Kryptadia Vol. 9 (1905)

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KPYIITÄAIA

vol. z3c


Tiré à 175 exemplaires numérotés à la main


K P I* Il T A A I A

recueil de d0güment8 pour servir
a l'étude
des tradition8 populaires

VOL. IX

PARIS

H. WELTER, EDITEUR

4, rue bernard-pal188y, 4
1905

Tons droits réservés


Contient :

Schwöb. Le Parnasse Satyrique du XV* siècle.
So dom. By the Earl of Rochester.


LE

PARNASSE SATYRIQUE

DU QUINZIEME SIÈCLE


Marcel Schwöb avait donné avant de mourir le bon
à tirer des dernières feuilles des textes publiés ici. Les
notes aussi étaient déjà composées et en partie corrigées ;
M. Pierre Champion a bien voulu se charger de les
compléter et d'en surveiller les épreuves. Enfin, le
Glossairê-Indexy dû à l'obligeance de M. Léautaud, a
passé sous les yeux de M. Schwöb et a été envoyé par
lui-même à l'imprimerie. Notre volume parait donc
tel qu'il aurait paru si la mort n'avait pas enlevé, trop
tôt, hélas 1 à la philologie et aux erudites recherches le
distingua lettré qu'était Marcel Schwöb.

L'Éditeur.


LE

PARNASSE
SATYR I QU E

du

QUINZIÈME SIÈCLE

ANTHOLOGIE DE PIÈCES LIBRES

Publiée par
M. MARCEL SCHWÖB

PARIS
H. WELTER, ÉDITEUR

4, RUE BERNÀtD-PAUSST, 4

190$



TABLE DES POÉSIES

Pftgw

III.....A ce coup est venu le temps . 55

LXXX . . Adieu Venus et Mars de moy

est pic........ 161

II.....A l'appétit d'une putain ... 54

CII . . . . Aminadab qui procréa Naason. 197

XX .... Apres que m'avez fait arser. . 76
CXXIV. . Aucunes gens se vont esmer-

veillant....... 226

LXXXVII. Au Roy de la pye..... 169

XXVIII. . Avant la main je la vous quicte. 84

CIX. . . . Beuvez à moy par delà . . . 207

CXIV. . . Beuvons et faisons bonne chère. 213

CXI. . . . Ce me semblent choses perdues. 210

CXIX... Ce qu'on fait à catimini . . . 218

LXXXVI . Cette fillette à qui le tetin point. 168

CXIII. . . Chantons et faisons bonne chiere 213

CV .... Chantons trestous gcudeamus . 201


ii

table des poésies

CXXII . . Chascun se loue de mariage. . 222
XXXIX. . Chose qui soit vous ne m'avez  
    95
LXXXII. . Cons barbus rebondis et noirs. 164
LXXXI. . Dame si j'ay les cheveulx gris . 163
LXV . . . De bren de foutre et de sang . 130
LXXXIX . De forte fièvre soiez ointe . . I7S
LVI. . . . De ma dame ne dy nul bien . 112
XLIX. . . Dictes le moy : qui m'a donné  
  le bont........ 105
a..... Dieu nous gard* d'un tour de  
    195
LXXXIV . Dites, Michellon..... 166
LI..... En actendant de vous secours . 107
XXXII . . En ce printemps tant doulx et
    88
CXVII. . . En fréquentant les basses marches 216
XIII. . . . Entre vous qui avez amors . . 69
LXXVIII . En pensant à la nompareille . 158
XLVI. . . En voyant sa dame au matin , 102
XLI. « . . Et on vous le fera, fera . . . 97
LXVIII , . Face meselle, a tout teste ten-
    134
XVI. . . . Faictes le mieulx que vous  
    7*
XXXIII. . Faktes vous de la rencherie. . 89
CXV . . . Faulte d'argent, Dieu temauldie 1 214

table des poésies iii

XLV . . . Femme de bien, s'il en est point

au monde....... 101

(CXXXIII) Femme qui fait tetins paroir . 237

XXX . . . Fille de péché, vieul peneau. . 86
LXXVII. . Galant qui quiers la haulse des

monnoies....... 155

LU ... . Hanter ne puis chieux la my-

nonne........ 108

CXVIII. . Hau, compaignons, resveilions-
nous ........ 217

XC1X. . . He, adieu, amours . , . . 192
LXIV . . . Hemy, compains, comment

amours s'aplicque 1 . . . . 127
LIX. ... Il est certain qu'un jour de la

sepmaine....... 117

CVI. . . . Il fault que je vous dye. . . 202

XCI. ... Il n'est aise qu'avoir argent. . 177

XCIV. . . Il n'est trésor, bien dire l'os. . 183
XCVIII. . Jamais ne m'est plus besoing

ne mestier...... 190

LX . . . . J'ay bien esté longuement amou-
reux . . ,..... 119

LV . . . . J'ay vestu ma robbe à l'envers. 111
XL .... Je meurs de soif auprès de la

fontaine....... 96

XXXI... Je n'ayme de vous que le con . 87

L.....Je ne me puis veoir à mon aise. 106


iv

table des poésies

LXXI. . . Je ne puis plus ainsy que je

souloye....... 141

XXXV. . . Je ne suis plus celluy que je

soulloye....... 91

CVII ... Je sçay que pour moins d'une

plaque........ 205

LXXII. . . Je souloie estre ung ramboreux

de bas........ 143

IV.....Je vouldroye bien faire cela. . 56

XVII ... La mercy Dieu je vys toujours. 73

VII .... L'autner en chemin rencontray. 59

XXVI... La voyez vous bien, cette noire. 82

CXXXI. . La teneur de cent mille escuz . 235

XLIII... La voyez vous bien, ceste-la ? . 99
LXXIII. . Les gros vis qui sont de plain

poing........ 148

CXXIX . . Le trou du cul d'une nourrice. 232

CXXI. . . Madame, pour vous dire vérité. 220

LXXXV. . Ma dame qui mon cueur avez. 167

LXXXIII . Madame, vous plairoit il point. 165

XXIX. . . Mais est il vray, ma demoiselle. 85

XXII . . . M'appelez vous layde et fardée. 78

V.....Ma raoricaude, la plus noire. . 57

LXII. . . . Marque lofTue, gauppe, vieille

paillarde....... 123

CXVI. . . Mon mary s'emburelicoque. , 215

XLIV. . . Mon mignon, mon gentil varlet. 100


table des poésies v

CXXVI. • Moy qui fais chançons et ron-

deaulx........229

LIV.... N'est-ce pas pour rire son saoul. 110
CXXXV. . On a moult parlé des Anglois. 239
(CXXXIV) On ne peult con garder sans

coilles........238

LXXV. . . On parle des grans edifices. . 151
XV . ... Ou vous m'aymez, ou vous ne

m'aymez point.....71

LXXIV . • Piuseurs gens demandent bene-
fices ........149

XXV . . . Plus vous n'aurez mon cueur

en garde.......81

XCV . . . Pour joaye avoir, hier soir, à la

mynuit.......185

CXXVIII . Pour passer temps ung jour

vouloye.......231

XXI. . . . Pourtant, se le front vous reluyt. 77
LXXVI . . Pour tout soulas je ne volroie . 153
CXXV. . . Pour vous guérir entièrement . 228
XLV1II . . Povre cueur, de tous poins es-

perdu........104

VI.....Prenés en gré du manche de

ma couille.......58

IX.....Prenés le cueur de deux toto-

relles.......... 63

XII .... Prestez moy encore cela. . . 68


vi

table des poésies

XLII . . .

LXVI. . .
CXXXII. .
XXXVIII .

XXIV. . .

XLVII. . .
LXX. • • •

XCVII. . .
XIV.
XXXVI. .
CIV.

I.. .

X. .
LVII
CXII

un.

LXXIX. .
c. .
LXIX

Quant ce viendra que nous as-

sembleron.......98

Quant de foutre me souvyent . 131
Quant on te dira villenye . .

Quelque povre homme que je
soye........

Qu'en dictes vous, de ces folz
amoureux. ......

Qu'en ont à faire Mallebouche.

Qui n'a joué à la paulme ou
aux dez.......

Qui n'a point d'argent . . .
Qui vouldra mesdire, mesdie .
Rien que cela ne vueil avoir. .
Robin, Robin, seuffre que l'en

te boute.......200

Sans point mentir, de mon

povre courtault.....53

Sans selle ou bast, atout le frain. 66
Se je porte à ma devise coac. .
Se vous laissiez la porte ouverte.
Se vous vouliez que je vous face.
S'il y a compaignon . , . •
Si vous la baisés, comptés quinze
S'on ne me puet ou de taille

ou d'estoc....... 136

236

94

80
103

139
188
70
92

113
211

109

160

194


table des poésies vii

XCIII. . . Sur vieulx, pouri et deciré peu-

neau........ 181

XXXVII . Tant qu'il souffit j'ay actendu. 93

XVIII. . . Tant qu'il souffist j'ay fait cela. 74
XXXIV. . Tant qu'il souffit je puis bien dire 90

XIX. . . . Tant qu'il souffist que veult on

mieulx. ....... 75

CXXIII • . Tous ceulx qui sont tristes de

mon dommage..... 224

CVIII. . . Toutes les foiz que je vous voy. 206
CXX . . . Tout prestement qu'en la ville

seray........ 219

LXIII. . . Toy qui veulx d'amer . . . 125
LXXVIII . [Trois longz : long nez, long

bras ; long corsaige] . . . 158

LXVII. . . Ung compaignon galin gallant. 132

XXVII . . Ung con sentant le faguenas . 83
LXI.... Ung cuisinier qui veult dames

servir........ 121

XCVI. . . Une fille requis l'autryer. . . 187
LVIII. . . Ung jour pour prendre ma plai-
sance ........ 115

CIII.... Une hacquenee a tout le doré

fraing........ 198

CX .... Une meschinete servant. . . 208
XCII . . . Ung aveugle querant son pain

Tau trier....... 179


vin

table dbs poésies

LXXXVIII Ung petit con apopiné . . . 17)

XC .... Vielle piergne chasieuse . . . 176

XI.....Visage de mirouer ardant . . 67

CXXVII. . Vivent les gorgias de court. . 230

CXXX.. . Vostre flacon fermant à vis. . 234
VIII. . . . Vous avés couleur morisque,

visage tartarin..... 61

XXIII. . . Vous m'amiez mteuU sain que

malade........ 79


INTRODUCTION

La présente collection a pour but de réunir un
certain nombre de pièces poétiques du quinzième
siècle restées inédites jusqu'ici parcequ'elles sont
pour la plupart anonymes et parcequ'elles pré-
sentent un caractère commun qui devait les faire
réserver pour une publication spéciale. Aucune
d'elles ne dépasse d'ailleurs en liberté des pièces qui
figurent dans le Recueil des Anciennes poésies Fran-
çaises,
ou dans les œuvres d'Eustache Deschamps ;
mais MM. de Montaiglon et de Rothschild avaient
résolu, la plupart du temps, de se limiter à repu-
blier des pièces déjà imprimées et devenues rares.
Quant aux éditeurs d'Eustache Deschamps ils ont

i


2

le parnasse satyrique

systématiquement reproduit le manuscrit 833 de
la Bibliothèque Nationale, avec tout ce qu'il
contient.

L'intérêt de ce nouveau recueil est de faire voir
ce que devint en France au quinzième siècle un
genre dont les Carmitia burana présentent un dé-
veloppement, tandis que les fableaux en offrent
un assez différent. Dans les Cartnina burana la
licence est le résultat d'un sentiment vif mais
grossier de la nature et de ses forces en contraste
avec un état social et religieux qui déjà présen-
tait des caractères marqués de décadence. Les
fableaux, au contraire, sont le produit d'une tra-
dition qui remonte à Aristide de Milet, et à l'en-
semble des récits dont Y A tu d'Apulée nous a
conservé un certain nombre. Le fableau licencieux
est la forme du conte grivois au moyen-âge ; et
l'évolution de ce genre est loin d'être terminée.

Les pièces qu'on trouvera ici diffèrent à la fois
des poèmes hardis des Cartnina burana et des
récits légers des fableaux. On peut y reconnaître
un tour plus personnel et un accent plus indivi-
duel. Quelques-uns de ces poèmes rappellent les
pièces satiriques de Mathurin Régnier, et de son
école, à la fin du seizième siècle. C'est là qu'il


du quinzième siècle

3

faudra chercher la source de cette verve riche et
exubérante dont les poésies de Marc de Papillon,
le capitaine Lasphrise, ne sont pas un exemple
isolé.

Ce groupe est représenté particulièrement par
les poèmes xv, xx, xxi, xxii, xxin, xxv, xxvi,
xxix, xxx, xxxiii, xxxv, XL, xli, XLiii, Lx, qui
se trouvent tous réunis dans le manuscrit français
1719 de la Bibliothèque Nationale.

« Le manuscrit français 1719 », dit M. Gas-
ton Raynaud dans Rondeaux et autres poésies du
xve siècle, (p. lxiv), « qui n'a été employé par
aucun des éditeurs de Charles d'Orléans, mérite-
rait d'être publié en entier et contient un grand
nombre de pièces inédites, les unes purement lit-
téraires, les autres d'un caractère plus libre dans
le genre de certaines ballades de Villon. 1

M. W. G. C. Byvanck a publié quelques vers
de ce recueil, et en a tiré des indications intéres-
santes dans Un poète inconnu de la Société de Fran-
çois Villon
(Paris, 1891) et M. Longnon a colla-
tionné ce manuscrit qui contient quinze pièces de
Villon, et une seizième que M, Byvanck a attri-
bué à ce poète en raison de la place qu'elle occupe
dans le manuscrit. (V. op. cit.).


4

le parnasse satyrique

Le manuscrit 1719 parait remonter à la fin du
xv# siècle et comprend 182 feuillets. Il a été exé-
cuté par différentes mains : un grand nombre de
pièces y sont répétées plusieurs fois.

Ce recueil présente un si grand intérêt qu'on a
jugé nécessaire de dresser id le catalogue complet
des pièces qu'il renferme, et que l'on trouvera à
la suite de cette introduction. Il suffira de jeter
un coup d'ceil sur la liste des pièces du recueil
pour s'apercevoir qu'il est composé de quatre col-
lections assez distinctes.

Si on laisse de côté les 40 premiers feuillets,
qui contiennent des pièces fréquemment recopiées
à d'autres endroits du manuscrit, on trouve à
partir du fa 41 une collection de poèmes très ana-
logue, parfois identique à celle qu'a publiée
M. Gaston Raynaud dans les Rondeaux du
XT* sièck, — c'est-à-dire des pièces de Blosseville,
Fredet, Jammette de Nesson, Jehan de Lorraine,
Antoine de Guise, Monbeton, de Torcy, René
d'Orange, Vaillant, Jeucourt, Bridoré, Charles
d'Orléans, Gilles des Ormes etc.

Cette série s'étend jusqu'aux f0» 67-70. Près
d'ici, près de nos pièces xn (f° 70) et xin (id),
d'un rondeau de Villon (f<> 71), commence un


du quinzième siècle

S

nouveau choix (f> 74) qui s'étend jusqu'au (° 119.
Là se trouvent la plupart des poèmes publiés ici,
depuis le n° xn jusqu'au n° lv, et qu'on n'a pas
signalés jusqu'à présent dans une autre collection.
Leur style, comme on le verra, est singulièrement
frappant. C'est évidemment celles que désigne
M. Gaston Raynaud, quand il écrit « les autres,
d'un caractère plus libre, dans le genre de cer-
taines ballades de Villon ». Sans doute au f° 75
on trouve un rondeau de Charles d'Orléans ; mais
au même feuillet on lit le rondeau La mercy Dieu,
je vys tousjours
(V. p. xvn) ; et si au f° 77 figure le
no xxiv, dont la manière appartient sûrement au
cercle de Blois, c'est à ce feuillet là même qu'on
lit un rondeau « Vous iriamie\ mieulx sain que
malade
fait sur une ballade que M. Byvanck a
attribuée à François Villon (V. p. xxm). A partir
du f° 86 les pièces de ce genre s'espacent et on
trouve des poèmes de Roussellet et de Charles
d'Orléans (f° 90) : le rondeau Je meurs de soif
auprès de la fontaine
parait fait sur la ballade exé-
cutée pour le concours sur ce refrain par Gilles
des Ormes ; mais dès le f° 109 avec Femme de
bien s'il en est point au monde,
nous arrivons à des
poèmes de Henri Baude, c'est-à-dire de l'école de


6

le parnasse satyriqtje

Villon ; et si le beau rondeau Povre cueur de tous
poins esperdu
rappelle les meilleures pièces de
Blosseville ou de Vaillant, le chef d'œuvre d'ironie
et de perversité amoureuse du f° 1x8 (V. p. liv)
N'est<e pas pour rire son saoul est d'une manière
incontestablement différente et du cercle de Blos-
seville, et d'ailleurs de celui de Villon.

Mais à partir de ce fa 119 le copiste du manus-
crit 1719 a fait usage de nouveau d'un recueil de
poésies du cercle de Charles d'Orléans (Antoine
de Guise, Jehahne Filleul, Blosseville, Vaillant,
Jeucourt, Le Sénéchal, Bridoré, Robertet, Martin
Le Franc, Meschinot, Gilles des Ormes) jusqu'au
fo 141 où nous nous trouvons en présence d'une
nouvelle collection.

Cette fois-ci le scribe a transcrit un recueil de
ballades. L'une d'elles au fo 143 v/o, avec le refrain
Je meurs de soif auprès de la fontaine semble établir
un lien avec la collection qui précède : mais dès
le f° 145 v/o, on trouve deux ballades qui sont
certainement de Pierre Danthe, et au {• 147 une
sotte balade qui se classe parmi les imitations de
la ballade de la Grosse Margot (V. p. lvii). Au
f» 148 v/o la ballade qui a pour refrain Envers
amours dont Ten ne peuît joyr
est acrostiche. Les


du quinzième siècle 7

premières lettres des vers forment la phrase sui-
vante : Marguerite donna pinte à Perrenot. Elle est
du même « Perrenot » que la ballade acrostiche
du f* 173 */* qui a pour refrain Envers amours qui
bien en sut jouyr,
et dont l'acrostiche donne :
Marguerite, donne pinte à Perrinot (manuscrit :
Perrniot
par une transposition erronée). Je ne
connais pas au xv« siècle d'autre exemple d'une
phrase entière en acrostiche. Ce poète buveur de
pintes appartenait-il au cercle de Georges Chas-
tellain, dont suivent au f" 149 des pièces à allu-
sions politiques jusqu'au f° 151 v/0 où commen-
cent des ballades de Villon ?

Enfin le manuscrit 1719 se termine par des
ballades libres qu'on retrouvera ici, mais où il
faut signaler particulièrement la pièce lx dont le
ton rappelle beaucoup les pièces xxv, xxvi etc.
Celles des f°* 168, 169, 170, 171, 172, 175, 176
se retrouvent fréquemment dans d'autres manus-
crits et copiées sur des feuillets de garde.
C'étaient des pièces à succès. La sotte ballade du
fo 177 et la sotte balade picarde du f> 178 se
différencient fortement des pièces environnantes ;
tandis qu'au f° 180 nous retrouvons une ballade
de Pierre Danthe.


8

LB PARNASSE SATTRIOJJE

Il est certain que la partie spécialement inté-
ressante du manuscrit 1719 est celle qui s'étend
du f° 70 au fo 119. La manière des poèmes, les
rapprochements que suggèrent le n° xvn et le
n° xxiii, le voisinage des pièces de Henri Baude,
autant d'indices qui nous montrent que nous
sommes en présence de poésies appartenant au
cercle de François Villon. Toute autre conclusion
serait jusqu'ici hâtive et imprudente. La pièce x
déjà, avec ses deux vers :

L'autrier chevauchoie une mulle
Qui va mieulx quant elle reculle
éclaire l'allusion obscène à coup sûr du h. xii du
Vêtit Testament et le legs à Blaru de
VAsne rayé qui recule
auprès de la Mule, léguée à Pierre de Saint-Amant.
Au huitain lxxxvii du Grand Testament on voit
que Villon songeait à la femme de Pierre de Saint
Amant et qu'il change à celui-ci c la Mulle à ung
Asne Rouge », et le Cheval blanc qui ne bouge pour
une « jument ». Jehan Blaru appartenait à l'en-
tourage de Pierre de Saint Amant, ainsi que
l'attestent les registres d'audience de la Prévôté
de Paris. Quant à l'équivoque de la pièce x, il
faut la rapprocher de celle de la pièce 1, qui elle-


DU QUINZIÈME SllCLB 9

même évoque l'un des chefs d'œuvre libres de
Mathurin Régnier, l'Ode à la Ch... Cf. aussi la
p. xviii, la p. Lxxi et la p. cm déjà publiée dans
le vol. vin des Anciennes poesies Françaises,
tous les sous-entendus sont développés dans la
série : L'Escuyrie des Dames. Le ton de la p. xiv
est frappant ; cf. p. xv, xvi. xx, xxi et sa réponse
xxii ; xxv, dont la vigueur rappelle Pépigramrae
de Catulle: Catîi, Lesbia Ma...

Nunc in quadriviis et in angiportis

Glubit magnanimos Remi nepotes
xx vi ; xxvii, d'une fantaisie surprenante ; xxix,
d'un remarquable mouvement avec son vers

Vous crocqueriés ceste groselle ?
à rapprocher de

Qui me feist mascher ces groselles

(Villon Gr. Testam. cf. note ad loc.)
xxx, très voisine de xxv et de xxxni ; xxxv(cité
par M Byvanck : Un poète de la Société de Fr. Vil-
lon)
; xliii. Cf. aussi la pièce lx.

Quelques-unes des pièces intermédiaires ont un
caractère analogue : celles-là paraissent plus étroi-
tement liées entre elles.

Les pièces vu, lxxvi, xcvii, cv, ax, cxm,
cxrv, cxviii, représentent dans notre collection


10

le parnasse satyrique

une tradition voisine de celle des Cartnina Burana ;
tandis que les pièces vu, lviii, lix, lxvii, xcv,
ex, sont de véritables fableaux mis en scène et
découpés selon la forme à la mode du xv' siècle,
la ballade. (La pièce ex est faussement qualifiée
au Jardin de plaisance de sole balade).

Arrivons aux sottes ballades et sottes chansons
proprement dites, et qui sont représentées dans
le recueil par les n<» vin, lvii, lxii, lxiv, lxviii,
lxix (cf. p. lxxx et aussi p. cxxi).

Les sottes chansons étaient très populaires
dans le Kord de la France au commencement du
quinzième siècle. La plupart de celles que nous,
connaissons ont été couronnées à Valenciennes,
à Douai, à Arras. Amiens et Beau vais avaient
aussi leurs concours. Quelques-unes ont été
publiées par Hécart sous le titre Serventois et
sottes chansons
(Valenciennes 1827). L'une des
chansons couronnées à Valenciennes avait pour
auteur Jehans Baillehaus. D'autres, plus anciennes,
figurent au feuillet d'un manuscrit qui était en
possession de M. Çaston Paris. Ce feuillet pro-
vient des archives du chapitre de Beauvais et a
été trouvé à Thermes, canton de Songeons (Oise).
Ces pièces remontent au quatorzième siècle et la


du quinzieme siècle ii

publication en a été préparée par MM. G. Paris
et A. Thomas. L'une d'elles présente des rapports
frappants avec notre n° lxviii et la Ballade de la
Grosse Margot.
Il s'agit d'une dame

... ordeet punaise
Torte bossue borgne naine et enquaise.

L'amant se plaint :

Mais a le fie pour ce que ne l'encroque
De ses gros puings qu'elle a hideus et fors
M'ahert....

Elle l'égratigne et le mord ; sitôt qu'il a du répit

Joyex m'en fui mucier dessoubz no haise
Pour radouber ma cotclle mauvaise.

Tous deux mènent une triste existence :

En tel déduit m'a fait jusqu'à le cloque
Vivre maint jour....

Elle a faim, et le poète a faim aussi :
Elle ba [a] il le et aussi je ba [ajil.

Lors me maudit, et dit que je la moque

Et je luy donne, ainsi que j'ay amors,

Du puing sur l'ueil et de mon panth à broque.


12 lb parnasse satyrique

Et quant je dy que c'est jeux et depors
Elle respont que c'est bien ses acors.
Lor [e]s me dit : « Doulx amis, or me baise. »
Et quant je l'oy, je suy tout aussi aise
Que s'un charron venoit à tout son mail
Qui me déist : « Derlens toy, je t'assail I

La dame agit évidemment comme celle de la

p. lxviii

Mais quant à droit son ort pertuis ne plaque
Elle me fiert sur le chief d'une maque
Et je li dis : « Suer tu faiz bien et bel ».

L'amant de la Grosse Margot fait comme celui
de la dame de Beau vais :

... Lors j'empongne ung esclat
Dessus son nez lui en fais ung escript
En ce bordeau où tenons nostre estât.

Incontestablement les pièces du manuscrit de
Beauvais représentent la tradition de soties amou-
reuses où Villon a puisé l'idée de sa ballade, qui
d'ailleurs s'adressait à un personnage réel, la
Grosse Margot, qui figure dans une lettre du
Trésor des Chartes. Mais les sottes chansons de
la publication de M. H écart, non plus que celles


du quinzième siècle 1}

du manuscrit de Beau vais ne sont des ballades.
C'est M. Louis Thuasne qui attira mon attention
sur le fait que le poème lxviii présente un rapport
encore plus direct avec la ballade de Villon. En
effet, ce poème est une sotte ballade, elle-même
suivie d'une sotte chanson. M. Byvanck (i) avait
reconnu la parenté de la ballade de la Grosse
Margot
avec les sottes chansons et M. Gaston
Paris dans son livre sur Villon a confirmé cette
opinion. Mais la pièce lxviii apporte une preuve
par sa forme même. Il est question dans cette
ballade d'un « faux boiteux » qui reparaît dans la
sotte chanson (p. lxix) empruntée au même ma-
nuscrit. Or celle-ci est de Vuatier Maqueau, de
Douai. Ce serait une raison d'attribuer à Maqueau
le poème précédent. Villon nomme Douai, a
côté de Lille (G. Test. h. v). D'ordinaire il ne
désigne que les endroits qu'il connaissait. Il a pu
assister à un de ces concours de soties. Ou encore
est-il plus probable qu'il a eu entre les mains un
manuscrit semblable à ce manuscrit des n. a. fr.
4237, un traité de rhétorique, où on donnait en

(1) Un poète de la Soc. de Fr. Villon. Paris, 1891.
Introduction.


le parnasse satyriqüe

exemple des rondeaux, des ballades, des sottes
chansons etc. C'est ainsi que figure au manus-
crit du fonds de la Reine n° 1468, à la Biblio-
thèque du Vatican, la sotte chanson suivante
citée par Bauldet Herenc dans son Doctrinal de la
secunde Hf torique
(1).

F0 107. « Cy s'ensuit la taille d'une sotie amou-
reuse, lesquelles se font à Amiens le jour de l'an
neuf, où il y a tous les ans Prince d'icelles soties
amoureuses et tant plus sont de sos mots et
diverses et estranges rimes et mieux valent :

Sotie amoureuse (2)

Je suis de tous les sos amans qu'on s[ace]
Le moins eureux, et qui plus se traveilfle],
Pour dame amer qui fait faire grimace
Quant je luy viens crier en son oreille
Comment s'amour en mes boiaux s'avale :
Dont follement me regarde et ravale
Disant : « Va-t-en faire amye autre part,
Car à m'amour jamais tu n'aras part. »

(1) Daremberg et Renan. Arch, des Miss. Scientij.

I. 273.

(2) Le texte porte : Sotte.


du quinzième siècle 15

Et de ses poings le visaige m'afolle.
Mieulx me vaulsist combatre à ung liepjart]
Que d'estre es mains d'une si faicte folle.

Hier le trouvay assie en une place

Où les porceaux vont coucher sans [paille ?]

Cornes avoit à guise de limace

Et par dessus une vielle touaille.

Là le menoit ung cayemant de balle

A la carolle au son d'une cimbale

Auquel disoit : « Mon amy Jaquemart

Je te donrray plein un poz de briemart

Et des trypes que j'ay faites à l'oie :

Mais il te fault tout premier ton pou part

Venir bouter dedens mon capitule, (i)

(Etc.)

Ce Doctrinal contient un dictionnaire de rimes
où on ne saurait négliger cette constatation qu'au
f° 85 trois des cinq rimes en oise indiquées par le
lexique ont été employées par François Villon
dans son célèbre quatrain : Tonthoise — une
thoise — française — galoise — il m'en poise.
Le

(1) 'Bouter U poupart dans le capitole est à remarquer
comme locution erotique.


16 le parnasse satyrique

fait est frappant parceque les rimes en oise sont
assez nombreuses en français : mais ce lexique ne
donne que celles-là.

La pièce lvii appartient évidemment au même
genre. M. Byvanck(V. note ad loc.) croyait y dis-
tinguer la manière d'André de la Vigne ; mais la
pièce lxxx qui parait bien être de Jehan Molinet
est faite sur des rimes très analogues ; et la pièce
LXiv par son style et son langage appartient évi-
demment au pays de prédilection des sottes chan-
sons. La pièce lxii remplace les rimes en ic, ac>
oc
par des expressions violentes, parfois voisines
du jargon. Elle n'appartient pas au même cercle
que lxiv, lxviii, lxix. Quant à la pièce vm, qui
est un fragment de sotte chanson, elle est fort
analogue à certains poèmes d'Eustache Deschamps,
et il faut la classer dans ce cercle. Il est certain
que les pièces du type de la p. lvii ne sont qu'une
modification de ce genre dont les poésies d'Eus-
tache Deschamps nous offrent plus d'un exemple.
(Cf. Œuvres d'Eust. Desch. t.V. p.22, 79, 133 etc.)
Elles devinrent extrêmement populaires et les
imitations de la ballade de la Grosse Margot déve-
loppèrent encore cette popularité. On en trouve-
rait l'influence jusqu'au xvi« siècle, par exemple


DU QUINZIÈME SIÈCLE 17

dans les premiers vers de l'épitaphe de Badebec :

Elle en mourut, la noble Badebec

Du mal d'enfant, que tant me sembloit nice :

Car elle avoit visaige de rebec,

Corps d'Espaignole et ventre de Souïce

(Rabelais Pant. II. c. 4.)

D'ailleurs la pièce vi et notamment la pièce
lxxiii, qui devait être encore connue au temps de
Rabelais, présente des rapports avec certaines plai-
santeries de Gargantua (Cf. aussi p. cxxix.)

Notons les rapports entre les p. iv, xii, xvin,
et par suite xrx ; xi et xxiv semblent appartenir
au cercle de Charles d'Orléans ; xxxiv et xxxvn
sont de la même série, qui se rattache aussi à
xix ; Lxui, lxv, lxvi, Lxxix se rapprochent assez
naturellement, de même que xxvn et lxxxviii.

Il reste A exposer la composition de ce recueil
et à rendre compte rapidement des sources d'où il
a été tiré.

En raison de l'importance du manuscrit 1719,
il a fallu adopter l'ordre indiqué par les manus-
crits eux-mêmes : de sorte qu'on n'a pas tenté
de classer par genres, et que les pièces se pré-
sentent ici dans la même succession que dans les

2


18 le parnasse satyrique

(i) Manuscrit français 1719, f° no */„ entre Au gré
du cueur et au choix de mes yeux
(cf. Trois cent cinquante
rondeaux d'amour
f° 59 et Le coeur la suyt et mon oeil la
regrette
(pièce de Baude). Cette pièce fait évidemment
partie de la série publiée par Quicherat (2 pièces p. 40
et 41).

différents recueils où elles ont été puisées. Les
soixante-sept premières pièces sont tirées du ma-
nuscrit français 1719 de la Bibliothèque Natio-
nale. Le no ix, bien qu'en prose, en raison de
son contenu et de l'intérêt du texte, a paru digne
d'être recueilli ici. Les p. xliv et xi.v appartien-
nent au cercle de Henri Baude. La p. xuv figure
au fo in v/o î et au f* uov/0 on trouve une
pièce qui est certainement de Henri Baude et
qu'on va lire plus bas. Elle se trouve entre le
rondeau Au gré du cueur et au choix de mes yeux
(Trois cent cinquante rondeaux d'amour.
Lyon,
Ol. Arnoullet, 15 31) et la pièce Le coeur la suyt
et mon oeil la regrette
(cf. Quiclnrat. Vers de
H. Baude pp. 40 et 41). Elle complète les deux
poèmes déjà publiés par M. Quicherat. (1)

Tous nobles cueurs qui mes regrez voyez
Amassez dueil et vous en pourvoyez


du quinzième siècle 19

Pour moy aider à regretter la toute
Parfaicte en biens qui est la passe routte
Et le guidon de tous les fourvoyez.

A ce besoing parsieux ne soyez
Affin que tous en lerraes convoyez
Celle qui a tousjours amé sans doubte
Tous nobles cueurs.

Elle s'en va par sentiers desvoyez
Et nous laisse les cueurs en pleurs noyez
Sans plus avoir d'espérance une goûte :
La paix nous a au mains laissé pour houste
Dont bien dessert que à l'adieu lermoyez,
Tous nobles cueurs.

Les pièces lxviii et lxix sont tirées du manus-
crit fr. n. a. 4237. décrit au catalogue Amb.
Firmin Didot 1881. Nous en avons déjà longue-
ment parlé.

Les dix pièces suivantes appartiennent au ma-
nuscrit français 2375 et doivent être classées dans
le cercle du nord de la France, particulièrement de
Jehan Molinet. Plusieurs d'entre elles sont iden-
tiques à des pièces contenues au manuscrit lui


20

LB PARNASSB SATYRIQÜB

de la bibliothèque de Stockholm ou présentent
avec celles-ci les analogies les plus frappantes.
L'influence des poèmes d'Eustache Deschamps
peut se constater dans les poèmes de ce manuscrit
qui d'ailleurs contient au f° 43 une pièce authen-
tique de ce poète : 'Remède contre Vimpidemit.
La p. Lxxvii, qui se trouve également au ma-
nuscrit français 1716 a paru digne d'être publiée
ici en raison du nombre considérable de sous-
entendus qu'elle éclaire dans les pièces facétieuses
du xve siècle. Elle est certainement de Molinet.
Quant à la p. Lxxvin, elle vient s'ajouter
aux textes publiés par M. Longnon (Villon,
pp. 195-199) et étudiés par MM. Piaget (Rom.
XXI. 430) et R. Köhler {Kleinere Schriften m. Ber-
lin 1900 p. 22-33).

Les manuscrits français 1717 et 1721, dont les
extraits suivent, sont les cahiers de Robertet qui
nous ont fourni des pièces de Jehan Molinet et
deux poèmes de Henri Baude que M. Quicherat
n'avait pas publiés.

Le manuscrit français 19.165 présente une
grande pièce inédite de Jehan Molinet, d'une
verve remarquable, parmi des pièces polémiques
du même poète.


du quinzième siècle 21

Le manuscrit français 25.527 d'où sont tirées
les trois pièces suivantes est la traduction du Phi-
lostratc de Pétrarque par Louis de Beauvau, séné-
chal d'Anjou, Les poèmes ont été copiés sur des
feuillets de garde par une main postérieure.

La pièce xci est une parodie de la célèbre pièce
d'Alain Chartier

Il n'est dangier que de vilain

déjà parodiée par Villon. Elle nous a été fournie
par le manuscrit français 24.442.

Les pièces xcn à xcvi proviennent du manus-
crit français 2264 qui contient des poèmes d'Eus-
tache Deschamps. La p. xan est évidemment
une réplique de la bail, xxxiv du vol. x des
Œuvres d'Eustache Deschamps. J'inclinerais à
attribuer les autres poèmes tirés de ce manuscrit
au même cercle. Eustache Deschamps a eu sur
les poètes du xv* siècle une influence très consi-
dérable. Il y a des rapports évidents entre la bail,
xxxiv du vol. x et le h. cxiv du Grand Test, de
Villon. De même la ballade des Langues Envieuses
du même poète a été inspirée par la ballade xxv
du vol. x des œuvres d'Eust. Deschamps.

Les pièces xcvu à xcrx, qui ont de la vivacité


22

le parnasse satyrique

et de la facilité, sont empruntées au manuscrit
3521 de la Bibliothèque de l'Arsenal, où elles
figurent près de poésies authentiques de Michault
Taillevent. Elles pourraient fort bien être de ce
poète, dont le Passe-temps a influencé toute la
poésie de son époque (notamment xcvin et xcix).

c, sur un feuillet de garde du manuscrit n. a.
fr. 4237, est du seizième siècle, de même que ci
et en. Mais ce sont des plaisanteries tradition-
nelles, plus anciennes à coup sûr.

cm figure ici en raison de ses rapports avec
plusieurs pièces importantes du manuscrit 1719.

Avec civ nous arrivons aux poèmes tirés du
Jardin de Plaisance, édition d'Antoine Verard. Le
recueil imprimé par Verard est d'une si insigne
rareté et diffère à ce point des éditions suivantes,
également très rares, qu'il a paru nécessaire de
reproduire ici les pièces qui se rapportaient au
sujet de cette publication.


du quinzieme siècle 2)

Liste des pièces contenues au tnanuscrit français
*7*9 de la Bibliothèque eXjitionaley source princi~
pale de ce volume.

f* i. — Sans point mentir de mon povre courtault

(i et. f» 80)

A l'appétit d'une putain (11 cf. (• 81)

v/o Au grey d'amours se veult brancher

(cf. f 78 7.)

A toutes deulx, et chescune à par soy.

& 2 Fortune, tu me es trop perverse

Au temps qui court pour bien aymer

v/o Tant suys dolent et de douleur esprins
(cf. Trois cent cinquante rondeaux. Lyon, 1531. f* 49.)

Pour estre loyal à sa dame

f° 3 Le corps s'en va et le cueur vous demeure

(cf. f 74 V.)

A ce coup est venu le temps, (m cf. f* 78)

A moins ne peult on que essayer (cf. f* 78)

Je vouldroye bien faire cela (iv)

Tou, belle, tou, vostrefaulx coeur s'essore

f» 4 Maleureux cueur que veulx tu faire

(Le Roussellet. v. Rayn. p. 103. — n. a. fr. 7559. f° 66)

Retirés vous, ne faictes plus la ville

En la forest de longue actente

(Gilles des Ormes)


24 lb parnassb satyriqüb

v/o En la forest de longue actente

A mort helas

f° 5 Les douleurs dont me sens tel somme

(Ant. de Guise, v. Ray. p. 6.)

Autant ou plus et il vous doit suffire
(cf. Trois cent cinquante rondeaux. Lyon, z$)i. f* 7.Ï

T/o A Teure que premier vous vis

C'est de boucan où la royne Marie

f 6 A ceste foiz je me complains

J'ay un regret qui toux les aultres passe

(cf. f 11$)

v/o Elle sçoit bien qu'ay ung deul ennuyeulx

(cf. f» 110)

Pourtant si je suys brodé (cf. f# 10a)

f<> 7 Ma moricaude la plus noire (v. cf. f* 106)

Prenés en gré du manche de ma couille(vi)

v/o Sees vous à qui trop en voulés

Crion trestous tiron nous de plourer

fo 8 A Louvyés quant je fu couché (cf. i* 114 */o)

Dedens la ville et cité d'Orleens

▼/o Dittes le moy, qui me donna le bont

(cf. fii4V.)

Je porte plains en ma devise
fo 9 Delà les mons en Lombardte

Joie me lesse et deul m'a espousee
▼/o Puys que je faulx à vous avoir


DU QUINZIÈME SIÈCLE 2$

fo io Au lit de pleurs paré de plains
v/o Les regrés, les douleurs parfont
fo 11 A mal fait il n'y faut que amende
Infortunée

▼/o Ligierement vous m'avés guerdonné

f> ia Prince qui n'ayme sa noblesse

*/o Ha les douUeurs que sans cesser je porte

f9 13 L'autrier en chemin rencontray...

Ce sont ks botines Gaultier (vn cf. f916$ V«)

f° 14 Vous avés couleur morisque, visage tartarin

(vin)

f° 16 v/oPerdre son bien et l'amy principal...

Ce n'est que sucre envers mes grans douleurs

fo 17 Quant je pense la grande abusion...

Quant vont toutes si souvent au change

(cf. f 163 */.)

▼/o Pour savoir en lisant ces vers
Qui gist en ceste sepulture...

f» 19 Pour vous faire aymer aux femmes (rx)

f» 20 De picque assez pour perdre vye
Ung Dieu ; ung roy, et une dame

T/o L'Espaignol que je vous envoyé

Sans selle en bast a tout le frain (x cf. f* 8$)

fo ai Je ne prise point tels baisers

(cf. f* 96, Ch. d'Orl. ed. Guichard p. ax$)


26 lb parnasse satyriq.ue

v/o Cuydant estre amé de la belle

Doubtant remis, qui par trop (ait à craindre,
fo 22 C'est temps perdu de servir sans congnoistre
v/o Par contraincte d'amour très naturelle

Pas trop amer ma douller dire n'oze
fo 23 En actendant la grace souveraine
v/o Quel réveil de monstrer par semblant

Aul partir de la noble cyté
fb 24 Et (?) vous chief d'œuvre de nature
Vo Veu que je suis de vivre las

Pren tes esbas

fo 25 Les doulleurs dont me sens tel somme

(Ant. de Guise, v. Rayn. p. 6.)

Son eur ne laisse de celle qui tant vault.

v/o J'en ay congneu ce que j'en veul congnoistre

fb 26 Hors de propos de raison séparé

v/o Là non ailleurs secrètement demeure
(cf. Trois cent cinquante rondeaux. Lyon, 15 31. f# 4 )

Je n'ay dueil que je ne suis morte
fo 27 Ce n'est pas jeu d'esiongner ce qu'on ame

En m'en revenant de Monlouy
v/o De vous amer follement m'assenty

De vous servir m'est prins envie

f° 28 Femme de bien s'il en est point au monde

(cf. f-109)


du quinzibmb s1bclb 27

v/o En actendant la grace de ma dame

Penser à vous ne m'est point ennuyeux
29 En effet se ne reprenez

C'est mal cherché vostre avantage.
*/o Pour faire l'arquemye d'amours.
f° 30 C'est trop sus amours entrepris (réponse)

Venez, regretz, sourdez en habondance
Vo Allez, regretz, vuidez de ma presence

Mon leal cueur a entrepris party
f° 31 Tout mal me vient, Dieu mercy et fortune

Il n'est vivant tant soit savant ou sage
v/o Serviteur soye de par vous retenu
f° 32 Nuyt et jour sans repos avoir

Je n'ay dueil qui de vous ne vyengne
v/o Dames qui maintz cueurs asservez

Vostre hault bruyt lequel est tant parfaict
fb 33 Le renvoy d'un cueur esgaré
*/o Je ne vis oncques la pareille

Joye me fuyt et doulleur me court seure

34 Fors seullement l'actente que je meure

(réponse)

▼/o Amours, amours, trop me fiers de tes dars

Se je vous eslongne de l'oeil
f° 3 5 Par voz sermens tous plains de decepvance

Vostre oeil c'est bientost repenty


28 lb parnasse satyrique

v/o Je vous quicte jeu et entente

f° 36 Visage de mirouer ardant (xi)

Tant qu'il surfit dame [d'une) je me contente
(Trois cent cinquante rondeaux. Lyon, 1531. f* 18)

v/o Ennuyt en lieu de reposer

f° 37 A la mignonne de fortune

Soit loing ou près tousjours me souvendra

v/o C'est bientost lasché vostre prise.

f° 38 Gardez vous bien de ce faul veau

(Ch. d'Orléans. — Au f9 61 du manuscrit fr. 172z :
Rondeau par led. [Pierre] *Dantbe)

Pour obéir au plaisir de mes yeulx
(Trois cent cinquante rondeaux. Lyon, 1531. f" 37)

Vo Esse fait de lealle amye

fo 39 Quant je voy quelqu'ung qui vous baise
(Trois cent cinquante rondeaux. Lyon, 15 31. f* 24)

Je ne faiz plus, je ne diz ne escriptz

Si mes sens ont aucuns doulx motz rescriptz

v/o Bien m'en est pris d'avoir vostre acoinctance
Plus qu'oncques mais je me voy pris

fo 40 Haa qui ra'ennuye

v/o Les grans regretz que sans cesser je porte

(cf. f» 12 V«)
Mon cueur et moy n'avons voulloir
fo 41 Je m'en vois faire ma demeure

Vo De mon fait las ne sçay que dire

(Blotseville. v. Rayn. p. 62)


DU QUINZIEME SIÈCLE 29

fo 42 Yculx aveuglez par force de désir

(Blosseville. v. Rayn. p. 55)

Mon bien ma dame et ma maistresse
▼/o L'une boute, l'autre requiert,
fo 43 Au fond d'un val gamy d'adversité

J'actens l'aumosne de doulceur

(Fredet. v. Rayn. p. 41)

▼/o Helas j'ay tousjours loyaulté (cf. f# 134 7.)

Avant que l'on vous sceust louer

f° 44 Rtquiescant lors in pact

C'est pour me receler les biens

(Jammerte de Nesson. v. Rayn. p. 59)

▼/o Amours je vous requier j ustice (cf. f* 13 5 7.)

fo 45 Quelque jour il vous sou vendra

Qui veult de dame à moy changer

(Jehan de Lorraine, v. Rayn. p. 53)

▼/o Je change à vous ce c'est vostre voulloir

(Blosseville. v. Rayn. p. 54)

Je n'en vueil plus porter la charge

(Blosseville. cf. Rayn. p. 1.)

f» 46 Des araoureulx de l'observance.

Des araoureulx de l'observance

(Ch. d'Orléans, v. Rayn. p. 40)

v/o Tu te brusles à la chandelle

(Ant. de Guise, v. Rayn. p. 66)

En Testat où vous me voyez

(Monbeton. v. Rayn. p. 75)

fo 47 Bien souvent quant je vous regarde


lé parnasse satyrique

▼/o Celluy qui sy fort vous reprend

Pardieu, fortune, tu as tort

fo 48 Mon cueur m'est ycy venu dire

v/o N'ay-je pas esté bien party

(De Torcy. v. Rayn. p. 77)

Adieu mon cueur servez la belle

fo 49 Au port où jamais nul ne passe (cf. f° 120)

Quant l'amour de yous me fauldra

v/o Qui est plus cause de mon dueil

(Monbcton. v. Rayn. p. 58)

fb 50 J'ay des semblans tant que je vueil

(Monbeton. v. Rayn. p. 62)

Le plus malheureux par mon ame

(cf. 138 */„)

v/o Mort très cruelle et mauldicte

(René d'Orange, v. Rayn. p. 74)

fo 51 Mis en exil en la forest de dueil

(cf.f 138 v.)

S'en amours a ung paradis

(Blosseville. v. Rayn. p. 22)

▼/o Bonnes gens, j'ay perdu ma dame

(Vaillant, v. Rayn. p. 15)

Celle pour qui je porte lame (VM)

(Blosseville, v. Rayn. p. 73)

f° 52 Sot oeil trop estes voulentaire

(Vaillant, v. Rayn. p. 8)

v/o Sot oeil fay ton fait pas compas

(Blosseville. v. Rayn. p. 26)


du quinzième siècle 31

Se vous allez faire demeure

(Ant. de Guise, v. Rayn. p. ao)

fo 53 J'ay veu le débat de vos yeulx

(Vaillant, v. Rayn. p. 10)

Vo Lassé d'amours et des faiz de fortune

(Blosseville. v. Rayn. p. a)

A cueur qu'as tu qui me reprens

(Blosseville. v. Rayn. p. 27)

f° 54 Le cueur troublé, le sens perdu

(Blosseville. v. Rayn. p. 64)

J'en ay le deuil et vous la joye

(Blosseville. v. Rayn. p. 97)

v/o De ma dame ne dy nul bien (lvii cf. f* 12$)

f° 55 En espérant bonne response (cf. f* 123 */.)

Ou que je soye n'en quelque place (cf. {• 124)

v/o Ce n'est pas par ypocrisie

(Ch. d'Orléans, v. Rayn. p. 48)

f° 56 A ce mur hau estes vous sourde (cf. f* 124)

En la montaigne de tristresse

(Jeucourt. v. Rayn. p. 78)

v/o En la montaigne de tristresse (cf. f* 125)

f° 57 Je le voy bien selon les vers

(Vaillant, v. Rayn. p. 18)

De ma joye n'est plus nouvelle

(Le Sénéchal, v. Rayn. p. 80)

v/o Gardez vous ent de l'oeil d'Artuse (cf f* 127)
Au mains que ce desconforté (cf. f° 127


32 LB PARNASSE SATYRIQÜB

fo 58 Plus qu'onques mes je suis au bas

(Blotseville. t. Rayn. p. 51)

*/o Comme moy vous aurez voz gages

(cf. f* 128 V. et Campaux. VUkm, p. 347)

Quel adieu las qu'il l'actendra (cf. f* 128)

fo 59 Espérant d'avoir quelque bien (cf. f* 129)

y/o Assez ne me puis merveiller

(Bridoré. v. Rays, p. 47)

Or mauldit soit il qui en ment

(Vaillant, v. Rayn. p. 14)

fo 60 Grant tort avez, par Nostre Dame

(Blotseville. v. Rayn. p. 61)

v/o Sot oeil rapporteur de nouvelles

(Ch. d'Orléans, v. Rayn. p. 9)

fo 61 Ma bouche rit et ma pensée pleure

(cf. f 132)

v/o Les desloyaulx ont la saison (cf. f» 132)

Quant je vous vy de moy party

fo 62 II est force que je m'en aille

En tous les lieux où j'ay esté

(Monseigneur Jaques, v. Rayn. p. 157)

v/o Pour vous aujourdTiuy adieu dire

(cf. f 133)

Je ne suis pas bien de fortune (cf. f* 133)
fb 63 En la forest de longue actente

(Fredet. v. Rayn. p. 33)

v/o En la forest de longue actente

(Ch. d'Orléans, t. Rayn. p. 34)


ou quinzieme siècle 33

fo 64 En la forest de longue actente

(Gilles des Ormes, v. Rayn. p. 32)

En la forest de longue actente

(Ch. d'Orléans, v. Rayn. p. 4a)
*/o En la forest de longue actente

(Mad. d'Orléans, v. Rayn. p. 4$)
f° 65 En la forest de longue actente

(Jeucourt. v. Rayn. p. 79)
En la forest de longue actente

(Blosseville. v. Rayn. p. 30)

v/o Comme ung homme desconforté

f° 66 Pour ung chef d'œuvre vous feist Dieux

(cf. Rayn. p. 114)

v/o Pour contrefaire l'amoureux

(Blosseville. v. Rayn. p. 71)

Qui mieulx ne peult il est bien à son aise
(Trois cent cinquante rondeaux. Lyon, 1531. f* 38)

f° 67 Le dyable vous puisse emporter
Vo Je ne fois plus ne guect ne porte

Et n'estes vous pas marié
f° 68 S'il me plaist j'en eschapperay
v/o La peur que j'ay me tient en craincte

Mon amy tant fort m'a despieu
69 Est il fin que je sceusse mectre

Pensant avoir de tous les maulx le pire
v/o Faictes le pirs que vous pourrez
fo 70 Prestez moy encore cela (xii)

Entre vous qui avez amors (xin)

3


34

le parnasse satyrique

y jo Serez vous jamais assouvy

Puis qu'ainsi est qu'il me fault donc laisser
fb 71 Mort, j'appelle de ta rigueur (Villon)

J'ay tost changé le plaisir que j'avoye
v/0 Je n'ay que dueil qui me contrainct

Allez, regretz, et courez comme fouldre
f5 72 Quant je me prens à resveiller
v/o A l'assault, a l'assault, secours

Je ne vueil plus faire cela
fo 73 Sans cesser mon cueur ediffie

Du tout me metz à vostre voulenté
v/o Quel desplaisir, quel couroulx, quel destresse

Ayme chascun ce qu'il vouldra
fo 74 Qui vouldra mesdire, mesdie (xiv)
Ou vous m'aymez, ou vous ne m'aymez point (xv)

v/o Faictes le mieulx que vous pourrez

(xvi cf. f 69 */.)

