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Tiré à 175 exemplaires numérotée à la main
№..........
КРУПЇАЛІА
BBCUEIL DE DOCUMENTS POUB SERVIB
X L'ÉTUDE
DES TBADITIONS POPULAIBES
VOL. V
PABIS
H. WELTER, ÉDITEUR
59, BUE BONAPÀBTE, 69
1898.
Tout droite reeerrét.
. J/
f*2 7,
Imprimerie G. Uechmann і Weimar.
Folklore de l'Ukraine.
Usages, contes et légendes, ohansons,
proverbes et jurons.
Usages.
I.
L'initiation au métier de berger.
Quand un jeune homme se présente comme
aspirant à l'emploi de berger du troupeau
communal, on examine ses organes sexuels et
après les avoir trouvés en ordre parfait, on
procède à la cérémonie suivante: Tous les
assistants prennent des tisons brûlants dans
les mains et se promènent en procession
autour d'un grand feu. L'aspirant marche à
la tête du cortège mené par un des anciens
qui le tient par la verge.
[Cet usage pratiqué dans le gouvern. de
Kherson présente évidemment la survivance
d'un ancien culte où le principe de génération
si important dans la vie pastorale jouait le
principal rôle.]__
Kqvtix. V. 1
2 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
II.
Couchée commune des garçons et des jeunes
filles.
En Ukraine la jeunesse célibataire des deux
sexes organise des assemblées qui, ayant lien
an printemps, portent le nom de улиця (la rue)
et pendant l'hiver celui de досвітки (les veillées)
et вечорниці (les soirées) : Dans ces réunions on
joue, on danse, on chante et à la fin les garçons
couchent avec les jeunes filles ou ensemble
dans la même chambre ou séparément, couple
par couple, dans leurs maisons. Les jeunes
gens de chaque village ou d'une partie du
village (куток) forment un espèce de société,
dans laquelle Гоп n'est admis qu'après
l'approche de la maturité sexuelle. Ordi-
nairement le garçon dès les premiers jours de
sa réception trouve sa bien aimée, près de la-
quelle il fait des démarches ou personnellement
ou par l'intermédiaire d'un de ses amis. Si
la jeune fille accepte on dit que sa réponse
était humide, sinon — qu'elle était sèche.
Quelquefois le garçon „s'amuse" avec elle
jusqu'au mariage et la société (громада, пару-
боцька громада) fait tout pour que personne
ne les en empêche. Mais très souvent les
couples pareils se séparent de la manière la
FOLKLORE DE L'UKRAINE. З
pins paisible, après quoi le garçon et la jeune
aile concluent des nouvelles liaisons. La jeune
fille reçoit son amant plus ou moins secrète-
ment dans le grenier ou dans un hangar
quelconque; si elle couche dans la chambre
séparée, elle le laisse entrer par la fenêtre;
quelquefois elle prépare le lit dans une voi-
ture, dans le jardin ou sous une meule
de foin ou de paille. Aux assemblées, si
l'espace le permet, tout le monde couche
ensemble sur la paille. Le but de ces cou-
chées des garçons avec les jeunes filles s'ex-
plique très nettement par les renseignements
de nos correspondants. „Cet usage", nous
écrit l'un d'eux, „sertpour que les jeunes gens
des deux sexes puissent faire la connaissance
plus intime avant de se marier. „Un autre
correspondant, garçon du village lui-même,
dit: „si la jeune fille couche avec un garçon,
il est déjà sûr qu'il n'est pas désagréable
pour elle, qu'elle l'aime; et elle à son tour
sait déjà qu'elle est aimée. Où peut-on faire
la connaissance la plus intime de la jeune
fille si ce n'est pas en couchant avec elle?!
Quand on couche avec la jeune fille qui aime,
elle se laisse caresser et caresse elle-même
comme une colombe, elle embrasse si fort
comme si elle voulait se coller, elle entre-
1*
4 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
lace ses jambes avec celles de son bien-aimér
elle presse son visage contre le sien, elle
parle si doucement, elle tremble même et
demande toujours à son amant s'il est à son
aise, si la couche n'est pas trop dure, si
le traversin n'est pas trop bas... , et elle
se presse toujours plus fortement et plus
passionnément contre lui, comme si elle vou-
lait s'introduire dans son amant. Mais quand
on est en présence du monde elle ne regarde
pas mais elle sent bien chaque mouvement
de celui qu'elle aime . .. s'il ne la regarde
pas elle jette sur lui des regards furtifs, s'il
se tourne vers elle, elle baisse tout de suite
les yeux ... Quand tout le monde s'en va
elle prie de rester encore un petit peu. Si
la jeune fille couche avec un garçon et l'aime,
elle ne veut pas qu'il la quitte, et elle fait
tout son possible pour lui plaire. En profi-
tant de cela le garçon cherche un rapproche-
ment encore plus intime, commence à dire
qu'il ne peut plus contenir ses désirs: „si tu
m'aimes vraiment, aie pitié de moi et ne
résiste pas à mes caresses ... si tu ne veux
pas m'amueer un peu, tu ne m'aimes pas, tu
n'as pas de goût pour moi !" En remarquant
que la jeune fille est amoureuse de lui, il va
plus loin, cherche à tâter son sein, ses parties
FOLKLORE DE L'UKRAINE. б
génitales... enfin il commence quelquefois
à полювати*), c'-est à dire trouve le moyen
de s'amuser avec elle sans compromettre sa
virginité .. . tt Celle-ci doit être respectée
jusqu'au jour de mariage. Il y a naturelle-
ment des exceptions, mais elles sont très rares.
La couchée commune permet au garçon de
juger si sa bien-aimée est assez saine et forte.
rCela se sent", dit le même correspondant:
„on peut sentir cela et dans le bras et dans
le corps tout entier... ; on peut en juger
aussi d'après la chevelure: si les tresses sont
fortes, la jeune fille se porte bien ... ou si
elle passe la nuit sans dormir et ne se
change point au visage... La voix aussi
doit être forte et sonore. Outre cela le
garçon cherche dans sa future des qualités
morales : elle doit être capable et habile pour
le. travail, modeste, réservée dans les paroles,
pas trop se trémousser, n'être pas bavarde ou
vaniteuse, être indifférente aux compliments...
Ordinairement les parents ne défendent pas
trop à leurs filles de coucher avec les gar-
çons; ils regardent cela comme une chose
usuelle qui ne compromet nullement la jeune
*) Littéralement le mot полювати signifie
chasser.
6 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
fille... Il arrive souvent que le frère et la
soeur, ou deux soeurs couchent aux assem-
blées dans la même chambre „ s'ils ne sont
pas trop pudibonds44.. .*)
(Distr. d'Elissavèthrad, gouv. de Kherson.)
*) Les détails sur ces réunions de la jeu-
nesse de deux sexes le lecteur les trouvera
dans l'ouvrage de M. Th. Volkov, Rites
et usages nuptiaux en Ukraine (L'Àn-
thr о p о 1 о g і e, t. II, p. 173 et suiv.) ainsi que la
littérature de ce sujet. Tout récemment il était
traité dans l'article deM.Yastrebov: Новьш
данньїя о союзах* но женаток молодежи на
юг* Россіи (Nouvelles données sur les so-
ciétés de la jeunesse célibataire au Midi de
la Russie) Кіевская Старина 1896, No. 10
(окт.), p. 110-128.
Contes et légendes.
Pourquoi les prêtres catholique* ont les
cheveux courts.
Quand les hommes n'étaient pas si nom-
breux sur la terre, il n'y avait que deux
ecclésiastiques : le pope et le curé — et tous
les deux avaient les cheveux longs. Le pope
était un homme vertueux, tandis que le curé
péchait. Chaque année le bon Dieu appelait
le pope vers lui au ciel pour recevoir de sa
part le compte rendu sur ses .ouailles. Le
curé était également appelé au ciel quand
il était vertueux, mais depuis qu'il eut com-
mencé à pécher, le bon Dieu ne l'appela plus»
Un jour le pope reçut un billet de la part,
du bon Dieu lui ordonnant de venir à lui.
Le pope était déjà tout prêt à monter au
ciel quand le curé vint et le pria de le
prendre avec lui. Le pope hésitait ne sa-
chant comment il devait s'arranger et se dit:
„si je le prends dans les bras, je peux me
8 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
fatiguer et je le laisserai tomber; alors il
sera tué ! Je ferai autrement : j'enduirai mon
cul avec du goudron et lui dirai de s'incliner,
puis je me mettrai sur sa tête, ses cheveux
seront collés à mon cul et ainsi peut-être je
pourrai le transporter jusqu'au ciel!" H
expliqua tout cela au curé qui: y consentit,
parcequ'il avait envie de voir le bon Dieu
encore une fois, et lui présenta sa tête. Le
pope monta alors et ils s'envolèrent vers
le ciel. Le curé qui balançait comme un
saucisson au dessous du pope eut enfin hor-
riblement mal aux cheveux et pria le pope
de voler plus vite. Le pope s'élança brus-
quement, mais les cheveux du curé furent
arrachés tous à la fois et il tomba sur la
terre sans se tuer d'ailleurs parce que telle
était la volonté du bon Dieu. On devine où
sont restés ses cheveux. Depuis lors le curé
ne portait plus de cheveux longs et défendit
même aux autres curés d'en porter. C'est
pourquoi les cuvés n'ont pas beaucoup de
cheveux sur la tête, tandis que les popes en
ont même au cul.
(Distr. d'Elissavèthrad, gouvern. de Kherson.)
FOLKLORE DE L'UKRAINE.
a
L'homme et Vourè.
Un jonr an homme labourait et ne pouvait
pas finir sa besogne. Un ours s'approcha de
lui et lui dit: „Veux-tu m'atteler à ta
charrue, je t'aiderai !M — „Soit,u
repondit le
paysan, „mais il faut que je te coupe les
couilles, ainsi tu travailleras mieux. L'ours
consentit et l'opération faite il se mit à mar-
cher si vite que le paysan ne pouvait pas le
suivre. „Veux-tn,tt dit-il au paysan, „que je te
coupe les couilles à toi aussi, tu marcheras vite
toi aussi!* Le paysan s'effraya et dit: à pré-
sent je dois conduire mes boeufs à la maison,
noue ferons cela demain; et après avoir dit
cela il s'éloigna. Rentré à la maison il ra-
conta l'affaire à sa femme. Celle-ci se mit
à pleurer et dit: «Tiens, j'irai demain moi-
même !" Arrivée de bonne heure aux champs
alors que l'ours n'avait pas encore paru, elle se
mit à quatre pattes et resta immobile. L'ours
arriva et ne voyant pas de testicules dit:
„il faut que j'allie chercher une médecine
pour guérir la fente ltt et il laissa un lièvre
pour la garder et chasser les mouches afin que
les vers ne se mettent pas dans la plaie. Le
lièvre la garda assez longtemps, mais la
pauvre femme fut enrayée et pèta si fort
10 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
que le lièvre s'enfuit, complètement affolé,
trouva l'ours et lui dit: — «cela était déjà
fendu, mais à présent cela est éclaté en
morceaux!44
(Distr. d'Elissavèthrad, gouvern. de Kherson.)
La récolte miraculeuse.
Un paysan se rendant un jour pour travailler
aux champs aperçut son voisin qui était en
train de planter des pommes de terre. „Bon-
jour, voisin ! Que le 4bon Dieu te vienne en
aide! Qu'est-ce que tu fais là?" Silence.
„ En tends-tu, voisin? Je te demande ce que
tu fais là-bas?" Pas de réponse de nouveau.
„Est-се que tu es devenu sourd, par exemple?
Je te demande ce que tu fais?*4 Le voisin
évidemment ennuyé se mit en colère et ré-
pondit brièvement: — „Je plante des pines!4*
„Ah ! des pines ... je te souhaite alors une
bonne récolte!44
La paysan planta les pommes de terre,
les sarcla à temps et les entoura de terre.
Elle poussèrent bien et il espérait en avoir
en abondance. Le temps était venu déjà de
les récolter et il alla les voir. A peine arrivé
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 11
à son champ, il remarqua quelque chose de
rouge, e'étant approché il fut stupéfié. De
la terre sortaient de grosses pines avec des
têtes rouges. Tout affolé il cingla le cheval
et cria: hue! Tout d'un coup, à peine eut-
il le temps de prononcer cela qu'une pine
énorme s'échappa de la terre, s'enfonça dans
son cul et se mit à le foutre. Complètement
ahuri, le bonhomme ne bougeait pas, puis
ayant repris ses esprits il voulut retirer la
pine de son cul... mais malgré tous les ef-
forts il ne put rien faire. Alors il résolut de
descendre de sa voiture et cria au cheval: haltet
Aussitôt qu'il le dit, la pine tomba d'elle-
même de son cul. Notre bonhomme se ré-
jouit beaucoup. „Tiens,4* dit-il, „c'est un truc
qui n'est pas mauvais ... je ferai pas mal
d'argent avec cela." -De retour dans sa mai-
son il dit à sa femme: „Ecoute, femme, sais-
tu quelles pommes de terre nous avons dana
notre champ ? ! Elles sont si grandes, si grandes
que personne n'en a et n'en a jamais en
de pareilles. Veux-tu aller avec moi les
voir!?u La femme aussitôt prit place dans
la voiture auprès de son mari et ils partirent.
A peine arrivés vers son champ le paysan
s'écria: hue! Immédiatement une grande
pine s'échappa et se colla dans le con de la
12 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
femme. Au commencement celle-ci était seu-
lement contente, mais quelque temps après
cela lui parut un peu fatigant et elle voulut
la retirer de son con. Mais la pine se tenait
bien et continuait à la foutre. Elle s'effraya
et se mit à crier „au seconrsj" tandis que
son mari restait tranquille et riait à son
aise. Après avoir ri assez il cria : balte et la
pine tomba aussitôt par terre. Le paysan
récolta une provision des bonnes pines et les
porta au marché à la ville. En marchant
dans les rues il cria de haute voix: „des
pines, des pines, qui veut des pines, des
pines, des bonnes pines !.. ."
En entendant cela deux demoiselles d'un
■certain âge envoyèrent leur servante pour
demander ce qu'il vendait. Celle-ci prit les
renseignements et retourna. — „Eh bien,"
demandèrent les demoiselles „qu'est-ce qu'il
vend là? „Ah, ce sont des choses que je
n'ose même pas nommer !" — „Mais dis donc
plus vite! Qu'est ce que c'est?" Non, je ne
dirai pas, j'ai honte !" — „Dis donc plus vite!"
„Mais ce sont des pines qu'il vend!" Oh!
«'écrièrent les demoiselles, cours alors aussi
vite que possible, demande lui combien il
vend la pièce?" La servante courut vers le
paysan et apprit qu'il demandait 600 roubles.
FOLKLORE DE L'UKRAINE. IS
Les demoiselles marchandèrent beaucoup mais
à la fin décidèrent de payer 600 roubles.
Le paysan livra une pine et expliqua ce qu'il
fallait faire pour qu'elle foute. A peine
les deux demoiselles restèrent seules, qu'une
d'elles prit la pine et lui dit „hue !.. .tt La
pine s'élança tout de suite et se mit à la
foutre. Celle-ci restait couchée et gigotait
tout au mieox. Enfin elle en eut assez et
puis cela lui parut presque insupportable.
Alors elle commença à tirer la pine de son
con, mais en vain. La pine ne cessait pas
de la foutre de son mieux. La demoiselle
s'efforça à nouveau de la retirer, mais la
pine foutait encore plus fort. Que faire?
On appela de nouveau la servante et on la
chargea d'aller vite chercher le paysan pour
lui demander comment arrêter la pine. Celui-
ci demanda encore 600 roubles. Les demoi-
selles ne voulurent même pas marchander et
payèrent. Le paysan leur expliqua ce
qu'il fallait faire pour calmer la pine.
Alors la seconde demoiselle se décida
d'essayer la pine, elle aussi, et resta très
contente.
Ravies de leur acquisition les demoiselles
voulurent prêter la pine à une de leurs amies
dans une autre ville. Par hasard il s'y trouva
14 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
en ce moment un pope qui était en train de
partir pour cette ville. Les demoiselles écri-
virent une lettre à leur amie, mirent la pine
dans une boîte et la confièrent au pope.
Celui-ci posa la boîte derrière lui dans la
voiture et partit. Une fois hors de la ville
il voulut aller plus vite et cria : „hue !a. La
pine sauta aussitôt de la boîte, s'enfonça dans
le cul du pope et se mit à le foutre. Après
avoir fait tous les efforts pour l'en retirer le
pope était prêt à pleurer. Mais en ce mo-
ment il s'approcha d'une rivière et pour ar-
rêter un peu le cheval lui cria „halte!" La
j)ine sortit tout de suite du cul. Le pope
donna à boire à son cheval, mit la pine dans
la boîte, prit place dans sa voiture et dit:
„A présent .je serai plus sage, je mettrai la
boîte devant moi. Au cas où la pine aura
besoin de foutre c'est le cheval qu'elle fou-
tera dans le cul, et pas moi!"
(Romny, gouvern. de Poltava.)
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 15
Dam Vautre monde.
Un paysan s'étant endormi rêvait qu'il
était transporté dans l'autre monde et qu'un
ange l'accompagnait pour lui montrer une
grande rangée de veilleuses qu'on met ordi-
nairement devant les images des saints, en
lui expliquant que c'étaient les veilleuses de
tous les hommes : qui a dans sa lampe beau-
coup d'huile vivra encore longtemps, qui n'en
a pas assez mourra bientôt. Le bonhomme
demanda à l'ange: „où est ma veilleuse et
celle de ma femme ? „L'ange les lui montra.
Le bonhomme remarqua que dans sa veil-
leuse il n'y avait que très peu d'huile, tandis
que dans celle de sa femme il y en avait
beaucoup. Alors il se mit à prier l'ange de
lui permettre de verser un peu d'huile de la
veilleuse de sa femme dans la sienne. „Im-
possible!" lui répondit l'ange. Mais le pay-
san insistait tellement que l'ange consentit
enfin et lui permit de tremper son doigt dans
la lampe de sa femme et de mettre dans la
sienne ce qui lui resterait au bout du doigt.
Le bonhomme se mit à la besogne, mais
après un bon moment il fut réveillé par un
horion de sa femme. „ Est-ce que tu n'es
pas devenu fou, le gros diable! Qu'est-ce
16 FOLKLOBE DE L'UKRAINE.
que tu a trouve de doux dans mon соп?! —
„Dans quel con?u „Mais c'est que tu fourres
ton doigt dans mon соп et puis tu le portes
dans ta bouche .. . u
(Gouv. de Voronèje.)
Lange au соп.
Chez une femme une petite fillette pleurait
d'une façon* épouvantable et la mère ne pou-
vait pas trouver le moyen pour la calmer.
En même temps un soldat moscovite vint
demander l'hospitalité chez cette femme pour
une nuit. La femme, après avoir consenti,
le pria de gronder un peu l'enfant pour
qu'elle cessât de pleurer. Le moscovite ne se
fit pas prier deux fois et hurla tout-de-suite:
„Qu'est-ce que tu cries ici, espèce de merde!..
Tais-toi, sinon je te fouterai la gueule en
bon soldat!" — „Qu'est ce que vous dites,
monsieur le militaire?!44 dit la mère, „est-ce
qu'on peut dire des choses pareilles à un
enfant. C'est un ange encore !. . «Voilà,
la mère foutue, s'écria le soldat: j'ai traversé
toute la Russie d'un bout à l'autre et je
n'ai jamais entendu dire qu'il y eût des anges
avec un соп.44 (Gouv. de Voronèje.)
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 17
Deux soeurs.
Il y avait une fois deux soeurs: Saucisse
et Petite-Poule. Tous' les dimanches une
d'elles allait à l'église, l'autre préparait le
diner. Saucisse faisait une très bonne soupe ;
sa soeur lui demanda, comment s'y prend-
elle? „Si je te le disais tu étoufferais !" —
„Mais dis-moi!" insistait Petite Poule. „Eh
bien, je chie dans la casserole." Pour cela
j'y monte, après l'avoir mise sur le feu. Tu
vois que c'est dangereux.
Le dimanche prochain Petite-Poule devait
préparer le diner. Elle voulut faire la soupe,
elle mit la casserole sur le feu, monta là-
dedans et périt d'un façon lamentable.
Saucisse l'enterra derrière une auberge,
mit une croix sur sa tombe et dit: „Qui
chiera sur cette tombe sera poursuivi par
sa merde!"
Mais voilà un homme qui passe; soudain
un besoin impérieux s'empare de lui. II le
satisfait au coin de la tombe. Mais à peine
eut-il fait quelques pas qu'il entendit le cri:
„Papa, attendez moi!" II entre dans l'au-
berge et vide un petit-verre: quelque chose
crie: „mais laisse donc une goutte pour moi!"
Б mange du pain, sa progéniture improvisée
Kçvnt. V. 2
18 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
lui en demande un morceau. Il sort et il en
est toujours suivi. Enfin il ramasse la merde
et la cache dans son sein.
Mais des interpellations continuent. Alors
furieux il jette son trésor par terre et se
sauve dans la forêt. En vain. Poursuivi
toujours il ramasse de nouveau sa merde et
la cache encore une fois sur lui.
Dans la forêt des bohémiens avaient allumé
un feu. Ayant aperçu le paysan il lui de-
mandèrent de rester un moment près du feu,
car une soupe y bouillait. Le paysan accepta
la proposition, mais dans leur absence il ne
pensait qu'à la façon de se débarasser de
son fardeau. Dès qu'ils se furent éloignés
du feu, il jeta la merde dans la soupe et
se sauva.
Les Bohémiens revinrent bientôt „Ah, le
paysan n'est pas là, voilà notre soupe sûre-
ment partie!" Us se mettent à la remuer,
mais alors des cris partent de la marmite:
„Ne remue pas!" entendent-ils: „car tu me
briseras le bras!" ... „Ne remue pas, car tu
me casseras la jambe .. . Mais laisse donc, tu
vas me détronquer!"
Les Bohémiens effrayés sortent la merde
et la jettent à un cochon. Le cochon la
dévore, mais elle sort tout de suite de son
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 19
cul et se met à se lamenter: „ Voilà ma fin
qui arrive !" En vain les Bohémiens versent-ils
là, dessus de l'eau, en vain la battent-ils avec
leurs cuillers. Us lui mettent lern* soupe
dessus, mais la merde la dévore et continue
de tournoyer autour d'eux.
Ainsi dura ce jeu jusqu'au moment où le
coq chanta. A son premier cri la merde dis-
parut et les Bohémiens partirent bientôt le
coeur allégé.
(Distr. de Kolomyia, Galicie autrichienne.)
Le pope et le pénitent.
Un pope demanda à un pénitent s'il
n'avait pas péché avec les bêtes ? Le pénitent
répondit: „Non, mon père, je n'ai jamais
péché avec les bestiaux, mais je pèche quel-
quefois avec les mouches!" — „Comment
cela?" — „Ah, c'est comme ça... pendant
l'été quand il y a pas mal de mouches, je
prends un peu de sucre en poudre et j'en
répands sur le bout de mon vit: les mouches
viennent, marchent dessus et le chatouillent!"—
„Eh bien, est-ce agréable cela?**... «Oui,
mon père, c'est bien agréable!" — „Cela,
2*
20 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
enfin, ce n'est pas grand chose, seulement
dans les jours maigres il ne faut pas mettre
de sucre sur ta pine; mets un peu de miel,
parce que, tu sais, le sucre ... on le fait
avec des os et par conséquent c'est gras !.."*)
(Pays des Cosaques de la mer Noire.)
Un monsieur et une marchande.
Un monsieur demanda un jour à une mar-
chande au marché ce qu'elle demandait pour
les oeufs? la marchande déclara son prix. —
„Mais pourquoi sont-ils si petits?** dit le
monsieur." — „Ma foi, monsieur, ils sont plus
gros que les vôtres**)." „Le Monsieur dis-
parut immédiatement, ainsi que les deux
dames qui étaient avec lui."
(Pays des Cosaques de la mer Noire.)
*) Les personnes pieuses en Russie ne
mangent pas de sucre pendant les jours mai-
gres et le remplacent par le miel.
**) Le root oeufs désigne en langue
ukrainienne les testicules aussi.
FOLKLOBE DE L'UKRAINE. 21
En revenant de la foire.
Un cosaque alla on jour à cheval par la
route sablonneuse. Devant lni se traînait en
voiture un paysan avec sa mère et sa femme.
Le paysan en se vantant dit à sa mère : Oh,
ma mère, je ne permettrai jamais à ma femme
de faire comme les autres qui font des bâtards
même en présence de leurs maris!14 Le co-
saque entendit cela, poussa son cheval et
rattrapa les voyageurs. „Halte, le paysan!"
cria-t-il. Le paysan s'arrêta. „Descends de
ta voiture!" Le paysan obéit. ,.Va, tiens
le cheval !" Le paysan prit le cheval. Alors
le cosaque dit à la femme: „Et toi!. ..
Qu'est-ce que tu fais là, descends-toi aussi!"
La femme descendit elle aussi, tandis que la
mère du paysan resta en voiture en tenant dans
ses mains la casserole qu'elle avait acheté à
la foire. Le cosaque réfléchit : „quand je me
mettrai à foutre je peux me salir lés testi-
cules!" et dit à la vieille: ,.Descends-toi
aussi !, puisque tu es âgée je te trouverai un
travail plus léger!" Après avoir couché la
femme du paysan sur la terre il commença
à la foutre, en ordonnant, à la vieille de sou-
tenir ses testicules dans la casserole afin de
ne pas les salir dans la poussière. Après
22 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
avoir achevé sa besogne, il prit son cheval,
le monta et partit. Quand il était déjà,
assez loin le paysan dit à sa mère: „Eh bien,
mère, quoique il ait foutu ma femme, j'ai
ma revanche : je lui ai bien fatigué son che-
val !" Et la mère : „Moi aussi, mon fils, je lui
ai fait encore mieux que ça: il a ordonné
que je lui tienne les testicules dans ma
casserole .. . mais quand il était en train de
foutre, dans le moment le plus passionné j'ai
retiré ma casserole et il a sali complètement
ses testicules dans la poussière !" Quant à
la femme du paysan, elle resta tranquille et
ne prononça pas un mot
(Pays des Cosaques de la mer Noire.)
Chaneons lyriques.
І.
Пішла мати до Київа
Ой, ой, ой !
Дочку дома покинула.
Ой ти, Семен мій
Поки мати вернулася
Ой, ой, ой!
Дочка сім раз їбнулася
Ой, ти Семен мій
Питається мати дочки:
Ой, ой, ой!
„Чи сполола огірочки?
Ой Семене мій!
Чи давала хлопцям поцьки?!"
Ой, ой, ой!
— „Хоч давала, та не всім !... -
Ой Семене мій!
Хиба, мамо, понесім ? !...
Ой, ой, ой!
Хиба-ж я тебе питала
Ой ти Семен мій!
24 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
Як ти батькові давала?"
Ой, ой, ой!
Ой там, під всрбищем,
Ой ти Семен мій!
Прищипнула пизду днищем:
Ой, ой, ой!
Сходьтесь, хлопці на пораду:
Ой, Семене мій!
Прищипнула пизду ззаду
Ой, ой, ой!
Прийшли хлопці, порадили.
Ой, Семене мій
Та й по пизді погладили
Ой, ой, ой!
Ідуть хлопці з радощами,
Ой, ти Семен мій
Несуть пизду пригорщами!"
Ой, Ой, ой!!
*
Traduction. La mère est partie à Kiev, ||
Oh, ob, oh! Il Elle a laissé sa fille à la maison ||
Oh, mon Simeon !*) |! Avant que la mère ne fut
*) Le mot Semène (Семен) a dans la
langue ukrainienne double sens: celui de
Simeon et de clitoris. Il y a donc ici
un jeu de mots.
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 25
de retour II Oh, oh, oh! jj La fille se laissa
foutre sept fois II Oh, mon Simeon ! || La mère
demanda à sa fille: || Oh, oh, oh ! || „As-tu sarclé
les concombres? || Oh, mon Simeon! || As-tu
donné ton con aux gfcrçons?!" || Oh, oh, oh! ||
— „J'ai bien donné, mais pas à tous!.. ||
Oh, mon Simeon! || Veux tu le porter à pré-
sent peut-être?! II Oh, ob, oh! Il Est-ce que je
t'ai demandé, || Oh, mon Simeon! |l Comment
tu avais donné à mon père?! || Oh, oh, oh! ||
C'était là, sous le grand saule || Oh, mon
Simeon II J'ai pincé mon con avec le support
de la quenouille || Oh, oh, oh! || Rassemblez-
vous, les garçons, pour me donner conseil ||
oh, mon Simeon! j| Je me suis pincé le con
par derrière || Oh, oh, oh! || Les garçons vin-
rent, donnèrent leur conseil || Oh, mon Simeon ! ||
Et caressèrent mon con || Oh, oh, oh! || Les
garçons vont très contents || Oh, mon Simeon ! ||
Ils portent mon con dans le creux de leurs
mains!.. || Oh, oh, oh!.. .
(Sydorivka, gouv. de Kiev. Les jeunes
filles chantent quelquefois cette chanson
en cachette de leurs mères.)
26 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
II.
Вийшов козак на улицю, тай гукає:
„Чи тут моя Хима є, чи немає? . . ."
Ой хить, Хима спить,
Хитю, хитю, тай не знає
Що козаченько гукає . . .
— Таки Хима спить,
Таки Хима спить!
Прийшов козак під ворота, тай гукає:
„Чи тут моя Хима є, чи немає?1*
Ой хить, etc.
Ввійшов козак в сіни, тай гукає:
„Чи тут моя Хима є, чи немає?"
Ой хить, etc.
Ввійшов козак в хату, тай гукає:
„Чи тут моя Хима є, чи немає?"
Ой хить. etc.
Підняв козак тай ряденце, тай гукає:
„Чи тут моя Хима є, чи немає?"
Ой хить etc.
Та ліг козак на подушки, тай гукає:
„Чи тут моя Хима є, чи немає?"
Ой хить, etc.
Всунув козак шванця аже по сами яйця, тай гукає:
„Чи тут моя Хима є, чи немає?"
Ой хить, Хима спить,
Хитю, хитю, тай не чує
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 2T
Що козаченько жартує. . .
— Таки Хима снить,
Таки Хима спить! . .
Trad. Le cosaque sort dans la rue et
crie: Il „Mon Euphèmie, est-elle ici, ou non?" ||
Oh, ça gigote, Euphèmie dort || Gigote, gigote
et ne sait pas j| Que le jeune cosaque l'appelle ||.
Euphèmie dort, || Euphèmie dort ! || Le cosaque *
s'approche vers la porte et crie : || Mon Eu-
phèmie, est-elle ici, ou non?" Il Oh, ça gi-
gote . . . etc. Il Le cosaque entre dans le
vestibule et crie: || „Mon Euphèmie, est-elle
ici, ou non?" J Oh, ça gigote ... || Le co-
saque entre dans la chambre et crie: || „Mon
Euphèmie, est-elle ici, ou non?" || Oh, ça gi-
gote . . . etc. Il Le cosaque souleva la couver-
ture et crie: Il „Mon Euphèmie, est-elle ici,
ou non?" Il Oh, ça gigote .. . etc. || Le cosaque
se couche sur les oreillers et crie : || „Mon
Euphèmie, est-elle ici, ou non?" || Oh, ça
gigote . .. etc. , Le cosaque enfonça son vit
jusqu'aux testicules et crie: || „Mon Eu-
phèmie, est-elle ici, ou non?" II Ob, ça gi-
gote . . Euphèmie dort || Elle gigote, elle gi-
gote et n'entend pas || Que le jeune cosaque*
28 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
plaisante ... Il Euphèmie dort, || Euphèmie
dort!. 4
(Vill. Socbansk, distr. de Berdytchev,
gouv. de Kiev.)
III.
„Що ти маєш під намистом,
Чорнице-сестрнце,
Чорненькая, молоденькая,
Чернушечка, моя душечко?"
— „Шию маю, отче Дмитрів,
Архієрею, владико,
Митрополите!. ."
.А що маєш нижче шиї,
Чернице-сестрице ..." etc.
— „Цицю маю, отче Дмитрів" etc.
„А що маєш нижче циці,
Чернице-сестрице ..." etc.
— «Пупа маю, отче Дмитріз .. ." etc.
„А що маєш нижче пупа,
Чернице-сестрице . .." etc.
— гІІекло маю, отче Дмитрів" etc.
„Дай-же мені того пекла,
Нехай всуну свого свекра
Чернице-сестрице ..." etc.
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 29
— „Благословіть, отче Дмитріе,
Архієрею, владико
Митрополите !. . .м
Trad. Qu'est se que tu as sous ton col-
lier, Il Religieuse, ma soeur, || Brunette, ma
chérie!? H — „J'y ai la gorge, père Dimitri, ||
Monseigneur l'archevêque || Métropolitain!. .tt ||
„Et qu'est-ce que tu as au dessous de la
gorge, H Religieuse, ma soeur.. ." etc. || — „J'y
ai les seins, père Dimitri,.. ." etc. || „Et
qu'est-ce que tu as au dessous des seins, ||
Religieuse, ma soeur ? . ." etc. || — „ J'y ai
le nombril, père Dimitri!.etc. || „Et qu'est-
ce que tu as au dessous du nombril, || Reli-
gieuse, ma soeur? . .tt etc. || „J'y ai l'enfer,
père Dimitri..." etc. || — „Prête-moi donc cet
enfer, Il Afin que j'y fourre mon beau-père ||
Religieuse, ma soeur!" || — „Benissez-moi,
père Dimitri, || Monseigneur l'archevêque ||
Métropolitain!" ||
(Zvirynetz, Kiev.)
BO FOLKLOBB DB L'UKRAINE.
IV.
Прийшов Клочко
Під віконечко
Тай кличе .. ,
Підняв запаску
Вийняв ковбаску
Тай тиче !. . .
* * *
Trad. І Klotchko est venu || sous la fe-
nêtre |! Et appelle ... Il II a retroussé la
irobe |1 II a sorti un saucisson || Et pousse!
(Stanytzia Àzovska, Pays des Cosaques de
la mer Noire.ï
V.
У Київі на дзвониці
Чернець лежить на чорниці :
Та так чернець спасається,
Аж дзвіниця хитається.
— Що ти робиш, ченче?
— „Спасаюся серце:
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 31
В середину гріхи пхаю
Щоб не вийшла душа з раю*).
* *
*
Trad. À Kiev, sur le clocher, || Le moine
couche sur la nonne: Et le moine fait sa
pénitence de telle manière || Que le clocher
balance || — || «Qu'est ce que tu fais, moine?" —
„Je fais ma pénitence, mon coeur : Je fourre
les péchés dans l'intérieur, || Afin que l'âme
ne sorte pas du paradis."
(Stanytzia Abkhazska, Pays des Cosaques
de la mer Noire.)
VI.
Кулик чайки питає:
„Чи вже. серце, світає?"
— . Іще, серце, іще-ще,
Присунемось ближче ще:
*) Var. „Сповідаю, причащаю,
В середину гріхи запущаю!"
Trad. II „Je confesse, je communie || Je
fourre les péchés dans l'intérieur!"
(Distr. de Nijène, gouv. de Tchernyhiv.)
32 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
Нехай наші пупці
Полежать у купці,
Нехай наш» животи
Наберуться страмоти!44
* * *
Trad. La bécasse demande an vanneau:
II „Die, chère, est-ce que le jour commence ?tt
||
— „Pas encore, chérie, pas encore || Serrons
nous l'un contre l'autre encore plus près: ||
Que nos nombrils || Se trouvent un peu en-
semble, Il Que nos ventres II Prennent dfr
l'indécence (du plaisir).
(Stanytzia Abkhazska, Pays des Cosaques-
de la mer Noire.)
VLT.
Ой за лугом, лугом
Ходив кляп за плугом,
А манда Уляна
Волів поганяла,
А манда Хведоська
Усе волів хвоська,
А манда Марина
Передніх водила.
FOLKLORES DE L'UKRAINE. 88
Trad. Oh, derrière la forêt, derrière la
forêt II Le vit laboura |j Et le con-Julienne ||
Toucha les boeufs, || Et le con-Théodosie ||
Aiguillona toujours les boeufs, || Et le con-
Marina II Conduisit les boeufs de devant.
(Stanytzia Azovska, Pays dee Cosaques
de la mer Noire.)
vin.
На кладці стояла,
Манду вимивала,
Віником шарувала.
Стала манда чорная,
Чорна як циганка,
Хлопчача приманка.
Приманула, не дала:
Оттака-то я була!...
* • *
Trad. Je me tenais sur la planche || Et
je lavais mon con, || Je le frottais avec la
balai. Il Mon con est devenu noir, || Noir
comme une' tzigane, || La tentation des gar-
Kqvtit. V. 8
84 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
çons. II Je les ai attirés, mais je n'ai pas
cédé: У Voici comment j'étais, moi!
(Stanytzia Pavlivska, Pays des Cosaques
de la mer Noire.)
IX.
На городі бузина,
Під горою ямка,
А дід бабу
Ібе ззаду,
Аж губами плямка!
Trad. Dans le jardin il y a un sureau, ||
Sous le monticule il y a une excavation jj Et
le vieux la vieille || Fout par derrière || Et
claque des lèvres (à cause du plaisir).
(Gouv. de Voronèje.)
X.
Пизда по лісу ходе,
Пизда голос виводе;
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 36
Пизда лики дере,
На хуй лапті плете !
* * *
Trad. Le соп se promène dans le bois, ||
Le con monte sa voix (chante), || Le con
écorche les tilleuls II II confectionne, avec
l'écorce, des chaussures pour le vit.
e (Gouv. de Voronèje.)
3*
Chansons nuptiales.
[Les rîtes nuptiaux en Ukraine se divisent
en trois parties; demande en mariage, fian-
çailles et mariage proprement dit Les chan-
sons qui accompagnent ces rîtes, tantôt
tristes, tantôt joyeuses, mais toujours très
chastes et quelquefois même religieusement
solennelles dans la seconde partie et dans la
première moitié de la troisième (dans la
première partie les chansons sont absentes
complètement), deviennent plus loin erotiques
et même phalliques. A partir du moment où
les jeunes filles quittent la fiancée et où celle-
ci sort de la maison paternelle pour prendre
place dans la voiture qui doit l'emmener dans
la nouvelle demeure, l'élément erotique joue
dans les chansons un rôle presque dominant*).
*) Nous ne pouvons pas donner ici la de-
scription 4e tous ces rites du mariage ukrainien.
Le lecteur qui s'intéressera à ce sujet peut
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 37
La fiancée une fois sortie, le choeur des
femmes mariées et des jeunes gens, qui font
le cortège du fiancé imitant le rapt, entonne
victorieusement :]
I.
Викотили, викотили смоляную бочку,
Висватали, висватали в пана свата дочку :
Та постелем куль, куль
Та застромим хуй, хуй .. .
Що схочемо, то й зробимо
Чужому дитяті !. ..
* * *
Trad. Nous avons fait sortir un tonneau
goudronné, Il Nous avons reçu en mariage la
fille de monsieur le père de la fiancée: || Nous
étendrons une botte de paille, de paille, ||
Nous enfoncerons la pine, la pine || Nous
ferons ce que nous voudrons || à l'enfant
étranger !
(Distr. de Hadiatch, gouv. de Poltava.)
le trouver dans l'article de M. Th. Volkov
Bites et usages nuptiaux en Ukraine
(L'Anthropologie II et ІП, 1881—1892).
38 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
II.
Випили пиво, викотили бочку,
Викивали, виморгали в пана свата дочку:
Положимо спати, на білій кроваті!
Ми-ж її не манили, сама вона хтіла
Червоного буряка до білого тіла.
*
Trad. Nous avons bu la bière, nous avons
fait sortir le tonneau, || Nous avons obtenu
en hochant la tête et en clignotant (par la
ruse) la fille de monsieur le père de la
fiancée: || Nous la coucherons dormir sur le lit
blanc! !| Nous ne Pavons pas attirée par la
ruse, c'est elle-même qui a désiré || De la
betterave rouge pour le corps blanc.
(Distr. de Novohrad-Volynsky, Volynie.)
III.
„Де ви мене, люде, поведете.
Де ви мене спати покладете?*4
— „Поведемо до току,
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 39
Постелемо осоку,
Постелемо околоти,
Щоб живенько проколоти!44
Trad. „Où vous me mènerez, les bonnes
gens, Il Où vous me coucherez pour dormir ?tt
—
„Nous t'amènerons sur une aire, || Nous y
mettrons de la laiche, || Nous y mettrons de
la balle, H Pour te percer le plus vite pos-
sible !tt
(Distr. de Berdytchev, gouv. de Kiev.)
[Quelquefois on chante s'adressant au
marieur:]
IV.
Старий діду, старий діду,
Старий оселедцю,
Не стоїш ти ні за поцьку, ні за хуя,
Ні за редьку!
Ні за стару, ні за малу,
Ні за молоденьку!
Оженивсь — не журись,
40 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
Будеш панувати:
Жінка буде клоччя прясти,
А ти будеш свині пасти
З великою ломакою,
Та з сірою собакою!
Trad. Le vieux, le vieux, || Le vieux
hareng que tu es! || Tu ne vaux pas ni le
con, ni la pine, Il Ni même un radis! || Ni
vieux, ni jeune, Il Ni tout à fait jeune! ||
Etant marié, ne te plains pas, || Tu seras
comme un seigneur: || Ta femme filera la
laine II Et toi, tu garderas les cochons, ||
Avec un grand bâton || Et avec un chien gris!
(Distr. de Hadiatch, gouv. de Poltava.)
[Emmenée chez son mari, la jeune mariée
passe presque aussitôt dans sa possession.
Après un petit repas le garçon d'honneur
demande la bénédiction des parents du jeune
marié pour introduire le jeune couple dans
la chambre à coucher. La bénédiction reçue,
les jeunes mariés se retirent en compagnie
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 41
du garçon d'honneur, et de deux svachkis
(marieuses) tandis que l'assistance se met
à chanter:]
V.
Торохт, мати, по дорозі, як череда,
Ведуть хуя на припоні, як бугая;
А хуй реве, до пизди йде.
— „Як дойду в ночі, —
Повиколюю пизді очі.*4
-* * *
Trad. Il у a du brait,, ma mère, sur la
route, comme celui d'un troupeau, || On mène
le vit par la corde comme un taureau || Et
le vit mugit en marchant vers le con || „Si
j'atteins le con dans la nuit || Je lui crèverai
les yeux !..tt
(Dietr. de Pereïaslav, gouv. de Poltava
[Tchoub. No. 1280*)]).
*) Чубинскій, Трудьі зкспедиціи (Tchou-
binsky, Travaux de l'Expédition), S. Pétersb.
1877, IV. Dans cette publication comme
dans les autres d'où nous empruntons quel-
ques chansons nuptiales, certains mots et
42 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
VI.
Тупу-тупу коло хати, як череда:
Ведуть хуя на мотузі, як бугая,
~* А пизда їде у кариті, як попадя!
А хуй плаче, протирає очи:
Коли-б ему до ночи,
То висадив-би ій і очи.
* *
*
Trad II у a un piétinement autour de la
maison, comme celui d'un troupeau: || On
amène le vit avec la corde comme un taureau, ||
Et le con vient en carrosse comme la femme
du pope. Il Et le vit pleure, se frotte les
yeux ; Il Jl n'attend que la nuit, || Pour crever
au con même les yeux.
(Distr. de Berdytchev, gouv. de Kiev.)
même des phrases sont remplacés par dee
points. Toutes les chansons dont nous n'indi-
quons que la provenance sont complètement
inédites. Dans la transcription de quelques
chansons nous avons cru nécessaire de sup-
primer les nuances de la prononciation locale
pour les rendre plus accessibles aux lecteurs
étrangers.
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 43
vn.
Тупу-тупу, кониченьку,
Як череда!
Ведуть хуя на ременю,
Як бугая:
Іде пизда у кареті,
Як попадя!
Хуй дметься,
А пизда сміється:
Очи продирає,
Хуя дожидає!
Коли-6 як до иочи
Вилізуть пнзді очи !
*
Trad. On piétine, ô, mon petit cheval, ||
comme si c'était an troupeau || On mène le
vit avec une courroie || Comme un taureau, ||
La vulve vient dans le carrosse, || Comme la
femme du pope. || Le vit se gonfle, || Et la
vulve rit: Il Elle frotte ses yeux, || Elle attend
le vit, Il Quand la nuit viendra || Les yeux
même de la vulve sortiront (de leurs orbites).
(Sydorivka, gouv. de Kiev.)
44 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
vin.
Пішли дівки по корови,
Натрапили на бики,
Взяли бика за табаку:
„Давай, бику, молока!"
* * *
Trad. Les jeunes filles allèrent chercher
les vaches, Il Mais trouvèrent les taureaux, ||
Elles ont pris le taureau par la pine: || «Donne
nous, ô taureau, du lait!"
(Ouchytzia, gouv. de Podolie [Tchoub.
No. 1866J.)
IX.
У поповій гречці
Баран на овечці,
А кінь на кобилі,
А князь на княгині.
Trad. Dans le blé sarrasin du pope f|
Un bélier est sur une brebis || Et un étalon
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 4&
sur une jument |) Et le prince sur la prin-
cesse *).
(Gouv. de Tchernyhiv.)
X.
„Ой, мамцю, мамцю,
До комори ведуть!*4
— „Цить, доню,
Тобі меду дадуть !"
„Ой, мамцю, козак
На мене лізе !"
— „Цить, доню,
Він тебе не заріже!"*
„Ой, мамцю, вже й ножик виймає !. .*
—„ Цить, доню, він боже думає."
* *
*
Trad. „О ma mère, та mère, J| On m'amène
déjà dans la chambre à coucher !" || — „Zut, ma
fille, Il On te donnera du miel!44 || „0 ma-
nière, c'est que le cosaque || Monte déjà sur
*) Dans les chansons nuptiales ukrainien-
nes les fiancés portent toujours le titre de
prince et de la princesse.
46 FOLKLORE EE L'UKRAINE.
moi ! II — „Zut, ma fille, || Il ne t'égorgera pas !"
|
„0, ma mère il sort déjà son couteau !" || — „Zut,
ma fille, c'est la chose divine qu'il pense
(à faire)44.
(Distr. de Novohrad-Volynsky, gouv. de
Volynie, Tchoub. No. 1279.)
XI.
„Ой, мати, до комори ведуть\*
— «Цить, доню, там меду дадуть!44
„Ой, мати, вже штани розвгязав !"
— „Цить, доню, так піп приказав!"
Trad. Oma mère, on m'amène déjà dans
la chambre à coucher ! — „Zut, ma fille, on
t'y donnera du miel!" |j „0 ma mère, il a
défait déjà son pantalon !" || — „Zut, ma
fille, c'est le pope qui a ordonné cela!<:
(Distr. de Berdytchev, gouv. de Kiev.)
