu'il avait la
clef de son derrière:
Sachez que le nôtre, morbleu,
Ne marche plus à la lisière,
Qu'il a la clef de son darrière.... *
Harangue des habitants de Sarcelles à Mgr.
Charles, dans 'Pièces et Anecdotes', IIe partie,
p. 155, 1741.
Duré dal caghë al pissè. (Durer du drier
au pisser, c'est à dire, peu de temps.)
Prov. piémontais, Zalli, 'Diz. piem.-îtal.'
1830.
Prends garde que le morveux (le nez, ïe
visage) n'emporte le foireux (le cul). — Se dit
à un enfant sur le point de faire la cul-
bute).
Locution du Bessin, Joret, *Ë$s. s. le
pat norm, du Bessin.'
Il y a de la merde au bâton. (H y a
quelque chose là dessous, il y a quelque an-
guille sous roche.)
Prov. français, Marin, *Dict franç.-holl.'
XVIIIe siècle.
350
VARIA
A un chascun sent bon sa merde.
Prov. du XVI* siècle, Leroux de
Lincy, 'le livre des prov. fi*.'
Avoir chié dans le panier de quelqu'un
jusqu'à Panse. (Avoir tait à quelqu'un toutes
les avanies possibles.)
Prov. français.
Vous avez chié dans l'âtre. (Vous avez
manqué de tact dans cette visite, vous ne
serez pas en bonne odeur dans cette maison.)
Locut wallonne, Dejardm, 'Diet, des spots'.
Il y a tié den m'sa jusqu'au cadenat
(Il a comblé la mesure).
Valenciennes, Hécart, Diet rouchi'.
Il a chié dans ma malle. (Il m'a causé
des ennuis.)
Due?, 'Diet franç.-ital/, 1678.
Er freut sich als ob ihm Jemand in die
Tasche geschissen hätte. (Il n'est pas con-
tent du tout)
Frischbier, 'Preussische Sprichwörter'.
Sinti à s'cou kmint les âw' vesset (Sentir
VARIA
à son cul comment les oies vessent. Juger
d'autrui d'après soi-même.)
Prov. wallon, De jar din, 'Diet, des spots'.
I n' chéïe qu* avou V cou d'à Mathî. (Il
ne chie qu'avec le cul de Mathieu ; il ne voit
que par les autres.) Idem.
Ni chîr qui d'on cou. (Ne chier que d'un
cul; se dit de deux personnes en parfaite
ntelligence. Idem.
Chier par le même trou. (Se dit de deux
personnes intimes).
(Deux Sèvres.)
Il a la merde bien près du cul. (Se dit de
quelqu'un très susceptible.)
(Deux Sèvres.)
Pisse clair et fais la figue au médecin.
L. Joubert, 'Erreurs popul.' 1600.
Qui bien dort, pisse et crolle
N'a besoin de Maistre Micolle.
Idem.
Per si fìcea doù médecin
Coù pissà ciar sera e matin.
Prov. de Nice, Toselli, 'Recuei de
prouverbL'
VARIA
Chi pissa contro '1 vento, se bagna la
camisa.
Prov. de Venise; Pokjualigo, ^Raccolta
dei prov. veneti'.
(Même prov« à Nice selon Toselli, et à
Trieste selon Cassoni, 'Saggio di
prov. triestini.')
Ha pisciato in più d'una neve. (11 a pissé
en plus d'une neige, il est versé et expéri-
menté aux affaires.)
Prov. italien. Duer, "Diet. ital.-franç.'
1678.
La louange de soi mesme est une cou-
ronne de merde.
Prov. français du XVIIIe siècle.
Châlon^ku
fr.-breton', Mss. de la Eibl. nat. Ponds
celtique, 68; sub verbo louange.
7. LA HAUTËtnt DE l'éVIÉK,
(Conte du Gard.)
Le mot languedocien aiguieiro signifie en
même temps évier et eon. Un mauvais
plai-
sant ayant interpellé deux grandes et belles
fates venues de la Gascogne dans leí Céreo»©*
VARIA
353
pour vendre de la toile, lui dit : Vous afour-
tisse, doumaisèlos, que pourtas Vaiguieiro nauto.
(Je vous certifie, demoiselles, que vous por-
tez haut votre évier.) A quoi les gasconnes
répondirent: «aco's pas coumo vostro maire;
la pourtavo tant bas que tout lou mounde t
attendié. (Ce n'est pas comme votre mère;
elle l'avait si bas qu'il était à la portée de
tout le monde.)
8. LE ROITELET ET LA BUSE.
Conte des montagnes du Forez.
Le roitelet courtisa un jour la buse; la
buse n'y prit garde; enfin le roitelet brusqua
le dénouement. S'escrimant avec ardeur il
demanda à la buse : «Sins-tu,* buse, sins-tu ?»
La buse étonnée qui n'a rien senti répond:
«Sinte rin dô tu».** «Ah! répond piqué le
roitelet : «T'en fous ma un prou gros migeon !»
Comparez KoimraSuty t. I, p. 10 (le
conte
russe: (le moineau et la jument'.)
* sens-tu?
*♦ je ne sens rien du tout.
♦♦* ahi je t'en donne pourtant un assex
gros mor*
ceau 1
XoxmráSia. JSL 23
354
VARIA
Q. LE LOUP QUI VEUT CHATRER LE
LABOURER.
(Conte <du Pays messi».)
Un laboureur conduisait aux champs
son cheval attelé a une charrue, lorsqu'il fit
ià rencontre d'un loup. Celui-ci examina le
cheval, le trouva à sa convenance et dit: je
prends cette bête pour moi, j'en ferai un ex-
cellent repas. Le laboureur effrayé ne savait
quel parti prendre, lorsque, pour gagner du
temps, il imagina de dire au loup: loup, si
tu veux m'attendre ici, fai un cheval à la
maison qui est beaucoup plus gros que celui-
ci; je vais te le chercher. Je veux bien, dit
le loup, mais si tu ne reviens pas avec ce
cheval que tu m'annonces, je t'avertis: tu
seras châtré. Voilà mon laboureur rentré
tout penaud à la maison. Qu'as-tu? lui de-
mande sa femme. — Ah ! je suis désolé, j*ai
rencontré le loup qui a voulu prendre mon
cheval ; potir me débarrasser de ce méchant
animal, je lui ai dit que pen avais un autre
à la maison, que falláis le chercher. Et
maintenant je suis menacé d'être châtré
quand il me rencontrera, puisque je n'ai pas
d'autre cheval. — «Ce n'est que cela, dit la
VARIA
355
femme ; tiens, donne-moi tes vêtements.» Et
la femme s'habille avec les vêtements de
son mari, puis ne dirige vers le lieu oà il
avait donné rendez-vous au loup, mais sans
emmener le cheval? — Le loup attendait.