Le corps s'en va et le cueur vous demeure

(Cf. f 2 "/.)

fo 75 Pour tous voz maulx d'amours guérir
(Ch. d'Orléans, cf. n. a. fr. 7559. I* 68)

La mercy Dieu, je vys tousjours (xvn)

v/0 Tant qu'il souffist j'ay fait cela (xvm)

Tant qu'il souffist que veult on mieulx (xix)

fb 76 Apres que m'avez fait arser (xx)


du quinzième siècle 35

V© Pourtant se le front vous reluyt (xxi)

M'appelez-vous layde et fardée fxxn)

f° 77 Vous m'amiez mieulx sain que malade(xxm)

Qu'en dictes vous de ses folz amoureux
(xxrv cf. n. a. fr. 7559. f* 30 7,. Troit cent cinquante
rondeaux.
Lyon, f* m)

v/o Navré d'amours par sy très grant oultrance

Amours veult foy et loyaulté tenir

f» 78 Au mains ne peult on que assaier

(rayé cf. f* 3 7.)

A ce coup est venu le temps (id. cf. f* 3)

y/o Au gré d'amours se veult brancher

(id. cf. f» 1 7.)

fô 79 Plus vous n'aurez mon cueur en garde (xxv)

La voyez vous bien celle noire (xxvi)

v/o Ung con sentant le faguenas (xxvn)

f° 80 Avant la main je la vous quicte

(rayé, xxvnx)

Mais est il vray ma damoiselle (xxir)

v/o File despeche vieul peneau (xxx)

Sans point mentir de mon povre courtault

(cf. f» 1)

fo 81 A l'appétit d'une putain {rayi. cf. f* 1)
v/o Du traict d'un doulx et mygnot oeil

Dedens ung baing comblé de desplaisance
fo 82 J'ay recouvert joye en lieu de tristresse
v/o Je n'ayrae de vous que le con (xxxi)


J6

lb parnasse satyriojue

f° 83 En ce printemps tant doulx et gracieux

(xxxn)

Faktes vous de la rencherie (xxxiii)

v/o Tant qu'il souffit je puis bien dire (xxxiv)

f° 84 Tout ira bien je m'y actendz

Corps contre corps sans penser convoitise

(cf. n. a. fr. 7559. f# 48)

v/o Je ne suis plus celluy que je soulloye(xxxv)

Le Roi le veult car il a tait defTendre

f° 85 Sans scelle ou bas a tout le train

(rayé. cf. f 20 */.)

▼/o Rien que cela ne vueil avoir (xxxvi)
Tant qu'il souffit j'ai actendu (xxxvii)

f° 86 Malheureux cueur que veulx tu faire

(Le Rousselet. cf. (• 4)

Haa mon cueur vous estes bien fol
Pour vos péchez je porte penitance

▼/o Au choiz de vostre cueur et oeil

(cf. f* 110 Vo)
Que vouliez vous que j'en devise.

Quelque povre homme que je soye (xxxvin)
f» 87 Se elle m'aymera je ne sçay

Le serviteur hault guerdonné
▼/o L'homme bany de sa plaisance

Trop m'est amer vostre service, Amours
f0 88 Ce ne fust que je crains Dangier


du quinzième siècle 37

v/o L'homme enragé hors du sens forcené

Chose qui soit vous ne m'avez mandé (xxxrx)

f° 89 Je meurs de soif auprès de la fontaine (xl)

Vo Pour le mal qu'on vous fait porter
Je viens vers vous pour enquérir

90 S'il vous plaist bien que je vous tiengne

Quant je fus prins au pavillon

(Ch. d'Orléans, éd. Guichard. p. 272)
v/0 Par souspirer, plourer gémir et plaindre.

f° 91 Ne je ne dors ne je ne veille

Vuydez dehors car vous estes trop chault

v/o Bel Accueil le sergent d'Amours

Nul ne me doibt de ce blasmer

(d'Orvilicr. v. Rayn. p. ai)

f> 92 Bien mauldire doibz la journée
v/0 Quand vous me ferez plus de bien

Escu d'ennuy semé de pleurs
fo 93 Je quicte amours pour ceste année

En soustenant vostre querelle
v/o Je n'ay povoir de vivre en joye

Nulle plus dollente que moy

fo 94 Et on vous le fera, fera (xli)

v/o Pardieu ma dame c'est à tort

fo 95 Se une foys me dictes ouy

(cf. Campaux. Villon, p. 337)

Deffendez la voye et de fait


LE PARNASSE SATYRIQÜB

v/0 Le plus heureux qui soit en France

fo 96 Quant se viendra que nous assembleron(xLii)

Je ne prize point telz baisez

(Ch. d'Orléans, cf. f* 21)

y/o Pardieu je n'aymeray que vous
Fortune mes que veulx tu faire

fo 97 Sans nul espoir avoir jamais que dueil

v/o Ce que pour rien je n'ose dire

A vous est que l'on doibt complaire

i° 98 Le plus doullent que jamais on peult dire

v/o En la forest de longue actende

Se pirs ne vient je m'y doibz contenter
(cf. la réplique : Campaux. Villon, p. 345)

f° 99 Jusqu'à la fin, ja que luy n'aymeray

Fait elle pas bien

v/o Vrai Dieu que amoureux ont de paine

f° 100 Mon cueur à vous se recommande

A vous servir entièrement
Vo Au lit couché trop plus que mon soullas

Au choiz de chascun me rapporte

f° 101 La mienne voulenté seroit

(cf. Campaux. Villon, p. 337)

De quoy me cuidez vous nuire
v/o De mes joy es se sont ennuyz

Veu que tant de vous me souvient


DU QUINZIÈME SIÈCLE 39

fo 102 Pour les biens qu'en vous apporçoy
Pourtant se je suis brodé (cf. {• 6 V.)
v/o Se vous vouliez que je couche
f° 103 Par tout le monde il est nouvelle

Ou je m'abuse à mon penser
v/o Oncques puis que je me party
fo 104 Ja n'est besoing que de ce je me vante

Gardez vous de l'œil de Louyse

(cf. f> 57 et 127 VO
v/o Or regardez quel grant folie

Sur quant que me craingnez déplaire

fo 105 Pour la doulleur qui est en moy

v/o Ha mort pourquoy veulx tu deffaire

Puis qu'espoir s'est de moy party

(cf. ï 143 V.)
fo 106 Puisque les loyaux ont tousjours

Ma mauricaude la plus noire (rayé, et. f9 7)
*/o La voyez vous bien ceste là (xliii)

Qui vostre beaulté compterait
f° 107 Puisque j'eslongne mon confort
v/o Du regret que ay de vous laisser

Trestout ainsi qu'il vous plaira

f° 108 Pour tous mes plaisirs desconfire

v/o Ravy d'amour, despourveu de bon sens

(cf. Campaux. Villon, p. 349)

Pensez de faire gar[n]ison


40 le parnasse satyriqüe

fo 109 J'ay mains de bien que s'il n'en estoit point

Là et ailleurs fait il bon assayer

v/o Femme de bien s'il en est point au monde

(cf. f* 28 f* m */.)

fo 110 Elle scet bien que j'ay dueil ennuyeulx

(cf. f* 6 V.)

Au gré du cueur et au choix de mesyeulx
(Trois cent cinquante rondeaux. Lyon 1531, f• 59)

v/o Tous nobles cueurs qui mes regrez voyez

(Henri Baude)

fo x 11 Le cueur la suyt et mon oeil la regrecte

(Baude)

Tous les regretz qui les cueurs tourmentez

(Baude)

v/o Mon mignon mon gentil varlet (xxvi)

Femme de bien s'il en est point au monde

(xlv. cf. f 28. f 109 V«)

f> 112 Jusques au bout j'ai mise mon entente

v/o Pour accomplir le vouloir de mon cueur

f° 113 En voyant sa dame au matin (xlvi)

A une dame j'ay fait veu
▼/o M'a vostre cueur mis en oubly

Qu'en ont à faire Malle Bouche (xlvii)

fo 114 Povre cueur de tous poins esperdu (xlviii)

▼/o A Louvyés quant je fus couché (cf. f* 8)

Dictes le moy qui m'a donné le bont

(xlix. cf. f 8)


du quinzième siècle 41

f° 115 J'ay ung regret qui tous les autres passe

(f. cf 6)

T/o Puisque plus ne suis amé de M

(cf. rondeau de Blosseville. f* 51)

Le dyable m'enport si j'en mens

f° 116 J'avoye du bien mais on le m'a tollu

Je ne me puis veoir à mon aise (l)

Vo En actendant de vous secours (li)

f° 117 Hanter ne puis chieuz la my nonne (lu)

Se vous vouliez que je vous face (lui)

Vo Tous les regretz sont en moy à ceste heure

f° 118 C'est vous seulle que chascun doibt amer

Le monde est tel pour le present

/o N'esse pas pour rire son saoul (uv)

f° 119 J'ay vestu ma robbe à l'envers (lv)

Le cueur marry et de doulleurs tout plains

Vo Je m'en tiens la plus désolée

Je porte la coulleur tennee

fa 120 Au port où jamais nul ne passe (cf. f* 49)

/o Pour tous voz maulz d'amours garir

(Ch. d'Orléans, cf. f 75)

Les doulleurs dont me sens tel somme
(Ant. de Guise, cf. f* 5 et f° a*)

f° 121 Helas mon amy et mon ame

(Jchanne Filleul, v. Rayn. p. 76)

/o Qui est plus cause de mon dueil

(Monbeton. cf. f» 49 */.)


42 le parkasse satyrique

Ce fait vostre oeil qui par si fort me mairie

fo 122 Le cueur troublé le sens perdu

(Blosseville. cf. f° $4)

v/o J'en ai le deuil et vous la joye

(Blosseville. cf. f° 54^

J'en ay le deuil (Blosseville, v. Rayn. p. 69)

fo 123 De ma dame ne dy nul bien (lvi)

En la forest de longue actente

(Ch. d'Orléans, cf. f° 63 */0)

v/o En espérant bonne response (cf. f° 55)

fo 124 Ou que je soye n'en quelque place

(cf. f» ss)

Ce n'est pas pour ypocrisie

(Ch. d'Orléans, cf. f° 55 */o)
v/0 Ad ce mur hau estes vous sourde

(cf. f> 56)

C'est pour vous que tant fort souspire

(Messinot, v. Rayn. p. 28)
fo 125 En lac de termes très parfond

(Vaillant, v. Rayu. p. 13)
v/o En la montaigne de tristresse

(Jeucourt cf. f° 56)
fo 126 En la montaigne de tristresse

Je le voy bien selon les vers

(Vaillant, cf. f° 57)
v/o En la forest de longue actente

(Jeucourt. cf. f° 65)

f° 127 De ma joye n'est plus nouvelle

Oc Sénéchal, cf. 57)


DU quinzième siècle 43

Gardez vous bien de l'oeil d'Artuse

(cf. $7 V.)
v/o A mon cueur qui se desconforte

(cf. f» 57 */.)
Plus que oncques mais je suis au bas

(Blosscville. cf. f° 58)

fo 128 Quel adieu las qui l'actendra (cf. P 58)

▼/o Comme moy vous aurez voz gages

(cf. f* $8 v.)

fo 129 Espérant d'avoir quelque bien (cf. f0 59)

En la forest de longue actente

(Mad. d'Orléans, cf. f4» 64 */«.)

v/o Assez ne me puis merveiller

(du Bridoré. cf. f 59 V.)

fo 130 Or mauldit soit il qui en ment

(Vaillant, cf. f» 59)

v/o En la forest de longue actente

(Blosseville. cf. f* 6$)

Grant tort avez, par Nostre Dame

(Blosscville. cf. f6 60)

f> 131 Le jour m'est nuyt

(Martin le Franc, v. Rayn. p. 52)

v/o Pour contrefaire l'amoureux

(Blosscville. v. Rayn. p. 71)

fo 132 Ma bouche rit et ma pensée pleure

(cf. f* 61)

Les desloyaulx ont la saison

(cf. f» 61 Vo)

v/o Tout acomplis à mon advis

(Monseigneur Jaques, v. Rayn. p. 121)


44 le parnasse satyriq.oe

fo 133 Pour vous aujourduy adieu dire

(cf. f> 62 7o)
Je ne suis pas bien de fortune

(cf. f» 62 Vo)
v/o En actendant garison ou la mort

(Robertet. v. Rayn. p. 56)
f° 134 Yeulx aveuglez par force de désir

(Blosseville. cf. f° 42)
v/o En une ville plaine d'adversité
Hélas j'ay toujours loyaulté

(cf. f> 43 Vo)

fo 13 5 En pensant à votre bonté

(Fredet. v. Rayn. p. 31)
Amours je vous requiers justice

(cf. f> 44 7.)
v/o Qui veult de dame à moy changer

(Jehan de Lorraine, cf. f" 45)
Je change à vous ce s'est votre voulloir

(Blosseville. cf. f° 45
fo 136 Doubtant de tous pointz l'escondire

v/o Des amoureux de l'observance

(Ch. d'Orléans, cf. 46)

En la montaigne de tristresse

(Blosseville. v. Rayn. p. 73)

fo 137 En la montaigne de tristresse

Celluy qui s'y fort vous reprend

7o Pardieu, fortune, tu as tort

f° 138 Quelque chose qu'amours ordonne

(Monbcton. v. Rayn. p. 65)


du quinzième siècle 45

Et n'esse pas assez tenu

*/o Le plus malheureux par mon ame

(cf. f» 5o)

Mis en exil en la forest de dueil

(cf.fr si)

fo 139 S'en amours a ung paradis

(Blosscville. cf. f° 51)

Bonnes gens j'ay perdu ma dame

(Vaillant, cf. f° 51 V«)

T/o Celle pour qui je porte lame

(Blosseville. cf. f* 51)

fo 140 Lassé d'amours et des fais de fortune

(Blosseville. cf. f» S3 */«»)

T/o Ha cueur qu'as tu qui me reprends

(Blosseville. cf. f° 53 V0)

En la forest de longue actente

(Gilles des Ormes, cf. f9 64)

fo 141 Mon cueur m'est icy venu dire

Oncques depuis vostre département...

Cheques depuis je rieu\ au cueur plaisance
fo 142 De vous avoir ma Valentine

Puisqu'il ne vous plaist que je soye
T/o De fortune à vous je me plains

Dan gier a fait une saillie
fo 143 Mon cueur m'a compté sa pensée

Puisque je vous laisse

"Vo Puisqu'espoir est de moy party

(cf. f» 105 V.)


46 lb parnasse satyrique

Du tout me metz en vostre obéissance...
Je meurs de soif auprès de la fontaine
f° 144 Roy ne des cieulx, de tout le monde dame
f° 14 s Amour me rend par mon vouloir subjecte...

Amour, désir, regrd, espoir et doubte
f° 145 T/o Une dame d'excellente beaulté...

Parfaicte en biens seroit la plus du monde

(Pierre Danthe. cf. ms.fr. 1721 f° 62 7o
ms. fr. 1719. 14$ 146 7o. Lon-
gnon Villon p. 195)

f° 14670 Pour blasonner ung cheval proprement...

Fier et puissant, c'est pour ung roy de France
(P. Danthe. cf. ms. p. 1721 f° 61)

f° 147 Se je porte à ma devise coac... (lvii)
S'il n'y a gaing au moins il y ait peluc

f° 148 Mes chiens couplés et mon harnoys tout prest...
fe Vay chassée et ung autre Va prinse.

f° 14870 Mort très amere ou peste dangereuse...

Envers amours dont Ten ne peult joyr

(Acrostiche)

f° 149 Soufle, titon, en ta buse argentine...

Lyon rampant en couppe de montaigne

(G. Chastellain. cf. ms. fr. 1717 f» 1 ou
Molinet. cf. Œuvres de Chastellain
id. Kervyn de Lettenhove. vol. vm,
p. 208)

f° 14970 Soufle Vulcan, afin que ardant bruyne...


du quinzième siècle 47

Le serj voilant sur royalle montaigne

(cf. ms. fr. 1717 f°* 3 et 4 les pièces
de Gilles des Ormes et Tardif et
Œuvres de Cbastellain vin. p. an)

f° 150 7o De malles dagues, de faulx de Lombardie
Puisse mourir qui ejnpesche la paix

f° 151 De Dieu le pere qui es chieulx a seigneurie
Soit honnouré qui empesche la paix

f° 151 VoEn reagal, en archenic rochier (Villon)

Père Noé qui plantastes la vigne (Villon)

f» 1 s 3 Dictes moy ou ne en quel pays (Villon)

7o Qui plus est le tiers Calixte (Villon)

fo 154 Le myen seigneur et prince redoubté

(Villon)

fo 155 Se j'ayme et sers la belle de bon hait

(Villon)

v/o Tant grate chievre que mal gist (Villon)

fo 156 Je congnois bien mouches en lait (Villon)

fb 157 Chartreux aussi Célestins (Villon)

v/o Que vous semble de mon appel (Villon)

fo 158 Frereshumainsquiapresnousvyvés(Villon)

fo 1 Quiest-ceque j'oy.Cesuis-je.Qui ? Ton ceur
}y (Villon)

t/0 Sur mol duvet assys ung gros chanoine
' (Villon)

foi6oT/o Je vy le temps queaymé j'estoie...

On tn'ayme mieulx sain que malade

(attr. a Villon par M. Byvanck)


48 le parnasse satyrique

fo 161 Fortune fus par clers jadis nommée (Villon)

Vo Tous mes cinq cens, yeulx, oreilles et bouche

(Villon)

foi62 Vo Ung jour pour prendre ma plaisance...

Ce fut bien la pitié Foucquet (lviii)
f° 163 II est certain q'un jour de la sepmaine...

Tene^-vous quoy, f appelleray ma mere (ux)

Vo Quant je pense la grant abusion...

Quant vont touttes sy très souvent au change

(cf. f» 17

fo 164 Vo Le très bon jour et voz désirs entiers...
A tout meffait ne gist que bonne amende

f» 165 Vous qui en court royal servez...

Pour aller quant la court faudra
▼/o En mon chemin je rencontray...

Ce sont les botines Gaultier (vn. cf. f° 13)

fo 166 T/o P°ur hault louer dame de grant renom...
fe tien plus belle sur toutes Anthoinette

fo 167 J'ai hien esté longuement amoureux...

Le cul est sien, face en à sa guise (lx)
fo 168 Ung cuisinier qui veult dames servir... (lx

Ung pii d'andouille entre les deux jambons

fo 168 T/o Combien que homme soit de grande

[noblesse...
S*il n'a des biens, rien prisé ne sera.


du quinzieme siècle 49

fo 169 Par Fortune non prisant ung bouton...
Je prens congié de la court à ceste heure.

7o Tost est deceu cuider d'homme orgueilleux...
Tost est détruit qui aultruy veult deffaire
(cf. Bib. Nat. ms. fr. 2206 f° 118 */0)

fo 170 Deuil angoisseux, rage desmesuree...

Et sy ne puis tie garir ne mourir

(cf. Œuvres de Villon, Paris, Denys Janot,
s. d. Bib. de l'Institut. Q.. 325).

fo 171 Vo Le ciel sera sans demonstrer nul signe...
Quant les femmes ne vouldront plus parler

fo 172 Puisqu'ainsi est qu'Adam mordant la

[pomme. •.
Qu'il est bien fol qui en femme se fye

T/o Pere et mere tous deux les veoir mourir...

D'un amoureux quant il est escondit

f° 173 7o Muguet fleurettes vyolettes sentir...

Envers amours qui bien en sut jouyr

(Acrostiche)

fo 174 En la forest d'ennuyeuse tristresse...

Lomme esgaré qui ne sut où il va

f° 175 Estre trop franc et soy fyer...

Avoir toujours ung pii darrière

(cf. Campaux. Villon, p. 360)

Vo D'une dague forte et ague...


50 le parnasse satyrique

Qui aultruy blasme sans raison

(cf. Bib. nat. ms. fr. 2206. f° 182 T/e ct
Campaux. Villon, p. 358)

fo 176 D'un gect de dard, d'une lance asseree...

Les taverniers qui brouillent nostre vin

(Aitr. à Villon)

fo 177 Marque loftue gauppe vielle paillarde...

Se sous les draps vous estes blanche ou brune

(lxii)

f° 178 Toy qui veulx d'amer (lxiii)

T/o Hemycompains comment amourss'aplicque...

Froyer son trau qui est plus noir que meure

(lxiv)

f° 179 De bren de foutre et de sang (lxv)
f° 180 Argent prent villes et chasteaulx...

Santé jeunesse et paradis
(P. Danthe. cf. ms. fr« 1721. f° 63 ; Joly,
L Epitaphe de Triboulet, Lyon 1867, p. 68).

T/o Ung compaignon galingallant...

Restoupés car je n'en veil plus (lxvi)
f° 182 Le corps s'en va et le cueur vous demeure
f°i 82 Vo [Memento de titres de poésies, parmi
lesquels :
Putain paillarde, puante, chacieuse.
Sotte chanson qui ne figure pas au corps
du ms.]

il—!


POÈMES



I

Sans point mentir de mon povre courtault
Que j'ay longtemps abrevé froit et chault
Et bien souvent logié en froide estable,
Le povre, las 1 est recreu sur le sable ;
5 De servir plus en crouppe ne luy chault.

Las ! je Tay veu porter la teste hault
Et cloquer culz roidement en soursault,
Bordez ou non de gueulles ou de sable
Sans point mentir.

io Aspre a esté et vif à ung assault.

Mais maintenant le douloureux marpault
Devient rétif, percluz et miserable ;
Sy a il dos assés ferme, et bon rable :
Mais au travail la puissance luy fault

15 Sans point mentir.

Bib. nat. mt. fr. 1719 f° 1. — 3. rayé : chaude. $. crope
11. Mes 12 deuyent 13 corr : Sy a assez le dos. 14 Mes.
f* 80 T/o 6. haul te 12. retix perculi 13 assez.


54 le parkasse satyriqub

II

A l'appétit d'une putain
Fault-il que je mette dehors
Ce qui me doibt nourrir le corps
Pour ung trou qui n'est jamais plain ?

5 Je tien celuy bien inhumain
Qui pour telz faitz fait ces effors
A l'appétit [d'une putain]

Pour quoy je concluz pour certain
Que par telz tours* puans et ors
10 II se rend du nombre des mors
Qui veult continuer ce train
A l'appétit [d'une putain]

Bib. nat. Ms. fr. 17x9. f° 1. — 4 jamès. 9. corr.
troux. 11. se traing.
f° 81. 5 celluy. 6. faiz 8 conclu.


du quinzieme siècle 55

III

A ce coup est venu le temps
Que amours à beaulx deniers contens
Qui se souiloient donner, se vendent :
Et ceulx qui ce trippot n'entendent
j Ils pourroient souppirer cent ans.

Tous patelineurs bien disans
N'y font riens s'ilz ne sont payans :
De cela il fault qu'il* entendent
A ce coup.

io Les mignons gorgias fringans,
Les courraygeurs bons combatans,
Si de ces grains d'or ne despendent,
Les dames au croc les vous pendent,
Et les font nommer expectans,

15 A ce coup.

Bib. nat. Ms. fr. 1719. f* 3 et 78. — (f» 3). 3 ce
soullaint. 5. Il pouuaint. 6. Tans. Dissans. 7. Qui
vouldront si. 8. De cella. Qui la tendent. 10. A
mignons. 11. (f° 3) A courraygeurs. (f° 78) Et tous autres,
la. (f* 78) Se force escus d*or. (f° 3) il ne pendent, ij.
crocq. 14. (f3 3) Et si font. (f° 78) actendans.


56 le parnasse satyrique

IV

Je vouldroye bien faire cela
Mais que mon amy me le fist
Car j'en feroye mieulx mon prouffit
Que quant on me despucela.

5 Je vueil qu'on sache ça et là
Que j'ay cueur en amours confit.
Je vouldroye bien [faire cela]

Que je sceusse dire : « Holla ! »
Comme ung courage desconfit
io I'aymerote mieulx qu'on me deffit
Qu'il me fut reprouché : vela.
Je vouldroye bien fere [cela]

Bib. nat. ms. fr. 1719 f» 3 7«,. — 6. rayé : cueur à
mon auantage. 10 j'aymerés 11 qui

Jardin de plaisance, ed. Verard. f» 121. Titre : Autre
rondel. 1. Je feroye voulentiers. 2 le me j. feroies
4 qualors quon 5. Affin qu'on die 6. j'aye 7. Je feroye
etc. 8. hola 9. couraige. 10. j'aimerais — deffist 11
fust reproché veer la. 12. Je feroye etc.


du quinzieme siecle $7

V

Ma moricaude, la plus noire
Qu'on peult en ce monde sçavoir,
Je vous pry, gardez vous d'avoir
Ainsi qu'ont ces aultres, la fouere.

5 Si vous mengés roisîn ou poire
Cela la vous fera avoir,
Ma moricaude.

Ne, s'elle vous prend, d'ung clistoire
J'en feray très bien mon debvoir
io Tant que n'airés besoing d'avoir
Ne médecin n'apoticoire,
Ma moricaude.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 7. — 1 rayé : ma. 4, les
5. raisin 7. mouricaude 8 Ne si prenes 9. feroy f°* 106
et 106 Vo 1. maori eau de. 2. que Ion peult aujourduy
sauoir 4 que ont ses. 5 roisins ne. 7 mauricaude. 8 Nés
celle 10. Et ne sera besoing iz n'appoticaire. 12. mau-
ricaude.


58

LE PARNASSE SATYRIQTJE

VI

Prenés en gré du manche de ma couille
Si n'est si gros comme vous vousissés.

Il est tout fait en faczon d'une andouiile.
Prenés en gré[du manche de ma couille],

5 Puys que souuent ainsi il vous fretouille
En vostre trou large par où pissés
Prenés en gré.

Bib. nat. ms. fr. 1719 f0 7. — rayé : de ma couille


du quinzième siecle 59

VII

L'autrier en chemin rencontray,
Ainsi que je chassoie marée
Une bourgeoise qui pour vray
Cuidoit bien faire la serrée.
5 Si lui dy : « Ma seur, quel derree
Portez-vous en vostre pennier ? »
£1 respondit à la voilée :
« Ce sont les botines Gaultier 1 »

— Dame, s'il vous plait, j'essayray
10 S'ilz sont d'entrée assez serrée. »

— Hellas, dit-elle, non feray ;
Car à mon mary pas n'agrée :
Je seroye par lui dévorée

S'il les vous falloit essayer 1
15 Gardez bien d'agrandir l'entrée :
Ce sont les botines Gaultier. »

Bib. nat. ms. fr. 1719. f°» 13, 165 Vo» 166, 166 Vo.
f° 16$ Vo et 166. — Titre : Balade. — 1 En mon che-
min je rencontray. 2. chassoye. $. Je luy dis mamye
quel desree 7. Elle respond. 8. (f° 13). Se. 9. (f° 166).
plaist j'assayeray. 11. Ha dist elle je n'oseray. 13
deuouree 14 Si les vous couuient assayer. 1$ Gardez
vous. (f° 13). d'en grandir. 16. Se


6o LB PARNASSE SATYRIQDE

Tout du premier coup y entray
Tant estoit l'entrée cavee :
A pou que je n'y demouray
20 Tant y fis longue demouree ;
Je n'y trouvay fons ne ryvee,
Moins qu'en ung houzeau tout entier :
Ce fut donc vérité prouvée :
Ce sont les botines Gaultier.

25 Prince, ma jambe y fust entree
De plain bont, et sans varier.
Je lui dis, quant l'euz essayée :
« Ce sont les botines Gaultier.

19. (f° 166) A bien pou que n'y 22 Mains — hou sel.
24. (f9 13) Se. 2$. fut. 27 (f° 166 Vo) luy diti — assayee
28. (f° 13) Se. (f 166 V«) Gaulthier.


du quinzieme siecle 61

vm

Vous avés couleur raorisque, visage tartann,
Nez de singesse, grant menton barbarin,
Front lentilleux, riddé, long et menu,
Gras coul rongneux, jaulne vert et velu,
5 Braz courts et plaz, rude main mal lavée.
Qui est celuy dont vous estes amee,
Qui a pour luy choisi ung tel deport,
Puys qu'à luy estes du tout en tout donnée
Il ne luy fault sans plus rien que la mort.

io Vous ressemblés à ung tonneau de vin,
Tant estes gente, gresle par les costés :
Et si avés pour charger ung roussin
Dedens vo sains tousjours de cher assés.
Vos larges rains, qui sont gros et enflés,

15 Si ne sont nulz de fusiaulx soustenuz.
Maindres pilliers on a aultres fois veuz

Bib. nat. ms. fr. 1719. f* 14. — 2. Nais. 13. sain
15. nne


62 le parnasse satyriqub

Qui d'ung moustier ont la voulte portée.
Ceulx qui vous voient nue et eschevelee
Si ont bien cause d'eulx resjouir fort.
20 Qui gist es braz d'une telle pouppee,
Il ne luy fault sans plus rien que la mort.

17. voult 18. voist 19. rayé : bien


du quinzième siècle 63

IX

Prenés le cueur de deux totorelles, du malle et
de la femelle, et les mectez à seichier, et quant ilz
seront presque seichez, prenés ung petit de
pouldre blanche et la mectés dessus [et les trem-
pez], et les essuyez bien d'ung linge blanc qu'il

5 n'y demeure point de la pouldre blanche, et puis
les trempez en vostre sang, de quelque lieu que
vous en puissiez avoir, et puis les lessez achever
de seichier [ou tout sere sang] et en faictes
pouldre quant ilz seront seichiez, et en donnez à <

10 boire ou à mengier à une famme, et elle vous
amera bien.

Et pour vous taire aussy amer à une famme,
prenés les deux couillons d'un coq. et les mectez
à seichier, et quant ilz seront presque secs, prenés
15 pareillement de vostre sang et les trempez ung
petit, et puis les remectez au souleil et les faictes
achever de seichier ; et au bout de huit jours

Bib. nat. ms. fr. 1719. 19. (litre: Pour vous faire
aymer aux fammes).

4. et les trempti, addition fautive de la 1. 6. — 7. les-
siez achevez 8. sic, 14. says 17. acheucs


64 LE PARNASSE SATYRIQUE

mectés [dessus] ung peu de pouldre blanche des-
sus, affin qu'ils ne puent, et puis en faictes

20 pouldre et en donnez à boire, et je vous aseure
qu'elle vous amera terriblement.

Pour avoir l'amour d'une femme au vray, pre-
nez ung gresset vert qui se tient sur les feuilles
des arbres et a le ventre blanc, et la metez toute

25 vive en ung pot qui soit pertuisé, et le mectez
dedens une formiere et qu'il y demeure tant que
les formix rayent mengee ; et puis prenés les os
et les mectez en eaue courant, et ceux qui cour-
ront contremont l'eau sont les bons ; et cet os

30 qui yra contremont l'eau prenés le et le faictes
bien pointir, et en picquez vostre famme jusques
au sang, et vous tenés seur que vous en joyrés.

Et si vous avez jouy d'une famme et si vous
vouliez qu'elle vous ame tousjours bien, prenés

35 la langue d'une arondelle, et la mecle\ en vostre
bouche aucunes foiz quant vous la beserés, et je
vous asseure qu'elle a ceste propriété qu'elle
n'amera jamais homme plus que vous.
Pour estre amé de tout le monde prenés du

18. dessus, erreur du scribe. 19 aiffin. 27. oax 29 sest
os 34 ous mq.

35. ttie\ en mq. 36. besseres 37 elle mq. 39. f* 19 V«


OU QUINZIEME SIECLE 65

sang d'un coullon masle et d'une femelle quant
ilz sont en amours, et les meslez ensemble et en
escripvés les motz qui s'ensuyvent : + HELY
-4- TOT -f- HEUC + OB et les portez tousjours
avec vous. Et est vray et esprové.

S


66 le parnassb satyriqüe

X

Sans selle ou bast, atout le train,
Avecques mon borgne poulain
L'aultrier chevauchoie une mulle,
Qui va mieulx quant elle reculle
$ Que quant elle avance la main.

Elle a l'esperit sy souldain
Qu'il ne luy fault paille ne grain.
Mais que souvent on la baculle
Sans selle.

to Elle hait le picquer en vain,
Mais à la chevaulcher son train
Elle ne veult point qu'on l'aculle.
Quant on la serre, elle s'aculle
Puys sault et poicte comme ung dain

15 Sans selle.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f°* 20 7«, 21 et 85. — x. f° 20
T/o selle en bast. f° 85 scelle ou bas.— 3. f° 85 cheuau-
chay. s. f° 85 quant on luy haulse. 9 — f° 2X sans selle
en bast. 85 sans scelle. 14. — f° 21 pette (corr. de
poicte) f9 85 Et poit et sault comment


OU QUINZIEME SIÈCLE 67

XI

Visage de mirouer ardant
De rouge alayé sur le noir,
Vous faictes bien vostre debvoir
D'aller tout le monde lardant.

5 Je croy que vous allez fardant
De bon gros bis devers le soir,
Visaige [de mirouer ardant]

Se vous n'estes contregardant
A vostre fait, sachez de voir
10 Que clicquettes vous fault avoir
Avant qu'il soit gueres tardant,
Visage [de mirouer ardant]

1

Bib. nat. ma. fr. 1719. (• 36.


68 le parnassb satyrique

XII

Prestez moy encore cela,
Je vous pry, ma qui fut pucelle,
Se vous vouliez que je plus celle
Ce qu'onques homme ne cela.

5 Je suis qui vous despucela,

Et pour tant que n'estes plus celle,
Prestez moy [encore cela].

Se quelqu'un une pucelle a
En son lia, pourquoy repuc'elle
10 S'el ne veult qu'on la despucelle :
Mieulx vauldroit une puce là —
Prestez moy [encore cela]

#

Bib. nat. ms. fr. 1719. f* 70.
Jardin de plaisance, ed. Verard. f* 122 T/o- Titre :
Autre rondel

Donnez moy encores cela
Si voulez que je plus celle
Je vous pry moy qui fut pucelle
Car jamais nul mieulx ne cela

5. Cil suis — depucella 6. Et pource que 7. Donnez-
moy etc. 8. Quant quelcun a une pucelle xo. Celle ne
12, Donnez moy etc.


DU QUINZIEME SIÈCLE 69

XIII

Entre vous qui avez amors
A mesdire des povres vis,
Vous ferez bien, se m'est ad vis,
D'avoir de conscience remors.

5 Se l'onneur d'autruy avez mors,
Jamais ne verrez Dieu au vis
Entre vous.

Pour tant cherchez quelque bon mors
Qui vous embouche à devys
10 Affin qu'es cieulz soient ravys
Voz ames, mes que soiez mors
Entre vous.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f* 70. —10. es stinctz tieulx
soiez.


70 LB PARNASSE SATYRIQDB

XIV

Qui vouldra mesdire, mesdie :
Je fais la figue aux mesdisans ;
Car ains qu'il soit jamais dix ans
Je les feray crever d'envye.

5 Et tousjours feray bonne vie,
Quiconques en soit desplaisant :
Qui vouldra [mesdire, mesdie.]

Pacience est de ma partie
Encontre tous mes malvueillans :
10 Je ne compte deux petis blans
A eulx, n'a toute leur lignye.
Qui vouldra [mesdire, mesdie (]

Bib. nat. ms. fr. 1719. î° 74


DU QUINZIEME SIÈCLE 71

XV

Ou vous m'aymez, ou vous ne m'aymez point :
Se vous m'aymez, que ne le dictes vous ?
Je suis tout prest de me mectre à genoulx
Pour vous servir, quant vous serez à point.

5 Se ne m'aymez, donnez moi sur ce point
Congié de court : je le passeray doulx.
Ou vous m'aymez [ou vous ne m'aymez point]

Je vous preste mon corps et mon pourpoint
Pour vous couvrir : demandez tous les coups.
10 Et se jamais prunier fut mieulx escoutz
Je pers le jeu, se ne vous metz en point.
Ou vous m'aymez [ou vous ne m'aymez point].

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 74.


72 LB PARMA8S8 SATTRIQtJB

XVI

Faictes le mieulx que vous pourrez,
Quant vous vous trouverez à point.
Abatez» ne l'cspergnez point,
Hardiment partout vous fourrez 1

5 S'on se desjoue, vous jouirez :

N'entendez vous point bien ce point ?
Faictes le mieulx [que vous pourrez]

Et s'on ne dit mot, sy serrez :
Donnez dedens sur ce maljoingt,
10 Tant que l'environ en soit oingt,
Et les gros gallemars quarrez
Faictes le mieulx [que vous pourrez]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f* 74 */.. — 5. Se on.


DU QUINZZBMB SIBCLB

xvn

La mercy Dieu, je vys toujours,
Quelque desplaisir que je porte.
Bon voulloir ma doulleur supporte
Mais j'ay passé tous mes bons jours.

5 Sans avoir ayde ne secours

Doulcement mon temps je déporte,
La mercy Dieu.

Je n'ay plus que taire d'amours.
Désormais ne m'en plaist la sorte,
io Car quant à moi, j'ay fait mon cours,

La mercy Dieu.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f» 75. — Ce rondeau se trouve
à la suite de la ballade Homme failli^ despourveui de
raison,
signée en acrostiche du nom de Villon et resti-
tuée au poète par M. Byvanck. (Spécimen d'un essai cri-
tique sur tes œuvres de François Villon.
— Leyde 1882.
p. 217) au dernier feuillet du ms. fr. 833 f° 193
(recueil des œuvres d'Alain Chartier) Cf. aussi l'édition
d'Alain Chartier Galiod du Pré. Paris 1529. f6 ccccz.
a Le rondeau, dit M. Byvanck, n'est pas tout à fait
indigne de Villon, quoiqu'il me semble plutôt une copie
d'une chanson appartenant an cercle de Charles d'Or*
léans. » — La présence de ce rondeau dans le ms. 1719
au f* 75. après le rondeau de Villon Mort, j'appelle de
ta rigueur
au f9 71, et parmi des poésies qui pourraient
lui être attribuées, ne nous permet pas de le négliger.
(Ms. fr. 833) 1 vis 3. ms. fr. 1719. Bien.


74 lb parnasse satyriqüb

XVIII

Tant qu'il souffist j'ay tait cela.
Quel besoing est-il que le celle ?
On scet que plus ne suis pucelle
Passé a longtemps. Mes vesla :

5 Alors qu'on me despucela
Je le fis sans bat et sans selle,
Tant qu'il suffist.

Toutesfois mon cas on cella.
Aussi je valloye estre celle,
io Maintenant j'ayme la vesselle
Et boy jusqu'à dire : Holla I
Tant qu'il souffist.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f* 75 T/0. 6 bas.


DU Q.UINZIBMB SIÈCLE 75

XIX

Tant qu'il souffist, que veult on mieulx
Qu'en ung vert pré tenir sa dame
Et sy bien joindre, par mon ame,
Qu'on luy face tourner les yeulx.

5 A toutes heures et tous lieux

Qp'on n'espergne traveiller femme
Tant qu'il souffit.

Aussi bien, quant nous serons vieulx,
Les femmes nous donneront blasme,
io S'en nostre temps on ne nous clame
Confis en amours et joieux
Tant qu'il souffit.

Bib. nat. ms. fr. 1719 f". 75 */o et 76.


*j6 lb PARNASSE SATTRIQDE

XX

Après que m'avez tait arser
Par vostre decepvant manière,
Me faut à quelque chamberiere
Ma povre fortune passer,

5 Pour ce que je ne puis penser
D'expédient en la matière
Après que m'avez [fait arser]

Ne cuidez-vous point offenser,
D'estre tant rebelle et tant fiere
10 Qu'il faille que à quelque loudiere
Je voise le ventre pousser,
Après que m'avez [tait arser]
Par vostre decepvant [manière ?]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f* 76.


DU ojdtnzibmb siecle 77

XXI

Pourtant, se le front vous reluyt
Ou qu'ayez la face pollye,
Cuidez vous de vostre follie
En valloir mieulx pour le deduyt ?

5 Par courir de jour et de nuyt
Vous estes du tout abolye
Pour tant.

Donné avez maint sauf conduyt
Lorsque fustes jeune et jolie,
io Mais le tetin vous a mollie :
Homme n'en sera plus seduyt
Pour tant.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f* 76 7„


78 lb parnasse satyriqub

XXII

M'appelez vous layde et fardée,
Se ung peu la chère me pallist,
Et mon visage n'embellist,
En doy je estre en ce point lardée ?

5 Autresfoys fut tant souef gardée :
Et maintenant on m'abolist.
M'appelez vous [layde et fardée ?]

Quant sur une couche cordée
En vos bras me tenyés au lit,
io Vous y prenyés sy grant deduyt...
Et maintenant suis raftardee.
M'appelez vous [layde et fardée ?]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 76 T/o


du quinzième siècle 79

XXIII

Vous m'amiez mieulx sain que malade
Or quant fortune me court seure
Vous ne scavez où je demeure
Pour envoyer vostre embassade.

5 Et lorsque je fus sain et radde,
J'a voy s nouvelles d'heure en heure.
Vous m'amiez [mieulx sain que malade]

11 vous part de courage fade
Où amour ne fait son demeure,
io Mais sachez, avant que je meure,
Je me trouveray en brigade.
Vous m'aymiez [mieulx sain que malade]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f* 77. — Ce rondeau a été
fait sur la ballade Je vy le temps que aymè festoie qui
figure au même ms. f* 160 T/0 entre deux ballades de
François Villon, les Contredits de Franc GontUr et le
Problème de Fortune. Cette ballade a été attribuée à
Villon par M. Byvanck. (Un poète inconnu de la Société
de François Villon.
Paris. Champion 1891). Il faut remar-
quer la présence de ce rondeau parmi des pièces qu'on
pourrait attribuer à Villon. — 6. J'avoye.


8o lb parnasse satyriqüb

XXIV

Qu'en dictes vous, de ces folz amoureux,
Qui toujours sont tristres et douloureux,
Tous malcontens (car nul ne s'en contempte)
Et ne perdent seullement que l'attente
5 D'estre meschans, cocquins et malheureux.

Ils sont crainctifz, peu hardis et poureux
Et ont sans plus acquis ce mal pour eulx :
Car aucun bien vers eulx ne se présente ;
Qu'en dictes vous ?

io Et toutesfois sy me semblent heureux
Loyaulx amans, quant ilz sont langoureux,
— Pour quelque temps — et puis ont leur entente.
Mais aucuns n'ont, pour quelque vent qui vente,
Les biens d'amours, ne leur sont plantureux.

15 Qu'en dictes vous, [de ces folz amoureux ?]

Bib. tut. ms. fr. f» 77 et 77 */c et n. a. fr. 7559.
30 Vo. — Ms. fr. 1719 1. ses folz. N, a. fr. 7559 :
4. Ilz ne. 6. Deuant leurs dames sont craintifs et pau-
reux. 8. Deul et souscy ont tous les jours de rente.
10 et suiv.

Ils sont maigres, pensifz et langoureux
Et entre eux il n'en a pas ung heureux
Qui parvienne du tout à son entente.
Et le surplus à l'oeul on leur présente
Bien peu de joye et de doeul plantureux
Qu'en dictes vous etc.


du quinzième siècle 8l

XXV

Plus vous n'aurez mon cueur en garde
Une autre sy l'aura que vous ;
Gardé me l'avez à rebours :
Le feu Saint Anthoine vous arde !

5 Vous serez gouge, quoy qu'il tarde.
Comme je vous ay dit toujours.
Plus vous n'aurez [mon cueur en garde.]

Enfans qui vont à la moustarde
Chantent de vous aux carreffours,
io Car jamais n'aurez en amours

Honneur ne bruyt, s'on ne vous tarde.
Plus vous n'aurez [mon cueur en garde]

6

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 79. 2 Vng.


82

le parnasse satyriqub

XXVI

La voyez vous bien, celle noire
Qui est assise sur ce banc ?
Croyez, si elle a le cul blanc
Qu'on peult bien dire qu'elle est vayre.

Elle se lairoit en une aire
Chevaulcher pour ung petit blanc.
La voyez-vous ?

El ressemble bien à sa mere :
Aussi ne peult mentir bon sang.
> S'on la chevaulche, elle dit franc :
« Abrégez, j'ay ailleurs affaire î »
La voyez-vous ?

Bib. nat. ms. fr. 1719. 79 Vo


du quinzième siècle 83

xxvn

Ung con sentant le faguenas
Vy l'autre jour entre deux draps,
Enveloppé pour la gellee.
Il a voit la fesse a vallée
5 De force d'aller l'entrepas.

De vitz il avoit à plains sacz,
De couillons portoit plains carcas,
Et sy crioit à gueulle baye
Ung con !

10 Fendu estoit de hault en bas ;
Mais, par ma foy, je ne scay pas
Si c'estoit de hache ou d'espee :
Car il gectoit sy grant fumée
Que c'estoit ung merveilleux cas,

15 Ung con.

Bib. nat. ms. fr. 1719. tf» 79 "/•• «• s'estoit.


84 lb parnassb satyriojdb

xxvm

Avant la main Je la yous qnkte :
Elle est trop habile à la miete
A gens qui n'ont pas grant puissance
(J'entendz quant au cas de finance) ;
5 Car elle est à prendre trop vine.

Mille bons motz elle vous gicte,
Et baise bien à l'opposite.
Mais j'enrage quant je avance
Avant la main.

io Plus en mes papiers n'est escripte
Et ne fait point la chatemitte,
Et prend mieulx que femme de France,
Et point n'oubliera ceste chance,
Et pour ce je laisse la suicte

15 Avant la main.

Bib. nat. ms. fr. 17x9. f5 80.


PO QUIN ZIEMS SIECLE 85

XXIX

Mais est il vray, ma demoiselle,
Se vous estiés sans chandelle
Dedans la venelle d'un lia,
Et vous trouvessiés ung gros vit,
5 Vous crocqueriés ceste groselle ?

Pour avoir de longueur ung pié,
Radde comme ung menche d'espié
En vostre corps se logeroit.
Qu'il vous fauldroit de tel brouoit 1
10 Quel lac à pescher sans fille t

Midieux 1 vous estes assez belle ;
Mais il me desplaist que estes telle.
Maistre et va riet, chacun vous suyt ;
Et puis, quant vous estes en ruyt,
15 Comme ung bouc puez de l'esselle.

Mais est-il vray ?

Bib. nat. ms. fr. 1719. f* 80 et 80 '/••


86 LB PARNASSE SATYRIOJJB

XXX

Fille de péché, vieul peneau,
Estes vous si pute à ceste heure
Que chacun qui vient vous labeure,
Et feust ung ladre ou ung meseau ?

5 Vous verray-je point au bourdeau
Une foys avant que je meure,
Fille [de péché, vieul peneau] ?

Puisque vous portez le fourreau
Ouvert à chacun vit qui pleure
10 Ne cuidez que après vous je cueure :
J'ay ailleurs ypocras pour eau,
Fille [de péché, vieul peneau.]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f* 80 7. — 1. File despeche.
9. ploure.


DU QUINZIEME SIÈCLE 87

XXXI

Je n'ayme de vous que le cou,
La bouche, les piez et les mains,
Et environ trois neux de rains
Les plus prouchains du croup pion.

5 Cest endroit me semble très bon :
Mais le surplus n'est que du mains ;
Je n'ayme [de vous que le con.]

Qu'en vouldroit plus ung compaignon ?
Je prometz à Dieu et ses sainctz,
10 Mais que vous et moy soyons sainctz,
Tousjours seray vostre mignon :
Je n'ayme [de vous que le con.]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 82 */o.


88 le PARNASSE SATYRIQÜB

xxxn

Ed ce printemps tant doulx et gracieux,
Tout euer gentil se doibt bien resjouir,
Braire, estrader, chanter, danser, ouyr
Doulx instrumens et sons armonieux.

5 Est-il plaisir autant soiladeux
Qu'en ung pré verd de sa dame jouyr
En ce printemps ?

Mourez, foingnars, mourez, faulx envieux,
Qu'on vous voye bientost esvanouyr :
10 Car, si voz cueurs debvoient en feu brouyr,
Sy aurons nous le plaisir de noz yeulx
En ce printemps.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f* 83.


du quinzieme siècle 89

XXXIII

Faictes vous de la rencherie
Maintenant, et Ten vous charie
Où l'en veult pour ung petit blanc ?
En vostre moullin on meult franc
5 Pour ung pot de bière ensurye.

N'esse pas forte piperie

De bailler de la longuerie

Pour cuider pincher jusqu'au sanc ?

Faites vous [de la rencherie ?]

10 Vrayeraent, vostre perte parie.
Se l'en vous treuve en fouterie,
Vous aurez pour couster ung franc
Le cul espany sur le banc
Pour monstrer vostre mercerie.

1 s Faictes vous [de la rencherie ?]

Bib. nat. ms. fr. 1719. (° 8} et 83 7#.