[Arrivés à la kom or a le droujko (marieur
ou garçon d'honneur) et le fiancé s'arrêtent de-
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 47
vant la porte, tandis qne la jeune mariée y est
introduite par les femmes qui commencent
immédiatement à la déshabiller. Quelque-
fois cependant ce rôle est réservé au garçon
d'honneur qui alors déshabille les deux époux,
ou bien le jeune époux s'en charge lui-même.
On déshabille la jeune mariée complètement
à nu ,,comme sa mère l'avait mise au monde",
jusqu'à lui enlever ses boucles d'oreilles, ses
bagues etc. On la visite très minutieusement;
les femmes poussent leur zèle au dernier
point: elle lui tâtent sons les bras, elles
fouillent dans sa chevelure, partout... afin
de s'assurer qu'il n'y a pas des noeuds noués
à quelque objet, ni d'aiguille ou autre outil
aigu. Cette révision terminée et la jeune
mariée vêtue d'une chemise toute neuve, le
jeune marié fait son entrée dans la chambre
en compagnie du garçon d'honneur et son
aide. On le déshabille, on le fouille égale-
ment et la nouvelle mariée le déchausse.
Enfin on les invite à entrer dans leur lit et
tout le monde s'éloigne... en les avisant
„de s'appliquer, afin de ne pas faire attendre
trop longtemps!"
En attendant les convives continuent à
boire et à chanter. On chante entre autres
choses les chansons suivantes:]
48 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
XII.
Ой y полі грушка не трушена
Ще-ж наша дівочка не ворушена!
Хто ж тую грушечку потрусить
Той нашу дівочку поворушить!
* * *
Trad. Le poirier qui est dans le champ
n'est pas encore secoué! || Notre jeune fille
n'est pas encore touchée ! || Et qui secouera ce
poirier II celui-là touchera notre jeune fille.
(Gouv. de Tchernyhiv.)
XIII.
Шам-шам саломонька па каморі,
Разсунулись падушечкі па саломі!
Ой прасіла діевочка маладца:
„Не лажись, малодчик, на прамилий буок,
Не закидай, малодчик, не закидай нуог!41
— „Як мині, діевочка, нуог не закидать —
Треба твайму руодоньку честь атдать."*)
_ * • *
*) La langue de cette chanson à subi sen-
siblement l'influence de celle de la Russie-
Blanche.
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 49
Trad. La раШе fait frou-frou dans la
chambre à coucher, || Les coussins sont dé-
placés sur la paille! || La jeune fille prie le
garçon: H „Ne te couche pas, mon beau gar-
çon, a côté de moi, || Ne ramène pas, mon
beau garçon, tes jambes (sur moi)!" ||
— „Et comment, ma petite, puis-je ne pas
ramener mes jambes: i| Il faut que je fasse
honneur à ta famille.
(Gouv. de Tchernyhiv.)
XIV.
Тупу, курочки, тупу:
Чотирі ножечки в купу;
А ігьята коротша,
Од меду солодша!
* * *
Trad. Piétinez, petites poules, piétinez: ||
Quatre jambes ensemble; || Et la cinquième
plus courte, Il Qui est plus douce à cause
du miel.
(Distr. d'Elisavèthrad, gouv. de Kherson.)
KQvnt. V.
4
50 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
XV.
Гусак гуску кличе,
Крізь тин колосок тиче:
„Ой ти, гуско моя,
Ти, голубко моя,
На тобі колосок изгїсти,
Пусти мене на черево злізти!
* *
Trad. Le jars appelle Гоіе, | Il lui fiche
un épi au travers de la haie: j| „Oh! toi mon
oie, H Toi, ma chérie, | Tiens, voici un épi
pour manger, j] Laisse moi monter sur ton
ventre !"
(Distr. de Zolotonocha, gouv. de Poltava.)
XVI.
Продрав котик стелю,
Та впав на постелю:
Поти качався,
Поти валявся,
Поки тій Марусеньці
Між ніженьки вбрався!
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 51
Trad. Le petit maton fit un tron dans
le chaume || Et tomba sur le lit: || Il se
roula jusqu'à ce || Il se vautra jusqu'à ce (|
Qu'il se glissa entre les jambes de la petite
Marouesia !
(Distr. de Zolotonocha, gouv. de Poltava.)
XVII.
„Ой хто-ж мене за рученьку —
Тому рукавички,
А хто мене за ніженьку —
Тому черевички!
Біля мене полежить, —
За пуп мене подержить —
Тому гарнець меду,
Коновочка пива,
Щоб стояла жила!
А я думала що не буду жива !...
Аж я жива, та живісенька,
Як тая рожа та повнісінька.
♦ *
Trad. Oh, à celui qui me (prendra) par
la main — || [je donnerai] des mitaines, || A
celui qui me (prendra) par la jambe — |! <je
4*
52 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
donnerai) des souliers. || (A celui) qui cou-
chera auprès de moi, || qui me tiendra par
le nombril H (je donnerai) un pot d' hy-
dromel, H une cruche de bière, || Afin que
son nerf se tienne bien debout. H Et moi, je
croyais que je ne vivrais plue, || Mais je suis
vivante et bien vivante, || Comme cette rose
qui est double.
(Distr. de Zolotonocha, gouv. de Poltava.)
XVIII.
„E— e—, чи не плачеш ти?
І матері чи не скажеш-ти?"
— „Коли-6 я казала,
То я-б тобі й не давала!"
Trad. Hein, hein — est-ce que tu
pleures? H Est-ce que tu diras à ta mère? ||
— „{3i j'avais l'intention de dire à ma mère,
je ne te donnerais pas.14
(Distr. de Zolotonocha, gouv. de Poltava.)
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 53
XIX.
Ой на хаті щітка-гребінка,
А в коморі парубок та дівка:
Чого вони труться, та мнуться,
Чого вони не їбуться?!
Trad. Oh, sur le toit la brosse et le
peigne H Et dans la chambre à coucher un
garçon et une jeune fille: || Pourquoi sont*
ils si lents, Il Pourquoi ne commencent-ils
pas à foutre?
(Gouv. de Kherson.)
XX.
Наїхали купці з Холма,
Питаються почому вовна?
Чорная вовна —
По червоному сповна,
А білая вовна —
По золотому сповна!
Руно на руно клали
У середині дірки шукали:
54 FOLKLOBE DE L'UKRAINE.
Тицю-тицю y білу вовницю,
Утрапили червону криницю.
* *
*
Trad. Les marchands sont arrivés da
Kholm H lis demandent combien la laine. ||
La laine noire — une pièce d'or toute entière ||
Et la laine blanche — une pièce d'argent*)
toute entière: || Ils mirent une toison sur
une autre 11 Et cherchèrent un trou au milieu: ||
Ils fichèrent dans la laine blanche || Et trou-
vèrent une fontaine rouge.
(Distr. de Zolotonocha, gouv. de Poltava.)
XXI.
Мій плуг не ope,
Цілини не бере?!
Заліза тупиї,
Бо літа молоднї!
* , *
*
Trad. Ma charme ne laboure pas, ||
Elle ne prend pas la terre vierge?! || Le
*) Zloty polski — florin de Pologne
(env. 60 c).
FOLKLORE DB L'UKRAINE. 55
fer n'est pas affilé, || Parce que on est
trop jeune.
(Gouv. de Kherson.)
XXII.
Гуска рака носиць,
Теща зяця просидь:
„Дам тобє да сорочечку:
Виїби мою дочечку,
Дам тобє все убраньнє
За твоє єбаньнє.
Trad. L'oie porte l'écrevisse, || La belle-
mère prie son gendre: H „Je te donnerai la
chemise: || Fous ma fillette, || Je te donnerai
tout le vêtement || Pour que tu la foutes."
(Distr. de Mozyr, gouv. de Minsk, Tchoub.
No. 1306.)
[Resté en tête à tête avec sa femme le
nouveau marié ne tarde pas à entrer en
commerce intime avec elle. D'après l'assertion
56 FOLKLOBB DB L'UKRAINE.
de certains ethnographes, il ne doit pas
compléter Pacte, mais se borner à la déflorai-
son seulement; la mariée de son côté, avisée
par les femmes qui raccompagnent le repousse
immédiatement après la première approche.
Dans le cas où le nouveau marié pour une
cause ou une autre ne serait pas apte à
Faction qu'on lui réclame, son impuissance
est ordinairement attribuée au manque d'égard
pour certains usage, ou à un effet magique...
L'une des femme s le prend par la main et
le conduit dans la cour en lui faisant toucher
ou retirer toutes les chevilles qu'il pourra
trouver sur son chemin . . . Mais si le marié
demeure toujours incapable de remplir sa fonc-
tion, alors c'est le marieur ou le garçon d'honneur
qui le remplace. Dans certaines localités cepen-
dant la défloraison qui est obligatoire et
doit avoir lieu quand-même et précisément
dans ce moment du mariage, se fait par la
fiancée elle-même, ou encore par l'inter-
médiaire des bonnes femmes qui déchirent
simplement l'hymen avec les doigts.
Les nouveaux mariés ne restent pas ordi-
nairement (surtout dans l'Ukraine orientale)
dans leur chambre à coucher que le temps
nécessaire pour accomplir l'acte conjugal.
Après avoir eu le signal conventionnel le
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 67
garçon d'honneur en fait part à tous les
siens. Lee femmes entrent, enlèvent à la
jeune mariée sa chemise et lui donnent une
antre en la coiffant en même temps d'un
bonnet de son mari. Puis très souvent on
les fait sortir solennellement devant les con-
vives. Dans le cas où Гоп a obtenu la
preuve de la virginité de la jeune mariée on
lui fait chanter sur le seuil la chanson sui-
vante :]
^ XXIII.
Темного лугу калина,
Доброго роду дитина,
Сім літ по ночах ходила
При собі красу носила:
Купці куповали — не продала,
Хлопці просили — не дала;
Ноги шовком зв-ьязала,
Для свого Йвася держала!
Trad. L'obier de la forêt sombre, ||
L'enfant de la famille respectable, || Elle
allait pendant sept ans dans les nuits || Et
portait sa beauté fleurissante avec elle: ||
Les marchands voulaient l'acheter, elle ne
l'a pas vendue, Il Les jeunes gens la solli-
58 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
citaient, elle ne l'a pas donnée. || Elle a lié
ses jambes avec de la soie, || Et la gardait
pom* son Ivan.
(Distr. de Berdytchev, gouv. de Kiev.)
[Ensuite le garçon d'honneur introduit les
nouveaux mariés dans la chambre et les
femmes qui les suivent montrent la chemise
„à l'obier" aux parents et à tout le monde.
Ayant reçu de cette manière une confirmation
incontestable de la virginité conservée par
la jeune femme, les assistants s'adonnent aux
excès de joie, commencent à crier, sauter sur
les bancs et les tables etc. C'est une véri-
table orgie accompagnée de danses et de
chansons tout à fait erotiques:]
XXIV.
A в покоїку за двірочками
Стоїть постелька з подушечками,
На тій постельці Маруся лежить,
Межи ногами пизду держить:
Ой треба добре Марусі просити,
Щоби дала пизди зажити.
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 69
Trad. Dans la petite chambre, derrière
la porte H Se trouve un lit avec des oreiller. ||
Sur ce lit couche Maroussia, || Elle tient le
con entre ses jambes: || Oh, il faut bien prier
Maroussia || Qu'elle permette qu'on l'enconne.
(Distr. d'Ouchytzia, gouv. de Podolie.)
XXV.
Калина, калина,
Доброго батька дитина:
Під калиною спала,
Шовком ножечки звгязала,
Для свого молодого поцьки держала!
* #
Trad. Obier, Obier, || L'enfant de bon
père : 11 Elle couchait sous l'obier, 11 Elle liait
ses jambes avec de la soie, 11 Elle gardait son
con pour son jeune mari !
(Distr. de Hadiatch, gouv. de Poltava.)
XXVI.
Куповали поцьку купці —
Не продала,
60 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
Ta прохали поцькі хлопці —
Вона не дала :
Шовкаьгь ніжечки звхязала
Свому молодому держала.
Trad. Les marchands achetaient son con ||
Elle ne l'a pas vendu, || Les garçons solli-
citaient son con H Elle ne l'a pas donné: ||
Elle a lié ses jambes avec de la soie, || Elle
le gardait pour son bien-aimé.
(Distr. de Hadiatch, gouv. de Poltava.)
XXVII.
Ой горілки, свату, горілки,
Да було не брати в нас дівки,
Да було не вертіти ій дірки!
А то хто хотів, той вертів,
А кому боліло — той терпів!
* *
Trad. De l'eau-de vie, beau-père, de l'eau
de vie! H Fallait pas prendre la jeune fille à
nous, H Fallait pas lui perforer un trou! || Or
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 61
celai qui voulait le faisait |] Et celle qui
avait mal souffrait.
(Gouv. de Tchernyhiv.)
XXVIII.
Горілки, свату, горілки:
Не брать було-б у нас дівки,
Та брать було-б молодицю,
Що в неї пизда з рукавицю.
Trad. De Г eau-de-vie, beau-père, de
Гeau-de-vie: || Fallait pas prendre la jeune
fille à nous. H Et il fallait bien prendre
une jeune femme || Qui a le con grand comme
une moufle.
(Distr. de Hadiatch, gouv. de Poltava.)
XXIX.
Батько по донечці тужить
Та цілу віч матір тюжить:
62 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
— „Оддала, стара, цтою —
Будем старатись на другую."
Trad. Le père regrette sa fille || Et fout
la mère pendant toute la nuit: || „Tu as
donné, ma vieille, celle-ci || Travaillons à
présent pour faire une autre!"
(Distr. de Kanev, gouv. de Kiev, Tchoub.
No. 1334.)
XXX.
Рак по бережечку лазить
Та на тую плиточку важить:
„Ой плиточко — краснопірочко,
Розстав свої нірьєчка
Зробимо весіллечко!"4
— „Зараз, раченьку, зараз,
Зробимо весіллєчко гаразд!*
*
Trad. L'écrevisse*) rampe sur la berge ||
Et fait la cour au gardon**): j| „ô gardon,
*) mascul. en ukrainien.
**) fémin. en ukrain.
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 63
aux nageoires rouges, || Ecarte tes nageoires, ||
Faisons le mariage! || „Tont de suite, ma
petite écrevisse, tout de suite !u || Nous ferons
le mariage en règle!
(Distr. de Slavianoserbsk, gouv. d'Ekate-
rinoslav.)
XXXI.
Сорока рака носила,
Теща зятя просила:
- „На тобі мірку маку —
„Зроби дочці признаку!
„На тобі мірку перцю —
„Пригорни дочку до серця !а
*
Trad. La pie portait l'écrevisse, || La
belle-mère priait son gendre: || „Voici un
boisseau de grains de pavot pour toi || Dé-
flore ma fille, Il Voici un boisseau du poivre, ||
Serre ma fille contre ton coeur!44
(Distr. de Novohrad-Volyneky, Volynie.)
64 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
XXXII.
Як-же ти піп, піп,
То веди мене в біб, в біб,
В зелененький!
Вирви-ж мені стручок
Повний пучок
Зелененьких !
Як-же ти дяк, дяк,
То веди-ж мене в мак, мак
Червоненький!
Вирви-ж мені маківок
Повний подолок
Червоненьких!
Як-же ти коваль, коваль —
То ти мене поваль, поваль,
Та й підкуй!
А як ти не зумієш
Та й не розумієш —
То й не псуй!
*
Trad. Si tu es le pope, le pope, || Amène-
moi dans le champ de haricots, haricots ||
verts, H Cueille-moi des gousses, || Une botte
entière II de gousses vertes! || Si tu es le
chantre d'église, le chantre d'église, || Amène-
moi dans le champ de pavots, de pavots ||
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 66
Bouges. H Cueille-moi des fleurs de pavots ||
Dans le bas de ma robe, || De pavots rouges! ||
Si tu es le forgeron, le forgeron, H Alors
roule-moi, roule-moi 11 Et me ferre ! 11 Mais si
tu ne sais pas (faire cela) 11 Et si tu n'es pas
capable — H Alors ne m'abîmes pas!
(Distr. de Novohrad-Volynsky, Volynie.)
ХХХПІ.
Приїхало наше пізно,
A привезло нам різно:
І довгее, і широкее,
І грубее, і глибокее, —
І таке загрубшки,
І таке заглубшки,
А оттаке задовшки,
А оттаке завширшки!
* *
*
Trad. Le nôtre est arrivé tard || П nous a
apporté quelque chose qui a plusieurs qualités
différentes, 11 Qui est long et large 11 Et gros et
Kqvut. V. б
66 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
profond — H Autant de grosseur, || Autant
de profondeur, H Autant de longueur, 11 Autant
de largeur*)!
(Distr. de Novohrad-Volynsky, Volynie.)
XXXIV.
Снував павук стелю,
Ta впав на постелю.
Де Маруся спала —
Там роженька впала,
Червона калина процвітала!
* *
*
Trad. L'araignée faisait sa toile sur le
plafond H Et tombait sur le lit. || Où dormait
Maroussia || Là une rose tombait || L'obier
rouge fleurissait.
(Distr. de Novohrad-Volynsky, Volynie.)
*) La chanson est évidemment accom-
pagnée de gestes, dont le caractère n'est pas
difficile à deviner.
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 67
XXXV.
Ой живіт мені болить,
Ta й на піч мені кортить:
На самую черенину —
Попарити животину!
* *
*
Trad. Oh, j'ai mal au ventre || Et l'envie
de monter sur le four: \\ Sur la place la plus
chaude H Pour chauffer mon ventre.
(Distr: de Novohrad-Volynsky, Volynie.)
[Dans le cas où la fiancée ne serait plus
vierge au moment du mariage et que ce fait
serait connu du public, tout prend, dans les
cérémonies nuptiales, un train différent. Elle
est reçue par les propos et les chansons les
plus cyniques:]
XXXVI.
Темного лугу калина,
Не доброго роду дитина:
Бо вона така добра
Як дірава торба.
68 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
Trad. L'obier de la forêt sombre ||
L'enfant de la mauvaise famille: || Parce
qu'elle est aussi bonne qu'un sac troué.
(Distr. de Novohrad-Volynsky, Volynie.)
XXXVII.
Ти, Васильку, калина-малина,
A на тебе дивитися мило;
Ти, Параско, чорна халява:
Увесь рід покаляла!
* • *
Trad. Toi, Basile, tu es comme une ka-
lina-malina (fruits d'obier et framboises) ||
On a du plaisir a te regarder, || Et toi,
Paraska, sale tige de botte || Tu as emmerdé
toute ta famille!
(Distr. de Zolotonocha, gouv. de Poltava.)
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 69
XXXVIII.
Заганяйте квочку в бочку,
А курчата в вершу.
Признавайся, Марусеньку:
Хто пошморгав спершу?
*
Trad. Faites entrer la poule dans un
tonneau, Il Et les poulets dans une nasse. ||
Avoue, Maroussia: || Qui t'enconna le premier?
(Distr. de Zolotonocha, gouv. de Poltava.)
XXXIX.
„Заганяйте квочку в бочку,
А курчата в вершу;
Признавайся, Марусю,
Кому давала спершу ?"
— „Давала Хомі,
Ще буде й тобі;
Давала понові,
Давала дякові,
Давала піддячому —
Ще й по собачому!. ,и
70 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
Trad. Faites entrer la poule dans un
tonneau, Il Et les poulets dans une nasse, ||
Avoue, Maroueeia || A qui as-tu donné pour
la première fois ? || — „ J'ai donné à Thomas, ||
Il en reste encore aussi pour toi; || J'ai donné au
pope, Il J'ai donné au chantre d'église, |j J'ai
donné à son aide || Et même encore à la
manière des chiens !u
(Gouv. de Kharkov, Tchoub. IV, p. 696.)
XL.
Заганяла квочку в бочку,
А курчята в вершу;
Признавайся, Марусю,
Кому давала спершу:
Чи попові, чи дякові
Чи піддячому
А чи хуєві собачому? . .
•
Trad. Je faisais entrer la poule dans un
tonneau II Et les poulets dans une nasse; ||
Avoue-toi, Marouesia, || A qui as-tu donné
pour la première fois? || Au pope ou au diacre, ||
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 71
Ou à son adjoint || Ou bien même au vit de
chien? ..
(Distr. de Hadiatch, gouv. de Poltava.)
XLI.
Під сосною спала,
Шишка в пизду впала:
Свердлом вертів,
Да. не вивертів ;
Долотом довбав,
Та не видовбав;
Як упустив кишку —
Витяг з пизди шишку!
* * *
Trad. (La jeune fille) dormait auprès d'un
sapin II Une pomme lui tomba dans le con: ||
Il lui a foré avec une tarière |[ Et il n'a
pas pu l'extraire [ Il lui a creusé avec le
ciseau II Et il n'a pas pu la faire sortir; ||
Mais quand il y a introduit son boyau || Il a
extrait la pomme du con.
(Distr. de Novohrad-Volynsky, Volynie et
distr. de Zolotonocha, gouv. de Poltava.)
72 FOLKLOBE BE L'UKRAINE.
XLLT.
Під сосною спала —
В пизду шишка впала:
Семеро коней запрягали,
З пизди шишку витягали.
.Trad. (Elle) dormait sons un sapin || Une
pomme lui tomba dans le con: |' On a attelé
sept chevaux j On a tiré la pomme du con.
(Gouv. de Tchernyhiv.)
XLHT.
Під їлкою спала
Не дівкою встала:
З гори покотилася
Да на шишку пробилася!
* *
Trad. (Elle) dormait sous un pin || Elle
se levait n'étant plus vierge: |l Elle roulait
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 73
du haut en bas || Et se heurta contre la
pomme!
(Distr. deMozyr, gouv. de Minsk, Tchoub.
No. 1363 B.)
XLIV.
Хоч їдь матінко, хоч не їдь,
Бо вже донечці роздер ведмідь!
Да ходімо до плота,
Да роздеремо кота,
Занесемо під перину,
Та зробимо калину!
*
Trad. Arrive, mère, ou n'arrive pas, ||
Car l'ours a déjà déchiré (le con) à ta fille! ||
Allons vers l'enclos, Il Déchirons le chat ||
Portons-le sur le lit nuptial || Et faisons
l'obier*) (avec son sang).
(Distr. de Doubno, Volynie, Tchoub.
No. 1361.)
*) L'obier, dont il est souvent question dans
ces chansonnettes, est le Vi b u r n u m о p u 1 u s
de Linné.
74 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
XLV.
За клубочок валку
їбалася з малку;
Виїбла пьять сорочок:
Що дві ув іржиці,
А дві в коноплиці,
А пгятая тая,
Що матюнка дала!
Trad. Pour une pelotte de gros fil ||EUe
se laissait foutre dès son enfance; || Elle a
gagné, en se laissant foutre, cinq chemises: ||
Dont deux dans le seigle, || Et deux dans le
chanvre, Il Et la cinquième c'est celle || Que
lui a donnée sa mère!
(Distr. de Pereïaslav, gouv. de Poltava,
Tchoub. No. 1363.)
XLVI.
Скакає горобець по дрючку,
Насрать батькові н матері
За дочку!
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 75
Скакає горобець по тину!
Насрать батькові й матері
За дитину!
*
Trad. Le moineau saute sur une barre ||
(Il faut) emmerder le père et la mère || A cause
de leur fille. Il Le moineau saute sur un enclos ||
(Il faut) emmerder le père et la mère || A cause
de leur enfant.
(Bohouslav, gouv. de Kiev.)
XLVII.
Скакав горобейко по точку,
Насеру сваточку за дочку,
За его нечервону калину,
За его нечестну дитину!
*
Trad. Le moineau sauta sur Taire || «F
emmerderai le beau-père à cause de sa fille [[ A
cause de son obier qui n'est pas rouge || A cause
son enfant qui n'est pas honnête.
(Distr. de Zolotonocha, gouv. de Poltava.)
76 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
XLVILT.
Під сосною росла,
А недобрая до нась приіяла;
Нічого дивувати,
Бо така була її мати,
Напишіть у леестри
Що таки були й її сестри!
* * *.
Trad. Elle vécut sous un sapin, || Et est
venue chez nous malhonnête; || Il ne faut pas
s'étonner, Il Parce que telle était sa mère ||
Ecrivez dans les registres || Que telles étaient
«es soeurs.
(Distr. de Zolotonocha, gouv. de Poltava.)
XLIX.
Подивіться y граматку,
Чи не така й її матка?
Подивіться у леестри,
Чи не таки й її сестри?
*
Trad. Regardez dans les papiers || Si-sa
mère n'était pas la même || Regardez dans
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 77
les registres I! Si ses soeurs n'étaient pas
comme elle.
(Gouv. de Tchernyhiv.)
„Ти то, дівче, ти то винна,
Ти-б то дати не повинна!"
— „Як не дати, як він просить,
Аж до Бога руки зносить !"
Trad. C'est toi, fille, c'est toi qui es cou-
pable, Il C'est toi qui ne devrais pas donner ! |[
— „Comment pouvais - je ne pas donner,
quand il prie || Et lève ses bras au ciel!"
(Distr. de Novohrad-Volynsky, Volynie.)
LI.
Курва, не давай дурням:
Затикай клоччям, та давай хлопцямх!
78 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
Trad. Putain, ne donne pas aux imbé-
ciles: Il Bouche (le con) avec de l'étoupe et
donne aux garçons !
(Sydorivka, gouv. de Kiev.)
LU.
Ta не знала (їбу твою мать!)
Калини ламать
Та знала (їбу твою мать!)
Хлопцям поцьки давать!
* * *
Trad. Tu n'as pas su, (je fous ta mère!) ||
Chercher de l'obier, || Mais tu as bien su
(je fous ta mère!)*), || Laisser les garçons
t'enconner.
(Distr. de Hadiatch, gouv. de Poltava.)
LUI.
„Дівчино біла,
Де ти поцго діла?
!) „Je fous ta mère" est un juron.
FOLKLOBE DE L'UKRAINE. 79
— „Дала шевцями на виправу,
Щоби ся не засмерділа!"
Trad. Jeune fille blonde, || Où as-tu mie
ton con? Il — „Je l'ai donné à tanner aux cor-
donniers Il Afin qu'il ne commence pas à puer !tt
(Distr. de Novohrad-Volynsky, Volynie.)
LIV.
Чия ce дівчина,
В червоній катанці?
Взяла поцю на патику,
Облизує пальці!
Trad. A qui est cette jeune fille || En
caraco rouge? || Elle a pris son con sur un
bâton, : Et lèche ses doigts.
(Distr. de Novohrad -Volynsky, Volynie.)
80 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
LV.
„Я y батька була,
Понеділкувала !
Дала тром заразом,
Таки дівка була!
Trad. „J'étais chez mon père, || Et je ne
faisais rien || Lundi (j'étais paresseuse) ! || J'ai
donné aux trois (garçons) à la fois || Et quand-
même je restais jeune fille!44
(Distr. de Novohrad-Volynsky, Volynie.)
LVI.
Ой ти, дівчино, семиліточко
Давалась перше, моя квіточко!
Коло кузні*) ходила,
Хуєм в гуздні крутила,
Черепочки збірала,
Коло поцьки чепляла,
Черепочки збірала,
*) Var. школи.
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 81
Хлопцями поцьки давала;
Черепочки брязкотять
Хлопці дуже хотять !..
• * * *
Trad. О, toi, jeune fille de sept ans, || Tu
as donné d'avance, ma petite fleur ! || Tu t'es
promenée auprès de la forge (var. école), ||
Tu as tourné le vit dans ton cul, || Tu as
ramassé des tessons, || Tu les as accrochée
autour de ton con, || Tu as ramassé des tes-
sons Il Tu as donné ton con aux garçons; ||
Les tessons font le bruit, || Les garçons ont
un grand désir!
(Gouv. de Tchernyhov et Volynie.)
LVn.
Роди, Боже, жито
На корінь корнистий,
На колос колосистий!
Ой наша дівчина мала
Навстоячки жито жала,
Навлежачки хлопцям
Поцьки давала!
Kçvnx. V.
6
82 FOLKLOBE DE L'UKRAINE.
Trad. Fais, Dieu, croître le seigle || Avec
la racine forte, || Avec l'épi épais! || Oh notre
petite fille! Il Elle a fauché le seigle en se
tenant debout || Et elle a laissé les garçons
l'enconner II En position couchée.
(Distr. de Hadiatch, gouv. de Poltava.)
LVIIl.
Вилетів горобчик
З верши,
„Хто то тебе просив
Перший ?
— „Мене хлопці просили —
То я хлоццям й давала!"
* * *
Trad. Le moineau sortit || D'une nasse, ||
Qui t'a prié II Le premier? || — „C'etaient
les garçons qui m'ont priée — || Alors j'ai
donné aux garçons!"
(Distr. de Novohrad-Volynsky, Volynie.)
LIX.
Ой як-би ти, дівчинонька,
Ta моторна була —
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 83
То ти-б нам фитю-митю
И на соломці дала!
* *
Trad. Si toi, petite jeune fille, || Etais
brave II Tu nous laisserais t'enconner || Même
sur la paille.
(Distr. de Novohrad-Volynsky, Volynie.)
LX.
Як я була господиня.
То до міста ходила,
Качана купила,
На городі посадила,
Сім неділь на город не ходила,
Вісьмої неділі на городець прийшла:
Вже мій качан развивасться,
У червоні чобітки .узувається !
Що я 8го за стебло:
То він мене за стегно!
Що я ого за вершок!
То він мене за чубок!
Що я ого за литку:
То він мене за цицьку!
Ой качане, качане,
За щож мене качавог,
6*
84 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
За щож мене качаєш,
В мене кунки шукаєш?
Я до міста ходила,
Свою кунку згубила,
А попович ішов,
Мою кунку знайшов!
Та посадив кунку
На віки на діжку:
Нехай моя кунка
Та дзьобає гречку.
А я піду до дяка —
Позичати тясака,
А я кунку почешу,
Та й тясака принесу.
Trad. Quand j'étais maîtresse de la maison ||
J'allais dans la ville || J'ai acheté un chou, || Je
l'ai planté dans le jardin potager || Sept semaines
jè n'allais pas dans le jardin, || A la huitième
j'y allais: || Mon chou est déjà développé ||
Et est en train de mettre les bottes rouges ! ||
Je le prends par la tige: || Il me saisit par la
cuisse! Il Je le prends par le sommet: || П me
saisit par la motte ! || Je le prends par le jarret : ||
П me saisit par la mamelle! j Oh chou, oh mon
chou! H Pourquoi tu me roules? || Pourquoi
tu me roules? Il Pourquoi tu cherches une
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 86
martre*) chez moi? ; J'allais dans la ville. |]
Et j'ai perdn ma martre, || Mais le fils dn
pope alla II Et a trouvé ma martre || IL l'a
mise sur le baquet pour toujours || Que ma
martre bèquète le sarrasin. || Et moi, j'irai
chez le chantre d'église, || Pour prêter le
briquet II Je frotterai ma martre || Et j'appor-
terai le briquet
(Distr. de Novohrad-Volynsky. Volynie.)
LXI.
В зеленій дуброві
Козак сіно косить,
Ему дівчина
Водиці приносить;
А він за поясом
Собі люльку носить,
В молодої дівчини
Та й губки просить:
„Дай, дівчино мені своєї губки!"
*) Куна, кунка, куниця, — la martre est
le symbole nuptial de la fiancée, mais ce mot
remplace souvent le nom des organes géni-
taux de la femme.
86 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
— „Не можна, козаче, дати
Тра перше матінки спитати,
Чи можна козакові дати?"
„Дай-же,' доню, та й не боронись
Ручки, ніжки розклади
Та ще й заголись!"
Як зробимо хлопця,
То віддаси у дяки:
Буде читать-вичитувать,
Буде хитать-вихитувать
Дівчат навстоячки!
Як зробимо дочку,
То віддаси в швачки:
Буде шити, вишивати
І давати, випинати
Хлопцям навстоячки!
Trad. Dans une forêt de chênes || Le co-
saque fauche le foin, , La jeune fille lui ||
Apporte de l'eau; || Et lui auprès de sa cein-
ture Il II porte sa pipe II Et chez la jeune
fille II II demande de l'amadou: || „Donne-moi,
jeune fille, de ton amadou!*4 |l —
«Impossible,
mon cosaque, de te le donner, || Il faut de-
mander d'abord à ma mère: || Est-ce qu'on
peut donner au cosaque?" |[ «Donne, donc, ma
fille, et ne te défends pas, |l Ecarte tes bras
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 87
et tes jambes || Et te mets à nu*). || Si nous
faisons un garçon, j Tu le feras chantre
d'église : Il II lira et relira, || Il fera et refera
gigoter II Les jeunes filles debout. || Si nous
faisons une petite-fille, || Tu la feras cou-
turière : Il Elle coudra-brodera || Et se livrera-
gigotera II Debout avec les garçons.
(Distr. de Novohrad-Volynsky, Volynie.)
[S'il est connu d'avance que la fiancée n'est
plus vierge, on chante au moment même de
son départ de la maison paternelle:]
LXII.
За столом сиділа,
Кріпко набзділа:
Оце тобі, моя матінко!
З за стола йдучи,
Перднула двічи:
Оце тобі, мій батеньку!
А вийшла на двір,
' Насрала як віл:
Оце тобі, мій родоньку!
* *
*) Retrousse tes habits!
88 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
Trad. Elle était assise à table, || Elle a
veesé fortement: || C'est pour toi, ma petite
mère! Il En sortant de la table, || Elle a pété
deux fois: Il C'est pour toi, mon petit père! ||
Et quand elle fut sortie dans la cour, || Elle
a chié comme un boeuf: || C'est pour toi, ma
famille !
(Sydorivka, gouv. de Kiev.)
[Le lendemain du mariage on mène la
jeune mariée à l'église pour lui ^couvrir la
tête" et on chante des éloges à sa virginité;
mais si la jeune mariée n'était pas „honnete"
on entonne:]
LXILT.
Ой там по долині
Пасла пизда свині:
Мішком обгорнулась,
А хуєм застібнулась !
• *
Trad. Oh, là-bas dans un vallon || La vulve
faisait paître les cochons [| Elle s'enveloppa
d'un sac et se boutonna d'une pine. ||
(Distr. de Hadiatch, gouv. de Poltava.)
FOLKLOBE DE L'UKRAINE. 89
[En revenant de l'église on chante:]
LXIV.
Були ми y Бога,
Молилися Богу
І святій П*ьятиньці —
Рідній матінці —
І святому Понеділку
Що провертів пизді дірку.
Trad. Nous avons été chez le bon Dieu, ||
Nous avons adressé nos louanges au bon
Dieu і Et au Saint-Vendredi, — à chère
mère*) Il Et au Saint-Lundi || Pour avoir percé
le trou dans le con.
(Distr. de Hadiatch, gouv. de Poltava.)
[La perezva c. à d. les visites mu-
tuelles qui terminent les fêtes nuptiales en
Ukraine, fait la partie la plus bruyante de celles-
ci. Les danses se distinguent par leur effrénement
et ont un caractère complètement phallique.
Le jouravel (la grue) qu'on danse ordinaire-
*) Пгятниця (Vendredi) personnifié ordi-
nairement comme Sainte-Parascève est féminin
en ukrainien.
90 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
ment dans ce cas n'est qu'une sorte de branle
accompagné de différents gestes erotiques
comme de se tenir l'un l'autre par les organes
génitaux. On danse encore la khaliandra
des tziganes où les danseurs se tiennent
d'une main par l'oreille et d'une autre par
l'organe génital et sautent, en se battant en
même temps des semelles sur les fesses. Dans
le distr. de Berdytchev les femmes dansent
une ronde en tenant d'une main un pilon de
cuisine entre leurs cuisses et le couvrant de
l'autre main, puis le découvrant avec un go-
belet en bois qui sert ordinairement à boire
de l'eau. Les chansons entonnées par la
foule joyeuse accusent un caractère bachique
et erotique pas excellence. La perezva
s'ouvre pas le marche du beau-fils bras des-
sous, bras dessus avec la belle-mère au ca-
baret; la chanson explique cela:]
LXV.
Ой зять тещу веде
За то що її дочку їбе!
* *
Trad. Le beau-fils mène sa belle-mère ||
Parce qu'il fout sa fille.
(Distr. de Hadiatch, gouv. de Poltava.)
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 91
[Les chansons suivantes sont exécutées
sans aucun ordre par le premier ou la.
première qui est disposé à faire rire la-
compagnie :]
LXVI.
Ой, грайте, музики,
В мене цицьки велики!
В мене цицькн трясуться
З мене хлопці сміються!
Trad. Oh, jouez les musiciens, || J'ai de
grosses mamelles, Mes mamelles tremblent ||
Les garçons se moquent de moi.
(Distr. d'Ouchytzia, gouv. de Podolier
Tchoub. No./1571.)
LXVII.
Гоциці, гоциці,
Коло курки косиці:
Як будемо їбатися
Буде за що держатися!
92 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
Trad. Hop-hop! hop-hop! || Il y a dee
longs cheveux auprès du con: || Quand nous
coïterons II J'aurai après quoi me retenir.
(Distr. de Zolotonocha, gouv. de Poltava.)
LXVni.
A в городі пилом
Ta зацвіло біло-біло:
Розгнівався мій миленький
Та за марне діло!
А в городі дві грядки кукурузи
А третяя маку:
Любив мене, не взяв мене
Тепер поцілуй у сраку!
А в городі кукуруза й рута:
Любив есь мя, не взяв-есь мя —
Тепер цілуй тута!
*
Trad. Le jardin à cause de la poussière ||
Fleurit blanc-blanc: || Mon bien aimé se mit
à se fâcher II Pour la chose futile. || Dans le
jardin il y a deux parterres de maïs || Et le
troisième de pavot: || Tu m'aimais, tu ne
m'as pas épousée || A présent baise-moi sur
FOLKLOBE DE L'UKBAINE. 98
lee fesses! y Et dans le jardin il y a du maïs
et de la rue : Il Tu m'a aimée, tu ne m'as pas
épousée, I) A present baise-moi ici !
(Distr. d'Ouchytzia, gouy. de Podolie,
Tchoub. No. 1616.)
LXIX.
Пішла киця по водицю,
Та загрузла по пиздицю!
Пішов котик рятувать,
Та й почав її їбать!
Ібав, їбав три часа
Та виїбав Івася,
Та нанявся у попа
За»глечичок молока!
За глечичок молока
Пизда пизду волокла;
За грудочку сира
Пизда пизду била;
За грудочку масла
Пизда пизду трясла!
« *
*
Trad. La petite chatte alla chercher de
l'eau У Et s'enfonça (dans la boue) jusqu'au
,D4 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
con! Il Le petit matou alla la sauver || Et
commença à la foutre. [ Il Fa foutue, il Fa
foutue pendant trois heures || Et en la fou-
tant il a fait petit Jean; Ц Et il s'embaucha
dans le service d'un pope || Pour un petit
pot de lait. Il Pour un petit pot de lait || Un
con traîna l'autre; [[ Pour un morceau de fro-
mage Il Un con battit l'autre, || Pour un mor-
ceau de beurre II Un con secoua l'autre.
(Sydorivka, gouv. de Kiev.)
LXX.
Кобила березу везла,
У ІІарасі курка замерзла.
Кобила пристала, —
У Парасі курка розтала!
Trad. Le jument traînait un bouleau, ||
La poule (le con) de Parascève s'engelait. ||
Le jument s'arrêtait de fatigue, — || Le cou
de Parascève se dégelait!
(Distr. de Zolotonocha, gouv. de Poltava.)
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 96
LXXT.
Ой тут сухо, ой тут грязь;
Ой тут ляже, ой тут дасть!
Trad. Il fait sec ici, ici il fait de la
bone; Il Ici elle couchera, ici elle me donnera.
(Distr. de Zolotonocha, gouv. de Poltava.)
LXXII.
Ой хочеться, хочеться
Пшеничного буханця:
Пійди серце принеси
До буханця ковбаси!
• *
*
Trad. Oh, je veux, je veux || Du gâteau
de blé: Il Va, mon ami, apporte !| Du saucisson
pour le manger avec.
(Distr. de Zolotonocha, gouv. de Poltava.)
LXXIII.
A в нашоі Тетяни
Повна пизда сметани!
96 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
A хто хоче спробувати,
Треба перше полизати!
*
Trad. Chez notre Tatiana || Le con est
rempli de crème aigre! || Si quelqu'un veut
s'en assurer, || Il faut qu'il y lèche aupara-
vant.
(Distr. d'Ouchytzia, gouv. de Podolie.)
LXXIV.
Стоіть Пилип над водою
З превеликою бідою;
Дівки кричить: „Пилип, Пилип!44
А він хуем теліп, теліп!
* *
*
Trad. Philippe se tient au bord de Peau, ||
Avec un grand malheur (pine) ; || Les jeunes
filles crient: „Philippe, Philippe!44 || Et lui, il
balance seulement sa pine.
(Distr. d'Ouchytzia, gouv. de Podolie.)
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 97
LXXV.
Йшла баба на ярмарок.
Сіла собі на леду:
— „Чіпляйтеся, раки, сраки —
На ярмарок понесу!44
Прийшла вона на ярмарок,
Сіла собі на стілець:
— „Відчепіться, раки, сраки,
Бо вже на вас єсть купець.44
* ^ *
Trad. Une femme va à la foire, || Elle
s'asseoit sur la glace de la rivière: || „Venez,
écrevisses, vous accrocher à mon cul — ||
Je vous porterai*à la foire! \\ Elle arrive à
la foire, Il Elle s'asseoit sur une chaise: ||
Allons, écrevisses, décrochez - vous de mon
cul, Il П y a déjà quelqu'un pour vous acheter.
(Gouv. de Ekaterinoslav, Tchoub. No. 174.)
LXXVI.
Седить козак на стерні
Та штани латає:
Стерня его в сраку коле,
А він штани лає !
* *
*
Kçvnr. V.
96 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
Trad. Le cosaque est assis sur le chaume ||
Et racommode sa culotte || Le chaume le
pique au cul II Et lui, il injurie la culotte.
(Distr. de Nijène, gouv. de Tchernyhiv.)
LXXVn.
Трошки гречки, трошки жита...
Не дам, не дам, бо зашита!
Trad. Un peu de sarrasin, un peu de
seigle... Il Je te ne donnerai pas, parce que
(mon con) est cousu.
(Distr. d'Ouchytzia, gouv. de Podolie.)
LXXVIII.
Я казав що гола молодиця
Ой лихо молодиця, лихо молодиця,
Не полежить коло мене тихо.
Я-би коло тебе полежав,
Та за пизду тебе подержав.
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 99
Trad. Je disais que cette femme nue ||
Est une brave femme, brave femme, || Elle ne
peut pas coucher tranquillement auprès de
moi |j Moi, je coucherais volontiers auprès de
toi II Et je te tiendrais par le con.
(Distr. d'Ouchytzia, Podolie, Tchoub.
No. 1866.)
LXXIX.
Ой, матусю, де я була,
Ой, матусю, що я чула?
Ой, матусю, що я чула:
Кажуть люде, що я курва.
А я би ся забожила
Що я дівча справедлива!
— „А я би ся сам закладав,
Що з тобою спав."
* *
*
Tra d. Oh, ma mère, où étais-je? || Oh, ma
mère qu'est ce que j'ai entendu? || Oh, ma
mère, qu'est ce que j'ai entendu? || On dit que je
suis putain. Il Et moi, je suis prête à jurer ||
Que je suis vraiement vierge!4* || — „Et moi, je
parierais, moi-même |i Que j'ai couché avec toi.44
(Distr. d'Ouchytzia, Podolie, Tchoub. 1898.)
7*
100 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
LXXX.
Ти Гриць, я Мари її ка
В тебе яйця, в мене рийка;
Підем собі на долинку,
Будем яйця бить об ринку.
■* * *
Trad. Tu es Hrytz, moi, je suis Marynka ||
Tu as les oeufs (les testicules) et moi j'ai
une casserole || Allons ensemble dans un
ravin y Allons casser les oeufs contre la
casserole.
(Distr. d'Ouchytzia, Podolie, Tchoub.
No. 1908.)
LXXXI.
Перва дружка цицята
Друга черевата
Третя на днях ходе!
Волові роги
Дівчатам між ноги!
Trad. La première demoiselle d'honneur
a de grosses mamelles; || La seconde est
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 101
enceinte, Il La troisième est toute prête d'ac-
coucher. Il Les cornes de boeufs || Entre les
jambes des jeunes filles!
(Gouv. de Kharkiv, Tchoub. p. 691.).
LXXXII.
За городом вівці пасла,
Напратала горщик масла;
Напратала діжку сиру,
І всіх хлопців запросила.
Намастила пизду лоєм,
Щоб ходили хлопці роєм ;
Намастила купервасом,
Щоб було їбати часом
* *
*
Trad. Je faisais paître les moutons au
de là de mon jardin, || J'ai fait un pot de
beurre; Il J'ai fait un baquet du fromage blanc ||
Et j'ai invité tous les garçons. || J'ai enduit
mon con avec de la graisse, || Afin que les gar-
çons viennent comme un essaim; || Je l'ai enduit
avec du sulfate de fer, || Afin qu'ils me foutent.-
(Distr. d'Ouchytzia, Podolie, Tchoub.
No. 1629.)
102 FOLKLOBE DE L'UKRAINE.
LXXXIII.
„Ой мати, мати, мати, мати!
З кім же я буду спати?'
— „З хлопцями, моя доню,
Я-ж тобі й не бороню!44
*
Trad. „Oh, ma mère, ma mère, ma mère! ||
Avec qui coucherai-je?*4 || — „Avec des gar-
çons, ma fille, I Je ne te le défends pas!
(Nijène, gouv. de Tchernyhiv.)
LXXXIV.
Пизда кожух шила,
Нитки загубила,
А на хуя звернула.
Хуй кленеться, присягається:
„Як я твої нитки верну,
То бодай-же я у пизду впурну; -
А як я їх знайшов,
То бодай же я у пизду пійшов!4*
Trad. Le соп a cousu une pelisse || Il a
perdu ses fils II Et se mit à accuser la pine. ||
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 108
La pine jnre et fait ce discoure: || „Si c'est
moi qui te rendrai tes fils, || Que Dieu me
punisse en me faisant plonger dans le con ||
Si c'est moi qui les ai trouvés, || Que Dieu
me punisse en me faisant entrer dans le con.
(Distr. de Hadiatch, gouv. de Poltava.)
LXXXV.
A y нашого свата
Лубгяная хата,
А за тим лубгям
Пизда з зубьям;
Я-б її узяв,
Та боюся приступити:
Хоче вона укусити!
* *
*
Trad. C'est notre marieur || Qui a la mai-
son en écorce d'arbre, || Et derrière cette
écorce II II y a un con avec des dents; j| Je
voudrais bien le prendre || Mais j'ai peur de
m'approcher, || Parce qu'il veut me mordre.
(Distr. de Hadiatch, gouv. de Poltava.)
104 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
LXXXVI.