— Où est ton cheval? — Je n'en ai point.
— Eh bien! tu vas être châtré. Et il se mit en
devoir d'exécuter sa menace. Tout d'un coup
le loup dit avec stupéfabiion : «mais, tu es
déjà châtré, voilà la plaie ! oui voilà bien la
plaie! attends là un instant, je vais au bois
chercher un herbe pour te guérir. — En
allant au bois le loup rencontra le renard
et lui raconta ce qui venait de se passer. Le
renard n'y tint pas et dit: il faut que j'aille
voir ça; il arriva près de la femme et alla
vérifier le fait avancé par le loup. A ce
moment la femme fit utf gros pet et le
renard s'enfuit épouvanté. Ayant de nouveau
rencontré le loup il lui dit* ne retourne
pas près de ce laboureur, il te tirerait des
coups de fusil, comme il vient de me le faire.
— Et c'est de cette manière que le labou-
reur et sa femme purent conserver leur
cheval.
23*
356
VARIA
IO. JURONS ET SERMENTS.
«Par le masque de mon derrière.» Théâtre
des boulevards', Pans, in 16, 1856, 1.1, p. 17.
«Par les mamelles de mon cul.» Idem,
ibid. p. 6.
«J'en jure par les quatre fesses qui m'ont
engendré.» Idem, t. II, p. 202.*
«Sainte Merde!» Idem, t. I, p. 20.
H. MADAME, VOUS AVEZ UN TROU DEVANT
vous. (Facétie.)
Pyrra s'essouflant le poumon
Pensa faire une cullebutte,
Mais son homme empescha sa chute
En disant: prenez garde aux trous,
Vous en avez un devant vous.
Elle à cela ne fit que dire :
• Ardê! voilà bien de quoy rire!
L. Richer, 'L'Ovide bouffon', 1662, p.
44.
* Comparez : con appelle
Jils de quatre /esses celui
à qui ob veut dire une
légère injure.» Ph. Leroux,
'Dictionnaire comique* (XVIII«
siècle).
VARIA
357
12. COMMENT ON A DES FILLES.
! Quand une femme met au monde une
fille, on dit du mari que les pieds lui ont
ripé (glissé) ce qui a fait fendre l'enfant en
chantier, ce qui est cause qu'ils ont un «gar-
çon fendu.»
___ (Poitou.)
13. L'ART DE NE PAS FAIRE D'ENFANTS.
Quand il survient un enfant à un couple
resté longtemps sans en avoir eu, on dit que
le poignet a manqué au mari.
(Est de la France.)
Beaucoup de maris pour n'avoir pas d'en-
fants battent dans la grange et vannent de-
hors.
(Est de la France.)
C'est ce qu'on appelle en bien des endroits
moucher la chandelle.
On dit d'un homme ardent qui fait in-
définiment des enfants: c'est un serin avec
une pine de caniche. On sait que les chiens
ont du mai à se séparer physiquement des
chiennes, l'accouplement terminé.
358
varia
14. i/AIGUILLETTE NOUÉE.
Les jetmes époux doivent avoir pratiqué le
Coît, avoir regardé à ça, avoir dorme la pièce,
avant le jour des noces, sous peine de se
voir nouer PaglHettte (l'aiguillette). L'ai-
guillette nouée empêche le rapprochement -
sexuel. (Deux Sèvres.)
15. POUR EMPÊCHER LES ENFANTS DE
PISSER AU LIT*
Si cest accident advient durant le som-
meil profond, ainsi que voyons coustumière-
ment és jeunes enfans, sera bon se présenter
plusieurs fois à pisser avant que dormir et
principalement allant au li et; user des viandes
et du boire tel qu'avons cy-devant men-
tionné, outre cela si les enfans sont encore
petits les faut fouetter et menacer afin qu'il*
s'en donnent garde; les mener quelquefois'au
llct dans lequel auront pissé, battre et fouetter
devant eux quelque poupée que Ion feindra
avoir pissé att lict afin qu'ils voyent combien
sont rudement traictez ceux qui pissent au
lict ; et quand ils sont grands, les reprendre
.....et si l'on ne peut autrement, faire
VARIA
359
comme les bonnes gens du temps passé,
mettre coucher dedans le lict quelque image
de Sainct, afin qu'ayans révérence à ceste
image ils se contiennent.
Jean Liebaut, Trois livres des maladies
des femmes'. Rouen, 1649, p. t45.
l6. USAGE DU XVIIe SIÈCLE A ROME*
«Ceux qui ont été poivrés dans un bordel
à Rome, s'en vengent en cassant une bou-
teille d'encre contre la porte de cette mai-
son, pour la rendre suspecte aux autres.»
Saint Amant, 'la Rome ridicule1 (poème
burlesque de la fin du XVII« siècle),
§ VIII, en note.
17. USAGE DE CHIER EN COMMUN.
Les juifs de Zakou dans k Kurdistan ont
une habitude singulière. Comme la ville
manque absolutement de fosses d'aisance, la
population entière se rend tous les matins
par bandes nombreuses aux bords du tor-
rent, dont il a été question plus haut. Là,
36o
VARIA
les hommes d'une part et les femmes de
l'autre, mais à distance très-convenable, se
placent sur trois rangs. Les notables de
l'endroit au premier; les gens de moyenne
classe au deuxième, et les pauvres au troi-
sième. Tout en vaquant à leur besogne
matinale, les hommes fument et s'occupent
de leurs affaires: mais souvent la discussion
s'anime, et même elle dégénère en querelle.
Alors on s'injurie, on se menace du poing,
on finit par se pousser, pour en venir aux
mains. C'est le spectacle le plus burlesque
que l'on puisse s'imaginer. Les femmes ne
restent pas toujours spectatrices inoffensives
de ces combats; souvent elles viennent en
agrandir les proportions et en prolonger la
durée par des cris bruyants, par des in-
jures, et par la part active qu'elles y prennent
bravement. Lorsqu'enfin le calme et la paix
sont rétablis, on se rend ensemble dans la
synagogue pour y faire la prière du matin.