LE PARNASSE SATYRIQÜB

XXXIV

Tant qu'il souffit je puis bien dire :
Apres vous ne vueil plus muser
Car je n'y fais riens que me user
Piain de mélancolie et d'ire.

5 Et de peur que mon mal n'empire,
Adieu, dont sans plus m'abuser
Tant qu'il souffit [je puis bien dire.]

Je croy qu'il n'en est pas de pire ;
De cela vous puis acuser
10 Sans en riens vous en excuser :
Vous m'avez fait trop de martire.
Tant qu'il souffist [je puis bien dire :]
Apres vous [ne veuil plus muser.]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f* 83 7<>.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 01

XXXV

Je ne suis plus celluy que je soulloye ;
Je congnoys tout, se je me congnoissoye ;
Mon savoir est en cuider eschangé ;
De mon seul bien je me trouve estrange,
5 J'ay plus d'ehen que celluy qui se noye.

Qui me fendroit les piés comme à une oye
Et me mectroit en ung pré, je pestroye,
Puis que Danger et Reffus m'ont rangé.
Je ne suis plus [celluy que je soulloye.

10 Se loyaulté, dont j'ay suyvy la voye
Vers moy de bref bon reconfort n'envoyé
Soyés tout seur que je suis vendangé :
Car je me treuve en si bref temps changé
Qu'en plain chemin en midi me fourvoyé.

15 Je ne suis plus [celluy que je soulloye.]

Bib. nat. ms. fr. 1719. (• 84 7.. — 4. trenvc
eschangé. 8. rongé. 12. seul.


92 le parnasse &atyriqpe

XXXVI

Rien que cela ne vueil avoir ;
Mais que une fois y puisse actaindre,
C'est assez pour mes mauU estaindre,
Vous le povez assez savoir.

5 Faictes doncques vostre debvoir
De le me prester sans plus craindre
Rien que cela.

Amour me veult à ce mouvoir ;
Penser à vous m'y fait contraindre,
io Se entre mes bras vous peusse estraindre,
Me souffiroit, sans autre avoir,
Rien que cela.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f» 8$


du quinzième siècle

93

XXXVII

Tant qu'il souffit j'ay actendu.
Ne vous doibt-il pas bien suffire ?
Autresfois ne m'eussez sceu fuyre ;
Mais je y veulx venir en temps deu.

5 Alors qu'il n'y a riens tendu
Vous venez pour me desconfire.
Tant qu'il souffit [j'ay actendu.]

Se g'y ay assez entendu :
Et la lance au poing le viens dire,
io Vous me ferez enrager d'ire
Se vostre corps n'est estendu.
Tant qu'il souffit [j'ay actendu.]

Bib. nat. ms. fr. 17x9. f* 85 7„. — 8. assez actendu.


94 le parnasse satyriqüb

XXXVIII

Quelque povre homme que je soye
Se ma dame tenir povoye
Entre mes bras, dedens ung lit,
J'abandonne qu'on me pendist
5 Si bien tost sa grace n'avoye.

Mes cinq sens je travailleroye
Par tel estât que je feroye
La plus part de son appétit,
Quelque povre homme [que je soye.]

10 S'elle a challeur, je l'estaindroye ;

S'elle a froit, je l'eschaufferoye

Par ung très gracieux delict.

Je scay où le mal d'amours gist

Aussi bien que nul que je voye,
15 [Quelque povre homme que je soye.]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f 86 T/0. — 6. rayé : cens.
10. Celle. 11. Celle. 15. mq.


du quinzième siècle 95

XXXLX

Chose qui soit vous ne m'avez mandé
Depuis le temps de mon adversité.
Et si scay bien que on m'a recité
Je ne scay quoy sans l'avoir demandé.

5 A vous me suys cent toys recommandé
Mais je ne scay de vostre voulenté
Chose qui soit.

Sy vous m'eussiez mandé ou commandé
Chose qui soit, croyez de vérité
10 Je l'eusse fait, et joyeux eusse esté :
Je n'ay rien tait pour estre retardé,
Chose qui soit.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f*' 88 */., et 89. — 11. rayé :
Je ne scay quoy vous en a retardé.


96 le parnasse satyriqüb

XL

Je meurs de soif auprès de la fontaine,
Tremblant de froit au feu des amoureux
Et soeuffre fain prez morceaulx savoureux
Dont chacun jour voy l'escuelle plaine.

5 Ma fièvre croist de sepmaine en sepmaine,
En me faisant du mal très dangereux,
Je meurs de soif [auprès de la fontaine.]

C'est grant pitié : la medicine humaine,
Qui peult garir mon mal tant rigoureux,
10 Fault au besoing : dont je suis douloureux,
En languissant en sy très dure paine.
Je meurs de soif [auprès de la fontaine,]
Tremblant de froit [au feu des amoureux.]

Bib. nat. ms. fr. 1719. (• 89. — 8. Ce grant.


du quinzième siècle 97

XU

Et on vous le fera, fera,
On fera la fièvre quartaine
Qui vous puisse serrer la vaine
Et à cellui qui ce fera.

5 Et puis, quant on vous en prira,
Vous serez en vostre sepmaine,
Et on vous le fera, [fera.]

Quelque gallant s'y fourrera
Qui sera de Metz, en Lourraine,
io Qui en aura la boce en l'ayne :
Et velà qu'il y gaignera.
Et on vous le fera, [fera ]

Bib. nat. ms. 17x9. f* 94. — 4. qui se.

7


le parnasse satyriq.ue

XLH

Quant ce viendra que nous assembleron,
Ma dame et moy, et priveement seron
En sa chambre où nous debvons gésir,
Est-il possible avoir plus grant plaisir
5 En ce monde que tous deux nous auron ?

Toute la nuyt d'amours deviseron
Et de ses biens les meilleurs choisiron,
Car adoncques auron nous beau choisir
Quant ce vendra.

io Maulgré jaloux nous nous en aiseron,
Par bonne amour l'un l'autre baiseron,
Et puis après, se nous avons loisir
Et nous sommes assailliz de désir,
Or devinez que c'est que nous feron,

15 Quant ce vendra ?

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 96. — 1. quant se. 4.
dauoir. 9. Quant se. 12. on auon. 14. corr : A en Or.
15. Quant se.


du quinzieme siecle 99

XLHI

La voyez-vous bien, ceste-là ?
Je prens sur Dieu et sur mon ame
Que c'est la plus tristresse femme
Que oncques sur deux piez alla.

5 El veult chacun entretenir

De son beau langage, sans plus :
Je sçay bien à quoy m'en tenir —
Par Dieu 1 el ne m'en fera plus.

De son amour je dy : holà !
io Car el ne sera plus ma dame,

Et bien le scet, par Nostre Dame 1
Longtemps a qu'à moy ne parla.
La voyez-vous bien ?

Bib. nat. ms. fr. 1719. f* 106 V- — S- Elle. 10. Elle.


100 le parnasse satyri0j0e

XLIV

Mon mignon, mon gentil varlet,
Gressez moy bien ma vielle bote
Et secouez ma vielle cotte
Et le tour ne sera pas let.

5 Et pour jouer au redoublet
Prenez le ventre de Charlote,
Mon mignon.

U est jaune, ridé, moullet ;
Comme ung vieil cuyr tenné ribotte ;
io Pour tant, s'elle fait la mygnotte,
Par ma foy, son cas n'est pas net,
Mon mignon.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f* ni */•• — 3 me* [Cette
pièce, qui se trouve à la suite de deux rondeaux de
Henri Baude publiés par Quicherat (Les Vers de maltrt
Henri Baude,
Paris, 1856, pp. 40 et 41), 4oit sans
doute lui être attribuée].


Dû QUINZIÈME SIÈCLE 101

XLV

Femme de bien, s'il en est point an monde,
Commune à tous, tenant la Table ronde
A tous foulteurs qui ont vit à commande,
Disant : « Foultez, car je le vous commande I
5 « Sy nul s'espergne, le dyable le confonde 1

c Je vueil très bien que mon grant con on sonde
« D'un grant vit d'asne, affin que tousjours fonde
« Foultre en mon corps ; car c'est ce que demande
c Femme de bien.

io c L'on jugerait à veoir à ma faconde
c Que je seroye à merveille parfonde.
« Taster y fault : car en foultant j'enmende
« Jusques au fons ; nul n'en paye l'amende.
« Ainsi je suis sans per et sans seconde

15 « Femme de bien. »

Bib. nat. ms. fr. 1719. f°* 111 */• et 112. — 11. seroyes.
12. an rende (?). 14. corr : sen—sen. [Cette pièce qni
snit le rondean Mon mignon, attribnable à Henri Baude,
est évidemment la parodie du rondeau qu'on lit au
109 Vo du même ms. (V. note.)


le farnasse satyriqüb

XLVI

En voyant sa dame au matin
Près du feu où elle se lace,
Où est le cueur qui jà se lasse
De regarder son beau tetin ?

5 Alors se dit maint bon tatin
Quant on s'entretient face à face
En voyant [sa dame au matin.]

En ung beau corset de satin
Quant on la tient et on l'embrasse,
io Cest ce qui tout ennuy efface,
Maulgré taulz Dangier, le mastin,
En voyant [sa dame au matin.]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f* 11$. — a. lasse. 11. matin.


du quinzième siècle IO3

xLvn

Qu'en ont afaire Mallebouche,
Maulvais bec et langue legiere,
S'aucuns sont joieux et font chère
Quant ce n'est de rien qui leur touche ?

5 S'on rit. s'on chante, s'on se couche,
S'on va, s'on vient, n'avant, n'arriére,
Qu'en ont affaire [Mallebouche,
Maulvais bec et langue legiere ?]

Il fauldroit donc, comme une souche,
10 Estre reclus en sa tesniere

S'on s'esbat par bonne manière,
Mais qu'il n'y ait mal ne reprouche ?
Qu'en ont affaire [Mallebouche,
Maulvais bec et langue legiere ?]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f°* 113 7« ct XI4» — 4» sc«
leur corr. de les. 7. ont corr. de a. 13. ont corr. de a.


104 lb parnasse satyriqub

XLVLU

Povre cueur, de tous poins esperdu,
Tu es trahi et faulcement vendu.
Ne congnois-tu qu'on ne veult nullement
Fors te feindre ung entretenement
5 Et tu demeures par le bec pendu ?

Demonstré as ta puissance et valleur,
Ta loyaulté, tout ce que peulx avoir ;
Point ne congnoys que plus en ayes grace.

Je te le dy, et bien te fais savoir
io Qu'on n'estudie fors qu'à te decepvoir.
Déporte toy, cherche qui mieulx te face.

Tu as longuement mercy actendu
Et tant souffert que l'en t'eust entendu,
Qui t'eust voullu aymer aucunement.
15 Penses-y bien : tu verras clerement
Que mal pour bien partout on t'a rendu,
Povre cueur I

Bib. nat. ms. fr. 1719. f" 114 et 114 T/e. — $. bec la
pendu, io. estude.


du quinzième siècle 10?

XLLX

Dictes le moy : qui m'a donné le bont
En vostre endroit, sans desserte nez une ?
Par vostre foy, ne fut-ce pas fortune
Ou peu d'arrest, que pluseurs femmes ont ?

5 Vous ay-je fait comme les autres font ?
Si je vous fis jamais faulte aucune,
Dictes le moy.

Tant va le pot souvent à l'eau qu'il rompt.
Vous estes trop en ce cas importune
io D'ainsi changer plus souvent que la lune.
Que pensez-vous que les gens en diront,
Dictes le moy ?

Bib. nat. ms. fr. 1719. f*-114 7„ et 11$. — j. fust
se. 8. l'eau qui. 10. chancher.


I06 lb parnassb satyriqüe

L

Je ne me puis veoir à mon aise ;
Je ne voys chose qui me plaise :
J'ay ung mal, des autres le pire,
Qui tous les jours croist et empire ;
5 Je ne sçay à qui je complaise.

Je me courroulce, je m'appaise,
Et en parlant fault que me taise ;
Je me plains, je ris, je souppire,
Je ne me puis [veoir à mon aise.]

io Je hay ce que fault que je baise

J'ayme à qui fault que je desplaise ;
Je meurs d'ennuy, de dueil et d'ire,
Et n'ose ne monstrer ne dire
La moittié de mon gref malaise

15 Je ne me puis [veoir à mon aise.]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° n6 et 116 7©. — 13. n'oses.


du quinzième siècle IO7

 

En attendant de vous secours,
Je ne soustiens ne plains ne plours ;
Je n'ay espoir qui me conforte :
Je porte doulleur trop plus forte
5 Que nul, tant soit ravy d'amours.

Je vois, je viens, je saulx, je cours,
Je fais guect en chambres et tours ;
Incessamment piétonne et trotte
En attendant.

10 Je n'ay repos ne plus q'un ours ;
J'espye par les carrefours,
Je suis crotté d'un pié de crotte,
Je suis contrainct de changer cotte,
Pour ce qu'on me voit tous les jours

15 En actendant.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 116 7„. — 7. k gncct (rayé).
8. piétonne, zo. en plus.


I08 lb parnassb satyriqüb

LH

Hanter ne puis chieux la mynonne
Où voulentiers prendroye deduyt.
Pourquoy ? Pour ce qu'elle me fuyt.
La raison y est assez bonne.

5 Car j'apparçoy qu'on m'abandonne
Et que mon amour ne luy duyt.
Hanter ne puis [chieux la mynonne.]

Souvent entre gens la blasonne
Et dis d'elle que c'est tout bruyt.
io Mes veslà : fortune me nuyt.

Aussi son très maintien m'estonne.
Hanter ne puis [chieux la mynonne.]

Bib. nat. ms. fr. 1719. î° 117. — 9, dite.


du quinzième siècle IO9

LIII

Se vous vouliez que je vous face
Cela (vous me entendez bien).
Vous ne sentistes oncques rien
Qui sy grant bien au cueur vous face.

5 Je vous esclarciray la face
De cela, bien seur je me tien,
Se vous vouliez.

N'ayez pas peur que mal vous face :
Car je suis bon sirurgien ;
10 Et quant aurez sentu ce bien,

Je vous diray : € Bon preu vous face,
« Se vous vouliez. »

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 117 et 117 T/0. — 2. me
rayé.


110 le parnasse satyriqüb

UV

N'est-ce pas pour rire son saoul
D'ouyr chanter emmy la rue,
Prier celle qu'on a, toute nue,
En ses bras couché, blanc et moul,

5 Et qui dance au son de ce foui
Qui la chante, ainsi qu'on se jue,
N'est-ce pas [pour rire son saoul ?]

Sy est, foy que doy à Saint Poul I
Nous sommes bien ; ma dame sue,
io Et ce povre amoureux se tue,

Tandis que autruy luy sault au coul.
N'est-ce pas pour rire [son saoul ?]

Bib. nat. ms. fr. 1719, f° 118 */«>. — x. N'cssc.
4. corr. de mol. 5. corr. de fol. 6. N'cssc, 8. corr. de Pol.
10. Et se. xi. corr. de col. 12. N'esse.


du quinzième siècle iii

LV

J'ay vestu ma robbe à l'envers ;
Je ris des yeulx, et mon cueur pleure.
Et mon triste penser labeure,
De mon semblant le droit revers.

5 Je racompte rymes et vers,

Je rys et m'esbas à toute heure :
J'ay vestu ma robbe [à l'envers.]

Mes maulx sont mortelz et divers,
Et n'est riens en quoy je m'asseure.
io Prier n'ose qu'on me sequeure
Pour doubte d'estre descouvers.
J'ay vestu ma robbe à l'envers.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 119.


112 le parnasse satyriqüb

LVI

De ma dame ne dy nul bien :
Car quant vers elle vois ou vien,
Et je luy compte mon martire,
Elle se prent alors à rire
5 Et jure Dieu qu'el n'en croit rien.

Mais quel grant diable la conseille ?
* Quant je luy dy mon fait au plain,
Elle me fait la sourde oreille
Ou tourne ailleurs la truie au fain.

io Elle fait mal. veu qu'el scet bien
Que cueur et corps et tout est sien.
Pardieu, se je Tosoye dire,
Elle est des maulvaises la pire,
Saulvé son honneur et le mien.

15 De ma dame [ne dy nul bien.]

Bib. nat. ms. fr. 1719. P» 54 et 123. — 2. voy. $.
croist. 7. Car quant luys dis mon cas à. 9. Ou treuue
ailleurs atruie au sain. 13. mauuaise.

Jardin de Plaisance, ed. Verard. f» 86 7„. Titre :
Autre rondel. — 5. Elle. 6. Et qui grant. 10. Elle.
13. Eilest — mauluais.


du «quinzième siècle

LVII

Se je porte à ma devise coac,
Et que d'amours je frappe sur le pec.
Et je despens tous les jors ung patac,
Et se je suis fetis comme ung gros bec,
5 Ce sont amours qui par hic et par hec
La leur mercy m'ont sy bien pris au bruyc,
Que j'ayme et sers la belle rie à rie.
Qui mieulx me tient que à cord ne qu'à crocq,
Et va tousjours hantant de blic en bloc,
io Oncques n'oystes ung si terrible hue.
Amours, amours, benoist soit ton afroc 1
S'il n'y a gaing, au moins y a il plue.

Elle a le corps aussy uny qu'un sac,
Et a le cul aussi plat comme ung hec,
15 Dedens son sain a des tripes plain bac,
Et a la barbe longue comme ung Grec.

Bib. nat. ms. fr. 1719. 147 et 147 T/0. — 12. aaroc.
15. plain sac.

Bib. de Stockholm, ms. un. f* 29. — Cf. Byvanck.
Essai sur le Petit Testament, p. 50. Leyde 1883. — Ste-
phens. Cat. des ms. de Stockholm, 1847, p. 163.

8


114 le parnasse satyrique

Amy son trou se mucheroit l'espec :
Car il est fait et de houe et de pic.
Entre ses jambes a le chancre et le fie :
20 L'on en feroit morceaulx de haricoc.

A les yeulx vers comme ung moyne le froc.
Pour ce je di... prince ou duc
En doibt estre content sur l'escaboc :
S'il n'y a gaing au moins y a il plue.

25 Puis se rebrasse jusque amy l'estomac,
Et voit son cuir d'escaloffes tout blec ;
Puis va pisser ung grant desrivé flac,
Aussi fin cler comme l'eaue de rebec.
Il me souvyent d'un visage ou d'un bec.

30 A ung vent sauge qui pust comme l'astic ;
Quant elle a soif, la geulle baye à clic,
Et vous y verse de servoise ung plain broc ;
Puis poist et roust et dit : « Eschic à roc,
Beau doulx amy, ennuyt m'aurez au juc

25. rebasse. 30. sic.


OU QUINZIEME SIÈCLE II5

LVIU

Ung jour pour prendre ma plaisance
Soubc Cupido et sa banyere
Allay veoir de ma congnoissance
Quelque mignonne chamberiere.
5 Elle m'aymoit d'amour entière.
Mais, à lever ung gros chouquet,
Me fist choir en la cave arrière :
Ce fut bien la pitié Fouquet.

Lors sans sens et sans contenance
10 Je m'escriay à voix planiere :

Et ceste mygnonne s'avance

De venir à moy sans lumyere,

Et me contrainct ceste ouvrière

De lui relyer son bacquet.
15 Je n'en sceuz trouver la manière :

Ce fut bien la pitié Foucquet.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 162 7„ et 163. — 10. planie.
13. contraingnist.


If6 LS PARK ASSI SATYRJQ.ÜB

Ce non obstant mon impuissance
De le rabiller je me ingère,
Oxidant de nul avoir nuysance.
20 Mais ceste paillarde lôudiere
Destouppa ung baril de bière
Dont son maistre perdist l'acquest,
Qui me mouilla chausse et brayere :
Ce fut bien la pidé Foucquet.

25 Prince, au partir feismes la chère.
Mais sans taire plus de caquet,
La je perdis ma gibessiere :
Ce fut bien la pitié Foucquet.


DU QUINZIEME SIÈCLE 117

UX

Il est certain q'un jour de la sepmaine
M'est advenu très merveilleuse chose :
Car j'estoye seul o la plus souveraine
Entre deux draps sentans lavende et rose,
5 Couché tout nu ; mais quant je l'euz enclose
Entre mes bras, trop me fut chose amere
Quant el me dit en langage par glose :
Tenez vous coy : j'appelleray ma mere.

Quant je l'ouys, moult fus esmerveillé
io Que envers moy elle estoit sy sauvaige.
Riens ne me dist tant que je fus couché :
Ad vis m'estoit qu'elle feisoit la sage.
Mais j'apparceu pardessus son visage
Lennes courons en diverse manière,
i $ Disant tousjours tout bas en son langage :
Tenez vous coy : j'appelleray ma mere.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f* 16) et 163 7„. — Titre :
Balade. 7. elle. 8. qnoy. 9. Tony.

Jardin de Plaisance, ed. Verard. P 201. Titre : Antre
balade. 3. Que j'estoye. 4. sentant. 5. nnd. 6. me fist.
7. elle dist à la fin et par close. 9. fuz esmerveillez.
10. Et qu'envers — elle fut. zi. Mais riens ne dist tant
que fusmes couchez. 13, Quant j'appercenz que dessus.
14. couraient en diverses manières.


Il8 le parnasse satyriqtje

Quant mon voulloir fut fait et accomply,
Pour ceste heure fut la chose parfaicte.
J'en euz le cueur de grant joye remply :
20 Car je vy bien que la chose luy hakte.
Lors la baisay à sa doulce bouchette,
Dont en riant me faisoit bonne chère,
Et ne dist plus qu'en ce je me remecte :
Tenez vous coy, j'appelleray ma mere.

25 Prince d'amours, sy belle godinette,
Gente de corps, avecquez beau viaire,
Ne doibt pas dire, tant soit orguilleusette :
Tenez vous coy, j'appelleray ma mere.

Ms. 1719. — 24. quoy. 28. quoy.

Jardin de Plaisance. 18. Pour celle fois est la. 20. viz
— haitte. 21. baisay en. 22. belle chiere. 23. plus ce
que je vous répète. 24. coy etc. 25. si. 26. auecques,
27. doit — orguillousette. 28. coy etc.


Dü QUINZIEME SIÈCLB II9

LX

J'ay bien esté longuement amoureux :
Aussi estoit ma dame génie et belle ;
Mes au premier de l'amour de nouz deux,
Trop bien je sceuz qu'el n'estoit pas pucelle.
5 Hanté avoit chieux quelque macquerelle
En mainct bourdeau, et en bas et en hault ;
Esté avoit avec mainct beau ribault
Dont je l'en ay par mainctes fois reprise.
Mais à present de tout ce ne me chault :
10 Le cul est sien : face en à sa guise.

Elle a tant tait que j'ay esté honteux
De son estât et mis à sa cordelle,
Trop bien tiré, et cuidoye estre seulx
A son amour quant je fus amy d'elle.

15 Et me disoit que pour quelque nouvelle
Que l'en luy dist, ne me feroit deffault.
Mais puisqu'ainsy endurer le me fault,
Puis qu'elle s'est ainsi à chacun mise,
Foulte qui peult 1 Le couroult rien n'y vault.

20 Le cul est sien : face en à sa guise.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f* 167, 167 7., 168. — 3. noz.
8. reprinse. 16. mq ne.


i20 le park asie sattriqde

J'aymeroye mieulx estre borgne ou boiteux
Que à jamais retournasse vers elle :
Car la retraire ne pourraient tous ceulx
Qui sont d'icy jusques à la Rochelle.

25 II luy convient tous les jours char nouvelle
Pour reffreschir le cul qu'elle a sy chault.
S'elle peust faire ressusciter Michault
Qui la foutist très bien à sa devise !
D'elle on se lasse} plus k arne n'en chault.

30 Le cul est sien : face, en A sa guise.

Prince, s'el fait souvent maint menu sault
Pour soy faire rebrasser sa chemise,
Elle est commune - au mains bien peu s'en fault.
Le cul est sien : face en à sa guise.

22. retournasses. 31. cel.


du quinzième siècle 121

LXI

Ung cuisinier qui veult dames servir
Fault qu'il soit prompt, diligent, non pas nice,
De loyaument entendre et assouvir
Ce qu'il leur fault, et viande propice.
5 Car l'une veult mengier d'une saulchissc,
L'aultre boudins rôtis sur les charbons,
Et l'autre veult mengier pour son service
Ung pié d'andouille entre les deux jambons.

Et pour ce fault gouverner et tenir
io Le cuisinier sagement, quoy qu'il puisse,
De demander souvent et enquérir
Aux damoiselles du mengier la police,
Disant ainsi : c Vouliez vous qu'on rôtisse
Pour le soupper ou perdris ou pingons ?
15 — Nous aymons mieulx, respond une nourrice,
Ung pié d'andouille entre les deux jambons.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 168 et 168 T/0.


122 lb parnasse satyrique

Le cuisinier, pour en cuyder jouyr,
Leur fist tantost ung grant brouet d'espice
Et meist dedens, pour leurs cueurs resjouyr,
20 Chucre, safren, canelle et rigolice.
Se dist Tune : « Je n'ay point la jaunice
Et ne veult point de brouetz, tant soient bons,
Mais seullement, qui touche ton office,
Ung pié d'andouille entre les deux jambons. »

25 Prince, du tout je renonce à l'office,
Et vous voyez apparentes raisons :
Car trop souvent fauldroit que je fournisse
Ung pié d'andouille entre les deux jambons.

22. soit.


Dû QUINZIÈME SIÈCLE 123

LX1I

Marque loffue, gauppe, vieille paillarde,
Refus de ceulx qui gisent en clappier,
Qui par chemin faictes la papelarde,
Et en tous lieux, pour duppes espier,
S II fauldroit bien une main de papier
Pour mectre au long la généalogie,
Vostre renom et la très orde vie
De vous, bourgoise au cabas reparé 1
Qui vous mectroit le cul à l'esparé
10 Pour bien scavoir en quel point est la hu[ne]
En sçavent bien sans fere longue...
Se soubz les draps vous estes blanchfe ou brune]

Quant l'on vous voyt marcher...

En pourluant vostre viel bren à chi[er],
15 Que dit-on : c Quoy, qui est ceste coquarde

Qui se pourgaulde par les rues ainsi cher ? »

Vostre cul n'est ne de fer ne d'acher :

Il en est fait, il ne rend plus que lye ;

Car vostre fesse est sy fort amolye
20 De baculer ce poictron essoré,

Qu'un viel bordeau serait bien estoré

Bib. nat. ms. fr. 1719. 177. —11. lacune. i$. lacune.


124 LR FARNAS38 IATYRI0J7B

De vostre corps pour servir la commune.

On en feroit ung beau conte doré,

Se soubz les draps vous estes blanche ou brune.

25 Vostre langue picque comme laisarde,
Et sault ung vent de vostre cul broudier
Qui put plus fort que pouldre de bon barde.
Rien ne vallés que pour ung ort loudier
Qui vous estalle vostre breneux dadier.

30 Ne soyés jà pour autres gens jolye :
Vostre bon bruict, je le vous certiffie,
Ne pourrait estre en bordel esgaré.
Car vostre bac est tousjours desmaré
A tous passans, feussent de Pampelune.

35 [Qlue dirai-je de vostre corpore,

Se soubz les draps vous estes blanche ou brune ?

Prince, duquel, infame dissolute.
Nommée serés par nom plus pute,
(Car vous avez sur toutes clicqueté
40 Vostre vieil trou qui ne vault une prune,)
Savoir le doit qui nouveau Ta hurté,
Se soubz les draps vous estes blanche ou brune.

23. compte. 3|. dira-ge. 38. plume.


du quinzième siècle 11$

LXIII

Toy qui veulx d'amer
Faire l'entreprise,
Se veulz entamer
Celle qu'as requise.
5 Tant qu'el soit esprise

De faire cela,
Pour premiere prise,
Abas la, fouz la.

Sans planter, ruser,
io Joue de main mise.

Mieulx pourrois user

Une pierre brise,

Que l'avoir conquise,

So force n'y va.
15 Se veulx qu'on te prise,

Abas la, fouz la.

Bib. nat. ms. fr. 1719. 178. — 2. rentreprinse.
3. tu peulx. 4. ou a hantize. 5. elle soit enprfse. 7.
prime. 8. abat — fou. 9. planter jouer. 10. te fault de.
11. tu poutres. 12. piece. 13. de l'auoir. 14. n'y a.
15. Pour premiere pnnse. 16. abat — fou.

Jardin de Plaisance, ed. Verard. 113. Titre : Autre
rondel. 3. Se peuz. 5. surprise. 8. fou la. 9. plante.

10. jouer. 11. pourrait. 16. fou la.

Bib. nat. ms. fr. 2375. f° i*i 7.. — 1. veulz. 4. telle
ou a hantize. 5. que soit. 8. foula. 9. plante. 10. maint.

11. porrois. 12. bize. 13. que l'eusse. 15. Fais tant
qu'on te prize.


126 LB PARNASSE SATYRIQUB

S'elle veult pleurer
Ung peu, par faintise,
Ne la laisse aller
20 Par ta couardise ;

Lieve sa chemise,
Et tiens ce nota :
Puisqu'elle est surprise,
Abas la, fouz la.

25 Prince, c'est la guise :

Quant l'heure viendra,
Soit droicte ou assise
Abas la, fouz la.

Ms. fr. 1719. — 18. pour. 19. laisser. 20. couardise.
22. tient. 24. mq. 26. lettre vendra. 28. abat fou.

Jardin de Plaisance. 20. couasdisc. ai* main ti cm. 33.
Pour premiere prinse. 24 et 28. fou.

Ms. fr. 2375. 17. plourcr. 20. cornadise. 22. tient se
mota. 23. soupprise. 24. fouz la. 2$. lagtnx. 26. sitost
qu'on vient la. 27. droite — assize.

Cf. Bib. de Stockholm, ms. un, f° 20. Tour abatre
um gouge fine
(Byvanck. — Essai sur le Petit Testament,
p. 49. Ley de, 1883). — Stephens. Cat. des ms. de
Stockholm, 1847, P* I^3-


ou quinzième siècle 127

LXIV

Henry, compains, comment amours s'aplicque !
Eiz en men ceur, qui de trop bucquier locque,
C'est pour Cuaignon, qui n'est belle ne fricque,
Ains est bochue, et des deux jambes clocque.
5 Pen suy sy prins que ne scay que je face.
Quant je raouet sa reguignye face,
Et je rouarde la trappaude enfroignie,
Elle me saime sy très tort engaignye,
Qu'é toudys paour qu'elle me queure seure.
10 Pour cheu me tank, pour eschever meslee,
Froyer son trau, qui est plus noir que meure.

[L]ors je luy tappe, inte le tambrelicque,
Ens le poictron men amoureuse brocque.
Mais de tout cheu elle me fait le nique.

Bib. nat. ms. (t. 1719. f» 178 7..


128

LE PARNASSE SATYRIQJJE

15 Cuydans toudis que d'elle je my raocque.
Lors je suis suer et elle my racache
De son brodier qui sant orde fumache.
Puis, quant elle est de me queue esmoucquiee,
Se panche sent le trippe rescauffee,

20 Et dit : c Com pains, que je monte desseure I »
Ainsi me fault comme s'est desrenee
Froyer son treu qui est plus noir que meure.

Puis quant (el) voit que sy fort li berlique,
Et nos brodiers sonnent hault comme clocque,

25 Elle my donne ung morcel de nammicque
Et de bodin, qui est deles chy pocque,
Et dyt : t Mygnen, je sens en me crevache
Qui le fauldra reffaire cop à cache. »
Puis me rassault celle vielle enfum...ie

30 Et me brandist sur ce panche pe.....

Disant : « Compains, tappes en a ceste he[ure] I »
Donq suis contrains, comme cose jurée,
Froyer son trau qui est plus noir [que meure.]

Prinche, tant fut che grant lai.....

35 Chen bruar bouatier de me clocqu[e].....

Qu'elle me dist : t Compains, Dieu te s[equeure] 1

21. c'est. 23. el mq.


DU quinzième SIÈCLE s 129

9

« Se tez haitiez, revyens la matinee

« Froyer sen trau qui est plus noir [que meure]. 1

[Prinche paillait, quant j'eubz ainsi macq.....
40 De chen wrancel une grande gueullee
Je desmygnyay sur cen groing tau en Peurc,
Et se juray que n'iroie de Tannée
Froyer son treu qui est plus noir que meure.]

38. Lire : men trau. 39. Second envoi.


130 le parnasse satyrique

LXV

De bren, de foutre et de sang
J'ay ma chemise gatee
Y en ay honny no banc
De bren [de foutre et de sang.]

5 II (me) semble voir ung chanc

De mon crapault con quant il baye.
De bren [de foutre et de sang
J'ay ma chemise gatee.]

Bib. nat. ms. fr, 1719. f 179.


du quinzième siècle 131

LXVI

Quant de foutre me souvyent
... me landye ce debave
... ont que paulmee j'en dement,
Quant de foutre [me souvyent].

Et du foutre qui en vient
Mon puant poictron se lave
Quant de foutre [me souvyent].

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 179.


ip LB PARNASSE satyrique

LXVII

Ung compaignon galin gallant

A une fiUete jolye

Trouvay en ung celier parlant —

s Et si ne les y queroye mye.

5 Ne scay que font, je vous affye :
Mais le compains disoit : « Sus, sus,
[Vostre] tonneau ne sent que lye :
[Resto]upés, car je n'en veil plus. »

« [Le] treu du tonneau est trop grant, »
io Dit le compains, « pour une fye.

« Qui le vous percha sy avant

« Petit vous fist de courtoisie. »

— « Hé, laissés m'en paix, je vous prye, »

Dit-elle, « je vous ai vaincu :
15« Qui m'ameroit ne diroit mye :

« Restoupés, car je n'en veil plus. »

Elle respond, ainsi disant :
• Che avez fait, je vous affye,

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 180 */.. — 4. ne ly es.
7. Fostrt mq. 8. resto mq. 13. me en. 14. tous a.


DU QUINZIEME SIECLE 1)3

« Qui l'avés troublé en hochant.
20 « Actendés qu'il se raclerchye.
« Se en tirés pinte et demye
« Maintenant et jà le sourplus... »
— « Non feray, par Saincte Marie ;
€ Restoupés, car je n'en veil plus.

25 Prinche, regardés rusterie
Du galin gallant et reff[us],
Disant : c Le baril sent [la lye],
4 Restoupés, car je n'en veil plus. »

19. holchant. ai. S'en. 36. «f mq. 27. U hft mq.


134 le parnasse satyriqüb

LXVIII

Face meselle, atout teste tengneuse,
Yeux renversez et le menton rongneux,
Les dens puans, la narine morveuse,
Le col flestry, langaige desdaigneux,
5 Le sain ridé plus que tripe de baque
Porte la dame en qui mon euer se flaque,
Et s'est encor maistraisse du bordel,
Si m'est adviz que roy suis, par Saint Jaque,
Quant je me puis logier en son hostel.

io Car quant je suis empres sa pel raffleuse
Et je remir son visage anguoisseux,
La puanteur de sa char velimeuse
Me fait avoir maint baisier savoureux.

Bib. nat. ms. fr. n. a. 4237. (env. de Tannée 1415.
— Décrit au catal. Amb. Firmin Didot. 1881). Titre au
16. Une Sote 'Balade, f9 16 T/.. — 1. L'enlumineur a
par erreur tracé un S (Sace) ; mais le copiste avait indi-
qué en marge la minuscule f (face). Cf. des confusions
analogues au f* $ Car pour Par ; f9 19 70 Marcisus pour
Narcisus.


DU QUINZIÈME SIÈCLE I35

Mais quant à droit son ort permis ne plaque
15 Elle me fiert sur le chief d'une maque
Et je li dis : « Suer, tu faiz bien et bel 1 •
Ainsi convient que d'amour la raplaque
Quant je me puis logier en son hostel.

Or suis pour li en doubte merveilleuse :
20 Car prez de là demeure un taulz boiteux
Qui amer vuelt madame la breneuse,
Et si scet bien que j'en suis convoyteux.
Mais, se li treuve, il en ara tel claque
Que par santé ne verra jà la Pasque 1
25 Et si pendray à mon cul un cou tel,

S'en deffendray le doulz corps dame Jaque
Quant je me puis logier en son hostel.

Princes du Puy, quant ma dame s'endraque
Et soullie est en tangier ou en flaque,
30 Je veulz gésir aussi loings de sa pel
Con met harens dedens un baril caque
Quant je me puis logier en son hostel.


I36 LB PARNASSE SATYRIQÜB

LXIX

S'on ne me puet ou de taille ou d'estoc
Mettre à exsil tout con sy eureux,
Je suiz d'amours com chilz qui sa paste a
Toute pestrie, et puiz si chiet ly fours.
5 Car sanne et point je ne ly puiz celer :
Chascun le scet en trestoute no rue.
Or escoutez le grant eur de my :
Devant ersoir ma dame alay veoir.
Mais anssitost qu'elle me vit venir
10 Elle me dit : « Retourne, va ta voie. »

Quant je Toys, je fiz là un aaoc,

Et m'apensay qu'en se rue un boiteux

Demeure, qui ouan ly présenta

Un vieux soufflet dont ell'ot grans secours :

15 Car il vouloit sa maison remeubler.
Or m'est adviz que ly boiteux l'argue
Et sy croy bien q'un peu de sa mercy
Le boiteux a. Maiz se le puiz scavoir
Je le feray hors de l'ostel saillir

20 Ainsy q'un chien saurait jus d'une cloye.

Bib. nat. ms. fr. n. a. 4237. 61. Titre : Sote chanson
de Fuatier Maqueau de Douay,
z. ms. pue ton.


DD QUINZIEME SIÈCLE 137

Car ly boiteux laronchiaux emble coc,
Scet de piecha que je suiz convoiteux
D'amer la dame où tout mal gré my va
Et tout ades tait que s'il fust lours,

25 Car il se fait des enfans deschirer.
Et ma dame est corne sote tondue,
S'ayme les sos ; et se puiz aussy
Faire voulray ma sotie apparoir :
Car sotement me voulray maintenir

30 Puiz que ma dame a de sotie soye.

Vecy comment : je vouldray à un bloc

Estre atachiez en no rue touz seulz.

Tant crieray qu'on me desvetira.

Car affluber voulray le pel d'un ours.
3 5 A un bassin feray gens assembler.

Tantost sera ma dame là venue.

Lors tumberay tout pour l'amour de ly

A guise d'ours, et me feray avoir

Coulz de baston pour ly en gré servir,
40 Et ly diray, affin qu'elle m'en croye :

« Dame, diray-ge, fustes vous sur un noc
En no rue hyer quant commenchay les gieux ?
Veistes vous comment on me firapa
D'un gros baston tant que j'en suiz sy sours


138 le parnasse satyriqub

45 Que je n'entens creature parler ?

Dame que j'ayme, assez mains qu'une grue
Quant rostie est, vueilliez moy samedi
Un peu amer : et se veulz remanoir
Sos en abit et sos en vous servir

50 Pour y despendre une vielle couroye. »

Je n'em puiz maiz : sy m'en convient douloir.
Prince, ma dame a esté sans mentir
Plus de cent foiz où on les dervez loye.

53 (f* 62). ms. : C. foiz on ou.


du quinzième siècle 139

LXX

Qui n'a joué à la paulme ou aux dez,
Qui n'a du sien despendu ung grant tas,
Qui n'a esté ung peu oultrecuidé,
Qui n'a cuidé valoir cent mile mars,
5 Qui n'a hurté de pos et de hanaps,
Qui n'a crocqué volentier bonne pie,
Qui n'a tout fait cela, vela le cas,
Il n'est digne d'aler en compaignie.

Qui n'a esté d'aucun jeu eschaudé,
io Qui ne s'en est retrais, tant qu'il soit ars,
Qui n'a esté aulcune fob lardé,
Ou qui ne larde en disant : «Je m'esbatz 1 >
Qui n'a esté puis en hault, puis en bas,
Qui n'a couché au vent ou à la pluye,
15 Qui n'a tout fait cela, vela le cas,
Il n'est digne d'aler en compaignie.

Bib. nat. ms. fr. 237). f* 51 T/.. Titre : Balade.

Bib. de Stockholm, ms. un. f° 6. Stephens. Cat. des
ms. de Stockholm. 1847. p. 158. Byvanck. Essai sur le
Petit Testament, p. 50. Ley de. 1883.

4. eu idee. 9. crocquer. 14. couchet.


140 le parnasse satyriqüb

Qui n'a servi ung visaige fardé,
Qui n'a fourbi voleniiers le harnas,
Qui n'a de quoy il est mal abordé,
20 Qui n'a q'un oeul regardé du panas,
Qui n'a sauté, il n'a joye ne soulas,
Qui n'a gardé son corps de villenie,
Qui n'a tout fait cela, velà le cas,
Il n'est digne d'aler en compaignie.

25 Prince je dis, qui n'a fait telz fatras,
Qui n'a mené en son temps gaie vie,
Qui n'a servi sergens et advocate,
Il n'est digne d'aler en compaignie.


do quinzième siècle 141

LXXI

Je ne puis plus ainsy que je souloye
Car vieillesse m'assault trop durement
Dont me soussie bien souvent et esmoye,
Cheveulz me cheent et la goûte me prent.
5 Se me demande aulcune fois la gent
Dont ce me vient que la teste me pelle :
Mais ce m'a fait, à parler proprement
Boire sans soif et chevaucher sans selle.

Mais, qui pis est, et se dire l'osoie,
10 Je ne puis plus jouer de l'instrument

Duquel souvent les femmes ont grant joie :

Pour ce n'ont cure de mon approchement.

Dont j'ay perdu tout mon contenement ;

Se n'y a celle qui viellart ne m'appelle,
1$ Pour ce que j'ay maintenu longuement

Boire sans soif et chevaucher sans selle.

Bib. nat. ms. fr. 2375. f° 54. Titre : Balade. 7. se.
10. des instrument.

Jardin de Plaisance, ed. Verard, f° 201 7.. Titre :
Autre balade. 3. soucie fort et esmaye. 4. Les dens me
{aillent. 5. Si me demandent. 7. ce me. 9. ce dire. 14. Si
n'y. 16. Boire sans soif, etc.

Bib. de Stockholm, ms. un. (Byvanck. — Essai sur
le Petit Testament,
p. 49. Ley de. 1883). — Stephens.
Caul, des ms. de Stockholm. 1847. P* z^2*


142 le parnasse satyriqüb

Au dernier point je n'y retourneroye
A chevaulcher sans selle nullement :
Car tout le cul je m'y escorcheroie.
20 Boire sans soif fait on communément.
Il y pert bien à mes yeux seullement
Qui rouges sont comme charbons d'atelle.
Tels les aront les aultres seurement
Buvans sans soif et chevauchans sans selle.

25 Prince, je dis à mon bon essient

Que vauldroit mieulx, qui n'a bonne cervelle,
Soy reposer que menu et souvent
Boire sans soif et chevaucher sans selle.

17. m'eccrtmeroye. 22. rouge. 23. arons. 24. cbevau-
haut — celle. 25. ensient. 28. boire (rayé) buvans che-
vauchant.

Jardin de Plaisance, ed. Verard. 18. De chevaucher.
19. cscorcheroye. 21. seulement. 22. charbon destoille.
23. auront. 24. Beuvans — chevauchans, etc. 25, Pour
ce ie dis à mon essient. 26. Qu'il vauldroit. 28. soif, etc.


du quinzième siècle 143

LXXII

Je souloie estre ung ramboreux de bas,
Housseur de cuyr, fourbisseur de cuirasses ;
Je me toulloye avecques vieulx cabas
Plus affinés que deux vielles poitrasses :
5 Maintenant voy, de loingz sentant les trasses
De ces chequars qui sont lours et cocquars,
Puis je reviens, despouilliés et tous nudz,
Plus rebouté que n'est ung chat foireux,
Et voy couchant tout musant en ces culz :
10 Reposons nous entre nous amoureux.

Or vous et moy avons près de cent ans.
Du bas mestier les plus grant coups sont oultre.
Laissons bender ces archiers attendans ;
Leurs crennequins se passeront à monstre.
15 Je n'ay flajau qui vaille, gres ne ploustre,
Pour esbranler ces josnes lavendiers ;
Et si ne pub hochier ces vieulx dadiers,

Bib. nat. ms. fr. 2375. f9 123 T/o* Titre : Balade et
chanson. Cf. Bib. de Stockholm, ms. lui. f° 18. Rem-
bourrtux d'enjfume\ cabas.
(Byvanck. Essai sur le Pelit
Testament,
p. 49. Leyde. 1883). 2* foorbisseurs. 3. avecq.
9. ses. 12. coux. 17. ses.


144 le PARNASSE SATTRIOjDE

Tant ay du dos la cruppe fort usee.
Prenons congié aux cons et aux broudiers :
20 Du tamps jadis no saison est passée.

Ne nous hourdons jamais de cul sans braies ;
Ne soubhaidons jamais vuide gringaulde ;
Ne marchandons jamais ces vielles rayes ;
Ne martelons jamais sur broude chaulde ;
25 Ne cacquettons jamais à femme baulde ;
Ne nous meslons jamais d'escourre croye ;
Ne contendons jamais à josne proie ;
Ne nous logons jamais auprès de Royc ;
Ne fréquentons jamais à la bassee.

30 II vorroit mieulx de chasser aux fruans,
Ou fatrouillier dedans ces argiBeres,
Que de pesquier en ces viviers puans,
Pres de limon de femme(s) bordelieres.
Ce sont gouffres, ce sont ordes craulieres,

35 Tant sont les traus horribles et parfons.
Qui boute avant pour y trouver le fond,
Il est confus, infame et malheureux.
Mieulx luy vaulroit estre entre deux griffons
Car le retour est par trop dangereux.

19. congiet. 22. vuides. 31. fatrouilliers. 33. s s.
34. grouffre — ordres crauliers. 38. entre ij.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 145

40 Coulions quarrés, vis à grosse maquette,
Poitrons velus, et coulles gruvollees,
Qui, par devant les trous dont je caquette,
Faites honneur, les braies avalées,
Seront serrés en ces basses vallées,

45 De coupz de poingz ossy gros que deux fesses,
En combatant cloistriers et professes.
Crotés, matés serez et fameilleux.
Je vous conseille, après toute(s) confesses,
Fuions ces treux, passaiges périlleux.

50 Fol amour est doulx miel sûr que rage,
C'est doeul joyeux, c'est plaisance dolente,
C'est pleur riant, c'est ung très cler orage,
C'est guerre en paix, c'est paisible tormente,
C'est vive mort, c'est viellesse récente :

55 Et les sauldars, qui argent y despendent,
Ce sont dévies, ce sont gens qui se pendent,
Ce sont contifs, ce sont foiz pour quarrees,
Ce sont jaloux qui bras et testes fendent,
Ou nuit et jour sont ces cachemarees.

49. ces passaige. 50. dulx. 54. cest une mort. 56. Se
sont dévies se. 57. contif se sont fol.

10


146 le parnasse satyriqdb

61 cornes — esrates. 63. busquies maillies uses. 64.
perchies lanchies. 67. souffles rifflies et deschiries. 68.
saul et plus. 70. aves.

60 Se vous avez les harnas bien tendus,
Cornez, privez, et esratez la beste,
Busquiez, mailliez, usez de sens fendus,
Perchiez, lanchiez et faites grans tempestes.
Mon rochinet ne voeult lever la teste :

65 II tire envis, et tost il se desvoie.
Se vous poés, plantés serés en roye.
Soufflez, riffliez, et deschiriez linchieux :
Je ay mon saoul, — plus avoir n'en voroye ;
Tant qu'est à moy, de Venus suis preceux.

70 Se vous avez bruit es amoreux jus,

Comme une Persant ou ung Maistre Broiard,
Ce n'ay-je pas, qui suy tout rué jus
Et trebuchiés es mains Colin Ploiart.
J'ay veu le temps que mon gentil bayait

75 Faisoit les saulz, joustes, courses et vaultes :
Et maintenant (Dieu lay pardoint ses faultes !)
Il a la pel aux loupz abandonnée.
Jouster ne puis, n'emprendre chose haul te :
Se me convient dormir grant matinee.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 147

80 Fy de brassin, de queutte et de bricmard,
De fourdine, de cervoise et de let,
Fy de galant, de miel, de hacquebart,
D'amboursebier, de bière et citolet,
De rippopé et de coqueplummet,

85 Fy de perré, d'ambours, de houppendalle,
De cherdre, de cydre et de goudalle
Et de fontaine à tous habandonnee :
Car desormays, pour mieulx emplir ma dalle,
Je me tiendray à la bonne vinee,

90 Le cul au baing, la bouche bien parée,
Les yeulx au glay, le nés à la flouree,
La robe en point, la chausse bien tirée,
La main au plat, le vin en la buirette,
Les bras croisiés, la dame en la chambrette,

95 L'anel au doy, le coursier en Testable,
Le piet au vert, la teste au sens notable,
Le corps santieu, le coeur peu anoieux,
Le dos au feu et le ventre à la table,
Avec gallans, pour estre plus joieux.

94. croisiet. 98. et le dos à la table.


148 LB VARNASSB SATYRIQÜB

LXXIU

Les gros vis qui sont de plain poing,
Plains de vaines roides charnues
Où sont-il ? Il n'en est plus nulz :
Il sont allez ailleurs au gaing.
5 Veu qui frapoient si bon coing,
Sçavoir faut qu'iiz sont devenus,
Les gros vis.

Dames qui en avés besoing,
Se ne les avés retenus,
io Passer vous faulra des menus

Car je pense qu'il sont bien loing
[Les gros vis.]

Bib. nat. ms. fr. 2375. f° 126. Titre : Chanson,
n. bien rayé.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 149

LXXIV

Piuseurs gens demandent benefices,
Grans dignitez et grans honneurs avoir ;
Gens de court ne demandent qu'offices
Qui leur puist rendre grant somme d'avoir.

5 Piuseurs y a qui demandent sçavoir
Tous les sept ars de la théologie.
Mais je ne quiers richesse ne clergie,
Fors que Venus et Juno, soeur Bacus,
Me donnassent, par nature obligie,
io Vit de vint ans et tousjours vint escus.

Je ne quiers pas jouster contre les liches,
Rompre le bois, ne me faire valoir :
Mais behourder entre les plus faitiches,
Corps contre corps, par amoreuz voloir.
15 Vit de vint ans en a bien le povoir :

Bib. nat. ms. fr. 2375. 128 T/„. Titre : Balade.
3. gen. 4. gran. 5. demandant. 9. obligee.