„Музиченько, грай мені,
Дівчинонько, дай мені:
С під нової дощечки
Полапати трошечки!
— „Не веліла мати,
Зарані давати,
Без скрипочок, без цимбал,
Без дружечок, без бояр
І без короваю, —
С кур вий син, курвалю!*
„Таки-ж, кумо, дайся
Таки-ж не цурайся,
Таки-ж часом під поясом
Полапати дайся !"
— „Горе-ж мені давши,
Горе-ж і не давши,
Горе-ж мойму животові
Не полоскотавши!.. ,а
* *
*
Trad. „Musicien, joue pour moi! || Ma
chère fillette, donne-moi: || De dessous d'une
nouvelle planche (sic!) |! Te palper un peu! ||
— „Ma mère n'a pas permis !| De donner si
tôt, Il Sans violons, sans cymbales, || Sans de-
moiselles d'honneur, sans garçons d'honneur ||
FOLKLORE DE L'UKRAINE.
105
Et sans le pain nuptial, || Fils de putain,
coureur auprès des putains !" || „Tont de même
donne-moi, ma commère, || Tout de même ne
m'évite pas, || Tout de même quelquefois sous
ta ceinture II Laisse-moi te tâter!" || — „C'est
dommage de donner || Et c'est dommage aussi
de ne pas donner, || C'est dommage pour mon
ventre У De ne pas être chatouillé."
(Nijène, gouv. de Tchernyhiv.)
LXXXVII.
Ібло мене сто попів,
Дияконів триста —
Один тилькі догодив:
Бо то був юриста!
* *
*
Trad. Cent popes m'ont foutue || Et trois
cent diacres — || Il n'y avait qu'un seul
qui a réussi à me satisfaire, || Mais c'est par
ce que c'était un juriste.
(Nijène, gouv. de Tchernyhiv.)
106 FOLKXOBE DE L'UKRAINE.
LXXXVILÏ.
Ой казали, попи не їбуться!
А де-ж у їх діти беруться?
" Чи з соломи?
Чи з полови ?
Чи з яшного куля?
Чи з попового гугля?
Trad. On a dit que les popes ne foutent
pas! |i D'où donc viennent leurs enfants? |[
Est-ce de la paille? || Est-ce de la balle? ||
Est-ce de la gerbe d'orge? || Ou bien de la
pine du pope?
(Distr. de Slavianoserbek, gouv. d'Ekate-
rinoelav.)
LXXX1X.
Кажуть люде, що попи не їбуться!
А де-ж у їх тиї діти беруться? ...
А попи їбуться,
Аж патли трясуться!
# *
Trad. On dit que les popes ne foutent ||
pas! Il D'où donc viennent leurs enfants? ||
FOLKLOBE DE L'UKRAINE. 107
Maie lee popes foutent || D'une manière que
leurs tresses de cheveux en tremblent!
(Sydorivka, gouv. de Kiev.)
XC.
Ой убив піп сороку
Ta y себе середь току,
Та й набрав черепок лою
У сороки під пиздою.
*
Trad. Le pope tua une pie || Chez lui
au milieu d'une aire, Ц Et recueillit une tasse
de graisse II Sous le con de la pie.
(Distr. de Slavianoserbsk, gouv. d'Ekate-
rinoslav.)
XCI.
A в нашої свахи
Ведмідь коло сраки:
Не по хаті не повернеться,
Ні до нас не привернецця.
108 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
Trad. Notre marieuse || A un ours auprès
de son cul: Il Elle ne peut ni faire un tour dans
la chambre || Ni s'approcher de nous.
(Gouv. de Tchernyhiv.)
ХСП.
Ой чия то курочка
Да по юлиці ходила:
Заросилася, замочилася,
Хвостичок опустила?
Ганночкина курочка
Да по юлиці ходила:
Заросилася, замочилася,
Хвостичок опустила!
Ой де взявся яструбець
Да вбив гвоздець під хвостець:
Тая курочка — наче не вона —
Засокотала, вгору полетіла...
Trad. A qui est cette poule, || Qui a
marché dans la rue? || Qui s'est couverte de
la rosée et s'est mouillée || Qui a abaissé sa
queue? Il C'est la poule de la petite Hanna ||
•Qui a marché dans la rue || Qui s'est cou-
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 109
verte de la rosée et s'est mouillée || Qui a
abaissé sa queue! || Il arriva on ne sait pas
d'où un petit vautour || Il a enfoncé un clou
au dessous de sa queue j; Et la poule, comme
si ce n'était pas elle, — i| Se mit a glousser
et s'envola en haut...
(Gouvern. de Tchernyhiv.)
/ ХСШ.
Ой я тобі сала давала,
А ти мені ковбаси не даси!
Обдеру шкурку од самої курки
З під пелени!
* *
*
Trad. Oh, je t'ai donné du lard || Et tu
ne veux pas me donner de saucisson! || Je
t'écorcherai la peau du con lui-même || En
dessous de la chemise.
(Gouvern. de Tchernyhiv.)
XCIV.
Покинь тую негідницю,
Возьми мене робітницю.
110 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
Я робити добре вмію:
На припічку ноги грію.
Коло пизди руки пару. . .
Тікай дурню, бо тя вдару.
* • *
Trad. Lâche celle-ci qui ne vaut rien, ||
Prends-moi qui suis travailleuse. || Je sais
bien travailler: || Je chauffe mes pieds près
du four У Je chauffe mes mains près de mon
con ... Il Va-t-en, imbécile, parce que je te
battrai.
(Distr. d'Ouchytzia, Podolie, Tchoub.
No. 1690.)
XCV.
Не піду я за шевця,
Бо ся шевця бою:
Позашивав усі діри.
То зашиє й мою.
Не піду за дротаря,
Дротаря ся бою :
Задротував моїй мамі,
Задротує й мою.
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 111
Trad. Je ne me marierai pas avec le
cordonnier, il Parce que j'ai peur de lui: || Il
a cousu tous les trous II Et coudra le mien. ||
Je ne me marierai pas avec celui qui tra-
vaille en fil de fer, Il Parce que j'ai peur de
celui-ci: H II a cousu déjà à ma mère || Et
il coudra à moi aussi.
(Distr. de Kolomyïa, Galicie autrichienne.)
XCVI.
Ой єбали воробці,
Єбали, єбали,
А старому воробцеві
вбати не дали!
Ой єбали воробці,
Єбали ся сови,
А старому воробцеві
Не дали, як псові!
* * *
Trad. Oh, les moineaux ont foutu 1; Ont
foutu, ont foutu II Mais au vieux moineau ||
Ils n'ont pas donné à foutre ||. || Oh, les
moineaux ont foutu || Et les hiboux les ont
112 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
laissé foutre II Mais au vieux moineau on n'a
pas plus donné qu'à un chien.
(Distr. de Sokal, Galicie autrichienne.)
XCVII.
Ой цісаре, цісарику
Обертин де знаєш?
Чому твоїй цісарівній
Лотку так ховаєш?
*
Trad. Oh empereur! notre petit empereur ||
Est-ce que tu sais où est Obertyne*) || Pour-
quoi de ton impératrice || Le con tu caches
ainsi ?
(Distr. de Kolomyïa, Galicie autr.)
XCVIII.
Ой ходила Соня по ракн
Викусили „баришнго" собаки:
„Що-ж я буду, бідна, робити,
Чім я буду хлопців манити?**
*) Village du distr. de Kolomyïa.
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 118
Не журися, серце, Василю:
Шкуратяну „баришню" пришию . . .
бсть у мене голка без вушка,
То пошию „баришню" з кожушка.
* *
*
Trad. Sonia (Sophie) alla prendre des
écrevisses II Et les chiens lui arrachèrent avec
les dents sa ^demoiselle44 (le con): || „Pauvre
que je suis, qu'est-ce que je ferai à présent? ||
Avec quoi tenterai-je les garçons?44 || „Ne
t'attriste pas, mon cher Basile: |l Je ferai
une ^demoiselle44 en peau || J'ai une aiguille
sans chas, || Je ferai une „demoiselle44 de
fourrure.
(Oleksiévka, distr. de Krementchouk,
gouv. de Poltava.)
IC.
Ой вискочив козак з маку
Та й показав дівкам сраку;
,А ви, дівки, не дивуйте,
Та козака поцілуйте!44
* * #
Trad. Le cosaque sauta du champ de
pavots Et montra sa fesse aux jeunes filles. ||
Кцглт. V. 8
114 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
Mais vous, jeunes filles, ne tous étonnez pas ||
Et embrassez le cosaque.
(Vill. Palanka, distr. de Yampol, Podolie.)
C.
Ішла дівка із ярмарку,
Над річкою сіла,
Руці, нозі розставила
Тай заголосила:
„Нехай поця воду пьє,
Бо ковбасу їла!"
* *
*
Trad. Une jeune fille rentrait de la foire, ||
Elle s'assit au bord d'une rivière, || Elle
écarta ses bras et ses jambes j; Et s'écria: ||
„Que le cou boive de l'eau || Parce qu'il a
mangé du "saucisson !"
(Vill. Karabatchyn, distr. de Radomysl,
gouv. de Kiev.)
CI.
Ой хто-ж y нас та жіночки жалує?
Ой той се молодий (имгья) та жиночки жалує :
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 115
Сам плаття пере
І у жлукто кладе.
Як ніс окріп,
То й яйця попік!
Як ніс камінець,
То й опік же хуя кінець.
„Ой лихо не буду золить
Бо дуже хуя кінець болить!"
Trad. Oh, qui est chez nous qui aime
sa femme? || C'est le jeuue (nom) qui aime
sa femme: jj C'est lui, qui lave lui-même le
linge II II le met dans la lessive. || Quand il
a porté l'eau bouillante || Il se brûla les
couilles; Il Quand il a porté la pierre (pour
mettre dessus) || Il se brûla le bout du vit: l|
„Oh malheur! je ne ferai plus la lessive j|
Parce que j'ai mal au bout de la pine.
(Distr. de Hadiatch, gouv. de Poltava.)
CH.
ОЙ гоцки, гоцки,
Горщок поцьки!
8*
116 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
Як станем варить,
То й два накипить!
Trad. Oh, hop! hop! || Un pot du con ||
Et quand nous commencerons à le cuire, || П
y aura deux.
(Distr. de Zolotonocha, gouv. de Poltava.)
CHI.
Піймали сотника у Насті,
Повели его кувати
До залізної гармати.
„Стойте, панове, не куйте:
Не моя вина — вдовина, —
Чорну стежку топтала,
В оконечко торкала.
* • *
Trad. On a pincé le centenier chez Nastia
(Anastasie), || On l'a mené pour l'attacher ||
A une pièce d'artillerie. || „Arrêtez-vous, mes-
sieurs, ne m'attachez pas: || Ce n'est pas ma
faute, — c'est celle de la veuve, || Elle a fait
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 117
un sentier noir, Il Elle a frappé dans ma
fenêtre.
(Distr. de Zolotonocha, gouv. de Poltava *)).
CIV.
Панове сватове,
Та поїдем на влови!
Та як були ми на вловах,
То піймали зайця :
і батькові і матері,
і молодому і молодій,
і вам, добриї люде,
Усім по зайцю буде!
Панове сватове,
Та поїдем на влови !
Та як були ми на вловах,
*) L'adultère était puni sévèrement chez
les anciens Cosaques de l'Ukraine et l'expo-
sition du coupable attaché par la chaîne à
une pièce d'artillerie fut la forme ordinaire
de punition. Le grade de centenier correspon-
dait a peu près à celui de colonel d'au-
jourd'hui et dans les affaires administratives
à la fonction de sous-préfet.
118 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
То піймали вовка:
І батькові і матері,
І молодому і молодій,
І вам, добриї люде —
Усім по вовкові буде!
Панове сватове,
Та поїдем на влови!
Та як були ми на вловах,
То піймали лисицю:
І батькові і матері,
І молодому і молодій,
І вам, добриї люде, —
Усім по лисиці буде!
Панове сватове,
Та поїдем на влови!
Та як були ми на вловах,
То піймали поцьку:
І батькові і матері,
І молодому і молодій,
І вам, добриї люде, —
Усім по поцьці буде!
Trad. Messieurs les marieurs, || Allons
nous en à la chasse! || Et quand nous étions
a la chasse, jl Nous ayons attrapé un lièvre: ||
Et pour le père, et pour la mère, || Et pour
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 119
le jeune marié, et pour la jeune mariée, j| Et
pour vous tous, bonnes gens, I! il y aura un
lièvre pour chacun! |! || Messieurs les ma-
rieurs, i| Allons nous en à la chasse! || Et quand
nous étions à la chasse, || Nous avons attrapé
un loup: il Et pour le père et pour la mère ||
Et pour le jeune marié t et pour la jeunç
mariée [| Et pour vous tous, bonnes gens, — ||
Il y aura un loup pour chacun! |j || Messieurs
les marieurs, || Allons nous en à la chasse! ||
Et quand nous étions à la chasse, || Nous
avons attrapé un renard: il Et pour le père
et pour la mère, || Et pour le jeune marié et
pour la jeune mariée, || Et pour vous tous,
bonnes gens, Il II y aura un renard pour
chacun! II I Messieurs les marieurs, !| Allons
nous en à la chasse ! 11 Et quand nous étions à
la chasse, 1 Nous avons attrapé un con: ||
Et pour le père et pour la mère, || Et pour
le jeune marié et pour la jeune mariée, || Et
pour vous tous, bonnes gens, 'І II y aura un
con pour chacun!
(Distr. de Hadiatch, gouv. de Poltava.)
120 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
CV.
„Дружку, поцілуй пизду в дучку!*
— „Ой як мені не цілувати:
Вона ж моя рідна мати.
, Trad. „Garçon d'honneur, baise la vulve
dans le trou!44 |i Oh, comment puis-je ne
pas l'embrasser || C'est elle qui est ma véri-
table mère.
(Distr. de Hadiatch, gouv. de Poltava.)
CVI.
На печі квочка квокче,
Піддружий пизду смокче:
„Ой як мені не смоктати —
Вона-ж моя рідна мати!
*
Trad. Sur le four la poule couveuse
glousse, || Le second garçon d'honneur suce
la vulve: \\ „Oh, comment puis-je ne pas la
sucer: I; C'est elle qui est ma véritable mère.
(Distr. de Hadiatch, gouv. de Poltava.)
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 121
CVII.
Було дві ятрівочки,
Положили хуя у ночовочки
Поставили й у запічку:
„Оттут лежи, наш батечку!
Та посадили пизду на полицю.
Аж хуй на полицю
Та витрищів очиці:
На молодиї молодиці.
А на чоловіків і не поглядає
Бо в чоловіків поцок немає.
*
Trad. Il у avait deux belles-soeurs, |j
Elles ont mis le vit dans une petite auge ||
Et Pont posé dans une niche du four: ||
„Couche ici, notre petit père!" || Et elles
ont mis 1a vulve sur une planche. || Mais le
vit enfonça ses yeux || Sur la planche ||
Et sur les jeunes femmes, j II ne veut
pas même regarder les hommes, | Parce
que les hommes n'ont pas de cons.
(Distr. de Hadiatch, gouv. de Poltava.)
Additions.
Au No. XIV:
CVIII.
Курочко, тупу, тупу!
Чотирі ноги в купу, в купу!
ІРьятая коротченька —
Самая солодченька!
Trad. Piétine, ma petite poule! || Quatre
jambes ensemble H Et la cinquième plus courte, ||
Qui est la plus douce !
(Distr. de Hloukhiv, gouv. de Tchernyhiv.)
Au No. XVIII:
CIX.
Селезенько каже: „ках, ках!"
А уточка каже: — „тях, тяхГ
Івась каже: „спать, спать!"
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 12$
A Маруся каже: — „не хочу!
Одчиняйте комору —
Полечу ! !"*
* *
Trad. Le canard mâle dit: kah, kah! ||
Et le canard femelle dit; tiab, tiah! || Ivan
dit: „(Allons) coucher, coucher! || Et Ma-
roussia dit: — rje ne veux pas!... |] Ouvrez-
moi la chambre à coucher — || J'y voie!!"
(Distr. de Hloukhiv, gouv. de Tchernyhiv.)
Au No. XXVI:
CX.
Марусіни ніжки
Заробили пиріжки,
А Івашчин хусчко
Заробив собі курочку!
* *
Trad. Les jambes de Maroussia || Ont
gagné des gâteaux, || Et le vit d'Ivan || A
gagné une petite poule (le con).
(Distr. de Hloukhiv, gouv. de Tchernyhiv.)
124 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
An No. XXXIV:
CXI.
У саді дерево оттаке велике!
На ому гільле оттаке кучеряве!
На ому листьтє отттаке широке!—
На ому шишка оттака довга !..
„А ти, шишка моя!
Ти ііотішко моя!
На чужій стороні —
Покіль жива буду, •
Тебе не забуду!"
*
Trad. L'arbre dans le jardin est grand
comme cela !... || Il a les branches frisées
comme cela! || Il a les feuilles larges comme
cela! |i II a la pomme longue comme cela!.. ||
„Oh, toi ma pomme, || Tu es mon plaisir: ||
Même dans le pays étranger, || Tant que jé
vivrai, Il Je ne t'oublierai pas!"
(Distr. de Hloukhiv, gouv. de Tchernyhiv.)
Au No. XLVIII :
CXII.
їхала перезва на бичку,
Насрала батькові за дочку!
* * *
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 126
Trad. La perezvâ (la compagnie des
noces) alla dans une voiture attelée d'un jeune
boeuf, Il Elle a emmerdé le père à cause de sa fille.
(Distr. de Hloukhov, gouv. de Tchernyhiv.)
Au No. LXI:
• СХІД.
Усі люде капусту садять,
Усі люде капусту поливають,
А я молода, а я хороша,
Я не сажу, я не глежу!
Діжду я до п-ьягниці, поїду до торгу,
Поїду до торгу, та куплю розсади,
Діжду я суботи — пійду посажу,
Діжду я неділі — пійду поглежу:
Аж мій качан', він рости став,
Із пень заввшики а з дуб затовшки!
Я за качан, а він закричав,
Я за его, а він за мене,
Та стали качаться, та перекидаться.-..
Я через тин, а він не пустив!
Попадали під бороною,
До гори куною;
Під бороницею,
До гори куницею!
* • *
126 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
Trad. Tont le monde plante des choux, ||
Tout le monde les arrose, || Et moi, qui suis
jeune, et moi qui suis belle || Je n'en plante
pas, je n'en surveille pas ! || J'attendrai quand
vendredi viendra, et j'irai au marché, || J'irai
au marché et j'achèterai des plante! || J'atten-
drai quand samedi viendra, je les planterai, ||
J'attendrai quand dimanche viendra, j'irai les
voir: Il Eh! mon chou, il a commencé déjà
à croître II Comme un tronc d'arbre de hau-
teur et comme un chêne d'épaisseur. || Je
l'attrape et Л1 a commencé à crier || Je le
saisis, et lui il m'a saisi à son tour! |; Et
nous avons commencé à nous rouler l'un sur
l'autre il J'ai voulu sauter au dessus d'un en-
clos et il m'empêcha de le faire. || Noue
sommes tombés so os la herse, la martre (le
con) dessus. I Sous la petite herse || La
martre en haut!
(Distr. de Hloukhov, gouv. de Tchernyhiv.)
Additions aux chansons de perezva en
général :
CXIV.
Як була я молода,
То була я різва:
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 127
Сіла срати середь хати —
Жаба в пизду влізла!
*
Trad. Quand j'étais jeune, || J'étais bien
joyeuse: Il Je me mis à chier au milieu de
la chambre || Et le crapaud a glissé dans
mon con.
(Nijène, gouv. de Tchernyhiv.)
cxv.
Ой там за яром,
Ta давала четиром,
А пгятому паничу,
Та того вже не лічу! ..
* * *
Trad. Là-bas, au delà du ravin |; J'ai
donné à quatre. || Et encore à un fils de
noble, qui était le cinquième || Mais je ne le
compte pas!
(Nijène, gouv. de Tchernyhiv.)
CXVI.
Ой лихо не Педора:
Нема цицек, пизда гола!
198 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
Trad. Oh! elle est brave Theodora: ||Pas
de tétons, le con est nil !.. II
(Tonltcha [Dobroudja].)
CXVII.
Ой гур-гурку, да по ярмарку !...
Трохи мені гарман
Тюнди не вирвав !...
* * *
Trad. On fait du bruit dans la foire !... ||
C'est bien juste si la machine à battre le blé ||
Ne m'a pas arraché le con!... ||
(Distr. de Zolotonocha, gouv. de Poltava.)
cxvni.
— A Маруся — Марусенька,
В тебе поцька маленька!
— „А яка-ж з того біда,
Що в мене мала пизда ? ...
Яке тобі діло
Та до мого тіла ? !..
Trad. Ah ! Maroussia, ma petite Maroussia ||
Ton con est bien petit! || — „Et qu'est-ce qu'il y
FOLKLORE DE L'UKRAINE.
129
a de mauvais || Dans ce que j'ai le con petit? ||
Est-ce que cela te regarde, || Comment est
mon corps?!
(Gouv. de Poltava et pays des Cosaques
de la Mer Noire.)
CXIX.
Сорока — ворона
На припічку седіла,
Дроздів гледіла!
„А ти, дрозде, не дивуй,
Чорна пизда, голий хуй!"
Trad. La pie, la corneille || Se tenait as-
sise sur le four II Et regardait les merles ||
Et toi, merle, ne t'étonne pas || La vulve est
noire et le vit est nu!
(Distr. de Hloukhov, gouv. de Tchernyhiv.)
Dans certaines localités de l'Ukraine existe
encore l'usage d'immoler à la fin des fêtes
nuptiales le coq vivant ou la poule. Voici
comment cela se fait dans le district de Hlouk-
hiv, gouvernement de Tchernyhiv. Le lundi
Kçvnt. V. 9
130 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
après le mariage (qui a Heu ordinairement
le dimanche) le garçon d'honneur prend la
poule que la nouvelle mariée a apportée avec
elle de la maison paternelle et demande la
bénédiction des marieurs (etarostes) „d'im-
moler la génisse". Après avoir obtenu cette
bénédiction il délie les pattes et les ailes de
la poule et lui ayant arraché une plume assez
forte de la queue ou de l'aile il la tue en
lui enfonçant cette plume dans la nuque.
Puis tous les assistants, hommes et femmes,
mettent la poule morte sur un brancard pré-
paré d'avance et la portent dans le jardin
potager. Là ils l'épluchent en jetant les
plumes et le duvet au vent et après avoir
brûlé ce qui lui reste de duvet sur le bûcher,
ils la portent de la même manière dans la
maison, où les femmes la lavent et sans dé-
couper quoi que ce soit (le couteau ne doit
pas la toucher) la mettent à cuire dans un
pot, toute entière... Plus tard on l'orne
avec des rubans, des fruits d'obier, des feuilles
de pervenche etc. et on la porte chez les parente
de la nouvelle mariée où toute la famille
l'attend. Dans la maison paternelle de celle-
ci on met la poule sur la table et le garçon
d'honneur ayant obtenu la benediction pour
^distribuer la viande de génisse", découpe la
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 131
tête et en la présentant à la mère de la nou-
velle mariée, dit: „Toi, tu es la tête de tout
ce qui passe, c'est à toi la tête. Puis il dé-
coupe la partie de derrière et en la donnant
au père dit: Et, toi, père, puisque tu te
tournes pour la plupart autour du con, c'est
à toi qu'appartient le pis!... Après avoir
distribué tout à tous les assistants, le garçon
d'honneur crie: «C'est la corneille qui vole!"
et jette le pot dans lequel a été apportée le
poule contre le pilier de la porte d'entrée.
9*
Blason populaire*).
Grands-Russiens.
1.
„Тятька, a тятька, Ванюха вт> квас насрал !!.."■
— „Ну што... працеді !..
* *
Trad. «Père, père, Jean a chié dans le
kvass!!" — „Eh bien, filtre le!!..."
IL
„Ванькя!" — »4e?u — „Дай абутца!" —
„Бачькя, де ябутца?
* *
*) Sons ce titre nous réunissons quelques
anecdotes représentant les plaisanteries sur
le compte d'autres nations. Leurs langage
imite très souvent l'idiome du peuple voisin
ou est basé sur un jeu de mots.
FOLKLOBE DE L'UKRAINE. 133
Trad. „Jean!" — «Quoi?... Donne-moi
ma chaussure!" — «Père, où est-ce qu'on
fout?!..." (jeu de mots basée sur la con-
sonnance).
III.
„Ех ти карявая!..." — „Чяво карявая!...
Анамнясь паповьі рабята всей артєлью ябли —
не нахвалятсі!..."
'* * *
Trad. „Laide que tu es!..." — «Pour-
quoi laide!... tout récemment les ouvriers
du pope m'ont foutue tous en compagnie, ils
ne sauraient trop louer!...
IV.
У московському селі ночував якійсь уряд-
ник і наказав соцькому привести ему на ніч
дівчину. Той зараз же метнувсь до ближчої
хати та й кричить: „Проськя!..."
- „Чє?!..."
„їді пад барина!"
— „Пранцьі вас растачі с вашім барінам !...
Авчарась хаділа пад станавова, пазавчірась пад
184 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
урядника, a сіводня ишшо пад баріна !... Ні
пайду !!..**
„Ишь вьі стервьі, с рабятами кажіниую ночь, '
ябутца, а міру не хатіте пасдужіть !.
* * *
Trad. Un fonctionnaire quelconque passa
la nuit dans un village moscovite et ordonna
au „centenier" de lui amener une fille pour
# la nuit. Celui-ci s'élança immédiatement
dans une izba criant: „Euphrosine!" —
„Quoi? Va sous le fonctionnaire!. .tt — „Que
la maladie française (vénérienne) vous frappe
avec votre fonctionnaire !.. Hier j'étais sous
le commissaire de police, avant-hier sous le
brigadier et aujourd'hui encore aller sous le
fonctionnaire ! ! Je n'irai pas !. .** „ Charognes
que vous êtes ! Chaque nuit vous vous laissez
foutre par les garçons du village et vous ne
voulez pas rendre service à la commune !...
V.
Фельдфебель одного кінного полку, що стояв
у Полтавщині ось як муштрував своїх мос-
калів:
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 135
„Што тьі ебена мать сидить на кан£, как
мокрая пизда на заборі? Тьі у меня сматри
как слідует: єби глазами начальство!"
* * *
Trad. Le sergent-major d'un des régi-
ments de cavalerie qni était campé au gou-
vernement de Poltava a engueulé en jurant
ses subordonnés de la manière suivante:
«Pourquoi, la mère foutue! tu te tiens à
cheval, comme un con mouillé sur l'enclos?
Regarde-toi, comme il faut, fous tes supé-
rieurs avec tes yeux!"
VI.
A ото був y нас y Чернигові за губерна-
тора якій-сь Анастасьев, так от той по мос-
ковському лаявся : «Я тєбя, каже було, сукін-
сьін жірьєм сажру, трі дня срать нє найду,
без вести прападеш !.."
* * *
Trad. Il у avait chez nous à Tchernyhiv
un gouverneur, certain Anastassieff.. ; il a
juré à la moscovite d'une manière vraiment
186 FOLKLORE DB L'UKRAINE.
étonnante : „Fils de chien", disait-il, „je te dé-
vorerai tout vivant, je ne ehierai pas pendant
trois jours et tu disparaîtras sans qu'on en
ait jamais ni vent ni nouvelles !.."
Polonais.
I.
Був собі такий панич, а коло его ксондз за
вчителя. Тилькі щось ему допік той ксондз,
він разсердивсь і почав думати щоб ему тому
ксендзові зробити ... Нарешті надумавсь та
й каже:
„Dobrze !.. Pôjdzie do bardaku, zlapie tarn
doskonalego szankra: jak bçdzie u mnie to
bçdzie u Todoâki, jak bedzie u Todoski to
bçdzie u ojca, jak bçdzie u ojca to bedzie u
mamy, jak bçdzie u mamy to bçdzie і u tego
przekletego ksiçdza ! !.."
* * *
Trad. Il y avait un jeune garçon noble
qui avait un abbé comme professeur. Etant
un jour trop ennuyé par son maître le jeune
homme se mit en colère et commença à
FOLKLORE BB L'UKRAINE.
137
penser comment se venger de cet abbé ! Enfin
il se décide et dit:
«Bien!.. J'irai an bordel, j'y attraperai
nn joli chancre: si je l'ai, Théodosie l'aura
aussi; si Théodosie l'a, mon père l'aura aussi;
si mon père l'a, maman l'aura aussi; si ma
mère l'a, ce sacré abbé l'aura lui aussi !..."
П.
Ото як вийшов був указ щоб ходачкову
шляхту повернути на однодворці, то був собі
такий шляхтич що дуже тим засмутивсь...
Ідуть раз люде, коли дивляться аж той шлях-
тич малахвію трусить... „Що се ти робиш,
чоловіче!.. хиба-ж то можна?..." — „А to
robie. ze jak mam robic* jednodworcy to niech
lepiej idzie na ziemiej . .u
* *
*
Trad. Quand certain oukaze parut d'après
lequel «les nobles qui portent les sabots en
écorce d'arbres" (les paysans qui jouissaient
des droits de la noblesse) étaient transformés
en «paysans libres", il y avait un noble pareil
qui en était profondement ému. Un jour ses
138 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
voisins en allant l'attrapèrent en train de
se masturber: „ Qu'est ce que tu fais? Est-ce
qu'on peut faire cela?" lui crièrent ils. —
«Voici ce que je fais î.." répliqua-t-il : „Si je ne
peux faire que les «paysans soient libres", je
préfère que cela tombe sur la terre!..."
III.
ОЙ, ти, ляшку,
Перди в пляшку!
Проти вітру,
Та в макитру!
* * *
Trad. Oh! toi, petit polonais, || Pète-toi
dans la bouteille! || Contre le vent, i| Dans
un grand pot.
Tziganes.
їхав раз циган кобилою, a вона в ôro така
що ледві ноги тягне, йшла, йшла а далі й
пристала... Бье він її чім не попало, а вона
FOLKLOEE DE L'UKRAINE. 139
не йде... À тут люде їхали та й кажуть
ему: „Чого ти, цигане, її бьєш, усе одно не
пійде, ти он візьми стрючок перцю та й за-
сунь ій у сраку ... оттоді побачиш, як побі-
жить!" Циган зараз вирвав стрючка з в-ьязки,
що була на возі й застромив кобилі під хвіст.
Кобила як дремене, а він за нею, біг, біг, аж
бачить, що не здожене. . . Що тут робити?!
А вт>язка перцю у руках у бго зосталась.
От він узяв та й засунув стрючечка й собі у
сраку. Як розібрало бго, як підскочить, як
побіжить, то вже й кобилу здогнав і пере-
гнав а усе біжить... Коли добіга до села, а
там люде стоять : „Переймайте," кричить „ко-
билу люде добрі, а я ще трошки побіжу !..."
*
Trad. Le tzigane alla nn jonr en voiture
attelée avec une jument si faible qu'elle traî-
nait à peine ses jambes; enfin elle s'arrêta com-
plètement. Le tzigane se mit à la battre
avec acharnement, mais elle ne se bougea
plus. Les gens qui passaient lui dirent:
Pourquoi la bats-tu, tzigane? elle ne mar-
chera pas comme ça. Prends plutôt une
gousse de piment et fourre la lui dans le
cul et tu verras comme elle se mettra à
courir. Le tzigane détela sa jument, arracha
140 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
une gousse de sa provision de piment qu'il
avait dans sa voiture et la lui mit dans le
cul. Celle-ci se mit à courir à toutes jambes
et le tzigane à sa poursuite. Elle courut long-
tempe, enfin il vit qu'il ne pourrait pas l'at-
traper ... Que faire ? ! Et la provision de
piment lui restait entre les mains. Il réso-
lut de se mettre aussi une petite gousse dans
le cul. Quand le piment commença à faire
son effet, il sauta et se mit a courir si vite
que non seulement il regagna la distance
entre lui et la jument, mais même la dépassa
sans pouvoir s'arrêter. Ainsi il atteignit le
village où se trouvaient les gens. «Arrêtez
la jument, bonnes gens, ncria-1-il," et moi je
vais courir encore un petit peu !...
Juifs.
I.
Довелось раз одному чоловікові ночувати у
жидів у заїзді. Накинув він оком що жидівка
молода й дуже хороша, а жид старий... От
як полягали спати і він почув що жид вже
хропе й жидівка заснула, він підобравсь поти-
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 141
хеньку до жидівки та сонну її й виїбав, а у
ранці устав та й пішов собі... Коли жидівка й
каже жидові: „що Берку, з тобою сталося
що ти мене у сегодня у ночі так гарненько
пошморгав, здається й не під шабас!... —
„Кто сморгав? я сморгав? я не сморгав, я
спаав собі f.. то тобі приснулось, а мозе ци
не той гой со ноцував?!. .** „Гівулт!.. ай вей
мір, то він сукин-син!.. А я з то собі крізь
сон і думаю, сцо то воно таке: мій Берко так
собі по хазяйському — ха-а-ап, ха-а-ан, ха-а-п, а
цей так мов той субака — хап, хап, хап!!!
* * *
Trad. Il était arrivé à un homme de
passer la nuit dans une auberge tenue par
des juifs. Il remarqua que la juive était
jeune et belle, tandis que son mari était
vieux. Quand tout le monde fut couché et
qu'il entendit que le juif commençait à ronfler
et comme la juive était endormie aussi, il s'ap-
procha discrètement d'elle et la foutit pen-
dant qu'elle sommeillait; le matin il se leva
et s'éloigna. Plus tard la juive dit à son
mari: „Qu'avais-tu, Barouch, celle nuit que
tu m'a foutue si joliment.. il me semble que
ce n'est pas même la veille de sabbat !u „Qui
a foutu? est-ce moi qui a foutu? non, je n'ai
142 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
pas foutu; j'ai dormi tranquillement... tu
as rêvé peut-être, ou peut-être bien que c'est
ce goïm qui a couché ici?!" — „Oh, mal-
heur! Au secours!" s'écria la juive, „c'est
bien lui, ce fils de chien qui a fait cela !...
C'est ce que j'avais pensé moi-même, en
sommeillant: mon Barouch fait Cela en bon
maître de maison — ha-a-ap, ha-a-ap, ha-a-ap
et celui-ci comme un chien — hap, hap,
hap!!...tt
IL
Заходивсь ото раз один чоловік жида драту-
вати : що той почне їсти, а він стане перед їм
та й пердить . . . Разсердивсь жид і пішов до
пана жаліться: „І сцо-з мені, каже, робити із
тим падлюкою : він сере, а я їм !.. — „Та
на що-ж ти їси?, каже пан регочучись..—
„Ну, а сцо-з я маю робити коли він сере?...
Пан ще гірше регочеться... Так собі жид
і пійшов.
* *
*
Trad. Un homme se mit une fois à se
moquer d'un juif: dès que celui-ci commen-
çait à manger il se plantait devant lui et
FOLKLORE DE L'ÜKBAINB. 143
pétait. Le juif devint furieux et alla chez
le seigneur pour porter plainte: Qu'est-ce que
vous voulez que je fasse avec ce misérable:
il chie et moi je mange !* — «Mais pourquoi
manges-tu ça ?" demanda le seigneur en riant.
«Mais quoi faire, lorsqu'il chie ? ... Le
seigneur riait encore plus ... Et le juif
s'éloigna ainsi sans avoir obtenu une satis-
faction quelconque.
III.
A то раз пішов жид до охвицера жалітись
на москаля, що той підлабузнюється до его
дочки. „Да зта может бьіть проста шутки!"
каже ему охвицср: — „Суткі, суткі, харосиї
суткі із босим хуем та коло голої сраки!..."
* *
Trad. Un jour un juif alla chez un offi-
cier pour lui porter plainte contre un soldat
qui faisait la cour à sa fille. — ,.Mais peut-
être ce ne sont que des plaisanteries ?!" riposta
l'officier. — «Eh ! plaisanteries," s'écria le juif,
«elles sont bien jolies ces plaisanteries... avec
le vit déchaussé auprès du cul tout nu!..."
144 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
Allemands.
Наняв собі німець чоловіка Івана Широ-
коштана з Полтавської губернії і дуже ему
той чоловік подабався: „Карош, каже pan
ІФан-ПоплаФСка хуперня: рано Фстал пох не
молюсь, сапряка пурьян а воли косить!. .."
Коли раз німець устав ранійше од его, пішов
у конюшню, дивиться аж Іван Ого жинку їбе:
„Што ти pan ІФан Широштан, ПоплаФСка ху-
перня, мой Катрин давиш ? !.. Мой тібє не
нушна!. . ." .та й разщитав его, та ще й пі-
шов позивати. .. Пішов і питається чоловіка
„де Фаша волос?" — „Ось, каже, на голові!"
„Та ти дурна, я тібе не той волос питаю, ти
мине скаши де ваша волос?" — „То ось, каже,
на бороді ! Нзт, не тот волос, другой волос ! ?" —
„Ну, ось-ще хиба на яйцях!" „Та ти дурна,
я тибе тот волос питаю де люде збіраються!
Ну, він ему вказав волость. Німець пішов у
волость, та й питається: „Де Фаш голова що
тіло роспира? — . Ось, каже один чоловік, та
й вказує на кабаку." „Та ти дурна, я тибе
не тиї питою, а хто у Фас . найстарший у во-
лость!" Тобі ому вказали голову ту що „діло
разбира". Німець і питається: „де тут той
pan ІФан Широкоштан, ПоплаФСка хуперня
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 145
што мой Катрин давил ?...** — „Чорт его зна,
каже старшина, де той Іван, хиба у нас один
Іван?!" та й прогнав его з волості.
* * * /
Trad.*). Un allemand prit un joui* à son
service un homme nommé Ivan Culotte-large,
du gouvernement de Poltava et était très
content de lui. «Il est pon," disait-il, «ce serf
Ifan koufernement de Poplafa, il se lèfe à la
ponne heure, ne brie pas Tieu, attèle l'herbe
et fauche les poeufs ! Mais un jour l'Alle-
mand se leva plus de bonne heure que son
ouvrier, alla dans l'écurie et vit que*Ivan fou-
tait sa femme ... «Qu'est-ce que tu fais,
serf Ifan Gulotte-larche, koufernement de
Poplafa, tu écrases mon Catherine?! Che
n'ai blus pésoin de toi!" Il lui donna le
congé et il voulut même le citer devant le
tribunal. Il alla et demanda à un homme
où est vol6s**). — «Les voici!" lui repondit
le bonhomme en lui montrant sur ses che-
*) (Dans cette traduction nous avons essayé
d'imiter la manière allemande de prononcer
du texte.)
**) Ici le jeu des mots: vôlosy (cheveux)
et vol ost (la mairie).
Kçvm. V. 10
146 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
yeux. „Mais non, imbécile, ce n'est pas cela
que je demande, je te demande où est volôs?" —
«Peut-être ici, sur le menton?! — «Non, pas
cela, l'autre ?!" — „Eh bien, est-ce ici, sur
les couilles?!" „Non, tu es imbécile, je te de-
mande vol os où les gens se rassemblent!"
Alors celui ci lui montra la mairie. L'Alle-
mand y entra et demanda : «où est fotre tête
qui dilate le corps?"*). «Mais voici," lui
répondit un homme en lui montrant sa pine.
«Non, tu es imbécile, je te demande qui est
le chef ici?-* Alors on a lui montré le maire.
L'Allemand lui demande : „0ù est Ifan Culotte-
larche tu koufernement de Poplafa qui a
écrasé mon Catherine ?" «Diable le sait," re-
pondit le maire, «est-ce un seul Ivan ici?!" et
chassa l'Allemand de la mairie.
*) Un nouveau jeu de mots: тіло poc-
піратп (dilater le corps) et діло розбі-
рати examiner une affaire; голова — la
tête et le maire.
Proverbes.
1. — Голова болить! — Сраці легше!
(Tu as mal a la tête — cela soulage
le cul!)
2. Загорілись y сраці гівна!
(C'est la merde qui s'est enflammée dans
le cul) dit on à une personne qui se dé-
pêche.
3. Зарікалась свиня гівно їсти, та не втерпіла!
(Le cochon a fait le voeu de ne pas
manger de merde, mais il n'a pas pu
s'abstenir.)
4. Крутитьця як гівно в ополонці.
(Il se tourne comme une merde dans un
trou fait dans la glace.)
5. Легко голою сракою їжака бить.
(11 est facile de battre un hérisson avec
le cul nu!) (Ironique.)
6. Нагадай козі смерть, a вона ходе та пердь.
(Rappelez la mort à la chèvre — elle
marche et pète.)
10*
148 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
7. Не наче серпом по сраці ріже.
(II tranche сопіте avec une faucille sur
le cul.) ♦
8. Просрав парахвію.
(En chiant il a perdu la paroisse) quand
on fait une faute.
9. Своя воля, хоть срака гола.
(Vaut mieux être libre quoique avec le
cul nu.)
10. Срали, срали *ь один глечик, та й розбили.
(Ils ont chié tous les deux dans le même
pot et puis ils Pont cassé.) Deux amis
qui sont brouillés.
Devinettes.
1. Не три-ж ти мене, не мни-ж ти мене; із-
лізь на мене та й натопайся ! (вишня, їбня).
Ne me frotte pas, ne me chiffonne pas,
monte snr moi et satisfais-toi! (cerisier,
acconplement).
2. У старця на мотузочку яйця (огірки).
Chez nn mendiant les couilles sur la ficelle
(concombres).
8. Покладу тверде, вийму мгяке, із кінця —
кап, кап!
Je mettrai dur, je retirerai mou et
avec une goutte sur le bout (concombre
salé.)
4. Маленьке-руденьке хоч якого пана з коня
осадить (гівно).
Une chose petite et jaunâtre qui peut
faire descendre du cheval n'importe quel
seigneur (merde),
б. У тебе чорне як жук, у мене товсте як
друк! (сковорода і чаплія).
150 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
Tu Гав noir comme le scarabée, moi je
l'ai épais comme le pieu (la poêle et la
queue pour la prendre),
в. Не їсть, не пьє, а крупами сере (свердел).
Ne mange pas, ne boit pas et chie du
gruau (la tarière).
Jurons.
Анахвема, анахтема — Anathème!
Анахтемська душа — L'âme d'anathème.
Анахтемська кров — Sang d'anathème.
Анахтемська віра — Foi d'anathème.
Арештант — Vagabond, galérien!
Бабячий хуй — Vit de femme (nullité).
Байстрюк, байструк, байстер — Bâtard.
Бараняча голова — Tête de mouton!
Барбос — Barboss, nom de chien (juron spé-
cial pour les policiers à Kiev [comme
flick à Paris]).
Безштанько — Sans-culotte.
Бздун — Vesseur.
Біс — Diable.
Бісів син — Fils du diable.
Бісова душа — L'âme du diable.
Бісова кров — Sang du diable.
Бісова дитина — Enfant du diable.
Бісова пара — Pareil du diable.
152 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
Бісової шельми стерво — Charogne de pol-
tron du diable.
Бий тебе сила божа! — Que la puissance de
Dieu te frappe!
Бий тебе лиха година! — Que le malheur te
frappe !
Бий тебе нечиста сила! — Que la puissance
du diable te frappe!
Блядь \
Блядюга [ — Putain.
Блядюжище J
Бодай ти здох! — Dieu donne que tu
crèves !
Бодай тобі очі повилазили! — Dieu donne que
tes yeux se crèvent.
Бодай тобі болячка на язик сіла! — Dieu
donne que la tumeur se fasse sur ta
langue !
Бодай тебе чорти вхопили! — Dieu donne que
les diables t'emportent!
Бодай тобі очі з лоба виїбло — Dieu donne
qu'on te foute jusqu'à ce que tes yeux te
sortent de leurs orbites.
Бодай тобі на тім світі так легко зіпхнулось!
— Dieu donne que tu respires aussi
légèrement dans l'autre monde que moi
en ce moment! (Se dit par quelqu'un
qui est dans l'embarras causé par autrui.)
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 163
Бодай тебе курка вбрикнула — Dieu donne
que la poule te donne un coup de pied!
(plaisanterie sous la forme d'un juron).
Бодай тебе жиди в сраку цілували! — Dieu
donne que les Juifs te baisent dans
le cul !
(Réponse:) Вицілували-б тебе чорти до самої
смерти! — Que les diables te baisent
jusqu'à ce que tu sois mort!
Босяк — Va nu pieds.
Боса команда — Va nu pieds (au sens col-
lectif).
Брехун — Menteur.
Брехуха — Menteuse.
Бузувір — Infidèle, païen.
Відьмак — Sorcier.
Відьма — Sorcière.
Виблядок — Fils de putain.
Виблядок собачий — Bâtard d'une chienne.
Випердок — Né en pétant.
Волоцюга — Vagabond.
Ворона — Corbeille.
Ворюга — Voleur.
Гадюка — Vipère.
Гадина — Serpent.
Гаспид — Aspic.
154 FOLKLORE DB L'UKRAINE.
Гаспидський син — File d'aepic.
Гівно, говно — Merde*).
Гидкий — Dégoûtant
Гицель — Tueur de chiens.
Говно собаче! — Merde de chien.
Говно свиняче — Merde de cochon.
Говноїд — Mangeur de merde.
Говночист — Vidangeur.
Голодранець | ш homm(j d
éniM
Голодрабець >
Голопупий — Ayant l'ombilic nu.
Гоц — Brigand (mot roumain).
Гужоїд — Mangeur de mancelles (spéciale-
ment pour les cochers).
Гувдно — Cul.
Гуздно свиняче — Cul de cochon.
Гусак — Oie.
Дурний — Imbécile.
Дурний, як бубон — Sot comme un tam-
bourin.
Дурне сало — Suif stupide.
Дурень — Imbécile.
*) Comme réponse:
Іж коли гаряче, — A холодне, то зуби по-
маж — Mange si c'est chaud, — Si c'est
froid endais en tes dents.
FOLKLORE DE I/UKRAINE. 16fr
Жаба — Crapaud.
Жеребець — Etalon.
Жеребгяча порода — Race d'étalons (spéciale-
ment concerne lespopee, comme cafard
en France).
Жид — Juif.
Жидюга — Gros juif, youtre.
Жидюга пархатий — Juif teigneux.
Жила — Veine (avare, cupide).
Жопа (gr. russ.) — Cul.
Злодій і
Злодіяка ! — Voleur.
Злодюга *
їбу твою мать (gr. russ.) — Je fous ta mère.
Ібав я твою матір — J'ai foutu ta mère,
їбу твою псю маму*) — Je fous ta mère
de chien.
ІдиуГку І _ Va dan8 ,e cnl.
Іди собі в гуздно )
Іди.к бісу — Va au diable.
Іди к хуям! — Va chez les pines.
*) Oes jurons empruntés à la Grande-Russie
sont désignés sous le nom de московська
лайка (jurons moscovites). Jurer dans ces
termes — лаятись по московському.
166 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
Іди к їбеній матері — Va chez ta mère
foutue !