C'est ainsi l'usage chez les [juifs] Kourdes.
/. J. Benjamin, 'Cinq années en orient'.
p. 4*.
Un usage analogue avait lieu autrefois à
Troyes en Champagne. Voy. Mémoires de
l'Académie des Sciences etc. de Troyes, an X
p. 20 et suiv.
VARIA
36l
l8. POUR EMPÊCHER LES ENFANTS DE
CHIER AU MILIEU DU CHEMIN.
Quand on rencontre un enfant chiant au
milieu du chemin, on lui dit: prends garde
à toi, il te viendra un compère Loriot (or-
gelet) dans l'œil* (Lorraine), ou une pourri-
ture de chien (plaie, bouton) dans le derrière
(Morbihaa)
19. LE PETIT FRÈRE.
Un des innombrables noms donnés par
plaisanterie au membre viril est 'le petit
frère'. Il est ainsi appelé parce qu'il est né
en même temps que la personne qui le
possède. C'est un frère jumeau.
On trouve dans le 'Retour de la gaieté
composé des plus jolies chansons connues',
(troisième édition), troisième-recueil, Lille,
in 32, 1808, p. 13 une chanson intitulée
* Dans Cotgrave%
'French-engl. Diet*, 1650, on Ut:
equi refuse à une femme enceinte, un orgueil (un
orgelet) lui vient à l'œil.»
36a
VARIA
mon petit frère dont nous reproduisons une
partie :
.....Je vais donc vous tracer en grand
Le portrait de mon petit frère.
II est volontaire et mutin
Il ne se plaît qu'avec les femmes;
Toujours le petit libertin
Voudroit jouer avec ces dames.
Et pour vous faire juger mieux
De son bisarre caractère,
C'est au moment qu'il est heureux
Qu'on voit pleurer mon petit frère.
Au bal voyant un soir Phryné,
En jeune officier travestie,
Je lui dis; mon frère puîné
Veut entrer dans ta compagnie.
Le faux soldat répond alors:
S'il a la taille militaire,
Qu'il se présente, et dans mon corps
Je recevrai ton petit frère.
Depuis quelque temps il grandit;
Aussi devient-il intraitable.
Chez moi, dehors, le jour, la nuit,
Il me tourmente et fait le diable.
VARIA
363
Daigne avoir pitié de mes maux,
Gentille et naïve Glycère;
Pour me rendre enfin le* repos,
Mets en prison mon petit frère.
20. UNE FILLE QUI A PERDU SES GANTS.
Au 17e siècle on disait d'une fille
dépu-
celée, qu'elle avait perdu ses gants:
Isabeau tout epleurée
Se plaignoit sur le chemin:
— Falloh-il que si matin
Hélas! je me sois levée!
Que vont dire mes parents ?
Que je vais être grondée!
Que vont dire mes parents
J'y viens de perdre mes gants.
•Recueil d'airs*, 1697, p. 201.
21, LB SIGNE DE LA CROIX.
Dans les pays de foi naïve, comme la
Bretagne, la pauvre fille qui s'abandonne, au
moment de la jouissance suprême, fait le
signe de la croix.
E Renan, 'L'abbesse de Jouarre', préface.
364
VARIA
22. SAINT GILLES.
Dans certain convent de femmes du Dépt.
d'llle- et -Vilaine, il y a quelques années,
chaque pièce de la maison étant consacrée
a un saint, les latrines étaient consacrées
sous l'invocation de Saint-Gilles et une image
du saint y était exposée.
23. A SCHOOLBOY RHYME.
Amo, Amas,
I loved a lass
And she was tall and slender
Amas, amat
I laid her flat,
And tickled her feminine gender.
London.
24. DES SIGNES DE VIRGINITÉ.
.... J'ay pansé de pouvoir traiter s'il y a
quelque argumant certain du pucellage...
Les matrones ou levandieres* s'attribuent
cette prerogative de savoir mieus juger du
pucellage, que nous ou que les chirurgiens,
w* S*ges-femm«*.
VARIA
365
d'autant qu'elles y sont plus exercées et
duittes que les hommes, ayant familiarité
et accès libre avec les fitoes antières et
corrompues qui se communiquent plus vo-
lontiers aus sages femmes que aus hommes,
ancor qu'ils soint plus sages. Mais les ma-
trones s'y peuvent grandement abuser, sur
tout à faute d'estre bien versées an l'ana-
tomie des parties honteuses. Car celuy seul
peut cognoistre la vérité du pucellage qui
est bien exercé an l'observation occulaire
des matrices an divers ages. Hipocras dit
generalemant de toutte la médecine que le
jugement y est fort difficile. Je dis sam-
blablement qu'il est tres-mal aisé de juger
du pucellage et ancor plus d'en repondre,
suivant ce qu'est écrit an Aesope, de celuy
qui avoit toujours porté deux filles gemelles
dans une besasse pan due a son col, dez
qu'elles furent nées. Interrogé si elles étaient
pucelles, il dit, qu'il le repondroit bien de
celle qu'il portoit devant; mais nompas de
celle qu'il portoit sur le doz. C'est un
bestail de très-mauvaise garde, comme dit le
proverbe. Et quand à la cognoissance, tant
de la defloración que du pucellage, les sages
fames quelquefois an font trop bon marché.
J'y trouve bien plus de difficulté} quoy que
366
VARIA
je ne sots pas ignorant de l'anatomie uterine,
com' elles sont pour la plus part.... Or
pour montrer f abus qui 9e commet à la per-
quisición du pucellage, je deparuray les
signes et argumans que le vulgaire tient, an
deux ordres. L'un sera des plus vains, que
l'an recherche au visage, aux col, aux tetms
et ailleurs, sans visitación des parties se-
crestes-; l'autre sera, de ceus qu'on recherche
pins proprement ez abîmes des dittes parties :
a raison de quoy je reciteray quelques de-
postcions des levandieres pour montrer leur
accord es poins principalis qu'elles touchent.
Un des signes qu'on veut estre des plus
exprès est si absurde que rie* plus. C'est
que le tetin ou petit bout de la tette change
de couleur à l'instant qu'une filhe est déflorée.
Car son autour* devient tanné ou noirâtre
on autrement changé. O combien il y a
de vielhes filhes, vrayemant pucelles qui
l'ont ainsi conlouré? Cela est commun à
toutes les femelles que par le changement
de Tage cet autour (nommé phos des Grecs,
qui signifie aussi lumiere) change de cou-
leur. Et comment seroit-il possible que cette
mutation «vint à un instant, pour i'ouver.