Cf. Bib. de Stockholm, ms. un. Stephens. Cat. des
ms. de Stockholm, 1847. p. 159. (V. note.)


150 LB PARNASSB SATYRIQÜB

Car il a sang, force, chaleur et vie.
Les dames ont de l'avoir grant envie
Pour fere rons les traus qui sont cocqus.
Bien appartient, pour dame estre servie,
20 Vit de vint ans et tousjours vint escus.

Je seroye le plus riche des riches

Se vint escus trouvoie en mon contoir.

Sans amenrir j'aroie vin et espicez,

Et tous les biens que corps peult recepvoir,

25 Puisque ce vit, qui feroit son debvoir,
M'avanceroit à avoir belle amie.
Mais vieillesse, qui est mon ennemie,
Qui a soubmiz vit et couliez et eus,
M'a tellement changié que je n'ay mie

30 Vit de vint ans et tousjours vint escus.

Prince, je suis piain de merancolie,
Veu que j'ay ma brocquette amolie
Et qu'argent fault : c'est pour estre mys jus.
Mais je desire, soit ou sens ou folie,
35 Vit de vint ans et tousjours vint escus.

18. trans, ao. xx ans. 30. xx ans — xx escus. 35.
xx ans — xx escus.


DU QUINZIÈME SIÈCLE I $ I

LXXV

On parle des grans edifices
De palais et nobles maisons
Ouvrés des maistres artifices,
De charpentiers et de massons
5 Pour logier princes et barons :
Mais il n'y a jusques en Barroîs
Plus nobles logiz que sont cons :
Car on n'y poeult logier que roix.

Ceulx de Molain ne leur complisses
io N'y poeulent en nulle saisons :

Car s'il y entrent les novissez

Il en wident à reculons.

Car des gardes qui (sont) au fons

Rués sont jusques aux parrois
15 Et ossy est-ce bien raison :

Car on n'y poeult logier que roix.

Bib. nat. ms. fr. 2375. f" 132,132 Vo» 133» — Titre :
Balade. 8. roigt. 12. widant. 13. sont mq. 14. au.
15. esse.


152 LB PARNASSE SATYRIQÜB

Puis donc que les cons sont propices
A logier roix, nous les debvons
Honorer en tous leurs offices ;
Et pour tant nous qui en parlons
Faisons tant que nous devenons
Grans, gros, couronnés, longs et drois ;
Ou aultrement nous n'y pourrons :
Car on n'y poeult logier que roix.

25 Prince sachiés que les foulons
Et les piffrcs et les Hongrois
Leur doibvent monstrer les talons:
Car on n'y poeult logier que roix.

20. poutant. 22. long. 23. poruons.


DU QUINZIÈME SIÈCLB 153

LXXVI

Pour tout soulas je ne volroie
Qu'avoir prou argent et santé
Et estre quitte de ma roie
Qui tant me fait d'aversité :
5 Vous me verriés, avant l'esté,
(Mais qu'eussions paix et union)
Despendre biens à grant plenté
En menant la vie gaudium.

Ung seul jour estre ne scaroye
10 Sans esbat et joieuseté.

De mes biens chacun partiroie

Selonc ma possibilité.

S'empleroye ma virilité

A servir filles de Syon
15 De grant courage et volenté,

En menant la vie gaudium.

Bib. nat. ms. fr. 2375. f° 133. Titre : Balade.


154 LB PARNASSE SATYRIQÜB

Aultre chose ne penseroie
Que d'estre tousjours bien monté ;
A cela mon temps passeroie,
20 Ma jonesse et fatuité,

Et de logier mon v.....t

En quelque josne mansion,
Pour passer ma fragilité,
En menant la vie gaudium.

25 Prince par vostre urbanité
Faite que j'aie fruicion.
De tous biens sans calamité,
En menant la vie gaudium.


du quinzieme siècle I $ 5

LXXVII

Galant qui quiers la haulse des monnoies
Pour ton proufit singulier, tu te noies,
Car elles sont tournées à l'empire.
Argent est court : povres gens ont du pire.
5 Nobles de poix sont à la cour du roy ;
Francs à cheval sont boutez au terroy
De Therouenne et mors sur les sentiers.
Les dox fins ont les riches pelletiers ;
Saint André bruyt ; roy aulx Romains ont cours ;
10 Les électeurs nous donrront bons secours ;
Les guillelmus de Liege à barbe rese
Ne les pairont ne prise on une freze ;
Les croix voit on es plus haults des moustiers ;
Les pilles ont gens d'armes voulentiers ;

Bib. nat. ms. fr. 2375. f* 150 7<>. Titre : Pour les
monnoies. 1. haulte. 2. prouffit. 3. en leur pire. 6. son
bouté. 7. Therowane — sus les Gantiers. 8. Les dos fins
sont à l'hostel des pie tiers. 9. ont le cours. 12. ne les
peiron ne le priston. 13. ont — hault. 14. gendarmes
voulan tiers.

Bib. nat. ms. fr. 1716. f* 93 T/0. Titre : Le cry des
monnoyes composé par led. Molinet. 2. noyés. 5. nobles
de nom. 9, 10, n, 12. mq.


156 LE PARNASSE SATYRIQÜB

15 Lyons treuve on es loingtaines provinces ;

Et les saJuti aux des noblez princes ;

Le /*>/, tu Tas au feu du potagier ;

Et Vangebt au sac du fromagier ;

Les àuc\ cas sont au charroy de Calais ;
20 Les fili lippus en Lesdain ont palais ;

Cent mille saulx croissent sur le vert jon ;

Cent mailles font ung petit hauberjon ;

Tournois se font es cours des roys notables ;

Mais les lyars se treuvent aux estables ;
25 Florettes sont aux champs et aux vergiers ;

Les gras moutons gardent les bons bergiers ;

Targes, escus, sont cheulx les fourbisseurs ;

Gigos en brocque es huis des rôtisseurs ;

Placques voit on sur gambes fort rongneuses,
30 Et blans flourir sur testes non tigneuses ;

Peu de harà\\ desploient leurs cornettes ;

Ms. 2375. 15. Lions — en. 16. salus — pidz. 17. des
potagiers. 18. des fromagiers. 19. au Roy duc dez
Caslais. 22. haubregon. 23. Les tournois sont à cours.
25. Flourettes—auz champs. 26. vieulx moutons. 30. Les
blans flouris. 31. pau, — hardi.

Ms. 1716. 15. estranges. 17. potager. 18. fromager.
20. Les Philippus en Lesdaing ou Palais. 24. Et les
lyars. 25. ou es vergiers. 27. escutz *— chez. 28. Gigotz
en broche à l'huys. 29. en jambe fort roignense. 30.
blancs flouris — teste — tigneuse.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 157

En Cambresis sont les marionnettes ;

On\e hains ont prins onze grans cabillaux ;

Testars mauvais rue on sur les caillaux ;
35 Les bons aydans soubhaident les fillettes ;

Les rides sont pour vielles fammelettes ;

Doubles voit on affiner fines gouges ;

Les doublettes affinent les plus rouges ;

Demy gros sont es braies des foulons ;
40 Mais les vieulx gros montent en reculons ;

Couronnes ont au plus haut de leurs testes

Gens de moustier qui des sainctz font les festes ;

Vor de touche est au cul des foiratiers

Et le lä ton au cul des brenatiers
45 Et cetera.

Ms. 2375. 33. Onze ains — print—grant. 34. maul-
vas. 35. aidans — soubhaidetent. 38. Mais la doublette
affine la plus rouges. 42. sains.

Ms. 1716. 33. pris. 35. souhaitent. 36. sont aux.
39» 40» 43» 44. 4S- m


i j8 le parnasse satyriqüe

LXXVIII

En pensant à la nompareille
De biaulté de tout ce pays,
Me survint volenté nouvelle
De vous exprimer par devis
5 Vingt trois beaultés que femme belle
Doit avoir, selonc mon advis :
Et me soit pardonné par elle
S'en ce de rien y ay mespris.

Trois longz : long nez ; long bras ; long corsaige.
10 Trois cours : courtes tettes ; courtes fessez ; cours talons

Trois blans : blanche char ; blans dens ; blanc des yeulx

Trois noirs : noirs surcil ; noire paulpiere ; noir pouil

Trois gros : gros haterel ; grosses treschez ; gros con.

Trois gresles : graisles doigtz ; graisles bras ; gresle corpj
15 Trois molz : molez mains ; mol ventre ; mol genoux.

Trois durs : durz cheveux ; durez tettes ; dures fessez.

Trois haultz : hault chief ; hault sain ; haulte poitrine.

Trois bas : basse regardure ; basse risée ; bas eslun.

Bib. nat. ms. fr. 2375. f9 181 Vo. Titre : Biau diet pou
dames.


dû quinzième sièclb 159

Trois grans : grans yeulx ; grant front ; grant grefve.
20 Trois petis : petites oreillez ; petite bouche ; petiz piedz.

Trois avant : avant pis ; avant pas ; avant boudiné.

Trois arrière : arrière col ; arrière espaulez ; arrière rains.

Trois eras : crassette gorge ; eras membrez ; crasset corps.

Trois jointis : jointiz doitz ; jointiz ortaulz ; jointe entree.
25 Trois larges : large entreoeul ; entre les mamellez ; entre

[les rains.

Trois vaultez : vaultiz col ; vaultiz rains ; vaultiz piez.
Trois fosselus : fosseluez mamellez ; fosselu menton ; fosselu

[jointe.

Trois traittis : traittis yeulx ; traittis sourcilz ; traittis rains.
Trois sanguins : sanguin viaire ; sanguins lèvres ; sanguins

[onglez.

30 Troys simples : simple maintien ; simple aleure ; simple

[responce.

Trois dangereulx : dangereux regarder ; dangereux parler ;

[dangereux ottroyer.


l6o LB PARNASSE SATYRIQÜB

LXXIX

S'il y a compaignon
Qui sa femme raescroie :
Face luy d'ung charbon
Sur le cul une roie.
5 Si le cul est trop noir,

Se prengne de la croie ;
Se la [c]roye se défiait
Sache (c'est chose vroye)
Qu'aultre cul que le sien
io Au cul se femme froye.

Bib. nat. ms. fr. 237$. f° 186. Titre : Aultre fatras.
A la fin : espliât.


do QprNzriMB hèclb 161

LXXX

Adieu Venus et Mart, de moy est pic.
Je suis proscript et jà passé au bac :
Car quant je veulx à bauidryer ou à cric
Tendre l'engin, j'ay mal en l'esthomâc ;
S Les reins me tirent ; les nerfs me dient crac.
Je decline par hic et hec et hoc.
J'en lairray faire à Lancelot du Lac :
Car plus ne puis de taille ne d'estoc.

Pour vous servir j'ay passé rie à rie
10 De maint dangier ; qui bien sçauroit mon trac,

Ht qui m'eust sceu, j'eusse esté pris au bric,

Et dépecé comme chair en boussac ;

Ores ne suis Bourguignon ne Armaignac.

Tout autant m'est Flandres que Languedoc :
15 J'en lairray faire à Lancelot du Lac

Car plus ne puis de taille ne d'estoc.

Bib. nat. ms. fr. 1717. f6 11. Titre : Ballade pour un
vieil gaudisseur caducque. [Cette pièce se trouve parmi
diet pièces de Jehan Molinet, copiées par Roberte t. Cf.
Quicherat. Les vers de maître Henri *Baude.]

5. tuent.

xx


162 LE PARNASSE SATYRIOJ7E

Plus je ne quiers q'un beau feu et le glic,
Force bon vin, dragee et codoignac ;
Car amour hait gens vieulx comme ung aspic,
20 Ainsi que dit maistre François Petrac.
Je suis mouillé et retraict comme ung sac;
Et n'y voy tour de hanche ne de croc :
J'en lairray faire à Lancelot du Lac
Car plus ne puis de taille ne d'estoc.

25 Prince d'amours, je ne compte ung patac :
Car je voy bien selon mon armanac
Que aage m'a ja donné eschec et roc.
J'en lairray faire à Lancelot du Lac
Car plus ne puis de taille ne d'estoc.


Dû QUINZIEME SIECLE 163

LXXXI

Dame, si j'ay les cheveolx gris
Vous avez la panoe ridée ;
Si vieil suis, vous estes usee.
Par ainsi chascun vault son pris.

5 Je le sceux quant je le compris
Dont me refusastes rentrée,
Dame.

Je fax ne scay comment surpris
Par une soubdaine assemblée :
10 Mais quant vous veiz si avallee,
Autre courage je repris,
Dame.

Bib. nat. ms. fr. 2721. f* 23 */•• [Ensuivent aucuns
rondeaulx faictz par M* Henry Bande.]


i6a LB FAâXAS+ft fATTBIQJDB

Lxxxn

Cons barbus rebondis et noirs,
Aux estuves rez et lavez,
Faictes, si fait vous ne l'avez,
En temps et en lieu voz devoirs :
5 Aconita* vots et sunns es soirs
De faire ce que vous scavcz,
Cons bar buz «

N'dspargnez chambres ne manoirs,
Cependant que le temps avez :
to Ne vous feignez, mais observez
Le plaisir de tous voz devoirs,
Cons bar buz.

Bib. nat* n«. fr. 1721« f114 [Bnswveat attttns
rondeaulx faictx par Mc Houry BMdt.)


DU QUINZIEME SIECLE lé$

LXXXIII

Madame vous plairait il -» point
Me prester vostre çon — point
Si vous voulez que je con — point
Vostre cuyr qui si fort vous — point

5 Je mettray bas robe et pour — point
Pour atteindre jusqu'à la — point
Madame.

Et pour le faire à juste —* point
Il n'y fauldra que peu de — point
lo Afin que personne ne — point

Qu'on ait frayé que bien * — point
Madame«

Bib. nat. ms. fr. i7ai. f» aj. [Ensuivent aucuns ron-
deau!» fidetx par Moi/net,]
xx. qu'ont.


166 LB PARNASSE SATYRIQÜB

LXXXIV

— Dites, Michelion,
Le trouvez vous bon,
Si on le vous faict,
Quant le jeu vous plaist

5 Et le compagnon ?

— Pardieu, mon mignon,
J'en ay le renom

Aussi doulx que laict.

— Voulez-vous qu'allon,
io Sans que reculon,

En ung lku secret,
Faire sans regret
Ce que tant amon,
Dites, MfcheUon ?

Bib. nat. ms. fr. 1721. f» 25 */•• [Ensuivent aucuns
rondeaulx faictx par Molinct.]


DO QJHraÈMB tlfeCLB 167

< t.

LXXXV

Ma dame qui mon cueur avez,
Vueillei vous de moy souvenir,
Vous priant, avant que mourir,
Prestez moy ce que vous scavez.

5 A prester dommage n'aurez :
Je ne le veulz pas retenir,
Ma dame.

En ce taisant soubzmis m'aurez
A tousjours mais de vous servir
10 Et s'il vous plaist me secourir

Je congnoistray que vous m'aymez,
Ma dame*

Bib. nat. m», fr. 1721. (• 2$ */•. [Ensuivent aucuns
rondeaulx taicts par Molinet.J


i68 L* lAuut« ucmatwm

LXXXVI

Ceste fillette à qui le tetin point,
Qui est tant geste et a les yculx si vers.
Ne luy soyez ne rude ne panrers,
Mais la traitez doukement et à point :

5 Despoulkz vous et chemise et pourpoint
Et la gecttt for ung lit à l'envers,
Ceste fillette.

Apres cela, si vous estes en point,
Accoliez la de long et de travers ;
io Et, si elle a ks deux genouhc owners,
Donnez dedans» et ne l'espargne* point,
Ceste fillette.

Bib. nat. ms. fr. »721. *• *6» [Bmfoat «nenns ron-
deanlz taietz par Molineu] — 5. voua chemise.

Jardin de Plaisance. f* 120 */<>• Titre : Autre rondel.
— a. si gen te. 3. dinars. 4. traictei la. 5. JespoUka.
7. fillette à qui, eu.

8. Desserrez lui les genoulx bien à point
En deuisant de plusieurs motz couuers
Incontinent qne les verres ouners
DnsMicff dedans et ne r*capargnei poaat
Ceste fillette à qmi tlx.


MF QU1MUÉMB tlÉCLB tfo

ai >

LXXXVU

Au Roy de te pye
Doint Dieu te copie
De boas champions,
Affin qu'a pappfe
5 Vin der que rouppîe

Par grans sapions.
Archiers et pions,
Fors que Scipiont,
Portans nouveaux gouges,
10 Ruez sur te ions

Des tonneaux parfons
Vins frians et rouges.

Par le bon vin boire
Engien et memoire
15 Souvent aguison ;

La tasse et le voirre,
Luysant comme yvoirre,
A la foys brtson.

Bib. nat. nu. fr. 19.165. £»24. Titre : Le chant de la
pie. Cette pièce te trouva parmi des poésie* de Jehan
Molinet et doit loi être attribuée.


170 LB PARNASSE SATYRIQÜB

En ceste saison
Avons à foyson
Vin triant sur lye,
Fort comme Sansson :
20 Buvez par raison

Sans faire folye.

Grande narinee
De bonne vinee
Prouffite au matin ;

25 Mais s'eaue apurée
Duit avecq puree
Au vilain mastin,
Mieulx vault que brassin
Le goust de roysin,

30 Fruict, fleur et foeullettes :

Car il faict enfin
Chanter de cueur fin
Les belles fillettes.

Paix nous eslumine ;
Guerre ne domine
Plus sur nos parens :
Mais dure famine

25. sawe a puree. 27. matin.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 171

35 Qui mines amine

Trotte sur les rens,
Pour donner dedens
La gueule et les dens
Des Turcqz infidèles

40 Qui, comme j'entens,

Veullent par contens
Rompre noz cordelles.

La pye doulcette,
Happée en gorgette,

45 Faict soir et matin

La fille doulchette
Ruer sur couchette
Et parler latin.
Quant au chérubin

50 Du très beau Robin

La pye est logye,
Il esmeult huttin,
Se faict grant tintin
Et grant rigaugie.

La pye bien forte
55 Tous cueurs resconforte,

40. j'entengz.


17« LI f ARN AMI 8ATTRIQPE

Gens taict somoidUicr,
S'est de telle sorte
Que geline morte
Feroit papillier,

60 Billier, jamJbiiiier,

Et hurtebillier,
Hennoo et Jennctto
Choir et rrebochiex,
Renars escorchier,

65 Dont la peas n'est nette.


do wntZDtais tskcLB 173

LXXXVW

Ung petit con apopiné
Vis rautre jour, par ung matin,
Qui estoit très bien attourné
Et marchôft joint sat ie patin.
5 Bien me semWoit estre guoudm,
Sur mon une, quant l'âporceo.
Et si ne vis one taint si fin
De tous ceulz là c'onques congneu.

Il estoit si bien aourné
10 Dessoubz sa coste de satin,

Que sus ma foy nul autre né

Ne fut jamais si très popin.

Et par monsieur Saint Vallandn,

C'estoit le très plus gent teneu
15 Qui fut jamais dessoubz tetin

De tous ceulz là c'onques congneu.

Bib. nat. ms. fr. 25.527. (Traduction du Philostrate
de Pétrarque (Troilus et Cressida), par Louis de Beauvau,
sénéchal d'Anjou), f* 99. xv* s.


lb PARNASSE sattriqdb

Dieu sceit s'estoit embesoogné
De marcher tant sur le chemin !
Bien taisoit le pas ordonné
20 A s'en aller vers son jardin ;
Nostre Dame, quel pèlerin I
Pour taire ce qu'il en est deu
Certes c'estoit le plus sotin
De tous ceulx la c'onques congneu.

25 Prince, qu'il soit donc ordonné
Que par sur tous il soit esleu
D'estre le plus hault coronné
De tous ceulx là c'onques congneu.

17. s'il cstoit en besongne. 22. cetx.


DU QUTNZIBMS STECLB 175

LXXXIX

De forte fièvre soiez [vous] ointe 1
C'est à vous que je dis, madame.
Savez pourquoy ? Par Nostre Dame,
Car vous estes toute dejointe,

5 Tant avez eu de coups de pointe,
Bas au dessoubz de votre lame 1
De forte fièvre [soiez (vous) ointe
C'est à vous que je dis, madame.]

Vous vous tenez tousjours si cointe
to Et cuidez que chaucun vous ame...
Pardonnez moy si je vous blame,
Car j'en congnois qui vous ont pointe.
De forte fièvre [soiez (vous) ointe
C'est à vous que je dis, madame.]

Bib. nat. ms. fr. 35.527. f» 100 '/<>• V. plus haut.


I76 LB PAftMASt* SATTUQUB

XC

Vielle piergne chasieuse,
Débitée, ridee, rongneuse,
De tous biens mondains imparfette,
Et de vielle tripe refette,
5 Ne faictes plus la gracieuse.

Mon Dieu, et qu'estes vous hideuse 1
Bien auroit la panse joyeuse
Qui ameroit ceste doulcette 1
Vielle piergne [chasieuse.]

10 Ne faictes plus la gracieuse
Ne aussi de la précieuse 1
Ou* quant je voy vostre bouchette,
Baveuse, puante et mal nette,
Je meurs que vous n'estes honteuse,

15 Vielle piergne [chasieuse.]

Bib. nat. ms. fr. 2$.$27. f* 101. V. plus haut.
9. piergne, etc.


Dû QUINZIEME SIECLE 177

xa

U n'est aise qu'avoir argent,
Ne menger que bonnes viandes,
Ne vesture que draps changeant,
Ne corps trafctis que de Flamandes,
5 Ne mamelles que de Normandes,
Ne plaisir que de femme ensalnte,
Ne passe temps qu'entre truandes,
Ne jeu que de cul et de pointe.

Ne plus envieux qu'un sergent,
10 Ne ceulx qui tiennent les amendes,

Ne si propre q'un homme gent,

Ne plus glot que ne sont gourmandes,

Ne lecherie que de friandes,

Ne trayson qu'en ame fainte,
15 N'abus qu'en quoquins et quesmandes,

Ne jeu que de cul et de pointe.

Bib. nat. ms. fr. 24*443. f* 98. Entre le Temps perdu
de M. Pierre Chastellain (ezplic. f» 97 7.) et le Tasss
Temps
de Mi chault Taillèrent, f 99. Copie de la même
main, xv* s.

zo. admandes. 12. que sont.

12


I78 LB PARNASSE SATYRIQUB

Ne prison que d'un esquart gent,
Ne beau couriz qu'en plaines landes,
Ne prescher que d'omme aleguant,
20 Ne fain que d'avoir les dens grandes,
N'odeur que de flouries lavendes,
Ne boire qu'ypocras et tainte,
Ne laict sucré que d'Allemandes,
Ne jeu que de cul et de pointe.

25 Prince qui avez froit aux plantes,
N'espairgnez ne salle ne cointe :
Il n'est challeur que de deux ventres,
Ne jeu que de cul et de pointe.

22. que ypocras. 26. coicnte.


DÜ QPIMZltott SIÈCLB 179

xcu

Ung aveugle querent son pain Pautrier,
En regretant veoir sa doulce amye,
Femme d'Un sourt qui fut de son mestier,
Soueif marchoit sur l'erbe reverdie.
5 Le sourt l'oyt, qui ne s'en rioit mie :
Hault s'escria : « Au secours, bonne gent 1
Gl aveugle, qui n'est comte ne gent,
A sa corde veult atirer ma femme
Et l'amourer : gardez qu'il ne la voye ;
10 II s'est vanté qu'il en fera sa dame

Pour paix avoir et pour maintenir joaye. »

Bib. nat. ms. fr. 2264. f* 46 7.. Titre : Ballade.
2. veir. 3. Famme. 4. Soueiff. 8. famme. 9. lamourex.
10. damme. 12. sont. 13. famme. 14. damme. 16. veille.


X80 LB PARNASSE SATYRIQJJB

— Amours me font, dist l'aveugle, trader
La femme au sourt, soit ou sens ou folie.
Dame Venus, de bon euer vous requier,

15 Livrez la moy : ce n'est pas moquerie.
Elle est vieille, mes elle est bien jolie.
Je luy donray une verge d'argent ;
Qui vieult amer doit estre diligent
De faire dons et plaisirs : il n'est ame

20 Qui au jour d'uy ne desire monnoye :
Le euer l'attrait et enclôt en sa lame
Pour paix avoir et pour maintenir joaye.

De luy faire plaisir ay grant mestier.
Ja presteray très bien ma symphonie,
25 Pour mieulx chanter au long de ce vergier
A voix fainte : si ne m'entendra mie
Le pouvre sourt, tout piain de jalousie.
Je suis trop plus habile que tel sent.


' du quinzième siecle l8l

XCHI

Sur vieulx, pouri et deciré penneau
Rempli de tain, en mains lieux recousu,
Où il pendent encore un paleteau
D'un vieil arezon de boays tout vermoulu,
5 Mis sur pouvre, maigre, aveugle jument,
Vi l'autre jour yssir moult fieblement
Un vieulx routier hors d'un harle vilaige.
Bien eust semblé provoust ou lieutenant
Se il n'eust eu si jaune le visaige.

io Affublé eut un vieulx usé manteau
Qu'à ung vieulx moine avoit jadis tolu,
Et si avoit un si crasseux chapeau
t De bievre noir qu'il sembloit cuir velu,

Bib. nat. ms. fr. 2264. f> 56 V- Titre : Ballade.
2. lien. 7. rotier. 9. S'il. 10. eust. ix. Que à.

Cette pièce parait devoir être attribuée à Eustache
Deschamps ; eue se trouve dans le ms. 2264 parmi
d'autres pièces de cet auteur et elle est conçue sur le
même type que la ballade XXXIV du vol. X des Œuvres
d"Eustache Deschamps (Pièces attribuables à Deschamps):

Ung vielx prestre dessus un viel cheval — S'il n'eust
en les paupières si ronges. (Œuvres de Deschamps, X,
p. xin).


jga LB PAXKASSB SATYBIOJJB

TJng vieulx cousteau d'Ancien Testament ;
15 Un esperon, la verge seulement
Avoit chaussé ; et faisoit si le saige
Que il eust eu grant voix en Parlement
Se il n'eust eu si jaune le visaige.

Unes guestres avoit d'un vieulx houseau
20 D'un sien varlet, qui tut jadis pendu,
Et si avoit si fade le museau.
Les yeulx tour plains de fromage fondu.
Je luy enquis de son gouvernement,
Et il me dist en son contenement
25 Qu'il estoit chef d'un très pouvre mesnage
Se il n'eust eu si jaune le visaige.

Prince, la vint d'un village ung paisant
Tout enrayé et chargé de pillaige,
Qui destroussé eust ce grant saquement,
30 Se il n'eust eu si jaune le visaige.

17. Qu'il— voues. 18. S'il. 19. onsetu. 20. sden
varloit. 25. cheff. 26. Et eust eu. 29. se. 30. S'il.


DU QUINZIEME SIÈCLE l8j

xav

Il n'est trésor, bien dire l'os
Comme de mener bonne vie,
Et avoir le pris et le los
D'entrer en bonne compaignie,
5 Avoir le déduit de sa mie,

Chasser aux connilz et aux liepvres :
Mes toute joaye m'est faillie,
Sitoust que ma bource a les fièvres.

Ce me fait muer mon propos
io Et entrer en merencolie.

Je ne puis avoir bon repos

Si ne boy de bon vin sur lie.

J'en engage, n'en doutez mie,

Chaperons et chapeaulx de bievre,
15 Et saincture d'argent garnie,

Sitoust que ma bource a les fièvres.

Bib. nat. ms. fr. 2264. f° $7 7„. Titre : Ballade.
2. mer. 6. Chasez — aulx — aulx.


I&l LB FADUSSE SAXYBJQ0B

9. m'a. 12. met.

Je n'ouse entrer en bons escos
Se je n'ay la bonrce forme ;
Tontes gens, Françoys et Escos,
20 Si rénovent ma compaignie.
En leur taisant chiere marrie
Broute mon pain sec, comme chèvres :
Huy la crouste, demain la mie,
Sitoust que ma bource a les fièvres.

25 Prince, qui n'a bource garnie
Si voyse quérir des genevres :
Souvent y mets mon estudie
Sitoust que ma bource a les fièvres.


DU QPINZXÈIiB SXÈCLB l8$

XCV

Pour joayc avoir, hier soir, à la mynuit,
Quam on pense que Dangier plus ne nuyt,
Je m'en alay veoir une meschine,
Cuidant jouir de l'amoureux deduyt :
5 Our son regart m'avoit à ce conduyt.
Mes quant y fu, comme un chien qui ne fine
De rechignier et herbser l'eschine
Quant on luy ouste charbonnee ou lardon,
Empres le four, derrière la cuysine,
to Je la trouvay doulce comme un chardon.

— Va t'en d'icy, tu as moulu et cuit I •
Me dist-elle ; a ta venue m'ennuit ;
Je cryeray ma mestresse Ameline ! »
Dont je luy db : € Ne faictes si grant bruit,
15 Ma doulce amour — helas — ili donnenttuit;

Bib. nat. ms. fr. 2264. f* $8 V- Titre : Balkdé.
xj. cayeray —• Hameline.


186 lb parnasse 8atyr10jde

Mon doulx désir, mon seul confort, Huline,
Acolez moy et me donnez un don... »
Rien n'y valu : pour toute medicine
20 Je la trouvay doulce comme un chardon.

Comme le cerf en amour et en ruit

La bische voit, et après elle fuit,

(Rage d'amours à ce plaisir l'encline)

Plus près m'aproche, et elle me dit : « Chine,

25 Ne me touche, revien demain ennuyt.
Va-t-en : n'os-tu chanter coq et geline ? »
Lors luyter cuide : mes elle m'esgratigne
Si laidement qu'encor m'en regarde on.
Comment doncques en eussé-je eu saisine ?

30 Je la trouvay doulce comme un chardon.

Prince du Puy, pour avoir la godine
Je me cuidoye assez mignot fredon.
Mes, se m'aist Dieu et sainte Katherine,
Je la trouvay doulce comme un chardon.

1. ferff.


DU QUINZIBMB SIÈCLE 187

XCVI

Une fille requis l'autryer
De son amour, de euer certain.
Mes elle m'a dit, sans targer :
« Baillez l'argent avant la main. »

5 — Dame, dis-ge, ne cuidez point
Que destienge vostre loyer :
J'en ferai vers vous sy à point
Qu'à tort ne m'en saroit blâmer.

Adonc me prins à aproicher
10 Et mettre ma main en son seing.
Mes elle m'a dist sans targer :
« Baillez l'argent avant la main. »

Blb. nat. ms. fr. 2264. 169 V.. 7. ferré — cy.
10. saing.


188 LB PARNASSE SATYRIQJDB

xcvn

Qui n'a point d'argent,
De malle heure est né,
Povre et indigent,
Et mal destiné.
5 Ung tel fortuné
Ne se prise ne lo :
Estre doit tyranné
Coram populo.

Pour estre entre gent
io Ung tel dominé,
N'est ne bel ne gent,
Ainsi d'or miné ;
En exil mené
Jusqu'à Saint Mallo
15 Soit, et puis vané
Coram populo.

Bib. de l'Annal, ms. 5*21. f» 28} */•• Titre : Bal-
lade.

--—


DU QUINZIÈME SIÈCLE 189

Comme negligent
Soit tost condempné,
Par tait dilligent
20 Prins et despite.
Sans cas de pité
Du Dieu Appollo,
Et décapité
Coram populo.

25 Prince cilz dampné
Soit aveuc Pluto,
Ou pardon donné
Coram populo.


XOrj LB PARNASSE SATYRIQÜB

XCVUI

Jamais ne m'est plus besoing ne mestier
De desjuner ainsi que font les coqs,
Ne de con batre ; ains me rens au mestier,
Pour ce que trop je redoubte les cops :
5 Car bien souvent on s'y brise les cols,
Ou goutte en vient, dont on garde les litz ;
Et pour ce fait renonce à tek delitz :
Mon testament fay en manière telle,
Et à ma En pour ma santé eslis
io Mol lit, blans draps, et parfonde escuelle.

Je ne puis plus aller ne chevaucfaier :

Les rains me font mal, aussi fait le dos.

Je ne puis plus monter sur cheval chier ;

Je ne suy plus tel ne de char ne d'os
15 Que je soulloye : ainçois n'est que rados

De tout mon fait, dont je suy esbahis.

Ce nonobstant à viellesse obeys :

Car elle m'a atrait à sa cordelle.

Pour quoy requiers que j'aie en no pays
20 Mol lit, blans draps et parfonde escuelle.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 191

Contre vieUesse on ne puet obviier.

Changier me fault et manière et propos :

Pour ce veul faire ainsy que tait Janvier

Qui siet au feu, et qui boit à deux potz.
25 Plus ne me fault que l'aise et le repos.

Les ruisseaux sont de ma joye taris ;

Il ne m'est plus, ne de jeux ne de ris ;

J'ay desjà mis soubx le banc ma vielle.

Assez m'est, se j'ay en mes jours flouris,
30 Mol lit, blans draps et parfonde escuelle.

Prince, en jeunesse ay passé maint perilz :
Or m'est besoing d'avoir, au temps qui gelle,
Pour reposer ung pou mes esperis
Mol lit, blans draps et parfonde escuelle.

Bib. de l'Arsenal, ms. 3521. f° 284. Titre : Ballade.


I92 LB PARNASSE SATYRIQJJB

XCIX

He, adieu, amours,
Adieu, dames belles,
Tournois et Débours,
Et joustes sans selles,
5 Escus tais d'aisselles,
Pains de maintes larmes ;
Adieu, sans cautelles :
Je me rens aux armes.

Adieu beaulx atours
10 D'armures nouvelles,

Adieu fors estours.

Batailles jumelles,

Masles et femelles,

Lances et guisarmes,
15 Couteaulx, alumelles 1

Je me rens aux armes.

Bib. de l'Arsenal, ms. 3521.1*285 Titre : Ballade.


DU QUINZIEME SIEGLE

193

Es amoureux tours
Ay bien sans eschieiles
Prins chasteaulx et tours,
20 Fait, pour damoiselles,

Armes (Dieu scet quelles 1)
Sans les dire aux carmes :
Mais pour les séquelles
Je me rens aux armes.

Prince soubx les esles
De telles wacarmes
N'aray plus querelles :
Je me rens aux armes.

25

30. fais.

13


194 le parnasse satyriqjue

c

Si vous la baisés, comptés quinze ;
Si vous touchés le tetin, trente ;
Si vous avez la motte prinse,
Quarante-cinq lors se présente.
5 Mais si vous metés en la fente
Ce de quoy la dame a mestier,
— Notés bien ce que je vous chante —
Vous gaignés le jeu tout entier.

Bib. nat. ms. n. a. fr. 4257. f9 84 */•• Ecriture ita-
lienne du xvi* siècle. Cf. ms. 767. Fonds de la' reine.
Vatican. Ap. Langlois : Recueil d'arts de seconde rhétorique.


DU CiUINZIEMB SIÈCLE I95

a

Dieu nous gard' d'un tour de Breton,
D'un Messaire et de son boucon,
De la loyaulté d'un Angloys,
Et du logis d'ung Escossoys,
5 D'un gard' derrière d'Allemaigne
Et aussy du secours d'Espaigne.
(Nous) n'oublions ces mutins Flamens
Et tous pellaiges de Normans,
Et affin que je n'en oublye,

10 Du grand orgueil de Picardye ;
Et pour entretenir justice
D'ung Biernoys et d'ung Souysse,
D'ung sens rassis de Gascongne,
Et d'ung convers de Cathelongne ;

15 D'ung affiat de Lymosin

Couplé d'ung rouge Poytevin,
De ces chevriers de Bourbonnoys
Farciz d'oysons et de fenoys,

Bib. nat. ms. fr. 2206. f» 119. Titre : Pieté joyeux.


I06 LB PARNASSB tATTRIQJDB

D'une très maulvaise hargne

20 D'ung monseigneur tyngre d'Auvergne,
D'ung desjeuné toute saison
D'ung pauvre noble Beausseron ;
Et nous denende nostre vin
D'ung Manceau et d'ung Angevin,

2$ Nos fines, femme, et notre reyne
De ces gratis collies de Lorrayne.

25. femmes. — reigne.


du opiNzriifB sxâCLB 197

en

Aminadab, qui procréa Niason,
Et Ne quando, qui nasquist tost apres.
Ne adverias, à la rouge toyson,
Est asseuré, comme Ne revoees,
5 Menant la guerre aspre jusqu'au deces
De Ne simul et Ne tardaveris.
En ce conflict vint Ne tradkteris
Qui des harnoitz ouït très fort le son :
Car d'andouilles, par nouvelle façon
10 Est oit armé. Lors Ne memineris
Criant en Tost de Ne eiongeris

Et la baniere de Nif proieias,
Ne exfolias
et Ne exilias,
A ceste fin que Ne polluas,
15 Ne pugnes et Ne derelinquas,

De leurs grans nez n'abastissent le lue à bas.

Bib. nat. ms. fr. 2206. f* 119 Vo. Titre : Les noms
de tous les nez.


I98 LB PARNASSE SATYRIQÜB

an

Une hacquenee a tout le doré fraing
Sur le pavé traquassant donlcement
Belle et plaisante a regarder de loing
Vey l'autre jour gouverner meschamment,
5 Laquelle estoit assez honnestement
Entretenue et bien enharnachee
Marchant souef du pied séurement
Ainsi que dient ceulz qui l'ont chevauchée.

Mon compagnon vous en sera tesmoing,

10 Asseurera qu'elle va doulcement,
Bonne a panser et n'a cure de foin,
Aymé viande qui s'atrille autrement.
Haulte à la main et très bien embouschee
Tire a la bride et passe largement ;

15 Chacun se tient dessus joyeusement

Ainsi que dient ceulz qui l'ont chevauchée.

Bib. de Soissons. Mss. 189. f» 27 r° et f» 32. — Bib.
de Stockholm, ms. un. Le Jardin de Plaisance, ed.
Verard. f» cxin. Ane. Poésies Fr. vin. p. 335. Cf. ib.
VEscuyrie des Dames, p. 329. (Bib. de Soissons. mss.
189. f 27 V. a *9*/0.)


DU QUINZIÈME SIÈCLE 199

Les entremetz a si durs que le poing,
Grasses cuysses, blanches habondamment,
Courtes oreilles, blancz sourciz et le groin,
20 Jambes et piedz bien faictz parfaitement,
Très bien croysee a tout abondamment,
De son devoir bien faire elle est taillée.
Quant on la picque, elle sault hardement,
Ainsi que dient ceulz qui l'ont chevauchée.

25 Prince, elle est bonne en chascune saison ;
En nul endroit elle n'est escorchee,
Et, sans faillir, meet son homme a raison,
Ainsi que dient ceulx qui l'ont chevauchée.

19. Un ms. de Soissons : sonriz.


200 LB PARNASSB SATYRïQTJB

CIV

Robin, Robin, seuffre que l'en te boute.
Se tu vois rien, musse-toy, clos les yeulx.
S'on te dit mot, si te tais — c'est le mieulx ;
S'on te huche, si dis que tu n'ois goûte.

5 Va beau chemin, laisse passer la route,
Et prens tous hurs à bourdes et à jeux,

Robin.

Le temps est tel qu'il fault que l'en escoute.
Endure ung peu : c'est le plaisir des dieux ;
io Car tu verras, avant que soyes vieulx,
Manger pain bis en lieu de blanche crouste.

[Robin.]

Jardin de Plaisance, ed. Verard. f» 6i 7<>« Titre :
Rondel moral.
6. bourde, io. que tu soyes.


DU QTJDfZXBMB VECU aOI

CV

Chantons trestous gaudeamus,
Et ne soyons ne sours ne mus,
Puisque la vinee est planiere,
Et puis, par très bonne manière,
5 Disons U Deum laudamus.

Mectons tous les brandons aux hus,
Aussi la fueillee sur les rus,
Et alons boyre sans prière,
Chantons.

io Merdons le Dieu de lassas

Qui nous envoyé des biens ça jus :
Car nous ne beurons plus de bière.
Gdre et cervoise sont arrière 1
Ostez tout : nous n'en beurons plus 1

15 Chantons!

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f* 63. Titre : Joyeux
rondel.


202 LB PARNASSE SATYRICtüB

CVI

II fault que ie vous dye
D'ung très gentil galoys
Qui cuydoit son amye
La femme d'ung bourgoys.
5 Mais elle fist la fee,

En disant : « Amis doulx,
Venez à la vespree,
Faisant le loup garoux. »

— Voulentjers, dist-il, dame,
io Viendray devers le soir,

Qu'homme n'aura ne femme
Qui s'en puist parcevoir ;
Bien me scauray retraire
Coyement devers vous. »
15 El dist : « Venez donc faire
De nuyt le loup garoux. »

xx. Qpe homme. 1$. Elle dist.


DU QUINZIEME StBCLB 20)

A son mary va dire
Tout le fait et conter.
Il dist : « C'est bien pour rire
20 S'on le peult attrapper. »
Dist-elle, sans attendre :
— Affin qu'il soit escoux,
Tantost vous feray prendre
Céans le loup garoux. »

25 Tantost, sans demouree,

Le galant arriva,

D'une pel affublée.

Puis la dame nucha,

Disant : € Gorge polie,
30 Suis-je bien à vo goux ? »

Elle fist l'esbahie

Criant au loup garoux.

Le bourgois fut habile
De frapper d'ung baston,
35 Tant que ceulx de la ville
Vindrent à l'environ.
Il eut mainte cruppee :
Car ilz frappoient tous,

18. compter. 37. conppee.


204 LB PABNASSB SATTRIOJJB

En faisant leur risée
40 Du povre loup garooz.

Puis dist : € Mercy vous prye,
Vueillez moy pardonner,
Et aussi je supplye
Ceulx qui vouldront aymer
45 Que de moy leur souviengne
Comment j'en suis rassoux.
Chascun bien le retiengne
Qu'il ne soit loup garoux ! »

Jardin de Plaisance, cd. Verârd. f» 6j et 63 Titre :
La balade du loup garoux.


DU Q.UINTIÈM1 SlftCLB 20$

cvn

Je scay que pour moins d'une plaque
Qui veult, il hurte à vostre caque,
Et à chascun tendez la main.
Maintenant vous avez du train :

5 L'ung vous boute, l'autre vous saque,
Et vous tumbez comme une vaque,
Puisque c'est en ung chemin plain.
Je scay que [pour moins d'une plaque
Qui veult, il hurte à vostre caque].

io Vous dansez à la boute saque.
Je n'ay plus de vous aymer tain.
Car, que d'argent vous baille grain,
Par ma foy vous n'en avez taque 1
Je scay que [pour moins d'une plaque

15 Qui veult, il hurte à vostre caque].

Jardin de Plaisance, ed. Verard. f* 63 Vo* Titre :


LB PARNASSE SATYRIOJtJB

cvin

Toutes les fob que je vous voy,
Ou qu'en vous pense sans reprouche,
Il me semble que vostre bouche
Si me dit : c Ho, tenez vous quoy ! »

5 Lors je desire à tout par moy
Que fussions dedans une couche
Toutes les foiz.

Je vous feroye je sçay bien quoy,
Qui trop durement mon cueur touche,
io Mais vo rigueur si près me touche,
Que je ne sçay que faire doy

Toutes les foiz [que je vous voy].

Jardin de Plaisance, ed. Vcrard. f* 64. Titre : Autre
rondel.


DU QUINZIEME SIÈCLE W]

CIX

Beuvez à moy par delà
De bon cuour, je vous en prie ;
Et menons joyeuse vie,
Tant que vin au pot aura.

S Ne scay comment il vous va :
Mais pour mener chère lie
Beuvez à moy [par delà].

Et puis, quant le vin tauldra,
Ne vous esbahissez mie.
io Qui aura bourse garnie
Assez on en trouvera.

Beuvez à moy [par delà].

Jardin de Plaisance, ed. Verard. f» 64. Titre : Rondel
festuvss.


208 LB PARKASSB SATYBJCföB

CX

Une meschinete servant
Viz hier tart à la nuytie ;
Et là vint à elle ung galant
Lequel luy dist : c Ma doulce amie
5 Où allez-vous cy, je vous prie ? »
Elle lui dist : c Par Saint Françoys,
Quérir vois à la boucherie
Une andouille à faire bons pois.

Le galant, qui fut moult sachant,

io Dist à la fillete jolie :

« Par Dieu, doulce belle plaisant,
Je vous vueil tenir compaignie. »
Adonc Ta par la main saisie
En estraingnant ung peu les dois,

15 Disant : c Vous aurés, ceste fie,
Une andouille à faire bons pois.

a. hier bien tart.


DU QUINZIEME SIECLB 209

Adonc en sa chambre jouant
La mena, faisant chère lie,
Et là luy soubzleva le pant
20 De sa robe... Je vous affie,

Quant elle eut la doulceur sentie
De ce doulx membre qui fut roys,
Elle dist : c Vous m'avez baillie
Une andouille à faire bons pois. »

25 Prince, elle fut bien resjouye.

— Tu m'as remis au corps la vie, »
Dist-elle, « mon gentil gallois ;
Ailleurs quérir je n'yray mie
Une andouille à faire bons pois. »

Jardin de Plaisance, ed. Verard. f» 64. Titre : Sole
Balade.


210 LB PARNASSB SATYRIQÜE

CXI

Ce me semblent choses perdues
De vestir femmes richement :
Car qui en veult esbatement
Avoir on les demande nues.

S Quant ilz sont vieilles et chanues,
Il ne leur chault de vestement
Ce me semble.

Raison pourquoy : s'ilz sont vestues
Ne chaussées mignotement,
io Sur le nouvel habillement

Hz se vont monstrer par les rues,
Ce me semble.

Jardin de Plaisance, ed. Verard. f° 64 70. Titre :
xAulre rondtl.
7. semblent. 12. semblent.


Dû QUINZIEME SIÈCLE 211

CXII

Se vous laissiez la porte ouverte
De vostre chambre, en quelque nuyt,
Je prendroye bien le conduit
D'aler veoir s'estes bien couverte.

5 Je mettroye ma robe verte

Dessus vous (mais que riens n'y nuyst)

Se vous laissiez [la porte ouverte

De vostre chambre, en quelque nuyt.]

Puis, au dessoubz de la couverte,
io Je vous apprendroie le déduit
Que l'en tait à bien peu de bruit :
Et si n'y auroit pas grant perte
Se vous laissiez [la porte ouverte
De vostre chambre, en quelque nuyt.]

Jardin de Plaisance, ed. Verard. 77. Titre : Autre
rondâl.

3. prendoye. xo. apprendoie.


212 le parnasse satyrique

CXIII

Chantons et faisons bonne chiere,
Reuvons d'autant, sans nul rapel !
De ce bon vin, vieil ou nouvel,
Et laissons l'eaue en sa riviere.

5 Et faisons de godet visiere

Tant qu'en aurons rouge musel !
Chantons [et faisons bonne chiere 1]

Je ne vous scay d'autre prière
Requérir, ne ne scay plus bel :
io Tant qu'est à moy, j'ay le cueur tel
Qu'il veult qu'on mecte l'eaue arrière.
Chantons [et faisons bonne chiere !]

Jardin de Plaisance, ed. Verard. f* 8o V0. Titre :
Autre rondel.


DU QUINZIEME SIECLE 21)

CXIV

Beuvons et faisons bonne chiere,
Et ne soyons plus en soussy :
Tristesse soit mise en oubly,
Et envie soit mise en bière.

5 Bouté soit en une tanniere
Qui ne fera ce que je dy :
Beuvons [et faisons bonne chiere 1]

Despeschons ce vin qu'il n'empire.
Donnez nous en : versez ycy !
io Et certes je beuray cecy

Car j'en prise bien la manière.
Beuvons [et faisons bonne chiere.]

Jardin de Plaisance, ed. Verard. f* 87 Titre :
%Autr$ rondêl.


214 LB PARNASSE SATYRIQÜB

ex

Faulte d'argent, Dieu te mauldie !
Pourquoy me viens tu si souvent ?
Va-t-en pisser contre le vent :
Laisse ma bourse bien garnie.

5 Je n'ose aller entre la gent
Si tu es en ma compaignie,
Faulte d'argent, [Dieu te mauldie I]

J'ay la chère toute faillie,
Triste suis, pensif et dolent :
io Tu me destourbes bien souvent
D'avoir ce de quoy j'ay envie,
Faulte d'argent 1

Jardin de Plaisance, ed. Verard. f» 88. Titre : Autre
rondel.

6. n'es. 9. dolente.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 21$

CXVI

Mon mary s'emburelicoque
Et dit, par sa foy, que je troque
A ung flagol son virely.
Est-il pas fol ? Certes, oüy,
5 Combien que je croy qu'il se moque.

Puisque j'ay du tonneau la broque
On n'a garde d'y raectre loque,
Se ce n'est mon parfait amy :
Mon mary [s'emburelicoque.]

io Jalousie l'anniquenoque

Tant qu'il croit que face ma poque

Emplir par autre que par luy.

Je l'appaise bien, et luy dy :

c Pensez vous que telle noix croque,

i $ Mon mary ? »

Jardin de Plaisance, ed. Verard. Titre : Autre romUl.
14. voix.


il6 LB PARNASSE SATYRIQ.UE

cxvn

En fréquentant les basses marches
Et les maretz du bas pays,
Nagueres, dont suis esbahys,
Trouvay sentiers plains de crevaces,
S Puis après, par dessus, grans arches :

En ung effroy ravy me vis

En fréquentant [les basses marches.]

Lors, pensant que, pour aymer garces,
En lieu obscur m'estoye mis,
io Je dis : a Une autre foys, amys,

Prens-toy garde comment tu marches
En fréquentant [les basses marches.]

Jardin de Plaisance, ed. Verard. f* 93 »/.. Titre :
lAutrt rondel.


QUINZIÈME SIÈCLE 217

CXVIII

• Hau, compagnons, resveillons nous,
Et ne soyons plus en soussy I
Tantost viendra le temps joly
Que nous aurons du bien trestous.

5 Laissons dire ces faulx jaloux

Ce qu'ilz vouldront, je vous en pry —
Hau, corapaignons, [resveillons nous 1]

Tant qu'est à moy, je boy à vous I
Huchons Era oui, Trubert, Henry,
io Jehan, Françoys, Hugue et Thierry 1
Et Godefrroy dira à tous :
Hau, compagnons, [resveillons nous 1]

Jardin de Plaisance, ed. Verard. f* 96. Titre : Autre
rentkl.

ix. Hugues.