Іди к чортовій матері — Va chez la mère du
diable.
Нрод! — Hérode.
Иродова душа — Ame de Hérode.
Кабан — Sanglier, Cochon.
Кацап — (mot turc k a s в a p - boucher) Grand-
Euesien, Moscovite.
ат I Bourreau.
Катюга \
Катержний — Forçat.
Кислобздій — (Qui vesse âcrement) Grand-
Russien, Moscovite.
Клятої души син ! — Fils de l'âme maudite.
Кнур — Verrat.
Кобила — Jument.
Кобиляча голова — Tête de jument.
Кобиляча срака — Cul de jument.
Котолуп — Bcorcheur des chats (Grand-
Bussien, Moscovite).
Кочерга — Tisonnier (femme maigre).
Кривосцишка — Femme qui pisse en direction
oblique.
Кручок — (Crochet) petit-fonctionnaire, gratte-
papier.
FOLKLORE BE L'UKRAINE. 167
Курва — (Allem.: Нот.) Putain.
Курваль — Coureur.
Курвмн син — File d'une putain.
Курячий разум — L'esprit de la poule.
Манда — Con.
Манда брусиловська — Соп dé Brouseyiov*).
Мара, марюка — Fantôme, revenant.
Матері твої біс — Diable à ta mère.
Матері твоїй копанка (копиця) чортів — Un
puits plein de (un tas de) diables à ta mère.
Матері твоій сто хуїв —- Cent vite à ta mère!
Матері твоій сто хуїв роздвоєних, перелама-
них — Cent pines bifurquées et cassées
à ta mère.
Матері твоїй шматок свинячого здору у пельку
— Un morceau de peritoneum de cochon
dans la gorge de ta mère!
Матері твоій хуй собачий — La pine de chien
pour ta mère. %
Мурло — Un homme grossier.
*) Broussylov village dans le gouv. de
Tchernyhiv.
Латрига | _
Латрижник j
Лобурь, лобуряка
Лодорь
J — (Lat. latro) Filou.
m™ ( (id) - Filou, voyou.
168 FOLKLORE DB L'UKRAINE.
Насрать мені на тебе — Je saie prêt de chier
ear toi!
Насеру я твоїй матері — Je ehierai sur ta
mère!
Насеру твоїй матері у велнкоденний очіпок
— Je ehierai dans le bonnet de Pàqne
de ta mère.
Насеру твоїй матері повен глечик гівна — Je
ehierai nn pot plein de merde à ta mère.
Насеру твоїй матері повну пизду — Je ehierai
nn plein con à ta mère."
Нечиста сила — Force impure (diable)!
Недовірок — Infidèle.
Недоляшок — Moitié polonais!
Ногайська кобила — Jument de Nogaï.
Опудало — Epouvantail.
Острожник — Galérien.
Ладло — Charogne.
Ладлюка — Misérable.
Палій — Incendiaire.
Пархатий \ ~ Tei^e» Teigneux
(juif, youtre).
Лендос, пенде — (nevxa) Grec*).
*) Ce qui est le plus outrageant pour le
Grec c'est de lui montrer les cinq doigts de la
FOLKLORE DB L'UKRAINE. 169
Пердун — Péteur.
Пизда — Con.
Пиздовонючка — Femme ayant le con pnant.
Пика собача — Museau de chien.
Побий тебе лиха година! — Que le malheur
te frappe!
Побий тебе сила божа — Que la puissance de
Dieu te frappe 1
Побий тебе нечиста сила — Que la puissance
impure te frappe !
Посвисти мені в сраку (в гуздно)! — Siffle
dans mon cul!
Поцілуй мене в сраку — Baise moi dans
le cul.
Поцілуй жида в сраку — Baise le juif dans
son cul.
Поцілуй мене в хуй, та більше не толкуй
— Baise-moi la pine et ne me parle
plus!
Пранцюватий — Ayant la maladie française.
syphilitique.
Пранцювате стерво — Charogne syphilitique.
main. On explique cela en disant que ce
geste veut dire: „Tu es si stupide que tu ne
peux pas compter les cinq." Mais c'est évi-
demment un geste préservant contre le mau-
vais oeil.
160 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
Прахвост — Misérable, l'homme qui ne vaut
rien *).
Причепа — Crampon.
Проклятий — Maudit.
Прорва — Gouffre (de gourmands).
Псина — Chien.
Ракло — Voleur, cambrioleur (spécialement
dans la ville de Kharkov).
Різник — Boucher (de Grands-Russiens).
Розбішака t _ ^ . ,
Розбіяка \ *
*) L'étymologie de ce mot est vraiment
intéressante. Ce n'est qu'un mot français
prévôt (prevost) écorché par les Allemands
et les Busses. Transporté en Allemagne avec
la fonction militaire qu'il désigne en France,
ce mot prononcé pas les Allemands prefost
fut emprunté plus tard par les Russes et
changé en profoss ou profost. Les pré-
vôts (проФосьі) à la tête desquels était un prévôt
général (генералг-проФось) formèrent la police
dans les campements et furent chargés entre
autres choses des exécutions, des peines cor-
porelles, du nettoyage des lieux d'aisance etc.
D'ici le sens méprisable de ce mot première-
ment chez les soldats et plus tard chez tous
les Russes.
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 161
Розумний, як Беркови штани — Sage comme
la culotte de Baruch (juif).
Розсукиного сина стерво — La charogne d'un
fils de chienne.
Сатана — Satan.
Свиня — Cochon.
Свиняче вухо — Oreille de cochon (aux juifs).
Свиняче стерво — Charogne de cochon.
Свинячий цехмистр-ь — Chef de la corporation
des cochons.
Свинота — Cochonnerie.
Серун — Chieur.
Сібірний — Digne d'être exilé en Sibérie,
galérien.
Сіпака — Crampon, policier.
Скурвий син — Fils d'une putain.
Собака — Chien.
Собачий син — Fils de chien.
Сорочий недоїдок—Le reste du manger d'une pie.
Срака — Cul.
Стерво — Charogne.
Стонадцять копанок чортів твоїй матері —
Plusieurs puits de diables à ta mère.
Сука — Chienne.
Сучій син — Fils de chienne.
Сучого сина стерво — Charogne d'un fils de
chienne.
Kçvnr. V. 11
162 FOLKLORE BE L'UKRAINE.
Сцнкун — рі88єпг.
Сцикуха — рі88єп8є.
Терлиця — La maque (instrument pour battre
le chanvre); femme maigre.
Три пизди твоїй матері — Trois cons à ta -
mère !
Трясця — La fièvre.
Трясця твоїй матері — La fièvre pour ta
mère!
Хай тобі біс — Le diable pour toi.
Хай тобі аби-що — N'importe quoi sur toi!
Халамидник — Va-nu-pieds, voleur (spéciale-
ment dans la ville de Poltava).
Халєра — Choléra ! (femme vieille et maigre).
Халява — вище — Tige de botte, putain.
Хамло — Brate, grossier.
Хуй — La pine.
Хуй галанський — La pine hollandaise!
Хуй твоїй матері — La pine pour ta mère!
Хуєва голова — La tête de vit.
Цап — Bouc (de Grands-Russiens).
Цапова душа — L'âme de bouc.
Циган — Bohémien.
Чорт — Diable.
Чортова голова — Tête de diable.
FOLKLORE DE L'UKRAINE.
163
Шарлатан — Voleur, cambrioleur (spéciale-
ment à Odessa).
Шерспа — Tortue, putain.
Шибеник —- Pendard.
Шкура — Peau, Putain.
Шкура барабанська — Peau de tambour!
Шмаровоз — Graisseur de voitures, saligot.
Щоб ти не діждавсь — Que tu ne réus-
sisses pas!
Щоб ти здох! — Que tu crèves!
Щоб тобі позакладало! — Que tu deviennes
sourd.
Щоб тобі очі повилазили! — Que les yeux te
crèvent !
Щоб тобі язик усох ! — Que tu deviennes muet !
Щоб y тебе y очях позеленіло! — Que tu
voies vert!
Щоб тобі пусто було! — Que tout soit vide
autour de tsi!
Щоб тебе поприщило ! — Que tu sois couvert
de pustules!
Щоб тебе праіщі напали! — Que la maladie
française te frappe!
Щоб тобі кишки повилазили ! — Que tes boyaux
sortent de toi!
>a t - Putain.
11*
164 FOLKLOBE DE L'UKBAINE.
Щоб тобі голова опухла, як Троецькнй дзвін!
— Que la tête te gonfle comme la cloche
du convent de la Trinité!*).
Щоб тобі не минуть вересоцької греблі, ні-
женського острогу і талалаєвської попаді!
— Que tu n'évites pas la digue. de
Veressotch, la prison de Nijène et la po-
pesse de Talalaïévka!**).
Як дам тобі, то ригнеш торишнвю паскою!
— Je te ferai ton affaire de telle manière
que tu auras des rapports du pain de
Pâques de l'année passée!
Як так, то я з тобою й срать ніколи не пійду!..
— Ah, si c'est comme ça, alors je n'irai
pas même chier avec toi !..
Ящурка — Lézard.
*) Couvent de la Trinité à Tchernyhiv.
**) Veressotch et Talalaïévka — vil-
lages dans le distr. de Nijène, gouv. de
Tchernyhiv. — Juron local. •
Lettre apocryphe du Sultan
aux Cosaques Zaporogues et leur
réponse *).
a) Lettre du Sultan.
Я султан турецький, син Магомета, брат
сонця і луни, онук і наперсник Божий, власти-
тель над усіма сущими, лицарь ніким не побі-
димий, не- тилькі мусульман, але і християн
великий оборонець: повеліваємо вам, Запо-
*) Cette lettre apocryphe composée pro-
bablement an XVIIe siècle, circulait en manu-
scrits surtout dans les chancelleries de l'Ukraine.
La version que nous publions n'est pas mal-
heureusement des meilleures. Elle a été re-
cueillie en 1882 à Dobroudja. C'est cette lettre
qui inspira, dit-on, au célèbre peintre russe
M. Eiépine un de ses meilleurs tableaux:
„Les Cosaques Zaporogues écrivant
leur lettre au Sultan.**
166 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
рожським ксзакам піддатись мені по своїй волі
і без ніякої супротивности.
* * *
Trad. Nous, Sultan de la Turquie, Fils
de Mahomet. Frère du Soleil et de fa Lune,
Petit-fils et Favori de Dieu, Seigneur de
tous qui existent, Chevalier invincible, Grand
défenseur des musulmane et même des chré-
tiens, nous vous ordonnons, Cosaques Zapo-
rogues, de vous soumettre à notre volonté,
sans la moindre opposition.
b) Réponse des Cosaques.
Одповідь Султанові турецькому од козаків
запорожських.
Який ти у чорта лицарь: чорт сере, а ти
і твоє військо поїдаєте! Ти олександрійський
броварник, козацький сагайдак, подольський
кат, вірменська свиня, свиняча морда, кобиляча
срака, різницька собака! Не будеш-ти годен
синами христіянськими володіти, ми землею і
водою, битися будемо з тобою, нехрещений лоб,
мать твою об !.. .
Ми числа не знаєм, календаря не маєм, а
день у нас як і у вас : поцілуй у гуздно наст» !
FOLKLORE DE L'UKBAINE. 167
Trad. Quel diable de Chevalier es-tu là-
bas: le diable chie, et toi et tes soldats man-
gent cela ! Tu es Brasseur d'Alexandrie, Car-
quois des Cosaques, Bourreau de la Podolie,
Cochon de l'Arménie, Museau du cochon,
Cul de la jument, Chien de boucherie !...
Tu n'es pas digne d'avoir sous tes ordres des
fils de Jésus-Christ. Nous te combattrons
sur la terre et sur l'eau, toi, dont le front
n'a jamais porté le signe de la croix, que
ta mère soit foutue!
Nous ne savons pas la date, nous n'avons
pas de calendrier. Le jour est chez nous
comme chez vous: baise nous dans le cul.
(Nijni Dounavetz à Dobroudja.)
Jurons dés juifs de l'Ukraine.
Apikeïres — Epicurien.
Azes-ponym — Insolent.
A misse-meschoune af dir —• Que ta mort
soit déshonorante!
A mach in daïn taten araïn — Que le diable
entre dans ton père!
A schlack soll dich treffun — Que le malheur
te prenne!
Areschtant — Détenu, galérien.
A duner soll dich derschlogen — Que le ton-
nerre te frappe.
Af kaïn guten Ort sollst du nit treten — Que
tu n'ailles pas par le bon chemin.
A ruach in daïn Seidens Taten araïn — Que
le diable entre dans ton aïeul.
A finster Oïfstand af dir — Les sombres
affaires pour toi.
Az och un weï iz dir — Que le chagrin te
prenne !
A Weïtig iz dir — Douleur pour toi.
FOLKLORE DE L'UKBAINE. 169
A schwarzer Cholem af dam Kop un daïn
Leib un Leben — Le songe noir sur ta
tête, sur ton corps et sur ta vie.
Am Hooretz — Ignorant.
Beheime — Vache.
Brech Hais un Nacken — Casse toi le cou
et le dos.
Brech dem Kop — Casse toi la tête.
Bawasch dich mit der reiter Juïch — Que tu
te laves dans ton sang.
Bestie — Bête.
m Bettler — Mendiant.
Beitel Schneider — Coupeur de poches.
Balagule — Voiturier, cocher.
Burdiuk — Outre (un homme gras).
Baïstriuk — Bâtard.
Chluïne — Malpropre.
Chaser — Cochon.
Chaseree Kop — Tête de cochon.
Chaserfisl — Pied de cochon.
Cholere soll dich chap'n — Que le choléra
te prenne!
Dreck — Merde.
Di Nichpe soll dich zaplen — Que l'épilepsie
te prenne!
170 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
Eïsches ischnik — Souilleur du lit nuptial.
Eisel — Ane.
Eicher Iechrool — Traitre d'Israël
Ferd — Cheval.
Ferdescher meïach, Kop — Tête mde cheval.
Farbrent sollst du wereu — Que tu périsse»
dans la flamme.
Farwaschen Ponim — Sale gueule.
Giluach — Rasé.
Guïecher Meïach, Guïescher Kop — Cerveau
de paysan, tête de paysan.
Gui — Chrétien (non Juif) paysan, vilain.
Gazlen — Brigand.
Ganev — Voleur.
Geïlom і t,. .
ï — Idiot.
Glomp s
Geï in dredaraïn, Geï durch dred — Que la
terre t'engloutisse.
Geï in kaf hakal — Va aux enfers.
Gassenjung — Gamin.
Öroberjung — Grossier.
Hunt — Chien.
Hob dich a schwarz finsterer, biterer, beleidig,
blutiger Johr — Que l'année te soit noire,
sombre, amère, outrageante et sanglante.
FOLKLOBE DE L'UKRAINE. 171
Hultaï, Hultaïke — Putain.
Hint sollen weinen noch dir — Que les chiens
t'implorent.
Hint sollen essen daïn Fleisch — Que les
chiens dévorent ta chair.
Ich как af daïn Taten — Je chie sur ton
père.
Imach schmeïnik — L'homme exclu de la
société.
Eaker — Chieur.
Kapore — Coq émissaire.
Kilbasse in der Mesuse — Saucisson dans
le Mesusa*).
Kitzwenik — Mendiant.
Kurve — Putain.
Kusch mir in Toches — Baise moi le cul.
Kalb — Veau.
Katorzsnik — Forçat.
Kaïn guter Id soll dich nit kennen — Que
personne d'Israël n'ait jamais affaire
avec toi.
*) Une partie de vêtement sacré chez les
Juifs.
172 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
-Lemele Nar — Sot, ton.
Laïdak (polon.) — Poltron, escroc.
Mamser — Bâtard.
Mamser ben Hanide — Bâtard conçu pendant
les règles.
Meïcabl — Diable.
Meïmor lehacheïs — Embêtant personnage.
Melamed — Instituteur juif.
Meschuganer — Fou, imbécile.
Meschumed — Renégat.
Mirschaae — Méchant.
Neweile — Charogne.
Neïef — Coureur.
Nem aïn a Pegeïre — Crève-toi!
Nascher — Gourmand.
Nar — Imbécile.
Nuechnik — Lieu d'aisance.
Parch — Teigneux.
Pliaskedrige — Salope.
Potz — La pine.
Prochwost — Bourreau.
Sched — Diable.
Schmok ) -ne
Schwanz \ a *>ШЄ'
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 173
Stik mist — Espèce d'ordure.
Stik drek — Espèce de merde.
Stik gornist — Vaurien.
Schlak — Crampon.
Schiker — Ivrogne.
Schleim esalnik і
Schleïmasel t — Paresseux.
Schleïmiel і
Schiksche — Gamine chrétienne.
Scheigetz — Gamin chrétien.
Schirlatan — Charlatan.
Schnaïder Jung — Espèce de tailleur.
Schuster і _ Efipèce de cordonnier.
Schuster Jung S
Schmendrik — Paillasse, bouffon.
Scheeïne ïedeïa Hechel — Idiot (ne sachant
pas que demander).
Schliper — Traînard.
Schwartze Johr — Année noire.
Schmorkatsch — Morveux.
Sibirnik — Exilé en Sibérie, galérien.
Tarn — Idiot.
Tinef — Ordure.
Trener — Fouteur, coureur.
Traute — Homme sans caractère.
Treïfhiak — Mangeur de mets défendus.
Tzeïlom Kop — Tête baptisée, chrétien.
174 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
Vis* gerissen solsst dn weren — Tons les
malheurs sur toi.
Fïss-warf — Avorton.
TJmrein Blut — Sang impur.
Uïss gechapt solsst du weren — Que le diable
t'emporte.
Additions aux contes.
Jean FotUu-Refoutu.
Був собі Іван Переїбан-Переплетипизда, куцої
пизди онук, та було у его сім дочок, та всі
без поцек. А за річкою, за Сухообівкою жила
баба Анастасія Оорокопиздасія. Пішов до неї
Іван Переїбан-ІІереплетипизда куцої пизди
онук пизд куповать: „Здорова була Анастасіе
Сорокопиздасіє!" — „Здраствуй Іване Переї-
хане -Переплетиішздо, куцої пизди онуче!"
„Продай мені пизд!, каже. Пішла баба у ко-
мірку, та винесла пизд мірку : „Вибірай, Івано
Переїбане-Переплетипиздо, куцої пизди онуче !-
Він вибрав собі сім : руду, чорну, сиву, і усяку,
яка ему до вподоби прийшлась, а баба дала
ему й вісьму на придачу. Прийшов Іван
Переїбан додому, поклав дочок на піл — со-
кирою цюкне і пизду уткне; усім дочкам по-
розтикав, а вісьма осталась. „Ну, тепер, Іване
Переїбане-Переплетипиздо, куцої пизди онуче,
як ти мене ніде не вткнеш, то я у тебе на
176 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
носі почіплюсь!" От Іван порубав її на сім
шматочків, та усім у пизди семеники й пов-
ставляв. Тепер Семен Пиздисемен і Дорош
над пиздамн сторож...
*
Trad. Il у avait on jour Jean Foutu-
Refoutu-Relie-con, petit-fils de la vulve courte,
et il avait sept filles, toutes sans cons. Et
de l'autre côté de la rivière Fous-à-sec habi-
tait uue bonne femme Anastasie Quarante-
cons. Jean Foutu-Refoutu-Relie-con, petit-
fils de la vulve courte, alla chez elle pour
acheter des cons. „Bonjour, Anastasie Qua-
rante-cons,tt dit-il. — „Bonjour, Jean Foutu-
Refoutu-Relie-con, petit-fils de la vulve courte!"
répondit - elle. wVends-moi des cons!" Elle
alla dans sa chambre de débarras et sortit
un boisseau de cons : „ Choisis, Jean Foutu-
Refoutu-Relie-con, petit-fils de la vulve
courte!" Il choisit sept vulves: une rousse,
l'autre noire, la troisième grise etc., celles
qui lui plaisaient et la bonne femme lui donna
encore uue, la huitième, par dessus le marché.
Arrivé à la maison Jean-Foutu-Refoutu-Relie-
con, petit-fils de la vulve courte, fit coucher
ses filles sur le plancher, prit sa hache, leur
fit des coupures entre les jambes et mit des
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 177
cons à toutes. Il lui restait encore une
vulve. „Eh, bien!44 dit cette dernière: „Jean-
Foutu-Refoutu-Relie-con, petit-fils de la vulve
courte, si tu ne me trouves pas de place, je
m'appliquerai sur ton nez!" Alors Jean la
prit, la coupa en sept morceaux et les en-
fonça comme clitoris dans chacun des sept
cons. A présent il s'appelle Simeon-Clitoris
du con et Dorothé garde des cons.
(Distr. de Zenkiv, gouv. de Poltava.)
A travers le trou.
Il y avait une fois un homme dont la
femme avait pour amant un soldat. Un jour
le soldat arriva ayant l'intention de l'en-
conner, mais c'était impossible par ce que
le mari de cette femme devait rentrer dans
un instant pour souper. Alors la femme le
glissa sous un banc, au dessous duquel se
trouvait un autre plus bas et lui dit de
s'étendre sur celui-ci, en lui indiquant le trou
dans le banc qui était au dessus. Quand le
mari fut rentré, toute la famille se mit à
table et la femme prit place justement contre
le trou, sans oublier de retrousser ses vête-
Kçvnx. V. 12
178 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
mente. Le soldat ne manqua pas à com-
mencer de la foutre à travers le trou... A
un certain moment la femme cessa de
manger et se mit à faire des mouvements
qui parurent étranges à son mari... „Est-ce
que tu es devenue folle?14... s'écria-t-il et il la
frappa avec sa cuillère sur le front Celle-ci
bondit de sa place, tandis que le soldat con-
tinuait toujours à pousser sa pine à travers
le trou. ^Regardez, enfants, un rat!...**
s'écria le mari et tout le monde se mit à
battre avec les cuillères sur la pine. Enfin
•le mari en voyant que la pine disparut sous
le banc, regarda en dessous, fit sortir le sol-
dat et après lui avoir administré une cor-
rection en règle, le chassa de sa maison.
(Distr. de Zenkiv, gouv. de Poltava.)
Un œuf mou.
Il y avait dans un village un homme qui
avait une femme dont la conduite n'était pas
tout à fait irréprochable'. Un jour un sol-
dat qui la connaissait entra en passant chez
elle pour l'enconner et tomba justement au
moment que celle-ci était en train de chauffer
le four, tandis que son mari était dans la
FOLKLQBE DE L'UKRAINE. 179
cour. Il se mit à la foutre hâtivement, mais,
quand il était déjà prêt à finir, il entendit le
grincement de la porte, bondit précipitamment
et laissa tomber de sa pine sur le banc une
certaine morve en assez grande quantité. Le
mari entra dans la chambre et ayant remar-
qué cette morve sur le banc demanda à sa
femme: „Qu'est-ce que c'est que ça?" —
„Eh! vois-tu.. u, lui répondit celle-ci: „ c'est
que tu donnes toujours trop à manger à nos
poules et elles font des œufs mous*)." „ Mets-le
donc dans la soupe!" — „Ah, non," repondit
la femme, rje l'ai déjà assaissonnée avec du
lard et du millet!..." — rAlors donne moi
du sel, je le mangerai comme cela." Il prit
du sel, sala la morve et la lécha avec sa
langue. (Distr. de Zenkiv.)
L'agneau à toison d'or.
Un jeune homme était en service chez un
seigneur; il le servit pendant trois ans et
voulut enfin avoir son compte. Le seigneur
lui demanda combien il voulait pour ces trois
années. „ Je ne veux pas d'argent,*4 répondit
celui-ci, «donnez moi un agneau à toison d'or."
*) Sans coquille.
12*
180 FOLKLORE BE L'UKRAINE.
Le seigneur le lai donna. Il le prit et rem-
mena avec lui. Chemin faisant il rencontra
deux demoiselles qui étaient ravies de voir
un agneau à toison d'or et se mirent à prier
qu'il leur permît de caresser la toison d'or
de l'agneau avec leurs mains. Le jeune
homme consentit, mais à condition qu'elles se
déshabillassent complètement Elles ôtèrent
leurs vêtements et toutes nues approchèrent
leurs mains de la toison, mais quand elles
voulurent les retirer c'était impossible: leurs
mains furent attachées à la toison de telle
manière qu'on ne pouvait pas les arracher.
Le jeune homme les emmena ainsi avec son
agneau. A leur rencontre vint un pope et
ayant vu les demoiselles, il se mit à prier le
jeune homme de lui permettre de leur toucher
les cons. „Je venx bien' te permettre cela,
mais il faut que tu te déshabilles également."
Le pope se déshabilla au plus vite, mais à
peine eut-il touché avec ses deux mains les
cons des demoiselles, qu'il ne put plus les
retirer, elles restaient attachées aux cons.
Le jeune homme emmena ainsi tous les trois
à la suite de son agneau. La nute passait
à travers une aire d'un -paysan qui était en
train de vanner son blé et avait mis un tas
de graine justement au milieu du chemin.
FOLKLORE DE L'UKRAINE. 181
En voyant le jeune homme amener tout son
monde droit sur le tas. le paysan lui cria:
«Attends un moment, je vais apporter une
pelle pour soutenir les couilles du pope afin
qu'elles ne touchent pas mon blé!" — „Eh bien,
j'attendrai, mais il faut que tu te déshabilles
pour cela, que tu sois tout nu!u Le paysan
ôta ses vêtements, soutint les couilles du pope
et quand tout le cortège passa par dessus le
tas il voulut retirer sa pelle, mais il ne le
put plus: il resta attaché comme les autres
ne pouvant ni arracher sa pelle des couilles
du pope, ni détacher ses mains de la pelle.
Ainsi le jeune homme les amena tous à la
foire... /
(Distr. de Zenkiv, gouv. de Poltava.)
Le Dieu chrétien et le Dieu juif.
Un jeune homme était en service chez un
juif. Un jour ils de mirent à discuter quel
Dieu était supérieur: l'un dit que c'était le
Dieu chrétien et l'autre que c'était le Dieu
juif. Enfin le juif dit: „Si tu veux te con-
vaincre, laisse nous t'enfermer dans notre
synagogue: alors tù verras quel Dieu est
plus puissant." — „Eh bien, enfermez moi si
183 FOLKLORE DE L'UKRAINE.
vous voulez!4* Les Juifs l'ont enfermé dans
leur synagogue pour la nuit. On ne sait pas
s'il y resta longtemps ou non, mais à la fin
il se trouva en nécessité de se soulager.
Sans réfléchir beaucoup il se mit à son aise
et chia tout bonnement. Le matin les Juifs
ouvrirent la synagogue et demandèrent au
jeune homme s'il avait vu quelque chose ? —
„Oui, j'ai bien vu: votre Dieu arriva le
premier et аргез lui le nôtre: — Allons nous
battre !" — «Allons I*4... et ils se mirent à
se
battre. Votre Dieu frappa le nôtre si bien
qu'il péta même. Alors le nôtre devint
furieux et frappa votre Dieu de telle manière
qu'il chia. Si vous ne croyez pas, vous pou-
vez voir ! «Regardez !tt Et il montra aux
Juifs un tas énorme qu'il avait fait lui-même.
Alors les Juifs se mirent à oindre leurs têtes
avec la merde. Voici pourquoi ces sacrés
youtres sont tellement roui!
(Stanytzia Pavlivska, Pays des Cosaques
de la Mer Noire*!)).
*) Cette légende a déjà été publiée avec des
coupures dans le ЕтнограФИчний Збі-
рник de la Société scientifique de Chev-
tchenko à Léopol (t. II, p. 3).
Folklore de la Grande Russie.
Contes, chansons et proverbes.
Contes.
I.
Le troisième vit.
Un jour nous étions en voyage sur un ba-
teau à vapeur du Volga. Dans la cabine-
salon il y avait une assez grande compagnie
qui s'amusait à écouter les propos d'un mon-
sieur qui divertissait tout le monde. Parmi
les voyageurs était aussi un pope, qui après
avoir bien déjeûné, rit beaucoup et se mêla
à la conversation.
Notre narrateur commença le récit suivant:
Un homme se rendit un jour aux champs
pour labourer. Il 'travailla longtemps et
ayant soif alla vers une source pour boire
de l'eau. Aussitôt qu'il eut bu, il sentit qu'une
184 FOLKLORE DE LA GRANDE RUSSIE.
seconde pine lui poussait tout subitement.
П en était bien attristé parce que sa femme
était bien exigeante. «C'est un malheur,"
pensa-t-il, «ma femme m'a fatigué tant déjà
en se faisant foutre et à présent elle redou-
blera la fouterie sachant que j'ai deux pines !"
Rentré à la maison il ne dit rien à sa femme
mais restait toujours bien triste: «Qu'as-tu,"
demanda la femme, «pourquoi es-tu si sombre?"
Le mari ne répondit pas. Sa femme se mit
à l'interroger d'une façon si pressante qu'il
ne put résister plus longtemps et lui raconta
tout. Après avoir appris tout cela, sa femme
se mit à le consoler: «N'aie pas peur, mon
chéri, il n'y a pas de quoi être si triste : il y
aura de la place pour les deux pines, nous
mettrons l'une dans le con et l'autre dans le /
cul!" Le lendemain le bonhomme alla de
nouveau labourer, se fatigua de nouveau et
but encore une fois à la source. Une troi-
sième pine lui surgit immédiatement... Le
bonhomme devint triste encore plus. «A pré-
sent je suis perdu," se dit-il, «ma femme me
fera mourir en exigeant que je la foute!"
Rentré à la maison il ne cessait pas d'être
triste. Sa femme se mit (le nouveau à l'inter-
roger: «Pourquoi es-tu si triste?" Il garda
la silence bien longtemps, mais à la fin avoua :
FOLKLORE DE LA GRANDE RUSSIE. 185
«C'est à cause du troisième vit," dit-il, «que
je suis triste: j'en ai encore un!u — «Soie
tranquille!" lui répondit sa femme, n'aie pas
peur, nous trouverons la place pour tous les trois:
l'un sera pour le con, l'autre pour le cul !..."
Et le monsieur qui racontait cela s'arrêta.
Tout le monde crut qu'il allait dire de suite
où la femme mettrait la troisième pine et
attendait. Mais le narrateur resta muet.
Le pope perdit patience et demanda en sou-
riant : — «Et la troisième ?!..."
«La troisième pine est pour celui qui la
demande! ..u
Le pope prit un air grave, se leva et se dirigea
vers le pont... «Eh ! bien, petit-père", s'écria
l'un des voyageurs, «et votre pine, ne revien-
drez-vous pas pour la prendre!" Le pope
devint encore plus grave et ne se mêla plus
à la conversation.
II.
Les couilles peintes.
Un soldat est venu dans une maison de
paysan pour passer la nuit et a remarqué
que la maîtresse de cette maison était jeune
184 FOLKLOBE DE LA GRANDE RUSSIE.
seconde pine lui poussait tout subitement.
Il en était bien attristé parce que sa femme
était bien exigeante. «C'est un malheur,"
pensa-t-il, «ma femme m'a fatigué tant déjà
en se faisant foutre et à présent elle redou-
blera la fouterie sachant que j'ai deux pines !"
Rentré à la maison il ne dit rien à sa femme
mais restait toujours bien triste: «Qu'as-tu,"
demanda la femme, «pourquoi es-tu si sombre?"
Le mari ne répondit pas. Sa femme se mit
à l'interroger d'une façon si pressante qu'il
ne put résister plus longtemps et lui raconta
tout. Après avoir appris tout cela, sa femme
se mit à le consoler: «N'aie pas peur, mon
chéri, il n'y a pas de quoi être si triste : il y
aura de la place pour les deux pines, nous
mettrons l'une dans le con et l'autre dans le /
col!" Le lendemain le bonhomme alla de
nouveau labourer, se fatigua de nouveau et
but encore une fois à la source. Une troi-
sième pine lui surgit immédiatement... Le
bonhomme devint triste encore plus. «A pré-
sent je suis perdu," se dit-il, «ma femme me
fera mourir en exigeant que je la foute!"
Rentré à la maison il ne cessait pas d'être
triste. Sa femme se mit cle nouveau à l'inter-
roger: «Pourquoi es-tu si triste?" Il garda
la silence bien longtemps, mais à la fin avoua :
FOLKLORE DE LA GRANDE RUSSIE. 185
«C'est à cause du troisième vit,*4 dit-il, «que
je suis triste: j'en ai encore un!" — «Sois
tranquille!" lui répondit sa femme, n'aie pas
peur, nous trouverons la place pour tous les trois:
l'un sera pour le con, l'autre pour le cul !.. .**
Et le monsieur qui racontait cela s'arrêta.
Tout le monde crut qu'il allait dire de suite
où la femme mettrait la troisième pine et
attendait. Mais le narrateur resta muet.
Le pope perdit patience et demanda en sou-
riant: — «Et la troisième?!..."
«La troisième pine est pour celui qui la
demande!.."
Le pope prit un air grave, se leva et se dirigea
vers le pont... «Eh ! bien, petit-père", s'écria
l'un des voyageurs, «et votre pine, ne revien-
drez-vous pas pour la prendre!" Le pope
devint encore plus grave et ne se mêla plus
,à la conversation.
П.
Les couilles peintes.
Un soldat est venu dans une maison de
paysan pour passer la nuit et a remarqué
que la maîtresse de cette maison était jeune
186 FOLKLORE DE LA GRANDE RUSSIE.
et jolie. Il se mit tout de suite à se creuser
la tête pour trouver le moyen de l'enconner.
Enfin il a inventé de peindre ses couilles en
rouge et en bleu. Après avoir fait cela il
se déshabilla et se coucha sur un banc sans
oublier de découvrir les couilles afin que
l'hôtesse pût les voir. La bonne femme les
remarqua en effet et se mit à jeter sur elles
des regards de curiosité! Alors le soldat
lui dit: «N'est-ce pas, hôtesse, tu n'as jamais
vu de couilles pareilles?! Ce sont des
couilles avec lesquelles je peux te faire un
fils tel qu'il deviendra général.** La bonne
femme fut séduite par cette idée d'avoir un
fils général et pria le soldat de lui en faire
un. Celui-ci, bieu entendu, consentit, mais en
l'avertissant en même temps qu'elle prît garde
de ne pas péter, parce qu'autrement tout
serait perdu... Il se mit à la foutre et à
la fin il poussa tout à coup si fortement que
la femme ne put se retenir et péta assez
distinctement. «Eh ! bien," lui dit-il, «c'est ta
faute ... à présent au lieu d'un général, ce
ne sera qu'un tambour!.. .M
FOLKLORE DE LA GRANDE RUSSIE. 187
III.
Péché originel.
Quand Adam et Eve eurent péché daus le
paradis, Adam vit le cou d'Eve, le montra
avec le doigt et dit! „Ewa!...44 Et Eve
en montrant la pine d'Adam répliqua: «A
tarn44*)! D'ici leurs noms: Eve et Adam.
Quand Dieu arriva après cela au paradis et vit
qu'ils avaient péché, il devint furieux et
s'écria en s'adressant à l'archange Michel:
«Michel, prends ton bâton et chasse les à
leur mère foutue!- — «Est-ce que Dieu peut
jurer comme ça?M demande-t-on au narra-
teur ... «Mais certainement !.. quand on est
furieux on jure, Dieu lui-même ne peut pas
s'en abstenir!*4
IV.
Le cierge à St. Nicolas.
Un bonhomme après avoir bien déjeûné
vint à l'église, acheta un cierge, l'alluma,.
*) Evva! (Звва!) — exclamation grand-
ru ssienne exprimant l'étonnement; A tam
(A тамг!) — Et là-bas!
188 FOLKLORE DE LA GRANDE RUSSIE.
humecta avec la salive l'autre bout et le mit
devant l'image de St. Nicolas. Puis il s'inc-
lina, mais le cierge mal appliqué lui tomba
sur la tête. Il se leva, cracha encore une
fois sur le bout du cierge et l'appliqua de
nouveau. Mais à peine il eut le temps de
faire une génuflexion que le cierge lui tomba
encore une fois sur la nuque. Alors il se
fâcha et s'écria: rAlors, tiens, voici une
pine pour toi! Si tu ne veux pas mon cierge,
je le mettrai à un autre saint!"
V.
Deux commères.
Deux commères se rencontrèrent un jour
et entrèrent en conversation: «Qu'est-ce qu'est
-cela, ma chère?! On dit que dans votre vil-
lage on fout pendant le souper. Est-ce vrai
ou non ?" — «Eh ! eh ! ma chère commère, on
raconte tant de choses... on dit même que
dans votre village on a cessé de foutre dé-
finitivement! ..." «Oh, ne le croyez pas, ma
chère commère, ne le croyez pas, c'est un men-
songe, on fout partout, on fout bien partout!**
FOLKLORE DE LA GRANDE RUSSIE. 18$
VI.
Un pope alla on jour en voiture attelée
d'une jument bigarrée et chemin faisant l'a
foutue. Puis il rencontra un paysan qui trans-
portait dans une voiture attelée d'une jument
grise, un tonneau plein d'eau-de-vie. «Bonjour,
Père!" — «Bonjour, mon fils!" — «Est-ce que
tu ne veux pas de la ,grise**)?" — «Merci,
mon fils, je viens de descendre de la bigarrée!"
VII.
Déposition d'un témoin.
«Eh bien", demanda le juge: «qu'est-ce que
vous pouvez déposer sur cette affaire?" —
«Quelquefois la maîtresse m'ordonnait: ,Va,
Basile, chercher Marthe, qu'elle rentre plus
vite!*" «Eh bien, j'ai été, j'ai demandé chez
ses parents: est-ce qu'elle est là?" — «Non!"
«Alors où est-elle? Diable le sait... elle
n'était même pas chez nous!..." Rentré à
*) Il y a ici un jeu de mots: сивая, си-
вуха (la grise) signifie en même temps: l'eau-
de-vie.
190 FOLKLORE DE LA GRANDE RUSSIE.
la maison je disais cela à ma maîtresse et
voilà tont. Quand à cela où était elle, où
a-1-elle mis au monde l'enfant, je ne sais rien!"
«Mais vous dites vous même qu'elle sortait
toujours avec son enfant sur les bras! On
ne peut pas s'occuper d'amour ayant l'en-
fant avec soi.** — «Pourquoi pas?!..." L'en-
fant ... cela n'empêche rien. Elle pourrait
bien rencontrer un soldat et lui dire: «Sol-
dat, soldat! j'ai peur de toi!*4 — «Pourquoi?"
'«Mais tu peux me violer!..." «Et l'enfant?!" —
«Mais je le mettrai à côté!" C'est comme
ça... Elle pourrait venir quelque part dans
le jardin, mettre son enfant sur l'herbe, lui
donner une branche quelconque pour qu'il
s'amuse et commencer à côté de jouer à trois
jambes avec le soldat!..."
VIII.
Obtenu en priant.
„Jean!" — rQuoi?" «J'ai peur de toi!" -
^Pourquoi?" — «Tu me violeras!" — «Est-ce
que tu me laisseras faire ?" — «Oh, mon chéri, je
ne voulais pas, mais tu as obtenu en priant!.."
FOLKLORE DE LA GRANDE RUSSIE. 191
IX.
Une réplique.
„Я видаль bo сні, что тьі лежишь вх
дрьісні!' — «А я видасть во сні, что тьі си-
дить на дубахг и держить хуй^зубахт»!"
Trad. J'ai tu en rêve que tu couchais
dans la merde liquide! — „Et moi, j'ai vu
en rêve, que tu étais assis sur le chêne et
que tu tenais la pine entre les dents.
Chansons.
I.
Бариня (Madame).
(Fragments*)).
1. ІТошла барьіня за квасом*,
Очутилась подг repeacoMb !
Барьіня, барьіня,
Сударьіня, барьіня!
2. А барьіня под-ь забором*
ІІоеблася еь перебором*!
Барьіня ... etc.
*) Cette chanson n'a pas pour ainsi dire
de contenu constant, ce n'est que le refrain
qui est toujours le même. Chaque chef du
choeur (запивало) qui chante les couplets
(tandis que le choeur ne chante que le ref-*
rain) les varie à son gré et les improvise
selon ses aptitudes et circonstances de localité
à l'infini. .. Les couplets communiqués ont
été recueillis à Voronèje.
FOLKLORE DE LA GRANDE RUSSIE. 193
3. A на барьіні чепеїгь,
Ебегь барьіню купеїгь!
Барьіня .... etc.
4. А на барині кокопіндісь,
Уеб-ь барьіню сапожникт»!
Барьіня.... etc.
5. А барьіня шита-брита,
На базарі хуеігь бита!
Бариня!.... etc.
*
Trad. 1. Madame alla pour chercher du
kvass, Il Et se trouva sous
Gervais. ||. || Ma-
dame, madame, || Madame, votre seigneurie ! ||
2. Et madame sous un enclos || Se laissa foutre
en gigotant II Madame----etc. |[ 3. Madame
porte un bonnet II C'est que le marchand la
fout II. Il Madame .... etc. || 4. Madame porte
une coiffe ornée, Il C'est que le cordonnier la
fout! Il. Il Madame .... etc. || 5. Madame est
cousue et rasée. || Elle est battue avec la
pine au marché ||. || Madame .... etc.
Kçvnx. V.
13
194 FOLKLORE DE LA GRANDE RUSSIE.
II.
Страданія (Les souffrances)*).
Осерчалх милка за чтой-то,
Стороной прошел-ь сь какой-то!
Ах-ь, тьі сволочь, пройдешь мимо,
Расшибу бутьілкой рьіло!
Цілованье, милованье,
Промежь ногь идегь пиханье!
На ней платье в* три оборки,
На ногах* у ней опорки!
*) C'est aussi une série de couplets n'ayant
pas de sens général et nommés quelquefois
„их.ахошки", d'après l'exclamation иха-ха-
ха-хошки! que les sépare l'un de l'autre.
On les appelle «les souffrances" parce que la
plupart d'eux portent l'empreinte de la tristesse
de l'amour délaissée, us sont chantés par
les ouvriers des fabriques, de chemin de fer etc.
à Voronèje et dans les autres villes indu-
strielles et commencent à pénétrer malheureu-
sement dans les villages.
FOLKLORE DE LA GRANDE RU88IE. 195
На нсй чулки полосатьі,
Ho коліви обоссатьі!
Не ебитесь дівки сь жароьгь —
Пропадегь любовь задаром*!
Какь вьі не блядуйте,
А больннцьі не минуйте!
Не боюся я квартальна™
Боюсь милку отчайнаго
Ах*ь, какіе ньіньче віки,
За ребягь дерутся дівки!
Чистоту дівка блюла
Пизду віником?» мела!
Брошу мірі», пойду вт> монашки,
Буду еться во всі ляшки!
Сидить дівка подь лозиной
Січегь пизду хворостиной
Ай, мамаша, вспакой дочку —
Отпусти гулять на ночку.
13*
196 FOLKLORE DE LA GRANDE RU88IE.
Ай, мамаша, дай семишннк,
Пойду кь милкі на дівишникт»!
Ай, мамаша, дай рублевку,
Куплю милому поддбвку!
На Воронежском* вокзалі,
Продають дівок* возами!
На Воронежском* вокзалі
Сорок* дівок* замерзали!
Отчего-же замерзали?
Кондуктбрьі запоздали!
Машинист* машину правих*,
Кондуктор* дівчонок* манить!
Полюбила кочегара,
Под* машиной ночевала!
Отец* плотник*, мать торговка
Син* разбойник*, дочь воровка!
* *
Trad. Mon chéri se fâche pour quelque-
chose II II a passé à part avec une fille quel-
conque. Il . Il Ah, racaille que tu es, || Je
FOLKLORE DE LA GRANDE RU88IE. 197
t'écraserai le gueule avec une bouteille ! ||. ||
Б se baisent, ils se caressent, || Ils se pous-
sent entre les jambes! ||. || Elle porte la robe
à deux falbalas, || Et sur les pieds la chaus-
sure décousue II Elle porte les bas à raies, ||
Qu'elle a pissé jusqu'aux genoux ! || Oh ! filles,
ne mettez pas beaucoup d'ardeur en vous
laissant foutre, || Votre amour ne sera pas
appréciée! Ii. Il En vous laissant enconner, ||
Vous n'éviterez pas l'hôpital! ||. || Je n'ai pas
peur du commissaire de police, | J'ai peur de
mon chéri, un cerveau brûlé! ||. || Ah! quels
temps à présent! || Les-filles se battent pour
les garçons! Il . Il La fille se tenait propre-
ment, Il Elle balayait son cou avec un balai! ||. ||
Je quitterai le monde, j'irai au couvent, || Je
me laisserai foutre, et je gigoterai de toute la
force de mes cuisses! ||. || La fille est assise
sous l'osier II Elle fouette son con avec une
verge ! Il. Il Oh ! maman, console ta fille, l|
Laisse-
moi aller m'amuser pendant toute la nuit! || .||
Oh! maman, donne-moi une petite pièce de
monnaie, || J'irai chez mon chéri en soirée
avant la noce. ||. || Oh! maman, donne-moi
un billet d'un rouble, | J'achèterai une veste
pour mon chéri! |1. || A la gare de Voronèje ||
On vend les filles par voitures entières! j|.||
A la gare de Voronèje quarante filles étaient
198 FOLKLORE DE LA GRANDE RU88IE.
prêtes à mourir de froid ! ||. || Et pourquoi
risquaient-elles de périr du froid? || C'est
parce que les conducteurs étaient en retard ! ||. ||
Le machiniste conduit la machine (la locomo-
tive), Il Le conducteur séduit les filles. ||. j|
Je
suis devenue amoureuse du chauffeur, || Et j'ai
couché avec lui sous la locomotive! Ц Le
père est charpentier, la mère est marchande, ||.||
Le fils est brigand, et la fille est voleuse!
HT.
Наполеонб (Napoléon).
(Fragment*).)
О тьі, ебена-мать, поганець,
Прескверньїй, подльїй корсиканець,
Природи виблядок*, уроді,
Разсукин'ь-сьги'ь, каналья, скогь!
*) Cette ode, dont nous n'avons que le
commencement, appartient probablement an
nombre de ces élucubrations quasi-populaires
qui étaient composées et répandues à Moscou
en 1812 pas les personnes plus ou moins offi-
cielles parmi lesquels ou nomme surtout le
comte Rostoptchine.
FOLKLORE DE LA GRANDE RUSSIE. 199
Испанію поставила ракомг,
Вт> Голландію свой хуй всучил-ь,
Святійшаго, средь Рима, Папу
Заставила тьі елдой трясти,
Ахх, мать твою ети ! ! . . .
* * *
Trad. Oh toi ! la mère foutue ! misérable, ||
Corsicain lâche et hideux, || Bâtard de la na-
ture, monstre, Il Fils de chien par excellence,
canaille, animal! |[ Tu as mis l'Espagne à
quatre pattes, || Tu as fourré ta pine en Hol-
lande, Il Tu as forcé même le très-saint Père
le Pape de secouer son vit au milieu de
Rome. H Ah ! que ta mère soit foutue!...