* son contour.
VARIA
367
ture faire aw cabinet de virginité?____ Au-
tant vain est un autre signe que Ton veut
estre commun aux garçons et aux fuaes qui
ont perdu leur pucelage. Mesurés avec ma.
filet la grosseur du col, puis du mantón au
sommet de la teste. Si les mesures sont
egales la personne est vierge. Si le col est
plus gros, elle est corrompue. Car, disent-ils,
le col s'angrossit a l'instant que l'on se
corromt, ou an soy ou avec un autre
On dit aussi que à l'instant que les garsons
ou les fUhes perdent leur puoeüage k bout
du nez se antre-ouvré et que depuis on y
trouve manifeste separación des deus cartil-
lages. Mais c'est une baye * ... «
On fait aussi des preuves à cogaoistre si
une filhe est puceUe. Donnés kty un peu du
bois d'aloës pulvérisé, à boyre m à manger.
St ell' est vierge, pissera mconfttnant. Item :
mettes sur la braise des fealhes de lapas**
brisées et que la filhe an sante la fumée ;
si ne se compisse,, eü' n'est pas vierge.
Comme aussi, si eue ne devient pâle de la
fumée de fleurs dudit lanas» Tout cela est
mal fondé.... il faut s'approcher de plus
* un mensonge.
** patience, plante (eapeo* d'oseille.)
368
VARIA
près et dessandre aus abimes de l'anfer de
la tres-devote Alibec de Boccace,* auquel
le bon et saint hermitte Rustic mettoit son
diable. Cest là où on trouvera le secret du
pucellage, si aucun y an ha, et où Ton
sçaura ses nouvelles ...
Voyons ce que an rapportent les sages
fames. J'ay deus deposicions, Tune de Paris,
Pautre de Beam.... Commançons an Bear-
nois....
Nous, Jouanne del Mon et Jouanne Verguiere
et Beatrix Laurade, de la perroquie dEspere an
Beam, matrones et meyrouUeres, interrogades et
esprouvades; Certifican a tous et a umttes que
appartiendra, que per ordonnance de justice et
commandement de kaut magistrat, monsieur lou
Juge del dit toc a*
Espere, que lou qunmeme jour
del mes de may, Pon il cinq cens quarante cinq,
nous matrones sudittes, aven trouvade, visitade
et reguardade Mariette de Garigues, de Page de
quinte ans ou environ, sus asso; que laaHtte
Mariette diste que ero for sode, desfiorade et despuU
selade. De la ou nous meyroutieres sudittes, aven
tout visitât et regardât, dam tres candelons ah**
cats; toucat dab las mas et spiat dab tous outils
* Nouvelles, xo; journ. 3.
VARIA
369
et arrevirat dab tous digts. Et aven troubat, que
non er on pas tous broquadés podads, ny lou ha~
Ikon delougat, ny ¡a barbóle abaissade, ny Pan-
trepé ridai, ny lou reffiron uberi, ny lou gingt-
beri fendut, ny lou pepiüou recoquilhat, ny la
dame ddu much retirade, ny im tres desviadés,
ny lou viUpenaHs pelât, ny lou guilheuard alar-
gat, ny ta barravidau desviade, ny Voz Ber-
trand romput, ny lou bipenaHx aucunement escor-
geat.
Lou tout nous matrones et meyrouUeres sudittes
atnst distn fer nottre rapport et jugement
adrect.
Voila quatorze notes qui signifient le
pucellage, selon les Bearnoises. Voyons
maintenant la deposición des Parisiennes qui
font leur rapport d'une qui étoit déflorée:
Nous, Marion Teste, Jane de Meaus, Jane
de la Guingans et Magdeleme de ta Lippue,
matrones jurées de la ville de Paris, certifions a
tous qu'il appartiendra, que le quatorzième jour de
jun, mil cinq cens frante deus, par Pordonnance
de monsieur U Prévost de Paris, ou son lieutenant,
an laaHtte ville, nous sommes transportées an la
rue de Frépaut, oü pond, pour ansegne la Pan-
toufle; où nous avons veut et visitée HanrieUe
PeUciere, jeune jilhe, âgée de quinze ans, ou au-
viron, sur la plainte par eue faite a justice,
Kovniàòux* m. 24
3?0 VARIA
contre $mon le Bracarti, ducuti a\ ait aprir, été
forcée et deforce. Jfr le toyt veu et. visité a% dpit
et, àT rcfa HQift trouvons,
quelle « & àarres
froissées, le haltrm demis, la jante du mjftu
retir"*, * dekiffé% les. toutons
depapés,
Penchßnart. rt%urn¿, & àafoUî «fottuta Penprefet
riddf* ferriere fosse, ouverte^ le gujlfaquet tana*,
¿4 Ifyfipn, recQqpiihc\ le barbidauf tout ecprche^ et
touf le. tifandis. pe& # çuUfieyard elargì, les, ha-
lunaus pondons.
Mi U tout, veu\ et\ visitç ftulfiet par feulhet,
oyons troupe
qn-.il.y
aprii tmae deviti Eto#fsi,
nous-dittes matrones, certifions estre vray, à vous
monsieur U Prévost, au sermoni qu'avons à la-
dine rille.
An, voila quinze de bon, comte qui ré-
pondent assez bien aus quatorze signes des
Bëarnoises, ainsi que je l'es rapporte les uns
aux autres, sauf le dernier bahtnaus qui n'a
son repondant que je sache:
àrocajfax podads
halfwns deloMgatx
barbale abaissade
Canßretä riamai
rjfjvm, «best
giitpaertfenafy.
p&lfyn recaquUhot\
, pouvant dekiffé
¡ holer on, demis
óafalfe afaUue
¡entrxpct riddi
awierefosse ouverte
guüafíquft fondu*
Uppum recoqujfré
VARIA
37'
4riv desvendes
guUÜEeawr alar gat
èarrevidau desviada
Vos Bertrand romput
òipendix eseorgeat.
'datne dee mMiêu retirée
tomtom deebyés
Hptmdis pelé
guilHevart élargi
enchenart retourné
barres froissées
barbidaut ecorché.
J'an vêtis ajouter une tròisienbte qui est
la deposición des matrones de Carcassonne,
pour f>lus grand confirmación de ces propos.