2l8 LB PARNASSB SATYRIQÜB

CXIX

Ce qu'on fait à catimini
Touchant multiplicamini,
(Mais qu'il soit bien tait en privé)
Sera tenu pour excusé

$ In conspeclu AUissimi

Ce qu'on tait [à catimini.]

Et se vous ingrossamini,
Soit in nomine Domini
Vous aurés à prouffit ouvré,
10 Et vous sera tout pardonné,
Mais que vous confitemini
Ce qu'on fait [à catimini.]

Jardin de Plaisance, ed. Verard. f» 96. Titre : Antre


DU QUINZIEME SIECLE 2X9

cxx

Tout prestement qu'en la ville seray
Et je verray Olive, la plus belle,
Moult doulcement je la salueray,
Et tant feray, s'elle n'est fort rebelle,
5 Que mon borgne logera en sa celle.

Du premier bond qu'à elle aborderay
La baiseray, non pas en la mamelle,
Et quanqu'elle a par dessoubz sa cotelle,
Tout prestement.

10 Et le plus tost que seule la verray,
Je luy diray tant plus tost ma nouvelle.
Finablement de si près la verray
Et tasteray, que moy revenu d'elle,
Vous diray bien s'elle est masle ou femelle,
Tout prestement.

Jardin de Plaisance, ed. Verard. f0 99. Titre : Autre
rowdéi.

5. Borne.


220 le parnasse satyriqjob

CXXI

Madame, pour vous dire vérité,
Je m'esbahiz moult de vostre manière
Ne qui vous peut ainsi avoir bouté
En la teste de vous tenir si Mere :
5 Car maintenant n'y peut valoir prière
Ne beau semblant qu'on face sans argent.
Je croy que vous gardez moulin à vent,
Ou que jadis vous en feustes meschine,
Quant vous voulez vendre de vo froment
io Autant ou plus le bran que la farine...

Ce n'est point certes marché de leaulté,
Car farine se doit vendre plus chère
Beaucoup que bran : aussi selon feaulté,
C'est très mal fait d'en estre coustumiere.
i s Mieulx seroit se cent fois à lye chère

Jardin de Plaisance, ed. Verard. f° 104.
n. loyaulté. 12. la farine. 13. Beaconp. — le bran.
15. ce.


du quinzieme siecle 221

Vous en donniez, comme au commencement,
A ceulx, belle, qui bien et doulcement
Ont belluté vo fleur à Testamine
Sans leur vendre si rigoreusement
20 Autant ou plus [le bran que la farine.]

Par exemple, prens qu'ayez achapté
Lassus aux champs les pois d'une pesiere.
Je vous demand : « Se les pois sont osté,
« Sera vendu comme pour pois arrière

25 t Le vieil pesas qui ne fait que furniere ? »
Nenny, certes ; aussi, certainement,
Ne cuidez pas que ceulx qui ont souvent
Oingt vo moulin de blanche cameline
Soient d'acord d'achapter à present

30 Autant ou plus [le bran que la farine.]

18. bulleté. 23. demande.


222 LB PARNASSE SATYRIQÜB

CXXII

Chascun se loue de mariage
Mais je ne m'en sçaroye loer ;
Je ne sçay tant faire le sage
Qu'on ne me viengne ramponner.
5 A ma femme ne puis durer ;
Et si ay d'elle une assemblée
D'enfans, qui ne font que grousler
Au feu, dessoubz la cheminée.

Les ungs barbouillent leur visage,
io Et l'autre pisse en son souler ;

Et ma femme a tousjours l'usage

De mauldire et de conjurer :

A elle je ne puis durer,

Je n'y euz oncq bonne journée,
i s A peine m'osé-je chauffer

Au feu [dessoubz la cheminée.]

Jardin de Plaisance, ed. Verard. f* 104 */0. Titre *
Auir$ balatU.


DU QUINZIEME SIECLE 223

Se ma femme a au corps la rage,
J'ay cause de douleur avoir.
Ersoir, en mouvant le potage,
De la cuiller fist tout verser.
20 Mais si fort me print à hurter
Ma teste au pot de la poree,
Qu'oncques puis n'osay retourner
Au feu [dessoubz la cheminée.]

Prince, se Dieu vouloit oster
25 Ma femme hors de sa testée,

Bien me pourroye aller chauffer
Au feu [dessoubz la cheminée.]


224 lb parnasse satyriqüb

CXXIII

Tous ceul xqui sont tristes de mon dommage,
Et qui semblant montrent de moy aimer,
Dient que j'aprins trop fol usaige
Quant ne me vueil a ce amoderer
5 Que des tavernes me voulsisse garder,
Pour mieulx valoir, et pour yssir de debte.
Et je leur dy : « Pour Dieu, laissez m'ester 1
Boire convient qui sa mere n'alaicte. »

Car des que j'eu... mon premier aage
io Amay je moult ce (bon ?) vin à gouster,
Si que tous ceulx sont foiz et plains d'oultraige
Qui de ce... me veulent destourner
Bon vin me fait... rire et jouer
Pour le bon vin ay enhay... la tecte
15 Et pour ce dy, au vray considérer :
Boire convient qui sa mere n'alaicte.

Jardin de Plaisance, ed. Verard. f» 10$ 7„. Titre :
Antre balade.

3,5. Vers mutilés, 7. laissez moy. 9,10. Vers mutilés.
zi. ceulx qui. 13, 14, z$. Vers mutilés.


DU QUINZIÈME SIÈCLE

32$

— Voyre. font ceulx, dont avez vous courage
Tel que voulez qu'on vous puist reprouver
Que le maire soyez de vo lignage ?

20 Certes c'est sens qui pou est à louer
Que tavernes voulez tousjours hanter,
Si qu'en vo tasse il ne remaint crocheté. »

— A hay, » dys-je, t laissez en le parler,
€ Boire convient qui sa mere n'alaicte. »

17. Boyrc.

1$


226 LB PARNASSE 5ATYR10JUB

CXXIV

Aucunes gens se vont esmervei liant
Comment celle que tant aymer souloie
Ne fait de moy ne chère, ne semblant,
N'a quoy H tient, et se la coulpe est moye,
5 Ou s'elle a fait chose qu'elle ne doye.
Mais à tous ceulx respons et certifie :
D'elle me loe et moult la remercie
Des grans plaisirs qu'où temps passé m'a fais.
D'ung pain manger, vous scavez, il ennuyé :
io Je n'en dy plus : du remenant me tais.

Que ne luy fis en jour de mon vivant
Ne elle à moy, fors que plaisir et joye.
Et si m'amoit, ce disoit elle, autant
Com Helaine amoit Paris de Troye.
15 Et encor fait : s'autant ne le cuidoie,
Certainement ce seroit grant folie.
Mais son vouloir présentement n'est mie
De me monstrer qu'elle m'ayme jamais,

Jardin de Plaisance, ed. Verard. f 1127,.G. Raynaud.
Œuvres tTEustachi Deschamps, vol. x, p. lxxtv.
14. Comme — auoit. 1$. mq. 16. ma folie.


DU QUINZIÈME SIÈCLB 227

Pour ce qu'elle est ailleurs embesongnie.
20 Je n'en dy plus : du remenant me tais.

Si ne scavoit nulluy plus suffisant.

D'elle et de moy je congnois bien monnoye.

Et si ay veu autre foiz, de grant temps,

Qu'elle scet bien, la belle, simple et coye,
25 Quant il est temps que d'amour se pourvoye,

Et que souvent fault changer compaignie.

A dire voir, par si grant courtoisie

Complaire veult à tous, pour avoir paix.

Nul ne s'en va escondit, qui la prie.
30 Je n'en dy plus : du remenant me tais.

Prince, mandez que chascun herault crie
La grant largesse et l'amoureuse vie
De la belle qui ne m'aymera mais.
Ou se c'est voir, ou se c'est menterie,
35 Je n'en dy plus : du remenant me tais.

25. temps et. 27. pour. 28. veulx. 30. Pour ce man-
dez. 34. vray.


228 le parnasse satyrique

I

cxxv

Pour vous guérir entièrement
L'aspreur de voz mains et l'arsure,
Se le gouvernez par mesure
Souffira ce peu d'oignement.

$ Et s'en brief, amendement
Vous n'y trouviez d'advanture,
Pour vous guérir [entièrement]

J'en ay d'ung autre largement
Pour crevaces et pour fendure,
io Mais fort dangereux pour enfleure :
A vostre bon commandement
Pour vous guérir [entièrement.]

Jardin de Plaisance, ed. Verard. f» 117 7«. — litre :
Antre rondel.
2. iarsure. 4. souffrira a ce. 6. trouves.


DU QUINZIÈME SIÈCLB 239

CXXVI

Moy qui faiz chançons et rondeaulx,

Midy est et n'ay desjeuné ;

De bon vin ay adès jeune,

Et ne suis, certes, que rons d'eaux.

5 Aux piedz ay de gros fers rondeaux
Et ma chemise mis jus n'é,
Moy qui faiz [chançons et rondeaulx.]

Plus ne veulx dancer aux rondeaux.
Je suis, pour estre mis jus, né.
io Saulce, moustarde, verjus n'é,
Tartes, pigeons, ne arondeaulx,
Moy qui faiz [chançons et rondeaulx.]

Jardin de Plaisance, ed. Verard. f8 117 */,.


2}0 lb parnasse satyriqjdb

CXXVII

Vivent les gorgias de court
Qui au col portent les coliers 1
Non pas ces lourdaulx escoliers
Auxquieulx souvent l'argent est court.

5 L'ung va le pas et l'autre court ;
L'autre tient termes singuliers.
Vivent les gorgias [de court î]

Leur habit est ung peu trop lourt
Pour contrefaire des galiers.
io Gens de court sont les vrays colliers
Des dames, et dont leur bien sourt.
Vivent les [gorgias de court t]

Jardin de Plaisance, ed. Verard. f" xaa Vo ct Ia3-
Titre : Autre rondel.

5. le pas l'autre.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 2«I

CXXVIII

Pour passer temps ung jour vouioye
Nager en l'isle de Venus
Avec m'amye que tant amoye
[Et] qui de moy faisoit refus.

$ Le ventre je luy mis dessus

En luy disant : « Ma doulce amye
Je vous prye, n'en parlez plus
De ces... motz car il m'ennuyé
Pour passer [temps.] »

io Apres qu'eusmes bien navigé
Au long et large de ladicte isle,
Le matt de la nef se trouva ployé
Et le tendre n'estoit possible
Pour le couraige qui estoit debile

i$ Pour passer temps.

Jardin de fclai sance. ed. Veraxd. f* 123. Titre : Antre
rondel.

j. aœcqoes. 4. qui de. 8. de ses mots. io. qnttusmes.
12. Fers refait. 13. Et de le. 14. Vert refait.


2$2

LE PARNASSE SATYRJQJJE

CXXIX

Le trou du cul d'une nourrice,
C'est le plus beau rondeau qui soit :
En quelque manière que soit
Il n'y croist safrren ne espice.

5 Fors aucunetTois la jaunice
Que elle mesme elle conçoit.
Le trou du cul [d'une nourrice,
C'est le plus beau rondeau qui soit.]

Son trou luy est tousjours propice
io Et ne fut-ce que pour pisser.

Cella n'est point tenu pour vice :

Ung chascun ne s'en peult passer.

Devant qu'el se voise coucher

Son trou lave d'eau de melice
15 Et au matin, quant elle pisse,

On n'a gard' de l'ouyr tousser,

Jardin de Plaisance, ed. Verard. f* 124. Titre : Auirt
rondel.

3. que ce soit. 6. elle mesmes. 10. et ne fusse tors.
13. qu'elle. 24. de au. 16. garde.


DU QUINZIEME SIECLE 233

Tant va roide le jus de tisse
Qui le trou rond lave au passer.

20 Puis va sa chemise amasser
Et en essuyé les crevices.
Puis le trou couvre de sa pellice.
Que le feu saint puisse embraser
Le trou du cul d'une nourrice !

ai. rescrevice. 22. Vers refait.


2*4 LB F ARMASSE SATYRIQfJB

CXXX

Vostre flacon fermant à vis,
Ma dame, je le vous renvoyé,
Et grant mercis : car je vouldroye

Qu'il fust com premier je le viz
5 Vostre flacon fermant à viz.

Je m'en serviroye bien en viz
Se à mon plaisir me trouvoye
Vostre flacon [fermant à vis.]

Jardin de Plaisance, ed. Verard. f* 124. Titre : Autre
rondel.

3. Et grant mercis. 4. Car je vouldroye qu'il fust tel.
5. Quant premier je le viz.


DU QUINZIEME SIÈCLE 2? 5

CXXXI

La teneur de cent mille escuz
Et le dessur de ma maistresse.
Je soubzhaitte pour prendre liesse,
Et ne taire guerre que à culz.

5 Avoir mes ennemis vaincuz,
Tousjours santé avec jeunesse,
Je soubzhaitte pour prendre lyesse
La teneur [de cent mille escuz.]

Lors lairrons lances et escus
io Pour empoigner tetin et fesse.
Jamais n'engendreroys tristesse
Mais chanteroye avec Bacus
La teneur [de cent mille escuz.]

Jardin de Plaisance, ed. Verard. f 124. Titre : Autre
rondel.

9. lairxons je lances. 11. Jamais je.


236 lb parnasse satyriqüb

CXXXII

Quant on te dira viUenye
Meets ie en ton sac et ie lye.
Et [puis] quant ce viendra le temps,
Deslie ton sac et le luy rens.


do quinzieme siecle 237

(CXXXHI)

Femme qui fait tetins paroir
Et cul par estroicte vesture,
A tout homme fait apparoir
Que son con demande pasture.


238 LB PARNASSE SATTRIQPB

(CXXXIV)

On ne peult con garder sans coilles
Ne que sans sel fresches andoilles.
[Quant on etc.]

Jardin de Plaisance, ed. Verard. f° 125. Titre : Rondel.
cxxxn. Puis mq. cxxxrv. Quant on, répétition erron-
née de l'imprimeur.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 2)9

cxxxv

On a moult parlé des Anglois
Qui ont esté en ce pals
Piller villes à tous eslais,
Destruit moustiers et crucifix,
5 Ravies femmes : c'est du pis.
Mais Escot nous font pis assez
Qui cy aval sont coulez.
Ne sçay qui me tiendra pour sot :
Mais je suis tout espoventez
io Si tost comme on parle d'escot.

Le peuple d'Angloys est recrés :
Mais Escos sont regnans tousdis
Par tavernes, par cabarés,
Les trouve on chascun jour assis.
15 Quant on a tous metz et ris
Et quant on est bien saoulés,
Aucuns dient : € Or, escoutez,
Y a il plus de vin en pot ?

Jardin de Plaisance, ed. Verard. f» 205 Vo. Titre :
Autre baladé.

7. V. mutilé. 10. Si tost quon. 15. F. mutilé. 18. Y
a plus.


240 le parnasse satyriqüb

Comptons. » La est maint cueur yrés,
20 Si tost comme on parle d'escot.

Avant qu'escos puissent estre faiz
Vient à la foys mains grans estrii.
Escot est ung si pesant tais
Que plusieurs le portent envis.

25 Escot tait couart le hardis ;
Escot n'est mie charité ;
Escot est villain approuvé :
Car desvestir tait maint surcot,
Dont maint desduit est deseuré,

30 Si tost comme on parle d'escot.

ao. Si tost com parle. 21. que escos. 30. Si tost
quon.


NOTES

Page 14

L'introduction de ce livre était imprimée déjà
quand parut l'ouvrage de M. Langlois sur les Arts
de seconde Rhétorique.
On y trouve le Doctrinal de
Bauldet Herenc p. 176 et le texte de la sotie amou-
reuse y figure en entier. M. Langlois a lu plus
complètement que MM. Daremberg et Renan :

Où les porceaux vont coucher sans chfandeille].

Voici la fin de la pièce :

Quant j'entendis la laide cicheface
Courrucié fus et prins une bouteille
Et l'en baillay au travers de sa face,
Disant : « Pour toy mauvais sang me cateille,

16


24* LB PARNASSB SATTRIQJDB

Dont il convient que j'enfondre te dale,

Tant que jamais n'y entrera goudale

Car tu me fais loyaulté de Renart

Quant tu me velx cha[n]gier pour ung cornart,

Que de verges aux carrefours de Dole

Batre je vis, pour ce que par faulx art.

Faisoit parler latin à ung ydole. »

Puis je baillay une telle sifHace
Au cayemant qu'en une grande seule
Le fis tumber à toute sa besace ;
Lors de brimbes emplie une corbeille
Me présenta ma chiere dame Kale,
Et pour faire sa paix, en ung escale
Boire me fit hambours et waghebart,
Et me mena vers l'ostel d'ung Lombart,
En ung celier, et là en chaude cole
Me fit baignier, et puis, quant il fu tart
Couchiefr] me fit dedens une gayole.

Dame sans per, qui de relief pourchasse
Assés pour tous les truans de Marse[i]lle,
Pardonnes moy se ven vous mercy chasse,
Car sotte amour ainsy le me conseille,
Pour ce que vous estes femme de gale,
Qui bien amés le jeu de l'espringale,


DO QUDIIlàl» 81ÉCLB 243

Et de qui j'ay ung aussy doulx regard
Que d'ung viel singe, et puis, se Dieu me gard,
Pour moy donner confort vous troeuve molle
Comme pierre, pour quoy, par saint Uenard,
Des rebelles vous estes le droit molle.

Prince, je suis d'elle appelé coquart
D'entre mes bras souvent je ne l'acole.

Page 25

Ha les doulleurs que sans cesser je porte. Cf.
avec la p. du f° 40 le rondeau du Ms. fr. 1701

(*> 47).

Je prens en gré les doulleurs que je porte.

Page 28

Le rondeau « Gardez-vous bien de ce fauveau »,
qui est publié sous le nom de Charles d'Orléans,
doit être restitué en réalité à Pierre Danthe sur
l'autorité du ms. fr. 24.548 où les traces de ce
nom sont encore visibles.

Page 5*

Courtault] Cf. pour ce mot employé au sens
propre la Ballade d'un gorrier bragart de H. Baude
et la note de Quicherat sur ce mot : c Cheval à
qui on a coupé la queue et les oreilles. »


244 le parnasse satyriqtje

Logié en froide estable.] Cf. p. OCX :

Que mon borgne logera en sa celle.

Marpault] an ill favoured scrub, a little ugly
or swarty wretch ; also a lickorous or saucy fellow ;
one that catches at whatsoever dainties comes in his
way.
Cotgrave, ed. 1611. adverb.

Page 55

Trippof] Plaisanterie ambiguë : cf. Recueil des
Questions tabariniques,
II, ch. 12 : Qui sont les
meilleurs tripotiers de France.

Tab. ... Ceux qui à bon droict se peuvent qua-
lifier de ce nom, ce sont les macquereaux.

Le M. Pour quelle raison les macquereaux ?

Tab. Parce qu'il n'y a personne qui sçache
mieux addresser dans le petit trou, dans la belouse
et dedans la grille qu'eux. Ils ont tousjours leur
tripot ouvert ; mais il faut apporter les balles et
les raquettes ; et bien davantage, on s'y eschauffe
tellement que souvent en quatre coups ils vous
font gaigner une partie qui vous contraint d'aller
au Royaume de Suède pour vous raffraichir et
vous taire frotter.

Au huitain clxxii du Grant Test. Villon joue


DU quinzieme siecle 24$

aussi sur le mot, dans le legs au « jeune prestre »
Thomas Tricot, sans doute inhabile à l'amour :

S'il sceust jouer à ung tripot
Il eust de moy le Trou Perrete.

La plaisanterie est double ; car le Trou Perrette
était vraiment un jeu de paume situé dans la rue
aux Fèves vis-à-vis de la taverne de la Pomme
de Pin.

Grains. Terme de jargon.

Page $6

Faire cela] cf. p. xvin. Expression erotique
d'usage courant au xve siècle.
Hollà] cf. p. xviii.

Et boy jusqu'à dire : Hollà I

v. aussi p. xlhi :

De son amour je dy : holà.

Cf. Ane. Pois. Fr. II. uo :
Du bas mestier me convient dire : Holà 1

Le ms. fr. 1701 de la Bibliothèque Nationale
contient un rondeau qui est peut-être la réponse
à la p. rv, et qui en tous cas appartient au même
cercle avec les pièces xii et xvm :


246 LE PARNASSE SATYRIQÜB

Je ne veil plus faire cela.
Ce que j'en ay tait me suffist.
S'a faire l'eust, pas ne le feist.
Celluy que pomct ne me cella.
5 Désormais je m'arreste là :

Tout n'est pas or ce qui reluist.
Je ne veil plus [faire cela].
Je ne tiens femme heureuse s'elle a
Son honneur, mais qu'elle tendist
10 A le garder et entendist,
Car, bien considéré cela,
Je ne veil plus [faire cela].

B. N. ms. fr. 1701, f° 43 v/0.

Page 59
Les botines Gaultier.

Ci. p. xuv :

Gressez moy bien ma vielle bote.

Cette métaphore obscène, de laquelle on peut
rapprocher la c house de basanne » léguée par
Villon au h. cxxv du Gr. Test., s'explique facile-
ment quand on la rapproche du mot « jambot »
(Gr. Test. v. 1614) mal interprété dans le glos-
saire. V« plus bas, vers 25, l'envoi). Les vers ai


DU QUINZIÈME SIÈCLE 247

et 22 doivent être rapprochés des € hou seaux
sans avant-piex » du h. xxiv (Pet. Test.). — Les
botines Gaultier sont également à rapprocher de
l'expression « porter ses souliers chausser », pour
coït, signalée par Pierre Champion d'après Arch.
Nat.
JJ, 180, f° 34.

Page 61

Cf. à la pièce vin la sotte ballade d'Eustache
Deschamps (Œuvres, V, p. 22).

Page 63

Pour des pratiques de magie analogues, au sujet
de l'amour, cf. les Papyrus grecs publiés par Lee-
mans. Leyde, 1885.

Page 66

Sans selle. Cf. le refrain de la pièce Lxxi.
Boire sans soif et chevaucher sans selle.

Il faut reconnaître la même allusion dans les
vers du Testament de la Mule Barbeau :

Baude l'aura, qui dit par son serment
Qu'il ne pourrait plus chevaucher sans selle.
(Les Vers de Maître Henri Baude, p. 24.)


248 LB PARNASSE SATYR IQJJE

C'était une plaisanterie tellement habituelle à
cette époque qu'elle fait le fond d'une équivoque
comique dans un • cause grasse » plaidée au Par-
lement Civil le 28 février 1471 (n. st.) et réclamée
par maistre Pierre Fretel, avocat du Roi de la
Basoche.

Voici ces curieuses plaidoiries :

Entre Colin Mesnart, appellant du prevost de
Paris ou de son lieutenant d'une part, et Tho-
masse la Moette, intimée, d'autre.

De Thou pour l'appellant dit que des son jeune
aage il fut mis au mestier de sellier et tellement
a aprins qu'il y est très expert. Dit que en no-
vembre derrenier le mari de l'intimée trespassa, et
à ceste cause s'enquist de trouver ung bon jeune
homme qui peust entretenir l'ouvrouer ; et quant
se fut bien enquise n'en peut trouver de meillieur
que l'appellant ; pour quoy l'envoya quérir et
contractèrent ensemble par tel que chacune sep-
maine il auroit vnj s. et pour ce qu'il se gouver-
noit bien et qu'il faisoit bien la besongne, ladicte
intimée le fist aler coucher en la couchete de sa
chambre, pour ce que le temps estoit froit et
couchoit bas ; en laquelle couchete il coucha inj
ou v jours, et veoit lors lad. intimée que aveoit


DU QUINZIEME SIECLE 249

encores une veine verte ; mais après, de la cou-
chete le fist coucher ou grant lict ; et coucha en
icellui grant lict l'espace de mj mois voire et estoit
si bon serviteur que tous les jours il embourroit
mj ou vj selles. Bien fut l'intimée contente d'avoir
si especial serviteur et parla à lui de traictier ma-
riage avec elle, qui en parla à ses parens et depuis
fut le mariage contracté et passées lettres. Or vint
Karesme et pour ce que le temps n'estoit tel qui
souloit de l'embourreuse des vj selles il laissa
deux et vint à inj. L'intimée lui dist que cuidoit
qu'il feust malade et qu'il ne besongnoit pas ainsi
qu'il avoit acotistumé ; et trouva termes exquis de
lui donner congié et mectre en la maison ung
nommé Blanchefort qui avoit eu grant vouloir
d'avoir l'intimée à femme, qui aussi fist son devoir
de bailler le bont à l'appellant. L'appellant re-
monstra à l'intimée le contract dessusdit et qu'il
estoit aussi bon homme pour besongner et entre-
tenir l'ouvrouer que Blanchefort et avoit aussi
bon visaige. Mais neantmoins par ung tiers trouva
moyen de le fere mectre prisonnier, voire, et le
fist en hayne de ce pour ce que paravant avoit
fait citer l'intimée devant l'ofEcial. Quand il fut
oudit Chastellet, il fut adverti que Blanchefort


250 LB PARNASSE SATYRIQÜB

aloit et venoit en l'ostel de l'intimée, dont rat
dolent, et demanda an lieutenant provision en lui
offrant cauckm, qui l'eslargist; mais l'intimée,
sans avoir regard aux espedaulx et merveilleux
services que lui avoit faix l'appdknt, ae ala oppo»
ser à sa délivrance. L'appellant reqirist au Heute*
nant que lui asaignast jour pour dire les causes
de son opposicion ; mais neantmoins en £iveur
de l'intimée l'a detenu xiij ou xmj jours tans lui
vouloir bailler provision; dont il a appelle. Si
conclud tout pertinent en cas d'appel et à despens
àtaimages et interests et qu'il soit réintégré en
l'ostel, car il estoit possesseur.

Thiboust pour 1'intimee defend et dit que l'ap-
pellant se monstre tel qu'il est ; car combien qu'ils
ne soient que sur l'emprisonnement, s'efforce il
de injurier soy et aultruy. Et comme tient Tulle
in suo îibro à* Oficus : tnrpe est dt tcipso predicort
falsa cum irrisûmt audùmcium.
Et croit que quant
on feroit informacion secrete, que l'appellant ne
seroit trouvé avoir les pieces et instrumens pour
rembourrer selles, comme il se vente.

Ce présupposé dit que l'intimée est notable
femme et la congnoissent plusieurs des advocate
et procureurs de céans et sont assez informez de


DTJ QUINZIEME SIÈCLE 251

sa bonne vie. Fut pieça mariée à son feu mary et
avec lui s'est honnorablement gouvernée ; mais
puis nagueres est trespassé, délaissez clk et deux
petiz enfBins ; et se en son mariage s'est bien gou-
vernée, l'a mieulx tait en sa vîduité et avoit en-
tendon de chastement vivre. Mais Franquetort (sk)
qui est bon sellier la fist demander en mariage.
Ses parens lui remonstrerent qu'encore* elle estoit
jeune et que d'une femme seulle est peu de chose,
et tellement que per verba de futuro la fiança, et
eust esté procédé plus avant au mariage se n'eust
esté l'empeschement de l'appellant ; mais l'appel-
lant qui de sa jeunesse a esté nourry avec Blan-
chefort s'efforça les injurier ; et ung jour entre les
autres, lui estant che* ung barbier où taisoit sa
barbe, dist que l'intimée estoit une putain pail-
larde, et qu'il en avoit lait ce qu'il avoit voulu,
et led. Blanchefort ung ribauk paillard, et autres
plusieurs injures. Le barbier lut remonstra que
c'estoit mal fait, mais il regnya Nostre Seigneur
qu'il tucroit led. Blanchefort et fut force que le
barbier lui laissast sa barbe demy faicte ; et lors
saillit en plain quarrefour criant à haulte voix et
proférant de rechief lesd» injures et plusieurs
antres ; et après information faicte desd. injures


252 LB PARNASSE SATYRIQUE

fut constitué prisonnier à la requeste d'autrui
pour bateures par lui faictes et aussi pour ce qu'il
faict du jour la nuyt, et n'y a fille qui ne le con-
gnoisse, et quant on a affere de telles denrées et
marchandises il en fournist ; et fut detenu prison-
nier oud. Chastellet et pour ce que le lieutenant
ne le délivra à son plaisir il se porte de lui appel-
lant. Dit que l'appellacion n'est recevable : car de
raison quant il y a information contre aucun pri-
sonnier il ne doit estre eslargi jusques à ce qu'il
ait esté interrogué ; or ne l'avoit esté l'appelant ;
ainsi ne devoit estre eslargi : ymo s'il avoit esté
interrogué. si ne serait il eslargi, quia pro gravi
delicto et actroci injuria detinebatur ; et est actrox
injuria racione loci, quia in quadrivio publia profe-
rebantur ; racione proferentis, quia famulus intimate
et racione pcrsone, quia est vidua vivens hones te.
Et
n'est pas peu de chose d'appeller une femme
adultère : car comme recite Valere, que antiquitus
mulier convicta de adulterio convincebatur omni cri-
mine.
A ce qu'elle le fist coucher en la couchette
et ou grant lict etc. ne qu'elle s'abandonnast à
lui, nichil est ; et de rembourrer tant de selles pour
ung jour et continuer longtemps, comme se vente
l'appellant, s'est chose trop excessive, et souffiroit


DU QUINZIEME SIÈCLE 253

bien de la moitié ; mais quelque chose qu'il dye,
il n'a pas instrumens pour ce faire ; et quant lui,
ses advocat et procureur seraient ensemble à rem-
bourrer, eulz trois, n'en sauraient rembourrer la
moitié de ce que l'appellant seul se vente de rem-
bourrer. A ce qu'il y a promesse de mariage,
nichil est : et quant promesse y aurait, Symonne
la Chappelleriere se y opposerait : car elle dit que
l'appellant lui a promis estre son mary et en pend
le procès indeciz par devant l'official ; et quant
lad. Simonne oït parler qu'on vouloit marier l'ap-
pellant à l'intimée, elle dist d'icelle plusieurs in-
jures, et que led. appellant serait son mary,
quiconque le voulsist veoir. A ce que au temps
de l'opposicion faicte par lad. intimée il estoit
eslargy, nichil est. Conclud que ne fait à recevoir ;
qu'estoit prisonnier que soit mis en la Concierge-
rie ; soit condemné à fere amende honnorable et
prouffitable de V* 1. et à tenir prison, etc.

Fretet (i) pour le Roy de la Bazoche, dit que
puisqu'il est question de si grans excès comme de
rembourrer six selles ou batz, la congnoissance

(i) Sans doute maistre Pierre Fretel, advocat en la
court de céans (v. f» 91 Vo)-


254 LB FARN ASSI SATYUQJTB

doit appartenir au Roy de la Bazoche, et en de-
mande le renvoy.

De Thou réplique et dit qu'il est bien fondé ;
il avoit esté constitué prisonnier à la requeste
d'un tiers ; se venir opposer à sa délivrance et le
détenir prisonnier a esté grevé. A ce que l'intimée
s'est gouvernée honnestement, il ne la veult ca-
lompnier. A ce qu'il n'est pas instrumenté, dit
que du contrere appert par l'inspection de sa per-
sonne ; et a bonne barbe ; et est Thiboust contrere
à soy mesmes ; car l'une fois dit que l'appellant
est mal instrumenté ; à l'autre fois qu'il va de
nuyt et est un grant abateur. Conclud comme
dessus et requiert estre réintégré, car il estoit pos-
sesseur.

Appoincté est mettre par devers la court et au
conseil.

(Arch. Nat. X* 4813, 75 v/o.

28 février 147 -f

Page 66

BaculU. Voyez sur ce mot la note de M. Bijvanck.
U grant garde derrière (Paris, Champion, 1891),
P. 54.


Dû QUINZIEME SIECLE 2$$

Page 67

Q. Charles d'Orléans éd. Guichard, p. 157.

Visaige de baffe venu,
Confit en composte de vin.

Clicquettes.]

Cf. Aller toucher les clicquettes
Pes huis de leur dame aveuglettes
Et baiser seulement l'enseigne.
(Confession de VAmant trespassê de deuil.}

Page 7a

^Abater. Cf. p. lxiii : abas-la.
Maljoingt.]

V. Cotgrave, éd. 1611 :

« Maujoinct : loose, gaping, ill joined, ill couched,
badly sä together.

« Maujoine : 'Barbier dt mau. A barber of a
womans, etc. »

Cf. Rabelais :

10 « De ce me gueriz... me torchant des guands
de ma mere bien parfumez de mau join. » (Gar-
gantua,
c. 13.)

20 « Le pape Calixte estoit barbier de mau-
joinct. » (Pantagruel, II, 30.)


2$6 LB PARNASSE SATYRIQÜB

3° c Car je vous affie que plus me plaisent les
guayes bergerottes eschevelees esquelles le cul sent
le serpoullet que les dames des grandes cours
avecques leurs riches atours et odorans perfums
de mauljoinct. » (Tiers livre, c. 46.)

Cf. aussi Noël du Fail, Contes d'Eutrapel : « Nos
chambrières sont condamnées doresnavant se cou-
vrir et ne montrer leur maujoint. » (Ed. Courbet,
II, p. 143.)

Et Marot : Rondeau des 'Barbiers.

Vous en irez besongner chaudement
En quelque estuve, et là gaillardement
Tondre Maujoinct ou raser Priapus,
Povres Barbiers.

Sur l'expression Gands de ma mere cf.

Mais vous aviez auparavant

Mis le doigt dans votre devant

Et cela ne pouvant vous plaire,

Avecques du cuir et du fil

Vous fîtes un engin viril

D'un des vieux gands de votre mere.

La Cascarette, Les Muses Gaillardes, ed. 1609.


du quinzieme siècle 257

Page 76

Cf. Villon. Pet. Test., h. rv.

Et se j'ay prins en ma faveur
Ces doulz regars et beaux semblans...
Planter me fault autres complans
Et frapper en ung autre coing.

xArser] incendier (F. Godefroy).

Laudiere : /. une grosse loudiere. *A filthy lasci-
vious quean, a common hackney, or hedge-whore.
Cotgrave, éd. 1611.

Page 78

Ligne /, lire :

Autresfoys fus tant souef gardée*
Raffardee.]

Raffarder : To raile ; or scoff at (an old wori).
Cotgrave, éd. 1611.

Page 80

On trouve encore une variante de la p. xxrv
au fol. 3 des Trois cent cinquante rondeaux £ amour
(Lyon, 1531) :

Qu'en dictes vous de ces folz amoureulx
Qui sans cesser sont tristes et douloureulx

17


258 lb parnasse satyriqüe

Tous mal contens (car nul ne s'en contente)
Hz n'ont perdu seullement que l'attente
D'estre meschans, coquins et malheureux.
Devant leurs dames îlz se monstrent paoureux
Et ont acquis sans plus ce mal pour eulx
Dueil et soulcy tous les jours ont de rente
Qu'en dictes vous.

Hz sont fascheulx pensifz et langoureulx
Car entre cent n'en est ung si heureux
Qui de tous poincts parvienne à son entente
Et le surplus à l'oeil on leur présente
Force regretz pleins d'ennuyt plantureulx
Qu'en dictes vous.

Cf. Le vers 4 et le refrain
Vous n'y perdrez seulement que l'attente

(Villon. La requate que Villon bailla à Monsei-
gneur de Bourbon.)

C'était l'expression consacrée pour les retards
aux paiement des pensions, ainsi qu'on le verra
par le texte suivant :

« Nous savons que vous et les autres conseil-
lers de nostre dit maistre avez aucunement cause
de vous plaindre de voz pensions. Mais venu ung


du quinzième siècle 259

messaige que avons envoyé devers nostredit mais-
tre, espérons y donner provision par manière que
tout sera content et n'y perdra chacun autre chose
que Vactente,
etc. (Lettres closes adressées par le
Conseil du Roi de Sicile à maistre André Couraud.
Angers, 22 mai 1454).
Arch. Nat. P. 1334 104V0.

Cette lettre est précisément adressée à l'un des
légataires de François Villon, maître André Cou-
raud, conseiller et procureur du roi René. Par un
retour plaisant Villon emploie le même euphé-
misme pour le paiement de sa dette au duc de
Bourbon.

Page 81

Gouge] A Soldiours Pug or Punk; a whore that
followes the Camp.
Cotgrave. éd. 1611.

En/ans qui vont à la moustarde.] Cf. Villon, éd.
Longnon, p. 97, et à ce sujet la note de M. Gaston
Paris dans Romania (Villoniana). V. aussi le Jour-
nal d'un Bourgeois de Paris,
éd. Tuetey.

Bruyt.] Cf. dans cette acception Villon, Pet.
Testament,
h. ix.

Page 82

Vayre. Equivoque entre le sens de voir = de


LS FAJtNASSB SATYRIQJUE

di&entes couleurs, bigarre, et mmr = variable,
changeant, mobile.

Page 83

Fagumas.] Faguenat : a filthy rammish smell
Cotgrave, éd. i6ix.
CL Us espotujes que pourtoyent lesdicies muguet es.

Plusieurs esponges appourtotent aussi cedes

Entre leurs cuysses et dessoubz les aycelles,

Ou soye-je bien batu d'ung baston,

Poor ne sentir l'espaulle de mouton,

Le faganas et telz senteurs infames :

Mais telz harnois pointaient les grasses femmes.

(Gratian Du Pont. Les Controverses des sexes
masculin et féminin.
Toulouse, 1534, 1. II, f> 35.
— V. pour ïespaulle de mouton, Rabelais : Panta-
gruel,
II, 14. t Et Dieu scet comment je sentois
mon espaule de mouton. »)

Gousset, écafigrioiL, fagumas, cambouis
Qni formez ce prêtent que mes yeux réjouis,
Sous l'adveu de mon nez, lorgnent era—ir un

[fromage

A qui la puanteur doit mesrae rendre hommage :
Ont vous avez d'appas ! que vostre odeur me pbist :


D0 QÜIKZIEMB SIBCLB l6l

(1/ Cantal, Œuvres de Saint-Amant, Paris,
1661.)

Fuma.] Cf. Rabelais (Les Horribles Prouesses...
de Pantagruel,
etc., Lyon, François Juste, 1533,
fol. 68 v/0) :

« Il n'est umbre que de courtines, fumée que
de con et clicquetys de coulons. »

Page 85

Vous crocquerUs ceste groselle. Cf. Villon, Grant
Testam.,
v. 660, et Guillaume Alexis, I, 113.
Faut-il penser que le groseillier servait aux allu-
sions erotiques ? Cf. le premier arrêt d'amour de
Martial d'Auvergne : c Et oultre qu'il fust traîné
sur une claye et battu par les carrefours de syons
de verd osier et de branche de groseliers. »

Page 86

Peneau] ... also a rag, or tatter (and in some
partes of France) also a slut, or slatterne.
Cotgrave,
éd. 1611.

Fourreau] Quoique le mot soit improprement
appliqué ici, on doit sûrement y voir un terme
péjoratif qui s'appuie sur le sens :

Le fourreau d'une beste : the thick skin wherein
the yard, or
ptxtfe of a beast is sheathed.


2Ô2 lb parnassb satyriqüb

Page 88

Foingnars.]

Foigner : to powt, lowre, grumble, murmur or
be offended at.
Cotgrave, éd. 1611.

Brouyr. Cf. bruir : brûler, griller, rôtir (F.
Godefroy).

Page 89

Cf. le rondeau publié par Campaux Villon,
p. 347 et qui appartient au même cercle :

Habay ! este vous rencherie
Dieux y ait part, puis devant hier ?
Ma dame, c'est pour enrager I
Le faictes vous par moquerie ?

Mais venez ça, je vous en prie :
Est le cuir devenu si cher ?
Hahay 1 estes vous rencherie ?

Et dea 1 et ne sçavez-vous mie
Que mon père est cordouennier ?
Vous voulez bazanne priser
Plus que cordouen la moitié.
Hahay ! estes-vous rencherie ?

Les équivoques sur le cuir, la basane et le


du quinzième siècle 263

cordouen doivent être rapprochées de celles de la
pièce vu et xliv. V. la note à la p. vu. Les maî-
tres jurés du métier de cordonnerie inspectaient
les chaussures et faisaient détruire celles qui étaient
confectionnées en basane, cuir inférieur. Rappro-
cher aussi le geste obscène moderne, dont on dit
en argot c tailler une basane ».

En vostre mouîlin on meult franc]

Cf. la p. cxxi qui joue sur la même équivoque.

Bailler de la longuerie.]

Longuerie : as Longueur. Cotgrave, éd. 1611.
L'expression est apparentée au jargon (cf. piperie)
où le suffixe rie est fréquent au xv* siècle.

Espany.] Espani : Spread abroad ; stretched, dis-
played.
Cotgrave, éd. 1611.

Page 91

Cf. la ballade de Villon :
Je meurs de seuf auprès de la fontaine.

Ehen. Ahan] ... extream labour, great travel,
exceeding toyl of body, much anguich,
etc. Cotgrave,
éd. 1611.

Vendangé.] Expression empruntée au jargon où
t vendanger » signifie couper une bourse ; c'est-à-


264 lb parnass& satyriqtjb

dire « volé, perdu ». V. Glossaire du jargon
(Œuvres de Villon, éd. Longnon) et Procès des
Coquillars en 14$$
(Mémoires de la Société de
Linguistique, t. VII, p. 178).

Page 97

Qui sera de Metç, en Lourraine.
Equivoque : i° Sur le mot mettre ; 2° Sur le
proverbe traditionnel des c... de Lorraine.

Page 10$

Dictes le moy : qui m'a donné le bont.]

Locution empruntée au jeu de paume.
Cf. Villon, Gr. Test., liv.

Tant va le pot à Veau qu'il rompt.']

Cf. Villon, ballade des Proverbes.

Tant va le pot à l'eau qu'il brise.

Page 109

Bon preu vous face. Bon profit vous face. Locu-
tion commune au xva siècle*

Page m
Je ris des yeulx et mon cueur pleure.]


DU QUINZIÈME SIÈCLE 26$

Cf. « Je riz en pleurs >. Villon. BaUade du
concours d'Orléans.

Page 113

Bruyc = bric, engin à prendre les oiseaux.
A froc (ms. astoc). Peut-être « frottement ». Cf.
s'afroier, se frotter à quelqu'un.
Plue, argent (jargon).
Hic, porte à clairière.
Espec espic ?
Houe, hameçon.

Fie ou fix. Cf. Villon, Ballade des Langues en-
vieuses.

Haricoc, haricot, morceaux de viande coupés,
ragoût. Cf. sens obscène en argot : parties sexuelles
de la femme.

Page us

Chouquei] a block. Cotgrave, éd. 1611.

Ce fut bien la pitié Fouquet]. Il y a ici une équi-
voque obscène sur le nom de Fouquet. Mais la
plaisanterie demeure pourtant obscure. Est-ce une
allusion au jeu de foucquet, cité parmi les jeux de
Gargantua par Rabelais ?

Voici ce qu'en dit Cotgrave (éd. 1611) :

Fouquet : the proper name of aman; also a certain


266 le parnasse satyriqtjb

game like ours, wherein one, setting a staffe against
his nose, runs tilting af at candle.

Petit Fouquet. A teacherous, effeminate, licorous
tailed fellow ; a smell-smock, wencher, mutton-
monger.

Et puis adieu Fouquet. And then we may even
go hang ourselves ; or hid farewell to all good fel-
lowship.

Cf. : « Il ne faut que un moins de rien ou
demie cholere pour me casser, et puis, adieu Fou-
quet. » (Contes d'Eutrapel,
éd. 1585, f> 17).

Page 116

Loudiere] V. p. xx à la note.

tBrayere] Braiere : ceinture (F. Godefroy).

Page 118

Godinette"] a pretty peart lasse ; a loving or lovely
girl.
Cotgrave, éd. 1611.

Page 119

Mis à sa cordelle] Cf. p. xcii, v. 8.

A sa corde veult atirer ma femme.

Tirer en sa cordelle : to win unto his faction ;
allure, or draw unto his side.
Cotgrave, éd. 1611.


du quinzième siècle 267

Page 120

Vers 2$ et ss. : Cf.

Plus n'en ay le cropion chault
Si m'en desmetz aux hoirs Mi chault, etc.
(Villon. Grand Testament, h. lxxxi.)

Voyez à ce sujet la note de M. Longnon sur
Michaut. Il semble bien que les mots « ressusciter
Michault » fassent allusion à ce texte de Villon.
Cf. Tipmania, XVIII, 443.

Maint menu sault].

Cf. ; Priez pour luy, faictes ung sault.

(Id. ibid.)

Page 121

Ung pié d'andouille entre les deux jambons] Equi-
voque très fréquente au xve siècle. Cf. p. ex et

Mais pour conjoindre culz et coettes
Et couldre jambons et andoilles...

(Villon. Grand Testament, h. a.)

A ce sujet il semble bien qu'on doive maintenir
ce texte, adopté par M. Longnon, contre l'opinion
de M. G. Paris (V. Romania : Villoniana), qui
veut lire « culz en coettes » et dit que M. Longnon


268 li PARNASSE SATYRIQJDR

« donne au mot queue un sens que je ne lui ai
jamais vu au moyen-âge ». Cette dernière asser-
tion est tout à fait inexacte. Sans remonter au
Test amentum porcelîi, qui lègue pueJlis coudant, on
trouve fréquemment le mot queue, pris sous cette
acception, dans les poésies dliustache Deschamps.

Cf. : Je ne puis la queue mouvoir

(Œuvres d'Eustache Deschamps, VI, 226.)

Mole est ma queue et mes boyaulx

(Ibid. VI, 229.)

Colite est alors le diminutif de coui : as queue ;
a taylc. Cotgrave, éd. 1611. Ainsi est rétabli le
parallélisme entre • culz et coéttes », « jambons
et andoilles ».

Page 123

La pièce lxii, malheureusement mutilée, et qui
appartient à la série des sottes ballades, est remar-
quable par un certain nombre de mots de jargon.

Marqué] femme (jargon). Cf. Les ballades du
ms. de Stockholm ap. Vitu, Le Jargon au XV* siècle.

Loffue] Est-ce un exemple d'anagramme de jar-
gon pour Joüe t Cf. dans le jargon de Pechon de
Ruby en 1596 mibgere pour limogeret dans le


DU quinzième siècle 369

jargon de Cherean en 1630 server pour verser, etc.
Au xviii* siècle déjà l'argot présente loffe et louffe
pour fou et folk. Cf. : loufoque, louftique, etc.

gauppe] Cest une laide gaupe. She is a filthy
ugly whore ; or (as we say) a foul Scawpe.
Cotgrave,
éd. 1611.

clappier] In old time Bandy houses were also
tearmed
clapiers. Cotgrave, éd. 1611.

duppes] Mot de jargon. V. Vitu, Le Jargon au
XV* siècle,
65, 254 ; Marcel Schwöb, Le Jargon
des Coquillars en 14$
;'. (Mémoires de la Soc. de
Linguistique, t. VII.)

cabas] Allusion obscène.

à Vesparé] Esparer : to fling, or yerk out with the
heeleSy as an horse in a high manage.

PourUumt] regarder (jargon). Cf. Les ballades
en jargon du ms. de Stockholm — passim (Vitu.
Le Jargon au XV* siècle).

Brem a cbier] Villon joue sur cette expression :

Laisse mon branc kassier tranchant

(Pet. Testam.y b. xi.)

Ou 11 vaut mieux Hre avec les ms. CI acier
(achier).
Cf. Gr. Testam., 1025.


27O le parnasse satyriqtjb

Mon branc... je me tais du fourreau.

Au vers 971 le poète dit :

... maistre Ythier Marchant
Auquel mon branc laissai jadis

Ici il transfère ce « bran d'achier » à Guillaume
Charruau. (V. G. Paris. Viîloniana dans Romania,

P- 37S)

Cette allusion, trois fois répétée dans le texte de
Villon, était sans doute traditionnelle parmi les
écoliers où elle resta populaire pendant la pre-
mière moitié du xvi« siècle :

« Il n'y a point d'ordre que vous autres, qui,
par raison, comme disoit Brandacier sur le 20e ou
22* livre (que je ne mente) de la Truye Qui File,
comme l'on va du Collège Sainte-Barbe à Mon-
taigu, estes les plus bo. » (N. du Fail. Contes
d'Eutrapel.
Rennes, 158s, f» $7 VM

Pourgaulde] Cf. pour Itter. Ce mot semble égale-
ment appartenir au jargon.

baculer] Cf. p. x et la note. Baader : to bump
on the
Posteriorums with a bat. Cotgrave, éd. 1611,

Poictron] The arse, nockandroe, fundament. Cot-
grave, éd. 1611.


du quinzième siècle

Estorf] ... furnishedf stored', garnished with, pr^
vided of.
Cotgrave.

Page 124

broudier] Brodier : the arse, hum, taile ; (Norm),
Cotgrave, éd. 1611. — Cf. lvii, v. 30.

loudier] V. p. xx et la note.

dadier] synonyme de brodier.

Car vostre bac est tousjours désmaré] Ct. « dé-
marrer velu » (Le grand garde derrière, h. 27) et
la note de M. Bijvanck ad verb.

cïicqueti] expression erotique.

hurt/] id. Cf.

S'il est par quelc'un rapporté,
Qu'en ceste nuict il n'ayt hurti.

(Sermon des Maux du Mariage. Ane. poés. fr.,
II, 10.)

Page 124

Brodier. Cf. sur ce mot la pièce suivante publiée
par M. Langlois.

Un compaignon d'entendement
Et une femme de raison
Entroïs n'a mye gramment,
S'oys que celle au compaignon


272 LB PABNASSB SATYRIQÜB

Disoit : « Il me faut presenter
Poulain, pour mon car atteler,
Car je voeul aler ou voyage
Où on peult souvent encontrer
Les broudes visaige à visaige. »

Cil respondi certainement :
* Dame, j'ay poulain de fason,
Fouet à deux noux, dont souvent
Le chasseray, mais que ou moilon
Des limons le voeullés mener. »
Adonc vis le dame lever
Les limons comme il est d'usaige,
Disant : « Hastés vous de trouver
Les broudes visaige à visaige. »

Lors le galoys apertement
Fist entrer morel de randon
Ou haraas'mais assés briefment
Fu mas, et celle le crépon
Du poulain vouloit galonner.
€ Ho », dit cieulx, « il fault reculer
Vostre car, car en mol passage
Suis, pour y souvent aborder,
Les broudes visaige à visaige. s


DU QUINZIEME SIÈCLE 273

Prince, pour en paix demourer,
Homme qui est en mariaige,
Il luy fault souvent adjuster
Les broudes visaige à visaige.