Proverbes et dictons.
1. Батина привьічка — маму за пизду дер-
жать!
Trad. C'est l'habitude du père — tenir
la mère par le con! (Se dit à propos des
mauvaises habitudes én général.)
2. Авось не сьішь ... я відь сь голови
костливь, а сь задницьі говнивь.
Trad. Bien sûr que tu ne me mangeras
pas : du côté de la tête je suis osseux, et du
côté du cul je suis merdeux.
(Réponse aux menaces.)
8. Благослови отець и мать, двадцатувз
ділку ломать! — *Суй, суй, сто - двад-
цатьій хуй!
Trad. Bénissez moi, mon père et ma
mère, de déflorer la vingtième vierge! —
„Fourre, fourre le cent vingtième vit ! (Plai-
FOLKLORE DE LA GRANDE RUSSIE. 201
santerie avant de commencer quelque chose;
la réponse vent dire qne la chose en question
n'est pas trop difficile.)
4. Отдаи жену дяді, a сам* ступай кь
6ляди!
Trad. Donne ta femme à ton oncle et
vas toi même chez nne putain.
(Formule de refus.)
5. Емеля, жопои рожь меля!...
Trad. Emilien qui mont le seigle avec
son cul. (Stupide.)
6. Баба плачегь — меньше серегь! л
Trad. Quand la femme pleure, elle chie
moins.
7. Богатому воровать — жонатому блядовать !
Trad. Le riche n'a pas besoin de voler, de
même que l'homme marié n'a pas besoin de
courir après les putains.
8. Біда — в*ь жопі черва: сам* не достанеш*
покопать, людям* стьідно показать !. .
SOS FOLKLORE DE LA GRANDE BUS8IE.
Trad. C'est un malheur d'avoir dee vera
dans le cul: on ne peut pae les retirer soi
même et il est honteux d'en montrer aux
bonnes gens. (Se dit quand on est dans un
embarras.)
9. Без* мьіла в*ь жопу лізет-ь!
Trad. П est capable de s'introduire dans
le cul, même sans mettre de savon.
10. Бил*ь бьі его, биль, да обивки в*ь жопу
повпихать.
Trad. C'est un homme qu'il faut battre
et bien battre et puis mettre ce qu'il restera
de lui dans le cul!
11. Брался-б-ь тьі за мягкое дерево, за от-
цовскій хуй !..
Trad. Prends-toi mieux le bois mou, la
pine de ton père! (Ne te charge pas de ce
que tu ne peux pas faire.)
12. Воробьи морду обосрали!
Trad. Les moineaux lui ont chié sur la
figure. (On parle des lentilleux.)
FOLKLORE DE LA GRANDE RUSSIE. 20&
13. Вижу пизду рьіжу, да не знаю каїгь
назвать !
Trad. Je vois le con roux, mais je ne
sais pas comment, cela s'appelle? (quand on
ne Toit pas ce qu'on montre).
14. Враки, что пердягь раки — зто балу»
ются рибаки.
Trad. C'est un mensonge que les écre-
уі88є8 pètent — ce sont des pêcheurs qui
s'amusent
15. Все одно что мед*, что говно — только
мед* подавай наперед*.
Trad. C'est égal le miel ou la merde,
mais qu'on donne seulement le miel au-
paravant
16. Встрепенулся монах*, коли насрали в*
головах*.
Trad. Et le moine sauta quand on lui a
cbié sur la tête (en cas de retard).
17. В* субботу три праздника: блииьі ne-
кут*, в* баню йдуть и баб* ебугь!
904 FOLKLORE DE LA GRANDE BUSSIE.
Trad. Il y trois fêtes le samedi: on fait
les crêpes, on va aux bains et on fout les
femmes.
18. Вт, чем-ь діло? — «Котка набзділа!"
Trad. De quoi s'agit-il? C'est le chat
qui a vessé ! (On répond ainsi à une question
faite mal à propos).
19. Господа сладко ідагь, да кисло бздягь...
Trad. Les seigneurs mangent doux, mais
yessent aigre.
20. Голова болить — жопі легче.
Trad. Quand on a mal à la tête, c'est
mieux pour le cul!
21. Глупх, каїсь бабій пуп*ь. .
Trad. Stupide comme le nombril d'une
femme.
22. Годг плох*ь: ньіньче не пашугь хуями,
на то сохи єсть!
Trad. C'est une mauvaise année: on ne
laboure pas avec des pines, il y a des araires
pour cela. (Refus.)
FOLKLORE DE LA GRANDE RUSSIE. 206
23. На гріх* и утка перднегь.
Trad. Il arrive quelquefois que le ca-
nard pète.
24. Будешь много купаться — верба в* жопі
вьіростегь.
Trad. Il ne fant pas se baigner trop, le
saule pousserait dans le cul.
25. Даром* и чирей на жопі не сядегь, а
все почесавши.
Trad. Gratuitement même le clou ne
poussera pas sur le cul, il faut gratter
pour cela!
26. Дрьісливая корова все стадо перед-
рьістала.
Trad. La vache qui chie emmerde tout
le troupeau.
27. Дві ложки смольї в* жопу не вольют*
тебі?
Trad. Est-ce qu'on te ne fourrera pas
deux cuillerées de goudron dans le cul? (on
dit cela au paresseux).
206 FOLKLORE DE LA GRANDE RUSSIE.
28. За гропгь онх и fb церкви пбрднеть.
Trad. Pour une petite pièce de monnaie
il pétera même dans l'église.
29. Зачімт, жениться, когда чужая ло-
жится?!
Trad. Cela ne vaut pas la peine de se
marier quand la femme d'autrui se couche.
ЗО. У него изт> жопьі песоїгь сьшется.
Trad. Le sable lui tombe de cul (il est
très vieux).
31. Он* изт. дсрьма котлетку сділаегь.
Trad. Il saura faire une côtelette même
d'une merde. (C'est un avare.)
32. Илья Fb воду насраль.
Trad. Saint-Elie a déjà chié dans l'eau
<on dit aux enfants qui veulent se baigner
-après le 20 Août).
33. Ему хоть насери в*ь глаза, а онт» все:
^,божья роса** !
FOLKLOBE DB LA GRANDE RUSSIE. 207
Trad. On pent lui ohier sur la figure, il
dira toujours que c'est „la rosée du bon Dieu44
(sur l'homme éhonté).
34. М&даїгь Фуфу, голова вх пуху, а зад-
ница вх перьяхх.
Trad. Madame Fou-fou, la tête couverte
de duvet et le cul de plumes (sur les dames
à la mode).
35. Не успіешь бзднуть, ужх скажуть:
перднулх !
Trad. C'est à peine si on a vessé, on dit
déjà qu'on a pété (sur les cancans).
36. Не хитро насрать вх ведро, — насери
вх бутьілку!
Trad. Ce n'est pas grand chose de chier
dans le seau, tâche toi de chier dans la
bouteille!
37. Не ходи по лавкі, не перди вх окно!
Trad. Ne marche pas sur le banc et ne
péte pas dans la fenêtre (ne mens pas).
806 FOLKLORE DB LA GRANDE RU88IB.
38. Нужені, какі fl жопі зуб*.
Trad. C'est nécessaire - comme une dent
dans le cal.
39. Попалі кота по яйцамі!
Trad. Il atteignit le chat sur les cou-
illes.
40. Попу платять за пінье, а попадьі за
бздінье.
Trad. On paye au pope pour qu'il chante
et à la popesse pour qu'elle vesse.
41. Поцілуй чорта ві сраку — оні дасть
тебі маку!
Trad. Baise le diable au cul, il te don-
nera des grains de pavot.
42. Дрожить, какі жиді наді дерьмомі.
Trad. Il tremble comme un juif auprès
de sa merde. (C'est un avare.)
43. Сидить, какі хуй на именинахі.
Trad. Il se tient comme le vit à la fête.
FOLKLORE DE LA GRANDE RUSSIE. 209
44. Сморщился, какь залупа послі бани.
Trad. U se replia comme le prépuce
après le bain.
45. Срать да родить — нельзя погодить.
Trad. On ne peut pas ajourner ni de
chier. ni d'accoucher.
46. Только Мертвих* срать возить!
Trad. C'est bien seulement pour mener
les morts à chier. (Se dit de la voiture qui
s'avance lentement.)
47. Тьі все жопу вх лапти обуваешь!...
Trad. Tu chausses toujours le cul avec
des sabots (chaussures de tille). (Se dit à
ceux qui cherchent à tromper.)
48. У мерина (хуй) великх, да Богь не
велить!
Trad. Le cheval hongre a une grande pine,
mais Dieu ne permet pas!
Kçvm. V.
14
210 FOLKLORE DE LA GRANDE RUSSIE.
49. У h его голос* чисто как* кобель в*
кувшин* пердит*.
Trad. Il a la voix justement comme si
un chien pétait dans un pot.
50. Чорт* не пьет*, не ебет*, а все в* аду
живет*.
Trad. Le diable ne bojt pas et ne fout
pas et quand même il est aux enfers.
61. Черна земля, да на ней хліб* сіюгь,
а біл* снігь, да на нем* собаки серют*!
Trad. La terre est noire et quand même
elle produit le blé; la neige est blanche, mais
sur elle les chiens chient.
52. Что за кума, коли под* кумом* не бьіла!
Trad. Que vaut la commère qui n'était
pas sous le compère!
53. Щи, хоть жопу полопщ!
Trad. La soupe qui est bonne seulement pour
laver le cul.
FOLKLORE DE LA GRANDE RUSSIE. 211
54. Ужг то-то y нась весело; то-то весело:
какь взлізя бачка на мачку, брать на сестру,
батракь на меня — да какь попруть Fb три
муді, ажно изба гуде !
Trad. Comme il est gai chez nous, comme
il est gai ! quand le père enconne la mère, le
frère enconne la soeur et l'ouvrier m'enconne
moi même... quand tous pousseront à la
fois (à trois paires des couilles), toute l'izba
sera pleine de bruit.
55. Кт> нашему берегу не корабли да барки,
а все хуи да палки!
Trad. Ce ne sont pas des vaisseaux et
des barques qui vont vers notre rive, mais
seulement des pines et des bâtons ! (les affaires
ne vont pas; pas de chances.)
56. Попробовал'ь одинх парень дівку — она
двоешекь и родила. '
Trad. Un garçon a essayé d'une fille, elle
est accouchée de deux jumeaux. (Se dit
quand on prie quelqu'un d'essayer ou de
goûter quelque chose.)
14*
212 FOLKLORE DE LA GRANDE RUSSIE.
57. У нашего пахаря пизда слаще сахара.
Trad. Pour notre laboureur le con est
plus doux que le sucre.
58. Ебутся черти надт> твоей головой!
Trad. Ce sont les diables qui s'enconnent
Tun l'autre au dessus de ta tête (juron).
59. Нанятая попадья.
Trad. Une popesse louée (on dit de la
cuisinière du pope veuf).
60. Хорошая теща на себя зятя встащигь.
Trad. Une bonne belle-mère forcera son
gendre de la foutre.
Juron en vers.
Axx тьі, мать твою ети,
На поповой кліти —
Таїть чтобх кліть провалилась
И мать твоя хуемь подавилась!
Отца — сх конца,
Сестру — вх пизду,
(Гувернантку — на изнанку),
Тебя, сукина сьіна, вх сраку.
Мерзлую собаку тебі вх сраку,
Чтобх она тамх таяла, лаяла
Вьіла. рьіла, скреблась, еблась
И вьіебла тебя сукина сьіна
Черезх пупх, вх коліно, сх вьгвертцемх!
* *
*
Trad. Ah, toi, que ta mère soit foutue! ||
Dans la chambre d'un prêtre, || D'une manière
que cette chambre croule || Et que ta mère
avale de travers le vit! || . | Ton père soit il
foutu d'un bout, Il Et ta soeur — dans le
214 FOLKLORE DE LA GRANDE RUSSIE.
con, Il (La gouvernante à l'envers), || Toi, fils
d'une chienne, dans le cul. ||. || Qu'on te fourre
dans le cul un chien engelé, || Qu'il y dégèle,
qu'il y aboit; || Qu'il y hurle, qu'il y creuse,
qu'il y gratte, qu'il y foute || Et qu'il te foute,
fils de chienne, Il Dans le nombril, au genou,
en se tournant!
\
Folklore polski*).
I. Fiosnki.
Les NNo. LT, III, IVa, Vb, VI, VII, VIII,
IX, X, XI, XII, XXIX proviennent du gou-
vernement de Radom, NNo. Va, XXXV,
XXXVI a, XXXVI b, XXXVH, XXXVUIa,
XXXVIII b, XXXIX, XL, XLI, XLÏI, XLIII,
XLIV, XLV, XLVI - du district Ша (gouv.
Radom - sur la Vistule), NNo. XVIII, XXXI,
ХХХП, XXXIII, XXXIV — des environs de
Kielce et de Sandomierz, NNo. XLVII, —
des environs de Czersk (gouv. de Varsovie),
NNo. XLVIII, XLIX, L, LI, LU — du gou-
vernement de Lomza. Les NNo. LIII, LIV
et LV sont copiés, avec la conservation de
l'orthographe originale, d'après un manuscript,
*) Cfr. KQvmâôia, Ш, p. 304-337; IV,
p. 8—76.
FOLKLORE POLSKI.
préparé par un paysan du district de Biala
(gouvern. Siedlce).
I*).
Kaska za piec, Maciek za nio,
Spuécil portki, dalej na nio!
Так jo lupi, tak jo siece,
Az jej sosik z dupy ciece.
П**).
Place Kalka, place,
I ma cego èlochaé:
Posta za etarego, —
Nie chce jo pokochaé.
Moja Marys', daj mi psiochy,
Dam ci wehry na poncochy;
Twoi psiochy nie nbeûdzie,
A w poncochach cieplo bendzie.
*) Cfr. Kq. Ill, p. 306 No. 4, p. 332 No.
49; IV, p. 40 No. 63, p. 42 No. 66.
**) Cfr. Kq. Ш. p. 306 No. 5.
*•*) Cfr. Kq. ПІ, p. 314 No. 17.
FOLKLORE POLSKI.
217
IV a*).
Patrzajcie no, gospodyni,
Co parobek dziwce cyni:
Polozyl jo wele pieca
I pakuje w dziurke mieca.
Patrzajcie no, gospodyni,
Co parobek z dziwko cyni:
Przycisnol jo do kozncha,
Wierci dzinre nizej brzucha.
Va**).
Kochojta mie, chlopcy,
Bom ladno dziewcyna;
Jak mi sie co stanie,
To waea przycyna.
b**;. Warjant.
Sy chlopcy, moje chlopcy, ja wasa dziewcyna;
Jak mi sie co zlego stanie, to wasa przycyna.
*) Cfr. Kg. Ill, p. 314 No. 18; IV, p. 40No. 61.
**) Cfr. Kq. Ill, p. 316 No. 21.
218
FOLKLORE POLSKI.
VI*).
Spilem sic, spilem sie, nie möge se radzié;
Musis mnie, dziewcyno, do domu prowadzié.
VII**).
„Moja matué, byl tu Maciek,
Chcioï w donicce wiercié macek."
„Moja côrus, dac mu bylo,
Bylo by ci nie ubylo.u
VIII***).
Odradajca, odradajca —
Urwaly mi dziwki jajca.
Jagem zacun na nich ksycyé,
Musialy mi nazod psysyé.
IX t).
Zalicol mi sie mlynarski s*winiorz:
Jak padal descyk, to do mnie przyloz;.
*) Cfr. Kq. Ill, p. 316 No. 23.
**) Cfr. Kq. Ill, p. 318 No. 26.
***) Cfr. Kq. ПІ, p. 320 No. 30.
t) Cfr. Kq. LU, p. 320 No. 31.
FOLKLORE POLSKI.
219
Jak bylo pogoda, to sVinie pasai,
A jak dysc znôw padal, to ze mna, hasal.
X*).
Raz zesly sie trzy Marysie і gadaly о tem,
Cemu kowal dupo rucha, kiedy kuje mlotem;
A Jasiek im odpowiedzial, stoj^c za chalupo :
„Zaden majster nie nie zrobi, jak nie rusa
dupo.u
XI**).
Posla do obory,
Zobacyla byka:
„Co to za bestyja,
Co nie daje mlika?"
Репс, penc byka w jaje,
Niechaj mlika daje, —
Hej, kolenda, kolenda!
XII***).
Sluchaj, Kas*ka, co ci powiem:
Wysmaruj se psioche lojem;
*) Cfr. Kq. Ill, p. 320 No. 33.
**) Cfr. Kq. Ill, p. 328 No. 46; IV, p. 12 No. 7.
***) Cfr. Ko. Ill, p. 332 No. 60.
220
FOLKLORE POLSKI.
Bo jak wlizie cialo w cialo,
Zeby dupeko nie skrzypialo.
XIII*).
Ohociazem ja katolicka,
Moja ріска heretycka:
Су to piontek, су wilija,
Йге (je) kielbase kanalija [= psia bestyja].
XIV**).
Prosit Jasio Kasie, azeby mu dala,
A ona mu na to, ze miesioncke miala.
„Ötery lata mija, jak dziewcenta lupie,
A jescero nie slysal о miesioncu w dupie."
XV***).
A po côzes* za piec zalaz?
Wyla£ ze mi stamtad zaraz.
„Nie wylize, bo sie boje,
Bom juz osrol dziwce moje."
*) Cfr. Kq. IV, p. 9 No. 2.
**) Cfr. Kq. IV, p. 24 No. 32.
*••) Cfr. Kq. IV, p. 58 No. 96.
FOLKLORE POLSKI.
221
XVI*).
Dalam ci raz, dam ci jesce,
Bos" mi trafii w dobre miejsce:
Ja myslalam, zes* ty chybil,
A tys* trafil, jesce przybil.
xvn.
Trzymala sic Kas*ka wierzby,
Так sic bujala, bujala;
Wierzba penkla, Kaéka brzdenkla,
Az sie zesraia, zesrala.
xvin.
Oj! môj miry tatuleûku,
Skrôjta [= kuptaj ze mi zupon, znpon,
Ani krôtki, ani dlugi,
Ino rôwno z samom dupom.
XIX*#).
Suwali sie po tarcicy,
Az ci wlecial chuj do picy;
*) Cfr. Kq. ІП, p. 328 No. 44; p. 806,
No. 7; IV, p. 30 No. 46; V, Nr. 24.
**) Cfr. Kq. Пі, p. 327 No. 41.
222
FOLKLORE POLSKI.
Ötery woly zaprzongali,
Chuja z picy wyciongali.
XX*).
Przeskocyla bez koryto,
Sikla, piardla, dobre і to!
Przeskocyla, rozsmiala sie,
Chciala piardnoné, zesrala sie.
XXI.
Tancowala, nie umiala,
Az jo matka naucala!
Wsadzila jij w dupe piôrko —
„A tancuj ze, moja côrko."
XXII **).
Siadla Kaéka nad strumykiem
I nazwaia Jaéka bykiem. (bis)
Jasiek sobie rôg przyprawil,
Jak ja, ubôd, tak rozkrwawil (bis).
Kaéka place і narzeka; —
„Nie nazywaj bykiem cleka" (bis).
*) Cfr. Kq. Ill, p. 326 No. 41.
**) Cfr. Kq. IV. p. 62 No. 86.
FOLKLORE POLSKI.
228
XXIII.
Tancowala Malgorzata z Wickiem,
Wybila mu étery zemby cyckiem.
XXIV*).
Dalam ci raz, teraz nie dam;
Pôjde na targ, to jo sprzedam.
XXV.
Na kapuécie drobne liécie, —
A ostrôznie do mnie lizcie,
A ostrôznie, z obycajem,
Nie potronccie pichny jajem.
XXVI**).
„Sumi gaj, sumi gaj, sumi galonzecka,
Tu mi daj, tu mi daj, nie trzeba lôzecka."
„Су mu daé, су nie daé, су wesela росекас*?
Da6 mu trocha, nie wiele, beudzie prendzyj
wesele."
*) Cfr. Kq. Ill, p. 306 No. 7; V, No. 16.
**) Cfr. No. 27.
FOLKLORE POLSKI.
xxvn*).
Су mu da<5, су mu nie dac*,
Су wesiela pocekaé?
Daé mu trocha, niewiele, —
Bendzie prendzyj wesiele.
XXVIII.
Oj dobrze na wiesielu, a ino nie kuzdemu,
Ino pannie miodzie, oj da panu mlodemu.
XXIX.
Oj dana moja dana,
Nie pôjde za pana,
Ino za takiego,
Jag jo jezdem sama.
XXX.
Bo ci zoinierze wielcy figlarze:
Wstydu narobi, pan Bôg nie skarzep
Wstydu narobi, honor jej straci,
Jesce w dodatku і nie zaplaci.
*) Cfr. No. 26.
FOLKLORE POLSKI.
996
XXXI.
Niedaleko Radziejewa
Wisi kusia Maciejewa.
Sly dziewucby od Panskiego,
Pytaly sie: „co takiego?"
Jedna môwi: „kawal kijatt;
Druga môwi: „gcsia syja".
Trzecia môwi, ze to kusia,
Bo widziala u tatusia —
hu! ha!
ХХХП.
Sama sypiam, sama légam;
Przysed do mnie carny cygan
Carny cygan, carne élépie —
Co ja zasne, on mnie всуріе.
ХХХШ.
Oj, slozylam u pana,
Oj, nie sypialam ja sama,
A gdy nie bylo pani,
To і za firankami.
Kgvnx. V.
16
FOLKLORE POLSKI.
XXXIV.
Ja z Maryno w taniec,
Maryna mnie tronca;
Ja Marynke za cytrynke —
Cytrynka goronca.
XXXV.
[Oj!] wesiele! wesiele!
I jo wesielnica,
Bo mi sie zieleni
Na dupie spôdnica.
XXXVI a.
О, émiejo 1= éwico] carne осу
U Marysi moi;
Pooblapialbym jo,
Bo mi kuâka stoi.
b. Warjant przyzwoity.
О smiejo [éwico] carne осу
U Marysi moi;
Pocalowaïbym jo,
Bo mie... giowa... boli.
FOLKLORE POL8KI.
227
xxxvn.
Wolol by jo, wolol,
Zeby jam brzuch boloi,
Goby chlopca miala,
Zeby za mnie orol.
XXXVIII a.
Moja Marys', trzaauj sobum,
Bo mi ciçsko taficyé z tobum:
Так sie tryndos kole boku,
Kiejby torba od obroku.
b. Warjant.
Moja Marys', trzaânij sobum,
Bo mi ciçsko taûcyé z tobum:
Так sie fejtos kole boku,
Kiejby torba od obroku.
c. Warjant
Ej, dziewucho, ti*z%chnij sobom,
Bo mi zle tancowaé z tobom:
Так sie chwajtas wedle boku,
Kiejby torba od obroku.
16*
S88
FOLKLORE POLSKI.
XXXIX.
Oj! dobrze mi tak, dobrze:
Napotkatem Kaéke w bobrze;
Zebym sie byl nie omotol,
Tobym Kaéke wykremotol.
XL.
Maéka mi daé! Maéka ml daé!
Bo jo z Maékiem lubie igraé;
Jak jo Maéka nie dostane,
Bozbije se leb о sciane.
XLI*).
Stoi mi, s toi,
I wisi mi, wisi:.
Galazecka jagôd,
Galazecka wisni.
XLII.
Nas karbowy w ktopocie, w kiopocie:
Powiesii portki na ptocie, na piocie;
*) Cfr. Kq. IV, p. 62 No. 86.
FOLKLORE POLSKI.
229
Dziwki sie dziwujum, dziwujum,
Ze sie karbowego portki blichujum. blicbu-
jum.
XLIII.
A môwilam Maciejewi,
Zeby skokol pa cieniowi;
A on niechciol, ino pu mnie,
Bo zobocyl coscik u mnie.
XLIV.
Oberecek obertasik —
Sprzedol portki, *kupit pasik:
W pasiku mu ladnie bylo,
A bez portek zimno bylo.
XLV.
Oj cerwuno magiera
Po polu lotala; —
Caluj ze mnie w dupe,
Kiedys* mnie nie chciaia.
880
FOLKLORE POLSKI.
XL VI.
Urwolbym pokrzywke —
Boje sie oparzyé;
Wziunbym cie, dziewcyno —
Boje sie zarazié.
XLVn.
Miala panna carny las (bis)
Wyzej kolan, nizej pas — tu!
Miala paima murawke (bi$)y
A w murawce sadzawke — tu!
A ja mam pijawke (bis)9
Wsadze pannie w sadzawke — tu!
XLVIII*).
Po owsianyj slomie deptal,
A f= i] do ucha ci jij septal,
Septal ci jij, septal ci jij :
„Dajze mi jij, dajze mi jij ;
Dajze mi jij, dajze mi jij,
Tociem nie pies, nie zjem ci jij.**
*) Cfir. Kq. p. 18 No. 20; p. 88 No. 67.
FOLKLORE POLSKI.
281
XLIX*).
„Dala bym ci, ale nie dorn,
Bo nie kozel stary Jadom."
„Ja Jadoma w lep skorupom, —
Niech nie rzondzi cudzom dupom."
L.
Timdirîdi, Barbara,
Timdiridi, z kirn spala?
Timdiridi, pod lasem,
Timdiridi, z Tomasem.
LI.
Lepsy Francek, iiizli Jura,
Bo od Jury swendzi dziura;
A najlepsy Sobestyjon —
Wiecôr wsadzil, rano wyjon.
LH.
Za stodolo, za Maékowo
Chlop sie wysral, kiwnol glowo.
*) Cfr. Kç. III, p. 306 No. 7.
FOLKLOBB POLSKI.
„Dzienkujeeci, соб to zrobit,
Coo stodole przyozdobii."
LIII*).
Matulenkn, daj mnie zamosz,
Grochowinow plachte, zawiasz:
Grochowioy і placncina —
Zmyéla, ludzie, ze pierzyna.
Trzewiczki mam, ponczoski mam,
Chlopca niemam, nie wytrzymam.
Jak ja chlopcza nie dostane,,
Wyrznç sobie, chlap о âcianç.
LIV.
Na trzywiczku pçkla skôrka,
Oj tancowaé nie möge,;
Patrzcie chlopcy jaka dziarka,
/ Jak podniosze w ga^re, noge,.
LV.
Popokojn chodzç,, spiewam,
Fajkç pale, і pofewam;
Skora, spoirze namarysiç,
Wfaicze ogien zapalysiç.
*) Cfr. A>. III, p. 324 No. 39.
П. Romowa mitosna
miçdzy panna a kawalerem, na pel
spiewana, na pel möwiona.
On chante cela (ou au moins on chantait
cela il y a 25—30 ans) en dansant une sorte
de mazourka, au commencement de la danse
et dans les intervalles. Cela se fait en forme
d'un entretien amoureux entre la dame et le
cavalier de la première paire (du premier
couple) de la danse.
La dame (la fille) chante sur un air mélancolique:
Су pamientas, Jasiu, cos" mi obiecowaJ,
Kiedys" mi w stodole dupsko wypucowal?
Le cavalier (le garçon) répond en parlant:
Com obiecowaJ, tom obiecowaJ, — byJem
pijany ; trza sie byJo obrôcié dziurzyskiem do
âciany. Maékn! graj! chJopcy za nmo!
234
FOLKLOBE POLSKI.
Il chantonne sans mots (sans paroles) sur Vair
fringant (allègre) de la danse:
Tyjydytum tyjydytum tyjydytum----
Le dame chante:
Oj, sluchaj, môj Jasianiu, spojrzyj na môj
brzusek :
Juzci me nie obstaje môj dawny fartnsek.
Le cavalier répond:
A to go sobie, selmo kurwo, przyâtukuj, a
mnie z tym wsyékim daj pokôj. Maékn!
graj! chlopcy za mno!.......
La dame chante:
Oj, sluchaj, môj Jasiuniu, powiem gospodyni,
Co tez to môj Jasienko z dziewcontkami cyni.
Le cavalier répond:
A ksiondz to z gospodynio inacéj, су co?
Maéku! graj! chlopcy za mno!......
їм dame chante:
Oj, bodaj ci, môj Jasiu, slonce nie ôwicilo!
Oj, kiedys* mie nie kochal, nie zwodzié mie bylo!
Le cavalier répond:
Cahrj ze mnie w rzyé! Cego mi nima
âwicié? Maéku! graj! chlopcy za mno!
Ш. Zamawianie (zazegnywanle).
Zaiegnywanie od tozajii: Éebyliezaj leezeäl*
Dzieû dobry, lisaju,
Nie siedz tu na kraju; —
W kosciele na slupie,
Ü ksiendza na dupie.
Kaèdy mole tak zamatmaâ, tylko mm
chory nie.
IV. Anegdota.
Anegdota, ilMtrujaca prayslowie: „z deeiezn
pod rjrnnç".
W pewnej wsi, nalez^cej do dziedziczki
wdowy, mieszkai chlop nazwiskiem Dupa.
Przez smieré jednego z czynszownikôw oswo-
bodzil sic і byl do najçcia kawal gruntu,
przylegajacy do siedziby owego Dupy. Otôz
tedy przychodzi do dziedziczki jeden z miej-
ecowych chlopôw і, objawszy jej, przyjçtym
zwyczajem, kolana і pokioniwszy sic czapk%
do samej ziemi, powiada:
„Prose jasnie pani, przyeedem jasnie рані
prosié, zeby mi jasnie pani zechciala wy-
dzierzawié ten plac wedle Dupy."
Pani, nie wiedzac о istnieniu chtopa Dupy,
a przypuszczajac, ze môwiçcy robi nieprzy-
zwoit% і zuchwaia aluzjc do jej wdowienstwa
і do uzywalnoéci jej wdziçkôw, pozostajacych
FOLKLORE POLSKI.
287
obecnie bez posiadacza, czula sie, mocno obra-
zon%. Zawolala wiçc ekonoma і poskarzyla
sic przed nim na bezczelnego chlopa. Eko-
nom zwraca sic groznie do chlopa i, potrz%-
sajac bykowcem, rzecze:
„Sluchaj, psia jucho chamie! stul pysk, bo
jak ciç, uczciwszy uszy, tym byczym chuj em
trzepnç, to ci sic prababka przysni."
Pani, przerazona tym nieprzyzwoitym ga-
daniem ekonoma, kaze mu wyjs"é, a, zawo-
lawszy ekonomowa, uzala sic przed ni% na
jej me,za.
„E, proszç jasnie pani" — powiada eko-
nomowa — „niech ta jasnie pani na to nie
zwaza; bo, jak sie, te cblopy rozgadaj%, to
tak кІарЦ і klapia jçzorem, jak, nie przy-
mierzaj^c, te jajca po dupie."
Folklore polonais*).
L Chansonnettes.
і.
^Catherine [fait] derrière le poêle, Matthieu
la suit,
H abaissa ses chausses, en avant sur elle!
Il lui donne des coups (il la rosse), il la
pique d'une telle manière,
Jusqu'à ce que la sauce lui coule (des glaires
lui coulent) du cul.
П.
Elle pleure, Cathi, elle pleure,
Et elle a raison de sangloter:
*) Traduction des textes précédents (p. 216
—237).
FOLKLORE POLONAIS. 239
Elle s'est mariée à un vieux —
Il ne vent pas faire l'amour avec elle.
ПІ.
Ma petite Marie! donne moi de ton con (de
ta pisseuse),
Je te donnerai de la laine pour des bas;
Ton con ne te manquera pas (ne diminuera
pas),
Et avec des bas tu auras chaud.
IV a.
Regardez donc, ménagère (maîtresse),
Qu'est-ce que le valet fait à la serrante:
D la plaça (mit) auprès du poêle
Et il enfonce (emballe) (fourre) son glaive
dans le petit trou.
b.
Regardez donc, ménagère,
Qu'est-ce que le valet fait avec la servante:
Il l'a serrée (pressée) contre la pelisse,
Et il perce (perfore) un trou au-dessous du
ventre.
240 FOLKLORE POLONAIS.
Va.
Aimez-moi, garçons!
Car je suis une jolie fille;
Si quelque chose m'arrive,
C'est à cause de vous (c'est tous qui en êtes
responsables).
b. Variante.
Eh ! garçons, mes garçons, je suis votre fille ;
Si quelque chose de mal (si quelque malheur)
m'arrive, c'est à cause de vous.
VI.
J e me suis grisé, je me suis grisé, je ne saie
quel parti prendre;
Tu dois, fille! me conduire à la maison.
VII.
„Ma petite mère ! il y a été Matthieu,
Il a voulu broyer le pavot dans la jatte
(terrine)."
FOLKLORE POLONAIS. 241
„Ma fille (ma fillette) ! il fallait la lui donner,
Il ne t'en manquerait (diminuerait) pas."
VIII.
OdradaïUa, odradditsa*) —
Les filles m'ont arraché les couilles.
Quand j'avais commencé à crier sur (contre)
elles (à les gronder),
Elles devaient (elles étaient forcées) de me
les coudre (attacher) de nou-
veau.
IX.
Il me faisait la cour, le porcher du meunier:
Quand il pleuvait un peu (quand il faisait
une petite pluie), il se traînait
jusqu'à moi (il venait chez moi);
Quand il faisait beau, il menait paître des
cochons,
Et quand il pleuvait de nouveau, il jouait
(dansait, faisait l'amour) avec moi.
*) Sans signification.
Kçvtcx. V.
16
942 FOLKLOU POLONAIS.
X.
Une fois trois Maries se sont rassemblées et
elles parlaient de ça,
Pourquoi le forgeron remue son cul, quand
il forge avec le marteau (quand
il bat au marteau);
Et Jeannot leur répondit, restant debout
(caché) derrière la cabane:
„Aucun maître ne fera (produira) rien, s'il
ne remue pas son cuL
XL
Elle est allée dans l'étable,
Elle rencontra un taureau:
«Qu'est-ce que cette brute (ce coquin),
Qui ne donne pas du lait?**
Frappe, frappe (bats, bats) le taureau sur
les couillee,
Pour qu'il donne du lait,4 —
Hé! kolenda, koUnda!*).
*) Y. le renvoi au No. 45 du vol. Ill (p. 329).
V
FOLKLORE POLONAIS. 248
XII.
Ecoute, Catherine, qu'est-ce que je te dirai:
Graisse-toi le con avec du suif;
Pour que — quand le corps pénétrera dans
le corps —
Le colon (le cul)*) ne craque (ne crie) pas.
■ XIII.
Toute catholique que je suis moi-même
(Quoique je sois catholique moi-
même),
Mon con est hérétique:
Car, vendredi ou: veille,
Il dévore [= mange] la saucisse (Гап-
douille), canaille! [= bête de
chien!].
XIV.
Jeannot a prié Cathi, qu'elle lui donne,
Et elle lui répondit, qu'elle avait ses lunes.
*) V. le renvoi au No. 60 du vol. Ш (p. 383).
16*
244 FOLKLOBB POLONAIS.
„ Quatre aimées passent déjà, depuis que j'ai
commencé à rosser (foutre) des
filles,
Et je n'ai pas encore entendu parler de la
lune dans le cul.u
XV.
Pourquoi donc est-ce que tu t'es glissé der-
rière le poêle?
Sors donc tout de suite (à l'instant) de là.
„Je ne sortirai pas, car j'ai peur,
Car je viens déjà de chier sur ma fillette."
XVI.
Je t'ai donné une fois, je te donnerai encore
une fois,
Car tu m'as touché (atteint) dans un bon
endroit:
Je pensais (croyais) que tu avais manqué
(donné a côté),
Et tu as atteint (touché), et pardessus (en-
core) bourré.
FOLKLORE POLOKAIS.
245
xvn.
Catherine se tenait an saule,
Elle s'est tant balancée, balancée,
[Que] le saule s'est rompu, Catherine est
tombée avec bruit,
Autant qu'elle a chié, chié.
xvin.
Oh! mon cher papa,
Taillez [= achetez] moi un iupan (joupan)
(une capote, un surtout),
Ni long, ni court,
Mais juste jusqu'au derrière (cul).
XIX.
Us se glissèrent sur un aie (sur une planche),
Jusqu'à que la pine volât (s'enfonçât) dans
le con;
On a attelé quatre boeufs,
On tira la pine du con.
846 FOLKLORE POLONAIS.
XX.
Elle sauta par-dessus une auge,
Elle pissa, elle péta [à haute voix] — теше
ça est bon!
Elle sauta, elle rît,
Elle voulut péter, elle chia.
XXI.
Elle dansait, elle ne le savait pas,
Tant que la mère renseignait:
Elle a lui mie (planté) une petite plume dans
le cul....
„Danse donc, ma fille.u
XXII.
Catherine s'est assise au bord d'un ruisseau
Et appella Jeannot un taureau.
Jeannot s'est attaché (ajusté, apprêté) une
corne,
Et quand il l'a frappée (percée), il l'a fait
saigner (il l'a mise en sang).
Catherine pleure et s'en plaint:
„Tiens, n'appelle pas taureau un homme."
FOLKLORE POLONAIS. 247
ХХШ.
Marguerite dansait avec Vincent,
Elle lui a cassé quatre dents avec son teton
(mamelon).
XXIV.
Je t'ai donné une fois, maintenant je ne te
donnerai pas;
J'irai au marché, alors je le [c.-à-d.: le
con] vendrai.
XXV.
Sur les choux il y a des feuilles menues,
Montez (grimpez) chez moi avec pré-
caution,
Avec précaution, civilement (d'une bonne
manière),
Ne heurtez pas (ne bousculez pas) le petit
con avec votre couüle.
248 FOLKLORE POLOKAIS.
XXVI.
„Le bosquet (la forêt) bourdonne (tinte), le bos-
quet bourdonne, la petite branche
(le petit rameau) bourdonne,
Donne moi ici, donne moi ici, nous n'ayons
pas besoin d'un lit (nous pou-
vons nous passer d'un lit)."
„Lui donner, ou non donner, ou attendre
la noce?
Lui donner un peu, pas beaucoup, la noce
sera faite plus vite.*4
XX VIL
Lui donner (Est-il mieux lui donner), ou non
donner,
Ou attendre les noces (la noce)?
Le mieux est lui donner un peu,pas beaucoup,—
Alors les noces seront faites (la noce sera
faite) plus vite.
XXVIII.
Oh ! c'est bien être à la noce, mais pas à chacun,
Ce n'est qu'à la fiancée et au fiancé.
FOLKLORE POLONAIS. 249
XXIX.
OA dama ma dana!*);
Je ne me marierai pas avec un monsieur,
Seulement je me marierai avec un tel,
Comme je le suis moi-même.
XXX.
Car ces soldats sont grands badins (farceurs) :
Il fera honte, Dieu ne le punira pas;
Il fera honte, il perdra (il ravira) son hon-
neur [c.-à-d.: l'honneur d'une fille],
Et au bout du compte il ne payera rien.
XXXI.
Pas loin de Radziejew
Pend (est suspendue) la pine de Matthieu.
Les garces (filles) de Panskie passaient (mar-
chaient, allaient) par là,
Elles demandaient; „ qu'est-ce que ça?~
L'une dit: „c'est un morceau de bâton";
*) Sans signification. V. le renvoi au No. 47
du voL III (p. 881).
960 FOLKLORE POLOKAIg.
L'antre dit : „c'est le con d'une oie*.
La troisième dit, qne c'est la pine,
Parce qu'elle l'a vue chez son papa —
hou! ha!*)
XXXII.
Je dors seule, je couche seule;
Il est venu chez moi un bohémien noir:
Bohémien noir, les yeux noirs —
Chaque fois que je m'endors, il me pince.
ХХХШ.
Oh! je servis chez un monsieur,
Oh! je ne dormis pas seule,
Et quand madame était absente,
Alors même derrière les rideaux.
XXXIV.
Je me mets à danser avec Marie (Mariotte),
Marie me pousse (heurte);
*) Exclamation sans signification.
rOLKLOBB POLONAIS. 951
Hoi j'attrape Marie par le petit citron [= par
le con] —
Le petit citron est chaud.
XXXV.
[Oh!] la noce! la noce!
Et moi conviée aux noces,
Parce qu'elle me verdoyé (paraît verte),
La jupe sur le cul.
XXXVI a.
Oh! ils rient [= reluisent, brillent], les
yeux noirs
Chez ma Marie (Mariotte);
Je l'enconnerais (je la baiserais),
Car ma pine se tient debout
b. Variante décente.
Oh! ils rient [= reluisent, brillent], les
yeux noirs
Chez ma Marie;
Je l'embrasserais,
Car... la tête... me fait mal.
262 FOLKLORE POLONAIS.
xxxvn.
Je préférerais, je préférerais,
Que le ventre lui fasse mal (fasse mal à
elle),
Afin qu'elle aie (reçoive) un garçon,
Qui laboure au lieu de moi.
XXXVIII a.
Ha Mariotte (Marie), ébranle (hoche, se-
coue) toi,
Car. il m'est difficile (lourd) de danser
avec toi:
Tu flottes (vacilles) auprès de mon côté,
Comme une panetière (la besace) à avoine.
b. Variante. (La même traduction.)
c.
Eh! garce (fille), ébranle-toi,
Car il me fait mal de danser avec toi:
Tu flottes auprès de mon côté,
Comme une panetière à avoine.
FOLKLORE POLONAIS. 268
XXXIX.
Oh! c'est bien fait à moi, bien:
J'ai rencontré Catherine dans la fève (dans
nn champ semé de fèves);
Si je ne me fosse empêtré,
J'aurais brossé (foutu) Catherine.
XL.
Donnez moi [ici] Matthieu! donnez moi [ici]
Matthieu!
Car moi j'aime à badiner (jouer) avec Mat-
thieu;
Si je ne recevrai pas Matthieu,
Je me casserai la crâne (tête) à la paroi.
XLI.
Il m'est debout, il m'est debout,
Et il me pend, il pend:____
Un petit rameau (une petite branche) de
baies,
Un petit rameau de cerises.
A4 VOLXLOBB POLONAIS.
ХЬП.
Notre surveillant [des travaux] est en em-
barras, en embarras:
Л a pendu ses chausses (sa culotte) à la haie,
à la haie;
Les garces s'étonnent, s'étonnent,
Que les chausses du surveillant se blanchissent,
se blanchissent.
XLIII.
Et je disais à Matthieu,
Qu'il devait sauter (courir) vers l'ombre;
Et lui ne l'a pas voulu, mais seulement vers moi,
Car il avait aperçu quelque chose chez moi.
XLIV.
Obertasse, Obertasse*) —
II a vendu ses chausses, il a acheté une,
petite ceinture:
Dans la ceinture il a eu un air gentil (joli)
Et sans chausses il avait froid.
*) Une danse polonaise.
FOLKLORE POLONAIS. 355
XLV.
Un bonnet [à la hongroise] ronge
Volait (courait) par le champ; —
Baise-moi le cul,
Puisque tu ne m'as pas voulu.
XLVI.
J'arracherais (je cueillerais) une petite ortie —
J'ai peur de me brûler (de m'échauder);
Je te prendrais [en mariage], fille —
J'ai peur de m'infecter (m'empester).
XLVII.
Une demoiselle avait un bois noir (une forêt
noire)
Plus haut que les genoux, plus bas que le
ventre — ici!
Une demoiselle avait un petit gazon (une
petite verdure),
Et dans le gazon un étang (vivier) — ici!
Et moi j'ai une sangsue,
Je la fourrerai (mettrai) à mademoiselle dans
l'étang (dans l'étang de made-
moiselle) — ici!
256 FOLKLORE POLOKAIS.
XLVin.
Il foulait la paille d'avoine
Et il chuchotait dans l'oreille de la fille,
H lui chuchotait, il lui chuchotait:
„Donne le [c.-à-d.: le con] à moi, donne le
à moi,-
Donne le à moi, donne le à moi,
Je ne suis pas donc chien, je ne te le man-
gerai pas."
XLIX.
„Je te donnerais, mais je ne donnerai pas,
Car le vieil Adam ne me l'a pas ordonné
(me l'a défendu)."
„Moi [je frappe] Adam sur son crâne avec
un têt (tesson), —
Pourquoi dispose-t-il du cul [c.-à-d. : du con]
d'autrui?"
L.
Timdiridi*), Barbe,
Timdiridi, avec qui as-tu dormi?
*) Sans signification.
FOLKLORE POLOKAIS. 267
Timdiridi, sons le bois (sous la forêt),
Timdiridi, avec Thomas.
LI.
François est meilleur que Georges,
Parce que de Georges le trou démange;
Et le meilleur est Sébastien —
Il a fourré le soir, et tiré (extrait) le matin.
LU.
Derrière la grange de Matthieu
Le paysan a déchargé le ventre (a chié) et
hoché la tête.
„Je te remercie de ce que tu as fait cela,
Que tu as embelli (paré, orné) ma grange.44
LUI.
Chère mère (petite mère)! marie moi,
Lie (noue) de la paille de pois dans une grande
toile (dans une banne):
La paille de pois et la toile —
Les gens croiront, que c'est une couette (lit
de dessus).
Kqitzx. V. 17
258 FOLKLOBE POLOKAIS.
J'ai lee petite souliers, j'ai les petits bas,
Je n'ai pas le garçon, je ne pourrai pas y
tenir plus longtemps.
Si je ne recevrai pas un garçon,
Je le [c-à-d.: le conj couperai (enlèverai,
châtrerai), paff à la paroi.
LIV.
La pellicule (le cuir) du petit soulier creva
(se rompit, se fendit),
Oh! je ne puis pas danser;
Regardez, garçons, quel petit trou,
Quand je levrai la jambe en haut.
LV.
Je me promène dans la chambre, je chante,
Je fume la pipe et je bâille.
Lorsque je regarderai Mariotte (Marie),
Le feu en pipe s'allumera.
П. Entretien amoureux
entre une fille et un garçon, mi-chanté,
mi-parlé.
— „Est-се que tu te souviens, Jeannot, de
ce que tu me promettais,
Quand tu m'as bien nettoyé (brossé) le cul
[c-à-d.: le con] dans la grange?"
— „Ce que je promettais, je le promet-
tais, — j'étais ivre; il fallait se tourner avec
ton grand trou vers la paroi. Matthieu!
joue! garçons! suivez-moi!
Tiïiditoumme tiïiditoumme ti'üditoumme*)..."
— „Oh! écoute, mon Jeannot, regarde mon
petit ventre:
Mon ancien tablier (mon tablier d'autrefois)
ne me suffit plus."
*) Sans signification.
17*
260 FOLKLORE POLONAIS.
— „Alois ajoute lui une nouvelle pièce (élar-
gis le, augmente-le), infâme (coquine) putain,
et laisse-moi tranquille (laisse-moi en paix)
avec tout cela. Matthieu! joue! garçons!
suivez-moi !.....44
— „Oh ! écoute, mon Jeannot, je dirai (racon-
terai) à la ménagère [du curé],
Gomment mon Jeannot se conduit envers dee
filles.*4
— „Et le curé peut-être se conduit autre-
ment envers la ménagère (sa maîtresse),
parbleu! Matthieu! joue! garçons! suivez-
moi!.....44
— „0h! mon Jeannot! que le soleil ne te
brille (luise) pas!