Car il est dit qu'an la bouche de detis ô%
de trois consiste tôutte vérité :
Nous outras Guilhaumine et y ano Juradas de
la ville basse de Carcassonne, presas d offici per
monsieur P
official da
dit Carcassonne, per visitar
Margarite dAstorgum, si- elio ero defior odo et
desverginado, disen et atiesten a tous aquels et
aquellos que aqueistas leitras veyran et legiran,
que lou jour de huey, nous hen transportadas en
la maison de laditte dAstorguin et Paven trovado
coleado sur. un liech, et après aver fach albicar
tres candelas de cero, Paven regar dado en lom
yob,, palpado et tocado en tous dits. Aven trouvât
que Pos Bertrand es romput et fendut, la donno
del much es revirado, bus tres pels desvirades,
lou qumqueirai tout esqumsat, tous intrans et
pmdourlets tous escouesendus, torn bori dais cou-
»4*
37a
VARIA
^fAÍÍÍ ^^ftííí ^PlkHffA^^ÉÏaîf^
¡@96$ c^ÄP e^ÄRÄfa\Ä^ ^TÄ^3k^^*
/er / «wer «ritt passet Im bout del moscie, es
ben desflorade et desverginade. Almi aHsen et
ottesten*
Or venons à l'examen de ces argumans
ou signes. Il y an ha de fort legiers et
d'autres qui sont faus. Legiers sont ceus qui
ne temognent sinon quelque compression
faite contre la partie honteuse. Car depuis
que les fìlhes et fames ont aprins de
chevaucher a l'Italienne, le jarret contre l'ar-
son, leur poil n'est si bien rangé ains un peu
recoquilhé et la motte est plus an platte
forme que aus autres femelles qui chevau-
chent les cuisses bien serrées. Un signe tres-
faus est celuy de l'os Bertrand* rompu car
nous avons remontré au quatrième livre que
même par l'anfantement il ne s'ouvre ni
froisse. Laissons les autres signes et Venons
au principal, qui de tout tams ha été re-
nommé pour vraye marque du pucellage.
C'est la dame du milieu que les anciens ont
appelé hymen, ceinture ou jone ou
cloistre
de virgolate, scavoir est une peau tandue
* [On lit dans Dut»,
'Dick françois-italien', 1678:
«on appelle l'os du penil Fot brrtrand
ou fot barré.»}
VARIA
373
an travers du passage qu'il faut rompre au
depucellement......Bien est vray que la
fame qui n'a jamais porté anfans, quoy que
son angin ayt été longtams revisité, reconnu
et bien frequante, demeure phis estroite, que
si elle avoit fait des enfans. Mais il s'an
peut trouver qui ne seront plus larges ayant
souvant enfanté que d'autres qui sont nou-
velles mariées. Cela procede tant de la
corpulance et conformación que de la char-
nure de la fame, joint le qualibre du membre
qui an aura jouï. Car quant a la corpulance
n'est-il pas raisonnable qu'un plus grand
cors ait touttes ses parties plus grandes, s'il
est bien proporcionné et par conséquent les
ouvertures naturelles plus amples? Et aus
cors moins proporcionnés ne voit on pas
aux uns fort grand bouche, fandue jusques
aux aurelhes......Pourquoy ne sera il de
mesme tant de la matrice que de son pas-
sage ? comme aussi nous voyons du mambre
viril qui lui repond en proporción. Tous
hommes l'ont-ils de mesme talhe ou qua-
libre, an tourte dimansion? Il est certain
que non. Et quoy qu'on dise: ad formant
nasi cognoscitur ad te levavi, d'autant que
la proporción des membres n'est observée
an tous, plusieurs ont une belle trompe de
374
VARIA
atz qui son* camus dam la brayette et
plusieurs camus de nez sont bien apompes
du principal outil On dk que le* fames
fort fendues de bouche aoat aussi bien fan-
dues ambas et celles qui ont peät pied ont
leur cas plus étroit Peut estre que cela
auroit lieu, si tout estoit proporcionné de
mesme, ce que n'est pas, comme j'ay pe-
montré...... C'est un signe vulgaire, que*
Ton balhe oomnounemant, pour connoitre
du pucellage, au pisser d'une ûlhe. La vierge
(dit-on) pisse plus délié et clair qu'une autre»
parce que son angin est ancor serré et étroit,
jusques au bord extérieur qui la fait pisser
plus roide et a peu près comme un homme
du quel le canal urinaire est fort etrok...»
Laurent Joubert, 'Erreurs populaires au
fait de la médecine'. Bordeaux, 1578,
in », pp. 435—498.
VARIA
'375
2$. USAGES DE GUERRE.
Pendant ia dernière guerre de l'Afgha-
nistan) les mdigènfes Coupaient aux soldats
anglais morts sur le champ de bataille le
membre viru et le leur introduisaient dans
la bouche. —
La même coutume à été pratiquée par
les Canaques lors de leur dernière insur-
rection. —
À cette occasion on peut citer quelques
lignes de M. R. Andrée, dans le "Globus'
t XXXVI, p. 236:
k» den sieilischen Sagen wird auch be-
richtet, dass nach 4er sìciliaitischen Vesper
den französischen Leichnamen die Scham-
teile ausgeschnitten wurden. Liegt auch eine
historische Beglaubigung hier nicht vor, so
ist der Vorgang doch leicht aus der noch
heute weit verbreiteten Volkssitte erklärlich,
die von Lfebrecht für Wales aus Gualterus
Mapes nachgewiesen wird. Sie ist bekannt
von Abessinien, GáHás und änderen Ost«
airikanern. Hierher gehört auch, dass David
die Micha!, Sauls Tochter, erst zum Weibe
erhält, als er dem Könige die Vorhäute von
VARIA
200 erschlagenen Philisfern brachte (i Sam.
18, 27) und Kleinschmidt erzählt, dass bei
den Menschenschlächtereien der Fidschi-Insu-
laner die Schamtheile der Opfer auf dem
Ra Ra (Versammlungsplatz) aufgehängt wur-
den. (Journal des Museums Godefrojr, XIV,
254.)
26. NOTES DE LEXICOGRAPHIE.
Noms du membre viril.
Le membre viril, la pine, le borgne, le
courtaut, la pièce du milieu, le pacquet de
l'espousée, le lingot d'amour, le laboureur
de nature, Guillery, Frère Jacques, bidet de
cullebutte, la pauvre marchandise, loque-
fenée. (Duer, 'Diet françois-ital. et ital.-franç.