(Ballade de put d'école. — Baudet Herenc : Le
Doctrinal de la Seconde Rhétorique,
ap. E. Langlois.
— Recueil d'Arts de Seconde Rhétorique. Paris,
1902, p. 184.)

Page 12s

Abas la] Le mot abatre a, au xv* siècle, un
sens erotique. V. les Cent Nouvelles Nouvelles,
passim.

planter] mot de jargon. V. Le Jargon des Coquil-
lars en 14sSt Le Jargon au XV* s. (loc. cit.).

Et qui vouldra planter, si plante.

(Villon. Pet. Testam,, h. xix.)

Voir à ce sujet les deux notes très complètes
de M. Bijvanck : Essai sur le Petit Testament, pp.
137 et 176.

Vers 12] lire : une pierre bise. — Pierre bise :
a certain hard stone of sundry colours, and bright
as flint, which it somewhat resembles.
Cotgrave, éd.
1611.

18


274 LE PARNASSE SATYRIQÜB

Page 126

conardise] sottise ; substantif formé sur conard
(V. Du Cange ad verb.) et qu'il ne faut pas con-
fondre avec cornardise : cuckoldrie (Cotgrave, éd.
161 x).

Page 127

La pièce lxiv est fortement teintée de dialecte
picard ; elle a été copiée dans le ms. 1719 d'une
détestable écriture, et de plus elle est très mutilée.
Certaines lectures sont donc malheureusement
incertaines. Il faut la rapprocher des sottes chan-
sons du ms. de Beauvais (V. l'introduction).

men] pour mon.

bucquier] battre, cf. bucquoir, marteau de porte
(F. Godefroy).
locque] lochier, agiter, secouer (ib.).
fricque] frische,
élégant (ib.).
cheque]
cloche.
saime] semble.

engaignye] fâchée. Cf. engaigne.

qu'elle me queure seure] qu'elle coure sur moi.

cheu] ce.

escbever] éviter.


du otxhztAmb sricLB

*75

froyer son trau] froier, frotter ; trou, trou. Exp.
erotique.

tappe] taper. Pic. also to stop. Cotgrave, éd. 1611.
Cf. to tap, mettre le tonneau en perce*
inte] entre.

poictron] V. plus haut.

brocque] broche, exp. obscène, V. introd. p. 11.

Page 128

my] me.

racacbe] rachacier, poursuivre à son tour, re-
pousser de nouveau (F. Godefroy).

brodier] V. plus haut.

fumacbe] Cf. p. xxvn, v. 13 et la note.

de me queue esmouequiee] V. plus haut la note à
la p. 121. Cf. Rabelais, Pant., 1.

'Brodiers'] V. plus haut.

cheque] cloche. #

flammicque] flamiche, gâteau cuit au four (F.
Godefroy).

bodin] boudin.

pocque] besace.

crevache] sens obscène.

cache] Pic. Also a hiding hole, etc. Cotgrave,
éd. 1611.
tappes] V. plus haut.


276 LB PARNASSE SATYRIQÜB

Page 129

Se tes] Si tu es.

S'ilz paient bien, je leur dis : « Bene stat I
Retournez cy quant vous serés en ruyt a...
(Villon. Ballade de la Grosse Margot.)

Paillart] Paillard, lecherous, whorisb, wenching,
lascivious.
Cotgrave, éd. 1611.
tau] tôt.

Page 130

landye] landille, lèvre (sens spécial).
debavé] debaver, souiller, salir.
paulmee] mot de jargon Cf. Vitu, Le Jargon
au
xv' siècle,
poictron]
V. plus haut.

Page 132

Cf. la p. LViii.

galin gallant] Galin-galois ou Galin-galon : a
merry scab, whoreson.
Cotgrave, éd. 1611.

Restoupés] Cf. p. lxiv tapper et p. lviii, v. 14
et 21.

pour une fye] fois. V. fie (F. Godefroy).
percha] perça.


DU QUINZIEME SIECLE 277

Page 133

rusteriê] Rustrerie : a roysting, swaggering ; ro-
guery knavery; sauciness.
Cotgrave, éd. 1611.

Page 134

La p. Lxviii a été publiée par M. Langlois
(Recueil d'arts de seconde rhétorique). V. la note à
la p. 1$, et l'introduction pour les rapports qui
existent entre cette pièce et la Ballade de la Grosse
Margot.

V. j] lire : tripe de vaque.

rqffleuse] raffleux, atteint de la gale (F. Godefroy).

Page 135

V. 2j~\ M. Langlois lit : mais se Ti treuve.

Page 136

La p. lxix a été publiée également par M.
Langlois (Ib.).

je fit là un aaoc] M. Langlois lit : ajoc. Aaoc
serait formé sur le verbe aoebier, suffoquer, étouf-
fer (F. Godefroy).

cloye] semble une forme féminine de cloier, lieu
fermé de claies (F. Godefroy).


278 lb PARNASSE SATYftlCOT

Page 137

27] M. Langtois complète : et se [je] puiz

aussy.

noc] réservoir en pierre pour recevoir l'eau de
pluie (F. Godefroy).

Page 139

crocqué volentier bonne pie] Ci. p. lxxxvu et la
note.

Page 140

visaige fardi] Cf. p. xi.

fourbi... le harnas] Equivoque obscène.

Page 141

Cf. pour la p. Lxxi, Eustache Deschamps
p. mccxxvi, mccxxvh, mccxxviii (Œuvres, VI,
pp. 225 et s.).

chevaucher sans celle] V. la note à la p. 66.

Page 143

Cette pièce, si l'on en juge par de nombreuses
équivoques qui reparaissent dans les œuvres de
Jehan Molinet et par la place qu'elle occupe dans
le ms., doit être attribuée à ce poète.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 279

ramborcux de bas, bousseur de cuyr, fourbisseur
de cuirasses]
Equivoques obscènes. Cf. pour bous-
seur
la ballade du Jardin de Plaisance, éd. Verard,
publiée par Campaux : ...

Povres bousseur s ont assez de peine...
Ung gallant portant grosse masse
Jeune et radde, sans estre usez,
Jamais ne serait refusez :
Il luy fourbiroit sa cuirasse ;
Si vous avez molle vitace
Jamais ne luy ferez cela.

(Jehan Molinet. Dialogue du gendarme et de
T amoureux.)

toulloye] touiller : fUtbily to mix or mingle, etc.
Cotgrave, éd. 1611.

vieulx cabas] V. plus haut.

Je n'y fais tou s jours que penser
A ces ords vieulx puans cabas.

Q. Molinet, ibid.)

ajfinés] affiner : to cou^en, deceive, beguile. Cot-
grave, éd. 1611.

poictrasses] péjoratif pour « femmes » ; parait
formé sur poictron. Cf. des formations sémantiques


280 lb parnasse satyriqüb

analogues en argot : pétasse (pétard), fesse, jambon,
etc., dans le sens de femme,
voy]
vais.

bas mestier] Plaisanterie courante pour désigner
l'amour.
monstre] revue.
flajau] métaphore obscène.

Je n'ay point trop grant flajolîet.

(J. Molinet, ibid.)

ploustré] Cf. dans Godefroy ploustrer, et pîoustoir.
Sans doute « cylindre de bois », métaphore obscène.

lavendiers] Equivoque obscure sur lavandiers,
blanchisseurs.

dadiers] V. plus haut.

Page 144

Tant ay du dos la cruppe fort usee] Ci. p. lxxi,
v. 19 et le Testament de la mulle Barbeau de Baude,
loc. cit.

broudiers] V. plus haut.

Fers 2i-)o] Suite d'équivoques.

bourdons] hourder : se charger de, se couvrir de
(F. Godefroy).

gringaulde] Probablement terme erotique popu-
laire pour coleus.


DU QUINZr&MB SrÈCLB 281

rayes] Cf. l'équivoque sur le nom Roye du
vers 28.
broude] V. plus haut.

bauîde] Cf. Grand Testament de Villon, h. ex.
escourre croye] Escoudre, secouer. Peut-être allu-
sion à la plaisanterie de la p. lxxtx.
Roye] V. plus haut.

à la bossu] Cf. bas mes tier t basses marches, etc.

fruans] Cf. frouer, mot de jargon, litt, sifflants.
Chat-huants. V. Le Jargon des Coquiîlars en 14$$»
loc. cit.

fatrouiUier] Cotgrave donne le sens to trifle, toy
fool it...
mais ici il faut entendre patauger,
craulieres] crolieres,
fondrières (F. Godefroy).

Page 145

Vers 40] Cf. p. xvi, v. 11.

maquette] Cf. moque, masse d'armes; moque t,
meule, tas de foin (F. Godefroy) ; sans doute la
partie supérieure du penis.

Ung gallant portant grosse masse
Q.
Molinet, Dial, du gendarme et de Vamoureux.)

poltrons] V. plus haut.

gruvollees] grivolé : peckled, speckled, meneVd


282 le PARNASSE SATYRIQÜB

black and white, like the belly of a Snail. Cotgrave,
éd. 1611.

Cuysses ne sont plus, mais cuyssettes
Grivelées comme saulcisses.

(ViUon. Ballade delabeUe Heauhmere.)

basses vallées'] Cf. basses marches, etc. V. plus haut.

matés] mater : ... to dead, amate, quell, subdue,
overcome.
Cotgrave, éd. 1611.

fameilleux] hungry, starved, pined, kept long
fasting
(Id. ibid.).

Vers so et $$] Cf. pour cette série de contra-
dictions la ballade de Villon Je meurs de soif auprès
de la fontaine.

dévies] Cf. dans le rondeau de Villon (Œuvres,
éd. Longnon, p. 98), corrigé par M. G. Paris
(Romania, Villoniana).

Se si pleine est de desraison
Que vueille que du tout dévie...

pour quarrees] Cf. pourquerre et angl. quarry,
cachemarees]
chasse-maree : a rippier. Cotgrave,
éd. 1611. Equivoque.

L'autrier en chemin rencontray
Ainsi que je chassoie marée.

(P. vu.)


DU QUINZIEME SIECLB 2&J

Page 146

les harnas bien tendus] Métaphore obscène :
Qui n'a fourbi volentiers le hat nos.

(P. LXX.)

Corne%, etc.] Expressions de vénerie.

Busquier} busquer : ... catch by hook or crook.
Cotgrave. éd. 1611.

mailliez} mailler : frapper... avec une massue.
(F. Godefroy). Métaphore obscène.

sens fendus] Sans doute plaisanterie qui s'appuie
sur l'équivoque sens devant derrière.

Tercbiez, lancbiez} formes picardes.

Mon rochinet ne voeult lever la teste]

Et mon roussin pas ne s'employe :
Il a trop fort mors en la gueulle.

(Jehan Molinet. Le Dialogue du Gendarme et de
l'Amoureux.)

plantés serés en roye] V. sur planter les notes de
M. Bijvanck loc. cit.

Planter me fault autre complant

(Villon. Pet. Testant, h. rv.)

et plus haut

Ne nous logons jamais auprès de Roye


284 LE PARNASSE SATYRIQUE

Rißieir] rifler:... to ransack, spoil, make havock
or clean work,
etc. Cotgrave, éd. 1611.

linchieux] forme picarde : draps de lit.

preceux] économe.

amoreux jus] jeux.

ung Persant] Equivoque sur percer.

Maistre 'Broiart... Colin Ploiart] Cf. pour ces
personnifications obscènes :

Jehan Mauroyd et Collin Mollet
L'occiront si n'y remédie.

J'ay tant jousté sur mon bayart
Que j'ay trouvé Collin Ployart
Qui luy a deflendu la feste...

(Jehan Molinet. IMl. du gendarme et de Vamou-
reux.)

mon gentil bayart] V. la citation qui précède.
Vers 76] lire : Dieu luy pardoint...

Page 147

Vers 80 et «.] Enumeration de boissons du
Nord. Cf. p. Lxxxvii, v. 25-30.
brassin] a brewing. Cotgrave, éd. 161 x.


DU QUINZIÈME SIÈCLE

285

queutte] queute : small drink ; small beer. Pic.
(Id. ibid.).

hacquebart] bière faible (F. Godefroy).

amboursebier] ambours : espèce de bière (Ibid.).

citolef] citoualet : liqueur aromatisée de citoual
(zédoaire, graine aromatique (Ibid.).

Rippopé] Ripopé. Vin ri pope. "Rascally, hedge
wine... the droppings of wine taken out of the
Bacquet,
or Tub that stands under the spiggot, and mingled with
water, by, or for poor folks.
Cotgrave, éd. 1611.

coqueplummet] V. Cotgrave ad verb; mais ici
c'est le nom d'une boisson.

per ri] Poiré : Perrie, drinke made of Pear es.
Cotgrave. éd. 1611.

houppendallc] Cf. Houppenbier (Hoppenbier) :
sorte de bière fortement houblonnée(F. Godefroy).

goudalle] Cf. Angl, good ale.

emplir ma dalle'] Locution populaire encore usi-
tée. Métaph. Dalle : a sewer, or pit, where into the
washings, dishwater, and other such ordure of houses
are conveyed.
Cotgrave ad verb. Aujourd'hui terme
technique maritime.

glay] glaïeul (« les yeux au glay 1, pendant à
« nés à la flouree »). Cf. glagier, joncher de fleurs
et voir plus bas le piet au vert. Peut-être les yeux


286 LB PARNASSE SATYRIQÜB

fixés sur les fleurs répandues, les pieds sur les
joncs dont on avait coutume de couvrir le sol des
chambres.

santieu] saint (F. Godefroy).

Le dos au feu et le ventre à la table]

Ci. : Au feu la plante

(Villon. Pet. Testant., h. xrx.)

Ce dernier dizain forme bien un tableau d'inté-
rieur flamand à la Teniers.

Page 148

C'est à la p. Lxxni, qui porte dans le ms. fr.
237$ le titre de Chanson, que Rabelais fait allusion
dans le passage suivant de Pantagruel où on trouve
presque textuellement le vers :

Où sont-il ? n n'en est plus nulz.

c Les aultres enâoyent en longueur par le
membre, qu'on nomme le laboureur de nature :
en sorte qu'ils le avoyent merveilleusement long,
grand, gras, gros, vert, et acresté à la mode an-
ticque... Et d'yceulx est perdue la race ainsi
comme disent les femmes. Car elles lamentent
continuellement qu'il n'en est plus de ces gras etc.


DU QUINZIEME SIECLE

287

Vous scavez le reste de la chanson. » (Pantagruel,

1. If c. 1.)
au gaing] Cf. :

Que les mignons ne soient au gaing
Tout farcis d'un plumbis à coing...

(Villon. Jargon, Bail. 11.)

Veu qui frapoient si bon coing] Equivoque ero-
tique fréquente au xv« s.

Si n'est-il que frapper en coing

(Ane. Poés. franc., vi, 200.)

Planter me fault autre complant
Et frapper en un aultre coing

(Villon, Pet. Testant., h. vi.)

Ung gentil gorgias de court
Secourrait elle à son besoing
Qui luy frapper oit sur son coing
D'ung gros martel pesant et lourd

(Jehan Molinet. Dial, du gendarme et de Vamou-
reux.)

V. à ce sujet la note très complète de M. Bijvanck
(Essai critique sur les Œuvres de F. Villon, Le Petit
Testament,
p. 138).


288 LB PARNASSE SATYRIQÜB

Page 149

Vers 4] Supprimer le blanc qui a été laissé entre
les vers 4 et 5.

Comparer à la pièce lxxiv la ballade du ms.
de Stockholm dont Stephens cite le premier hui-
tain :

Je fus l'autrier en une compaignie
Où il avoit gens de plusieurs estas
L'un souhaitoit honneur, chevalerie
Et l'autre escus et florins à grans tas ;
L'autre beaulté, l'autre belle loquence ;
L'autre vouloit avoir toute science.
Mais quant à moy je souhaitte sans plus
Vit d'Orléans et tousjours dix escus.

Lectures de Stephens : 1. compaignee. 4. agrans.
7. amoy. 8. vie dorleans — dise sous.
(Ms. lui de la Bib. de Stockholm. Cat. Stephens,

i847» P- 159)-

U est évident que la pièce du ms. 2375 et celle
du ms. lui de Stockholm appartiennent au même
cycle que la ballade mcv d'Eustache Deschamps
qu'il est nécessaire d'y comparer :


DU QUINZIÈME SIÈCLE

AUTRE BALADE

Des guerres, des mortalitez,
Du mal de non argent avoir,
D'estre en pluseurs lieux endebtez
Et qu'om n'a de paier pouoir,
5 Du tempest de gens esmouvoir,
D'estre sans cause prinsonnier,
A ce ne comptasse un denier,
Ne d'acquérir tous autres biens,
Mais fusse riche a souhaidier
io Se j'eusse mon vit d'Orliens.

Pour lequel je fu tant amez
Pour ce qu'il fist bien son devoir,
Qu'amoureux et amis clamez
Estoie de toutes ; pour voir,
15 Jamais ne vouldroie autre avoir,
Richesce, vin, bief en grenier ;
Partout m'aloie esbanoier,
Chascuns m'estoit Saint Juliens :
Mais tele me hait, qui m'eust chier
Se j'eusse mon vit d'Orliens,

»9


2qo lb parkasse satyriqtjb

Qui grans fu et roide enhantez
Gros et nervus, au dire voir,
Bien venuz et bien hostelez
En mains lieux ; or faiz a sçavoir
Qu'il est muez de rouge en noir,
Pale et destaint, sans lui drecier
N'il ne sert mais que de picier,
Dont je suis huez comme un chiens.
Par Dieu, encor fusse escolier
Se j'eusse mon vit d'Orliens.

l'bnvoy

Princes, de mes maulx confortez
Fusse du tout et depportez,
Riches, jolis, gais et riens,
Bien venuz et bien honourez
Et entre les dames louez,
Se j'eusse mon vit d'Orliens.

(Œuvres d'Eust ache Deschamps. Société des
Anciens Textes,
t. VI, p. 10.)

lichcs... Jaiticbes] formes picardes.

bebourder] Proprement combattre à la lance,
jouter (terme de tournoi). Métaphore erotique.
Cf. p. xax, v. 3.


DD QUINZIEMB SIÈCLE 201

Une fois avant que mourir
Vous joustere^ à la quintaine
(J. Molinet. Dial, du gendarme et de Tamoureux.)

Mon planchon à rouge vireulle
Ne vault rien à faire behours.

(Id. ibid.)

Page 150
brocquette] V. plus haut.

Page 151

La pièce lxzv doit être attribuée à Jehan Mo-
linet ; peut-être faut-il donner aussi à ce poète la
p. Lxxiv où il aurait imité Eustache Deschamps.

Car on n'y poeut logier que roix] Equivoque entre
le subst. roi, et l'ad). roide.

Molain] Equivoque sur mol.

Page 152
Grands, gros, coronnés, longs et drois]

Cf. Ung temps viendra que je l'auray
Par le bon temps que je merray
Grant et gros, vif, verd et veinu...

(J. Mofinet. Dial, du gendarme $i de l'amoureux.)


2Ç2 lb parnasse satyr iq.ue

Rabelais a certainement connu la p. lxxv ou
le 'Dialogue de Molinet. V. dans la citation de
Pantagruel, plus haut : c long, grand, gras, gros,
vert, et acresté à la mode anticque »...

Piffres] Cf. foulons et pißer, fouler aux pieds.
Il y a aussi une équivoque sur pifle, hérétique,
bougre (F. Godefroy), ainsi que l'indique le mot
Hongrois qui suit et l'allusion à l'hérésie de
Bohême.

Page 153

ma roie] Cf. p. Lxxn, v. 28 et la note.
vie gaudium) V. p. cv, v. 1.
Syon] Equivoque sur le mot scion, rejeton,
métaph. érot.

Page 155

Cette pièce de Jehan Molinet doit être rappro-
chée du passage suivant de sa Pronostication :

DES MONNOYES

Les royaulx, les nobles et les hardys (s'il en est)
seront prisez et cher tenus de ceulx qui les con-
gnoistront et monteront fort en valleur. Les salus
seront fort requis pour dorer aucuns grans per-
sonnages ; les lyons seront fort bas et aussi les
testes rabaisseront environ la mi-karesme, mais


DU QUINZIÈME SIÈCLE 203

les griffons, les agaches et les couronnes seront
aussi haultes qu'elles furent jamais ; les escus, les
targes et les hallebardes seront fort recueillies en
Tost des princes. Mais aucuns doubles seront
trouvez de mauvais alloy ; les gros, les demy gros
et les vieulx gros seront fort desirez de gens
d'église, chanoines et nonnettes; les dublettes
reviendront en cours, mais les gigotz seront jugez
au feu. Les vieilles femmes feront grans assem-
blées de riddes et les jeunes feront feste de bons
aydans en reboutant la monnoye de Hongrie.

(Jehan Molinet. Faict\ et tftç., Paris, 1537,
fo 178.)

à l'empire] Equivoque sur la locution € tourner
en pire » et la monnaie de l'Empire frappée par
les c ouvriers de la monnoye au serment de
l'Empire ».

ào\ fins] dauphins.

Page 156

àuc\ cas] ducats.
fill lippus] Philippus.

Page 157

Placques voit on sur gambes fort rongneuses] Il


294 LH PARNASSE SATYRIQÜB

n'est pas impossible que la même équivoque se
retrouve dans un huitain tort obscur du Grand
Testament :

Item je donne à maistre Jaques
Raguier le grant Godet de grève,
Pourveu qu'il payera quatre plaques,
Deust-il vendre, quoy qu'il luy griefve,
Ce dont on cueuvre mol et grève, etc.

(Villon. Gr. Testam., h. xci.)

Maître Jacques Raguier, licencié en droit, fils de
Lubin Raguier, premier queux du roi Charles VII,
et en 1452 garde des fours de Champagne et de
Brie (Arch. Nat., X* 4803, fo 189 Vo), est fré-
quemment raillé par Villon sur ses habitudes
d'ivrognerie. La maladie de la c rogne » paraît
être un des accidents provoqués par l'intempérance
— et il y a certainement ici une allusion empha-
tique au mollet et à la jambe de maître Jacques
Raguier en même temps que la désignation précise
de cette grosse monnaie de cuivre qui portait le
nom de plaques.

En Cambresis sont les marionnettes] Allusion aux
géants d'osier promenés annuellement à Cambrai
et à Douai.


DU QUINZIEME SIÈCLE 295

on^e hains] onze hameçons — unqains.
rides]
riddres.

doubles] Equivoque sur double, un mot de jargon.
voleur.

Cf. Doubleur, voleur ; doubleux de sorgue, voleurs
de nuit (Vocabulaire d'argot de Halben d'Angers).
affiner] V. plus haut.

gouges] Cf. p. xxv, v. 5 et la note à la page 81.
doublettes] Equivoque sur le féminin de double,
rouges]
rusés. Mot de jargon. Cf. :

Berard vous estes rouges gueuz.

(Jargon de Villon.)

V. sur ce mot la note très complète de M. Gaston
Paris, Chansons du XV* siècle, p. 129. Il y a cer-
tainement un rapport entre l'expression Rouge
gueux et le terme de jargbn allemand (rotwelsch)
rot : der, welcher frei ist.
v. sur rot Ave Lalle-
mont Dos Deutsche Gaunerthum.

foulons] Cf. p. lxxv, v. 25.

Page 158

V. pour la pièce lxxviii Introduction, p. 20.
hater el] partie postérieure du cou.


296 LB PARNASSE SATYRIQÜB

Page 159

boudiné] ventre.

Page 160

roie] V. plus haut.

croie] Cf. p. lxxii, v. 26.

froye] Cf. p. lxiv, v. 11 et la note à la p. 127.

Page 161

La pièce lxxx est une sorte de sotte ballade
dont il faut rapprocher la manière et les rimes de
la p. Lvii.

Pic] il en est pic : c'est fait (F. Godefroy).
bac] peut-être allusion à la barque des Enfers.
Lancelot du Lac] Double équivoque erotique
sur le mot lance (V. note à la p. 93).
Pour le mot lac (V. p. xxrx. v. 10).

Quel lac a pescher sans fille.

trac] trace, piste (F. Godefroy).

bric] v. bruye, p. lvii et la note à la p. 113.

Page 169

Il ne sera pas sans intérêt de publier ici une
curieuse pièce du xv« siècle, peut-être unique ;


DU QUINZIEME SIÈCLE 297

— bulle de l'Abbé des Buveurs — c'est-à-dire
l'équivalent exact du Roy de la Pye :

Nos Gorgias. ingurgitancium abbas, Bachan-
àum antistes, tocius plage australis montis per
Nasi et Caucasi summus pontifex, omnibus ac
singulis religiosis conventualibus necnon conversis
nostris salutem et sinistri cnbiti amplissimam
benedicionem.

Quemadmodum desiderat cervus montes aqua-
rum sic semper siüvit pulmo meus. Vos. filii mei
omnes apostolicum fonte m Balaormitis more
congregare, ut adimpleatur, quod per prophetam
Balifrantem scriptum est : Deglutient filii jocundi-
lotis lac magis amarum nulle et eorum pastorem
somno sopitum cum cymbalis veluti Cberubini excita-
bunt ;
ibique, rore vinali aspersi, membra vestra,
orationibus longis defessa irrigabitis ; et, spiritu
pipionali repleti, cum lampadibus accensis preces
immortali Deo reiciemus, qui nostri intellectus
cecitatem tegat ad ea agitanda que nostre religionis
emolumentum ac decus concernant.

Belli duces, caprinali toraca armatos, et ense
castalino accinctos, in hostes fidei mittemus, qui
punctim ac cesim in hereticos sevientes, omnes
in terram prosternent ; predicatores bibulos mire


29S lb PARNASSE SA TYRIQUE

sanctitatis inter Borboritas et Samaritas fidem
Christi manifestare jubebimus, qui, a gente aqua-
tica crudelibus delusi martinis, tandem salva pelle
ad vos remeabunt. Quam non vento quidem im-
plebimus, qui de nostrorum predicatorum pellibus
timpana fieri nolumus, sed medicos ypocraticos
cure eorum adhibebimus, qui syrupos confortativos
component et eorum capita, propter predicadones
attonita, solidiori cerebro luna crescente impie-
bunt. Reformabimus preterea conventium nostro-
rum guardianos ; priores novos regimini egregie
vorancium prenciemus. ut sit nostra religio juste
sancte et clementer regatur. Dabimus etiam theo-
logts, hircorum pellibus infoderatis, potestatem
absolvendi ab omnibus peccatis tarn oblitis quam
neglectis, reservata nobis prerogativa in eos qui
nostris sororibus mercedem statutam non contri-
buunt (eis nempe gravissimam penam intermina-
mur et eos aliquando agnatos Moisi faciemus). In
hoc etiam generali capitulo agitabitur de edificandis
noris monasteriis : adeo enim post Beatum Gulio-
nem, nostre régule provindalem ac predicatorem
egregium, monachorum et monialium numerus
crevit ut omne pene genus humanum nostris ins-
tituas et vivere et mori cupiat, et, quod majus


DU QUINZIÈME SIECLE 299

est, multe mulieres lucubres, auditis supposicio-
nura divinis sermonibus, régule nostre se dedica-
runt quibus providere et pium et necessarium esse
duximus, ut habeant sorores nostre ubi capita et
renés defessos reclinent. Sed eas intra claustra
distringi nolumus : nam cum inopia laborent
satius est eas libère, post complectorium, suos
fratres visitare, quo possint opera misericordie
exercere, et piorum presidio inimicam pauperta-
tem excutere. Scriptum est enim : Aîternis onera
portait; et si non diligitis sorores, quas, semper
vobiscum habet is, quo modo diligäis me, quem non
vidais.
Predictis igitur excecati de causis manda-
mus sub nostre indignacionis pena quatenus omnes
nostri ordini agregati et nostram profecti pacien-
ciam, prima luce mane in urbe nostra Vinacii
copiam sui faciam (faciant), audituri et approba-
ting quid super rebus tarn arduis statuemus. Et
quoniam propter longam profectionem defeci eritis,
priscorum instituta recollentes, majuma celebrabi-
mus, quo recreari possitb, et inter tot (h)ac tantas
statu* nostri curas aliquantulum requierescere :
legemus nempe frondes et serta capiti imponentes
Cbirie Christeîeison ululabimus et agros vineatos
cum toto clero lustrantes, preces su péris efrunde-


300 lb parnasse satyriqüb

mus, qui pocius grandinem, nebulas ant brumam
in loca saposa atque invia, quam in nostras vineas
detrudant. Et si fors fortuna aliquos cives tam
dementes procreaverit ut religiosis nostris agnos
comraodent, titulo locati renunciantes, pro eorum
salute requiem eternam cantabimus, et eorum
animas veluti saxum in undas reject um, ad Para-
disi sedes ascendere cogemus, ut hoc pacto beneficii
accepti memores simus. Verum quia, fratres ac
fUii mi, ob longas preces et hymnorum rugi tus
nostra intestina fame murmurabunt, gula hiante
vento non saturabimini, sed opulentissimam cenam
inter herbam ac frondes Teucrorum more devora-
bimus. eritque illo die libera vobis facultas berga-
minems ante rostibolem, ante ceterosque jocundi-
datis ludos, exercendi : modo memineritis prohi-
bitum scambiatum scambiotum et sopersaldum,
ne quispiam veluti limaca aut trium florenorum
vos aera poteris rupto crure aut cos ta irregulari-
tatum penam incurrent et tonsorem binaschi
(vocem) nocte solet accersiri. Datum in civitate
nostra Burgiraci auno primo popuatus nostri.

(Bib. Nat. Ms. lat. 863s, xv* siècle, f° 122 */0
à la suite des Gasparini EpistoUu.) Cette pièce est
d'une latinité incorrecte.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 301

Page 177

La pièce xci est une parodie de la ballade cé-
lèbre d'Alain Chartier : II n'est dangier que de
vilain,
qui jouissait dans la seconde moitié du
xv« siècle d'une extrême popularité. Cf. Ballade
des Contrcvérités,
restituée à Villon par M. Bijvanck.
Villon : Œuvres (éd. Longnon).

Page 194

La pièce c est une équivoque obscène sur le
jeu de paume, qui explique parfaitement le double
sens de trippot. V. la note sur ce mot à la p. m
(page S S).

Voici la variante qu'on trouve dans le ms. Reg.
767 (fonds de la reine Christine ; Bibliothèque du
Vatican). « Au fol. 172, dit M. Ernest Langlois,
l'espace laissé pour une de ces miniatures (non
exécutées)
a été rempli par les vers suivants ». (Cf.
les mêmes vers au fol. 94.)

Jeunes espritz, qui ne sçavez comprendre
Comment il fault gaigner le jeu d'aymer :
Le jeu de paulme à tous vous peult apprendre
Que amour se doibt pour l'esteuf estimer :
Le premier coup, que qinze on veut nommer,


302 LE PARNASSE SATYRIOJÜE

C'est le devys ; su baiser, c'est le trente ;
Puis au toucher du tetin à la fente,
Quarente cinq peut conter l'amoureux ;
Mais pour gaigner le jeu qui tant contente
Il faut traper tout droit à l'entredeux.

(Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque
Nationale et autres bibliothèques.
Paris, 1889, p. 51.)

Page 214

Cf. cette ballade transcrite au 1 du ms. fr.
5727 de la Bibliothèque nationale (Formulaire de
chancellerie rédigé par un clerc de l'administration
des finances vers 1483). V. aussi le ms. fr. 6142,
Î9 137.

BALADE

Faulte d'argent, la douleur nonpareille.
Le destourbier de tout esbatement,
A povreté m'a donné accointance
Parquoy je pers tout mon avancement.
5 A moy defBiult sens et entendement,
Et de mon mal nully ne me conseille :
Car chacun scet que j'ay communément,
Faulte d'argent, la douleur nonpareille.


DU QÜINZIBMB SIECLB 3O3

Tout mon maintien, semblant et contenance
10 Sont incertains, et de nul hardement.

Mes jeux, mes diets sont prins en desplaisance.
Quant je m'esbaz, je le foiz fainctement
Et tout me fault porter couvertement
Et en grant dueil, dont ce n'est pas merveille :
15 De tout cecy est cause entièrement
Faulte d'argent, la douleur nonpareille.

Presque à tous ceux à qui j'ay eu fiance
Ay remonstré mon fait secrètement
Ausquelz j'avoye ma parfaicte espérance
20 D'avoir secours et ayde aucunement.
Nescio vos m'ont dit tout plainement :
D'autres assez m'ont fait la sourde oreille.
Ainsi reboute mon cas viilainement
Faulte d'argent, la douleur nonpareille.

25 A mon besoing j'ay bien eu congnoissance
Lesquelz du monde m'amoient parfaictement :
Aucuns qui sont me font belle semblance,
Mais ne me font aucun secourement.
Mon fait est bas ; car tout finablement

30 En dangier suis d'aler boire à la seille,
Moy et tous ceulz qui ont semblablement
Faulte d'argent, la douleur nonpareille.


304 LB PARNASSE SATYRIQÜB

Riz, ditz et jeux mettray en obliance
Si de quibus ne vient prouchainement.

35 Tout, quant que j'ay, m'est baillé à creance.
Point d'argent n'ay, et en doy largement.
Pour dire vray, il advient bien souvent
Que disner n'ay, ne qui le m'appareille :
Par quoy je souffre impacientement

40 Faulte d'argent, la douleur nonpareille.

Se mon désir feult à mon ordonnance
J'eusse des biens pour mon estorement.
Mais, quant je puis, je foiz à ma plaisance
Aucunes foiz plus que commandement.
45 Fructus ventris en est le fondement
C'est le soucy qui par nuyt me réveille.
Pour ce que j'ay continuellement
Faulte d'argent, la douleur nonpareille.

Cf. aussi Rabelais, liv. II, ch. XVI.

Le Duchat cite à ce propos deux chansons,
l'une imprimée à Anvers en 1576 et l'autre à
Louvain, chez Pierre Phalèse, en 1554. Mais le
vers

Faulte d'argent, c'est douleur non pareille
s'y présente déjà comme une allusion. Rabelais


DU QUINZIÈME SIÈCLE

 

cite évidemment le rondeau suivant qu'on lit au
fol. L. 2 d'un recueil faussement attribué a
Pierre Gringore : Bons et très utilles enseignement,
proverbes, adages, auctoritez,
pet. in-8° goth.

RONDEAU DE FAULTE D'aRGBNT

Faulte d'argent : c'est douleur non pareille

Faulte d'argent : c'est ung ennuy parfaict

Faulte d'argent est par diet et par faict

Que bons pions de tristesse travaille :

Quant courroux dort, faulte d'argent l'éveille

Et pour soulas nous l'envoyé par effect

Faulte d'argent, etc. [c'est douleur non pareille].

Faulte d'argent n'emplit point la boutaille
Faulte d'argent rend l'homme tout deffeict
Faulte d'argent homme gras et reôaict
Rend maigre et sec, tremblant comme la fueille.
Faulte d'argent, etc. [c'est douleur non pareille].

C'était d'ailleurs là une plaisanterie fort ancienne,
si l'on en juge par la ballade d'Eustache Deschamps
(Œuvres, V. 93) :

J'ay par cinq ans esté en maladie

Dont mire nul ne m'a voulu guérir

De pou d'argent, on maint homme mendie, etc.

ao


}06 LE PARNASSE SATYRIQUE

Cf. encore :

Remonstrez, en vostre harangue
Que faulte d'argent si m'assault.

(Villon, éd. Longnon, p. 131.)

Page 238

Ce prétendu rondel lait suite à un âictiè :

En povre îoyaulté
En clerc humilité etc.
En advocat eloquence

En vin bonne saveur,
En drap bonne couleur,
En femme contenance.
Ct. Bib. nat. ms. 5727 (v. plus haut) fo 1,

En prince Ioyaulté
En clerc humilité
En prélat sapience.

En chevalier promesse
En riche homme largesse
En herault congnoissance.

En marchant foy tenir
En servant obéir
En advocat loquence.


DU QUINZIEME SIÈCLE 507

En vin bonne saveur
En drap bonne couleur
En femme contenance.

les heures des femmes

Et premièrement :

Veure de matines
Mal parler sur leurs voisins.

Prime
Bksmer leurs maris.

Tierce

Rire et mocquer des preudes gens.

Sixte et nonne
Parler de leurs robes et habillemens.

Vespres

Parler de leur grast b'gnaige afin que les autres
femmes les prisent pins.

Complie

Entreprendre voyage pour talent d'aler.



INDEX

Par M. Paul Leaütaüd

[Le premier chiffre donne Vindication de la page et le
second aile de la ligne.]

aaoc 136. 11.
abas 125. 8.
abattre 72, 3.
Adam Intr. 49.
ades 137. 4.
ades 229, 3.
advertas (Ne) 197, 3.
affiat 195, 15.
affinés 143, 4*
affluber 137, 14.
affublée 203, 11.
afroc 113. 11.

ahart Intr. 11.

Ainsi que dient ceulx qui

Tont chevaucîjee 198.
aisselles 192, 5.
aleguant 178, 3.
à l'esparé 123, 9.
aleure 159, 12.
Allemaigne 195, 5.
Allemandes 178, 7.
lAltissimi 218, 5.
alumelles 192, 15.
ambours 147, 6.


3io

le parnasse satyriqtjb

amboursebier 147, 4.

Ameline 185, 13.

Amiens Intr. 10, 14.

Aminadab 197. 1.

amine 171, 3.

%Amour, désir, regret, es-
poir et dàubie Intr.
46.

amourer 179, 9.

amoureux de l'observance
Intr. 29, 44.

amours Intr. 35, 36.

Ancien Testament 182,1.

andoilles 238, 2.

andouille 121,8; 197,9;
208, 8.

angebt 156, 4.

Angevin 196, 6.

Anglois 195, 3 ; 239, i.

Anjou (Sénéchal d') Intr.
21.

anniquenoque 215, 10.
aourné 173, 9.
Apollo 189, 6.
apopiné 173, I.
Apulée Intr. 2.

apurée 170, 10.
arches 216, 15.
archiers 143,13 ; 169, 7.
arezon 181, 4.
argentine Intr. 46.
argilieres 144, 14.
Aristide de Milet Intr. 2.
Armaignac 161, 13.
armanac 162, 10.
Arnouilet (01.) Intr. t8.
arondeaulx 229, 11.
arquemye Intr. 27.
Arras Intr. 10.
Arsenal (Bibliothèque

de F) Intr. 22.
arser 76, t.
arsure 228, 2.
Artuse Intr. 31, 43.
aspic 162, 3.
assenty Intr. 26.
astie 114, 30.
atelle 142, 6.
atours 192, 9,
*A tout méfiait ne gist que

bonne amende Intr. 48.


DU QUINZIÈME SIEGLE 311

atrille 198. 12.

attourné 173, 3.

jiu jeu dqsoubz la chemi-
née
222.

Auvergne 196, 2.

avallee 163, 10.

avant la main 187, 4.

xAvoir toujours ung pU
derrière Intr.
49.

aydans 157,4.

bac 161, 2.

bac (desmaré) 124, 12.
bacquet (relier son) 155»
14.

bacquier 127, 2.
baculer 123, 20.
bacuUe 66, 8.
Bacus 149, 8 ; 235, 12.
Badebec Intr. 17.
Baillebaus (Jehan) Intr.
10.

baniere 197, io.
barbarin 61. 2.
Barrob 151, 6.

bas (ramboreux de) 143, i.
bas pays (roareu du)

216, 2.
bassee (à la) 144, 12.
basses marches 216, 1.
basses vallées 145, 5.
Baude (Henri) Intr. 5,8,

18, 20, 40.
baulde 144, 8.
Bauldet Herenc Intr. 14.
bauldryer 161, 3.
bayart 146, 15.
Beausseron 196, 4.
Beauvais Intr. 10.
Beauvau (Louis de) Intr.

21.

bec (maulvais) 103, 2*
bec (pendu par le) 104, 5.
behourder 149, 13.
behours 192, 3.
belluté 221, 3.
berle 181, 7.
berlique 128, 9.
beuray 213, 10.
Biernoys 195, 12.


312 LB PARKAS« SATtRlGOB

bievre x8i, 13 ; 183/14.
biUier 172, 7.
bis (gros) 67, 6.
bische 186, 6.
bise (pierre) 125, 12.
blans 156, 16.
Blaru (Jehan de) Intr. S.
blasonne 108, 8.
bfcc en bloc 113, 9.
bloc 137, 11.
Blois Intr. 5.
Blosseville Intr. 4, 6,28,
*9> 30, 31, 32, 33i4»r

42,43,44,4*.
boce 97, 10.

ifosr* 5fl«5 joi/ chevau-
cher sans stUé
14T«
bonharde 124, 6.
bont (donna le) i*ir« 24.
bordelieres 144, 16.
borgne (loger mon)

219. S-
borgne (poulain) 66, 2,

bote (graisser la) 100, ft.

bouatier 128, 21.

boucan Intr, 24,
boücön 195, a.
boudiné XJ9, J. ' *- . ■
Bourbonnoys 1951, i<y.
bourde 200, 6.
Bourguignon 161, 13.
boussac 16 iv ia.
boute saque £oe, m
bouton Intr. 49. ;
braies 144, 4^ 14^ 4*-
bran 220, 10.
brandons 201, 6*
brassin 147, t ; 17CS 13.
brayere 116, 7. 'J:
brentttiers 157, 13.
. breneuse 135, ; '
Breton 195, 1.
bren-a cjner 1*3, 14.
bric 161, lu
bricnrtrtd 147,
BridoréIntr. 4,*, 32,43.
bricmart Intr*. 13; ^
brocque 127,12^ 156,14.
brocquette 156, 17.
brodeur; 24; 39.


£Ç Q*roiZli*B SIÈCLE 313

brodiers ja$, to*.
Broiard (Malst re) lé^ia.
broquc Intr. il ; 2*5* 6*
broude 144. 7.
broudicT 124,,5; I44>3-
brouet 122. 2*
brouoit 85, 9,
brouyt 88, io.
bruar 128, 20«

bniyse i.U, 5.
bruyne Intr. 46,

buirctte 147, 14.

buse Intr. 46.

busquiez 146. 3.

Byvanc)c(W. G. C.)****

3, S, 9. *3t l6' 47*

cabas 125, 8 ; *4J* 3»
cabillaux 157, 2.
cachemarees i45> ao»
Calais 156, 5.
Cambresis 157« 2*
camejme22i, 13«
Campaux (A.) A*\ 3*>

37. I», 39.49»

cajntole (bouter le pou-
part dans le) Intr. 15.

caque 135, 18; 205,-2.

carcas 83, 1.

carmes. 193, 6.

Carmina Burana Intr. 2 ;
10.

carolle Intr. 15.

Car on n'y poeult logier

que roix 151.
Car plus ne puis de taille

ne d'estoc lés.
Cathelongne 19s, 14*
catimini 21&, 1.
Catulle Intr. 9.
cauteiies 192, 6.
cayemant 15, 8.
cayeman t de balte Intr. 15.

cela (faire) 56,1; 74, t ;

125.6.
cervoise 147. 2.
Ce sont les botines Gasdthr

59» 8.
champions 169, 3.
chandelle /»/r. 29.


314

LB PARNASSE SATYRIQTJB

chanues 210, 5. claque 135, 10.
charbonnee 185, 8. die 114, 31.
chardon 185, 10. clicqueté 124, 18.
Charlote 100, 6. clocque 127, 4 ; 128,21.
charron Intr. 12. cloistriers 145, 7.
Chartier (Alain) Intr. 21. cloque Intr. 11.
chasieuse 176, 1. clove 136, 20.
Chastellain (G.) Intr. 7, " coac 113, i.
46. cocquars 143, 6.
chatemite 84, n. codoignac 162, 2.
chequars 146, 6. coing 148, 5.
cherdre 147, 7. cointe 175, 9 ; 178, 10.
chérubin 171, 17. Colin Ploiart 146, 14.
cheu 127, 9. compris 163, 5.
chevauchée 198, 16. conardise 126, 4»
chevauchier 190, it. con batre 190, 3.
chèvres 184, 6. conduit 211, 3.
chevriers 195, 17. coufitcmini 218,11.
chiere 184, 5. connilz 183, 6.
Chine 186, 8. contenement 182, 11. '
chouquet us, 6. contifs 145, 18.
chucre 122, 14. convers 195, 14.
cimbale Intr. 15. copie 169, 2.
citolet 147, 4. coquarde 123, 15.
clappier 123, 2. coqueplummet 147, 5«

DU QUINZIÈME SIÈCLE 31$

coram populo i$8, 8*

corde 179, 8.

cordelle 119,12; 171,10;

190, 18.
cornettes 156, 17.
cornez 146, 2.
coronné 174, 11,
corset 102, 8.
coste 173, 10.
cotelle 219, 8.
coulpe 226. 4.
couplé 195, 16,
couriz 178, 2.
couronnes 157, 10.
courraygeurs $5, 11.
courtault 53, 1.
crac 161, 5.
crapault 130, 6.
craulieres 144, 17.
crennequius 143, 14.
crevaces 216, 4,
crevache 128, 13.
crevices 233, 4.
cric 161, 3.
croc 162, 6.

crocqué 139, 6.
croie 160, 6.
croix 155, 13.
croque 215, 14.
crouste 200, 11.
croye 144, 9.
cruppe 144, 1.
cruppee 203, 21.
cuaignon 127, 3.
cuit (moulu et) 185, iz.
cydre 147, 7.

dadier 124, 8 ; 143, 17.

dagues Intr. 47.

dalle (emplir ma) 147,9.

danger 91, 8.

dangier Intr. 36; 102,

11 ; 185, 2.
Danthe (Pierre) Intr. 6,

7, 28, 46, 50.
dard Intr. 30.
Dareraberg Intr. 14.
debave 131, 2.
debifee 176, 2.
décapité 189, 7.


le parnasse satyriqde

deciré 181, I.
déduit 2ii, io.
dejointe 175, 4. ,

demy gros 157, 8.
derilinquas [Ne) 197, 15.
dervez 138, 9.
Deschamps (Eustache)

Intr. i, 16, 20, 21.
deseuré 240, 11.
desmygnyay 129, 5.
dessur 235, 2.
destienge 187, 6.
destouppa 116, 5.
destourbes 214, 10.
desvoie 146, 6.
*De tous ceulx là c'onques

congneu 173.
Deun% laudamus 201, 5.
devies 145, 17.
dez 139, i.

Didot (Catalogue Amb.

Firmin)(i88i)r,f/r.i9.
Dieu 186, 17.
Dieux Intr. 33.
dominé 188, 10.

Douai Intr. 10, 13,
doubles 157, 6,
doublettes 157, 7.
doz fins 155, 8* .
dragee 162, 2.
ducz cas 156, 5.
Uun amoureux quand il

est escondit Intr. 49.
duppes 123, 14. _
dyable Intr. 33, 41.

ehen 91, S •
eiz 127, 2.
électeurs 155, 10.
elongeris (Ne) 197, 11.
embesongné 174, 1. ,
embesongnie 226, 18.
emble-coc 137, 1.
embouschee 198, 13.
emburelicoque 215, 1.
encroque Intr. 11.,
endraque 13^ 15.
enfroignie 127, 6.
engaignye 127, 7.
engien 169, 14.


DU QUINZIEME SIÈCLE

317

engin 161, 4.
enharnachee 198, 6.
En menant la vie gaudium

153

enmende 101, 13.
enquaise Inlr. 11.
ens 127, 12.
ensainte 177, 6.
entree 159, 6.
entremetz 199, 1.
entreoeul 159, 7.
Envers amours dont Von

ne peult joyr ïntr. 46.
Envers amours qui bien en

sut jouyr Intr. 49.
en vis 146, 6 ; 240, 6.
Epitaphe de Triboulet

(U) Mr. 50.
Ernoul 217, 9'.
escaboc 114, 19.
escàloflfes 114, 26.
eschec et roc 162, 11.
eschever 127, 9.; l.
eschic 114, 34.
eschielles 195, 2.

eschine 185, 7,
escoliers 230, 3.
Escos 184, 3.
Escossoys 195, 4.
escot 239, 6.
escourre 144, 9.
escoux 203, 6.
escu Intr. 37 ; 156, 13.
estes 193, 9.
eslumine 170, 19.
eslun 158, 18.
Espaigne 195, 6.
Espaignol Ifitr. 25.
Espaignole Intr. 17,
espany 89, 13,
espec 114, 1.
esperon 182, 2.
esquart 178, 1.
esratez 146, 2.
essore Intr. 23.
essoré 123, 20.
estamine 221, 3.
esthomac 161, 4,
estoc 136, 1 ; 161, 8.
estoré 123, 21.


3l8 LE PARNASSE SATYR IQXJE

estours 192, 11.
estrader 88, 3.
estraingnant 208, 14.
estriz 240, 4.
estudie 184, xi.
estuves 164, 2.
Et sy ne puis ne garir ne

mourir Intr. 49.
exiIias(Ne) 197, 13.
expectans 55, 14.
extoUas (Ne) 197, 13.

fade 182, 8.
faguenas 83, 1.
faitiches 149, 13.
fameilleux 145, 8.
fangier 135, 16.
fardé (visaige) 140, 1.
fatras 140, 9.
fatrouillier 144, 14.
faulte d'argent 214, t.
faulveau Intr. 28.
fée (fist la) 202, 5.
fendure 228, 9.
fendus 146, 3.

fenoys 19$, 18. ?-

fente 194, 5.

fetis 113, 4,

feu (Saint Anthbine)

233, 6.
fie 114, 3.
fie Intr. 11.

Fier et puissant, c'est pour
ung roy de France Intr.
46.

figue (faire la) 70, 2.
Filleul (Jehanne) Intr. 6,
41.

filz lippus 156, 6.
fine 185, 6.
flac 114, 27.

flacon (fermant à vis)

234» 1.
flagol 215, 3.

flajau 143, 15.
Flamandes 177, 4.'"
Flamens 195, 7.
flammicque 128, îi.
Flandres 16*r, r4.
flaque 134, 6; 13$, 16


DU QUINZIEME SIÈCLE 319

florettes 156, 11.
flouree 147, 12.
flouris (jours) 191, 9.
flouries 178, 5.
foingnars 88, 8.
foiratiers 157, 12.
forest de dueil Intr. 30.
forest de longue actente

Intr. 32,33,42,43,45.
fosselu 159, 9.
foulons 152, 9.
Fouquet (la pitié) 115,8.
fourbisseur (de cuirasses)

143, 2; 1)6, 13.
fourdine 147, 2.
fourreau 86, 8,
fouterie 89, 11.
fraing 198, 1.
France Intr. 38.
Françoys 184,3 ; 217,10.
Francs 155, 6.
frayé 165, 11.
Fredet Intr. 4,29,32,44»
fredon 186, 16.
fricque 127, 3.

fromage 182, 9.
fromagier 156, 4.
froye 160, 10.
froyer (son trau) 127, 10.
fruans 144, 13.
fueillee 201, 7.
fumée 81, 13.
fuyre 93, 3.
fye 132, io.

galant 147, 3.
galiers 230, 9.
galin gallant 132, 1 ;

133, 8.
galine 172, 5,
gallemars 72, 11.
gallois 209, il.
galoys 202, 2.
garces 216, 8.
gard'derriere 195, 5.
garnison Intr. 39.
Gascongne 195, 13.
gaudtamus 201, I.
gaudium (la vie) 153, 8.
Gaultier (botines) 59.