Oh ! si tu ne m'aimais pas, il ne fallait pas
me tromper (séduire)!44
— „Baise moi le cul! Pourquoi il ne doit
pas me briller? Matthieu! joue! garçons!
suivez-moi!44
Ш. Conjuration.
Conjuration contre la dartre: pour que la
dartre disparasse.
Bon jour, dartre,
Ne reste pas ici sur le bord (sur le bout, sur
l'extrémité); —
[Mais passe] sur la colonne (pile) de l'église,
Sur le cul du prêtre (de l'abbé).
Chacun peut conjurer ainsi, excepté le ma-
lade même.
IV. Anecdote.
Variante da proverbe: „Tomber de 1а
poêle dans la braise44.
Dans un certain village, appartenant à une
veuve héritière, habitait un paysan nommé
„Dupa"*). Après la mort d'un des rede-
vanciers (fermiers), une pièce de terre, limi-
trophe à la demeure du nommé Dupa, s'est
affranchie et était à louer. Alors un des
paysans du lieu vint à l'héritière et, après
avoir — selon l'usage de pays (selon l'usage
adopté) — embrassé les genoux et salué
(fait la révérence) avec son bonnet jusqu'à
terre, dit:
„Exeusez, Seigneurie, je suis venu prier
Votre Seigneurie, que Votre Seigneurie vou-
*) Nom propre ; l'appellatif „ dupa" (doupa)
veut dire le cul.
FOLKLORE POLONAIS. 268
lût bien m'affermer ce terrain (cette place)
auprès de Dupa"
Madame, ignorant l'existence du paysan
Dupa, et flairant dans les paroles du paysan
une allusion obscène et insolente à son veu-
vage et à la jouissance de ses appas, restés
actuellement sans possesseur, se sentait fort
offensée. Elle appela donc le régisseur (l'éco-
nome) et se plaignit devant lui du paysan. Le
régisseur se tourne d'une façon menaçante
vers le paysan et, brandissant (agitant) son
fouet*), lui dit:
„Ecoute, coquin (gredin) manant, silence!
(tais-toi!) car quand je te rosserai (éponsse-
terai, battrai) — sauf votre respect — avec
ce vit de taureau, alors ta bisaïeule apparaîtra
à toi en songe."
Madame, consternée (effrayée) par ces pro-
pos inconvenants du régisseur, le fait sortir,
et, ayant appelé sa femme, se plaint à elle
de son mari.
„Eh! que faire, Seigneurie?" — dit la femme
du régisseur — „que Votre Seigneurie ne
*) Les fouets des régisseurs étaient pré-
parés jadis — et probablement le sont encore
à présent — avec un nerf de boeuf (un vit de
taureau).
964
FOLKLOBJE POLONAIS.
fasse pas attention à tont cela; car, lorsque
ces manants se mettent à parler, ils cla-
quent avec leur grosse langue de la même
manière, que — sans allusion (sans inten-
tion malicieuse) — les couilles au cul (vers
le cul).1»
Folklore slave de la vallée
de Résia
en Italie, province Udine, district Moggio,
à la frontière de PAutriche*).
L Wyie (Chansonnettes).
i.
Lipa moja rokica,
Na di, da djö, na di, da nœ;
*) La plupart de ces textes sont empruntés
aux „ Materialien zur svdslavischen Dialekto-
logie und Ethnographie. I. Resianische Texte,
gesammelt in den Jahren 1872, 1873 und 1877,
geordnet und übersetzt yon J. Baudouin de
Courtenay. Nebst Beilagen von Ella von
Schoultz-Adameski. St. Petersburg, 1895."
Cette partie a la traduction allemande, comme
dans les „Materialien", et elle est distinguée
266
FOLKLORE SLAVE.
Fynta go St ja*) di, da djö;
Ta cerna baba di, da nœ,
Ta maladyna beâtija! —
(Oseacco.)
* . *
Ma belle „petite main1* (c.-à-d.: amante),
Elle dit qne oui [c.-à-d : quelle veut se marier
avec moi], elle dit que non;
Contrefaite épaisseur [c.-à-d.: le poü
sur le con] dit que oui;
Cette femme (sorcière) noire [c.-à-d. : la mère
de Pâmante] dit que non,
Cette bête maudite!
en dessous avec la marque „Mat." et avec
le No. de ce livre. Le reste a été noté dans
la vallée de Résia en 1890, et nous y ajou-
tons une traduction française. — Oieacco,
Qniva, Sul Prato = Ravanca, San Giorgio
— Bila, Lipovaz = Lipovac — sont les noms
de divers villages résiens.
*) „Fynta goôtja*4, expression obscure, à
la lettre pcontrefaite épaisseur [d'une forêt]";
expliqué par le raconteur comme métaphore,
équivalente à „dlaka tana pyzdœ" (le poil
sur le con).
FOLKLORE SLATE.
267
П.
Jili ujla! döloes pfttök
Döx ti Maryje Linjinej;
§ele о ty oliboj a,
Mawa bizunjo (potribo) öbadwa.
(Oseacco.)
* *
І і 1 і ouïla*)! en bas du torrent
Là vers Marie Linina;
Ma foi on toi ou moi,
Nous ayons besoin [du coït] tons les deux.
') Exclamation sans signification.
П. Indnvynka (Devinette).
Je da mus, ka hre soedan lit wonz no
höro; anu, ko n prj-dœ wona warh, an zaju-
hukne, anu ha ni vatj. = Je da muS warh
naha kolcitja, an zajuhûkne, ni ha vatj.
— Jyso* je daem pardac.
Mat. 461. (Gniva.)
* . *
Es ist ein Mann, welcher sieben Jahre auf
einen Berg steigt; und, wenn er auf den
Gipfel hinauf kommt, plärrt er los und ist
nicht mehr da (verschwindet). = Es ist ein
Mann oben auf einem Hügelchen, er plärrt
los, und ist nicht mehr da.
— Das ist ein Furz.
Ш. Dictons, rimes, petites raoontes etc.
i.
Snnce §lö za höro,
Baba âla pö wödo;
Doet ktio Stroen» (§trynœ),
Baba \jiœ poenœ;
Doet köpa jamo,
Baba âla tan jamo,
anu doet hör ce na njnt ann ji djal tnw (natu w) ret
Mat. 1230. (S ni Pia to == Ватапса.)
* . *
Die Sonne ging hinter dem Berge unter, das
[alte] Weib ging nach dem Wasser ; der [alte]
Kerl kocht Garn (Gespinst) (Strähnen), daa
Weib leckt Schaum; der Kerl gräbt das Grab,
das Weib ging in das Grab, und der Kerl [legte
sich] auf sie, und steckte ihr*) in den After**).
*) wohl seinen penis.
**) Unter dem „After44 sind hier augen-
scheinlich Geschlechtstheile miteinbegriffen.
270 FOLKLORE SLAVE.
П.
Бо säe ösrow ta brahesœ, œ rœkow, da tö,
ka tO œ, to œ. Anu, koj eœ öprow, an œ
rœkow, da mundüja na lipa rie.
Mat 1065. (Oseacoo.)
* . •
Nachdem er sich in die Hosen geschissen
hatte, sagte er: »Das, was da ist, ist." Und
nachdem er sich rein gewaschen hatte, sagte
er: „Die Reinlichkeit ist doch eine hübsche
Sache."
ІП.
Onde tu boesœ, da uk serjeSe. Bila ly-
syca tapod no patjô; anu zee zecitj an bil
tana pitje, a nasrai döna lysyco.
Mat. 1269. (Sul Prato.)
# * *
Nun war es so, dass der Wolf im Scheissen
begriffen war. Es war die Füchsin unter
einem Felsen; und der Hase, das Häschen
war auf dem Felsen, er schiss von oben auf
die Füchsin.
FOLKLORE SLAVE.
271
IV.
Pojtœ mi plivet rtipo w ret.
Pöjtoe mi na dcelö, rtipo w ret.
Mat. 1166, 1157.
(San Giorgio = Bila.)
* * *
Gehet (Gehen Sie) mir ein Büschel Gras
im Arsche (After) zu jäten.
Gehet zur Arbeit, ein Büschel Gras im
Arsche [zu jäten].
V.
Ті, ka tje brötjo anu arkeet, jtofca ma rade
(jytö ma rade). *
Ja si §al trikra na arkset, — na brötjo.
Mat. 1160. (Lipovaz.)
•
Denjenigen, welcher Bratspiess (? Nagel)
und Sprenkel will (welcher den Beischlaf
wünscht), diesen hat [sie] gern. — (Derjenige,
welcher....., [dieser] hat ез gern.)
Ich bin dreimal in den Sprenkel, — auf
den Bratspiess (auf den Nagel) gegangen [d. h.:
Ich habe dreimal den Beischlaf ausgeübt).
IV. Discours, bons mots (saillies),
propos malicieux.
i.
бсек Wogletj a ma den cowkli ann den
crivji: tana te döbroe nohœ ma crivji, tana
ti hüdy nohœ a ma den %cowkli. Ann a ma
vœlyke ajca; a ma wöo spoetoelynyt stje
kako htjy, ka ti) œ Tone Pavle od Batyâta
Pavlina syn, k a ma jymœ, k an se pyâoe
Faladör; — ka an hleda о jet, ma na mu
rttdy bjyzy. A mce✠bi Sow uze snuka w
planyno; ma an сака jinkontro zo о jet, to
lipo Магу о Berowo, ka tö ce Dzwana Kla-
menti Bera htjy.
Mat. 1000. (Oseacco.)
* * *
Franz Woglitj hat eine Sandale und einen
Schuh: auf dem rechten Fuss hat er den
Schuh, auf dem linken Fuss hat er die San-
dale. Und er hat grosse Hoden : er hat Lust
FOLKLORE SLAVE.
273
noch irgend ein Mädchen zu vögeln (be-
schlafen), und das ist Anton Pauli, Sohn von
Battista Pauli, welcher heisst, welcher sich
schreibt Falador; — und er versucht sie
[d. h. das Mädchen] zu fangen, aber sie ent-
läuft ihm immer. Er sollte schon gestern
Abend auf die Alm gehen; aber er wartet
auf eine Gelegenheit, um sie zu fangen, die
schöne Marie Ber's, die Tochter von Johann
demente Ber.
II.
Lipi muj mu§! na hödytoe ätjce pröc, ka
ma was rade, ki mawa spat ukop. Talykö
tympa, ka stœ pröc, ka nysowa was vydoela,
ka nystœ mœ poâlataw.
Mat. 847. (Oseacco.)
* . *
Mein schöner Mann ! gehet noch nicht weg,
da ich Euch gern habe, da wir [beide] zu-
sammen schlafen sollen. So viel Zeit [ist
vergangen], seit Ihr weg wart, seit wir Euch
nicht gesehen haben, seit Ihr mich nicht be-
tastet habet.
Kqvtcx. V.
18
274
FOLKLORE SLATE.
III.
Jij éot cœSplo, poSlatat. Ja ei Sow spat
tax ni xtjœrœ; ja si ji cow don pnSetj. Na
me poSkocila, ko ja si ëow den pnSetj; na
poSkoéyla dozdolœ, ann na wbwtäala.
(Oeeacco.)
* * *
Lui toucher la rprunett (c.-à-d.: le
con)
t&ter (tâtonuer). Je suis allé dormir chez
une fille; je lui ai tâté un tetin (mamelon).
Elle me sauta, quand je lui eus tâté un
tetin; elle sauta en bas et elle s'enfuit.
IV.
KöküS — na kttrba publik: na cépne, anu
petelen Skàkne wona nju an jo raStje.
Mat. 748. (Gniva.)
* . *
Die Henne ist eine öffentliche Hure: sie
duckt sich nieder, und der Hahn springt auf
sie hin und vögelt sie.
Folklore de la France.
I Département des Basses Pyrénées.
(Pays de langue béarnaise.)
1. Contes.
1. Une Bayonnaise revenait de la campagne
d'où elle rapportait nn lièvre, qu'elle avait
payé 6 francs. Trouvant qu'elle l'avait payé
trop cher, elle résolut de frauder l'octroi.
Donc, elle se le fourre entre les jambes, et,
quand l'employé lui demande si elle a quel-
que chose à déclarer, elle dit: „oui, j'ai un
lièvre qui vaut six francs." — „Montrez-le." —
„Ah! dame, non, venez le prendre vous même,
sous mes jupes, entre mes cuisses.14 — „Pas-
sez, putain, pour un rien, je vous ferais
mettre en prison !u (Il y a, dans ce conte,
18*
276 FOLKLORE DE LA FRANGE.
une équivoque, le mot lièvre, loa le braut,
ayant aussi le sens de con.)
2. Un vieillard disait en chiant: „Quelle drôle
de chose que la vie ! autrefois je portais sane
fatigue des quintaux sur les épaules et au-
jourd'hui je ne puis seulement porter une
demi-livre de merde au cul!tf [On dit pro-
verbialement: „ Qu'en pesé mey ne ounce au
eu que u quintan sou cap. = Il en pèse
plus une once au cul qu'un quintal sur la
tête.-]
8. Un jour qu'il gelait à pierre fendre, des
femmes lavaient au ruisseau. Passe un chas-
seur qui demande: „Y avez-vous froid [sous
entendu, au con].tt — „An contraire, noue y
avons le feu." Alors tirant sa pine sans
vergogne: „Faites-moi la grâce de m'y laisser
allumer ce cigare."
4. Une femme vend des perdreaux faisandés.
L'acheteur le fait remarquer. «Vous vous
trompez, monsieur, c'est l'odeur de mon cul,
je viens de vesser!-
5. Une Béarnaise, au marché, marchande une
paire de bas. Le marchand demande treize
sous. L'acheteuse, par plaisanterie, offre
12 pets et 1/2. — „Je te prends au mot," dit
le marchand, „si tu les fais, les bas sont à toi,
mais c'est au demi pet que je t'attends!*4 —
FOLKLORE DE LA FRANCE. 277
„Sois sans crainte; comptons ensemble; je
commence: ,Prrr! nn, Prrr! deux*", et ainsi
4e suite jusqu'à douze. Arrivée au treizième :
„Lee ciseaux, marchand, les ciseaux, coupe
donc ! dépêche-toi !... ah ! maintenant, il est
trop tard! et puisque tu n'as pas voulu
couper le treizième, tu auras le compte rond."
Et elle lâche le treizième tout entier. „Tiens,
les bas sont à toi, mais, Dieu vivant! tu es
une fière salope!" [C'est depuis ce temps
qu'on dit proverbialement: „Treze! lou
counte don petz = Treize [c'est) le compte
des pets."]
6. Le fils d'une grande dame est allé prendre
on bain en pleine mer. Sa mère inquiète,
demande s'il sait nager. Réponse: „Ahl le
fils de putain ! il nage comme un poisson !"
7. Deux poissardes s'engueulent. L'une dit
à l'autre: „Ah! putain, triple putain, si tu
avais toutes les saucisses que tu as avalées
(les pines qui t'ont foutue), tu pourrais, en
les mettant bout à bout, faire quatre fois le
tour de la place!"
8. Une vieille dame veut acheter une poule
à la halle; elle lui écarte les jambes, flaire
le trou du cul et fait la grimace: „Elle sent
bien mauvais!" — „Ah! madame," riposta la
marchande, „si l'on vous en faisait autant,
278 FOLKLORE DE LA FRANCE.
on trouverait qne vous sentez bien plus
mauvais!-
9. Une grand'mère fait manger un œuf à la
coque à son petit fils: rGrand'mère, pourquoi
lèches-tu toujours le fond de l'œuf avant de
le mettre cuire dans la cendre ?" „ C'est pour
qu'il ne pète pas." rGrand Dieu! tu ferais
bien de venir lécher le cul de maman, elle
pète sans cesse !-
10. Un jeune niais, ignorant en amour, voit,
un beau jour, avec terreur, sa queue en trom-
pette*). 11 va trouver le médecin: ^Docteur,
guérissez-moi ; je payerai n'importe quel prix
pour cela.- Le médecin lui fait prendre un
bain d'eau glacée, l'enflure cesse, le patient
paye deux ecus et se retire satisfait Quel-
ques jours après, le médecin cheminait ac-
compagné de deux confrères. Il venait de
leur raconter, avec force risées, l'étrange
consultation qu'on était venu lui demander,
lorsqoe, au même moment, se présente à leurs
yeux le héros de l'aventure. „Eh! bien! mon
ami,- lui dit le docteur, „le mal est-il revenu?-
—
„Oui, monsieur, plus terrible que jamais.- —
„Viens, chez moi, je vais te soigner de nou-
veau.- — „Inutile, monsieur, en votre ab-
*) En érection.
FOLKLORE DE LA FRANCE. 279
sence, j'ai été reçu par votre dame. Je lui
ai expliqué mon cas. Alors elle a plongé
mon affaire entre ses cuisses, dans un paquet
de poils où je n'ai vu que du noir et
sûrement je dois être définitivement guéri,
car il s'est échappé de mon instrument
une grande quantité de pus!" Des trois
médecins présents il y en a un qui ne
riait pas!
11. Au commencement des temps, Dieu avait
créé l'homme et la femme exactement sem-
blables, sauf la tête. De ce côté la femme
était moins parfaite que l'homme. Aussi
rendit-elle la vie insupportable à son mari.
Celui-ci s'en plaignit au Créateur: „Va te
laver le visage à la fontaine," lui dit le bon
Dieu, „la barbe va te pousser et tes forces
doubleront." C'est ce qui fut fait. Eve voulut
renouveler ses querelles, alors Adam la battit
vigoureusement,ce qui la calma. Naturellement
elle voulut savoir comment son mari avait
obtenu la barbe et la force. Dans un mo-
ment de tendresse il conta son secret. Eve
de courir à la fontaine; Adam de se mettre
à sa poursuite; mais il la rejoignit un peu
tard; elle venait de tremper la main dans
l'eau miraculeuse et était sur le point de
s'en frotter la figure, lorsque, juste au même
280 FOLKLORE DB LA FBANOE.
moment, nne mouche dé cheval la piqua
fortement à la hoelhe de la pesquère
(la feuille de pêcher, c'est-à-dire les lèvres
du vagin). Eve se servit de sa main mouillée
pour se frotter, fort et longtemps, l'endroit
malade. Pendant ce temps Adam s'em-
pressa de couvrir d'une grosse pierre la
source des forces. C'est depuis ce temps
que la femme porte la barbe à Гentre-
cuis s es. Elle y a gagné en grâce, mais
pas en force.
2. Devinettes.
La nouste daune qu'ha lou piesot
Mey gran que lou camisot.
(Notre maîtresse a le vit plus long que sa
chemise. — La cloche.)
Lou pendrilhou que pendrilhabe
Capbayt la coexe de madame,
Madame que prenou lou pendrilhou
E qu'on hica au houratou.
FOLKLORE DE LA FRANGE. 281
(L'objet qui pend pendait suspendu à la
cuisse de madame; madame prit l'objet qui
pend et le mit dans le petit trou. — La clef
et la serrure.)
Qu'y ha ne damieelete
A tout pas que hè ne cacalete.
(Il y a une petite demoiselle, à chaque pas
elle fait une chiette. — L'aiguille.)
Blanque que Гу tenu,
Caute que l'y balhèy,
Das pams de cam crude
Que l'y hiquèy.
Quoand habu hèyt
Qu'en at tirèy.
(Blanche je l'y étendis, chaude je la lui
donnai, deux empans de chair crue je lui in-
troduisis. Quand j'eus fini, je les retirai. —
La farine, l'eau chaude et les deux mains
dans le pétrin.) (Devinette à double sens.)
Bente countre bente
E lou chue au bente;
Cabilhe au hourat,
Truc sou eu,
Maa sus l'esqnie,
Chens nad mont de bilenie.
282 FOLKLOBE DB LA FRANCE.
(Ventre contre ventre et le liquide au ventre,
cheville au trou, coup sur le cul, mains sur
l'échiné, sans aucun mot malpropre. — L'en*
fant qui tette.)
Madame qu'ey sus moussu,
Moussu que la bonne au eu,
Madame qu'où pixe dessus.
(Madame est sur monsieur, monsieur la
souffle au cul, madame lui pisse dessus. —
La marmite et le feu.)
U moussu qui ha lous corns au eu
Б la coude à la bonque.
(Un monsieur qui a les comes au cul et la
queae à la bouche. — Le sac.)
Pelut dehore, pelut dehens,
Lhèbe la came, hique l'y dehens.
(Poilu dehors, poilu dedans, lève la jambe,
mets l'y dedans. — Le bas.)
Enter las cames de Yan Brisquet
Que l'y toque, que l'y gratte
Que l'y frète lou negret.
(Entre les jambes de Jean Brisquet, il lui
touche, il lui gratte, il lui frotte le petit
FOLKLORE DE LA FRANCE. 288
objet noir. — Le monlin à café. Le mot
negret a aussi le sens de vagin.)
Yan PieiTot de Peyrehourade
Dètz qu'on tienen e eyt que cague.
(Jean-Pierre de Peyrehorade, dix le tiennent
et lui il cbie. — Le tamis.)
U capulet
Que hume chens hoec.
(Un monticule, il fume sans feu. — Un
étron.)
U pastis enter dus talons.
(Un pâté entre deux talons. — Un étron.)
U digt chens uncle.
(Un doigt sans ongle. — Le vit.)
À nouste, qu'y ha très damiseletes sus u
banc
Toutes très que caguen blanc.
(Chez nous il y a trois demoiselles sur un
banc, toutes les trois chicnt blanc. — Les
meules.)
Que bat chens peyt, e que moureix en can taut.
(Il nait sans peau et il meurt en chan-
tant. — Le pet.)
284 FOLKLORE DB LA FBANOE.
Disetz qnoand Ion boeu èy mèy ardoun
Quo and ha minyat on qnoand ha bebnt?
— Qnoand se lèqne la pus.
(Dites quand le bœuf est le plus rond?
quand il a mangé ou qu'il a bu? — C'est
quand il se lèche le trou du cul.)
Qnoand èy qui l'aulhe ha mey de laa des-
sus, tounude ou ad a tonne? — Quoand lou
marron la marreix.
(Quand la brebis a-1-elle le plus de laine?
quand elle est tondue ou à tondre? — Lors-
que le bélier la couvre.)
Qu'en ta Pau. — Qu'y ha de nau? —
Qu'an baxat Hanricou. — Б taque? — Ta-u
ha caga.
(J'étais à Pau. — Qu'y a-t-il de nou-
veau? — On a descendu [du piédestalJ la
statue d'Henri IV. — Et pourquoi? — Pour
le faire chier.)
Ue trouye merdassère,
Qnoand cague, que pud per toute la carrère.
(Une truie emmerdée, quand elle chie, on
la sent par toute la rue. — La poêle.)
FOLKLORE DE LA FRANCE. 286
A nouste qu'y ha u moussulet
Qu'ha mèy loung lou coudet
Que lou raubet.
(Chez nous il y a un jeune monsieur qui
a la queue plus longue que la robe. — Lou
coup et. — On appelle coup et un vase en
cuivre terminé par une longue queue.)
A nouste qn'y ha u moussulet,
Quoand paesare lou rey,
Ne-s tirare pas lou berret,
(Chez nous il y a un petit monsieur, quand
le roi passerait, il ne tirerait pas le béret
[il ne saluerait pas]. — L'étron.)
Que m'en bau tau lhèyt
Coum l'aute noèyt;
Que ban prene plase
Coum l'aute ser;
Peu sus peu,
Zig-zag au mièy.
(Je m'en vais au lit comme l'autre nuit.
Je vais prendre plaisir comme l'autre soir,
poil sur poil, zig-zag au milieu. — Le
coucher et l'œil. — Tirer un coup de
zig-zag se dit quelquefois pour tirer un
coup, c. à d. сої ter.)
S8e FOLKLOBE DB LA FBAKOB.
Qnoand èy qni habetz la biete mey fine?
L'iber on Testin,
May on abrin?
(Qnand avez-vous la vue la pins fine, l'hiver
on l'été, en mai on en avril? — L'hiver
parce qu'on voit l'étron quand il fume.)
3. Proverbes.
Minya soubent esquiau. (Manger souvent
de l'échine. Se -dit du mari auquel la femme
tourne le dos, au moment où il voudrait la
foutre. Esquiau est proprement la colonne
vertébrale du porc.)
Dus eus qui s' soun sentitz, en cent ans
que s'y bolen tourna. (Deux culs qui se sont
sentis, au bout de cent ans veulent se sentir
encore. — Les deux culs désignent les
organes de la génération chez l'homme et la
femme. — Ce prov. s'emploie à propos de
vieilles amours réchauffées.)
Yamey nat couyou n'ha bourrât nade pun-
celle. (Jamais aucun couyon n'a foutu au-
cune pucelle. = Audaces fortnna juvat.)
FOLKLORE DE LA FRANCE. 287
Un pen de conn que tire mey hort qu'u
eable de nabiu. (Un poil de con tire pins
qu'un câble de navire. = En justice et en di-
verses autres circonstances l'influence d'une
femme est souveraine.)
Taa pèe. taa pire; taa naz, taa coun.
(Tel pied, telle pine; tel nez, tel con.)
Quoant ha? mille dabant e cent darrè.
(Combien [quelle dotj a-t-elle? — mille de-
vant et cent derrière. Se dit d'une jolie fille
qui épouse un homme riche. Le proverbe a
aussi un autre sens, en prononçant mire au
lieu de mille: Mire-toi [dans ses yeux] et
«ens son derrière. On l'a prise pour sa
beauté, mais son cul sent la merde.)
La qui s' sèd sus u arroumiguè, ne sab pas
quoau l'ha gnacade. (Celle qui s'assied sur
nne fourmilière, ne sait pas laquelle des four-
mis l'a mordue. La femme qui coïte avec
plusieurs hommes ne peut savoir lequel l'a
engrossée.)
La qui beu bii blanc e bii rouy ne sab
pas quoau l'ha embriagade. (Celle qui boit
du vin blanc et du vin rouge ne sait pas le-
quel l'a saoulée. Même sens que le proverbe
précédent.)
Que hè lheba mey de coudes que de lèbes.
(Elle fait lever plus de queues [pines] que
288 FOLKLORE DE LA FRANGE.
de lièvres. Se dit d'une jolie fille, qui n'est
ni riche ni travailleuse et trouve difficilement
à se marier à cause de cela.)
Tout so qui ey a la cour qu'ey don marron.
(Tout ce qui est à la bergerie est [la pro-
géniture] du bélier. Is pater est quem
nuptiae demonstrant.)
Minya sentz e caga diables. (Manger des sainte
et chier des diables. Se dit des faux dévots.)
Lou purmè an, cap e cap; lou sigound
d'estrems; lou tresau eu e eu. (La première
année, figure contre figure; la seconde de
côté; le troisième cul à cul [se tournant le
dos|. Se dit des jeunes mariés.)
Qu'èy a qui ha pay. (J'ai qui faire père,
[dit la femme légitime à qui on reproche une
grossesse dans un âge avancé.)
N'y ha pas que lou purine pintou de cas.
(Б n'y a que le premier demi-litre de cher.
Le buveur regrette les premiers cinq sous du
premier pinton de vin; mais aussitôt qu'il a
commencé à boire, il continue sans compter.
De même la jeune fille; elle cède difficilement
une première fois, mais après elle se donne
facilement.)
A coun cambiat, la pire qu'arrauye. (A
con changé, la pine fait rage. Changement
de viande donne de l'appétit.)
FOLKLOBE DB LA FRANCE. 380
Yamey nad borgne n' ha esglaxat nade sou-
ritz. (Jamais ancnne pile de paille n'a écrasé
aucune souris. Une femme délicate n'est jamais
écrasée on fatiguée par un homme qui la
baise, si lourd soit-il.)
De trop bourra, la bère que-s fatigue. (De
trop coûter la belle se fatigue. On se lasse
des meilleures choses.)
Yamey nad eu ret n'ha hèyt une bechie
caute. (Jamais un cul froid n'a fait une
▼esse chaude. Se dit du garçon timide auprès
des femmes.)
N'ey pas tout hèyt quoand lou en e sude.
(Ce n'est pas tout fait quand le cul [le con]
sue [est mouillé]. Celui qui fout une pu-
celle arrive facilement à lui faire mouiller le
vagin, mais il a fort à faire pour la posséder
complètement Ce proverbe s'emploie pour
tonte affaire dont la solution est labo-
rieuse.)
Bente countre bente, la maa sou eu, arrèy
mey segu. (Ventre contre ventre, la main
sur le cul, rien de plus sûr. Lorsque vous
trouvez un homme et une femme ventre contre
ventre soyez sûr que la main est sur le cul
et, 80u8-entendu, іє reste entre les
спі88є8.)
Faute d'antee, marit qu'ey bou. (Faute
d'autres, mari est bon.)
KQvnr. V. 19
990 FOLKLORE DB LA FRANCK.
Qu'ey antaa a malayse de dalha chens
ayelha qne de yonga chens banda. (U est
aussi difficile de faucher sans fléchir le genou
que de foutre sans bander.)
Lou die de Sent Yausèp, la pute qu'espouee lou
pèc. (Le jour de 8aint-Joseph la putain épouse
l'idiot. La fille de mauvaise conduite devenue
enceinte presse son futur de l'épouser en plein
carême, le jour de Saint-Joseph [chose permise
par l'église). L'épouseur est un imbécile.)
So qui ey henut, n'ey pas defendut. (Ce
qui est fendu n'est pas défendu. Le con est
fendu, donc le coït est permis.)
Bère meyt enta presti, maynatyes! (Beau
pétrin pour pétrir, enfants! Se dit à propos
d'une jolie fille.)
Lou qui ne hè pas la hique, que hè la
toque. (Celui qui ne fait pas l'action de
mettre dedans, fait l'attouchement. Celui
qui est vicieux et ne peut plus foutre se
contente de toucher les parties de la femme.)
Melèu cournarde qu'abugles. (Plutôt cor-
nards qu'aveugles. Se dit des maris faciles
qui ferment les yeux sur la mauvaise con-
duite de leurs femmes.)
N'y ha pas nad tort que non s'y dressl.
(Il n'y a aucun boiteux qui ne s'y redresse. —
Quand il s'agit de coïter.)
FOLKLOBE DB LA FBAXCB. 291
Qnoand Ion chiban e pixe espes e la danne
cla, tout qne ba plaa. (Lorsque le cheval
pisse épais et la femme clair, tout va bien,
quant à la santé.)
Hätz don bèy à Bertrand, que p'at tourne
eu caguant. (Faites du bien à Bertrand, il
vous le rend en chiant.)
Quoand u macou basteix, qnoand n galant
hè l'amou, que eau assegura-s que lou foun-
dement que sye bon. (Quand un butor bâtit,
quand un galant fait l'amour, il faut s'as-
surer que la fondation soit bonne. F о un*
dement en béarnais signifie à la fois fon-
dation et cul. Ce qui revient à dire
qu'avant de prendre femme, il faut essayer
son cul.)
Ne eau pas boule peta dab la mièytat don
eu. (Il ne faut pas péter avec la moitié du
cul. Il faut savoir quelquefois dépenser
largement et en une fois. Les dépenses
faites petit à petit finissent par coûter très
cher.)
S'y ha eetargay dinque Bayoune, qu'y ha
hourn quoouSent Esprit. (S'il y a barre [barre
dont le boulanger nettoie le sol du four]
jusqu'à Bayonne, il y a four jusqu'au Saine-
Esprit Si grande que soit la pine, elle
n'arrive jamais tout à fait au fond du con.
19*
292 VOLKLOBE DE LA FRANCE.
Saint-Esprit est un quartier de Bayonne qui
se trouve au delà de la ville.)
Qu'ha toucat peu. (Il a touché du poil [du
cou). Se dit d'un joueur qui a beaucoup de
chance.)
Lou qui don eu don caa ey amouroue que
s'en hè guirouflèyes. (Celui qui du cul du
chien est amoureux, s'en fait dee giroflées.
L'amour est aveugle.)
Tourne-t'y, se ganses. (Reviens-y si tu
l'oses. C'est ce que dit la femme à l'homme
qui vient de la baiser et qui est fatigué, pour
le narguer.)
L'homi bergounhous
Debayt l'aprigue qu'ey arrauyous.
(L'homme timide ét réservé, quand il est
sous la converture, fait rage. Les timides
sont ardents en amour.)
Countrac passât
Lou gouyat qu'ey meste don hourat
(Le contrat passé, le garçon est maître
du trou [con].)
Cade bente
Que porte sa coente.
(Chaque ventre porte sa merde. Tout le
monde chie. On n'est pas parfait.)
FOLKLOBE DB LA FRANCE. 298
May 8в£ШГЄ,
Pay d'abenture.
(Mère sûre, père d'aventure. On connaît
«a mère d'une façon certaine, mais pas son
père.)
Parti sentete,
Tourna putete.
(Partir saintette [honnêtej, revenir petite
putain. Se dit des filles qui quittent le cam-
pagne, pour se placer à la ville.)
Coum au Perigord
La trouye au darrè don porc.
(Comme au Périgord, où la truie court
après le porc. Se dit des filles qui font les
avances aux garçons.)
Touye en eelou
Hemne en calon.
(Ajonc épineux en fleur, femme en chaleur.
Tant que l'ajonc épineux fleurit, la femme est
en chaleur; or cette plante fleurit toute Tannée.)
Quoand la hemne e eye chens doulou,
Lou eu don caa que sera chens sabou.
(Quand la femme sera sans douleur (sans
se plaindre], le cul du chien sera sans odeur.)
294 FOLKLORE DE LA FRANCS.
і
Qnoand bet lone conlhous
Qne ditz que sonn marrons.
(Qnand il voit les couHlons, il dit qne ce
sont des béliers. Se dit de celui qni ne croit
qne qnand il a les preuves.)
Lon qui porte lou berret sus la bounete
Qu'èy foutut de la braguete.
(Celui qui porte le béret sur le bonnet de
coton est foutu de la braguette. Le vieillard
béarnais porte le bonnet de coton pendant
son sommeil, ce qui ne l'empêche pas de tirer
son coup de temps en temps. Mais, lorsque,
malgré son bonnet, le froid atteint la tête, il
revêt son béret par dessus son bonnet. C'est
à ce signe que l'on reconnaît que sa pine est
morte «qu'il est foutu de la braguette*4.)
La fumelle engranhade,
A cinquante ans, que hey maynada.
(La femme féconde [qui a des graine au
chapelet], à cinquante ans fait fillette.)
Lounque, que plegue,
Espesee, que regne,
Petite, que hout.
(Longue [la pine] plie, épaisse, elle frotte
[n'entre pas bien], petite, elle fout [bien].)
FOLKLORE DE LA FRANCE. 296
Se Ion crampot sabè palla
Que disere so qui ha bist ha.
(Si la chambrette savait parler, elle dirait
ce qu'elle a vu faire. Se dit des femmes in-
fidèles qu'on soupçonne de faire l'amour en
cachette.)
A quinze, — que pi use;
A setze, — que preste;
A dètz-sept, — que hè dehèt;
A dètz-hoèyt, — qu'ha hèyt;
A dètz-naou, — que coum eau;
A bint, — qu'en boon don ser au matii;
A binte-u, — lou melhe punt;
A binte-dus, — que l'y eau sauta dessus,
A binte-tres, — tout qu'ey près;
A binte-qnoate, — tout qu'esclate;
A bint-cinq, — la fii.
(A quinze |ane], [le con] il pince; à seize,
il s'élargit; à dix-sept, il court vers son com-
plet développement, à dix-huit, il est parfait;
à dix-neuf, il est comme il faut; à vingt, il
en veut du soir au matin ; à vingt et un, le
meilleur point; à vingt-deux, il faut lui sauter
dessus; à vingt-trois, tout est pris; à vingt-
quatre, tout éclate [la fille accouche], à
vingt-cinq la fin [La femme n'a plus de
charmes].)
Мв FOLKLORE DE LA FRANGE.
— D'oun es? — D'Orthez.
— Pute qu'es.
(D'où es-tu? — D'Orthez. — Putain tu es.)
Que beysèn mièlhou souben
Un céu chenz nuadyè
Qu'uno hilho de Pau
Dan soun pucèladyè.
(On verrait plus souvent un ciel sans nuage
qu'une fille de Pan avec son pucelage. — Ce
proverbe se trouve souvent grafité sur les
murs de Pau.)
Beroe, ben soun bèroe
Las hilboe de Pau
E las mèy pucèlos
S'en han hèyt très.
(Belles, bien sont belles, les filles de Pau;
et les plus pucelles en ont déjà fait trois
[des enfants).
À celui qui dit merde: „Merdo!" — „Minyo-
la-té.** —r Après tu, si n' demouro." (Merde. —
Mange. — Après toi s'il en reste.)
Variante :
„Merde n'ey pas mau dit —
Mes que se la minyi lou qui at ha dit!*4
FOLKLORE DB LA FRANCK. 207
(Merde n'est pas mal dit, maie qu'il se la
mange, celni qui l'a dit.)
Si un gamin vient à peter, see camarades
lui disent : „sioulo é toco lou her". (Siffle et
touche le fer); et, de fait, s'il ne siffle pas et
e'il ne touche pas du fer, de bonne volonté,
on l'y contraint par la force.
A un indiscret qui demande : qu'est-ce qu'il
j a? qu'est-ce qui est arrivé? on répond:
»hemne bielhe, estroun nauu. (Vieille femme
[a fait un] étron neuf.)
П. Canton d'Anonn. (Hantes-Pyrénées.)
1. Chanson de mariage.
(Fragments.)
Les jeunes filles:
Lou bosté nobi de haout estât
Cap-bat las caoussas s'en a dat,
Cap-bat las caoussas è Ions talons.
996 FOLKLOBE DE LA FRANCE.
Lecat-laou doan Ions coumpagnous.
Quaou dé aquet det berret blu
Per a hoarat qu'on e'en pa et en?
Les garçons:
Qnaon dé aqnéra det nas poneyrit
Qu'en hè cournar et so marit?
Yèga pradèra qu'et grans os
8embla nascuda en boa d'Arroa.
Aquésté Ihet qoe de bor bèt
Aban d'u mes que g'ayra lèt.
Digat-me, nobia, digat-me bons,
Cantas ounsas péza l'espous?
— Demourat drin ta dema sé
Qu'en saberèy lhèou quauqu'arré.
Trad. Votre marié de haut état jusque
dans ses chausses a pissé, jusque dans ses»
chausses et ses talons. Léchez ça, tous, ses
compagnons. Quel est celui-là qui a le
béret bleu, par une pièce mal cousue parait
son cul.
Quelle est celle-là qui a le nez pourri et
qui fait cornard son mari? Jument qu'on a
mise au vert, elle a de grands os, on la dirait
née à Bosdarros. Ce lit est fort beau, avant
FOLKLOBE DE LA FRANCE. 299і
on mois il y aura du lait — Ditee-moi
donc, la mariée, combien d'onces pèse votre
éponx? — Attendez donc jusqu'à demain
au soir; j'en saurai sans doute quelque
chose.
2. Conte.
A une noce, après boire, le nouveau marié4
paria cent francs avec un tailleur, qu'il ne
chierait pas dans l'espace de trois jours et
trois nnite. La première nuit tout se passa,
bien, mais la seconde le jeune époux n'y
tenait plus, il se tordait par suite de coliques.
„Qu'ae-tu?" dit sa femme. »Une grande en-
vie de chier, je ne sais comment faire."
„Puieque le tailleur a gagné, il faut bien
l'embêter, vas remplir ses culottes; il est là
qui dort au pied de la table.44 „Mais il va
se réveiller.44 rMais non; chie dans ses
cu-
lottes.4* Le mari appliqua une belle crêpe
sur les culottes du tailleur, puis se recoucha.
Quelques minutes après: „J'ai encore envie
de chier.44 „Chie dans les bottes du tailleur.*
800 FOLKLORE DB IÎÊL FBAKOB.
Le mari cbia dans les bottes du tailleur et
se recoucha. Une troisième fois l'envie lui
reprit et sur le conseil de sa femme, il chia
dans le chapeau du tailleur. Une quatrième
fois, toujours pressé de coliques, il chia dans
l'écuelle de l'évier, toujours conseillé par sa
femme. „Maintenant, as-tu fini?" dit celle-ci.
„Oui.u «Eh! bien! maintenant, grogne." Le
mari grogna et le tailleur se réveilla: „Qu'est-
ce qu'il y a?" Л1 y a que tu*as gagné ton
pari, je n'ai pu résister à l'envie de chier et
j'ai chié où j'ai pu; allume la lumière pour
voir." Le tailleur allume et enfile son pan-
talon; la merde lui monte jusqu'aux yeux;
il met son chapeau, la merde lui descend
jusqu'aux pieds; il ne peut entrer dans ses
bottes tant elles sont pleines de merde; il
veut se laver dans l'écuelle de l'évier; elle
se trouve remplie de merde! „J'ai gagné
cent francs*, dit-il, «mais ils me coûtent
cher." Et il va se débarbouiller au ruisseau
le plus voisin.
FOLKLORE DB LA FBANGB. 801
3. Chansons.
I.
En tonrnan de Toulouseta,
Laguingneringueta,
Pen cami de Moonreyau
Laguingn eringau.
Qu' atrapèy na hilhontéta
A la porta d'n cazau.
Lon ne Ihebèy sonn arranbeta,
Lon beyony sonn pic monrtau.
Lon ne Ihebèy la raubeta
L'y metony mouii bét clan.
8'a dichon la hilhontéta:
„D'onn abet aqnet bet clan?
M'en gardaret na doudzenéta,
Lon mes petit estèssa atau."
Qu'ey nascnt à Toulouséta
Rebatnt à Monnreyan.
302 FOLKLORE DB LA FRANCE.
Trad. — En revenant de Toulousete, la
gueringneringuette, par le chemin de
Montrejean, la gn er ingering о — J'attra-
pais (je rejoignis) nne fillette, à la porte
d'un jardin. — Lui en levai la jupe, lui en
vie le pic mortel. — Lui en levai la jupe,
l'y mis mon grand clou. — Elle dit, la fil-
lette: wD'où avez-vous ce grand clou?"
Vous m'en garderez une petite douzaine, le
plus grand (je souhaite) qu'il soit ainsi" —
П est né à Toulouse, il est rivé à Mont-
rejean.
En tournan de Toulouseta,
Falirouliréta,
Que paeeèy per Mounreyau
Faliroulirau.
Qu'en atrapèy' ua maynadeta
A la porta d'u casau.
Qu'où ne beyouy ua talhadeta
Couma u pic de destrau.
Que l'y metouy ua cabilheta
Auta réda couma u clan....
Variante.
FOLKLORE DE LA FRANGE. 808
(En revenant de Toulouse, faliroulirette,
je passai par Montrejeau, falirouliro.
J'en
attrapai une fillette, à la porte d'un jardin;
je lui en vis une coupure, comme un coup
de hache; je lui mis là une chevillette, aussi
raide qu'un clou----)
II.
E doun de bous, ma mayré,
Quin plasé bous qu'abet!
De coucha dap inoun payré
Qu'at hét quan boulet.
E you touta eouléta
En aquéste lhetou
Lou mayti quan me lhébe
Qu'où m'en esquissé tout.
Se aso ba dura gayré
Non sèy so qui harèy',
M'en prenguerèy ua agulha
E qu'où m'en conserèy.
N'y abera quaouque youen drollé
Qui sera pla atrapat,
En cresen de fa l'afayré
Lou trau sera barrât.
804 FOLKLORE DB LA FRANCE.
Trad. — Et donc de voue, ma mère, quel
plaisir vous ayez! de coucher avec mon père,
топе faites [coïtezj quand tous voulez. Et
moi toute seulette, dans ce petit lit, le matim
lorsque je me lève, je me le déchire tout.
Si ceci va durer encore, je ne sais pas ce
que je ferai; je prendrai une aiguille, et je le
coudrai II y aura quelque jeune drôle qui
sera bien attrapé, en croyant de faire l'affaire,
le tron sera fermé.)
III.
Quan ère filba à marié (bis)
Las! Diu! qu'ère galanta!
Hasèy bouquets aus youens garçons
De guirounflèyas blancas.
Que la-us pausabé suu berret,
Au bèt miey dera dansa.
La mamay qu'ère au finestrou
Arregardan la dansa.
— „Sabiet enea la Margoutou
Que bous eau ana ta l'ayga.u
FOLKLORE DB LA FRANGE. 806
— „E l'ayga n'ey pas trop louegn
Bet-lèu serey tournada."
E peu cami de la fou
Soun aman l'a rengountrada.
Que la 'n prencou que l'embrassa
Sus l'èrba l'a pausada.
„Moun galan, que s'en eau tourna,
E que dir an lous de casa?
— „La Margoutou, bous qu'ous dirat
Que p'ét espinagada.
Béra espinéta abet peu pè
Béra auta per la cama.
Béra auta bèt drin mey haut
Aquéra p'a estonmagada."
Trad. — Quand j'étais fille à marier —
las! Dieu! j'étais galante (amoureuse!) —
Je faisais des bouquets aux jeunes gens —
de giroflées blanches. — Je les posais sur
leur béret — au beau milieu de la danse (du
bal). — La mère était à la fenêtre — regar-
Kçvnx. V. 20
806 VOLKLOBE DE LA FRANGE.
dant la danse. — „ Venez ici, la Margoton —
il y one faut aller à l'eau (chercher de
Геаті).а — „Et l'eau n'est pas trop loin, —
bientôt je serai revenue." — Par le chemin
de la fontaine — son amant elle a ren-
contré. — Il la prit et l'embrassa, — sur
l'herbe il l'a posée. — „Mon galant, il m'en
faut revenir — et que diront ceux de la
maison?" — „La Margoton, vous leur direz
— que vous vous êtes épinée (que vous vous
êtes enfoncé une épine), — Quelque épine
vous avez par le pied, — quelque autre par
la jambe, — Quelqu'autre un peu plus haut
— celle-là vous a estomaquée (vous a fait
tomber en faiblesse)."
Be n'as boulut, Janeta,
D'aco, d'aco, d'aco !
Be n'as boulut, Janeta,
D'aco de la braguéta!
(Tu en as voulu, Jeannette, de ça, de ça,
de ça! Tu en as voulu, Jeannette, de ça
de la braguette!)
Nou g'a nat talhur au moundé
Qui coudzia couma Arramoun,
Arramoun font dap adressa
FOLKLORE DE LA FRANCE. 807
Et pedas entré ra couécha
Chêne agnlha ne didaa;
Arramonn que l'y fout coum eau.
(Il n'y a pas de tailleur au monde qui
couse comme Raymond. Raymond fout avec
adresse la pièce entre les caisses, sans aiguille
ni dé; Raymond l'y fout comme il faut.)
— Houelha d'espi.
— Bé mindya en pribat de so d'Espi.