1678.0
L'andouille des Carmes, berlingot, le bi-
det, la pine, le poinçon, le boute-feu, le
membre, l'engin viril, le bringant, le robinet
de l'âme, la pauvreté, le perroquet, totoquini,
la dille (en parlant d'un petit garçon.)
(Ph. Leroux, 'Diet comique', 1787.)
Le bâton pastoral (Noel du Fail, 'Oeuvres
facétieuses' (XVIe siècle). Édit. Assézat, II,
p. 24.)
VARIA
377
Le bout (en parlant d'un petit garçon).
(Daniel Martin, 'Le parlement nouveau', 1660,
p. 168.)
La partie qui fait les papes et les rois.
(Marin, 'Diet. franç.-hou7, XVffl« siècle.)
Le vit,* la pine, la queue. (Ce sont les
termes français les plus usités aujourd'hui.)
Osiau, oselot (en parlant d'un petit gar-
çon), otieu (c-à-d. outil), biblot, bin, car-
caillou, cosse, la bébéte, la bite, la qué-
quéte, la queue,*** afutiaux (l'ensemble du
pudendunr virile), broquelet, broquette (en
parlant d'un petit garçon). (Valenciennes,
Hécart, 'Diet ronchi', 1834).
* En 1863 à Paris se présenta aux
élections an can-
didat appelé Lévy. Ao matin du jour du vote on lisait
sur tous les murs, écrit à la craie par un mauvais piai-
•ant: Us cons voient four Us vifs
(Lévy). Cela ne con-
tribua pas peu à faire échouer sa candidature. En fran-
çais con est synonyme
VimbietlU.
A T eut
calme le membre viril a une certaine
ressemblance avec la pomme de pin. Il semble que cela
donne l'étymologie du mot.
*•* A Valenciennes, selon Hécart, on
appelle du
hochsqueut tout ce qui excite à la
concupiscence. On
dit d'une jeune personne jolie: ata du
hochequeue pour
Us misssrons (elle a des excitants
pour les moineaux).
378
VARIA
Sroquttte. (Dana fArtofs-, 'Revue des
bagues rom.' ¿879, p. 39 et défis le Bessin,
./ore/, 'Essai sur le pat norm« du Bessift.'}
Bica F., braca f., qué^uetta f. (Dans le
canton d'AlbemiHe, Savoie* Ètcithei, iMct
du nat. savoyard*)-
La boutique, le bit, la birette (= vit de
peut garçon)* ta quxquette. (id,). (Départ des
Deux-sèvres.)
Cajl (Wallon, Grandgognoge etx Scheler,
Diet étym. de la langue wallonne^.
La vergo, la tico, lou Coümpás, h*ti b£N
roui, la cabihio, Faucèl, Fáucefcra, löu vièt,
lou bastou de la paz (le bâton de la paix),
la co, la cougo, la couetp. (Département
du GarcL)
H caceo (d'où auftäta cotíp du membre
vîril; carica! interjection d'ûdmlfatiôtt;
caduto qui a un gros membre)*, il católo,
¿1 cieco* cotale, pinco (d'où le dérivé pin-
colone, sot, benêt), piheoffe fgèw membre
Viril; signifie aussi gros sot) pînchfcllô (petit
membre» d'où le dérivé pincHeuone^ sot; niais),
minchia (d'où minchionai un» sotte» une
VARIA
*79
niaise ; minchionare, gausser, railler,
minchio-
nane, sottises, gausserie ; minchione, sot,
ba-
din), mcnohia (signifie ausai set, badinX rilla,
measer mazza, ucoeUo, uccellino <«= vit d'en-
fant), tempella, la novella, Barba Cipriano,
battisteo (ç.-à-d. batail de cloche), San Cre-
scentio, San Cresci in valle, San Cresc' in
mano, puga (c-à-d. greffe à enter), (Mots
italiens qui se trouvent passim dans Duef,
'Diet. ital.-franç. et franç.-ital.'
167S).
Vet, coda, eoa, casso, berit, balin, bar-
toh, ì>ertromè, membre pecatôr. (Noms pié-
montais. Zolli, 'Diz. piemoìitese-ital.' 1830.
Bîgol, pipí. (= memorino dei bambini)
(Parme; Malaspèta, *Vocab. parmigiano-ital.>
Pióc, bricalin. (Argot de Val-Soana, f*jé-
mont. Nigra, 'Fonetica del dialetto di Val-
<Soana>, Torino, 1874-}
Noms du gland.
Le gland, la teste du membre viril {Due?,
'Diet franc.-ital.', 1678.)
La fava (Dépt. du Gard.).
La ghianda (kauen).
38o
VARIA
Noms des testicules.
Les rippns, les belaux, les triquebilles,
les sonnettes.* (Ph. Leroux, Diet comique',
1787.)
Les prônes (Valenciennes. Hécar%\ 'Diet
rouchf, 1834.)
Couillans, marochelans. (Départ des
Deux-Sèvres.)
Las couios, las ginglos, las bedihios.
(Département du Gard.)
Cugge (d'où eugge! Interj. con cui si
accenna di non credere, di non consentire,
ecc.) (Gênes, Casaccia, 'Diz. genovese-itaL*
1873.)
Baie (d'où bale! exclamation d'indifférence,
comme zest! eh! nargue! tant pis: en fran-
çais). (Piémontais. Zàlli'Diz. piemontese',
1830.)
* Leroux cite le passage suivant emprunté
au Par-
nasse des Muses:
Je ne voudrais pas être
La femme d'un châtré,
Ils ont le menton pelé
Et n'ont point de sonnettes.
VARIA
Noms du pudendum muliebre.
Le con, conasse (grand con), le connin
(signifie en même temps lapin, d'où la lo-
cution chasser aux cortnins, courir après les
femmes), la coquille (d'où la locution la co-
quille lui démange en parlant d'une femme
qui désire le mâle), entredeux de femme,
le pelaud (d'où pelauderies = galanteries),
la pièce du milieu, la nature de la femme,
le chose de la femme. (Français du XVIIe
siècle. Duef, 'Diet ital.-franç, et
franç.-ital.'
1678).
Conin,* belouse,** le temple de Vénus,
* Noos avons vu plus haut que
canin signifiait aussi
lapin.
«A Paris les marchands de peaux de lapins
vont
criant par les rues : peau de canin, Peau de
conin, ce
qui fait quelquefois rougir ou rire les filles.»
Leroux*
'Diet, comique'.