PO LE PARNASS« SATYRIQTJB

gaupe 123, i.: .
geline 186, 10. y
genevres 184, 10. _ :
gigos 156, 14.

glay 147» **• -~i .r.;-'
glic 162, 1. , ;

glot 177, 12.
GodcfFroy 217^ n.
godet 212, $.< ( (

godine 186, 15. : :
godinette 118, y> :kv<>\
gorge polie 203, 13,
gorgias55, 10; 230*» u\

goudalle L42* It, ^
gDuge^6i^,$ 5 1*7» fft

x69> ?r
goux-203^ 14« , .

grain 20$, I2f r::r r

grains $5, 1.3. . ,v.
gcèlntr. 3$.
Grec 113,,16* - .rir
greive 159, 1.1

gres H3x.l5-- : l
gresset 64, 6.

grey Intr. 2^ j on..;

griffons 144, 94p, -
gririgaulâ>i44,5-
groio I99,J,
groing 1.29, 5».
groselle 8f, 5«"
grousler 222,7.
grue 158«, V
gruvollees 145, 2>; ; •
guect iw/r- 33»
guerdoqni iftfr. .35« 3&
guestres 182%-6.
gueullee 120, 4^ . -, .
Guichard Intr» 25»
guilUlmus 1%% it. ,,
guisarmes'190* 14»
Guise (Antoine de) Z**r»
4,6,24.26,29,3U4fc
guoudin I73i 5» -, 1

hacquebart. 147* rf». j
hacquenee 19$» I;«
haise Intr. i\K l •
haitiez 129» I. T
hanaps i|9>$- .
hanche 162,6.


OU Q.UfNZfÊMB srÈCLB 321

happée 171, 12.
hardia 156» 174-
harnas 140, 2 ; 146, 1.
harnoitz 197, S.
harnoys Intr* 46*
haterel 158, ï$. "
hauberjon 156, S.
hec nf> M-
Hécart J»/rv k>, ï2.
Helaine 226, 14.
Hennon 173* 9.
Henry 2*7, 9.
hérisser 185, 7.
hochant 133, 1.
hochier 143, 17.
hc4a 99, 9.
Hongrois 152, 10.
houe ii4> 2,
houppendalle 147, 6.
hourdons 144, 4.
houseau 182, 6»
housseur dé rnyr 145, a.
houste Intr, rç<1
Houzeau 6d, 2t.
hue 113, 10«

hucha 203, 12.
huche 200, 4.
Hugue 217, xo.
Huiine 186, 1.
hune 123, 10.
hurs 200, 6.
hurte 205, 2.
hurté 124, 20.
hurtebillier 172, 8.
hus 201, 6.
huttin 171, 20.

Il ne lui fault sans phts
rien que la mort &i.

il West digne eVaUr en
compagnie
139.

ingrossamini 218, 7.

instrument 141, 10.

inte 127, ii.

jambillier 172, 7.
jambons 12t, 8.
Jammerte de Nesson Intr.

4f 29.
janvier 191, 3.

az


322 LS PARNASSE SATYRIQJJB

Janot (Denys) Intr. 49,
Jaque (Dame) 135, 13.
Jaquemart Intr. 15.
Jaques (Monseigneur)

Intr. 32, 43.
Jardin de pîaisana Intr.

io, 22.
Jaunice 122, 5 ; 232, 5.
Jehan 217, to.
Je la trouvay doulce comme

un chardon 185.
Je ray chassée et ung autre

Va prime Intr. 46.
Je meurs de soif auprès de

la fontaine Intr. 46.
Je n'en dy plus : du reme-
nant me tais
226.
Jennette 172, 9.
Je prends congié de la court

à ceste heure Intr. 49.
Je tun plus beUe sur toutes

Anlhoinette Intr. 48.
Jaucourt Intr. 4,6,31,3 3.
joaye 179, 11 ; 183, 7.
joint 173, 4.

jointiz 159, 6.
jon (vert) 1 j6| 7.
jouster 146» 19.
juc 114. 3S-
Judo 149, 8.
jus 146, 11.

Katherine 1816, 17.
Köhler Intr. 20,

lac de lermes Intr. 4a.

laisarde 124, 4.

lame Intr. 30; 175, 6 ;

180, 10.
lance 93, 9.

Lancelot du Lac 161, 7.
landye 131, 2.
Languedoc 161, 14.
Langues envieuses (Bal-
lade des) Intr, 21.
lardé 139, 11«
lardée 78, i<
laronchieux 137» I.
Lasphrise Intr. 3,
lassus 201, 10; 221, 7.


du quinzieme siècle 323

latin (parler) 171, 16.
lavendes 178, 5.
lavendiers 143, 16.
lecherie 177, 13.
Le Franc (Martin) Intr.

6,43-
lentilleux 61,3.

Le Roussellet Intr. 5,

23, 36.
Lesdain 156, 6.
Le Sénéchal Intr. &, 31,

42.

Le serf voilant sur royalle
montaigne Intr.
47.

Les tavemiers qui brouillent
nostre vin Intr.
30.

let ton 157, 13.

liches 149, 11.

Liege 155*

liepart Intr. 15.

lignage 225, 3.

Lille Intr. 13.

limace Intr. 15.

limon 144, 16.

lo 188, 6.

locque 127, 2.
loffoe 123, 1.
logis 195, 4-
logye(lapyeest)i7i, 19.
Lombardie Intr. 24, 47.
Uomme esgarê qui ne scet

où il va Intr. 49.
Longnon Intr. 3, 20, 46«
longuevie (bailler de la)

89. 7-
loque 215, 7.

Lorraine (Jehan de) Intr.

4, 29, 44.
Lorrayne (coilles de)

196, 8.
loudier 124, 7.
loudiere 76, 10 ; 116, 4.
loup garoux 202, 8.
loupz 146, 18.
Lourraine 97, 9.
Louvyés Intr. 24.
Louyse Intr. 39.
lue 197, 16.
luyter 186, 11.
lyars 156, 10.


3*4

LE PARKASSE SATYRIQÜE

lye 170, 3.

Lyraosin 195, 15.

Lyon rampant on cruppt de

montaigne Intr» 46.
Lyons 156, 1.

macquerelle 119, 5.
mail Intr. 12.
mailles 156, 8.
mailliez 146, 3.
main (avant la) 84, .1.
maire 225, 3.
maljoingt 72, 9.
mallebouche 103, 1.
malle heure 188, 2.
Manceau 196, 6.
maque 13$, 2.
maquette 14$, 1.
raaree (chasser) $9, 2.
Margot (Ballade de la

Grosse) Intr. 6, 11,

12, 13, 16.
Marie (royne) Intr. 24.
marionnettes 157, 1.
marpault 53, 11.

marque 123, 1.
mars 139, 4.
mastin 170,* 12.
mat^s 145, 8.
matz 231, 12.
melice 232, 14.
memineris (Ne) 197^ iou
mercerie 80^ 14.
mesrhinc 185^3 ; 220,8.
meschinete 2081 1.
Meschinot Intri 6,
mescroie 160, 2.
meselle 134, 1. .
mesnage 182, 12.
Messaire 195, 2.
Messinot Iutr. 42.
Metz 97, 9.
Michault 130,7^
Michellon i£6, 1.
midieuz 85, 11.
miné i88t 12.
mines 171, 3. ,
Molain 151,9.
MoJinet (Jehan) Intr. 16,
19, 20, 46.


OTT Qpïthtkbtt SIECLE

Mol lit, Mancs draps, et

parfonde escuelle 190.
Monbeton Intr. 4, 29,

30, 41, 44.
Monlouy Intr. 26.
monnoies 155,
monstre 145» *4»
Montaigion (de) Intr. i.
montaigne de tristesse

Intr. 31, 42, 44.
moricaude 57.:
morisque 6r, !.
motte 194, 3.
moulin (moudre en vôtre)

89, 4.

moulin à vent 220, 7. *
moulu 185, M.
moustarde 229, 10.
moustarde (aller à la)

81, 8.
moustiers 155/13.
moutons 156, 12.
moye 226, 4. !
muguet Intr. 4$.
multiplicaminl 2ï8, 2.

mus 201, 2.
musant 143, 9.
museau 182, 8.
musèl (rouge) 212, 6.
muser 90, 2.
musse 200, 2.
my 128, r.
mynonne 108, 1.

Naason 197, 1.
narinee 17O, 7.
navigé 231, 10.
Ne jeu que de cul et de

pointe 177.
nique (faire le) 127, 13.
Nobles 153, 5.
noc 137, 21.
Normandes 177, 5.
Normans 195, 8.
Nostre Dame 99, 11 ;

174, 5 î t75> î-
nourrice 232, 1.

novissez 151, 1 r.

nulluy 227, t.


326 LË PARNASSE SATYRIQPB

oignement 228, 4.
oingt (vo moulin) 22 r, 13.
ointe 175, 1.
oie Intr. 15.
Olive 219, 2.
on\e hains 157, 2.
Orange (René <f) Intr.

4, 30-
or de touche 157, r2.
ordonné 174, 3.
Orléans (Gharles d1) Intr.

3, 4, 5, 6, 17, 25, 28,

29, 31» 32, 34.37»
4L, 42, 44.
Orléans (Mad. d') Intr.

33» 43-
Orleens /«/r. 24.

Ormes (Gilles des) Intr.

4, 5. 6,23,33,45,47.
ortaulz 159, 6.
Orvilier (d') Itrir. 37.

os 183, 1.
ottroyer 159, r 3.
ouan 136, 13.
oysons 19$, 18.

paillart 129, 3.
paleteau i8r, 3.
Pampelune 124, 13.
panas 140, 4.
pance 163, 2.
pant 209, 3.
papelarde 125, 3.
papillier 172, 6.
Papillon (Marcde)/itfr. 3.
pappie 169, 4.
paradis Intr. 45.
Paris 226, 14.
Paris (Gaston) Intr. 10,

11, 13.
Parlement 182, 4.
Parfaicte en biens serait la

plus du monde Intr. 46.
parsieux Intr. 19.
Pasque 135, 11.
Passe-temps Intr. 22.
patac 113, 3 ; 162, 9»
patelineurs 55, 6.
patin 173, 4.
paulme 139, 1.
paulmee 131, 3.


DU QUINZIÈME SIÈCLE

ptuth Intr. u.
pavillon Intr. 37.
pce 113, 2.
pèlerin 174, $•
pellaiges 195, 8.
pelletiers 15$, 8.
pellice 233, 5.
peneau 86, 1.
perré 147, 6*
Perrenot Intr. 7.
Persant 146, 12.
pertuis 13$, 1.
pesas 22i, 10.
pesiere 221, 7.
Pétrac (Maistre François)

162, 4.
Pétrarque (Philostrate de)

Intr. 21.
Piaget (A.) Intr. 20.
pic i6(, t.
Picardye 195, 10.
picque Intr. 25 ; 199, 7.
piergne 176, 1.
piet au vert 147, 17.
piétonne 107, 8.

327

piffres 152, 10.
pigeons 229, 11 •
pilles 15$, 14.
pingon 121, 14.
pions 169, 7.
piperie 89, 6.
pis 159, 3.

pisse en son soukr 222,1 o.
pisser contre le vent

214, 3-
placques 156, 15.

planiere 201, 3.

planter 125, 9 ; 146, 7;

178, 9.
plaque 12, 9; 135, 1 ;

205, 1.
ploustre 143, 15.
plue 113, 12.
Pluto 189, 10.
pocque 128, 12.
poictron 123, 20; 127,

12 ; 131, 6 ; 145, 2.
pointe (coups de) 175,5 ;

177, 8.
poist, 114, 34«


$28 LB YJULNJfSSB SATVRSQjDB

poitrasses I43>4*
police i2i, 12.
polluas (Afc) 197, 14^ - >
Ponthoise Intr. 15,
popin 17a, 12.
poque 215, 11.
poree 223, 6.
pot 156, 3.
potagier t?6, >
ponil is8, 12.
pou part (Boater ton pow-

part dedans mon cajri*

tole) Intr 4 13,
pouppee62, 4.
Pour aller quant la court

faudra Intr. 48.
pourgaulde 123, 16.
pourluant 123, 14.
Pour paix avoir et pour

maintenir joayc 179.
pourpoint 168, y.
Poytevin 195, 16.
preceux 146, 10.
preu (bon... vous lace)

109, 11.

Prévôté de Paris ffÄr. §.
Prince de àottesrafcra-

reuses /fsfr. 14: ;
privez 146, 2.
proicias \Ne) .ifö ua; 1
professes «145* 7. ' '■•<•'
puptes(Ne) 197,7^1
Puisse mourir quitmpstobe

la paix IntKffï :. :
puree 1.70, 11. - j •
pute 86,,2. i.t J:.

Puy 13S. 15 ; i«6v f 5^
pye 169, l; 17a, ix.
Quand je me puis lâgkw\en

son hostel 'J4«
Quand les femmes: ne smi^
dront plus parier Intr. ^
quando (Ne)
197« 2.
quarrees 14$,- 18.
quesmandfis 177, 15*
queure £27, 8. v.
queutte 147^ 1. ^ ^
Qvt aultruy blasmè sans

raison Intr J*)0.
Quicherat Intr. 18, 20.


ou ojuhzzsmb siecle 3*9

Qu'û est bien fit qui eh

femme se fye Intr. 49
quoquins 177, 15.

Rabeku>/ff/r. 17.
raderchye 133, x>
rsddfl79r5.
radouber Intr, 11.
raffardnt 78, tu ,
rafBeuse 134, 10. x
ramboreux 143, 1. ;
ramponoer 222, 4.
raouet 127, 5.
rapelaiz, a.
raplaque 13$, 4.
rayes i44> 6.
Raynaud (Gaston) Intr.

3> 4, h
rebec 114, 28«
rechignier i8$r 7.
redoublet ioo,
remis 91,. 12.;
regardure 158, 18»
Régnier (Matfaurin) Intr.

2> 9-

requignyei27, 5.
Renan Int. 14^
renais; (escorchier) 172^
11,

rencherie 89, 1.
restoupés 132, fi ; 133,6.
Restoupés, car je n'eu veä

plus 133.
revoces (Ne) 197, 4.
ribotte 100» 9.,
rte à rie 113, 6 ; 161, 9»
rides 157, 5-
riffliez 146, 8V.
rigaugie 171, 22.
rigoiiee 122,4.
rippopé 147, 5.
risée t$8, 18.
Robertet Intr. 6, 20, 44.
Robin 171, 18.
roc 114, 34.
Rochelle (la) 130, 4.
rochinet 146, $.
Roi (le) Intr. 36.
toie 153, 3 ; ico, 4.
roix 151, 8.


3)0 LB PARNASSE SATTRJOJDE

Romains 155, ^. Saint-An thoine (le fen)
rondeaulx 229, r. 81, 4.
rongneuses 156, 15. Saint-Françoys 208, 6.
Rothschild (de) Mr. 1. Saint Jaque 134, 8.
rouarde 127, 6. Saint Mallo 188, 14.
rouges 157» 7« Saint Poul no, 8.
rouppie 169, 5. Saint Vallantin 173, 13.
roust 114, 34. saime 127, 7.
Roy 169, i. saisine 186, 13.
royaulx 155, 9. salle 178, 10.
roye 146, 7. salutz 156, 2.
Roye 144, 11. Sansson 170, 4.
roys 209, 6. Santé jeunesse et paradis
rué jus 146, 13. Mr. 50.
ruez 169, 10. santieu 147, 18.
ruit 186, 5. saoulés 239, 16.
rus 201, 7. sapions 169, 6.
rusterie 133, 7. saque 205, 5.
saquement 182, 16.
  sauge 114, 30.
sace Mr. 14. saulce 229, 10.
saint (le fen) 233, 5. sautdars 145, 16.
Saint-Amant (Pierre de) sault 199, 7.
Mr. 8. saulx 156, 7.
Saint-André 155,9. Scipions 169, 8.

DU QPIMZDtlfB SIBCLB 331

Se il n'eust m si jaune le

visaige 181.
seing 187, Mh
selle (chevaucher sans)

14t» 8.
sepmaine 97, 6.
séquelles 193, 7.
Serventois el sottes chansons

Intr. 10.
servoise 114, 32.
seulx 119, 13.
S'il n'a des biens, rien

prisé ne sera Intr. 4Ä.
simul (Ne) 197, 6.
Si tost comme on parle

d'escot 259.
Sitoust que ma bource aies

fièvres 183.
Soit honoré qui empeschela

paix Intr. 47.
Songeons(Oise) Intr. 10.
sote balade Intr. to.
souef 78, 5 ; 198, 7.
soufflez 146, 8,
Souïce Intr. 17.

soullas Intr. 38.
soullie 13$, 16.
Souysse 195, 12.
Stockholm Intr. 20.
sue 110, 8.
surdl 158, 12«
surcot 240, 10.
symphonie 180, 13.
Syon 153, 14*

Table Ronde 101, 2,
taille 136, 1.
Taillevent (Michault)

Intr. 22.
taint 173, 7.
tainte 178, 6.
tambrelicque 127, 11.
tanniere2i3, 5.
tappe 127, 11.
uppes 128, 16.
taque 20s, 13.
tardaveris (Ne) 197, 6.
Tardif Intr. 47.
targer 187, 3.
targes 156, 13.


Li *AltfcÀS*E SATVÄICiüE

tartarin 61, i.
urtes 229, Ii.
utin ioö, s.
tau 129, 5.
tavernes 224, j.
teneur 235* 1. 1
tengnense 134, 1.
tesniere 103, 10. •
testars 157, 3.
testée 223, )o.
Tbérînes/*i/r,
lîterouenne 15 5 ; 7* c
Thierry 217, 10.
Thomas (A.) l*tf* II.
Thuasne (Louis) JnJr. 13
tigneuses 156/16.
tintin 171, 21, .
tfeon Intr. 46. 1
tolu 181,n.
Torcy (de) Intr, 4, 30.
Tost est détruit quiauljruy
veult défaire Intr.
49.
touaille Intr. 15» ^ - '
tournois 156, 9. '
tours (amouretrx) »95; u

tousdis 259, 12.
toyson 197," 3.
trae 161, io:
trader 180, 1.
tradideris (Ne} 197, 7. >
train 205, 4.
traittis 159, to.
trappaude 127, 6.
trébuchier 172, 10.
trébuchiéè 146, 14.;
treschez 158, 13;
Trésor des Chartes Jfcfr.
12.

Triboulet (UËpitaphe de)

Intr. 50.
tripe 176, 4.
tripe de vaque 134, 5.
trippot S5, 4.
Trois cent cinquante roh-

deâux $ amour 'Intr. î-8;

23, 24, 26, «8, 33,

35,40^ - ' \[

troque 215, l;
Troye 226, ï^.
truandes 177, 7:


DU QUINZIEME SIÈCLE 333

Trubert 217, c>
Turqz 171, 7.
tyngre (monseigneur)

196, 2.
tyran né 188, 7.

Une attdouille à faire ftp»
pois 208.

Vaillant Intr. 4, 6, 30,
31, 32, 42, 43, 4J,

vaine (serrer la) 97» 3.

Valenciennes Intr. 10,

Valentine Intr. 45.

vaque 205, 6.

vaultes 146, 16.

vaultiz 159, 8.

vayre 182, 4.

velimeuse 134, 12.

Venus 146, 10 ; 149, 8 ;
180, 3.

Venus (Hsle de) 231, 2.

Vérard ( Antoine) Jn*r. 22.

verge 180, 6.

verjus 229, 10.

vert 156, 7.
vespree 202^ 7.
viaire 118, 10 ; 159, zi.
vielle (mis sous, le banc

ma) 191, 8.
vieulz gros 157» 9.
Vigne (An4ré de la)

Intr. 16,
villenye 23,6, 1.
Villon Intr. 3,4^,7,8,

IS> 21, 32, 34»

37> 38, 39.47.48,49-
vinee 201, 3.

virely 21$, 3.
V..-t U4, 5-
viviers 144, iS-
vo 221, 13.

Vuatier Maqueau Intr. 13.
Vulcan Intr. 46.

wacarmes 193, 10.
wrancel 129, 4.

ypocras 178, 6.
yrés 240, 1.
yvoirre 169, 17.



»

En vente â la Librairie H. Welter â Paris. (W)

KPTI1TAAIA

Recueil de documents pour servir à l'étude des
traditions populaires. Tomes I à IX. In-12, toile
rouge. Heilbronn, 1883-1889. Paris, 1897-1905.
Très rare..........35o fr.

Sommaire :

— Tome I. In-12, toile.....Net 5o fr.

Contient : Contes secrets traduits du russe. — Norwe-
gische Märchen und Schwanke. — Trois contes picards.

— Devinettes et formulettes bretonnes.

— Tome II. In-12, toile.....Net 5o fr.

Folklore de la Haute-Bretagne. — Contes picards. —
Schwedische Schwanke und Aberglauben aus Norland.

— Literarnra popular erotica de Andalucia. — Some
erotic folk-lore from Scotland. — Dictons et formulaires
de la Basse-Bretagne. —An Erotic English dictionary.—
Trou contes alsaciens. — Le poskocmka des Serbes. —
Glossaire cryptologique du breton. — Wesh jEdoeology.

— Tome III. In-12, toile.....Net 5o fr.

Contient : Le gai chansonnier français. —Welsh Folk-
Rhymes. — Spigolature Siciliane. — Volksüberlieferun-

{jen aus Oesterreich. — Contes poitevins. — Contes de
a Haute-Bretagne. — Blason erotique de la France. —
Vasconicx lingua; erotici glossarii tentamen. — Amulet-
tes antiques. — Bibliogr. des dictionnaires erotiques. —
Piosenski polski. — Contes divers et Varia.

— Tome IV. In-12, toile.....Net 5o fr.

Folklore polski. — Contes polonais. — Vierzeilen aus
den ôsterr. Alpen. — Novelli po pol a ri umbre.— Novelli
popolari toscane. — La tentation du Confesseur. — The
Welshman's lament.— L'étron parlant.—Contes flamands
de la Belgique. — Les testicules dans le langage familier
flamand. — Contes du département d'flle-et-Vilaine. —
A schoolboy rhyme. — Varia.

— Tome V. In-12, toile.....Net 3o fr.

Contient : Folklore de l'Ukraine (usages, contes et


légendes, chansons lyriques et nuptiales, blason popol.,
proverbes, devinettes, jurons). Folklore de la urande
Russie. (Contes, chansons, proverbes et dictons). —
Folklore polski. Folklore polonais. — Folklore slave de
la vallée de Resia. — Folklore de la France (Hautes et
Basses-Pyrénées, Haute-Garonne, Ariègc, Gers, Tarn-
et-Garonne, Charente, Corrèze, Vienne, Deux-Sèvres,
Vendée, Lyon, Côte-d'Or, Jura, Doubs, Vosges, Pas-de-
Calais, Seine-Inférieure, Loiret, Seine-et-Oise, Ille-et-
Vilaine). — Paroles facétieuses mises sur des airs de
chasse.

— Tome VI. In-12, toile.....Net 3o fr.

Glossaire cryptologique du breton. — Detti a mezza
bocca raccohi nella provincia d'Alessandria. — Note
allègre. — Mélanges de Bulgarie. — Die Zeugung in
Sitte, Brauch und Glauben der Südslaven. I. — Varia

— Tome VII. In-12, toile . . . . Net 3o fr.

Contes flamands de Belgique. — Mélanges polonais
et russes. — Varia : 1. Un usage de guerre; 2. Helle-
nica ; 3. Italicum e latrina. — Die Zeugung in Sitte,
Brauch und Glauben der Südslaven. II. Lieder : erste
Fortsetzung. — Contes de la Croatie et du Monténégro.
— Chistes y desverguenzas del Rio de la Plata.

— Tome VIII. In-12, toile .... Net 3o fr.

Chez les Wallons de Belgique. — Die Zeugung in
Sitte, Brauch und Glauben der Südslaven. III. Lieder
(Schluss). — Glossaire cryptologique du breton, 30 sup-
plément. — Folklore de 1 Ukraine. Usages, contes. —
Epigraphie latrinale.

— Tome IX. In-12, toile.....Net 3o fr.

Anthologie Satyrique du XV* siècle, publié par
M. Schwöb. — Sodom, by the Earl of Rochester. Zum
ersten Male herausgegeben nach einer Handschrift in der
Stadtbibliothek zu Hamburg, von Dr. L. S. A .M. von
Römer.

En préparation pour paraître fin igo5 :

— Tome X. In-12, toile.....Net 3o fr.

Contiendra : Folklore et Contes de la Picardie, recueil-
lis par M. A. Ledieu.

Imp. A. Lemercier, Niort,


ROCHESTER'S SODOM.



Rochester's Sodom

Rcrauegcgebcn nach dem /t*
fiamburger Manuscript, mit
einer 6inleitung von

L. 8* H. JVÏ. v. Römer, med«
docte, Hrzt zu Hmsterdam.

parte
Verlag von !>• Weiter
1904



EINLEITUNG.

Infolge der Liebenswürdigkeit der Verwaltung
der Hamburger Stadt-Bibliothek, welche mir erlaubte,
das sich in ihrem Besitz befindliche Manuscript zu
photographieren und zu studieren zum Zwecke einer
genauen Analyse der sittlichen Verhältnisse während
der Regierung Carls des Zweiten von England, ist
es mir möglich, nachstehende Schrift des Grafen
von Rochester zu veröffentlichen. Die Bedeutung
dieses historischen Documentes erschien mir so
wichtig, dass ich der Wissenschaft einen sehr grossen
Dienst zu erweisen glaube, indem ich dasselbe
durch diesen Neudruck den Forschern leichter zu-
gänglich mache, und gleichzeitig durch diese Ver-
vielfältigung bei einer möglicherweise eintretenden
Vernichtung des seltenen Manuscripts — des Fatums
aller Documente — dasselbe wenigstens vor gänz-
lichem Verschwinden behüte.

Pisanus Praxi giebt in seiner „Centuria librorum
absconditorum, London, privately printed, 1879", die
folgende bibliographische Notiz (S. 326—345):

„This play was no doubt printed in the year


VI

EINLEITUNG

Indicated above and in 8vo., bat it appears to be
entirely lost in that form. I have every reason
to believe that a copy existed in the Heber
collection, which together with one or two other
obscene works was destroyed by the executors.
I do not then know the work in a printed form,
but I have had the opportunity of inspecting
two MS. copies. The first is in the town library
of Hamburg; it is the size of a small 4to, and
has 39 pp. written on both sides; the writing
is bad, carelessly done and the MS. is full of
errors; it seems to have been made by one
imperfectly acquainted with the English lan-
guage, probably by a German; it is bound up
with another MS.: Beverlandi Oda Oxoniensia.
This volume belonged formerly to the biblio-
grapher Z. C. Uffenbach of Frankfort on the
Main, whose books, at his death, passed into
the possession of Professor Wolff, and from
htm to the Hamburg Stadt-Bibliothek, of which
Wolff was librarian. On the title page of this
MS. the letters „E. of R." have been added to
in another handwriting, probably by Uffenbach
himself, and now appear thus: „Barl of Rochester.
The play is in 5 acts, is preceded by a Pro-
logue of 100 lines, Dramatis persona*, and con-
cludes with two Epilogues—one spoken by Cojs-
ticula, the other by FnckadMa—tnd ten lines
entitled: Madam Swivia in Praise of her Cunt.


EINLEITUNG

VII

The second MS. foras part of a volume con-
taining various poems; it is written on both
sides in a good calligraphy of the time; and
although the text is much more correct than
that of the Hamburg copy, the title is lost, the
prologue, epilogues and dramatis personae are
wanting, and the play itself terminates with
act IV, where Bolloxinion receives the striplings
from Torse-hole.

„It has been asserted that Sodom was per-
formed before the King and Court*), and that
women were present at the representation •*).
Auf einer „Extra page for Sodom", zwischen
S. 326 und 327, steht:

„„SODOM or THE QUINTESSENCE OF
DEBAUCHERY, by e. of r. Written for the
Royall Company of Whoremasters.""

„The above is the title of Sodom as the play
appears in volume 7312 of the Harleian Manu-
scripts in the British Museum. It is without
date, motto or indication as to its having been
printed. It is in five acts; preceded by two
Prologues—one of 72 lines, the other of 29
lines; and is followed by two Epilogues, one
spoken by Cuntigratia of 29 lines, the other
by Fuckadilla of 51 lines, and 10 lines of

*) Diet Hist Prosper Marchand. Vol 1, p. 164 note.
+*) Man sehe 9the Prologue."


VIII

EINLEITUNG

Madam Swivia in praise of her Cant. The Text
appears to be purer and more complete than
that of either of the two copies, which I mention
in my notice beginning at p. 328."
Auch erzählt uns Pisanus Fraxi, S. 341 sqq, So-
dom sei öfters ins Französische übersetzt worden:
„Soleinne had in his collection three MSS, *)
two of which seem to be versions of the play
we are considering. They were however des-
troyed.

»JLe roi de Sodôme, tragédie en prose, en
5 actes par le Comte de Rochester, en 1658, **)

*) Bibliothèque de Soleinne Nos. 3835, 3838, 3845.
Les Priapeia par Philomneste Junior, p. 30, note.
L'Intermédiaire, X, 348.

**) Unseres Erachtens liegt hier ein lapsus calami vor.

John Wilmot, Graf von Rochester, wurde den 10. April
1647 geboren ; wire also demnach im Jahre 1658 erst 11
Jahre alt gewesen. Wahrscheinlich ist hier 1688 gemeint,
das Jahr, vom welchem Pepys noch ferner erzählt o.e.
1668, 30. Mai (man sehe weiter unten):

To Fox Hall, and there fell into the company of Harry
Killigrew, a rogue newly come back out of France, but
still in disgrace at our Court and young Newport and
others, as very rogues as any in the town, who were ready
to take hold of every woman, that come by them. And
so to supper in an arbour ; but Lord ! their mad talk did
make my heart ake. And here I first understood by their
talk the meaning of the company that lately were called
Bailers : Harris telling how it was by a meeting of some


EINLEITUNG.

IX

traduite de l'anglais, par M****, 1744. In —4,
écrit du temps. Cette honteuse pièce tient au
delà de ce que son titre promet

nftSodome, comédie en 5 actes et en prose,
par le Comte de Rochester, traduite de l'an-
glais, 1682, in-8 sur pap., écrit du commen-
cement du 18e s. Même pièce que la précédente,
avec des changements.

n»U embrasement de Sodome, comédie (5 a.
pr.) traduite de l'anglais sur un manuscrit du
seizième siècle, 1740. In-8.— Joli manuscrit
imitant l'impression. — Le sujet de cette pièce
en annonce assez l'obscénité; cependant elle
est écrite facetieusement dans le goût du Saül
de Voltaire, et l'on voit que l'auteur a songé
moins à taire une comédie impure, qu'une cri-
tique divertissante de la Bible.""

„In another catalogue (catalogue De ville,
1841, No. 1871) I find mentioned a MS. which
would seem to be identical with that immedia-
tely above noted, were not the dates different,
possibly it is a copy:

young blades, where he was among them, and my Lady
Bennet and her ladies; and there dancing naked, and all
the roguish things in the world. But, Lord, what loose
company was this that I was in to-night, though füll of
wit; and worth a man's being in for once to know the
nature of it, and their manner of talk and lives.


X

embrasement de Sodome, tragi-comédie
en prose et en cinq acts, 1767.""

In einer Bemerkung am Ende seiner Notiz schreibt
Pisanus Praxi: In the Bibliothèque de Soleinne
arts. 345 and 442, two other 5 act plays are de-
scribed, which have no relation to the production
of Rochester other than their subject; it may not
however be irrelevante to note them here:

CONFLAGRATIO SODOMAE. Drama novum
Tragicum
Andrab Saurii, etc. 1607; and BUSTUM
SODOMAE. Tragoedia sacra, autore Corneuo a
Marca, etc. 1615. „II y a d'incroyables allusions
aux moeurs de Sodome, dans cette pieuse tragédie
composée et miae au jour par l'honnête bénédictin."

Ich erwähne hier deshalb alle diese Uebersetzun-
gen und auch die anderen Schauspiele, damit die
Forscher darauf aufmerksam gemacht werden, auf
dass man dieselben, solange es noch möglich ist,
durch Herausgabe vor völligem Verlorengehen be-
hüte, wie ich es mit dem Rochester'sehen Werke
soeben thue.

Wenn auch die Pisanus Fraxi'schen Notizen nicht
sehr genau sind und eigentlich nur ausweisen, dass
er das Hamburger Manuscript nicht durchgelesen
hat, denn wie man sehen wird, hat dasselbe nicht,
wie er vorgiebt, einen Prolog, sondern deren zwei,
gerade wie das Harleian MS., glaubte ich doch gut
zu thun, dieselben zu eitleren, um eben dadurch
anzuzeigen, dass ein neuer Druck wirklich wün-


EINLEITUNG

XI

sehenswert ist, da das Harleian MS. [nicht zugäng-
lich ist*), während das zweite MS. nicht weiter
erwähnt wird und demnach nicht zu finden ist So
bleibt allein das Hamburger Manuscript übrig.

Ich lasse das Manuscript umstehend feigen, genau
so wie es geschrieben wurde, ohne etwaige Fehler
zu verbessern. Im Gegensatz zu der Pisanus Fra-
xi'schen Behauptung, als wäre die Handschrift
schlecht und undeutlich, muss ich erklären, dass
im grossen und ganzen das MS. sehr gut zu lesen
ist und eigentlich nur ein Wort im HL Act un-
leserlich ist Auflallend und eigenthümlich jedoch
ist die Pruderie, welche die Wörter „God" und
„heaven" immer nur mit Pünktchen, also G.d und
h-ven schreiben Hess.

Pisanus Praxi giebt sehr viele Citate aus dem
Werke; ich habe immer die von ihm dtierten Stellen
controlirt und am Fuss der Seiten die Fraxfsche
Version gegeben, wenn dieselbe vom Hamburger
Texte abwich«

Das Hamburger Manuscript trägt auf der ersten
Seite eine Aufschrift Uffen bach's:

*) Auch ein ganz neuerdings gemachter Versuch das-
selbe zur Einsicht zu erhalten, schlug fohl. Unser Lon-
doner Vertreter schreibt uns unterem 22 Sept 1904 : ,We
most regret that all our efforts to get at the MS. of the
E. of R.'s Sodom have proved unsuccessful. The MS. is
kept under lock and key and quite unaccessible."


XII

EINLEITUNG

COMITIS ROCHESTRIAE
Comoedia versibus Anglicis perobacoenis
scripta in nefandi criminis Sodomitici
laudem. Spurcissima illa ac plane exe-
cranda dissolutissimi Caroli II
Regis temporibus in aula Regia
acta perhibetur.
Ob diese Behauptung thatsichlich zutrifft, wird
wohl sehr schwierig nachzuweisen bleiben, obwohl
am Hofe Carls II sehr viel so war, dass es nicht
unmöglich erscheint Vir wollen nur aus Pepys'
Diary*) die folgende Stelle citiren:

1668, 23. Oct. Pierce do tell me, among other
news the late frolick and debauchery of Sir
Charles Sedley and Buckhurst running up and
down all the night, almost naked, through the
streets; and at last fighting and being beat by
the watch and clapped up all night and how the
King takes their parts; and my Lord Chief
Justice Keeling hath laid the constable by the
heels to answer it next Sessions: which is a
horrid shame. How the King and these gent-
lemen did make the fiddlers of Thetford this
last progress to sing them all the obscene

*) Memoirs of Samuel Pepys, esq. F. R. S. comprising
His Diary etc. edited by Rich. Lord Braybrooke—a Ver-
batim Reprint of the Original Edition. London Frederick
Warne and Co.


EINLEITUNG

XIII

songs they could think of. — He tells me too
that the Duke of York did the next day chide
Bab. May for his occasioning the King's giving
himself up to these gentlemen, to the neglec-
ting of my Lord Arlington: to which he an-
swered merrily, that there was no man in Eng-
land that had a head to lose durst do, what
they do every day with the King, and asked
the Duke of York's pardon : which is a sign of
a mad world; God bless us out of it."
Es scheint mir wirklich unmöglich, dass aus dem
letzten Satze nicht jedem Sachverstandigen ein-
leuchten sollte, dass hier von einem homosexuellen
Act des Königs die Rede ist. Dasselbe aber zeigt sich
noch deutlicher, wenn wir das Gedicht des Grafen
Rochester*) S. 22, „a Satire, which the King took
out of his Pocket" lesen:

Go, practise Heliogabalus's Sin
Forget to be a man, and learn to spin.
Wir haben also in Carl II, wenn diese Mittheilung
wahrheitsgetreu ist, eines dieser äusserst selten
vorkommenden Individuen zu sehen, welche durch
Uebersärtigung und Depravation zur homosexuellen
Wollust geneigt werden, für den Sachverständigen
ein äusserst seltener Fall, der bei den Philistern
aber als der gewöhnliche gilt.

*) The Works of the Earls of Rochester, Roscommon,
Dorret, etc In two volumes, adorn'd with cuts. London,
Printed in the year 1718, Price 5 s.


XIV

EINLEITUNG.

Dass am Hofe eines solch depravirten Fürsten
fast Alles möglich ist, kann man sich denken.

Thatsache ist es, dass am Hofe, in „the Theatre
Royal" ein andres Schauspiel aufgeführt wurde,
nämlich: Valentinian *), woraus ich die folgenden
Teile folgen lasse:
T is a soft Rogue, this Lydas
And rightly understood,
Hee*s worth a thousand Womens Nicenesses !
The Love of Women moves even with their Lust,
Who therefore still are fond, but seldom just
Their Love is Usury, while they pretend,
To gain the Pleasure double which they lend.
But a dear Boy's disinterested Flame
Gives Pleasure, and for meer Loves gathers pain,
In him alone Fondness sincere does prove
And the kind tender Naked Boy is Love.

(Act 2 scene 1, end. cit aus Pisanus Praxi).

Es scheint mir daher nicht unglaublich, dass auch
Sodom, sei es auch vielleicht in ganz kleinem Kreise
der Intimi, gespielt worden ist

Es ist wahr, Graf Rochester hat mit grosser
Energie die Autborschaft Sodom's zurückgewiesen,

*) Valentinian, a Tragedy, as it is altered by the Earl
of Rochester, and acted at the Theatre-Royal. Together
with a Preface concerning the Author and his writings.
By One of his Friends. London, Printed for Timothy
Goodwin at the Maiden-head against St. Do nstans-Chsrch
in Fleetstreet 1685.


EINLEITUNG

XV

in einem Gedicht: »To the Author of a Play, called
Sodom," das wir gleich bringen werden, aber der
ganze Styl, und die Obscoenität seiner übrigen Ge-
dichte ist dem Genre Sodom's so absolut ähnlich,
dass hier die Wahrscheinlichkeit seiner Vaterschaft
zur Gewissheit wird. Einige Beispiele davon lasse
ich nachstehend folgen.

Ich gebe auch hier die Version, wie dieselbe
steht in „The Works of the Earls of Rochester" etc.,
oben erwähnt:

To the Author of a Play caWd Sodom. (S. 08—99).

Tell me, abandon'd miscreant, prithee tell

What damned Power, invok'd and sent from Hell

(If Hell were bad enough) deed thee inspire

To write, what Fiends, asham'd, wou'd blushing hear?

Hast thou of late embrac'd some Succubus,

And us'd the lewd Familiar for a Muse?

Or didst thy Soul by Inch of Candle fell,

To gain the glorious Name of Pimp to Hell?

If so, go, and its vowM Allegiance swear,

Without 'Press-Money, be its Volunteer.

May he, who envies thee, deserve thy Fate,

Deserve both Heaven's and Mankind's Scorn and Hate

Disgrace to Libels 1 Fail to very Shame I

Whom 'tis a Scandal to vouchsafe to name.

What foul Description's foul enough for Thee,

Sunk quite below the Reach of Infamy?

Thou cover'st to be lewd, but want*st the Might

And art all over Devil, but in Wit


XVI

EINLEITUNG.

Weak feeble Strainer at mere Ribaldry
Whose Muse is impotent to that Degree,
It must, like Age, be whipt to Lechery.
Vile Sot, who clapt with Poetry, art sick,
And void'st Corruption like a shanker'd [Prick] •)
Like Ulcers thy imposthum'd addle Brains
Drop into Matter, which thy Paper stains;
Whence nauseous Rhimes by filthy Births proceed,
As Maggots in some T[?}d ingend'ring breed.
Thy Muse has got the F[?]rs, and they ascend,
As in some Green-sick Girl, at upper End.
Sure Nature made, or meant at least to 'ave don't,
Thy Tongue a ClQtoJris, thy mouth a [cunt]
How well a Dßldoc?] wou'd that Place become,
To gag it up, and make't for ever dumb?
At least it should be syringM [Womb?],
Or wear some stinking Merkin for a Beard,
That all from its base Converse might be scar'd,
As they a Door shut up, and mark'd, beware,
That tells Infection and the Plague is there,
Than Moor-Fields Author, fit for Bawds to quote,
[If Bawds themselves with Honour safe may do't]
When Suburb 'Prentice comes to hire Delight,
And wants Incentives to dull Appetite.

*) Dieser Strich kommt vor in der Ausgabe, welche ich
benutzt habe, so wie auch die weiter unten folgenden
Striche, Ich werde in parenthesis die Wörter stellen,
welche offenbar gemeint sind.


EINLEITUNG

XVII

There Punk, perhaps, may thy brave Works rehearse,
Ff nek?] the senseless Thing with Hand and Verse,
Which after shall (preferrM to Dressing—Box)
Hold Turpentine, and Med'cines for the Pox.
Or (if I may ordain a Fate more fit
For thy foul nasty Excrements of Wit)
May they condemned to th' publick Jakes be lent,
(For me, I'd fear the Piles in Vengeance sent,
Shou'd I with them profane my Fundament)
There bugger wiping Porters when they shite,
And so thy Book it self turn Sodomite.

Diese äusserst grobe Art des Dichtens ist dem
Grafen sehr geläufig, und zeigt uns deutlicher als
irgend etwas anderes die Rohheit und Zügellosigkeit
der damaligen Sitten. Weitere Beweise dafür finden
wir auf S. 108.

Acrostick.

A Knight delights in hardy Deeds of arms;
Perhaps a Lady loves sweet Mustek's Charms,
flieh Men in Store of Wealth delighted be ;
/nfents love dandling on the Mother's Knee
Coy Maid love something, Nothing I'll express,
Keep the first Letters of these Lines, and guess.
S. 112.

Written under Nell? s •) Picture.
She was so exquisite a Whore,

*) Nelly Gwynne, eine Schauspielerin, war eine der
Mattresses 4es Königs.

2


XVIII

EINLEITUNG

That in the Belly of her Mother
Her [Cunt] was placM so right before,
Her Father [racked] them both together.
S. 143.

The Maiden-head.
Have yon not in a Chimney seen
A sullen Faggot wet and green,
How coily it receives the Heat,
And at both Ends does fume and sweat?
So fares it with the harmless Maid,
When first upon her Back she's laid
But the well-experiencM Dame,
Cracks and re Joyces in the Flame.

In einem Gedichte : 9A Ramble in St.-James Part?
kommt die folgende Stelle vor: (S. 84)
But Cowards shall forget the rant,
School-Boys to [friggL old Whores to paint;
The Jesuits Fraternity
Shall leave the Use of Buggery;
Crab-Louse,
inspired with Grace divine
From earthy Cod, to Heav*n shall climb;
Physicians shall believe in Jesus,
And Disobedience cease to please us,
E'er I desist with all my Power
To plague this Woman, and undo her.

S. 04.

A Bream.

't Was when the sable Mantle of the Night
Had clos'd the Day, and chacM away the light


EINLEITUNG.

XIX

't Was when the Raven and the Owl begins

To make Mens Conscience tremble for their Sins

Methougt I then was Arming for my Dear,

Ready to pay what 1 had promis'd her.

Methougt I found her prostrate on her Bed,

Only her Smock cov'ring her Maidenhead

I heav'd it up, Sweet Linnen, by your Favour;

I felt, but how my Fingers then did savour!

I look'd and saw the blind Boy's happy Cloyster

Arch'd on both Sides, lay gaping like an Oyster.

I had a Tool before me, which I put

Up to the Quick, and strait the Oyster shut;

It shut, and clung so fast at ev'ry Stroke,

As does the loving Ivy to the Oak;

I thrust it hard, and still was in some Hope,

The Liquor came, but yet it would not ope;

And then 1 fainted; but at second Bout

It open'd, and made Way to let me out

It gap'd, and would have made a dead Man skip

To see it mump, and wag its upper Lip:

Thus I awak'd; mock'd by my lustful Brain,

I felt my Belly wet, and slept again.

Diese Specimina der Gedichte des Grafen Ro-
chester werden wohl genügen, um sein Genre an-
zugeben, aber wir glauben auch Beweise bringen
zu können, dass Rochester wirklich ein Bisexueller
war oder vielleicht zu diesen depravirten Minnern
gerechnet werden muss, welche durch Uebersitti-
gung abgestumpft, neue Stimulantia suchen, um


XX

EINLEITUNG.

geschlechtliche Wollust geniessen su können. Wie
Ich schon bei einer gleichen Erwihnung über den
König gesehrieben habe* sind solche FUle sehr
selten, darum aber gerade sehr wichtig.
Pepys schreibt in seinem Diary, 2. Dec. 1668»
„I heard the silly discourse of the King, with
his people about him, telling a story of my Lord
Rochester's having of his clothes stole while
he was with a wench; and his gold all gone*
but his clothes (bund afterwards stuffed into a
feather-bed by the wench that stole them."
Unter den Gedichten Rochester's kommt das fol-
gende vor, welches fast eine Beschreibung derselben
Geschichte gibt;
S. 143.

The Debauchee*
I rise at Eleven, I dine about Two
I get drunk before Sev'n; and the next Thing I do,
I send for my Whore, when* for fear of a Clap
I [fuck] in her Hand, and I spew in her Lap;
Then we quarrel and scold, till I fall asleep,
When the Bitch growing bold, to my Pocket does creep;
Then silly she leaves me, and f revenge the Affront
At once she bereaves me of Money and [Qunt]
If by Chance men I wake, hot-headed and drank
Wfett a Coil do I make for the Loss of my Punk?
I storm, and I roar> and I fall in a Rage,
AUd missing my Whore, I bu(yejr my Page*
Then Crop-sick all Morning, I rail at my Men,


EINLEITUNG.

And in Bed I He yawning 'till Eleven again.

In einem andern Gedichte; The Disappointmml
(S. U4—116) kommen die folgende Zeilen van

S. 115.

This Dart of Love, whose piercing Point oft dy?d
With Virgin Blood, ten thousand Maids has try'd,
With Nature still directed with such Art,
That it thro' ev'ry [Cum?l reach'd ev'ry Heart,
Stiffly resolv'd, 't wou'd carelessly invade
Woman and Boy, nor ought its Fury staid,
Where e'er it pierc'd, a [Cunt?l it round or made;
Now languid lies in this unhappy Hour,
Shrunk up and sapless, like a withered Flow9?.
Thou treacherous, base Deserter of my Flame,
False to my Passion, fatal to my Fame;

Deutlicher und offenherziger kann man doch nicht
sein!

Sehr typirend für das Seelenleben des Grafen
Rochester kann man ganz bestimmt das kleine
Epigramm nennen, S. 112.

The Wish.

Ob, that I now cou'd by some Chymic Art

To Sperm convert my Vitals and my Heart,

That at one Thrust I might my Soul translate,

And in the Womb my self regentrate:

There steep'd in Lust, nine Months I would rsmaja

Then boldly [fuck?l my Passage out again.

Aber was soll man sagen von einer Zeit» in welcher
solefc* schlüpfrigen Gedichte als wirklich geistreiche


XXII

EINLEITUNG.

Witze angesehen werden! Es ist wahr, wenn wir
Rochester gerecht sein wollen, müssen wir auch
erwähnen, dass er sehr oft scharf die allgemeinen
Zustande tadelte, und dass er den König sehr oft
mit Recht critisierte, aber die Art und Weise, in
welcher er diese Satiren abfasste, war fast immer
obscoen und schlüpfrig. Aus der grossen Anerken-
nung aber, welche er von seinen Zeitgenossen em-
pfangen hat, — obwohl Alle erzählen, dass er fast
immer betrunken war und sehr ausschweifend lebte,
— was z.B. deutlich hervorgeht aus Ausdrucken wie:
„He was both the Delight and Wonder of
Men, the Love and the Dotage of Women.

His poetry has every where a Tincture of
that unaccountable Charm in his Fashion and
Conversation, that peculiar Becomingness in
all he said and did, that drew the Eyes, and
won the Hearts of all who came near him."
(S. XXV u. XXX, Wolsely, A Character of the
Earl of Rochester),
kann man begreifen, wie die damaligen Sitten-
zustände im Allgemeinen waren, und welcher Ge-
schmack der herrschende war.

De St Evremond urteilt in seinem Briefe an die
Herzogin v. Mazarine über Rochester's Gedichte:
(Abgedr. in The Works of the Earls of Rochester
etc. oben citirt S. XX u XXI)

He had a Strength of Expression, and a Happi-
ness of Thought peculiar to himself, and seems


EINLEITUNG.