(Feuille d'épine. — Va manger dans les
latrines de chez Espi.)
— Houelha de herèchou.
— Pren-te ets coulhoue de ton pay è bè-us
hè péché.
(Feuille de frêne. — Prends les couilles de
ton père et va les faire paître.)
4. Proverbes.
Dab ua cauta non s'éou trempan dus hers.
(Avec une chaude on ne peut tremper deux
morceaux de fer; c'est à dire: avec une eja-
culation on ne peut féconder deux femmes.)
20*
806 FOLKLOBE DB LA FRANCE.
Mechanta anada
Quan ets cores lanran
Б ras putae hialan.
(Méchante année lorsque les curés labou-
rent et que les filles filent =r lorsqu'ils
coïtent ensemble.)
Hénna abagagnada
Ne pregn ne empregnada.
(Femme qui fait toujours des fausses couches
ne conçoit ni ne procrée.)
Se non èy eu non èy besougn chauret. (Si
je n'ai pas de cul je n'ai pas besoin de con.
C'est à dire: deux choses indispensables ne
▼ont pas l'une sans l'autre.)
5. Devinettes.
En u ourtèt
Que g-a u auzét
Qui, se non dan de que minya
Touta ra net non hè que fiula. — Era pistola.
(Dans un quartier il y a un oiseau, qui, si
on ne lui donne pas à manger, toute la nuit
ne fait que siffler [se plaindre]. — La pine.)
FOLKLORE DE LA FRANGE. 809
Ua causilhéta
Que s'aubrech сопша na boueséta
Б que s' barra couma ua pécéta.
(Une choeette qui s'ouvre comme une bour-
sette et qui se ferme comme une petite pièce
de monnaie. — Le trou du cul*).)
Cabilha crua e hourat cru. — Era araga.
(Cheville crue et trou cru. — La fraise ou
le vit à nu et le con.)
Pots è barba,
Lénca qui non parla.
(Lèvres et barbe, langue qui ne parle
pas. — Le con.)
в. Formulettes ep facéties.
Quand un gamin est surpris, par ses cama-
rades, chiant dans un chemin, ils lui disent:
Variante a.
Aluga, aluga, hauré,
Qui bo bey u gran cagayré?
*) En français le trou du cul est quelque-
fois appelé la pièce de dix sous.
310 FOLKLORE DE LA FRANGE.
Àluga, aluga, houec,
Qui bo bey u bet pouret?
(Allume, allume, forgeron, qui veut voir un
grand chieur? Allume, allume, feu, qui veut
voir un joli poulet — Le joli poulet c'est
rétron.)
Variante b.
Aluga, aluga, hauré,
Cope de calhau at cagayré!
(Allume, allume, forgeron, coups de caillou
au chieur!)
Si un gamin vient à péter, ses camarades
le poursuivent en disant: *
Variante a.
Quan petaba
Nou pichaba
Era carrougna, bèra Marion,
Double carrilhou,
Moun coulhou d'aryen.
(Trad. — Lorsqu'elle pétait, elle ne pissait
pas, la charogne, la belle Marion, double
carrillon, mon couillon d'argent.)
Variante b.
Litchou, litchou, litchayré,
Perqué, perqué, petayré,
FOLKLOBB DB LA FBANOB. 811
Per mau net, per man dit,
Per honrat det eu s'en e yeesit.
(Trad. — Litchon, litchon, litchayré, pour-
quoi, pourquoi, péteur, pour mal fait, pour
mal dit, par le trou du cul, il s'en est sorti)
Et ensuite ils le saisissent en criant: lit -
chou près! (âne pris) puis ils lui tirent les
cheveux en chantant:
La bos lounca, lounca,
Couma ua trounca?
La bos braca, braca,
Couma ua estaca?
(Trad. — La veux-tu longue, longue,
comme un tronc de bois ? La veux-tu courte,
courte comme un pieu?)
Puis ils continuent à lui tirer les cheveux,
en comptant: un, deux, trois, etc. jusqu'à
vingt-quatre. — Le péteur peut échapper au
châtiment s'il crie: lit chou passât! (âne
passé) avant que ses camarades aient eu le
temps de crier: litchon pres.
A celui qui dit: merde!
a.
— Merda!
— Era merda non dé pla dita
Souque ta 't porc qui la s'a dita.
818 FOLKLORE DB LA FRANCE.
(La merde n'est bien dite qne pour le porc
qui l'a dite.)
b.
— Merda! — caga-la-té. Minya-la-té
(Merde! — chie-la-toi, mange-la-toi.)
Dialogue:
— E monn Dion, Yaouzèt,
Tan malaonta que m'èt hèt!
— E' boulet qu' at dèchi?
— E non non, dat-lou
Dat-lou pusqu'y yèt
(Eh! mon dieu! Joseph, | Si malade tous
m'avez faite! | — Voulez-vous que je cesse! |
— Eh ! non, non, continuez | Puisque vous y êtes.)
Juron:
Que e'ané hè ua ahirera
Asiu se l'a proun lounca!
(Qu'il aille se faire une rosette là-bas [avec
sa pine] s'il l'a assez longue; c'est-à-dire
qu'il aille se promener! qu'il aille au diable!)
FOLKLORE DE LA FRANCE. 813
Ш. Arrondiesement de VlUefranohe de
Lanragnals (Eante-Oaronne).
1. Chansons.
I.
Le coucher des nouveau-mariés.
— Ça, dits le couissi,
Tiro me d'aici.
— Ça, dits la couseeno,
Ieu sonn de la peno.
T a pos cap de palho al leit
Que non tramble aquesto neit.
if
Dits la courto-punto :
— Veei se e'apunto.
— Ça, dits le plnmonn,
Sonn le mai conionn. — Y a p os cap...
— Ça, dits la flessado,
îen sonn pelvtirado.
— Ça, dits le lançol,
Ai ço de plus mol. — Y a pos cap...
314 FOLKLORE DE LA FRANGE.
Dite le matalas:
— Ieu soun le mai lae.
— Ça, dite le pecoul,
Vesi Г traue del choul. — Y a pos cap ...
E le curvicei
A vist ço de bel,
— Ça, dits Paurinal,
Vesi Г traue reial. — Y a pos cap...
Trad. Le coussin dit: I Tire moi d'ici. f
L'oreiller dit: | Moi je suis à la peine. | II
n'y a pas une seule paille du lit | Qui
ne tremble cette nuit | — La courte
pointe dit: I Je vois que cela s'apointe (le
membre viril est en érection). | Le plumon
(l'édredon) dit: | Je suis le plus couyon. |
— La couverture dit: | Moi, je suis tirée en
tons sens. I Le drap dit: | J'ai ce qu'il y a
de plus mou (le cul). | — Le matelas dit: |
Je suis le plus las. I Le pied du lit dit: | Je
vois le trou du cul. I — Et le ciel de lit |
A vu ce qu'il y a de plus beau. | Et le pot
de chambre dit: | Je vois le trou royal! | Il
n'y a pas une seule paille du lit | Qui
ne tremble cette nuit
FOLKLOBE DE LA FBANOB. 316-
IL
Chinchorlibus.
Quand le paure Chinchorlibus venguet, trou-
bet sa fenno morto dan*è la porto; li metet
la ma sus la bonco e li diguet:
— Pauro bouqueto qu'ei tant bouquetat,
Aro te bouquetarè pos pus.
Ça diguet le paure Chinchorlibus.
Paure poupon qu'ei tant poupounejat,
Aro te poupounejarè pos pus.
Ça diguet le paure Chinchorlibus.
Paure ventre qu'ei tant enventrat,
Aro t'enventrarè pos pus.
Ça diguet le paure Chinchorlibus.
Pauro broeso qu'ei tant broussat,
Aro te brouesarè pos pus.
Ça diguet le paure Chinchorlibus.
Paure tufet qu'ei tant tufejat,
Aro te tufarè pos pus.
Ça diguet le paure Chinchorlibus.
Зів FOLKLORE DE LA FRANCE.
Trad. Quand le pauvre Chinchorlibue vint,
trouva sa femme morte derrière la porte; il
lui mit la main sur la bouche et dit*):
— Pauvre petite bouche que j'ai tant bou-
ehetée (baisée) | A présent je ne te bouche-
terai (baiserai) plus, j C'est ça que dit le
pauvre Chinchorlibue. f — Pauvre téton que
j'ai tant tétonné (manié) | Je ne te tétonnerai
(manierai) plus. | — Pauvre ventre que j'ai
tant enventré (pénétré) | Je ne t'enventrerai
(pénétrerai) plus. | — Pauvre brosse (motte)
•que j'ai tant brossée (maniée) | A présent je
ne te brosserai (manierai) plus. | — Pauvre
touffe (poil du cul) que j'ai tant touffée
(maniée) | Je ne te toufferai (manierai) plus.
2. Conte**).
Le curé rencontre un jeune garçon con-
duisant sa chèvre au bouc. «Combien cela
та-t-il te coûter", lui demande-t-il. „Cinq
*) On répète ces paroles à chaque couplet
en changeant chaque fois le nom de l'endroit
sur lequel il met la main.
**) Ce conte n'est pas de l'arrondissement
-de Villefranche, mais de celui de Saint-Gaudens.
FOLKLORE DB LA FRANCE. 817
eons." «Cinq sons, cinq sons, c'est bien cher,
il me semble que deux sous ce serait bien
suffisant", reprend le curé. „Oh! deux sous,
ce serait bien bon marché !... Et, le feriez-
vous, tous, pour deux sous, monsieur le curé?*
3. Devinettes.
Pichouno doumaiseloto
Sietado en sa cramboto
Moussu li tiro la caloto.
(Petite demoiselle, assise dans sa cham-
brette, monsieur lui tire la calotte. — La fraise.)
S'asseto sur un selhou,
Pieso coumo un garçon.
(U s'assied sur un escabeau, pisse comme
un garçon. — Le envier à lessive.)
Miedj pam en ça,
Miedj pam en la,
Miedj pam que penjo.
(Demi pan de ça, demi pan de la, demi
pan qui pend. — Le verrou ou le vit et les
deux couillee.)
318 FOLKLORE DE LA FRANGE.
Redte e gros
N'a poe cap d'os.
(Raide et gros, n'a pas d'os. — Le sac on
le Tit en érection.)
Qnicon d'aconroulhad,
Un parelh de genouls afustad.
Per rempli quicom de trancad.
(Quelque chose d'accroupi, une paire de
genoux affûtés, pour remplir qnelque chose
de troué! — Le chieur et le trou des lieux
-d'aisance.)
Quaranto doumaiselos blancos
Que piesoun toutos pel même traue.
(Quarante demoiselles blanches qui pissent
toutes par le même trou. — Quarante che-
mises qui s'égouttent par le trou du charrier
-quand on fait la lessive.)
Quand l'orné tourno del marcat
Ambe ço de siu eecouiesarrat
La fenno es al cap de l'escalo
Ambe ço de siu que bado.
(Quand l'homme arrive du marché avec la
chose sienne déchirée, la femme est en haut
de l'échelle avec la chose sienne qui s'ouvre. —
FOLKLORE DE LA FRANGE. 819
Quand l'homme revient du marché avec son
morceau de viande [ou son vit rouge], la
femme l'attend en haut la bouche ouverte
pour manger (ou avec son con qui baille.)
Pauro fenno, anguen al leit
Fa le mestié de cado neit,
Metren pelud countro pelud
Per acata le paure nud.
(Pauvre femme, allons au lit faire le mé-
tier de chaque nuit; nous mettrons poilu
contre poilu [ventre contre ventreJ pour en-
fermer le pauvre nu [le vit].)
N'es pas ni car ni salcisso
Mes on le touco quand on pisso.
(П n'est ni chair ni saucisse — ni con ni
vit —, mais on le touche quand on pisse. —
Le pot de chambre.)
Bound coumo nn ardit
Tout frounzid.
(Bond comme un Hard, tout froncé. — Le
trou du cul.)
L'orne l'a loung,
La fenno l'a round,
La fenno le derb,
L'orne l'engulho.
880 FOLKLOBB DB LA FRANCE.
(L'homme Pa long — il a une longue
pelle; — la femme Га rond — elle a la pâte
arrondie. — La femme l'ouvre — ouvre le
four; — l'homme l'enfile — enfile le pain.)
Loung d'un pam, dur coumo un os
Mai le boulegoun, mai ven gros.
(Long d'un pan, dur comme un os, plus on
le remue, plus ça devient gros. — Le fuseau
ou le vit.)
Dintri en tremoulant
Sorti en goutejant
E fan trambla le choul
De la fenno del Jan.
(J'entre en tremblant, je sors en coulant
goutte à goutte; et je fais trembler le cul
de la femme de Jean. — Le seau qu'on met
dans le puits et qu'on en retire et qui est
un lourd fardeau pour la femme.)
Ventre costo ventre
La ma sul choul
La bosso dins un traue.
(Ventre contre ventre, la main sur le cul,
la bosse dans le trou. — La nourrice et son
nourrisson, la main sous son derrière et le
bout du téton dans sa bouche.)
FOLKLOBB DB LA FRANCE. 321
Negre deforo
Bouge dedins
La boustifarro і es dedins.
(Noir dehors, rouge dedans, le boudin y
est dedans. — Le chaudron ou le con.)
Quatre cueissos dins un leit,
Ambe un rebiribi al miei.
(Quatre cuisses dans un lit, avec un rebi-
ribi au milieu. — La noix.)
Nègre le vejeri,
Ambe la ma le traperi,
Le meteri dins la crebasso,
Que gran bé me fasqué!
(Je le vis noir, je l'attrapai avec la main,
je le mis dans la crevasse; que grand bien
il me fasse! — le raisin que je mis dans ma
bouche ou: je vis le con, je pris ma pine et
la mis dans le con.)
4. Formulette.
De la Catin
La camieo es traucado,
N'es pos rapetassado,
Kçvnx. V.
21
822 FOLKLOBB DB bJL FBAJTCB.
Fa vese soon gingin,
E Ion gingin
De la Catin
Quan n'a pas la barbo facho
Semblo un capucin,
(De Catherine | La chemise est trouée, | Elle
n'est point rapiécée; | Elle fait voir son gin-
gin = son con I Et le gingin
I De Catherine |
Quand il n'a pas la barbe faite | Ressemble
à un capucin.
IV. Département de l'Allège.
Leurcourtaou (maison), abrité par le roc,
était rempli de tous les ustensiles de l'indu-
strie locale; j'y remarquai des vases faits
d'un morceau de hêtre creusé, d'une forme
singulière, ressemblant à d'énormes phallus.
Us sont ainsi dans tout le Co user ans. (7.
de Chausenque, Les Pyrénées, 2e édit.
Agen, 1864, t П, p. 268.)
FOLKLOBB DB LA FBABOB. 328
V. Département dn Oers.
1. Devinettes,
a.
Bons, ronn, сопше no bou&séto
Que se sarro sane courdéto.
(Bond, rond comme une petite bourse, U
se serre sans cordelette. — Le trou du euL)
b.
M'en baou aou prat, planti l'estaco, m'en
tourni lou traou. (Je m'en vais au pré, j'y
plante le pieu, je m'en retourne avec le
trou. — Le chieur.)
2. Cris des oiseaux,
a.
La pintade dit: toucats! toucats! (fou-
tez! foutez!)
b.
Le loriot: bos béné la piro, boon!
(Veux-tu vendre ta pine, hé!)
21*
824 FOLKLOBB DB LA FRANCE.
C.
Le rossignol: la gonjo don moussu
qu'a lou eu du, du, du; toco li, toco
li! (La servante de monsieur a le cul dur,
dur, dur, baise le lui, baise le lui!)
d.
Le perdreau: quô toki, que toki, quét,
quét, quét hé co tu? quét hé co tu? (Je
fous, je fous, qu'est-ce, qu'est-ce que cela
te fait?)
VI. Arrondissement de Molssao
(Tarn et Garonne).
1. Chanson.
Can lou coun sè pègnavo
Darè un soukèt,
Que la pino passavo
Li fou un souflèt.
Refrain: E coun, coun, coun,
Que demandés-tu?
— Pino è couilhos
Autour don eu.
FOLKLOBE DE LA FRANCE. 326
Lou coun dè coulèro
E de traïsoun
Atrapo la pino
La fou dèn lou coun.
E coun, coun....
Trad. — Comme le con se peignait der-
rière une souche, la pine vient à passer qui
lui donne un souflet. Et con, con, cpn,
que demandes tu? — Pine et couilles
autour du cul. Il Le con, de colère et de
trahison, attrape la pine et la met dans le con.
2. Facétie.
Réponse à celui qui dit merde:
„Merdo !" — „Mindyo, au traou don kiou —
Trouveras uno grandyo." (= Merde! —
Mange, au trou du cul tu trouveras une
grange.)
VIL Département de la Oharente.
Chanson sur l'air:
Moniteur Vabbé, où allez-vous 1
Qui a fait lundi a fait mardi,
Qui a fait l'aiguille a fait l'étui;
826 FOLKLOBE DB LA FRANCE.
Ils ont fait l'un et l'autre,
Eh! bien!
Pour mettre l'un dans l'autre,
Vous m'entendez bien.
7Ш. Département de la Coxtèze.
1. Contée.
Une curé avait dans son jardin un poirier
bien garni de poires. Il dit à sa servante:
„De peur que l'on ne vienne voler nos poires,
il nous faut mettre une cloche sur le poirier.**
Or, une des nuits suivantes, il vint un homme
pour lés cueillir; quand il monta sur l'arbre,
la clochette se mit à sonner. En entendant
ce bruit, le curé et sa servante sautèrent
au bas du lit, sans prendre le temps de s'ha-
biller, et se dirigèrent vers le poirier. Mais
le voleur ne bougeait pas, et comme il fai-
sait nuit, ils pensèrent que c'était le vent
qui avait agité la cloche, et profitèrent de
ce qu'ils étaient là, pour ramasser les poires.
La servante tendait sa chemise, pour les y
mettre, et lui, en faisait autant avec la sienne.
FOLKLOBE DE LA FRANCE. 327
„ Qu'avez-vous donc là?" dit-il à sa servante.
„ C'est Rome, monsieur le curé." — „Eh!
bien, et vous, qu'est-ce que c'est que ça qui
pend?" „C'est le pape. Il faut le faire
entrer dans Rome." C'est ce qu'ils firent.
A ce moment le voleur agita bruyamment
la cloche. „Que faites-vous donc là-haut?" —
„Je sonne les cloches, quand le pape entre
dans Rome, en doit les sonner!"
Une fille qu'on voulait marier, déclara
qu'elle ne se marierait qu'avec un homme
sans queue. Un jeune homme l'entendit et
comme cette fille était un bon parti, il ima-
gina la ruse suivante. Un jour qu'elle était
au marché, le jeune homme, qui avait un
aie sans queue, lui cria: „ Allons, mon âne,
toi qui es sans queue comme ton maître,
avance!" — «Quoi, vous n'avez pas de queue,"
dit la fille, y,vous faites mon affaire, justement
je cherche un mari qui n'en ait pas, voulez-
vous que je sois votre femme ?" „Très volon-
tiers" répliqua-t-il. Le. jour de la noce, il
dit à sa femme : „J'ai un joli petit rat, je ne
puis vous le montrer, mais vous pouvez le
caresser." Ce qu'elle fit; puis elle voulut
mettre dans son trou le prétendu rat; le gar-
828 FOLKLORE DB LA FRANCE.
çon y consentit. Elle voulut remporter; il y
consentit encore et lui donna dans un panier
un véritable rat. Dans la journée, elle vou-
lut s'en servir, mais à son grand désespoir,
au lieu d'entrer dans le trou, il se sauva.
Le soir, elle lui annonça, très chagrine, qu'elle
avait laissé partir le rat. „Ce n'est rien, je
t'en trouverai un autre pour ce soir." Et en
effet le soir il en avait un qu'il faisait entrer
à plein poing dans le trou en lui disant:
„rig! rig! rig!44
Un curé vint à mourir subitement chez dee
messieurs. Ceux-ci firent venir leur valet et
lui dirent, qu'à tout prix, il fasse disparaître le
cadavre. Le domestique déshabilla donc le
curé et le porta chez un charcutier, y prit
un cochon et mit le curé à sa place. Avant
de partir pour un petit voyage, le charcutier
avait ouvert ce cochon qui était un verrat.
Rentré chez lui, il commanda à sa femme
d'aller lui chercher les deux couilles du ver-
rat, pour son repas. La femme, dans l'ob-
scurité, va à tâtons, coupe les couilles du
curé et les met cuire aussitôt, puis les sert
à son mari. „C'est bien extraordinaire," dit-il,
„je suis sûr que ces couilles ne viennent pas
FOLKLOBB DB LA FRANCK. 329
de ce porc, elles ont une drôle d'odeur" et il
prend une lumière pour vérifier. Il s'aperçoit
qu'il a mangé de l'homme. Bien embarrassé
de ce qui peut lui arriver à ce sujet, il or-
donne à son domestique, de le débarrasser du
cadavre, à tout prix. Le valet commence
par faire jurer à son maître, qu'il lui don-
nera sa fille en mariage, puis il emporte le
cadavre au presbytère, le fait passer par la
fenêtre de la chambre à coucher, le met dans
le lit et ferme tontes les issues, en laissant
un chat dans la chambre. Le lendemain, la
servante voyant que son maître ne se levait
pas, entre pour le réveiller et voit qu'il est
mort. Elle va chercher les autorités et
déclare que le curé est mort parce que le
chat lui avait mangé les couilles.
Une femme rentre le soir chez elle avec
eon mari. A la veillée, dont elle sortait, elle
avait pris un boudin croyant prendre une
chandelle. Elle voit une lumière sur l'àtre
et va pour y allumer sa chandelle; or cette
lumière était produite par les yeux du chat
qui avait l'habitude de se coucher sur les
cendres du foyer. L'animal saisit le boudin
880 FOLKLORE BE LA FRANCE.
à belles dente et se sauve en remportant.
„ Adrien, Adrien," crie la femme, „il faut prier
Dieu! le diable en personne m'emporte ma
chandelle!" „Laisse-le faire," dit l'homme,
«quand il en sera las, il te la rapportera."
Et de fait, cette même nuit, le chat vint la
leur chier sur la table. «Voilà," dit l'homme,
la chandelle que le diable t'a emportée hier
soir, tu croyais avoir pris une chandelle et
c'était un boudin, mange-le maintenant"
Un idiot va faire la cour à une fille, sur
le conseil de sa mère. U lui offre des pro-
visions de bouche qu'il a depuis le matin
dans sa poche: «Vous pouvez manger cela de
confiance, c'est bien propre; c'était dans ma
poche avec mon mouchoir et mon peigne.4*
Revenu le soir il pense qu'il a oublié d'em-
brasser la fille. Sa mère lui dit d'y retourner
sur le champ. Le voilà parti; mais la fille
était couchée et, comme il ne lui plaisait pas,
elle refusa de se relever pour aller ouvrir,
et comme il insistait, elle lui dit: „Eh! bien!
embrassez-moi par le trou de la chatière."
Et au lieu de lui faire baiser sa figure, elle
lui fit baiser le trou du cul de son chien.
FOLKLORE DE LA FRANCE. 881
Revenu chez lui il déclara à sa mère qu'il
ne voulait pas épouser cette fille, parce
qu'elle avait l'haleine mauvaise.
Un jour, la fille d'un roi déclara qu'elle
se ne se marierait qu'avec celui qui répond-
rait aux questions qu'elle poserait. On fit
une grande assemblée à ce sujet Un pauvre
laboureur résolut de concourir. U mit deux
œufs durs dans une de ses poches, la che-
ville de fer du joug de ses vaches dans
l'autre et partit. En montant l'escalier du
château, il sentit le besoin de chier, et ne
sachant où aller, il chia dans sa casquette.
Arrivé à l'assemblée, il entendit la fille du
roi, qui commençait à poser ses questions.
Les voici:
«Premièrement: «feu au cul?" Aucun des
grands personnages présents ne prit la parole,
mais notre laboureur: „Mes deux œufs n'y
cuiraient pas, madame."
Deuxièmement: «Moi, j'ai un trou?" „Et
moi, j'ai une bonne cheville" dit notre homme,
seul à répondre.
Troisièmement : «Pas pour mon trou !" „ Oh î
si, elle irait bien!"
$32 FOLKLORE DE LA FRANCE.
Quatrièmement: «Quoi! une merde comme
tous !" — «De ma pleine casquette n'en
auriez-vous pas assez!14
Personne n'avait répondu que le laboureur
qui gagna ainsi la main de la fille du roi.
Un chiffonnier découvrit un jour une cachette
pleine de louis d'or qu'il prit pour des bou-
tons. U les emporta. En route il rencontra
le curé qui lui demanda ce qu'il portait: «Ce
sont des boutons ; il faut qu'il y ait des gens
bien bêtes pour en faire tant, sans les percer.** —
„Donne-les moi,** dit le curé, „je les ferai percer
et je t'en donnerai la moitié.** Le chiffonnier
accepta la proposition. Quelques moments
% après, ils arrivèrent à une rivière. «Veux-tu
me rendre le service de me faire traverser
l'eau, prends moi sur ton dos,** dit le curé!
«Volontiers," répartit l'autre. Comme ils
étaient au milieu de la rivière, voilà le curé
qui aperçoit sur l'autre rive son sacristain
qui s'appelait Cagui. Comme il avait très
peur d'être mouillé, le curé appela: «Cagui,
Cagui, à mon secours!** or, «cagui** en li-
mousin, signifie «je chie**. Et il le dit à
plusieurs reprises. Le chiffonnier impatienté
FOLKLOBB DB LA FBANOB. 883
dit: „Allez chier dans Геаи, c'est inutile
de chier sur moi" et il le lâcha dans la
rivière.
Une femme, bien surveillée par son mari,
avait faite dans la porte un trou par lequel
son amant venait la foutre toutes les nuits.
Le mari s'en aperçut et suspendit au dessus
de la porte une faux qui devait tomber au
moindre mouvement. C'est ce qui arriva.
Le vit de l'amant fut coupé rasibus dans le
con de la femme, qui entendant ce bruit,
alla vite se recoucher. En enjambant son
mari pour aller se coucher dans la ruelle du
lit, le vit tomba sur sa figure. Il se fâcha
et dit qu'elle aurait dû aller faire ses or-
dures dehors et non pas sur sa tête. Il em-
poigna le paquet et le jeta au milieu de la
chambre. Le lendemain matin la femme le
jetait aux ordures, lorsque passa une pauvresse.
„Donnez-moi la charité." „Je n'ai rien à
vous donner, je n'ai même pas de quoi me
de nourrir." — „ Qu'est-ce qu'elle dit!4 dit la
pauvresse en s'en allant, après avoir ramassé
l'objet, elle prétend qu'elle n'a rien à manger
et elle jette aux ordures la viande et les
andouilles. Puis elle alla s'asseoir un peu
384 FOLKLORE DB LA FRANCS.
pins loin, pour manger; maie elle avait beau
mâcher, elle n'arrivait pas à avaler. Elle
revint sur ses pas, demanda qu'en lui
cuisît cette viande, ce qni fut fait, et elle
put se régaler!
Une femme souvent malade recevait le
curé quand son mari n'était pas là. Un jour
elle éloigna son enfant, en lui disant qu'elle
avait très mal aux dents et qu'elle avait be-
soin d'être seule. L'enfant fit semblant de
s'éloigner et revint regarder par le trou de
la serrure. Au retour du père, il lui dit:
„Papa, je pense que maman ira mieux à pré-
sent, monsieur le curé lui a tiré du ventre
une dent longue et grosse comme le bras."
Mais le père n'ajouta pas foi à ces paroles.
Une autre fois il appela encore son père et
lui dit: «Viens vite, j'ai vu le curé se dé-
boutonner et maman se retrousser, je pense
qu'ils veulent chier tous les deux au milieu
de la chambre." Cette fois le mari força la
porte, trouva sa femme entre les bras du
curé et les battit de toutes ses forces.
FOLKLOBE DB LA FRANCE. 386
Un jeune homme se déguisa, un jour, en
marchand de cochons, pour avoir un prétexte
pour entrer dans une maison où il y avait
trois jolies filles. U se présente avec deux
cochons en demandant l'hospitalité. On le
fait entrer et le trouvant un peu niais, le
propriétaire prend la résolution de lui voler
ses cochons. Le lendemain matin, il lui dit:
„vos cochons ont rompu l'étable et se sont
sauvés." En même temps, lui montrant une
mare où il n'y avait que de la vase: «Tenez,
ils se sont enfoncés dans cette vase, voilà
encore leurs deux queues." (Il avait coupé
les deux queues des cochons et les avaient
plantées dans la vase.) Le faux marchand
voulut tirer les queues, elles lui restèrent dans
les mains. „Ah!tf dit l'autre, „il faut que les
cochons soient bien enfoncés pour que les queues
s'arrachent aussi facilement!" «S'il en est
ainsi, je resterai chez vous comme domestique,
si vous le voulez bien," dit le faux marchand.
Et il s'installa comme tel. Notre homme ne
perdit pas son temps et baisa les trois filles,
l'une après l'autre. Elles devinrent malades;
on envoya quérir le médecin. Celui-ci arrive
à cheval et demande au domestique: «Com-
ment t'appelles-tu?" «Baise-trois." „Eh!
bien! baise-trois, attache mon cheval à
886 FOLKLORE DE LA FRANGE.
la barrière." Paie il examine ces malades
et déclare qu'elles sont toutes les trois en-
ceintes. Aussitôt il comprend que Baise -
trois est le coupable. «Pourvu que Baise-
trois ne s'appelle pas aussi Baise-quatre,"
se dit le médecin, pensant à son cheval. Et
en effet le faux domestique était monté des-
sus et était déjà loin. „Ahl oui, c'est bien
Baise-quatre qu'il faut l'appeler" dit le
médecin obligé de s'en retourner à pied*).
Un ménage avait besoin du tailleur dm
pays. Comme celui-ci était très occupé, on
lui fit dire de venir et pour le décider, on
lui promit qu'il y aurait un poulet à manger.
Alléché le tailleur ne se fit> pas trop prier,
et vint s'installer à la maison. Le soir il y
eut un excellent souper, avec le poulet comme
rôti, et, quand vint la nuit, comme il n'y
avait qu'un lit, ils couchèrent tous les trois
ensemble, la femme au fond du lit, contre le
mur, la tailleur au milieu et le mari du côté
*) Baiser signifie à la fois foutre et
tromper. On dit à Paris: „il est baisé" dans
le sens de: «il est mis dedans."
FOLKLOBB DB LA FBANOB. 387
de la chambre. Naturellement, au milieu de
la nuit, le tailleur monte sur la femme et se
remue comme un beau diable: «Qne fais-tu,
tailleur, que fais-tu?" dit le mari. „Ah! c'est
ce poulet que vous m'avez fait manger hier
soir, il n'avait pas rendu l'âme et il ne fait
que danser dans mon ventre !"
Un paysan avait perdu sa truie. U la cher-
chait depuis deux jours et il était monté sur
un grand arbre pour voir s'il l'apercevrait au
loin. Au bout de quelque temps il avise au
pied de cet arbre un garçon et une fille qui
faisaient l'amour. Il les interpelle: «J'ai
perdn ma truie, ne l'auriez-vous pas vue?"
«Non, nous ne l'avons pas vue." „Ahl c'est
par mauvaise volonté que vous ne voulez
pas me dire où elle est; il n'est pas possible
que vous ne l'aviez pas vue; l'un de vous
deux regardait le ciel, et l'autre la terre!"
[C'est une variante d'un conte de La Fon-
taine, bien connu.]
Un propriétaire dit un jour à son fermier:
«Faisons un pari; celui de nous deux qui
Kqvtix. V. 22
888 POLKLOBB DB LA FBANCB.
pourra le mieux répondre à cette question:
«qu'est-ce qu'il y a de plus vert et de plus
dur?" recevra de l'autre cinq cents francs.
D'ailleurs, si tu réponds mal, je ne te garderai
pas chez moi.4* On choisit un juge qui de-
vait décider de la valeur des réponses.
Rentré chez lui, le fermier avait un air ai
triste que sa fille insista pour en savoir le
motif. U raconta tout: «Ne l'inquiète pas,
papa, nous gagnerons; c'est moi qui porterai
la réponse." Arrivés devant le juge, celui-ci
demanda au propriétaire: «Qu'est-ce qu'il y
a de plus vert?** «C'est le lierre" fut la ré-
ponse. «Et qu'est-ce qu'il y a de pins dur?**
«Le fer." Ce fut au tour de la fille, portant
la parole au nom de son.père: «Ce qu'il y a
de plus vert," dit-elle, «c'est un printemps bien
feuille, et ce qu'il y a de plus dur, c'est la
pine de papa; voilà cinquante ans que ma
mère s'en sert et elle est toujours bonne
pour le service n'étant ni ébréchée ni endom-
magée !" Le juge lui dit qu'elle avait gagné
le pari.
On envoie une jeune fille naïve à la pêche
en lui disant de rapporter quelque chose, ne
fût-ce qu'une écrevisse. Elle rencontre un
FOLKLOBB DB LA FRANCE. 839
jeune homme à qui elle demande où se trouve
la rivière où elle doit aller pêcher. «C'est
par là, maïs vous savez, cette rivière est
fréquentée par un méchant animal qui cherche
à sauter aux yeux des personnes. Il s'an-
nonce ordinairement par ce cri: „Kss! kss!"
Si vous l'entendez, étendez-vous par terre,
relevez votre cotillon sur votre tête et atten-
dez qu'il s'éloigne." C'est ce qui arriva. Le
jeune homme, qui avait pris les devants, fit
lui-même: „Kss! kss!" La fille se jeta par
terre et releva ses cotillons. Lui en profita
pour la foutre: «Pauvre bête," disait-elle,
«j'aime bien mieux que tu me piques là qu'aux
yeux!* Le jeune homme se retira, fit un
détour et revint offrir ses services à la fille
pour lui pêcher des écrevisses. Celle-ci lui
raconta comment elle avait échappé à la bête.
Le diable, qui était maigre comme un clou,
rencontra un jour un paysan gros et gras,
qui labourait: «Comment fais-tu pour être si
gras, en travaillant toujours? et moi, qui ne
fais jamais rien, je suis si maigre!" Le pay-
san lui dit en plaisantant: «C'est qne je suis
châtré. Veux-tu que je te châtre? tu de-
22*
840 FOLKLORE DB LA FRANGE.
Tiendras aussi gras que moi!14 „Je veux
bien." Notre homme fait approcher le diable
de sa charrue, met toutes ses affaires en un
seul paquet sur le contre et d'un coup de
hache, il lui coupe tout. Rentré chez lui, le
diable se mit à manger, à manger, mais inu-
tilement, il n'engraissait pas. Furieux, il alla
trouver le paysan: „Je crois que tu m'as
trompé; demain, quand tu iras à la charrue,
je veux voir, par moi même, si réellement tu
es châtré ; si tu ne l'es pas, tu seras sévère-
ment puni." Le mari, bien embarrassé, con-
sulte sa femme: „Laisse-moi faire," dit-elle,
«j'irai à ta place." Le lendemain, habillée en
homme, elle va à la charrue. Le diable
arrive, la fait déshabiller et examine : „C'est
bien vrai, que tu es châtré, et ça a dû te
faire encore pins de mal qu'à moi, car à moi on
m'a conpé les parties et, à toi, on les a
arrachées !"
Un métayer partit un jour en voyage,
ayant oublié de foutre sa femme le matin.
Celle ci en était toute contristée quand passa
le propriétaire qui lui demanda le sujet de
son chagrin. Elle le lui dit. Le propriétaire
proposa de réparer lui-même L'omission, ce
FOLKLOBE DE LA FRANCE. 341
qui fat accepté avec reconnaissance. Quand
le mari revint à la maison, sa femme lui dit:
„Tu es parti ce matin sans me caresser,
heureusement que Monsieur a pris la peine
de le faire lui même." Le métayer se pro-
mit de rendre la pareille à son maître. Un
jour que ce dernier était en voyage, il alla
au château, emportant deux anguilles, dont
Гине dans un panier et l'autre cachée dans
la ceinture de son pantalon. Il demanda à
voir Madame pour lui offrir une anguille.
Madame s'extasia sur la grandeur et la
beauté du poisson! „Métayer,tf dit-elle, „où
l'as-tu prise?" — „Dans le trou de ma
femme." — „Ah! bien! Monsieur pêche tous
les jours dans le mien et il ne prend jamais
rien." — „C'est qu'il ne s'y connaît pas, vou-
lez-vous que je pêche dans votre trou? j'y
trouverai certainement quelque chose." La
dame fut curieuse d'63sayer. Après l'avoir
bien foutue, notre pêcheur sortit subreptice-
ment de sa ceinture, la deuxième anguille:
«Voilà ce que j'ai péché!" „Ah! tu es bien
plus habile que mon mari; quand jaurai be-
som de poisson, je te ferai venir."
848 FOLKLORE1 DB LA FBAHOR.
Un jour une dame dit à un jeune homme:
«Je vous parie que vous ne pouvez coucher
une nuit entre moi et ma servante sans
chercher à nous monter dessus." Le pari est
accepté. Notre homme attache son membre
contre sa cuisse avec une corde et se met
au lit entre elles deux. Au bout de quel-
ques heures la dame voyant qu'il ne se re-
muait pas, dit à sa servante: «Mets-lui la
main entre les cuisses, pour voir ce qu'il y a."
La servante obéissante lui met la main au
bas ventre: «Madame, il est bien en appétit,
il bande bien, mais son membre est attaché
avec une corde." „Eh! bien! va chercher un
couteau et coupe la corde." Ce qui fut fait
Le garçon monta sur l'une et l'autre alter-
nativement toute la nuit Le matin, la dame
lui dit: „Tu as perdu." „Non, madame, èt
votre mari eu jugera lui même." Quand le
mari fut revenn, le jeune homme lui dit:
„J'ai fait le pari avec votre femme que je
mettrais mon âne attaché entre deux champs
de blé et qu'il ne toucherait pas au blé. La
servante est venne qui a coupé la corde,
l'âne a mangé le blé. N'ai-je pas gagné mon
pari?" „Oui, vous avez gagné et ma femme
n'a qu'à payer."
FOLKLORE DB LA FRANCE. 348
Ua curé est dénoncé à son évêque comme
tenant mal sa paroisse. L'évêque s'y rend
incognito, descend à une auberge, fait un
repas plantureux, s'enivre et couche avec la
servante. En se couchant il s'écrie: „Ah! je
suis plein, je suis soul et j'ai encore de la
chance, pour un évêque venu de si loin, de
toucher le troisième ciel dans l'endroit où se
font les enfants." Or, notre curé, prévenu
secrètement de l'arrivée de l'évêque, s'était
introduit dans l'auberge et s'était caché sous
le lit, pour savoir ce qu'on dirait de lui. ü
avait tout entendu. Le lendemain, qui était
un dimanche, l'évêqne dit au curé: „Tu vas
prêcher et selon que ton sermon sera bien
ou mal fait, tu resteras ou tu t'en iras." Le
curé monte en chaire et dit: «Mes frères,
écoutes-moi bien; le voilà celui qui a dit:
„Je suis plein, je suis soul et j'ai encore de
la chance, pour un évêque venu de si loin,
de toucher le troisième ciel dans l'endroit où
se font les enfante!" L'évêqne ne le laissa
pas continuer: «C'est bien prêché, tu es très
savant et même un peu sorcier, je te promets
que tu resteras dans ta paroisse le reste de
ta vie."
844 FOLKLOBB DB LA FRANCS.
Un bon carme, le frère Raidimet convoitait
une jolie fille des champs, un peu naïve. Il
résolut de la posséder. Il chercha, prés de
l'endroit où elle gardait ses bêtes, une place
bien exposée au soleil, s'y étendit par terre,
releva son froc sur la tête exposant son corps
tout nu et faisant semblant de dormir. La
fillette arriva quelques instants après et passa
auprès de lui. Quelques minutes après, sûr
d'avoir été vu, il se releva, se remit en
marche et, comme par hasard, se trouva près
d'elle et entama la conversation. La fille ne
put s'empêcher .de lui demander ce qu'il fai-
sait, quelques minutes auparavant, dans une
aussi singulière position. «Comment! vous
m'avez vu! mais c'est un secret d'église! eh!
bien! puisque vous m'avez surpris, je vais
tout vous dire, à condition que vous n'en
parlerez à personne. Voici ce que c'est.
J'étais en train de pomper la chaleur de
l'été pour l'hiver. Pour bien réussir, U faut
avoir la tête couverte et se garder de crier
on de remuer, ce qui pourrait rendre très
malade." Et voilà mon carme parti. H fait
une centaine de pas, fait un détour et revient,
se doutant bien que la fille voudrait, elle
aussi, pomper de la chaleur. Et en effet il
la trouva couchée et nue; aussitôt il lui
FOLKLOBE DE LA FRANCE. 346
plante Maître Jean Jendi (le vit) dans le
con et se met à gigotter si bien qne la fille,
qui ne veut pas remuer de peur de perdre
le bénéfice de l'opération, s'attache fortement
à la bruyère. Quand ce fut fini, elle vit
qu'elle avait été trompée par le moine, mais
elle ne lui en voulut pas. Dès lors elle ne
songea plus à pomper la chaleur pour l'hiver.
Baidimet suffisait.
Un jour, un paysan envoya son fils, qui
était un peu niais, au marché, pour vendre
une vache. Comme il passait devant une
abbaye de femmes, une religieuse vint le prier
d'entrer pour faire voir sa bête que Madame
l'abbesse désirait acheter: «Ma vache n'est
pas à vendre, elle est à échanger, ; comme
échange, que madame l'abbesse me montre
ses mollets et la vache est à elle." L'abbesse
montra ses mollets et eut la vache. Le gar-
çon s'en retourne chez lui et son père lui
demande où est l'argent: «L'homme qui m'a
acheté la vache n'avait pas d'argent, il
payera plus tard." «Mais nous avons besoin
d'argent tout de suite, va vendre cette autre
vache." Le voilà parti de nouveau. Arrivé
devant l'abbaye, il est encore invité à vendre
846 FOLKLORE DE LA FRANCE.
sa vache, que l'abbesse trouve encore plue
belle qne la première: «ma vache n'est pas
à vendre mais à échanger, qne madame
l'abbesse me montre ses cuisses et la vache
est à elle." C'est ce qui fut fait. Voilà notre
garçon revenu encore une fois sans argent;
il dit qu'il avait fait crédit à l'acheteur.
«Imbé cille," dit le père, «mais nous avons be-
soin d'argent tout de suite; nous avons en-
core une vache, que nous allons vendre, mais
cette fois j'irai avec toi." Arrivés devant
l'abbaye, on leur demande à acheter la vache
pour l'abbesse: «Dites à l'abbesse, que ma
vache n'est pas à vendre mais à échanger,"
dit le garçon; „en échange je demande à la
foutre. La religieuse bien interloquée ne
fait la commission qu'en tremblant. L'abbesse
se dit que la vache vaut bien cela et que
d'ailleurs elle se confessera aussitôt; bref,
elle accepte et le jeune homme s'enferme
avec elle dans une chambre; mais il ne luit
met dans le trou que le bout de son membre;
quant à elle, qui est en appétit, et cela se
comprend, après un si long jeune, supplie:
«Forcez un pen." «Ça, c'est autre chose,
alors il faut payer; donnez-moi cinq cent
francs." «Voue les aurez, mais je vous en
conjure, forcez un peu!" Il força un tout
FOLKLOBB DB LA FRANCE. 847
petit pen, maie insuffisamment: „Forcez encore
et je vous donne mille francs!" Le père
qui regarde par le trou de la serrure: „Eh!
qu'elle te donne cinq mille francs et fous
la à fond!" — Le prix des vaches était
bien retrouvé!
2. Chansons.
Las fillas dé Marsalet
En lavan la budjado,
Laïssan lou tioul druber,
L'aïgo Га y éï rentrado,
Enguèro lo y éï, y
Si l'oun pas tirado.
Trad. — Les filles de petit Martial, en
lavant la lessive, laissant le cul ouvert, l'eau
y est entrée; encore y est elle, si elles ne
l'ont pas tirée.
Antre chansonnette sur un air de bourrée.
Toun birou n'éï trop court,
Pauré Pierre,
Toun birou n'éï trop court,
Per moun tioul,
348 FOLKLORE DE LA FRANGE.
Б fait lou alounza,
Paouré Pierre,
Б fait lou alounza
Toun affat.
Trad. — Ton vit est trop court, pauvre
Pierre, ton vit est trop court pour mon cul;
et fais-la allonger, pauvre Pierre, ton affaire.
3. Facétie.
Souhait facétieux*). — On dit en plaisan-
tant à une fille: Rlou boun Dion vous
lou frodzio! = le bon Dieu vous le gran-
disse!" Elle répond: „Maï à vous, drèch
qu'andzé que tokio lou méou! = Et à
vous, jusqu'à ce qu'il touche le mien!" Elle
pent varier sa réponse: „lou diable vous
lou coupé! = que le diable vous le coupe!"
Ou encore: „Maï à vous, drèch qu'andzé
potsio abailla loue cacaous! = Et à
vous, jusqu'au point qu'il puisse servir de
gaule pour abattre les noix!"
*) Par exemple à quelqu'un qui éternue.
FOLKLOBE DE LA FRANGE. 84&
EL Département de la Vienne.
1. Conte.
Dane sa paroisse un curé avait une fer-
mière pas trop déchirée qui avait deux jolies
filles qui avaient le bon âge pour en faire
d'autres, c'est-à-dire l'âge d'une vieille
vache*). D s'avisa d'un moyen pour les
posséder. A côté de son salon il y avait un
petit cabinet; il fit à la porte un trou assez
grand pour qu'on pût aisément y passer la
tête. Au dessus de ce trou il établit, de
l'autre côté de la porte, courant dans une
glissière, une trappe échancrée, qui prenait le
col de la personne et l'empêchait de se re-
tirer. De son salon il la faisait manœuvrer
facilement avec une ficelle. Ainsi organisé
il garnit le cabinet de curiosités, bouquets,
tableaux, etc. Un jour que l'aînée des filles
de la fermière vint pour lui faire un cadeau,
il lui proposa de lui faire voir son cabinet
merveilleux. Elle passe la tête par le trou,
pour voir et crac! la trappe tombe et la
voilà prise. Le curé n'a rien de plus pressé
*) De dix-huit à vingt ans.
860 FOLKLORE DB LA FRANCE.
que de lui fourrer une bonne quille dans le
«on. Ветепие chez elle et ne voulant pas
être seule à être ainsi bernée, elle engage sa
soeur à aller voir le cabinet merveilleux, sans
lui dire l'inconvénient qui pourra en résulter.