** L'un va sottement de travers,
L'autre étourdi tombe à l'envers
Quilles à mont sur la pelouse,
Celle qu'il traine en fait autant,
On lui voit jusqu'à la belouse
Et l'on en rit en s'éclatant.
Saint-Amant, 'La Rome
ridicule', (fin du XVII« siècle).
f xxxm.
3»«
VARIA
le château de GaiUardin, hérisson» le cas de
la femme, les basses marches, le mont fendu.
{Jhmmx-t 'Dieb
comique' 1767^
>
L'abricot (= con d'une fillette). Daniel
Martín, le parlement nouveau', 1660, p. 168.)
Cardenette (e.-à.-d. chardonneret), cha-
ume (con des peáis filles), atòniche, minant,
estabriqete (c.-à-d. étefcft, boutique). (Patois
de Valenciennes. Hëcar% *Brct f ouchF, 1834.)
Trimoaette, tromamuze. (Wallon, Grand*
gagnage et Scheler, Diet étym. de la langue
wallonne').
Crin (Normandie. Detboulley
'Gloss, de la
vallée d'Yères'.
Counet (Dépt. des Deux-Sèvres).
Gounit (Saintonge> Jânain, Dkt du pat.
samtongeats*).
Câlin (Morvan, De Chambure, Xjloss. du
Morvan').
Rebiba f. (Bas-Valais,, GiiHèrony
'Patois
de Vionnaz, i88o>
Naturo,, coun, castagno, fenzisclet, tarar-
bisquet (Département du Gard.).
VARIA
3%
Potta (d'où fottuta qrà a ua grand con,
potfegfiare manier le chose d'ime femme;
pottàl interjection d'admiration et juron),
pottina (petit con), pòrtacela (grand con;
-signifie aussi grande femme mai faite)* mòna,
•cunno, cocca,, fica, figaxuola, ferola, felippa,
fregna, frogna, grigñáppola (c.-à-d. chauve-
souris), dolcemele, la cotalina, becchina, la
bella bellina, cioncia, baschiera, montefìcale,
mozza, verbigracia, zampogna, porcile di
Venere (étable à pourceaux de Vénus), valle
dî Cömatfctrio (métaphore; le cui et la na-
ture de la femme). (Italien. Duef, Diet,
italien-francois', 1678).
Pâsd& (Roumain, Giïïac, °Dict. d'étym.
daco^romatre'^
Noms du clitoris.
Landie (ancien français).
Brimborion, rimbrenzuolo (italien. Bueç,
^Dict franc.-ital* 1678).
Lindíc (roumain, Cihac, 'Diet d'ét daco-
romanè).
384
VARIA
Gickcl (anc. haut-alL).
Das Schamzünglein, die weibliche Ruthe,
der Kitzler. (Allemand).
Kittelaar (hollandais).
Skamtunge, kvindeligt rör (danois).
Noms du pénil.
Moue, mottelette. (Duef, Diet franç.-it/
1678).
Lou penchenil. (Dépt. du Gard.).
Petteneggio, pettenicchio, pettignone,
pettigone, mozzo, muzza,montepeloso.(Italien>
Due*y 'Diet it-fiV 1678).
L'érection du membre viriL
La colique cornue. (Due*, Diet fr.-ital/
1678.)
Le coït, coïter.
La chosette, le brimballement, la paix
de la maison, le bransle du loup, l'exercice
de Vénus, l'action vénérienne, Pacte véné-
»
VARIA JAS
rien, cul contre pointe (allusion à Certain
jeu d'épingles), connoistre charnellement une
femme, donner le picotin à une femme,
monter sur une femme, faire la beste à deux
dos, planter le may, voir une femme, em-
brocher une femme, biscotter, faire la pau-
vreté, abreuver le courtaut, frotter son lard,
foutre, mettre le pétard à la porte d'une
femme, jouer du manicordion. (Français du
XVIII« siècle. Due\, 'Diet. it>fr. et fivit.'.
1678).
La sotte besogne. (Ducatiana, Amster-
dam, 1738, II, 463.)
Le jeu de crique-crac:
Ha! qu'on a veu maint pucelage
Sous promesse de mariage
Se laisser prendre et manier.
Pour un peu d'encre et de papier!
Combien dessous cette esperance
Se sont laissé remplir la pance
Au joly jeu de crique-crac.
L. Richer, l'Ovide bouffon1,
1662,
Le jeu de la beste à deux dos s
Le jeu de la beste à deux dos,
Qui fait souvent pisser des os,
KçvTiTaSia. m. 25
386 VARIA
Avoit jà contraint en gesine
Caliste d'invoquer Lucine.
£. Richer, 'L'Ovide bouffon' 1662.
Faire la turelure*
On la prend, on la deshabille;
Son ventre gros comme un tambour
En même temps fit voir au jour
Qu'elle avoit fait la turelure
Un peu plus bas que la ceinture,
Un peu plus haut que les genoux.
L. Richer, 'L'Ovide bouffon' 1662, p.
190.
Baiser une femme:
Les esprits devindrent moins doux,
On commença d'estre jaloux
Quand on voyait baiser sa femme.
L. Richer, 'L'Ovide bouffon',
«.. .. Que vit-il ? — Le spectacle d'im-
mortalité, les effets de concupiscence, le pro-
grès de génération, quatre jambons pendus
à une cheville, deux animaux encruchés et
soulevés faisant le quadrupède raisonnable,
la bête à double ventre ou à deux têtes,
Panimal à quatre yeux, l'homme femelle, la
femelle mâle, le principe de l'engeance ana-
gogique, une femme en proche disposition
VARIA
387
d'être châtré, un homme prêt d'être dé-
coché.» (Bêroalde de Verville, 'Le moyen
de parvenir' (vers 1610), édition Jacob, p. 2i5.
Caracoller une femme, carabiner une
femme, faire l'escrime d'amour, baiser une
femme, baiser une femme à la gendarme
la flûte entre les jambes, se battre à coups
de cul, faire le déduit, faire la petite joie,
remuer le cul, remuer les fesses, s'escrimer
du derrière, le faire à une femme, bricoler
une femme, courir la poste sur le ventre
d'une femme, larder une femme, picquer
une femme, le mettre à une femme, en-
choser une femme, embourrer une femme,
enfiler une femme, enconner, jouer à cu-bas,
jouer à la corniche, taper une femme, donner
saccade à une femme, faire une poste, quailler,
secouer le pochet, remuer le croupion. (Ph.
Leroux, T)ict. comique', 1787.)