XXIII

to me, of all the Moderns, to have come nearest
the Ancients in Satire scarce excepting our
Boileau; for too* he be very correct, and has
sparM no Pains to dress the Satires of Horace
in good French, yet it smells too much of the
Lamp: Whereas, when any thought of Horace,
Juvenal, Persius
or Boileau, falls in my Lord's
Verses, it is plainly his Lordship's, without any
Marks of borrowing it from any other, the
Spirit and Easiness of the whole being of a
Piece. His looser Songs and Pieces too obscene
for the Ladies Eyes, have their peculiar Beauties
and are indeed too dangerous to peruse; for
what would have rendered them nauseous, if
they had been written by a Genius less power-
ful, in him alarms the Fancy, and rouzes the
Blood and Appetite more than all the Medica-
ments of Cleopatra. There are two Books in
Latin that seem to be written with my Lord's
Spirit, the Fragment of Petroniusy and Meursius,
a Modern, where the Beauty of the Expression
and the Strength of the Spirit and Fancy, have
given a Sort of merit to Lewdness, which no
other Writers could obtain."
Wenn auch jedem Leser die Ueberschwenglich-
keit dieser Kritik einleuchten wird, so kann man
doch den hohen culturhistorischen Wert der Ro-
chester'schen Gedichte unmöglich leugnen.
Wir glauben durch die Herausgabe seines „Sodom"


XXIV

EINLEITUNG.

der Wissenschaft einen Dienst erwiesen and zum
besseren Verstlndniss der damaligen sittlichen Zu-
stände etwas beigetragen zu haben.

L. S. A. M. v. Römer,

med« docts, Arzt

Amsterdam, 26. Mlrz, 1004.


SODOM

A PLAY

by the

E. of R.

mentula cum vulva saepissime junoitur una
dulcius est melle, vulvam tract are puellae

c3&

ANTWERP
Printed in the Year 1684.



THE PROLOGUE

By Heaven a noble audience here to day
Well Sirs, you're come to see this bawdy Play
And faith it is Debauchery com pleat,
The very name of't made you mad to see't;
I hope't will please you well, by Yove, I think
You all love bawdy things as whores love chink.
I do presume there are no women here
't Is too debauch'd for their fair sex I fear,
Sure they'll not in pettiecoats appear
And yet I'am inform'd, here 's many a lass
Come for to ease the itching of her arse,
Damn'd pocky jades, whose cunts are hot as fire,
Yet they must see this Play to increase their desire.
Before three acts are done of this our farce
They'll scrape acquaintance with the standing tarse
And impudently move it to their arse;
Nay cunt itself; and if you will not venture,
They'll act the same as we, and let you enter
Their pocky false bare cunts. Loves proper center ;
Their ulcer'd cunts by being so abus'd
And having too much prick there in infus'd,


4

SODOM.

And then not cleans'd till they beginn to stink

May well be sryl'd, Love's nasty common sink;

When e're your fancy is to ruck inclin'd,

If they are sound or not, perhaps you'll find

Some of their cunts so stufft with gravy thick

That like an Irish Bogg, they'll drown your prick

Some swive so much their hair's worn off the spot

They're dead to sin and do beginn to rot;

Such as would board you first, avoid and hase»

Or else you will repent your pego's fate.

By a damn'd swinging clap, when t Is too late;

But to speak in the behalf o'th play

I see you're mad to know, what I have to say;

It is the most debauch'd heroick piece

That e're was wrote, what dare compare with this,

Here's that will fit your fancy with delight

't Will tickle every vein, and please your sight,

Nay make your prick to have an appetite

But pray Sr let me beg of yon one favour

That is to bind yon all to good behaviour;

Confine them close to codpiss monestry

O Sirs you should have brought a rope to ty#

The unruly member, close down to your thigh

So fiery they are grown, when cunts in sight

Like mad and furious horses in the fight,

But when you see a woman stoutly ann'd

With swinging Dildoes, which to hilts are ram'd

You can't lie still, you can as well be damnU

Our scenes are drawn to th' Life in every *J>*P*


SODOM. 5

———- — -- ru - —t~~ -*~ ■ —-----~ - ---—------—----—-

They'll make aN pricks to stand and cunts to gape,
Are all young Persons, they at auch command
They'll make both theirs, and old mens p—s to stand.
The author's prick was so unruly grown
Whilst writing this, he could not keep it down
But thinking on the postures of the play
Was fbfcM at last to take his strength away,
And make him sick, by friging till he spews
A sweet revenge, cause he disturbs his Muse.
This Prologue certainly had ne'rt been made
Had not the little spirit been allay**.
Noble Spectators, we hope this may be
A Play, to please your curiosity.
And as a garden, rail of excellent flowers
And many an arbor in't, well stuft with whom
Brisk any girls, that can abide the brunts
Of many pintles, in their lusty cunts.
That Lady who shall act the best her part,
Detfa hope at least to have a fucking for't,
By seme of you, who are spectators come
And have the lustiest pricks in ail the room.

THE PROLOGUE.

Al . . . ty Cunts, whom BeHoxinion here
Tir'd with her tedious toyl, doth quite cashier
From thence to arse he has his prick convey'd
And thinks it treason to behold s maid;


6

SODOM

That sensual creature fitted for delight
Still spends in dreams and so debauches night
Begins with little finger, thrusts that in,
Till she has taught her thumb, her hand to sin;
Then struggling nature from their veins to suck
And turn all over proselyte to ruck
But yet this saint shall on her own damnation
Swear, she's the only maid in all the nation.
Some gawdy fop, stoops to the creatures eyes,
Yields to the Magick of her charming thighs,
And at the Church beginns his miser*res;
At night conveyed to a well orderM bed;
Th' already cuckold gets a maiden head
Which is a toy, done by the powerful! aid,
Cunt washt with allom makes a whore a maid.
Wanting that art she clings her thighs so fast,
Having spent twice he shall come in at last,
Often she claps the unacquainted cheek,
And draws whole showers of Sperm, from laboring

[Pricks:

This was the cheat, 't was this made us retire
From humid cunt to humane arse all fire.
Buggery we chose and Buggery we allow
For none but fops alone to cunts will bow
The wenches parts expos'd at ev'ry door
And she that hath a cunt will be a whore.


DRAMATIS PERSONAE.

Bolloxinion, King of Sodom.
Cuntioratia, Queen.
Pricket, Prince.
Swivia, Princess.

Buooeranthos, General of the Army.
Pockenello, Prince, Collonel and Favorite of the

Borastus, Buggermaster-general.

Pine and Twely, Two Pimps of Honour.

fuckadilla, \

Clytoris, ;

Flux, Physician to the King.

Vertuoso, Merkin and Dildoe-maker to the Royal

King.

Maids of Honour.

Family.

With Boys, Rogues, Pimps and other Attendants.



SODOM

0

ACT I

Representing an Antichamber hung round with
Aretine*s Postures.

Enter Bolloxinion, Borastus, Pockbnbllo,

Pine and Twbly.

Bolloxinion.

Thus in the Zenith of my Lust I reign :

I eat to swive, and swive to eat again;

Let other Monarchs, who their scepters bear

To keep their subjects less in aw**) than fear,

Be slaves to crowns, my Nation shall be free —

My Pintle only shall my scepter be;

My Laws shall act more pleasure than command

And with my Prick, 111 govern all the land.

*) Unter Act I, steht: Scene I, im MS. Da aber, wo
die Scene II anfangen soll, lesen wir : The end of the
first act. Wir glauben also, richtiger zu thun, hier Scene I
fortzulassen, und Act II in drei Scene zu teilen.

••) Variant: love.

3


10

SODOM.

pockbnbllo.

Your Grace alone bath from the Powers above
A princely wisdom, and a princely Love;
Whilst you permit the Nation to enjoy
That freedom, which a Tyrant would destroy.
By this your royal Tarse will credit more
Than all the riches of the Kings of Zoar:
May your most gracious Codds and Tarse be füll
As boundless in your Pleasures, as your will.

Borastus.

May plentifull delight of Cunt and Arse

Be never wanting to your Royal Tarse;

May Lust inflame your Prick with ardent spright

Ever to fuck with safety and delight.

Bolloxinion.
My Prick, Borastus, wants thy wonted Care,

Borastus.
My Duty still my Service does prepare.

Bolloxinion.
You are my Councill all-

Borastus.

-the Bliss we own:


SODOM.

11

Bolloxinion.
But this advice belongs to you alone.

Borastus.

I no longer Cunts*) admire;

The drudgery has worn out my desire —

Your Grace may soon to human arse retire.

Bolloxinion.

My pleasures for new Cunts I will uphold
And have reserves of Kindness for the old.
I grant in absence dildoes may be us'd,
With milk of goats instead of sperm infus'd.
My Prick no more shall to bold Cunt resort,
Merkin rubs off, and sometimes spoil the sport

pockbnbllo.

Let merkin, Sir, be banisht from the court.

Pine.

Just like a sapless hedge, where th' land is poor.

Twbly.

It is not fit, that Cunt should wear a Tower.

Bolloxinion.

As for the Queen her Cunt no more invites
Clad with the fllth of all her nasty whites

*) Varltnt. I do no longer old stale Cunts admire.


12

SODOM.

Come, we miss-spend our rime, we know not how
The choice of Buggery is wanting now,

Borastus.

I could advise you, Sir, to make a pass
Once more at loyal Pockenello*s arse.
Besides, Sir, Pine has such a gentle skin,
It would tempt a Saint to thrust his Pintle In.

Twbly.

When last, great Sir, your pleasure did vouchsafe
To let poor Twely's hand your Pintle chafe
You gently mov*d it to my arse, when loe
Arse did that deed, which kind Hand could not do.

Bolloxinion.

Pine I remember how my sperm did low,
Twely, I'm in arrears to thy rewards
But lefs be active, whilst the time affords;
Now Pockenello for a mate I'll choose
His arse shall for a moment be my spouse.

pockbnbllo.

That spouse shall, mighty Sir, rhô it be blind,
Prove to my Lord, both dutiful and kind,
't Is all I wish, that Pockenello's Arse
May still find favour from your Royal Tarse.


SODOM.

13

Bolloxinion.

And next wirb Twely, I will have a Touch
And Pine___

Pine.

--Ob Sir you honour us too much,

As harbingers into your mighty Lust,
It was enough, that us you did intrust;
But as from heaven, you can make us blest
Thd we 're unworthy, when we have done our best

Bolloxinion.

Can your perfections dare to claim a right?
Those, whom my pleasures serve, I will requite;
Henceforth Borastus, set the Nation free,
Let conscience have its force of Liberty.
I do proclaim, that Buggery may be us'd
Thro all the Land, so Cunt be not abus'd
That, the proviso, this shall be your Trust (to Borastus)
All things shall to your order be adjust
To Buggeranthos, let this charge be given
And let him bugger all things under h. • ven.

Borastus.

Straight1) these*) indulgences shall be issu'ed forth,
From East to West and from the South to North.

i) Im MS. stand: Strait.
*) MS.: this.


14

SODOM

Bolloxinion.

Let Pine assist you in this grand affair,
Then to our Royal Cittadel repair. —

borastus.

We shall obey.

(Exeunt Borastus and Pine).

pockbnbllo.

Great Sir, when last yourself, you did intomb,
Within the strait *) or Fuckadilla's womb.

Bolloxinion.
And what of that-

pockbnbllo.

-I would a Plot reveal.

Bolloxinion.
Against my honour, Pockenello, tell.

pockbnbllo.

No wonder she not swives as she was wont
For Pine's been familiar with her Cunt.

Twbly.

My Liege, he swiv'd her in the Time of Term
I see him wipe, the gleaning of the sperm;

*) MS.: straight


SODOM.

15

His reeking Terse, in tail of shirt he psekt
Seeking to shelter his bold treacherous act.

Bolloxinion.

Alas, poor Pine, I cannot blame the deed,
When Nature propteth by impulse of seed.

pockenello.

But 'was a Trespass, without leave to swive
Upon his Sovereigns Prerogative.

Bolloxinion.

With crimes of this sort, I shall now dispent;
His arse shall suffer for his Prick's offence,
In ropy seed my spirit shall be sent
With Joyfull tidings to his fundament
Come Pockenello, o'er my Pintle burns
In and untruss, I'll bugger you by turns.

the end of the first act


16

SODOM.

ACT II

SCENE I.

A pleasant garden adorn*d with many statues of
men and women in various postures; in the middle
is a woman representing a fountain, standing upon
her head and pissing upright. Soft musk is heard
after which is sung this song in a mornful tune.

THE SONG.

Unhappy cunt, and comfortless

From swelling plenty fall'n to distress,

Deprived of all its ornamental Hair,

Fed with the empty diet of the air;

Dwore'd and banisht from its dearest duck

That proselyte to Pagan-fuck.

Assist, assist, you Powers,

That bring down monthly flowers;

Come, come away and in a trice, congeal those

[thoughts of Ice.
Comforts my cunt, or give me your advice.

*) Im Manuscript steht hier statt Act II, Scene II und
folgt Act II erat nach: The song. Wir glauben aber, dass
diese Umstellung erlaubt sein wird. Man sehe unsre An-
merkung beim ersten Akt


SODOM.

17

SCENE IL.

Enter Officina, Fuckadilla, Cuntioratia,
Clytoris and Cunticula.

Officina.

Sure madam, he must think with some remorse
Of your divorcement from his Royal Tarse;
The day of Marriage you may justly rue,
Since he will neither swive nor suffer you.

Cuntioratia.

That Tyranny doth much augment my grief,
I can command all but my cunt's relief;
My courses have been stopt with grief and care —
In all his Pleasures I have not a share.

Officina.

These girls, I'll warrant, have enough to spare.

Cuntioratia.

I am not jealous, but my Envy must
Declare to all my pleasures he's unjust,
Not that I would deprive your cunt of food
For you are all like me, of flesh and blood,
Yet youth, nor beauty can your crimes excuse.

Fuckadilla.
What woman can a standing Prick refuse


18

SODOM.

When love makes courtship, then it may command,
What soul such generous influence can withstand?
I least offend you in your Royal Seed,
He fucks to please his will, but I for need.
He prest it hard, I would have turn'd the spring
But that my duty was to obey my King.

Officina.

This I must needs on her behalf declare:
To reconcile the King was all her care.

cuntioratia.

Had I a Pintle's privilege to chuse
His Prick for any other I'd refuge.

Clytoris.

Madam I wonder such a noble mind
Shou'd be to singularity inclined,
He 's but a man and if you'll credit me
There's many other swive, as well as he.

cuntioratia.

All this and more, Clytoris I allow
And thy experience very well I know.

Officina.

Were I as you, a Pintle I would have
Thd it depriv'd me of the Crown 1 *) gave,

•) he.


SODOM.

10

Thd be a Tyrant to yonr Honour be
Your Cunt may claim a subject's liberty.

CUNTIORATIA.

Your council bravely doth my cares expell
Whom would you wish me so, would swive me well?

Officina.

Buggeranthos to a hair, your Cunt would nick *).

CUNTIORATIA.

The general, I long to see his Prick
They say he fucks all women to a trance.

FUCKADILLA.

Madam you'll say so, when you see his Lance.

Clytoris.

He is as man no doubt _

CUNTICULA.

-he has such charms

You'd swear you had a stallion in your arms,
He swives with so much vigour, in a word
His Prick is as good metal as his sword.

•) rick.


20

SODOM.

Cuntioratia.

With open Cunt, then swift to him I'll fly.

I'll hug end kiss, and bear up, till I die.

O, let him swive me to Eternity

Come, come, o general, by he... n I fear

Twelve hours, twelve years, oh I shall ne'er contain.

Officina.

Retire and frig a while, 't will ease your Pain

Omnes.

We've sprung a leak, all hands to pump a main.

SCENE III.

Scene changes and discovers the Queen in a chair
of state, and is friggfd by the Lady Officina,
ail
the rest pulling out their Dildoes andfrigg in point
of honour.

Cuntioratia.

So no more yet *). You do not make it spirt —
You frigg, as if you were afraid to hurt

Officina.

Madam, the fault in Virtuoso lies

He should have made it of a longer size.

This Dildoe by a hand full is too short.

*) Sol there's more yet.


SODOM.

21

cuntioratia.

Let him with speed to send for to the Court

fuckadilla.

Madam, your Dildoes are not to compare
With what Fve seen-

Officina.

_Indeed they're paltry ware.

fuckadilla.

Short Dildoes leave the Pleasure half undone.

cuntioratia.

Oh, how the general in my mind does run,

Let's to this grotto for a while repair,

And ring a bawdy song, perhaps the air

May Echo news, the general is come

To whose brisk Tarse, I'll sacrifice my womb.

Sing Fuckadilla charm us with a touch

So it not treat of Chastity too much.

fuckadilla.

Thafs a strange word, but if you bawdy crave
Madam, I've choice_,_

cuntioratia.

-Ay, that's what I would have.


22

SODOM.

fuckadilla, sings.

Rouse stately Tarse.

And let thy Bollox grind for seed.
Heave up fair arse
And let thy Cunt be kind to th'deed.

Thrust Pintle with a force
Strong as my Horse

Spend till thy Cunt o'erflow.
Floods of neigbouring sperm below.

Then in a sound w'll lie as drown'd
And dead upon the shoal

Rather than when we wake
We should our sad Leaves take

Because we can spend no more
Where Pintle cannot gain new breath —
The Resurrection's worse than Death.
Then dance six naked men and women, the men
doing obedience to the women's cunts, kissing and
touching them often, the women in like manner to
the men's Pricks, kissing and dandling their Codds,
and then fall to fucking, after which the women
sigh and the men look simple and so sneak off.

the end op the second act.


SODOM.

23

ACT III.

SCENE I.
Enter Pricket and Swivia embracing him.

SwiVIA.

Twelve months must pass ere you can yet arrive
To be a perfect man, that is to swive,

As Pockenello doth •)-

Your age to fifteen does but yet incline.

Pricket.

You know I could have stript my Prick at nine.

(He shows).

swivia

By h. •. en's a neat one, now we are alone
I'll shut the door and you shall see my thing.

(She shows).

Pricket.

Strange how it looks, me thinks it smells of ling
It has a beard too, and the mouth's all raw.
The strangest Creature that I ever saw:
Are these the Beards that keep men in such aw?

*) Why aa I live.
**) Swiv. i ne'er saw *t since, let's see how much't is grown.

(He shows).


24

SODOM.

swivia.

't Was such as these Philosophers have taught
That all mankind into the world have brought
't Was such a thing the King our Sire bcenVd *)
Out of whose whomb we came,_

Pricket.

_the Devil we did.

Swivia.

This is the ware house of the world's chief Trade,
On this soft anvil all mankind was made.
Come't is a harmless thing, draw near and try
You will desire no other Death to dye.

Pricket.

Is't death then?

Swivia.

Ay, but with such plaisant pain,
That it will tickle you to live again.

Pricket.

I feel my spirits in an agony.

Swivia.

These are the symptoms of young Letchery
Does not your Prick stand, snd your Pulse beat fast?
Don't you desire some unknown bliss to taste?

*) bestrid.


SODOM.

25

Pricket.

My heart invites me to some new desire,
My blood boils over.-_

Swivia.

-I can allay the Are.

Come little Rogue and on my belly lie [lies on her]
A little lower, yet, now, dearest, try.

Pricket.

I am a stranger to these unknown parts
And never vers'd in Loves obliging arts:
Pray, guide me, I was ne'er this way before.

Swivia.

There, can't you enter? Now you've found the door.

Pricket.

Now I am in, and't is as soft as wool.

Swivia.

Then move it up and down, you little fool.

Pricket.

1 do, o he—vens, I am at my wits' end.

Swivia.

Is't not such pleasure as I did commend?

4


26

SODOM.

Pricket.

Yes. I find Cunt s most obliging friend
Speak to me sister ere my soul depart.

Swivia.

I cannot speak, you've stabb'd me to the heart

Pricket.

I faint, I can't one moment more survive,
I am dead-

Swivia.

Oh, Brother, but.....Alive

And why ahould you lie dead, to increase my pain,
Kiss me, dear rogue, and thou shalt live again;
Your Love grows cold, now you can do no more,
I love You better, than I did before. —
Prithee be kind_

Pricket.
Swie, I did lately dream,

That thro my Prick there flowM a mighty stream
Which to the eye, seem'd like the whites of Eggs.

SwrviA.

I dreamt too, that it ran betwixt my Legs.

Pricket.

What makes this Pearl upon my Pintle's snout?


SODOM

27

Swivia.

Sir you fuckt lately now your dream's out

Pricket.

That I should loose my senses, h—n forbid
And yet I scarce remember what I did.

Swivia.

It was this Cunt, that made your Pintle weep
And lull'd you so unto a gentle sleep.
You gave those pleasures, which you waking thought
On all my senses had amusement brought

Pricket.

't Is strange to think that such a homely seat
With such delight, should all our senses treat,
That such a gaping, slimy, hairy beast,
Should from its maw give hungry Prick a feast,
But its strange influence, I more admire
My heart ia glutted, yet I still desire
And turn my freezing atoms into Are.

Swivia.

All unknown pleasures do at first surprise,
Try but once more, you'll find new joys arise
It will your heart with more contentment fill,
Besides your Pleasure will improve your skill;


28

SODOM.

Come try again, 't will gratify your Pain
Whilst you enjoy what half the world restrain.

Pricket.

I feel an agony my Blood infold

Betwixt a summer's heat and winter's cold.

Swivia.

No Resurrection yet, Prithee 1er* feel,
Poor little thing is as cold as steel.
PU manage it, dispose it to my trust,
I'll make it strong to act, as well as lust.
Stroke cunt and Thigh -

Pricket.
_I do_

Swivia.

_Now kiss my Dear,

Feel on my breasts-

Pricket.

_'t wont do-

Swivia.

_Oh never tear

Thrust out your spirits with all might and main.


SODOM.

29

I hear one coming, put it in again.

Enter Cunticula, dmnJdsh.
She sings.

9t Was the pretty soft Touch of the finger and thumb
And a pretty soft Palm
That ushered the Balm
And made it the sooner to come.

Swivia.

You did my thoughts surprise.

Cunticula.
My presence may disturb your privacies.

Swivia.

No we dare let you know what we have done
Come, w*Il continue, what we have begun.
Sure I have loat the virtue of my hand.

Cunticula.
I hold a piece a •) make it stand.

Pricket.

Sister let go. Cunticula shall try
Strange virtue from her hand I prophecy.

•) [and?]


30

SODOM.

Swivia.

I'll not my good into her hands entrust

But on these terms, which aver, that she who first

Does by the power of her charming hand,

Make Codds shrink up, and Pintle stiff to stand,

So she no other stratagem employ,

Shall of her Labour, the first fruit enjoy.

Cunticula.

With all my heart, what says His powerfüll Grace?

Prickbt.

Agreed. Sister I fear you've lost your Place
Now for your credit, hold not half so fast
The pleasure of it's self is apt to haste.
She does't with art_

Swivia.

_look how his cheeks do glow.

(He spends).

Prickbt.

There, there, oh there!-

Cunticula.
_Oh, uds death it overflows.


SODOM.

31

Prickbt.

Ifs done, and you may thank your treacherous4) hand.

Cunticula.

I would have held, had you but giv' command.
That I should lose the Blessing of this Prize
I for the loss, in tears could lose my Eyes.
Pardon, sweet Prince, pardon this sad mistake,
If all I have a Recompense will make.
Here prostrate at your feet you may command
My cunt or arse, whene'er your Prick does stand.

Pricket.

You've let out all the spirit of my blood,
You've ruin'd me, and done yourself no good.

Swivia.

't Was her new office did ambition move
To hasten to the center of my Love,
When in her journey, she receiv'd her fate
That hope and pleasure did anticipate.

Cunticula.
Muster your spirits up, and try again.

Pricket.

Where power's wanting, will is but in vain.
*) MS.: trtoterous.


32

SODOM.

I've spent my last row and would fain retire
To sleep an hour-

Cunticula.

_that will restore desire

And power too, if that deceitful! prove;
Adieu to fuck—sleep will all care remove,
Come Cousin, let*s convey him to the bed,
You see his spirits with your hopes are sled
Tbô he be living, he's as bad as dead.

(Ex. leading him out moumfulty).

the end of the third act.

ACT IV.
Enter Cuntioratia and Buooeranthos.

Cuntioratia.

Let your siege with this success be crown'd
That what your Prick has lost, my Cunt has found,
Your seed with so much pleasure I will own
Was in my Cunt so plentifully thrown.
Had all mankind, whose Pintles I adore,
With well flll'd Bollox swivM me o'er and o'er,
None could in nature have obliged me more.


SODOM.

buooeranthos.

If Kings are God on Earth, their Queen may claim
Of goddesses, an unusurped Name.

cuntioratia.

And rate in him must great perfection show
Whose Tarse can please a deity below.

Buooeranthos.

If I have treated to sublime a sense
Owe it to your Cunt* s omnipotence.

cuntioratia.

This modesty doth ill in you appear
Whose virtues are to dare and not to fear;
Whose arms the strength of Mars alone can prove,
Whose Bollocks like a Twin of worlds contain.
Those minions of delight, in every vein,
This and much more, Lord General is due
To those perfections, which are all in you.
You must oblige me in this very hour,
For to deny my Cunt, You have no power.

Buooeranthos.

Your favours, madam, are so far above
The utmost merits of your vassals Love,
That should I strive in Letchery to obey


34

SODOM.

And in obedience swive my soul away,
All my Endeavours would at last become
A poor oblation to your Royal Womb.

cuntioratia.

Still from my Love you modestly withdraw,
You are not by my favour kept in aw,
When friendship does approach, you seem to fly;
Do you do so before your Enemy?

Buooeranthos.

No, by my head, and this Royal Star,

But toyls of Cunt are worse thans toyls of war.

cuntioratia.

Fucking a toy!, my Lord, you much mistake
Of ease and pleasure it does all partake
If s all that we can good or pleasure call.

Buooeranthos.

But Love like war, must have its interval
Nature renews that strait, with kind repose
Which an untimely drudgery would lose,
Madam, with sighs, I celebrate the hour
That stole my Love, and robb'd me of its *) power.

(Offert to go].

•) my.


SODOM.

35

Cuntioratia.
You shall not pass thus, dear Lord Genera], stay!

buooeranthos.

In what my power admits, I will obey.

Cuntioratia.

In the first place, give me a parting kiss,
And next, my Lord, the consequence is this
Now Sir, a parting blow *), once and no. more.

buooeranthos.

Could that have been, I had obey'd before
Your menstruous blood does om my vein supply.
With unexhausted letchery, whilst I
With Prick too wesk to act with my desire.

(Ex.) »)

Cuntioratia.

Does then my Passion to contempt remove,
The Trophies of bis Honour and my Love?
Oh Buggeranthos, had my Passion been

*)-the consequence of this

One for a parting blow,--

••)-my desire

Must leave unaadsfled your raging fire.

/Exit sadly].


36

SODOM.

Deckt with the State and Grandeur of a Queen

To loose a Love. I bad not then betrayM

My Love had more my Majesty obey'd.

My Passion like a prodigal did treat

With all the chief varieties of mest

And now the pamper'd Letcher scornes to eat.

[Exit].

Enter Bolloxinion, Borastus and Pockbnbllo.

Bolloxinion.

Since I have bugger*d human arse, I find

Pintle to Cunt is not so much inclin'd.

What thô the Ietchery be dry, 't is smart;

A Turkish arse I love with all my heart

The lust, which in these animals I see

Does far exceed all human Ietchery.

Their Cunts, by use improve their influence

Whilst ours grow void of pleasure, bound or sence.

By oft fomenting, Cunt so big doth swell

That Prick works there, like Clspper in a Bell.

All Vacuum, no grasping flesh does hide

Or hug, the brawny muscles of its side

Tickling the nerves, their rowling Eyes do glance,

And all mankind with vast delight intrance.

Borastus.

Nature to them but one poor Rule does give
But man delights in various ways to swive.


SODOM.

37

pockbnbllo *).

How simple was the letchery of old?

How full of shame, how feeble and how cold?

Confln'd to a formality of Law,

When Women ne'er their husbands' Pintles saw,

But when their lust or duty did them draw,

Then fuckt with an indifferent delight,

As if Prick stood against their willing spright.

First rubb'd, then groan'd,then spent,and bid good night.

Now we the dictates of our sense pursue,

We study pleasures still and And out new.

pockbnbllo.

May as the G.. ds his name immortal be
That first received the gift of Buggery!

Bolloxinion.

Faces may change, but Cunt is but cunt still,
And he that fucks is slave to woman's will,
't Is true, Borastus, should we daily bring
One dish to feast the pallate of a King,
And strive with various sauces to invite

*) Wahrscheinlich sind die zehn folgenden Verse auch
von Borastus, und soll dieser Name Pockenello hier fort-
fallen. Möglich ist natürlich auch, dass zwischen : ,We
study etc." and ,May as the G.", einige Zeilen durch
den Copisten übersprungen worden sind.


38

SODOM.

Tbe grandeur of bis critic appetite;
Yet still the meat's tbe same, tbe change does lie
AH in sauces' great variety.
So't is with cunf s repeated dull delights
Sometimes yo've flowers for sauce, and sometimes

[white

Or crablice which like butterM shrimps appear
And may be serv'd for garnish all the year.

[Enter Buooeranthos].

Borastus.
My Liege, tbe general-

Bolloxinion.
- brave man of war!

Buooeranthos.

-great Sir, your soldiers

In double duty to your favour bound,
They own it all, and swear and tear the ground;
Protest they'l die in drinking of your Health
And creep into the other world by stealth,
Intending there amongst the Gods to vie
Their Sodom King with immortality.

Bolloxinion.
How are they pleaa'd with what I did proclaim?


SODOM

30

buooeranthos.

They practise it in honour of your name;
If lust present they want no woman's aid
Each buggers with content his own comrade.

Bolloxinion.
They knew't is chargeable with Cunts to play.

buogeranthos.

It saves them, Sire, at least a fortnight's pay.

Bolloxinion.
Then arse they fuck and bugger one another.

buooeranthos.

And live like man and wife, sister and brother.
Dildoes and dogs, with women do prevail *)
I caught one frigging with a bob'd Cur's tail *+)
My Lord, said she, I do it with remorse,
For I had once a passion for a Horse,
Who in a moment, griv'd and pleas'd my heart

*) Bollox. They know'tis chargeable with cunni to play?

Bugger. It asves (etc)-—

Bollox. Then arse they fuck and (etc) ■

And live like man and wife sister and brother?
Bugger. Dildoes and dogs (etc.)-■———.

••)-with a cur's bob tail.


40

SODOM.

1 säw him standing pensive in a cart;

With padded eyes, and back with sores opprest

And heavy halter hanging on bis crest,

I grievM for the poor beast, and strook his Main,

Pitty'd bis daily labour and his pain;

Then on a sudden from his scabbard flew

Tbe stateliest Tarse, that ever mortal drew,

Which clinging to his Belly, stiff did stand.

I took, and graspt it in my loving hand,

And in a passion mov'd it to my cunt,

But be to woman kind not being wont

Drew back his Engine, thô my cunt could spare

Perhaps as much room as his Lady Mare.

At length I found his constancy was such,

That he would none ') but his dear Mrs touch.

Urg'd by his scorn, I did his right depart,

And so despair surrendered up my heart

Now wand'ring o'er this vile cunt starving land

I am content with what comes next by hand.

Bolloxinion.

Such woman ought to live, pray find her out;
She shall a Pintle have, both stiff and stout,
Bollocks shall hourly by her Cunt be suckt;
She shall be daily by all Nations ruckt.
Industrious Cunt shall never Pintle want,
She shall be mistress to an Elephant.

') MS.: Knows.


SODOM.

41

buooeranthos.

Your Honour's matchless_:_

Bolloxinion.

-do it, let her swive

111 encourage virtue whilst I live.

pockenello.

Were Officina here, she should aver
The Title •) of great Cunt belongs to her;
With ease you may thrust in your double fist.

Borastus.
She has as good a Cunt, as ever pist.

Bolloxinion.

That mighty orrifice of Nature's gate
Gave one delight, but ne'er did propagate.
Products spoil cunt, that Learned Flux allows,
And what like woman's was, makes like a cow's.

pockenello.

But fruitful Cunts by frigging may be spoil'd
When they use dildoes, big as newborn child.

[Enter Twbly].

Twbly.

My Liege,7) a stranger at your Royal gate

•) MS.: Tittle.
7) MS.: Liedge.

5


42

SODOM.

Does from Gomorrah with a message wait
And forty striplings for a present bring.

Bolloxinion.

Oh, if s a present from our Brother King —
Conduct them in, 't was very kindly done,
Oh, Brother Tarsehole, this hath sav'd my son.
I love strange flesh, a man's Prick cannot stand
Within the limits of his own command.
And I have fuckt and buggerM all the land.

Borastus*).

Pleasure should strive, so much in time of Peace
As Power in time of Battle to increase.

Bolloxinion.

The end of war is to make Peace at last —
When Pleasure pays for all, the sorrow is past.

[Enter Twbly with 40 young MtrtpUngsJ.

buoobranth08.

So beautiful a troop I have not seen.

Bolloxinion.
How fares my Brother Tarsehole and his Queen?

*) Im Manuscript steht Con. Wahrscheinlich aber ist,
dass dieses C ein lapsus calami darstelt, und Bor. ge-
lesen werden muss.


SODOM.

43

Stranger.

AU hail and health was sent from them by me.
All hail and this vouchsafe o King, to see.

[Gives him a letter].

Bolloxinion (reads).

.For the fairest of the Damosells in manifold
» Remembrance I express Joy in your gates, honour
„in the high Places, and in Retirement, Peace
„and Posture abundance,

from Gomorrah

Tarsehole."
Stranger, I thank you, and go tell my Lord
That what the Limits of my Lord afford
He may like me command, what cunts do live
Within my precincts, that are fit to swive.
By Twely we intend to send a score
Of o're rid virgin, if we send no more.
Twely, divert your stranger while he stays,
With wine and other sodominian plays;
Receive him kindly, my commands fulfil
And let him fuck and bugger whom he will.
Here my valued Gems, these are to me.

[pointing to the boys].
More than the riches of my treasury —
What does my crown and jewels do me good.
Jewels and Gold are clay to flesh and blood.
Grace every chamber with a pretty boy,


44

SODOM

But here's my chiefest darling of my Joy.

[pointing to one of the boys] *).
Go and prepare whaf s to my Pleasure due
The choice of their appartments *) is left to you.

(Ex. all but the king and a boy).

Bolloxinion.

Come my soft flesh of Sodom's dear delight,
To honoured lust thou art betrayM this night
Lust with thy beauty cannot brook delay —
Between thy pretty haunches I will play.

•) Im Manuscript folgen hier noch einmal die fünf
letzte Zeilen.
•) MS. Appartment's.


SODOM. 45

ACT V.

Enter Officina, Fuckadilla, Cunticula,
Clytoris and Virtuoso.

Officina.

Let9s see the great improvement of your art;
The simple dildoes are not worth a fart

Fuckadilla.

This is not stiff

Nor long enough

The mussel*) is too small
Cunticula.

Clytoris.

_Why that is all in all.**)

Officina.

Lord Virtuoso! Wherefore do you bring
So weak and simple bauble of a thing?

*) Muscle.

**) It is no good at all


46

SODOM

V1RTÜO8O.

True Philosophical Dimensions.

These are invented to*) a full Intention

To satisfy the most retentive Veins

That lust or blood, or seed in womb retains.

Officina.

Oh fiel they scarce exceed a virgin span**)
Art should exceed what nature gave to man.

Fuckadilla.

I'll hold a rucking, if the truth were known
He made it by the measure of his own.

Virtuoso.

Madam't is done; and I'll be judged by all
The copy doth exceed the original.

Fuckadilla.
Who shall toy first? -__

Cunticula.

-1 think it no disgrace

If I betöre your Ladyship take place,

For Pricks I have enjoy'd, VU make't appear

And 1 have more experience by five year.

*) With.

**) extend a virgin's spen.


SODOM

47

Fuckadilla.

If by seniority you claim your due —

I bad a cunt when no man thought of you.

Offictna.

You make me laugh, to see you vainly strive
For the Estate, when true heir's alive.
Your Properties are all secure you think —
I bore a child, when you were meat and drink.

[shows his Prick].
Produce, sweet sir, a lovely yard I vow
So long, so true-

Fuckadilla.
-so plum, so lilly white.

Cunticula.
So ruff, so stiff, so comely, so upright

Fuckadilla.

Damm silly dildoes, had I but the bliss
Of once enjoying such a Prick as this,
I would his will eternally obey
And every minute cunt shall tribute pay.

Officina.
You are toe amorous, fle look away.

Fuckadilla.
Let me look on until my thought doth grieve


SODOM.

By strength of fancy, that I shall receive.

Officina.

My long experience, and my judgment tell
ThÔ you work merkins and make dildoes well;
You have the finest Prick that e'er I saw.

Fuckadilla.

A God to rule and keep your sex in awe;
Oh let me kiss't, I'll have it in my hand.

Virtuoso.

You are all Power—o'er me you shall command —
On every charm you rally and surprise,
From your kind looks such influences rise,
You raise my Prick and frig it with your Eyes.

Fuckadilla.

Oh no, my dearest part of womankind
Can give what your abortive love does find,
My loving cunt can give more joy to you,
Than all the beauty of our Eyes can dol
Thou Engine made of human loss and gain
Man's drudging pleasure, our delight and pain.

[takes him by the Prick J.
The prince's profit, poor man's joy and care,
The cuckolds caution, the great man's despair,
Direct thyself in my indulgent cunt


SODOM. 40

Virtuoso.

My power long since was in that puddle drown'd
See and behold, my seed lies on the ground.

Fuckadilla*
Hell on't. 't Is so, oh, Madam, I'm accurst

Officina.

What not well?-[she spends].

Fuckadilla,

_No, Prick has done its worst;

That bliss for which my cunt so long did stay,
He gave to fancy, and she threw't away.

Officina.

't Is so, with Lovers young and full of fire,
For fancy is as forward as desire;
They 're apt to utter their complaints before
They come to find the key hole of the door.

Cunticula.

How impotent are cunts to perfect joy?
That do loves fruit before't is ripe, distroy.

Officina.

The worst of Tarses well may make its moan,
Since the Prickmaker cannot mil its own.


50

SODOM.

SCENE II,

A grove of cypress trees, and others, cmt in the
shape of Pricks, several arbours, figures and plea-
sant ornaments in
a Banquetting house; men are
discover9d playing on dulcimers with their Pricks,
and women with jews Harps in their cunts; a youth
sitting under a Palmtree, in a melanchoUy posture,
sings:

SONG.

0 gentle Venus ease a Tarse
That owns that Cunfs a Queen;
Who lately sufferM by a Lara
And shankers harth fifteen.
Under her hand it panting lies
And fain it would, but cannot rise,
And when it is between her thighs

1 grieve to fell such pocky pain
And draw my Pintle back again.

[Exit].

[Enter Bolloxinion, Borasthus and Pockbnbllo].

Bolloxinion.
Which of the G . ds more than myself can do?

Pockbnbllo.
Alas! Sir, they are Pimps, instead*) of you.

•) ComparM.


SODOM.

51

Bolloxinion.

I'll than invade and bugger all the G • da
And drain the spring of their immortal c • da,
Then make them rob their arse*) till they cry:
You've frigg'd as out of immortality.

[Rntmr Flux].
Man of Philosophy, who does Prick prepare.
How chance so long thy council and thy care
Have been a stranger to our court**) _

Flux.

-o King.

I have this ten days been endeavouring

With all my skill and arts poor cunt to cure,

The torturM***) pains your nation doth endure.

The heavy symptoms have infected all,

I now may****) call it epidemical.

Men's pricks are eaten of the secret parts *•***)

Of women, wither'd and despairing heart

*) Arses.

**) Man of philosophy, who with great care
And counsel doth sick pricks repair,
And for renew'd encounters them prepare,
Why thus s stranger to our court?

•••) torturing.

••••) must.

•••••) Men's Pricks are eaten off, the secret parts of
women.


52

SODOM.

The children harbor mournful discontents,
Complaining sorely of their fundaments.
The old do curse and envy those that swftre;
Some fuck and bugger, tbd they stink alive;
The young, who ne'er on nature did impose
To rob the*) charter, or corrupt her laws
Are taught at last to break al former vows,
And do but**) what love and nature disalows.

Bolloxinion.
What Art doth Love and Nature contradict?

Flux.

That he...n doth all these grievous pains inflict.
Nor do the Beauties of the Throne *••) escape —
The Queen is dead and Pricket has a dap,
Raving and mad the Princess is become,
With pains and ulcerations in her womb.

Bolloxinion.

Curse upon fate to punish us of****) nought;
Can no redress nor remedy be sought?

Flux.

To Love and nature all their rights restore —
*) her.

**) And do what Love etc.

***) Nor do the darlings of thy throne,

••••) for.


SODOM

53

Fuck women and let buggery be no more :
It doth the procreative End destroy,
Which nature gave with pleasure to enjoy.
Please her, and she'll be kind: if you displease,
She turns into corruption and disease.

Bolloxinion.

How can I leave my old •) beloved son,

Which **) has so long my dear companion been ?

Flux.

Sirl it will prove the shortning of your live!

Bolloxinion.

Then must I go to the old whore my wife.
Why did the G . ds, that gave leave to be
A king, not give me immortality?
To be a substitute to h ... en at will
I scorn the gift, I'll reign and bugger still.

[The clouds break forth, then pry demons rise
and sing]-

Demons.

Kiss, Rise up and Dally
Prig, Swive and rally;
Curse, blaspheme and swear
Those that will witness bear.

•) Most.
••) Who.


A4

SODOM.

For the Bollox singes
Sodome off the hinges.
Bugger, bugger, bugger
All in hugger-mugger,
Fire doth descend:
't Is too late to amend.

[They vanish in smoke].
[The Ghost of Cuntigratia arises].

Ghost.

Tyrant thy day of doom is now come
My wretched fears
Thy want of penitence and tears.
1 now Hell's plagues partake
For thy damn'd sake.
We'll shortly meet again
With howlings, plague and pain.
[Dreadful shrieks and groan heard and horrid
apparitions seen],

Pocken bllo .
Pox on these sights, I'd rather have a whore.

Bolloxinion.

Or cunts rival.

Flux.

_______ For he • . ens sake no more;

Nature puts on me prophetic ear,
Behold, the heavens all in a flame appear.


SODOM.

is

Bolloxinion.

Let heaven descend, and set the world on fire —
We to some darker cavern will retire.

[Fire brimstone, a cloud of smoke rises]*
The Curtain palls.

THE EPILOGUE SPOKEN BY CUNTICULA.

You see gallants, the Effects of Letchery
Why will you suffer cunts by hands to die?
Curse on the fop, that first devis'd the way
Pumping to spend, and frigg the soul away.
Can arsehole fire, thO it fierce and great
Infuse more than a cunfs immortal heat?
Or can a hand that dull uncharming thing
Flowers and whites, crown Prick, the female's king.
View the intreagues of swelling cunt and arse.
And tell me which of these best keeps the Tarse.
The hairs of Cunt and Prick about do roul
Curies in pure love, and tickles down each soul.
These are made pregnant, whilst bose *) dirty drabs
Fling spermy months and so engender crabs.
To shun which **) cunts, is to shun spreadings Evila;
A mercenary cunt is food for devils:
But we cunts sodomites made up of sperm
And fell of last vacation Time and Term,

*) [base]?
••)[?]•


56

SODOM.

We who for pleasures and great joys were bom,

Powder tbe hair, and wash the cnnt each mora,

Expels those heats, which might perhaps arise;

Cloth in perfume onr alabaster (highe,

And make cunt fit for nose, for Hps and eyes:

Thus drest in Charmes, you should in crowds resort,

And hourly swive us, beauties at the court,

Naked, we lie to entertain your tarses,

If you will but forsake men's beastly arses.

You need but come, when we onr pleasures grant,

And swive us all, all over willing cunts;

Then foot not nature with your silly hand,

But come to us, whene'er your Pricks do stand;

THE EPILOGUE SPOKEN BY FUCKADILLA.

Damn ye my Lads, what never a word to say
In praise or commandation of the play?
Nor me, how well I've acted here to day?
You look so sottish, now the play is done,
By G . d so sure, so squeamish every one
As if your Pricks had all bespufd your breeches
For want of cunts, oh h.... ns how my cunt itches;
See how it frets and soams at mouth, because
So much good seed was spent against Cunt Laws.
It makes me wish for some good brawny arse,


▼ell hnag with e set ravtftjr swtngiaf •> tarte.

Oh, how we love and hog a groat Prisons;

Ho that has ouch a one shah ne'er escape ma»

And after once, if we can nuke It rie»?

Maat on again and bravely fight love's pries.

Hard fate k is, we should be so unjust

So cruel to the thing which feeds our lust,

But when we are once heated with delight,

A little fuck can't stay our appetite.

And yet our pleasursa, hot to thean a ieyl,

They plunder off thorn atieugth and wear the spoil,

Damn'd feeble pricks, we hate them* they're hot toys;

We're for the more substantial solid Jeys

Of a brave stiff romantic swinging Pries:

That*s twice five inches long and seven thick.

My Cunt can well dispense with such as this,

Or pleasure »like it, o, fis all our bliss,

Our Heaven on earth, our chiefest happiness.

But oh, the damn'd fates that attend excess:

Hard cruell ate that I could weep aa ocean

When I behold poor pintle without motion

Hanging upon hie masters thighs aa dead:

Not having power far to raise its head.

I strookM and frigg'd him with my charming hand —

Yet he's insensible, and will not stand;

I shew'd my cunt, and both my plumy whits thighs*

Yet all won't make the little spirit rise.

*) Im Manuscript steht: swing!n.


58 SODOM.

When that won't do, even then ray hot desire

Wants some new flesh foe all to allay the fire.

Then I do wish, the G . ds had given Man Power

To swive a woman briskly for an hoar,

Oh, then I should have thought with all the rest

Of our lewd sex, we'd been for ever blent

But now I And my wishes are in vain —

Alas, they serve but to increase my pain.

And now my cunt is a fucking strain.

Come my dear sons of whores, why don't yon come?

And sscriAce your pintles to my womb?

The best of cunts is like a common shore,

Come 7 or 8 at least, come half a score:

I'll swive with all, till I can swive no more!

MADAM SWIVIA IN THE PRAISE OF

HER CUNT.

Here is a mine or ocean full of treasure,
't is we alone enjoy the chiefest plessure,
Whilst men do toil and moil spend their strength,
The pleasure does to us rebound at length.
Men when they've spent are like some piece of wood
Or an insipid thing, thd flesh and blood,
Whilst we are still desirous of more
And valiantly dare challenge half a score,
Nay canthes like we'll swive with forty men;
Then home to our husbands and there swive again.

Finis.


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KPTIITAAIA.

Recueil de documents pour servir à l'étude des
traditions populaires. Tomes 1 à IX. In-12, toile
rouge. Heilbronn, 1883-1889. Paris, 1807-1005.
Très rare........... 350 fr.

Sommaire :

— Tome I. In-12, toile.......Net 50 fr.

Contient: Contes secrets traduite du russe. — Nor-
wegische Märchen und Schwanke. — Trois contes pi-
cards. — Devinettes et formulettea bretonnes.

— Tome II. In-12, toile.......Net 50 fr.

Folklore de la Haute-Bretarne. — Contes picards. —

Schwedische Schwanke und Aberglauben aus Norland.

— Literature popular erotica de Andalucia. — Some
erotic folk-lore from Scotland. — Dictons et formulaires
de la Basse-Bretagne. — An Erotic English dictionary. —
Trois contes alsaciens. — Le poskocnlks des Serbes. —
Glosssire cryptologique du breton. —- Wesh jfidœology.

— Tome HI. In-12, toile......Net 50 fr.

Contient: Le gai chansonnier français. — Welsh Folk-
Rhymes, — Spigolature Sicillane. — Volksflberliefe-
rungeo sus Oesterreich. — Contes poitevins, - Contes
de la Haute-Bretagne. — Blason erotique de ls France,

— Vasconïœ Ungute erotici glossarii tentâmes. — Amu-
lettes antiques. — Biblioer. des dictionnaires erotiques.

— Piosenski polski. — Contes divers et Varia.

— Tome IV. In-12, toile......Net 50 fr.

Folklore polski. — Contes polonais. — Vierzeilen

sus den Osten*. Alpen. — Novell! popolari umbre. —
Novell! popolari toscane. — La tentation du Confesseur.

— The Welshman'a lament. — L'étron parlant.
Contes flamands de ls Belgique. — Les testicules dsns
le lsngsge familier flamand. — Contes du département
d'IUe et Vilaine, — A schoolboy rhyme, — varia.


- Tome V. In-12, tolle.......Net 90 ft.

Coooest: Rottete de TOtoafoe (eeeget, cesses et

légendes, chansons lyriques et nostiaJes, blason popoL,

Kverbes, devinettes, jurons). Folklore de la Grande
wie. (Contes, chansons, proverbes et dictons). —
Folklore polski. folklore polonais. — Folklore slave de
la vallée de Resta. — Folklore de la France (Hantes
et Bessos^Pyienees, Haate-Garennsy Ariane, Gers. Tarn*
et-Garosae, Charente. Correse, Visana, Pons Sème,
Vendée, Lyon, C6te-dX>r, Jura,Deoes,Vcegea,Pesée
Calais» Seine-Inférieure, Loiret, Setne-ct-GRse, tte-et-
Vllafne). — Paroles facétieuses mises sur des airs de
chasse.

- Tome VI. In-12, toile......Net 30 fr.

Glossaire cry piuleajc.ee de breton. —~ Dettf a messe

socea raccotd neue provincia d'Aleesaadria. — Note
allègre. — Mélasses de Bulgarie. — Die Zengong la
Sitte, Braach and Glauben der Sedativen, t —• Varia.

- Tome VII. In-12, toile......Net 30 fr.

Contée flamands de Belgique. — Mélanges polonais

et rusées. — Varia: I. Un usage de guerre; 2. Hel-
len tea: 3. ItaHeum e latrine. — Die Zeuauna In Sitte,
Brauch und Glauben der SOdslavea. II. Lieder: erste
Fortsetsuag. —- Contee de la Croatie et du Monténégro.

- Cktesss y desvergucaias del Rie de la Plata.

- Tome VIII. In-12, toile......Net 30 fr.

Obex les Vellens de Belgique. — Die Zeugung In
Sitte. Brauch und Glauben der Sfldsiaven. III. Lieder
(Schisse). — Glossaire eiyptologiqite du breton, 3* sup-
plément. — Folklore de l'Ukraine. Usages, contes. —-
Epigraphie tetriaale.

- Tome IX. In-12, toile......Net 30 fr.

Anthologie Satyriqoe du XVe siècle,publié
par M. Schwöb. — Sodom, by the Earl of Rochester.
Zum ersten Male herausgegeben nach einer Handschrift
in der SudtbfbUethek au Hamburg von Dr. L. 9. A. M.
von Rosier.




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