La sœur cadette subit le même sort que son
aînée. Mais, à son retour, elle raconte tout
à sa mère. Celle-ci se promet d'en tirer
vengeance. Un jour qu'elle allait vendre un
vean au marché, elle s'arrête au presbytère,
attache son vean dans la conr et demande
à parler à monsieur le curé! «Vous avez,
m'a-1-on dit, un cabinet bien curieux à voir,
voulez-vous me le montrer?" Le curé accepte
avec plaisir, car cette femme était assez bien
conservée. „II faut," lui dit-il, „passer la tête
par ce trou." — «Je ne comprends pas bien,
monsieur le curé, je suis si sotte ! montrez-moi
comment je dois m'y prendre." Le curé passe
la tête par le trou pour lui montrer et la femme
tire la ficelle et voilà l'oiseau pris. Elle le
déculotte puis va chercher son veau et lui pré-
sente une tétine où il n'y avait pas de lait. Le
veau s'acharne pour en avoir et les coups de tête
de pleuvoir ! An-bout d'une demi-heure la fer-
mière emmena son veau ; le curé pensa en mourir
et depuis il cessa de vouloir baiser ses parois-
siennes.
FOLKLOBB DB LA FBAKOB, Ш
2. Superstitions.
1. La libellule est appelée la belle demoi-
selle. On dit qu'elle est l'amante lesbienne
de la femme du diable.
(La libellule arrivée à l'état parfait, traîne
parfois, derrière elle, sa chrysalide devenue
vide et noircie; de là l'idée d'un accouplement
singulier. Dans un certain nombre de dia-
lectes elle est appelée: cheval du diable.)
2. Une jeune fille est sûre de se faire aimer
par le garçon qu'elle a choisi, si, ayant ses
menstrues, elle passe et repasse sur un pied
de myosotis, jusqu'à ce qu'une goutte de sang
soit tombée sur la plante*).
Ces deux traditions ont été recueillies à
Naintré.
X. Département dee Deux-Sövree.
La servante au vicaire,
Celle de mossieur le curé,
A s'enva traire sa vache
*) Naturellement elle fait de ce myosotis
un bouquet qu'elle offre au garçon.
862 FOLKLORE DE LH FRANGE.
Dans on pot à pisser.
Bon, bon, delirette,
Bon, bon, déliré. »
De sa queue de chemise
A fait un couloué*);
Elle a fait un fremage
Pre mossieur le curé.
Premier morceau qu'il coupe
Poils de con a trouvés.
A dit à sa serrante:
— Veux-tu m'y faire crever?
— Oh! non! oh! non! dit-elle,
C'est mon cou qu'a pelé.
— Il faut att'nir**) à Pâques
Nous 1' f rons raccomoder.
Nous lui f rons mettre une perruque
D'un bon poil frisé;
Il port'ra les moustaches
Comme un vrai grenadier.
Une variante de cette chanson se trouve
avec l'air noté dans un Manuscrit de la fin
•) Couloir, filtre.
**) Attendre.
FOLKLOBE DE LA FRANCE. 868
du 17 • siècle qui se trouve à Paris, à la Biblioth.
de l'Arsenal, No. 8287, feuillet 129. La voici:
C'est notre servante Barbe — Qui du matin
•s'est levée — Larire —
Elle alla traire ses vaches — Dans nn pot à
pisser — Larire —
Pion — flou — flon, larirette — Gay
gay, gay, larire.
Elle y a fait un fromage — Gros et gras
et bien salé. — Elle l'a porté à son maître —
qui est monsieur le curé.
Le premier morceau qu'il mange — Poil
du c.. il a tiré. Б appella sa servante : —
Me veux-tu empoisonner?
— Oh ! nenny da, mon bon maître, — c'est
que mon c .. a mué.
Mais voicy venir Paeques — Il le faut
ravitailler.
ZI. Département de la Vendée.
1. Proverbes.
La merde de chien est bonne pour celui
qui l'aime. (Des goûts et des couleurs il ne
Kqvtit. V. 23
864 FOLKLORE DE LA FRANGE.
faut pas disputer.) || S'asseoir à cul rouillé.
(S'asseoir cul nu par terre.) || «N'avoir pas
les mouches aux fesses. (N'être pas pressé.) ||
Mettre sa goule en cul de bourrique. (Faire
la moue.) Il Cela y fera comme de pisser dans
un sabot. (Cela ne servira à rien.) ||
Chier les cordes de Massegné. (Chier dur
et très longtemps. Massegné est un village
de la Vendée, dont le puits est très profond
et par conséquent exige de très longues
cordes.) Il Laisser monter Michaud sur Mi-
chelle. (Faire dettes sur dettes.)
Bester nielle, nielle,
Un doigt dans le cul,
L'antre dans l'oreille.
(Ne savoir que faire, que répondre; rester
dans l'embarras. Nous ne savons pas qnel
est le sens du mot «nielle".)
Cul vu
N'est pas perdu,
Mais cul manié
Est bien aventuré.
FOLKLORE DE LA FRANGE. 355
2. Contes.
Un enfant porte du beurre à son curé:
„Bonjonr, monsieur le curé, voilà du beurre
que vous envoie ma mère, il est monk*)
comme de la merde." Et le curé, rencontrant
le soir, la mère, ne peut naturellement pas
s'empêcher de lui parler de l'incivilité de
son petit garçon. La mère de s'écrier: «Ah!
ne m'en parlez pas, monsieur le curé, ce
garçon est sot comme la poche**) qui vous
bat le cul!"
Une jeune mariée se plaignait à son beau-
père de ce que son mari ne savait rien lui
faire. Le beau-père fit venir son fils et lui
dit: „Tu sais que tu as un petit bont qui
pisse et que ta femme a un petit trou qui
pisse. Ce soir, quand vous serez couchés,
j'irai, avec mon tambour à côté de votre lit.
Au premier coup de baguette, tu mettras ton
petit bout qui pisse contre son petit trou qui
pisse; au second coup tu l'entreras un peu,
au troisième encore plus." — Ainsi fut fait.
Le bruit du tambour agit-il comme excitant?
*) Frais.
**) La bourse, les testicules.
23*
856 FOLKLOBE DE LA FRANGE.
ou l'appétit lui vint-il en mangeant? toujour*
est-il qu'au troisième coup de baguette, le
fils s'écria: «Plus vite, mon père, plus vite!"
(La même histoire se raconte en Franche-
Comté.)
3. Faoétie.
Si quelqu'un demande: «L'as-tu vu?" on
lui répond facétieusement:
— L'ae-tu vu?
— Qui ça? Le trou de mon cul?
Il n'est pas fait comme les autres,
Il est tout rond,
N'a pas d'tapon*),
Il a une odeur de rose.
XXL Lyon.
1. Contée.
(Une boy au de (apprentie) est sur une
petite échelle. Son patron, qui est dessous,
*) Bouchon.
POLKLOBB DB LA FRANCK. 857
ne peut s'empêcher de lni mettre la main an
«ni. Elle croit qne c'est l'apprenti et lni dit :
«Retire donc ta main, grand gognan (grand
niais)." Mais bientôt s'apercevant qne c'est
son maître, elle dit : «Ah ! c'est vous, patron !...
faites donc!"
Une boyande (apprentie) est montée sur nn
escabeau. L'apprenti lui fourre le doigt dans
le con. «Finis donc, grand gognan (grand
niais)!.....eh! bien! te voilà bien avancé,
sens ton doigt maintenant!"
2. Facétie.
«Ce matin, mon cher ami, j'ai fait une
merde si claire qne tn aurais pu la humer
avec une paille." — „Et moi, j'en ai fait
nne si dure que tu n'aurais pu la casser avec
tes dents."
868 FOLKLORE DE LA FRANCE.
ХШ. Departemente de l'Ain et de la>
Côte d'or.
Dans ces deux départements et sans doute
ailleurs, les filles se procurent de la jouis-
sance en se frottant le clitoris avec la feuille
chaude et veloutée de la су m ba la ire
(Linaria cymbalaria. L.) — À Ruffey
(Côte d'or) cette herbe est appelée pin ton;
à Poncin (Ain) elle porte le nom de tim-
barde. — A Ruffey un bouquet de pinton,
mis extérieurement à la fenêtre d'une jeune
fille, pendant la nuit et en cachette, indique
symboliquement qu'elle est froide et aurait
besoin de se frotter le bouton avec cette
plante. — A Poncin, on dit d'une fille hy-
stérique, passionnée, qui est privée d'hommes :
«Elle n'a qu'à se servir de la timbarde!"
La cymbalaire a la singulière propriété
de faire exsuder le sang de la peau des
parties sexuelles aux filles qui s'en servent.
FOLKLORE BE LA FRANCE. 359
ХГ7. Département dn Jura.
1. Chansons.
I.
La jolie flamande.
(Air de marche.)
W*—r p -f=\ |
1--1--*—3 |
En re- ve-
il |
ë 1 é nant de
m * |
|
|
|
f—rp^ P r
Sain-te bill' en
pi—Pf-r-h- |
Flan-dre |
|
Diver-tis- H*—5—P-- |
80П8 ПОПв! |
-F — J'ai ren-con- |
--1--L—')/- tré
u- |
ne jo- Ii' fia- 1--S-2-Я--1--Г— |
mande. |
Al-lon-geons la |
|
|
|
jambe, Jean, Al-lon-geons la jambe.
860 FOLKLOBB DB LA FRANCE.
En revenant de Sainte-Lille en Flandre,
Divert і se one-no us!
J'ai rencontré une jolie flamande,
Allongeons la jambe, Jean,
Allongeons la jambe!
Je lui ai dit: „ Veux-tu être ma servante?*
Divertissons-none!
Ell' me répond: „ Autant vous qu'un autre."
Allongeons la jambe, Jean,
Allongeons la jambe!
Je l'ai montée dans ma plus haute chambre;
Diver tissons-nous!
Je l'ai foutne sur mon p'tit lit qui branle;
Allongeons la jambe, Jean,
Allongeons la jambe!
Je lui ai flanqué cinq à six coups de
lance;
Diver tissons-non s!
„Ah! qu'elle m'a dit: Cher amant, recom-
mence!*
Allongeons la jambe, Jean,
Allongeons la jambe!
FOLKLOBE DB LA FBANCB. 861
Je loi réponds: «N'y a plus d'huile dans la
lampe.*4
Diver tissons-non s!
Alors ell' me dit: „Nous r'commencerons di-
manche !
Allongeons la jambe, Jean,
Allongeons la jambe.
(Cf. Kçvnxàôia, III, page 94.)
II.
Le pauvre aveugle.
Unpauvr'a- veu-gle s'en allant mou-
rant, Hé- las! un pauvr' a- veu-gle,
I
disant aux brav's gens;
Fai-tee moi l'an- mô-ne, Fai-tesmoidu
862 FOLKLOBE DE LA FRANCE.
bien, A moi pauvr' a- veu-gle qui n'y
> A A
voit plus rieu.
Un pauvre aveugle
S'en allant mourant,
Hélas! Un pauvre aveugle
Disant aux braves gens:
„Faites-moi l'aumône,
Faites-moi du bien,
A moi, pauvre aveugle
Qui n'y voit plus rien."
— „Mon pauvre aveugle,
Voulez-vous du pain?*
— „Hélas! ma pauvre dame,
Mon sac est déjà plein.
Faites-moi l'aumône,** etc.
— „Mon pauvre aveugle,
Voulez-vous du vin?4*
— „Helas! ma pauvre dame,
Mon baril est toujours plein.
Faites-moi l'aumône,** etc.
FOLKLORE DE LA FRANGE. 36&
— „Mon pauvre aveugle,
Voulez-vous des œufs?"
— „Helas! ma pauvre dame,
J'en ai toujours deux.
Faites-moi l'aumône," etc.
— rMon pauvre aveugle,
Qne demandez-vous ?u
— „Helas ! ma pauvre dame,
De coucher avec vous!
Faites-moi l'aumône," etc.
— „Mon pauvre aveugle,
Vous ne pouvez rien!-
— „Helas! ma pauvre dame,
Vous le sentirez bien!
Faites-moi l'aumône," etc.
— „Mon pauvre aveugle,
Ne sentez-vous rien?"
— „Helas! ma pauvre dame,
Ça me fait du bien.
Faites-moi l'aumône
De ce petit bien,
A ce pauvre aveugle
Qui n'y voit plus rien."
864 FOLKLOBE DE LA FBAKOE.
III.
La femme bien malade.
ГУІ7-
Est - ce la têt' qui te fait
mal ? Plue bas, plus bas, plus
-І—Г» л
bas, mon a-mant, C'est pins bas qne j'en-
psi
du- re ; Plus bas, plus bas, plus
■Н4-1-2=Ш:
bas, mon a-mant, C'est plus bas que j'en-
:4=
z3z3_
du- re
tant!
— „Helas! grand dien! je suis malade!
Viens donc, viens donc, viens donc, mon
amant !
FOLKIiOBS DB LA FRANCK. 365
Ah! quelque part j'endure!
Où est l'endroit où je souffre tant!"
— „Est-ce la tête qui te fait mal?"
— «Plus bas, plus bas, plus bas, mon amant,
Ah! c'est plus bas que j'endure,
C'est plus bas que j'endure tant!"
— „Est-ce les pieds qui te font mal?"
— „Plus haut, pins hant, plus haut, mon amant,
Ah! c'est plus haut que j'endure,
C'est plus haut que j'endure tant!
— „Est-ce les tétons qui te font mal?"
— „Plus bas, plus bas, plus bas, mon amant,
Ah! c'est plus bas que j'endure,
C'est plus bas que j'endure tant!
— „Est-ce les cuisses qui te font mal?"
— „Plus haut, plus haut, pins haut, mon amant,
Ah ! c'est pins haut que j'endure,
C'est pins haut que j'endure tant!"
— „Est-ce le ventre qui te fait mal?**
— «Plus bas, plus bas, plus bas, mon amant,
Ah! c'est plus bas que j'endure,
C'est plus bas que j'endure tant!"
8вв FOLKLORE DE LA FRANGE.
— „Est-ce le con qui te fait mal?"
— «C'est là, c'est là, c'est là, mon amant,
Ah! c'est là, c'est là que j'endure,
C'est là, c'est là que j'endure tant!44
NB. Les paroles de la femme doivent être
récitées d'une voix entrecoupée.
IV.
Les gants.
И—
En pas-sant la ri- vie- re,
•h-
J'ai per-du mes gents, ma mè- re, En
pas-sant la ri- vie- re, J'ai per-du mes
tes
gants, ma-man.
FOLKLOBB DE LA FBANOE. 367
-ty'—*--;----h J1
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1-J—1—-U— V-- Et
un' de mes jarr'
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tières — |
f ïï ç—u >»—4—p J j * * Et mon panier
blanc, Et un' de |
mes jarr' і- |
|
\--- |
tières Et mon pa-nier blanc.
En passant la rivière
J'ai perdu mes gants,
Ma mère,
En passant la rivière
J'ai perdn mes gants,
Maman,
Et une de mes jarretières
Et mon panier blanc.
Il y a mon ami Pierre
Qui a du sentiment,
Ma mère,
Il y a mon ami Pierre
Qui a du sentiment,
Maman;
868 FOLKLORE DE LA FRANCE.
Se jette à la rivière і
Rattrape mes gants. \
Il voulait me les rendre
Pour une somme d'argent,
Ma mère;
Il voulait me les rendre
Pour une somme d'argent,
Maman.
Je n'osais pas lui prendre
Sans ton consentement.
Il a dans sa culotte
Un grand fusil blanc,
Ma mère,
Il a dans sa culotte
Un grand fusil blanc,
Maman.
Il voulait me le vendre )
Poure mes beaux gants. \
Je n'voulais pas le prendre
Sans ton consentement,
Ma mère,
Je n'voulais pas le prendre
Sans ton consentement,
Maman.
FOLKLOBE DE LA FRANCE. 369
Il me Г fourre entre les jambes,
J'en grinçais des dents.
Ça m* allait jusqu'au ventre;
J'ai z'eu mes beaux gants,
Ma mère,
Ça m'allait jusqu'au ventre,
J'ai z'eu mes beau gants,
Maman.
Les garçons sont aimables )
Comme l'or et l'argent. (
2. Contes.
Un garçon meunier vient de loin à la ville
pour livrer une voiture de farine. Malheu-
reusement il arrive un dimanche et le bou-
langer refuse de recevoir livraison. „Tu dé-
chargeras, demain lundi, à neuf heures, pas
avant/ dit-il au garçon meunier; „en attendant,
promène-toi, va voir la ville.44 Notre jeone
homme était bien contrarié, parce que cela
lui faisait perdre vingt-quatre heures. Il va
de ci, de là, pour tuer le temps; à la fin il
rencontre une fille galante qui l'emmène chez
Kqvtit. V. 24
870 FOLKLOBE DE LA FBANCE.
elle; il se fait masturber, ne voulant pas faire
autre chose, de peur de la cas tapiane*).
Mais comme il était toujours préoccupé le sa
livraison du lendemain, il n'en finissait pas.
„Ahl ça," lui dit la fille, „quand est-ce donc
qne tu déchargeras ?" «Demain matin à neuf
heures,w dit l'autre qui ne pensait qu'à ses
sacs de farine. „Fous moi le camp, tout de
suite, cochon, crois-tu que je n'ai que cela
à faire?"
(Une histoire semblable se raconte à
Marseille.)
Un soir, trois sœurs, trois jennes pucelles,
regardent successivement, par le trou de la
serrure, dans la chambre de Baptiste, le jeune
domestique, qui est tout nu et qui „s'amuse".
Le lendemain elles se rendent compte l'une
à l'autre de ce qu'elles ont vu. rC'est de la
viande," dit l'une. „Non," dit l'autre, „c'est un
os.* „Et moi," dit la dernière, Je vous dis que
c'est de la moelle." „Eh! bien!" dit la pre-
mière, „il faut savoir qui a raison." — On fait
venir Baptiste, qui après avoir promis le
secret, sort son instrument de sa culotte.
') La syphilis. C'est un mot d'argot.
FOLKLOBE DE LA FRANCE. 371
„Je savais bien qne c'était de la viande44 dit
la première en maniant l'objet et le faisant
voir à ses deux senrs ; mais elle le mania si
bien, qne la deuxième put dire : „Tu vois bien
que c'est un os." Et les trois sœurs de manier et
de remanier le bijou. A la fin : «C'est de la mo-
elle! c'est de la moelle! ah! le cochon il m'en
a barbouillé la figure!" s'écria la troisième.
Une paysanne va trouver le curé et lui de-
mande conseil, lui disant qu'elle veut se
placer comme servante: „Je vous conseille,44
lui dit le curé, „d'aller à la ville, plutôt que
de rester à la campagne, vous gagnerez plus;
à la ville, il vous faut entrer dans une grande
maison, votre bénéfice sera plus assuré; là
où vous serez, dites toujours oui, quelqne
chose que l'on vous demande, sans jamais
répliquer à vos maîtres. Suivez mes avis,
vous vous en trouverez bien.44 Elle se met
en route ; arrivée à Lyon, elle parcourt toute
la ville. A la fin, elle s'arrête devant un
grand bâtiment, en disant: „ah! voilà mon
affaire, monsieur le curé m'a recommandé
d'entrer dans une grande maison, celle-là
est bien grande.44 C'était une caserne. Elle
24*
872
FOLKLORE DE LA FRANGE.
s'adresse au factionnaire: „N'a-t-on pas be-
soin d'une servante ici?" „Oui. justement/
dit le soldat qui voit qu'il a affaire à une
campagnarde ignorante. On va chercher la
cantinière qui la prend à son service. Comme
elle était jolie, les officiers lui firent la cour
et en obtinrent tout ce qu'ils voulurent : „On
ne devait jamais rien refuser à ses maîtres!"
Les soldats y passèrent tous, si bien, qu'au
bout de neuf mois, enceinte et exténuée de
fatigue, on la renvoya dans son pays. Quel-
que temps après elle rencontre le curé:
^Comment, vous voilà déjà revenue!44 „Oh!
oui, monsieur le curé, il y avait trop de tra-
vail, il aurait fallu un cul de fer pour y
résister!*
A celui qui dit: „Merde!a on répond: „Ce
n'est pas des os, c'est du sucre, mange-le."
3. Facétie.
FOLKLOBB OB LA FBANCE. 373
4. Formulette.
Pour un sou — on a une fille ;
Pour deux sous — on la tortillle*);
Pour trois sous — on lève sa chemise;
Pour quatre sous — on l'enfile.
XV. Département du Doubs.
1. Contes.
Le Petit Poncet et un de ses camarades,
se promenant dans la forêt, sont surpris par
l'orage et se mettent à la recherche d'un
abri. Ils finissent par trouver une femme
étendue sous un chêne, les jupes relevées et
les jambes écartées. „ Voilà," dit le Poucet,
Justement deux trous dans lesquels nous
allons pouvoir nous fourrer. Quant à moi,
je prends le premier étage." — „Et moi je
prends le rez-de-chaussée," dit son camarade.
Survient un homme qui fout la femme. Quand
r) On la manie.
874 FOLKLORE DE LA FRANCE.
l'orage eat cessé et qu'ils eurent quitté leur
retraite, le Petit Poucet dit à son ami: „Je
n'étais pas bien là dedans, il est venu un
grand saligot qui m'a craché au visage!"
„Et moi,tt dit l'autre, Je n'étais gnères mieux,
il est venu quelqu'un qui m'a battu à coups
de poing, tellement que j'en ai le nez en sang!"
Un forgeron était à son enclume, tandis
qu'à l'étage supérieur sa femme était en
train, croyait-il, de cnire des œufs, mais en
réalité, de coûter avec un ouvrier. A un
certain moment il tomba du plafond mal
joint, juste sur l'enclume, une glaire blan-
châtre. Le forgeron, après l'avoir goûtée,
cria à sa femme : «Cochonne, tu laisses tomber
le blanc de tes œufs, c'est ce que j'aime
le mieux!"
Un artisan avait une femme si laide qu'il
ne pouvait la foutre qu'en la forçant à se
couvrir la tête avec le devant de sa chemise.
U s'y prenait d'avance et lui disait: „Tete
dans le sac!" Elle savait ce que cela vou-
' lait dire. Un jour l'ouvrier de l'artisan lui
cria: „Tete dans le sac!" Il profita de la
FOLKLOBE DE LA FBANGBi 376
bonne aubaine et se retira discrètement. Or
aussitôt après l'artisan eut, lui aussi, la fan-
taisie de crier: „Tete dans le sac !" Sa femme
n'en revenait pas: „Quoi !" dit-elle, «deux fois
de suite! sans désemparer!"
Une association de vieilles s'était formée
dans nn village pour branler (masturber) les
vieillards à deux sous de l'heure. Elles
gagnaient facilement leur argent, parce que
les vieux, bien vite épuisés, payaient sans
exiger que l'heure fût complètement para-
chevée. Un d'eux cependant voulut un jour
en avoir pour son argent; il s'attacha entre
les jambes un beau cou d'oie et se fit branler
par une vieille. Naturellement rien ne venait
et ça n'en finissait pas. Au bout d'une heure
il desserra les jambes et mettant la fausse
pine dans la main de la vieille, il dit: „An
fait, emporte-la, tu la finiras chez toi!"
Une villageoise, novice en l'art d'amour,
est en train de coûter avec un garçon. Elle
sent entre ses jambes quelque chose qui n'est
pas entré dans le trou, elle täte et empoigne
876 FOLKLOBE DB LA FRANCE.
à pleines mains les deux comités. „ Qu'est-ce
que cela?" dit-elle. «C'est un bouquet pour
toi.** — „Ah! un bouquet n'est pas fait pour
une pauvre fille comme moi! mets-y tout!"
Un jour les paysans d'un village, furieux
de ce que leur curé cherchait toujours à
baiser leurs femmes, se vengèrent de la façon
suivante : ils le saisirent à l'improviste, l'atta-
chèrent tout nu à un arbre, le faisant tenir
à genoux et lui placèrent, entre les jambes,
un veau nouveau-né. On s'imagine les vains
efforts de l'animal pour tetter, et les souf-
frances du patient. Cela dura toute une nuit.
„Pour que les écrevisses soient bien cuites
il faut qu'elles soient rouges comme ce vit,1*
dit le curé à sa servante. — „Eh! bien,
pour que les pommes de terres en robe de
chambre soient bien cuites, il faut qu'elles
soient topé es (fendues, éclatées) comme ce
conu répondit-elle, en le montrant
FOLKLORE DE LA FRANGE. 377
Un gamin est chargé de donner an lave-
ment à sa mère. ,,Faut-il mettre la seringue
dans le rond ou dans le long?' demande-t-il. —
„Dans le rond.4' — „A la bonne heure! parce
que si cela avait été dans le long, j'aurais
versé à même avec la casserolle.44
Un nouveau marié veut savoir si sa femme
est pucelle. Le soir de ses noces, il met
dans le lit un sac plein de merde, et après
avoir foutu sa femme pour la première fois,
il appuyé sur le sac qui crève et répand une
odeur insupportable. La mariée dit: „Ah!
qu'est-ce qui sent si mauvais?44 „Ça, c'est
l'odeur de mon pucelage!44 „Eh! bien, heu-
reusement que je n'avais plus le mien, nous
n'aurions pas pu y tenir!44
Un curé se promenant sans son jardin
aperçoit, au milieu du chemin, un étron. In-
digné il interpelle le jardinier: «C'est toi,14 lui
dit-il, „qui as fait cette saleté.44 — «Non,
monsieur le curé, c'est votre servante et la
preuve, c'est qu'il n'y a pas de papier à côté
et je sais qu'elle ne s'en sert jamais.44 —
878
FOLKLORE DB LA FRANOB.
„Ah! je m'explique alors pourquoi j'ai tou-
jours les couilles pleines de merde!41
Un garçon et une fille font l'amour sur la
litière des vaches.
— La fille : ton vit n'est pas dedans.
— Le garçon : qu'il y soit ou qu'il n'y soit
pas, en tout cas il est au chaud*).
(Il avait mis son vit dans une bouse de
vache toute fraîche.)
Un rétameur offre à une femme de lui
vendre un chaudron. „J'en ai bien besoin/
dit-elle, «mais je n'ai pas d'argent/ „Eh!
bien, comme vous êtes jolie, vous aurez le
chaudron si vous vous laissez baiser/
A chaque coup la femme soupirait. „Qu'avez-
vous à soupirer/ lui demande le rétameur.
„Je soupire, parce qu'à chaque fois je perds
un peu de mon âme/ — „Et moi, est-ce que,
à chaque fois, je ne perds pas un peu de
mon chaudron?"
*) Cf. la locution: mettre le petit au
c h a u d = foutre, dans le langage des troupiers
selon RIQATJD, Dictionn. du jargon, 1878.
FOLKLOBE DB LA FRANCE. 379
Un mari surprend sa femme faisant l'amour
avec son amant. Il flanque un grand coup
de trique à celui-ci qui sursaute violemment.
La femme, qui n'a pas vu venir son mari,
dit: „Ahl voilà un bon coup!" „Oui, un bon
coup, reprend l'amant, j'en ai les reins brisée!11
Un vieux qui venait de se marier, voulut
voir s'il était encore bon pour le service
d'amour. La nuit de ses noces il résolut de
compter les coups. U marqua sur le bois du
lit, avec de la craie, d'abord „ltt et le second
ayant manqué, il marqua „0U ce qui faisait „10а.
Le lendemain matin, ayant perdu le souvenir
exact de ce qui s'était passé, il se réjouit
de ce qu'il pouvait encore tirer 10 coups!
Un garçon à minuit, demande à embrasser
sa belle; dans l'obscurité elle lui donne à
baiser son cul. „Ah! quelle bonne ouvrière,"
raconte-t-il, en revenant chez lui. r A minuit
je l'ai trouvée travaillant, elle avait encore
de la niasse à la bouche. Elle a bien l'ha-
leine forte, mais cela ne fait rien.u
380 FOLKLORE DE LA FRANGE.
Une petite fille demanda nn і our à une
religieuse pourquoi les pommes de sa poi-
trine étaient si blanches. „C'est,44 répondit-
elle, «parce qu'elles sont toujours cachées et
ne voient jamais le jour.44 — «Ah! bien! mon
père en a deux, entre les jambes, qui ne voient
jamais le jour, et elles sont noires comme du
charbon!44
A l'origine, ni les hommes ni les femmes
n'avaient de poils. Un jour Dieu leur en
envoya un sac plein. Les hommes, abusant
de leur force, l'ouvrirent et se servirent les
premiers, à l'exclusion des femmes. Celles-ci,
pins rusées, décousirent le fond du sac et
dirent: «Puisque nous ne pouvons avoir de
poils à la tête (du sac), nous en aurons au
cul (du sac). (Il y a ici un jeu de mots.)
Un homme devait décharger une voiture
de pommes de terre à quatre heures de l'après
midi. A six heures, sa femme ne le voyant
pas revenir, se met à sa recherche et le trouve
dans une auberge ; il avait abandonné la voi-
ture à décharger pour aller boire. „Tu de-
FOLKLOBE DE LA FBANOE. 381
vais," lai dit-elle, «décharger à quatre heures,
il est six heures et tu ne te branles pas*)!"
On demandait à une femme, en train de
coûter, pourquoi son visage restait impassible
et ne souriait pas: „Ce n'est pas à la tête
que je jouis, c'est au cul," répondit-elle.
Devant la justice, une fille accuse un gar-
çon de l'avoir violée tout debout. Le juge
lui demande: «Comment avez-vous pu faire,
vous, vous êtes toute petite, et, celui que
vous accusez, est de haute taille?" — „Ah!
monsieur le juge, c'est que je m'étais hissée
sur ses sabots!"
«Les genoux de la femme sont froids et
ceux de l'homme chaud, pourquoi?" — «Cela
vient de ce que la première fois qu'Adam a
foutu sa femme, il l'a fontne en levrette,
accroupie dans la neige."
■) Se branler a en même temps le sens de
«se masturber" et celui de «se mettre
en mouvement".
882 FOLKLORE DE LA FRANCE.
Une fille demande à son père qu'est-ce
cela qui lui pend entre les jambes ? «C'est
un van,44 dit-il. — „Oh! bien! alors, notre
valet m'en a donné une bonne vannée, l'autre
jour, dans la crèche de nos bêtes!44
2. Devinettes.
Madame Noire monte en chaire; madame
Lerouge lui souffle au cul. — La marmite
et le feu.
— Quelles sont les deux choses contraires?
— Le clou et le vit. Tandis que le clou
entre par la pointe, le vit entre par la tête.
Lequel vaut mieux : être auprès d'un homme
uni chie ou auprès d'un tailleur de pierres? —
Il vaut mieux être auprès d'un homme qui
chie car on ne risque pas d'être atteint par
des éclats comme auprès d'un tailleur de
pierres.
Qu'est-ce que c'est qu'un pet? — C'est un
vent pourri qui annonce l'arrivée d'une
merde.
FOLKLOBE DE LA FBAN0B. 888
Je sais un nid de branle-couette (hoche-
queue, bergeronnette), la mère y couve con-
stamment deux œuf s. Qu'est-ce que c'est? —
Le vit et les couilles. Il
3. Proverbes.
Tant qu'un homme peut soulever un sac
de son, il peut coûter.
Quand je chie, je voudrais avoir le nez
dans le trou de mon cul. (Ce proverbe
signifie que l'odeur de la merde, qui em-
poisonne les voisins, plaît à celui qui la fait.
Suum cuique bene olet.)
On dit à celui qui fait inutilement la cour
À une fille: „Le vent de tes couilles n'en-
rhumera pas son con" ou encore „tu feras
comme le meunier, tu déchargeras à la porte.14
Quand on voit une belle merde ferme et
noire, on dit que c'est d'un riche; une merde
molle et jaune est censée venir d'un pauvre.
On y voit clair comme à travers un ôtron.
(Se dit d'un endroit obscur.)
884 FOLKLORE DE LÀ FRANCE.
On dit d'une femme laide: «Elle vous fait
plutôt soulever le cœur que la queue."
La viande qui pend
Fait plaisir à celle qui fend*).
On dit que les idiots ont habituellement
un vit énorme**); les filles les recherchent,
pour s'en amuser, sachant que s'ils le racon-
tent, on ne les croira pas.
4. Facéties.
Quand une petite fille demande une bague,
sa mère lui répond: „Fais comme moi, fourre
ton doigt dans le cul du chat tu en auras
une." On dit facétieusement à une fille fière
d'avoir une belle bague: «Tiens, tu as mis
ton doigt dans le cul du chat!" || Au naïf
qui demande à voir le diable, un camarade
*) Qui est fendue.
**) Béroalde de Verville, auteur du 16« siècle,
daneLe Moyen de parvenir, Edit. Jacob,
1873, p. 2*21, dit: «les fols en ont de belles
venues."
FOLKLORE DE LA FRANGE. 386
dit : «Couche-toi par terre et ferme les yeux.4*
Si le nigaud le fait, son compagnon lui pisse
sur la figure et le tour est joué. ||
Sais-tu comment faire pour boucher trois
trous avec une seule cheville? — Non. —
Eh! bien! tu n'as qu'à mettre ton nez dans
le trou de mon cul!
A celui qui dit: merde!
a.
— Merde!
— Mange tout, que rien n' se perde.
b.
— Merde!
— Mange, crève-de-faim,
Tu n'as rien mangé ce matin.
A quelqu'un, homme ou enfant, qui pisse,
tourné du côté où il y a du monde pouvant
le voir, on dit: „Cache cela, il y a assez
longtemps que le chien le traîne, le chat
pourrait bien le prendre."
Lorsque les bergers sont ensemble, si l'un
d'eux vient à péter et qu'il oublie de dire:
Kçvnx. 7. 26
S86 FOLKLORE DE LA FRANCE.
„1699й, see camarades loi tombent dessus
pour lui tirer sans pitié les oreilles et les
cheveux, tout en criant une formnlette patoise
dont voici la traduction:
A la tchèrimande
Le roi nous y mande
Celui qui n'y viendra pas
Sera bien tchèrimande.
Etre tchèrimande, c'est avoir les oreilles
et les cheveux tirés. (Voyez: Roussey, Glos-
saire de Boum ois, 1894, p. 876.)
«Va jeter des cendres au cul de ta
mère!" Ces paroles s'adressent à un enfant
que Гоп envoie au diable, tout en riant de ce
qu'il ne comprend pas. Quand on châtre les
petits agneaux ou les chats, on arrête le
sang avec de la cendre. Au moment de la
menstruation, la cendre serait aussi utile à
la femme, d'où l'expression : „Va jeter..etc.
(Idem, p. 284).
FOLKLOBB DB LA FRANCE. 387
XVI. Département des Vosges.
1. Contée.
Ou demande successivement à trois filles:
„De vos deux bouches quelle est la plus
vieille?" La première dit: «C'est celle d'en
haut parce qu'elle a des dents et celle d'en
bas n'en a pas encore.44 La deuxième dit:
«C'est celle d'en bas parce qu'elle a de la
barbe et celle d'en haut n'en a pas encore.14
La troisième dit: «C'est celle d'en haut, car
celle d'en bas tettait encore cette nuit."
Une jeune femme est courtisée à la fois
par un général, un évêque et un soldat. «Je
coucherai," dit-elle un jour, «avec celui qui
improvisera les plus jolis vers. Commencez
général.4*
Ombre de mon armée,
Fumée de mes canons,
Cliquetis de mon épée.
Tels furent les vers du général. L'évêque
récita à son tour:
25*
888 FOLKLOBE DE LA FBAKOE.
Ombre de mes fidèles,
Famée de mes encens,
Cliquetis de mon ostensoir.
Puis le soldat:
Ombre de vos tétons,
Fumée de votre con,
Cliquetis de mes ronstons*).
Ce fut le soldat qui gagna les faveurs de
la belle.
Un jour la servante dn curé rapporte des
écrevissee à son maître en lui disant; «Voici
des écrevissee, mais je ne sais comment les
faire cuire.tt „Eh! bien! mets les cuire dans
l'eau bouillante jusqu'à ce qu'elles soient aussi
rouges que celui-ci (son vit)."
Quelque temps après le curé rapporte lui-
même des moules du marché. «Voici," dit-il
à sa servante, «des moules, mais je ne sais
pas comment on doit les faire cuire." «Moi,
je le sais, monsieur le curé, on les fait cuire
dans l'eau bouillante, jusqu'à ce qu'elles
s'ouvrent comme celui-ci (son con)."
*) Testicules.
FOLKLOBE DB LA FRANCE. 389
2. Formulette du coït.
Un, deux, trois — la culotte en bas;
Quatre, cinq, six — levez la chemise;
Sept, huit, neuf — un nerf de bœuf;
Dix, onze, douze — les fesses toutes rouges;
Treize, quatorze, quinze — quelque chose qui
trinsse *),
Seize, dix-sept, dix-huit — comme une pomme
cuite.
3. Facétie.
A celui qui dit merde, on répond:
Ce n'est pas de la merde — c'est de l'orange,
Celui qui en parle — en mange.
*) Trinsser en patois lorrain signifie
faire unjet en parlant d'un liquide.
890 FOLKLOBB DB LA FBAKOB.
ZVZL Environs do Saint Fol
(Fas do Calais).
1. Proverbes.
II II l'aime tant qu'il lui mangerait sa merde. ||
Je l'aime mieux cinquante foie à son cul que
sa mère une fois à son nez. (C'est-à-dire,
je la préfère à sa mère, elle vaut infiniment
mieux que sa mère.) || Il a chié plus de la
moitié de sa merde. (Se dit de celui qui a
atteint un certain âge.) || Pour un liard elle
se ferait traîner par un poil du cul. (Se dit
d'une femme avare.) || De l'individu qu'on
n'aime pas on dit:
J'ii barroèe seulmin poen min bren,
J'ai pu cair el mett' su min fien.
(Je ne lui donnerais seulement pas ma merde,
j'aime mieux la mettre sur mon fumier.)
2. Devinettes.
Madame entre; monsieur lui met; madame
dit: oh! là! là! que cela me fait mal! (Une
FOLKLOBE DE LA FRANCE. 391
femme qui essaye des souliers dans la bou-
tique d'un cordonnier.)
.Tel l'inflique
J'el déflique,
Ej fais vir à tous chés gins
Qu' j'ai du poil à m'n in stramint.
(Je l'enfonce, je le retire, je fais voir à
tous les gens que j'ai du poil à mon instru-
ment. — Le porteur d'eau bénite.)
3. Facéties.
L'as-tu vu ? — Quoi? — Le trou de mon cul.
Ah! tu veux te battre? Éh! bien, bats-toi
avec un mont d' bren (merde); s'il te
griffe, tu le mordras!
Moi je connais le passé, le présent et
l'avenir. — Dites un peu. —- Eh! bien voue
avez toujours eu, vous avez et voue aurez
toujours le trou du cul pnant.
Toi, on peut dire que tu as de la chance;
tu peux baiser mon cul, moi, je ne peux pas.
892 FOLKLORE DE LA FRANCE.
Pour se moquer de quelqu'un qui se croit
ingénieux, on lui dit:
Aoui, m'n homme, t'os d1 Г invint,
Et pis du bren
A tin cul bien souvint!
(Oui, mon ami, tu as du génie et de la
merde à ton cul bien souvent.)
ZVm Département de la Seine
Inférieure*
L'arroche puante (Chenopodium vulvaria,
de Linné) est une herbe qui répond une odeur
fétide ressemblant à celle du con*). Elle
est appelée coniô, m., dans les environs de
Bönen. On dit à une fille qui sent mauvais,
ce qui arrive surtout aux rousses, „tu sens
le coniô de notre jardin."
*) Elle est appelée connina ou erba con-
nina en italien, erba merda en milanais,
fotsenkraut en allemand.
FOLKLOBE DE LA FRANCE. - 393
XEL Département du Loiret.
1. Chansons.
— „Pierre-Jean-Jacques Cornibns,
Bn revenant des Matines,.
Pierre, que fis-tu?"
— „«Tai rencontré une fillette,
Dame, dame, dame mignonette;
J'ai rencontré une fillette,
Vous m'entendez bien,
Vous m'comprenez bien."
— „Pierre-Jean-Jacqnes Cornibns,
Après avoir rencontré cette fillette,
Pierre, que fis-tu?"
— „Je l'ai couchée dessur l'herbette,
Dame" etc.
— „Pierre-Jean-Jacques Cornibns,
Après l'avoir couchée dessur l'herbette,
Pierre, que fis-tu?"
— „J'ai déboutonné ma bragette (braguette),
Dame" etc.
394 FOLKLOBB DB LA FBANCB.
— „Pierre-Jean-Jacques Cornibns,
Après avoir déboutonné ta bragette,
Pierre, que fis-tu?"
— „J'ai arraché ma berlinguette,
Dame" etc.
— „Pierre Jean-Jacques Cornibus,
Après avoir arraché ta berlinguette,
Pierre, que fis-tu?"
— „Je l'ai fourrée dans Г paradis terrestre*
Dame" etc.
— „Pierre-Jean-Jacques Cornibus,
Après l'avoir fourrée dans le paradis terrestre,
Pierre, que fis-tu ?"
— „Je l'ai retirée toute mollette,
Dame" etc.
— „Pierre-Jean-Jacqoes Cornibus,
Après l'avoir retirée toute mollette,
Pierre, qne fis-tu?"
— „Je m' suis sauvé en serrant les fesses,
Dame, dame, dame mignonette,
Je m' suie sauvé en serrant les fesses,
Vous m'entendez bien,
Vous ra'comprenez bien.
FOLKLORE DE LA FRANGE. 395-
Fragment de la chanson de Cadet Roussel.
Cadet Roussel a chié on étron
Qui pesait bien nu quarteron;
Il l'a mangé à la croque au sel,
Que direz-vous de Cadet Roussel?
Ah! ah! mais vraiment
Cadet Roussel est bon enfant.
XX. Seine-et-Oisô.
Conte.
Au catéchisme le curé interroge, à part,,
un enfant. Soudain son nez perçoit une odeur
caractéristique: «Garçon," lui dit-il, «tu as
veesi!tt — «Non, monsieur le curé." L'odeur
continue, le curé reprend: «Garçon, tu vee^
sis!" — «Non, monsieur le curé." — «Garçon,,
tu es un menteur."
Quelques minutes après, l'enfant, ne vou-
lant pas laisser le prêtre sur cette mauvaise
impression, dit: «Monsieur le curé, je n'ai
pas menti; quand vous avez dit: tu as
896 FOLKLOBB DB LA FRANCE.
vessi, avais pas vessi, vessissais; quand
yons ayez dit: tn vessie, yessissais pas,
avais vessi.)
XXI. Département dTMe-et-Vilaine.
Devinettes.
Peilln d'ssus, peilln d'dans
Lève la quette et fourre ça d'dans.
(Poilu dessus, poilu dedans — lève la
jambe et fourre la dedans. — Un bas.)
Pieds contre pieds, ventre contre ventre,
J'attire ma p'tite affaire
La lui fourre dans le ventre.
(L'armoire et la clef.)
ХХП. Paroles facétieuses mises sur
des airs de ohasse.
a) Fanfare du chevreuil.
Marie-Margot étendue dans un pré
La tête en bas, les jambes écartées,
FOLKLORE DE LA FRANCE. 397
Lee petits oiseaux venaient lui piquer le eu;
Marie-Margot, pourquoi t'endormais-tu*) ?
b) Fanfare de la seconde tète.
Prenez mon cul, mais mettez des mitaines,
Car vous pourriez bien vous salir les doigte ;
Aujourd'hui j'ai mes maies semaines**)
Et ça m'arrive une fois tous les mois.
c) Fanfare du sanglier.
Ah! que les curés sont heureux!
Tous les plaisirs sont pour eux;
Ils couchent avec leurs servantes!
Leurs petits sont leurs neveux,
Ah! que les curés sont heureux!
*) Var. des deux derniers vers: Un
p'tit moineau lui suça l'abricot — Marie Mar-
got s'réveille en sursaut.
**) Menstrues.
Table des matières.
page
Folklore de l'Ukraine.
Usages.
I. L'initiation an métier de berger . . 1
П. Couchée commune des garçons et des
jeunes filles.......... 2
Contes et légendes.
Pourquoi les prêtres catholiques ont les
cheveux courte..... 7
L'homme et l'ours........ 9
La récolte miraculeuse...... 10
Dans l'autre monde ....... 15
L'ange au con.......... 16
Deux soeurs.......... 17
Le pope et le pénitent...... 19
Un monsieur et une marchande ... 20
En revenant de la foire...... 21
Chansons lyriques. 1-Х . . 28— 86
Chansons nuptiales. I—CXIX. 36-181
Blason populaire.
Orands-Russiens......... 132
Polonais............ 136
Tziganes............ 138
Juifs............. 140
Allemands........... 144
TABLES DBS MATIEBE8. 899
page
Proverbes. 1—10.....147—148
Devinettes. 1—6.....149-160
Jurons.
Jurons ukrainiens........ 151
Lettre apocryphe du Sultan aux Cosaques
Zaporogues et leur réponse .... 166
Jurons des Juifs de l'Ukraine .... 168
Additions aux contes.
Jean Fouta-Refoutu....... 176
A travers le trou........ 177
L'agneau à toison d'or...... 179
Le Dieu chrétien et le Dieu juif . . . 181
Folklore de la Grande Russie.
Contes.
Le troisième vit......... 183
Les couilles peintes........ 186
Péché originel......... 187
Le cierge à St. Nicolas...... 187
Deux commères......... 188
Un pope et une jument...... 189
Déposition d'un témoin...... 189
Obtenu en priant........ 190
Une réplique.......... 191
Chansons.
Barynia............ 192
Les souffrances......... 194
Napoléon (Fragment)....... 198
Proverbes et dictons. 1—60 . 200—212
Juron en vers.......... 213
Folklore polski...... 216
400 tables dbs matières.
Folklore polonais. (Traduction
en français)....... 238
Chamonnettes........ 238
Entretien amoureux...... 258
Conjuration......... 261
Anecdote.......... 262
Folklore «lave de la rallée de
Résia......... 265
Folklore de la France.
I. Départ,, des Basses-Pyrénées . 275
П. Canton d'Aucun-Hautes-Pyrénées) 297
III. AiTond. de Villefranche (Haute-
Garonne) ........ 313
IV. Dopait, de l'Ariège..... 322
V. Départ, du Gers...... 323
VI. Arrond. de Moissac (Tarn-et-
Garonne)........ 324
Vu. Départ, de la Charente ... 325
VIII. Départ, de la Corrèze .... 326
IX. Départ, de la Vienne .... 349
X. Départ, des Deux-Sèvres . . . 361
XI. Départ, de la Vendée .... 353
XII. Lyon.......... 356
XIII. Départ, de l'Ain et de la Côte d'or 368
XIV. Départ, du Jura...... 359
XV. Départ, du Doubs..... 373
XVI. Départ, des Vosges..... 387
XVII. Saint-Рої (Pas-de-Calais) ... 390
XVIII. Départ, de la Seine-inférieure . 392
XIX. Départ, du Loiret..... 393
XX. Départ, de Seine-et-Oise ... 395
XXI. Départ. d'Ille-et-Vilaine ... 396
XXII. Paroles facétieuses mises sur des
airs de chasse...... 397
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