River le bis, river le cul,* river, rivancher.
(Ancien argot, Fr. Michel, 'Diet d'argot'.)
• Dans la Reformeresse,
farce à vx
personnages,
«le badin sonne d'un siste, et chante:
«Dans Paris la bonne ville
L'empereur est arrivé;
Il y a eu mainte fille
Qui a eu le cul rivé.»
Recueil de farces, moralités et sermons joy«ux%
etc.,
25*
388 VARIA
Broqucter, biscoter, cotronner, iaire fri-
sette, faire del toile. (Valenciennes. Hécart,
Diet roucht').
Housser. (Dept. de la Somme, Dtlboulle,
'Gloss, de la vallée d'Ycres'.)
Vlouser. (Bessin» Joret, 'Ess. s. le pat.
norm, de Bessin.)
Rouster. (Dépt. des Deux Sèvres.)
Encouna, escoudre lou pelissou (secouer
la pelisse). (Dept. du Gard.)
Le pace di Marcone, la danza trevigiana,
usar con una donna, fo itere, chiavare (d'ùu
chiavatore paillard), chiavare, montare, su'!
fico, montare su' 1 frutto, cacciare una donna,
fare le male fini, fare le tristitie, fare la hin-
chinchiatura,hinchinchiare,fare la bruta cosa.,
far fasci di fieno all'asino, fare il mischio sù le
graspugtie, piantare il giglio nell'horto, ficcare
una donna, inspadare una donna, attaccare
l'uncino ad una donna, menare il cieco à bere
alla fonte, cavalcar la bestia di Benedetto*
fare i zuccherini ai dio Cupido (les zucche-
tom. I, Paris, chez Techener, 1837, Pctit
i*'8»' Pas*
5 de
1* pièce. (Cité par Fr. Michel.)
VARIA
3B9
rini sont des dragées de sucre). (Italien.
Du*?, 'Diet ital.-franç. et franc.-ital.' 1678.)
Noms des menstrues.
Les mois des femmes, les fleurs, les
brouilleries, le cardinal (d'où la locution le
cardinal est logé à la motte,* en parlant
d'une femme qui a ses règles), le fourrier de
la lune. (Due%, 'Diet, ital.-fr. et fr.-ital.'
1678).
Le chiabréna, les mois des femmes, les
fleurs, les ordinaires des femmes, les rou-
gets, les menstrues, le fourrier, les triquen-
tiques, les triquechiques, les drôleries, mal-
semaines, (Ph. Leroux. 'Diet, comique', 1787.)
Mal dans les hardes. (Haut-Maine, Mon-
tesson, *Voc. du Haut-Maine'.)
Argagnasses. (Dépt. des Deux-Sèvres.)
* Comparez la location française :
cette dame a ses
cardinaux dans
Chambaud, 'The idioms of the french
and english languages', 1770. Chambaud donne pour
équivalent anglais : a lady has them
or those.
On dit actuellement à Paris, pour pouvoir
parlera
mots couverts devant de tierces personnes: Il
est arrivi
un petit voleur, ou
Madame Bertrand est arrivée.
VARIA
Influences de la lune (Bas langage pari-
sien) : «Ne jacasse pas tant, Madame la Tripe,
qui met des influences de la lune dans les
ouïes d'son poisson pour le conserver frais.»
*Le grand catéchisme poissard1, i836, p. 26.
Elle a passé la mer rouge. (Se dit d'une
fçmme qui a passé son âge critique). (Valen-
ciennes, Hécart, 'Diet. rouchi\)
Bagaglie delle donne, marchese di donna
(d'où donna immarchesata, femme qui a ses
fleurs; il marchese è in casa, les menstrues
sont arrivées) : on dit d'une femme dans cet
état: la casa piscia rosso. (Italien. Duef,
'Diet. it.-fr. et fr.-it.' 1678.
Corss die donne, regole. (Piémont. Zolli,
'Voc. piem.')
Sorocul de luna (échéance de lune). (Rou-
main, Cihac, 'Dick d'étym. daco-romane').
TABLE DES MATIÈRES
Le gai chansonnier français . i
Table ........ 144
Welsh Folk-Rhymes etc.
I. Hwian
Gerddi (Folk-Rhyme;;) 147
II. Welsh
Folklore..... 157
Spigolature siciliane (Glanures
sicilienues) . . 164
Volksüberlieferungen aus Österreich . . 220
Contes poitevins....... 231
Contes de la Haute-Bretagne (Seconde série)
. 240
Cul vu n'est pas perdu. Conte du département
. des Deux-Sèvres...... 254
L'entonnoir. Conte...... 256
Mohammed ben Habib. Conte arabe . 258
Blason erotique de la France .... 260
Additions et corrections au glossaire cryptolo-
logique du Breton..... 268
Vasconicae linguae erotici glossarii
tentainen . 284
Amulettes antiques. 1....... 292
Bibliographie des dictionnaires erotiques.
J. 300
Piosenki polskie (Chansonnettes polonaises)
. 304
Varia :
1. Le pigeon
et la pigeonne .... 338
2. Pluie et
soleil en même temps . 338
3. Bebé,
montre ta quéquette .... 339
4. Devinettes
diverses..... 340
39* TABLE DES MATIÈRES
5. Proverbes Languedociens (Dépt. du Gard) 34a
6. Proverbes
divers...... 344
7. La hauteur de
l'évier (Conte du Gard) . 352
8. Le roitelet et la
buse (Conte des Mon*
tagnes du Forez)..... 352
9. Le loup qui veut
châtrer le laboureur (Conte
du pays messin)..... 354
zo. Jurons et serments ..... 356
xi. Madame, vous avez un trou devant vous.
(Facétie) ....... 356
12. Comment on a des
filles .... 357
13. L'art
ôe ne pas faire d'enfanjs . . . 357
14. L'aiguillette
nouée..... 358
15. Pour empêcher les
enfants de pisser au lit 358
16. Usage du XVII«
siècle à Rome . . 359
17. Usage de chier en
commun . . 359
18. Pour empêcher les
enfp.nts de
chiçr au
milieu du chemin ..... 361
19. Le petit
frère...... 391
20. Une fille
qui a perdu ses gants 363
2t. Le signe de la croix..... 363
22. Saint
Gilles....... 364
23. A schoolboy
rhyme..... 364
24. Des signes de
virginité .... 864
25. Usages de
guerre..... 375
26. Notes de
lexicographie .... 37S
|